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lundi 20 février 2023

La santé des animaux, c’est aussi la notre, selon l'Anses. Bienvenue au Terminal 2 de Roissy et au marché de Château rouge !

Le blog trouve que l’Anses a parfaitement raison quand elle dit que «la santé des animaux, c’est aussi la notre» …, mais le blog conseille respecteuseusement à l’Anses de se rendre au Terminal 2 de l’aéroport de Roissy pour y découvrir le cauchemar quotidien des agents des douanes rapportés dans «One Health en France ? Les douanes de Roissy débordées par l’afflux illégal de viande de brousse».

Quand les scientifiques de l’Anses se rendront-ils sur le terrain ?
Enfin, à Paris, par exemple, je suggère le marché de Château rouge qui est un bon terrain pour discuter de «la santé des animaux, c’est aussi la notre» …

Rien ne vaut un petit film pour illuster cela.

samedi 18 février 2023

One Health en France ? Les douanes de Roissy débordées par l’afflux illégal de viande de brousse

«À l’aéroport de Roissy, les douanes débordées par l’afflux illégal de viande de brousse», source agri-mutuel et l’AFP du 16 février 2023.

Pangolins, têtes de singe ou encore chauve-souris : à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, les douaniers saisissent chaque semaine des chaque semaine des centaines de kilogrammes de viande de brousse, débordés et agacés que personne n'ait «tiré les enseignements du Covid».

Avant toute chose c’est l’odeur rance et forte du sang qui prend à la gorge. Puis on aperçoit derrière les douaniers des piles de morceaux de viande, allant du poulet cuisiné aux morceaux de python, en passant par de gros vers blancs séchés.

Le jour n’est pas encore levé sur le plus grand aéroport d’Union européenne que les douaniers ont déjà saisi plusieurs kilogrammes de viande d’animaux sauvages, en fouillant quelques bagages de voyageurs à la sortie de leur vol venu d’Afrique australe.

«Regardez l’état de ce poisson. Ne me dites pas que vous allez manger ça !», s’exclame un jeune agent blond, brandissant un animal grouillant de vers blancs, lesquels ne manquent pas de dégouliner dans la valise de la passagère impeccablement habillée. «Cela nous arrive tous les matins de saisir ce genre de chose», confie le douanier - qui souhaite rester anonyme – avant de jeter l’animal sur un tas et de prendre le passeport de la voyageuse. Celle-ci s’en sortira sans amende, faute de temps et de moyens. Seuls les multirécidivistes ou ceux transportant des espèces protégées sont sanctionnés.

Car face à l’afflux massif de viande de brousse, les douanes françaises se disent «dépassées». En 2021, les douanes du terminal 2 ont saisi 36 tonnes de produits illégaux issus d’espèces sauvages, principalement venues d’Afrique ou d’Asie. Une partie de ces viandes sont destinées à de la consommation personnelle, «mais il y a également des grands courants de fraude» qui alimentent entre autres des restaurants clandestins, explique Adrien Clopier, chef adjoint de la brigade du T2.

«Roulette russe» face aux zoonoses
«Vu ce qu’on saisit chaque jour, vous vous dites qu’on est foutu. Personne n’a tiré les enseignements du Covid !», s’insurge son chef Emmanuel Bizeray, devant ces flux illégaux qui ne diminuent pas malgré leurs efforts. Pour ce mangeur d’escargots, «pas de jugement» sur le régime alimentaire des passagers, mais une «extrême inquiétude» à cause du risque de zoonoses, ces maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme, mises en lumière par le Covid.

À cela s’ajoute l’impact sur la biodiversité, avec un «grand nombre d’espèces protégées» saisies : «des singes, des grands primates en voie de disparition», énumère-t-il.

Cas emblématique : celui du pangolin, à la fois en voie de disparition et potentiellement porteur de maladies. «Le pangolin, ça parle à tout le monde après le Covid, pourtant on en saisit plusieurs par semaine», dit-il dans une allusion aux soupçons portés sur cet animal quant à l’origine de la pandémie. «Tout comme des primates porteurs du virus Ebola», rouspète le chef douanier.

Sachant que les douanes n’estiment saisir «qu’environ 10% du trafic de viande», «on est sur une roulette russe» face aux maladies, met en garde M. Bizeray, déplorant «un problème systémique».

(…) Entre odeurs écœurantes, blessures en se piquant sur des arrêtes et craintes face aux éventuels virus, les agents équipés de simples masques chirurgicaux et de gants déplorent leurs conditions de travail difficiles face à une tâche sisyphéenne. Las, l’un d’eux lâche : «qu’est-ce qu’ils attendent pour réagir? Qu’on se tape un nouveau Covid ?»

Commentaire
Sur le marché proche de la station de métro Château rouge à Paris, il est assez facile de se procurer de la viande brousse.
Une simple recherche sur Internet montre que le trafic de viande de brousse existe depuis de nombeuses années, simplement il s’amplifie ...
L'Anses va-t-elle se saisir du sujet ?
Sans aucun doute, mais c'est une surprise ?

lundi 2 janvier 2023

L’Académie d’Agriculture de France propose Questions sur … «Les zoonoses»

L’Académie d’Agriculture de France propose dans Questions sur … «Les zoonoses», par Barbara Dufour, membre de l’Académie d’Agriculture de France.

Résumé
En France, dans les années 2020, le risque zoonotique peut être considéré comme modéré. En effet, la plupart des zoonoses majeures ne sont pas présentes sur le territoire, soit parce que leurs réservoirs n'y sont pas présents (Ébola, peste humaine, etc.), soit parce qu'elles ont été maîtrisées, telles la brucellose, la tuberculose bovine ou la rage). La lutte contre les zoonoses alimentaires a également porté ses fruits, aussi ces dernières sont en très forte diminution. Cependant, la mondialisation des échanges et les risques d'émergence, permanents dans certains pays du Sud notamment, sont réels et peuvent conduire à une réintroduction de certains pathogènes disparus (rage par exemple) ou à la circulation très rapide d'un nouvel agent zoonotique. Il convient donc de se préparer à lutter contre ces maladies que les vétérinaires connaissent souvent mieux que les médecins, car ils y ont été plus souvent confrontés. L'avenir est donc résolument à une collaboration entre ces deux professions dans l'optique "Une seule santé" (One health).

Commentaire
Très bon document, très explicite et pédagogique.

Le document indique que parmi les zoonoses, le virus de la variole du singe se transmet par contact cutané. Dans l’émergence du virus de la variole du singe dans des pays occidentaux, dont la France, on a dit que cette situation est atypique du fait de la circulation du virus dans des pays où celui-ci est habituellement absent.

Cela étant, les cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes multipartenaires, sans liens directs avec des personnes de retour de zone endémique.

Dans ces conditions, aux Etats-Unis, des médécins rapportent que la maladie liée au virus de la variole du singe est une maladie sexuellement tansmissible.

En France, le 8 juillet 2022, un communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)» Voir l’article du blog ici.

mardi 13 décembre 2022

France : Une école universitaire de recherche dédiée aux maladies infectieuses émergentes

«Une école universitaire de recherche dédiée aux maladies infectieuses émergentes», source Institut Pasteur.

Le projet «Maladies Infectieuses Émergentes 1H-EID» a reçu un soutien financier de 5,9 millions d’euros pour 5 ans. Ce soutien permettra de créer une école universitaire de recherche (Graduate School), offrant une formation multidisciplinaire dans le domaine des maladies infectieuses émergentes. L’objectif est de former les futures actrices et acteurs de la recherche et de la santé, ainsi que les décideuses et décideurs de demain, pour mieux anticiper les épidémies à venir.

Alerter et se préparer aux maladies infectieuses émergentes sont des enjeux primordiaux pour mettre en œuvre des mesures efficaces visant à réduire leurs conséquences et les risques encourus. Université Paris Cité, associée à l’Institut Pasteur, l’École nationale vétérinaire d’Alfort, et Sorbonne Université, ont proposé la création d’une Graduate School 1H-EID dédiée à l’étude et à l’enseignement des maladies infectieuses émergentes. Cette formation adopte une approche «One Health», et regroupe les forces scientifiques de plusieurs disciplines, intégrant : santé humaine, animale et santé environnementale.

Ce projet fait partie des 70 lauréats retenus dans la deuxième vague de l'appel à manifestation d’intérêt «Compétences et Métiers d'Avenir» (AMI-CMA) de l’État, l’Agence nationale de la recherche et la Banque des Territoires.

La Graduate School 1H-EID, une formation d’avenir dans les maladies infectieuses émergentes

Ce programme transdisciplinaire fait le lien entre la biologie des agents pathogènes émergents, l'épidémiologie, les sciences vétérinaires, l’écologie, la biologie évolutive et la socio-anthropologie. La Graduate School rassemblera des étudiantes et étudiants français et internationaux, d'horizons divers, titulaires d'un diplôme de premier cycle en médecine, pharmacie, sciences de la vie ou ingénierie, pour former les futurs chercheuses et chercheurs, professionnelles et professionnels de la santé mais aussi les décideuses et décideurs politiques, dans le domaine des maladies infectieuses émergentes. Ce projet se différencie par sa volonté de toucher des publics variés en diversifiant les supports et lieux d’enseignement. Ainsi, seront proposés des symposiums, des summer schools, des programmes de formation tout au long de la vie, mais aussi des MOOCS et des actions de communication grand public s’adressant à l’ensemble des citoyens et citoyennes.

Lexique 
- Graduate School pour établissement d’enseignement supérieur
- 1H pour One Health, Une seule santé
- EID pour Emerging Infectious Diseases ou maladies infectieuses émergentes
- MOOCs pour Massive Open Online Courses. En français, cela veut dire que des cours proposés par des écoles et des universités sont désormais accessibles à tous et gratuitement sur Internet.

NB : La photo est issue du site de l’Institut Pasteur sur les maladies infectieuses émergentes.

lundi 12 décembre 2022

De la chasse au prochain virus pandémique

source ASM

Des scientifiques peuvent-ils trouver des virus animaux susceptibles de déclencher une pandémie avant de nous trouver ? Il s'avère que la découverte de virus n'est qu'une partie du puzzle de la prévention des pandémies zoonotiques. Apprenez-en plus dans cet article en accès libre du dernier numéro de Microcosm, «Chasse au prochain virus pandémique». Microcosm est un magazine de l’Améerican Society for Microbiology.
Le blog vous propose un extrait de cet article et n'hésitez pas à poursuivre votre lecture ...

Et si des chercheurs pouvaient trouver le prochain virus pandémique avant qu'il ne trouve les humains ? C'est la base des initiatives de découverte de virus, qui impliquent la recherche et le catalogage des virus dans les populations animales pour découvrir les menaces zoonotiques potentielles. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des agents pathogènes zoonotiques dont ils ignorent l'existence ? Plus important encore, comment peuvent-ils utiliser les connaissances acquises grâce aux efforts de chasse aux virus pour prévenir les pandémies ? C'est compliqué.

D'une part, les outils informatiques ont renforcé l'utilité des données de découverte en identifiant de nouveaux virus animaux (et leurs hôtes) qui présentent le plus grand risque zoonotique. En revanche, prévenir la prochaine pandémie, qui comme toute pandémie virale depuis le début du XXe siècle, proviendra probablement d'un virus d'origine animale, est une tâche colossale. Selon le Dr Gregory Albery, écologiste des maladies à l'Université de Georgetown et co-fondateur de la Viral Emergence Research Initiative (Verena), la découverte de virus n'est qu'un seul engrenage dans un système complexe de procédures et de comportements de réduction des risques zoonotiques.

Le rôle de la découverte des virus dans la prévention des pandémies zoonotiques
Selon le Dr Neil Vora, ancien agent du service de renseignement sur les épidémies aux Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis et médecin chez Conservation International, il existe deux branches de la prévention des pandémies : primaire et secondaire. Ce dernier est largement réactionnaire ; la surveillance des maladies préoccupantes et les efforts associés pour contenir la propagation de cette maladie ont lieu après qu'un événement de débordement s'est produit.

À l'inverse, la prévention primaire se concentre sur la prévention des retombées de l'animal sur l'hôte humain. La découverte virale s'aligne sur cette stratégie. Idéalement, en profilant les virus circulant parmi les animaux, les chercheurs espèrent savoir quels virus existent à proximité des humains et comment ces virus peuvent évoluer ou acquérir la capacité d'infecter les humains. De telles informations pourraient aider les scientifiques à développer des stratégies pour éviter les retombées sur la route. Ils pourraient également éclairer les tactiques de prévention secondaire, y compris le développement de vaccins et de diagnostics pour les menaces zoonotiques émergentes.

Cette vision ramifiée de la découverte de virus en tant que tremplin pour la préparation à une pandémie a éclairé plusieurs initiatives au cours de la dernière décennie. Un exemple frappant est PREDICT, un projet mené par l'Agence américaine pour le développement international (USAID) en partenariat avec l'Université de Californie (UC) Davis One Health Institute. PREDICT, qui s'est déroulé de 2009 à 2020, a permis une surveillance mondiale des agents pathogènes qui peuvent se propager des animaux hôtes aux humains. Les chercheurs ont identifié 958 nouveaux virus, dont un nouveau virus Ebola et plus de 100 nouveaux coronavirus provenant de plus de 160 000 animaux et personnes à des interfaces animal-humain à haut risque dans plus de 30 pays. Les découvertes ont mis en lumière la distribution des virus à potentiel zoonotique et ont fourni une base pour étudier leur virologie, leur pathogenèse et leur évolution.

De nouvelles initiatives sont également en préparation. En octobre 2021, l'USAID a annoncé un projet de 125 millions de dollars sur 5 ans (Discovery & Exploration of Emerging Pathogens-Viral Zoonoses ou DEEP VZN) visant à renforcer la capacité mondiale à détecter et à comprendre les risques de propagation virale de la faune à l'homme qui pourrait causer une autre pandémie. Le National Institute of Allergy and Infectious Disease (NIAID) des États-Unis a également lancé récemment les Centers for Research in Emerging Infectious Diseases (CREID), qui réunit des équipes multidisciplinaires de chercheurs du monde entier pour étudier les maladies infectieuses émergentes et réémergentes. Bien que CREID ne se concentre pas spécifiquement sur la découverte de virus, les projets du réseau comprennent l'échantillonnage de la faune pour les virus à fort potentiel zoonotique en Malaisie et en Thaïlande, et la surveillance des populations animales dans diverses régions pour les virus connus et inconnus.

Comment chasser un virus ?
Lorsque des scientifiques partent à la chasse aux virus, ils prélèvent généralement des échantillons d'animaux (par exemple, du sang et des matières fécales) et utilisent des méthodes de biologie moléculaire (par exemple, la PCR et/ou le séquençage à haut débit) pour détecter les virus présents dans l'échantillon. Mais où les chercheurs devraient-ils chercher des virus à potentiel zoonotique, et quels types de virus devraient-ils rechercher ? Le risque de propagation d'un virus dépend de facteurs liés au virus lui-même, à son ou ses hôtes animaux et à l'environnement, qui façonnent tous les stratégies de découverte.

Cibler les interfaces homme-animal dans les points chauds de débordement
Les retombées sont intimement liées aux impacts anthropiques sur l'environnement et aux modifications de celui-ci. La déforestation, par exemple, augmente les chances que les humains rencontrent des animaux auparavant isolés et leurs virus. Elle contribue également au changement climatique, qui (avec sa myriade d'autres effets négatifs) favorise les retombées en forçant les animaux à quitter des environnements de plus en plus inhospitaliers vers des régions peuplées. En tant que tels, les points chauds de débordement sont centrés sur des régions tropicales riches en biodiversitén subissant des changements d'utilisation des terres (par exemple, la déforestation), en particulier en Asie du Sud-Est, en Afrique de l'Ouest et centrale et dans le bassin amazonien, où le changement climatique a, et continuera d'avoir, des effets prononcés.

Au sein de ces points chauds, les efforts de découverte de virus se concentrent sur les interfaces animal-humain. Les chercheurs recueillent des échantillons de bétail et d'animaux domestiques qui peuvent servir de réservoirs pour que les virus se propagent aux humains. Ils ciblent également les animaux sauvages faisant l'objet d'un commerce d'espèces sauvages (l'une des principales voies de transmission virale entre les animaux et les humains) et ceux qui vivent avec ou à proximité des humains. Par exemple, le virus Bombali, un nouveau virus Ebola découvert via le projet PREDICT, a été isolé chez des chauves-souris à queue libre qui se perchent dans les maisons des habitants de la Sierra Leone. Le Dr Christine Johnson, directrice de l'EpiCenter for Disease Dynamics à l'UC Davis One Health Institute, a souligné que le virus a depuis été détecté dans d'autres pays et que les chercheurs étudient actuellement s'il pourrait infecter les humains (ou l'a déjà fait).

Une plus grande proximité entre les animaux sauvages et les humains, via les changements d'affectation des terres et le commerce des espèces sauvages, entre autres, crée des opportunités de retombées. Singes à Bali, Indonésie. Source : Iker Martiarena/iStock.

Prélèvements à partit d'animaux susceptibles d'héberger des virus zoonotiques
La proximité des humains avec les animaux n'est qu'un des facteurs du risque de propagation d'un virus ; la physiologie, le comportement et la répartition géographique de son ou ses hôtes jouent également un rôle. Par exemple, la parenté génétique entre l'hôte animal d'un virus et l'homme peut influencer si les humains possèdent la machinerie cellulaire pour faciliter l'entrée et la réplication virales. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles les maladies zoonotiques émergent souvent chez les mammifères sauvages. À cette fin, Johnson et ses collègues ont récemment découvert que 3 ordres de mammifères, rongeurs, chauves-souris et primates, hébergeaient près de 76% des virus zoonotiques connus. Les chauves-souris et les rongeurs sont particulièrement connus pour héberger des agents pathogènes zoonotiques, bien que les raisons ne soient pas tout à fait claires. Cela peut être lié, en partie, au grand nombre d'espèces de chauves-souris et de rongeurs réparties dans le monde (respectivement, environ 1 400 et 2 500).

En effet, les animaux avec une grande diversité d'espèces et de larges aires géographiques ont un plus grand risque de transmission virale inter-espèces. Alors que le changement climatique force les animaux dans de nouveaux habitats, le partage viral entre diverses espèces de mammifères (y compris les humains) devrait augmenter. Ainsi, concentrer les initiatives des découverte de virus sur certains groupes d'animaux (c'est-à-dire de mammifères) est utile pour découvrir les menaces zoonotiques. Bien que ce ne soit pas une mince tâche (on estime que les scientifiques ne connaissent qu'environ 1% des virus de mammifères), cela permet une chasse plus ciblée.

Focus sur les virus à fort potentiel de propagation
Tous les virus ne sont pas égaux dans leur potentiel de propagation vers et parmi les humains. Par exemple, la variabilité génétique, l'adaptabilité et la large gamme d'hôtes des virus à ARN, comme les coronavirus et les virus de la grippe, en font des candidats de choix pour les retombées. Les virus à ADN ont un taux d'évolution inférieur à 1% de celui des virus à ARN, ce qui rend moins probable l'infection réussie et l'adaptation à de nouveaux hôtes (par exemple, les humains). En effet, les virus à ARN sont les coupables des récentes pandémies, de la pandémie de grippe H1N1 au COVID-19. Étant donné qu'il est probable que le prochain virus pandémique présentera des similitudes avec ceux déjà connus pour infecter les humains, les experts estiment que la recherche de virus ayant un potentiel de propagation démontré est une approche avantageuse. Pour cette raison, PREDICT a principalement utilisé la PCR consensus (cPCR) pour la découverte ciblée des coronavirus, filovirus, paramyxovirus et virus de la grippe ; chaque groupe comprend des virus de «préoccupation zoonotique connue» avec un «risque élevé de provoquer de futures épidémies ou pandémies». L'accent mis sur l'étude de certains agents pathogènes «prototypes» hautement prioritaires afin de réduire les menaces futures a également gagné du terrain dans le plan de préparation à la pandémie du NIAID, annoncé plus tôt cette année.

mercredi 2 novembre 2022

Norvège : Un système de surveillance en temps réel pour la prévision immédiate des éclosions de maladies gastro-intestinales à Campylobacter

«Un système de surveillance en temps réel One Health pour la prévision immédiate des éclosions de maladies gastro-intestinales à Campylobacter en Norvège, de la semaine 30 de 2010 à la semaine 11 de 2022, source Eurosurveillance.

Contexte
Campylobacter est l'une des principales causes de maladies d'origine alimentaire et hydrique. La surveillance et la modélisation de Campylobacter dans les élevages de poulets de chair, combinées à la surveillance des conditions météorologiques, peuvent aider à la prévision immédiate des épidémies de maladies gastro-intestinales humaines. Le partage en temps quasi réel des données et des résultats des modèles avec les autorités sanitaires peut contribuer à accroître la réactivité potentielle aux épidémies.

Objectifs
Tirer parti des données sur les conditions météorologiques et la présence de Campylobacter dans les élevages de poulets de chair afin de créer un modèle de risque pour d'éventuelles épidémies humaines à Campylobacter et de communiquer les évaluations des risques aux autorités sanitaires.

Méthodes
Nous avons développé un modèle à effets aléatoires spatio-temporels pour les consultations hebdomadaires sur les maladies gastro-intestinales dans les municipalités norvégiennes avec une surveillance de Campylobacter et des données météorologiques de la semaine 30 de 2010 à la semaine 11 de 2022 pour donner des prévisions immédiates sur une semaine des épidémies de maladies gastro-intestinales. L'approche combinait un modèle de base à effets aléatoires municipaux pour les maladies gastro-intestinales désaisonnalisées avec un deuxième modèle pour les écarts de pointe par rapport à cette ligne de base. Les résultats du modèle sont communiqués aux parties prenantes nationales et locales via un site Internet interactif : Sykdomspulsen One Health.

Résultats
Les covariables de température et de précipitation décalées, ainsi que l'échantillonnage positif de Campylobacter décalé de 2 semaines chez les poulets de chair, ont été associés à des niveaux plus élevés de consultations gastro-intestinales.
Une variabilité significative entre les municipalités dans les prévisions immédiates de l'éclosion a été observée.

Conclusion
La surveillance de Campylobacter chez les poulets de chair peut être utile pour la prévision immédiate des épidémies de maladies gastro-intestinales. La surveillance de Campylobacter le long des sources potentielles de l'environnement à la maladie, par exemple via la surveillance du système d'eau, peut améliorer la prévision immédiate. Un système One Health qui communique des données de surveillance en temps quasi réel et des changements immédiats des risques pour les professionnels de la santé facilite la prévention des épidémies de Campylobacter et réduit l'impact sur la santé humaine.

mercredi 26 octobre 2022

L'OMS identifie des pathogènes fongiques potentiellement mortels

«L'OMS identifie des pathogènes fongiques potentiellement mortels», source article de Chris Dal dans CIDRAP News du 25 octobre 2022.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le 25 octobre sa toute première liste de «pathogènes prioritaires» fongiques, identifiant 19 champignons qui sont apparus comme des menaces importantes pour la santé publique en raison de leur capacité à provoquer des infections invasives graves et de leur résistance croissante aux antifongiques.

Bien que les données sur la prévalence des infections fongiques invasives et les schémas de résistance aux antifongiques soient rares et que l'on en sache peu sur certains de ces pathogènes, les responsables de l'OMS affirment que de nouvelles preuves suggèrent que l'incidence et l'étendue géographique des maladies fongiques augmentent en raison du changement climatique et de l'augmentation des voyages mondiaux. La pandémie de la COVID-19 a également mis en lumière le problème, l'incidence signalée d'infections fongiques invasives augmentant chez les patients hospitalisés atteints de COVID.

En outre, la population la plus exposée aux infections invasives causées par ces pathogènes, notamment les patients cancéreux, les personnes vivant avec le VIH/sida, les receveurs d'organes et d'autres patients immunodéprimés, est en augmentation.

Les responsables de l'OMS craignent que le nombre limité de médicaments antifongiques, le manque de diagnostics rapides et sensibles et les ressources financières limitées consacrées aux infections fongiques n'entravent la capacité de détecter et de répondre au problème croissant. Ils espèrent que la liste des pathogènes fongiques prioritaires pourrait avoir un impact similaire à celui du document sur lequel elle a été modélisée - la liste 2017 de l'OMS des pathogènes bactériens prioritaires.

Nous voulons que ce rapport catalyse la recherche et le développement sur de nouveaux antifongiques et de nouveaux diagnostics sur les maladies fongiques», a dit Haileyesus Getahun, directeur de la coordination mondiale de la résistance aux antimicrobiens (RAM) à l'OMS, lors d'un point de presse.

Il a ajouté que l'identification de ces 19 pathogènes fongiques parmi des milliers de champignons aidera à orienter les efforts de recherche et à orienter les investissements publics et privés indispensables dans les traitements et les diagnostics.

Actuellement, les infections fongiques reçoivent moins de 1,5% de tous les financements de recherche sur les maladies infectieuses.

Focus sur les infections fongiques invasives
Comme le rapport de 2017 sur les pathogènes bactériens prioritaires, le document est divisé en trois catégories en fonction de l'impact sur la santé publique et/ou du risque émergent de résistance aux antifongiques : priorité critique, élevée et moyenne, avec une note indiquant que certains des pathogènes pourraient être plus préoccupants. dans les régions où elles sont endémiques. Pour chaque catégorie, la résistance aux antifongiques était le critère le plus important, suivi de l'incidence annuelle, de la morbidité et de la mortalité.

Parmi les champignons du groupe prioritaire critique se trouve Candida auris, la levure multirésistante qui a été découverte pour la première fois au Japon en 2009 et qui s'est depuis propagée dans le monde entier. Les infections invasives causées par C. auris, qui se propage facilement dans les établissements de santé et, dans certains cas, résiste à toutes les classes de médicaments antifongiques, sont mortelles chez 53% des patients.

Une autre espèce de Candida qui a reçu une priorité critique est Candida albicans, qui est commune dans la bouche, la gorge, l'intestin, le vagin et la peau, mais peut provoquer une maladie grave lorsqu'elle envahit d'autres tissus.

Figurent également dans le groupe prioritaire critique Crytptococcus neoformans, une levure pathogène qui vit dans l'environnement et peut provoquer de graves infections après avoir été inhalée, et Aspergillus fumigatus, une moisissure environnementale qui peut provoquer de graves infections pulmonaires et constitue une menace particulière pour la fibrose kystique, la grippe , et les patients atteints de la COVID-19.

Parmi les champignons répertoriés comme hautement prioritaires figurent trois autres espèces de Candida (Candida glabrata, Candida tropicalis et Candida parapsilosis), Histoplasma spp. et Mucorales (un grand groupe de champignons composé de différents genres). Le groupe de priorité moyenne comprend Scedosporium spp., Candida krusei et Coccidioides spp., qui causent la fièvre de la vallée.

La plus grande préoccupation avec ces pathogènes est lorsqu'ils pénètrent dans la circulation sanguine, en particulier chez les patients gravement malades et immunodéprimés. Carmem Pessoa-Silva, chef d'équipe de l’AMR à l'OMS, a souligné la présence d'espèces de Candida dans les trois groupes, notant la capacité du champignon à provoquer des infections mortelles du sang.

«La mortalité attribuable aux infections du sang à Candida est très élevée», a-t-elle dit. «Les chiffres varient selon les études, mais c'est presque toujours au-dessus de 30%.»

En raison de la mortalité estimée élevée et du besoin de plus de données, Pessoa-Silva a dit que l'OMS avait commencé à surveiller l'incidence des infections à Candida dans le sang dans 23 pays. Elle a également dit que le système mondial de surveillance de la résistance et de l'utilisation des antimicrobiens (GLASS pour Global Antimicrobial Resistance and Use Surveillance System) de l'OMS collectera bientôt des données sur la résistance des isolats d'infections sanguines à Candida, qui sont devenues de plus en plus résistantes aux quatre classes de médicaments antifongiques (azolés, échinocandines, polyènes et pyrimidines) actuellement utilisé en pratique clinique.

«Pour la plupart des pathogènes critiques et hautement prioritaires, les options de traitement sont limitées et très toxiques», a-t-elle dit.

Pessoa-Silva a dit qu'en plus d'une surveillance accrue et du développement antifongique, une plus grande capacité de laboratoire et de meilleurs outils de diagnostic sont aussi désespérément nécessaire. Elle a noté que parce que les infections fongiques invasives ont souvent des symptômes similaires aux infections bactériennes, les patients sont souvent mal diagnostiqués et sont traités avec des antibiotiques au lieu d'antifongiques.

Un problème One Health
Les responsables de l'OMS ont également souligné le fait que l'émergence de pathogènes fongiques résistants en tant que menace mondiale pour la santé publique est un problème d’une seule santé, motivé en partie par l'utilisation inappropriée d'antifongiques dans l'agriculture. Par exemple, le rapport note que l'utilisation généralisée des azolés comme fongicides pour protéger les plantes contre les infections fongiques a contribué à l'augmentation des taux d'infections d’A fumigatus résistantes aux azolés chez l'homme. Les azolés sont le traitement de première intention de l'aspergillose invasive.

Gethun a dit que les organisations quadripartites (l'OMS, la FAO, l'Organisation mondiale de la santé animale et le Programme des Nations Unies pour l'environnement) ont commencé à prendre des mesures pour identifier les antifongiques essentiels à la santé humaine et élaborer des stratégies pour garantir qu'ils ne sont pas utilisés de manière inappropriée dans l'agriculture.

Les responsables de l'OMS ont dit que bien qu'il existe d'importantes lacunes dans les connaissances sur le fardeau mondial des pathogènes fongiques invasifs, il est important de «sonner l'alarme» maintenant et de commencer à stimuler les investissements de recherche ciblés et les interventions de santé publique. Hatim Sati, responsable technique de la division RAM de l'OMS, a dit que si une chose a été apprise de la pandémie de COVID-19, c'est que si vous pouvez faire quelque chose dès le début pour informer la réponse de santé publique, cela devrait être fait.

«Nous n'avons pas besoin d'attendre que les choses soient catastrophiques pour agir», a-t-il dit.

mardi 25 octobre 2022

Réduire la propagation de la résistance aux antimicrobiens pendant le transport des animaux, selon l'EFSA

Communiqué de l’EFSA du 25 octobre 2022, «Réduire la propagation de la résistance aux antimicrobiens pendant le transport des animaux : L'EFSA présente des mesures d'atténuation».

La réduction de la durée du transport et le nettoyage complet des véhicules, des équipements et des espaces où les animaux sont chargés et déchargés figurent parmi les mesures considérées comme efficaces pour réduire la transmission de bactéries résistantes pendant le transport des animaux.

Telles sont les conclusions de l'avis scientifique de l'EFSA qui évalue le risque de propagation de la résistance aux antimicrobiens (RAM) chez les volailles, les porcs et les bovins lors du transport entre exploitations ou vers les abattoirs.

«Malgré les données dont nous disposons qui indiquent une réduction de la consommation d'antibiotiques ces dernières années, la résistance aux antimicrobiens reste un problème de santé publique urgent qui doit être abordé au niveau mondial et dans tous les secteurs», a déclaré Frank Verdonck, chef de l'unité «Dangers biologiques et santé et bien-être des animaux» à l'EFSA.

En identifiant les principaux facteurs de risque, les mesures d'atténuation et les besoins en matière de recherche sur le transport des animaux, l'évaluation de l'EFSA marque une nouvelle étape dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, sur la base du principe «Un monde, une santé», qui intègre l'évaluation des risques pour les animaux et les humains».

L'avis souligne également qu'une organisation appropriée des transports est essentielle. Par ailleurs, il est très probable que les mesures améliorant la santé, le bien-être et la biosécurité des animaux immédiatement avant et pendant le transport permettent également de réduire le risque de transmission de la RAM. Les conclusions de cet avis viennent compléter l'avis scientifique récemment publié par l'EFSA concernant les recommandations pour améliorer le bien-être des animaux pendant le transport.

Principaux facteurs de risque
Selon les conclusions de l'évaluation menée par l’EFSA, la présence de bactéries résistantes chez les animaux avant le transport constitue l'un des principaux facteurs de risque favorisant la transmission de la résistance aux antimicrobiens. Parmi les autres facteurs de risque contribuant très probablement à la transmission figurent la libération accrue de bactéries résistantes par les matières fécales, l'exposition à d'autres animaux porteurs de bactéries résistantes plus nombreuses ou de types différents, une hygiène insuffisante des véhicules et de l'équipement et, enfin, la durée du transport.

Les longs trajets qui nécessitent des pauses dans des centres de rassemblement ou des postes de contrôle sont en effet associés à des risques plus élevés, en raison de facteurs spécifiques tels que les contacts étroits entre animaux issus de différentes exploitations, la contamination environnementale et le stress.

Vue d'ensemble : répercussions sur la santé publique
L'impact de l'évaluation de l'EFSA va au-delà de la santé et du bien-être animal car de nombreuses bactéries peuvent se transmettre de l’animal à l’être humain. Lorsque ces bactéries deviennent résistantes aux antimicrobiens, le traitement efficace des maladies infectieuses chez l'homme peut être compromis.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires
Des études scientifiques spécifiques sur la question de la propagation de la RAM parmi les animaux pendant le transport font défaut. L'avis recense plusieurs lacunes dans les données et recommande certains domaines sur lesquels les recherches devraient se concentrer.

NB : La photo illustre un transport de poulets vivants au Vietnam.

mardi 18 octobre 2022

Un nouveau plan One Health vise à lutter contre la résistance aux antimicrobiens et d'autres épidémies

«Un nouveau plan One Health vise à lutter contre la résistance aux antimicrobiens et d'autres épidémies», source CIDRAP News.

Quatre organisations internationales ont publié le 17 octobre un nouveau plan d'action conjoint One Health qui comprend un cadre de collaboration sur la résistance aux antimicrobiens.

Le cadre décrit par les organisations quadripartites - Organisation mondiale de la santé (OMS), Organisation mondiale de la santé animale, Programme des Nations Unies pour l'environnement et Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), appelle les organisations à faire davantage pour soutenir la résistance aux antimicrobiens contrôle au niveau national.

Parmi les listes énumérés dans le plan figurent l'aide aux pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) pour la mise en œuvre de plans d'action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) basés sur une seule santé (One Health) et la fourniture d'un soutien technique et de conseils pour aider les PRFI à mettre en place des systèmes intégrés de surveillance de la RAM et de l'utilisation d'antibiotiques et à développer des campagnes de sensibilisation à la RAM. .

Le cadre appelle également les organisations à coordonner la réponse mondiale One Health à la résistance aux antimicrobiens, à fournir un plaidoyer politique, à renforcer la collaboration régionale et les structures mondiales de gouvernance de la résistance aux antimicrobiens, à élaborer un programme de recherche prioritaire et à assurer le suivi et l'évaluation des efforts au niveau des pays.

Le concept One Health considère la santé des humains, des animaux et de l'environnement comme intrinsèquement liés. La lutte contre la résistance aux antimicrobiens est l'une des six «pistes d'action» répertoriées dans le plan, qui vise à améliorer la capacité mondiale à prévenir, prévoir, détecter et répondre aux menaces pour la santé des humains, des animaux, des plantes, des aliments et de l'environnement.

«Parce que la résistance aux antimicrobiens a de multiples facteurs et doit être combattue sur de nombreux fronts, une approche One Health est essentielle pour garantir que tous les secteurs et parties prenantes communiquent et travaillent efficacement ensemble», indique le plan.

D'autres pistes d'action comprennent le renforcement des systèmes de santé, la réduction des risques d'épidémies et de pandémies zoonotiques, le contrôle et l'élimination des maladies à transmission vectorielle et le renforcement de l'évaluation, de la gestion et de la communication des risques liés à la sécurité sanitaire des aliments.

«Il est clair qu'une approche One Health doit être au cœur de notre travail commun pour renforcer les défenses mondiales contre les épidémies et les pandémies telles que la COVID-19. C'est pourquoi One Health est l'un des principes directeurs du nouvel accord international pour la prévention et la préparation aux pandémies et la réponse, que nos États membres négocient actuellement», a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un communiqué de presse.

lundi 15 août 2022

Approche One Health aux Pays-Bas : Un exemple sur 10 ans de la Zoonoses Structure

«Signaux et réponses aux menaces zoonotiques à l'aide d'une approche One Health : une décennie de la Zoonoses Structure aux Pays-Bas, 2011 à 2021», source Eurosurveillance.

Résumé
Aux Pays-Bas, l'épidémie de grippe aviaire chez les volailles en 2003 et l'épidémie de fièvre Q chez des chèvres laitières entre 2007 et 2010 ont eu de graves conséquences pour la santé publique. Ces foyers ont conduit à la mise en place d'un système intégré d'analyse des risques homme-vétérinaire pour les zoonoses, la Zoonoses Structure . La Zoonoses Structure a pour objectif de signaler, évaluer et contrôler les zoonoses émergentes pouvant présenter un risque pour la santé animale et/ou humaine dans une approche intégrée One Health. Le Signalling Forum Zoonoses (SO-Z), première étape de la Zoonoses Structure, est un comité multidisciplinaire composé d'experts des domaines médical, vétérinaire, entomologique et faunique. Le SO-Z partage les signaux pertinents avec les professionnels et organise des réunions mensuelles. Au cours des 10 dernières années (juin 2011 à décembre 2021), 390 signaux différents de divers agents pathogènes zoonotiques dans les réservoirs animaux et humains ont été évalués. Ici, nous décrivons la structure des zoonoses avec des exemples de signaux et de réponses pour quatre événements zoonotiques aux Pays-Bas (tularémie, Brucella canis, virus du Nil occidental et le syndrome respiratoire aigu sévère du coronavirus 2 (SRAS-CoV-2)). Cela peut servir d'exemple à d'autres pays sur la manière de collaborer dans une approche One Health pour signaler et contrôler les zoonoses émergentes.

Conclusion
La structure des zoonoses aux Pays-Bas s'est révélée être une valeur ajoutée dans l'alerte précoce et le contrôle des zoonoses nouvelles et émergentes. Il existe des relations et une confiance durables entre les professionnels des domaines concernés, facilitant l'échange d'informations nécessaires pour faire face aux menaces zoonotiques émergentes à venir. Une description claire des tâches et des responsabilités, ainsi qu'un soutien gouvernemental, sont des facteurs cruciaux.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

jeudi 21 juillet 2022

Nourrir les chiens avec de la viande crue est associée à une présence accrue de bactéries résistantes aux antibiotiques

«Nourrir les chiens avec de la viande crue est associée à une présence accrue de bactéries résistantes aux antibiotiques», source Université de Bristol.

De nouvelles études ont révélé une association entre l'alimentation en viande crue des chiens de compagnie et la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques d'importance critique.

Deux études menées par une équipe de l'Université de Bristol ont révélé que les chiens nourris avec de la viande crue étaient plus susceptibles d'excréter des bactéries Escherichia coli (E. coli) résistantes aux antibiotiques dans leurs selles. Des recherches antérieures ont montré qu'il existe un potentiel de partage de bactéries entre les chiens et leurs propriétaires humains par le biais d'interactions quotidiennes, ce qui a conduit les chercheurs à suggérer que l'aliment cru n'est pas le choix alimentaire le plus sûr et que, s'il est choisi, les propriétaires devraient prendre des précautions supplémentaires. lors de la manipulation de viande crue et faites particulièrement attention lors du nettoyage de leur chien.

L'étude publiée dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy a enquêté sur des chiens adultes et a trouvé des liens entre les chiens mangeant de la viande crue et excrétant des E. coli résistants. L’étude soutient une étude récente de l'équipe, publiée dans la revue One Health, qui a examiné des chiots de 16 semaines. Les deux études, qui ont utilisé des données provenant de différents chiens, démontrent que les chiens peuvent excréter des bactéries résistantes, quel que soit leur âge ou la durée de leur alimentation avec de la viande crue.

L'environnement dans lequel vit un chien a également joué un rôle dans le potentiel d'excrétion de bactéries résistantes. L'alimentation crue était un facteur de risque important pour les chiens vivant à la campagne, tandis que chez les chiens vivant en ville, les facteurs de risque étaient beaucoup plus compliqués, reflétant probablement la variété des modes de vie et des expositions chez les chiens de ville.

Les deux études ont recruté un total de 823 chiens et leurs propriétaires (223 chiots pour la première étude et 600 chiens adultes dans la seconde étude). Les propriétaires ont rempli des questionnaires sur leurs chiens, leur régime alimentaire et leur environnement, et ont fourni des échantillons de matières fécales de leurs chiens.

Les échantillons ont ensuite été analysés pour détecter la présence de E. coli résistants aux antibiotiques et des analyses des facteurs de risque ont été menées pour explorer les associations entre les facteurs liés au mode de vie, les environnements signalés dans l'enquête auprès des propriétaires et la détection de E. coli résistants.

Matthew Avison, professeur de bactériologie moléculaire à la School of Cellular and Molecular Medicine, qui a dirigé les aspects microbiologiques de ces études, a déclaré : «Les bactéries résistantes aux antibiotiques sont partout, mais certains antibiotiques sont considérés comme extrêmement importants pour une utilisation chez l'homme. Nous avons montré que les chiens nourris avec de la viande crue sont plus susceptibles d'être porteurs de bactéries résistantes à ces médicaments importants, ce qui ne signifie pas que l'animal ou son propriétaire tombera malade.»

«E. coli est une bactérie répandue qui se trouve dans les intestins de tous les humains et animaux, mais c'est une cause fréquente de nombreuses maladies, y compris l'infection des voies urinaires, et peut provoquer des maladies graves, y compris la septicémie, si elle se propage à d'autres parties du corps.»

«Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour réduire la circulation de E. coli et d'autres bactéries d'importance critique résistantes aux antibiotiques. Nos études s'ajoutent aux preuves de plus en plus nombreuses que le fait de ne pas donner de viande crue aux chiens peut contribuer à cet objectif.»

«Nous savons que les humains et les animaux partagent des bactéries les uns avec les autres, donc ce que nous trouvons dans votre animal de compagnie peut également être en vous. Les propriétaires d'animaux doivent être encouragés à pratiquer une bonne hygiène et ne pas donner d'aliments crus à votre chien peut en faire partie», a ajouté Kristen Reyher, professeur d'épidémiologie vétérinaire et de santé des populations à la Bristol Veterinary School et co-auteur des deux articles. «Nous pouvons tous faire notre part pour réduire la résistance aux antibiotiques et ses terribles effets sur la santé humaine et animale.»

NB : Merci à Joe Whitworth de m’voir signalé l’information.

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