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jeudi 7 décembre 2023

Niveaux de cancérogénicité des PFAS relevés par les experts du CIRC

Un groupe de 30 scientifiques représentant 11 pays s'est réuni au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) pour réévaluer la nature dangereuse de certaines substances per- et polyfluorées (PFAS). Un résumé de leur évaluation, publié dans Lancet Oncology, a révélé que l'acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l'acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), ainsi que leurs isomères et sels, ont été classés avec des niveaux de cancérogénicité plus élevés. L'évaluation détaillée sera publiée en 2024 dans le volume 135 des Monographies du CIRC.

Le PFOA est considéré comme cancérogène pour l’homme (groupe 1), tandis que le PFOS a été classé comme potentiellement cancérigène pour l’homme (groupe 2B).

Complément
On lira la foire aux questions sur les PFAS sur le site de l'AFSCA de Belgique. 

lundi 20 novembre 2023

Polluants organiques persistants : l’ARS Île-de-France maintient et précise sa recommandation de ne pas consommer les œufs des poulaillers domestiques produits dans les communes de l’agglomération parisienne

Polluants organiques persistants : l’ARS Île-de-France maintient et précise sa recommandation de ne pas consommer les œufs des poulaillers domestiques produits dans les communes de l’agglomération parisienne (unité urbaine de Paris). Source ARS Ile de France du 20 novembre 2023.

L’étude définitive menée sur 25 poulaillers domestiques en Île-de-France confirme des teneurs en polluants organiques persistants (POP) et en substances per- et polyfluoroalkynées (PFAS) importantes.

Après avoir émis, à titre conservatoire, une recommandation de non-consommation des œufs des poulaillers domestiques en Île-de-France le 19 avril 2023, l’Agence régionale de santé Île-de-France confirme cette recommandation, mais la restreint aux œufs pondus dans l’agglomération, soit les 410 communes qui composent l’unité urbaine de Paris (dont Paris, l’ensemble des communes de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne, certaines communes de Seine-et-Marne, des Yvelines, d’Essonne et du Val-d’Oise). Si les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants sont particulièrement exposés, la recommandation vaut pour l’ensemble de la population des 410 communes concernées.

L’étude menée par l’Agence régionale de santé Île-de-France (Contamination des œufs de poule par des polluants organiques persistants : étude dans 25 poulaillers en Île-de-France) confirme une contamination ubiquitaire (généralisée) des sols et des œufs de poules d’élevages domestiques à Paris et dans les départements de la petite couronne par les polluants organiques persistants (dioxines, furanes, polychlorobiphényles, substances per- et polyfluoroalkylées- PFAS). [1]

L’Agence rappelle qu’il est reco mandé de varier son alimentation et ses sources d’approvisionnementpour réduire le risque de surexposition aux polluants organiques persistants.

L’Agence encourage tous les particuliers propriétaires d’élevage de poules, qu’ils soient installés en ville ou à la campagne, souhaitant cependant consommer leurs œufs, à respecter les bonnes pratiques définies par la Direction générale de la santé dans la nouvelle édition du «petit guide de l’autoconsommation en toute sécurité» :

- Donner les aliments dans une mangeoire et non directement sur le sol ;
- Ne pas répandre de cendres (barbecue, cheminée…) dans le jardin ;
- Choisir un aliment adapté aux besoins des poules (en demandant conseil auprès des professionnels).

[1] Cette étude avait été conduite suite à une interpellation de l’association Toxi-watch sur l’environnement de l’incinérateur d’Ivry. Pour mémoire, l’étude conduite par l’ARS ne conclut pas à une surexposition à proximité des incinérateurs.


lundi 16 octobre 2023

Suisse : Les PFAS dans l'eau potable, selon l’Association des chimistes cantonaux

«PFAS dans l’eau potable : derniers résultats de l’Association des chimistes cantonaux de Suisse (ACCS), 12 octobre 2023.

Fabriquées par l’industrie depuis des décennies, les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) forment un groupe de produits chimiques difficilement dégradables. Parmi elles, on peut citer les PFOS (acide perfluorooctane sulfonique et ses sels) et les PFOA (acide perfluorooctanoïque et ses sels), deux composés entièrement fluorés. En raison de leurs propriétés techniques, ces deux substances ont été utilisées pendant de nombreuses années dans divers processus et produits industriels, notamment dans les textiles, les appareils électroniques, les enduits pour le papier, les peintures, les mousses anti-incendie et les farts. Elles se distinguent par leur stabilité biologique, chimique et thermique ainsi que par leurs propriétés hydrofuges et antigraisse. Bien que l’UE ait entre-temps largement interdit l’utilisation des PFOS et des PFOA afin de réduire les risques potentiels pour la santé et l’environnement, ces substances sont toujours décelées dans l’environnement, la chaîne alimentaire et le corps humain.

Les PFAS s’accumulent notamment dans les aliments d’origine animale et l’eau potable. Des valeurs maximales pour certaines PFAS, tels les PFOS et les PFOA, ont déjà été définies dans l’ordonnance sur l’eau potable et l’eau des installations de baignade et de douche accessibles au public (OPBD). L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) prévoit par ailleurs de reprendre la valeur maximale applicable à la «somme PFAS» introduite dans la directive de l’UE sur l’eau potable 2020/2184. Englobant 20 PFAS considérées comme préoccupantes pour l’eau destinée à la consommation humaine, cette valeur maximale cumulée a été fixée à 0,1 µg/l.

Des analyses menées par les laboratoires cantonaux ces trois dernières années ont révélé que, en Suisse, l’eau potable pouvait contenir des PFAS. L’Association des chimistes cantonaux de Suisse (ACCS) a réalisé en 2023 une évaluation complète sur la présence de PFAS dans l’eau potable en Suisse. Ses objectifs ? Se faire une idée de la situation à l’échelle nationale et pouvoir, si nécessaire, prendre des mesures avant même l’introduction de valeurs maximales plus strictes.

Campagne 2023 de l’ACCS sur l’eau potable : résultats

Cinq laboratoires cantonaux ont analysé 564 échantillons d’eau potable prélevés dans toute la Suisse et dans la Principauté de Liechtenstein. Ces prélèvements couvraient l’approvisionnement en eau potable d’environ 70% de la population suisse.

Les analyses n’ont décelé aucun résidu de PFAS dans 306 échantillons (54%). Tous les échantillons étaient conformes aux valeurs maximales qui figurent dans l’OPBD. Seuls cinq échantillons sur 564 (0,9%) dépassaient la valeur maximale européenne (directive sur l’eau potable 2020/2184) pour la «somme PFAS» (0,1 µg/l), qui n’est à l’heure actuelle pas contraignante en Suisse. À noter que des voies d’apport ponctuelles de PFAS, comme les terrains d’entraînement à la lutte contre le feu, peuvent souvent expliquer une légère augmentation des teneurs mesurées.

Les résultats indiquent que l’eau potable issue des eaux souterraines présente des valeurs de PFAS légèrement plus élevées que celle provenant des eaux de surface. Le bilan de cette campagne est comparable aux chiffres obtenus par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) dans ses analyses des eaux souterraines.

Et ensuite ?

Les laboratoires cantonaux compétents ont informé les distributeurs d’eau des résultats. Ils ont recommandé aux cinq distributeurs d’eau potable concernés par une teneur en PFAS supérieure au futur plafond «somme PFAS» de 0,1 µg/l d’en avertir les consommateurs. Étant donné que la Confédération devrait reprendre les valeurs maximales plus strictes de l’UE, les distributeurs d’eau seront dans l’obligation de déterminer quelles mesures leur permettront de respecter la nouvelle valeur maximale cumulée.

Si la campagne s’est soldée par un constat réjouissant en ce qui concerne les résidus présents dans l’eau potable en Suisse, l’ACCS estime cependant que des substances difficilement dégradables ne devraient pas se retrouver dans l’environnement, et encore moins dans l’eau potable. Ce n'est qu'en protégeant consciencieusement les ressources en eau potable que l'on peut éviter des processus de traitement de l'eau complexes et coûteux. Les distributeurs d’eau potable et l’ACCS maintiendront un suivi régulier de l’évolution des teneurs en PFAS de l’eau de nos robinets

Complément

Selon la directive précité,

Par «Somme PFAS», on entend la somme des substances alkylées per- et polyfluorées qui sont considérées comme préoccupantes pour les eaux destinées à la consommation humaine et dont la liste figure à l’annexe III, partie B, point 3. Il s’agit d’un sous-ensemble des substances constituant le Total PFAS qui contiennent un groupement de substances perfluoroalkylées comportant trois atomes de carbone ou plus (à savoir, –CnF2n–, n ≥ 3) ou un groupement de perfluoroalkyléthers comportant deux atomes de carbone ou plus (à savoir, –CnF2nOCmF2 m–, n et m ≥ 1). 

Mise à jour du 25 octobre 2023

La Royal Society of Chemistry (RSC) a appelé le gouvernement britannique à mettre en œuvre des réglementations plus strictes concernant les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans l'eau potable. L'appel de la RSC fait suite aux preuves croissantes de la nature répandue et persistante des PFAS, communément appelés «produits chimiques éternels», dans l'environnement et de leurs effets néfastes sur la santé humaine. 

mardi 29 août 2023

Des niveaux élevés de PFAS dans les pailles en papier et à base de plantes, selon une étude belge

L’origine exacte des PFAS présents dans les pailles n’est pas claire, si elles ont été intentionnellement ajoutées par les fabricants pour rendre les pailles résistantes à l’eau ou s’il s’agissait de sous-produits de contamination. Source tweet de l’Affidia.

«Une étude belge révèle des niveaux élevés de PFAS dans les pailles en papier et à base de plantes», source Affidia.

Une nouvelle étude menée par des chercheurs belges indique que les pailles en papier et en bambou contiennent des niveaux plus élevés de substances poly- et perfluoroalkyles (PFAS) que leurs homologues en plastique.

Souvent surnommés «produits chimiques éternels», les PFAS sont largement utilisés dans les produits du quotidien, des équipements de plein air aux ustensiles de cuisine antiadhésifs, en raison de leur capacité à résister à l'eau, à la chaleur et aux taches. Cependant, ces produits chimiques peuvent potentiellement nuire aux humains, à la faune et à l’environnement.

Les chercheurs de l'Université d'Anvers ont découvert que la majorité des pailles testées contenaient du PFAS, celles en papier et en bambou présentant les concentrations les plus élevées. Les résultats, publiés dans la revue à comité de lecture Food Additives and Contaminants, remettent en question l’idée selon laquelle les pailles à base de plantes constituent une alternative plus durable et plus respectueuse de l’environnement aux pailles en plastique.

«Les pailles à base de plantes sont souvent présentées comme un choix plus écologique que le plastique», explique le Dr Thimo Groffen, scientifique environnemental à l'Université d'Anvers et contributeur à l'étude. «Mais la prévalence des PFAS dans ces pailles suggère que cela pourrait ne pas être le cas.»

L'étude a examiné 39 marques différentes de pailles fabriquées à partir de cinq matériaux : papier, bambou, verre, acier inoxydable et plastique. Les pailles, provenant principalement de magasins, de supermarchés et de restaurants fast-food, ont été soumises à deux phases d’essais pour les PFAS. Les résultats ont montré que les PFAS étaient présents dans 69% des marques testées, les pailles en papier étant en tête de liste (90% des marques testées), suivies du bambou (80 %), du plastique (75 %) et du verre (40 %). Aucune des pailles en acier inoxydable testées ne contenait de PFAS.

Les PFAS retrouvés dans les pailles comprenaient de l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), une substance interdite dans le monde depuis 2020, ainsi que des PFAS «à chaîne ultra courte» comme l'acide trifluoroacétique (TFA) et l'acide trifluorométhanesulfonique (TFMS). Ceux-ci sont très solubles dans l’eau et pourraient donc s’infiltrer des pailles dans les boissons.

Bien que les concentrations de PFAS soient faibles et que le risque pour la santé humaine puisse être limité en raison de l’utilisation occasionnelle de paille, les PFAS peuvent persister dans le corps pendant des années et s’accumuler avec le temps. «De petites doses de PFAS, bien qu'elles ne soient pas dangereuses en elles-mêmes, peuvent contribuer à la charge chimique globale dans le corps», explique le Dr Groffen.

L’origine exacte des PFAS présents dans les pailles n’est pas claire, si elles ont été intentionnellement ajoutées par les fabricants pour rendre les pailles résistantes à l’eau ou s’il s’agissait de sous-produits de contamination. Cependant, la présence généralisée de PFAS dans les pailles en papier suggère qu’elles ont probablement été utilisées comme revêtement hydrofuge. En ce qui concerne les pailles de bambou, les sources potentielles de contamination incluent le sol dans lequel le matériau végétal a été cultivé et l'eau utilisée dans le processus de fabrication.

L’étude n’a pas exploré si les PFAS pouvaient s’infiltrer des pailles dans les liquides. Le Dr Groffen conclut : «La détection de PFAS dans les pailles en papier et en bambou indique qu'elles ne sont peut-être pas aussi biodégradables qu'on le suppose. Nous n'avons trouvé aucun PFAS dans les pailles en acier inoxydable, les consommateurs pourraient donc vouloir envisager ce type ou simplement éviter d'utiliser des pailles. tout à fait.»

samedi 26 août 2023

Quand ce qui est 'bon pour l'environnement' est 'mauvais pour vous'. A propos des ustensiles en carton et en bois. PFAS inside ?

Ce que rappelle ce tweet très explicite ci-dessous, c’est ce qu’a rapporté un député à l’Assemblée Nationale le 6 octobre 2022, «Nos concitoyens ne savent par exemple pas qu'une assiette en carton ou des couverts en bois sont recouverts de PFAS.»

Mise à jour du 28 août 2023
La preuve avec ce rappel d'assiettes en carton en France ... 

samedi 19 août 2023

De l'interdiction potentielle des PFAS sur les surfaces en contact avec les aliments dans les équipements, selon EHEDG

L’EHEDG ou European Hygienic and Engineering Design Group vient de publier le 18 août 2023 un nouveau document, Doc. P2 Position Paper on the Potential Ban of PFAS on Food Contact Surfaces in Food Manufacturing/Processing Equipment ou Document de position sur l'interdiction potentielle des PFAS sur les surfaces en contact avec les aliments dans les équipements de fabrication et de transformation des aliments.

En tant que fondation dédiée à la promotion des pratiques d'ingénierie et de conception hygiéniques des équipements, l'EHEDG comprend la nécessité d'équilibrer la durabilité, la sécurité sanitaire et l'innovation dans le secteur de la production. Nous reconnaissons donc l'importance de répondre aux préoccupations environnementales et sanitaires liées aux substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans le cadre du règlement REACH.

Cependant, nous pensons qu'une approche plus différenciée et basée sur les risques est nécessaire pour faire face à l'interdiction potentielle de matériaux utilisés dans les équipements (alimentaires) et l'ingénierie des usines. La proposition de restriction actuelle doit encore être affinée pour garantir à la fois la protection de l'environnement et la continuité des processus essentiels de l'industrie (alimentaire).

Pour cette raison, en consultation avec un groupe d'experts en la matière des entreprises membres, nous avons rédigé une prise de position sur ce sujet.

Ce document a été soumis à l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et aux autorités compétentes, les invitant à prendre en considération nos recommandations et à travailler en collaboration pour développer une solution efficace.

Commentaire
Je ne suis pas sûr que ce document de l’EHEDG puisse modifier quoi que ce soit tant la pression est élevée ...

mardi 18 juillet 2023

Une chercheuse met en évience les préoccupations liées aux PFAS et appelle à l'action lors de la conférence de l'IAFP

«Une chercheuse met en évience les préoccupations liées aux PFAS et appelle à l'action lors de la conférence de l'IAFP», source article de Jonan Pilet paru le 18 juillet 2023 dans Food Safety News.

Cheryl Murphy, chercheuse au Michigan State University (MSU) Center for PFAS Research, a fait une présentation sur le problème des substances persistantes per- et poly-fluoroalkyles (PFAS) lors de la conférence de l'International Association for Food Protection (IAFP).

Les PFAS sont un groupe de produits chimiques artificiels connus pour leur résistance à la dégradation, ce qui en fait une menace potentielle pour la santé humaine et l'environnement. Ces produits chimiques, que l'on trouve couramment dans les applications industrielles et les produits de consommation tels que les emballages alimentaires et les agents de nettoyage, ont la capacité de se bioaccumuler et de persister dans l'environnement.

Murphy a souligné la prévalence mondiale de la contamination par les PFAS, soulignant leur présence dans l'air, les eaux souterraines, les eaux de surface et même dans le sang de presque tous les humains dans le monde. Ces «produits chimiques pour toujours» sont devenus une préoccupation environnementale importante, les sites de fabrication, les bases militaires et les aéroports étant les principales sources de contamination.

Problèmes de santé

La présentation de la chercheuse s'est concentrée sur les effets néfastes de l'exposition aux PFAS sur la santé humaine. Murphy a expliqué que des niveaux élevés de PFAS peuvent avoir un impact négatif sur les systèmes endocrinien, cardiovasculaire et immunitaire, entraînant potentiellement des problèmes de développement, une réduction de l'efficacité du vaccin et de l'obésité. Les maladies thyroïdiennes, l'augmentation du taux de cholestérol, le cancer du sein et les lésions hépatiques et rénales font également partie des risques associés pour la santé.

Des inquiétudes ont été exprimées quant à l'entrée des PFAS dans l'approvisionnement alimentaire par le biais de la viande, de la volaille, du poisson et des cultures contaminés, car les plantes et les animaux peuvent absorber et accumuler ces substances. Murphy a souligné que l'étendue exacte de la contamination par les PFAS dans l'environnement et l'approvisionnement alimentaire, ainsi que les risques globaux pour la santé posés par ces produits chimiques, sont encore des domaines qui nécessitent une étude plus approfondie.

Le MSU Center for PFAS Research, conformément à sa mission, vise à relever ces défis en créant une équipe multidisciplinaire dédiée à la recherche approfondie, à la communication des risques et au développement de solutions. L'un des objectifs est que le centre collabore avec des partenaires étatiques et fédéraux, en utilisant des programmes de sensibilisation pour s'engager efficacement avec la communauté.

Au cours de son propos, Murphy a souligné le besoin de données fiables sur la toxicité d’un grand nombre de produits chimiques PFAS, ainsi que le développement de techniques de surveillance et de modélisation pour mieux comprendre le transport et la bioaccumulation des PFAS. L'absence de méthodes normalisées pour l'analyse des composés PFAS dans diverses matrices et l'absence de technologies de remédiation efficaces ont également été soulignées.

En outre, la présentation a souligné l'importance d'évaluer les risques associés aux PFAS et de les communiquer efficacement au public et aux décideurs. Murphy a mentionné les défis posés par l'incertitude entourant le nombre de produits chimiques dans l'environnement, leur accumulation, leur potentiel de toxicité et les interactions complexes entre les différents mélanges de PFAS.

Son exposé s'est conclu en soulignant l'urgence de développer des alternatives plus sûres aux PFAS, ainsi que des technologies de remédiation efficaces. Le MSU Center for PFAS Research envisage une approche basée sur des solutions qui comprennent le développement de normes de mesure, de stratégies d'atténuation, d'alternatives guidées par la chimie verte et d'une meilleure communication des risques.

NB : La photo illustre Cheryl Murphy parlant durant l’IAFP 2023.

mercredi 12 juillet 2023

BfR : Foire aux questions sur les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans les aliments et dans l'environnement

«Là pour rester : des substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans les aliments et dans l'environnement, Foire aux questions du BfR, 16 juin 2023.

Les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) sont un grand groupe de produits chimiques industriels qui sont utilisés dans de nombreux processus industriels et produits de consommation en raison de leurs propriétés techniques particulières.

Dans le sous-groupe des substances polyfluoroalkylées, l'acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l'acide perfluorooctane sulfonique (PFOS) sont les substances les plus étudiées. Comme de nombreux PFAS, ces deux composés ne sont pas facilement dégradables et sont désormais détectables partout dans l'environnement, dans la chaîne alimentaire et chez l'homme.

En septembre 2020, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié une réévaluation des risques sanitaires liés à la présence de PFAS dans les aliments. Il s'agit du premier avis de l'EFSA dans lequel d'autres PFAS, à savoir l'acide perfluorononanoïque (PFNA) et l'acide perfluorohexanesulfonique (PFHxS), ont été inclus dans l'évaluation de l'exposition et l'évaluation des risques pour la santé en plus du PFOA et du PFOS.

Dans la réévaluation, l'EFSA s'est référée aux résultats d'études indiquant un effet de certains PFAS sur le système immunitaire. Une dose hebdomadaire tolérable (TWI pour olerable weekly intake) de 4,4 nanogrammes (ng) par kilogramme (kg) de poids corporel par semaine a été dérivée de la somme de quatre PFAS, à savoir PFOA, PFNA, PFHxS et PFOS.

L'utilisation du PFOS est largement interdite depuis 2006 et celle du PFOA depuis juillet 2020. Le 7 février 2023, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a publié la proposition d'interdiction de la production, de l'utilisation et de la mise sur le marché (y compris l'importation) de l'ensemble du groupe des substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS).

Suit une liste de questions et de réponses.

lundi 30 janvier 2023

Adieu aux ‘produits chimiques éternels’ : Détruire les PFAS en les broyant avec un nouvel additif

«Adieu à ‘l’éternité’ : Détruire les PFAS en les broyant avec un nouvel additif», source ACS News.

Les substances per et polyfluoroalkyles ou PFAS sont des substances potentiellement dangereuses connues sous le nom de ‘produits chimiques éternels’ parce qu'elles sont si difficiles à détruire. Une technique émergente pour dégrader les PFAS consiste à les broyer avec force avec des billes de métal dans un conteneur en mouvement, mais cette technique peut nécessiter des additifs corrosifs. Désormais, des chercheurs dans une revue de l'ACS, Environmental Science & Technology Letters, signalent un nouveau type d'additif pour le «broyage à billes ou ball milling» qui décompose complètement les PFAS à température et pression ambiantes.

La contamination solide par les PFAS est un problème permanent pour les sols à proximité des sites de déchets, des sites de fabrication et des installations qui utilisent fréquemment de la mousse anti-incendie. Actuellement, l'Environmental Protection Agency des États-Unis recommande l'incinération pour détruire ces substances, mais des inquiétudes subsistent quant à savoir si cette méthode énergivore peut prévenir efficacement la contamination de l'environnement.

Une autre option est le broyage à billes ou ball milling, un processus qui mélange des PFAS et des additifs avec des billes métalliques à grande vitesse. Les collisions entre les billes et les additifs créent des réactions à l'état solide qui rompent les liaisons carbone-fluor sur les PFAS et les convertissent en produits moins dangereux. Un additif courant pour ce processus est l'hydroxyde de potassium (KOH), mais il forme des amas problématiques et est corrosif. Pour surmonter ces limitations, Yang Yang et ses collègues se sont tournés vers le nitrure de bore, un matériau piézoélectrique qui génère des charges électriques partielles et peut accepter des électrons lorsqu'il est déformé par des forces mécaniques. Ils rapportent désormais un processus de broyage à billes qui utilise du nitrure de bore comme additif non corrosif pour réagir avec et détruire les PFAS.

Comme validation du principe pour le nouvel additif, l'équipe a broyé deux anciens composés PFAS avec du nitrure de bore et analysé les produits. En optimisant le rapport entre le nitrure de bore et les PFAS, l'équipe a presque complètement éliminé les atomes de fluor des PFAS en quatre heures à température et pression ambiantes, les détruisant efficacement. La méthode a également décomposé 80% des PFAS connus des sols contaminés par de la mousse anti-incendie après six heures. Dans les deux expériences, le nitrure de bore a dégradé les PFAS plus efficacement que lorsque du KOH était utilisé. D'autres analyses suggèrent que le nitrure de bore accepte les électrons et les atomes de fluor des PFAS, qui se décompose ensuite en espèces de radicaux fluoroalkyle qui réagissent avec l'oxygène ou d'autres radicaux pour finalement produire des minéraux inoffensifs. Selon les chercheurs, cette nouvelle méthode pourrait ouvrir la porte à de futures stratégies de décontamination des PFAS basées sur la force mécanique.

Référence

mardi 17 janvier 2023

Substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) : proposition de restriction dans le cadre du règlement REACH soumise à l'ECHA

«Substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) : proposition de restriction dans le cadre du règlement REACH soumise à l'Agence européenne des produits chimiques.» Communication du BfR n°002/2023 du 13 janvier 2023.

Les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) sont des produits chimiques industriels largement utilisés dans les procédés industriels en raison de leurs propriétés hydrofuges, oléofuges et antitaches. Les PFAS se trouvent également sous forme de résidus ou de constituants dans de nombreux produits de consommation tels que le papier, les textiles, la cire de ski, les produits électroniques, les peintures murales, les agents de nettoyage ou les casseroles.

Les autorités nationales du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède et de l'Allemagne, avec la participation de l'Institut fédéral d'évaluation des risques (BfR), ont étudié les risques pour l'environnement et les humains résultant de la production, de l'utilisation et de la commercialisation des PFAS. Les PFAS sont difficiles à dégrader et s’accumulent dans l'environnement et chez les humains. Par conséquent, ils ne sont pas souhaitables du point de vue de la protection des consommateurs. Le 13 janvier 2023, une proposition de restriction sera soumise à l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) pour le grand groupe de PFAS afin de restreindre l'utilisation des PFAS dans presque toutes les utilisations dans l'Union européenne. L'ECHA publiera la proposition de restriction - l'une des propositions les plus complètes depuis l'entrée en vigueur du règlement REACH en 2007 - le 7 février 2023.

Au cours des trois dernières années, des autorités expertes du Danemark, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Norvège et de Suède ont évalué le groupe des substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS), qui comprend plusieurs milliers de substances, au regard des risques pour l'homme et l'environnement résultant de leur production, de leur utilisation et de leur mise sur le marché. Des informations supplémentaires sur ces substances et sur les alternatives possibles reçues dans le cadre de deux consultations publiques («Call for Evidence») ont été prises en compte.

Dans leur évaluation, les autorités concernées ont conclu que les risques découlent de la fabrication, de l'utilisation et de la mise sur le marché ainsi que de l'élimination des PFAS. Ceci est énoncé dans un «dossier de restriction» au titre du règlement REACH, que les autorités soumettent actuellement à l'Agence européenne des produits chimiques ECHA. Le dossier propose de restreindre la fabrication, l'utilisation et la mise sur le marché des PFAS dans les zones où un risque a été identifié. Le dossier va maintenant être examiné par l'ECHA pour s'assurer qu'il est conforme aux exigences légales et formelles du règlement REACH («Conformity Check») avant de pouvoir être publié sur le site Internet de l'Agence.

Déroulement de la procédure
Par la suite, il incombe aux comités scientifiques de l'ECHA (comité d'évaluation des risques et comité d'analyse socio-économique) d'évaluer scientifiquement la proposition. Au cours d'une consultation publique de six mois, des commentaires et des informations supplémentaires sur la proposition de restriction soumise peuvent être soumis à partir du 22 mars 2023. L'ECHA organisera une réunion d'information publique pour expliquer le processus de restriction et la procédure de participation à la consultation aux parties intéressées le 5 Avril 2023.

Les avis du comité d'évaluation des risques et du comité d'analyse socio-économique seront normalement prêts dans les 12 mois suivant le début de l'évaluation scientifique, conformément à REACH. Toutefois, en raison de la complexité de la proposition et de l'étendue des informations attendues lors de la consultation, les comités peuvent avoir besoin de plus de temps pour finaliser leurs avis respectifs. Une fois les avis adoptés, ils sont envoyés à la Commission européenne, qui, avec les États membres de l'UE, décidera alors d'une éventuelle restriction et exemptions.

jeudi 8 décembre 2022

Nouvelles règles européennes pour limiter les substances perfluoroalkylées (PFAS) dans les aliments

L’Anses avait indiqué dans un communiqué du 12 mai 2022 que les «PFAS étaient des substances chimiques dans le collimateur».

Aussitôt dit, aussitôt fait, voici que «la Commission adopte de nouvelles règles pour protéger les citoyens contre les contaminants dangereux dans les aliments», source nouvelles de la Commission européenne du 7 décembre 2022.

La Commission a adopté de nouvelles règles pour protéger les citoyens contre les produits chimiques qui peuvent avoir des conséquences négatives sur le système immunitaire, le développement des fœtus et des bébés ou le cholestérol. Les nouvelles règles limitent les niveaux de quatre produits chimiques environnementaux, les substances perfluoroalkylées (PFAS), dans les aliments. Ils protégeront les consommateurs de l'UE en réduisant leur exposition à ces produits chimiques dangereux.

Les quatre produits chimiques en question, le sulfonate de perfluorooctane (PFOS), l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), l'acide perfluorononanoïque (PFNA) et l'acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS), sont également connus sous le nom de «produits chimiques éternels*» car leur composition chimique ne permet pas leur décomposition. Les États membres ont soutenu à l'unanimité les nouvelles règles qui sont basées sur une évaluation scientifique solide de l'EFSA. Les nouvelles règles s'appliqueront à partir du 1er janvier 2023.

Ils reflètent un engagement important pris par la Commission dans le cadre de la stratégie de l'UE pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques visant à lutter contre la présence de PFAS dans les aliments en introduisant des limites dans la législation sur les contaminants alimentaires.
Pour plus d'informations, veuillez consulter cette page.

*L’Anses répond à la question «Pourquoi appelle-t-on les PFAS les «produits chimiques éternels» ?

Les PFAS contiennent tous des liaisons carbone-fluor très stables. Ils varient selon la longueur de leur chaîne carbonée. Ces liaisons chimiques stables en font des composés chimiques très peu dégradables une fois dans l'environnement. C’est la raison pour laquelle on les surnomme parfois les «forever chemicals» ou «produits chimiques éternels».

mercredi 15 septembre 2021

PFAS dans l'alimentation, le BfR confirme une exposition critique aux produits chimiques industriels

La plate-forme de surveillance de la chaîne alimentaire en France avait indiqué en juillet 2020, «Les PFAS, un danger chimique (ré-) émergent ?» Il était indiqué en conclusion, «L’exposition aux PFAS est un sujet d’intérêt croissant au niveau mondial.»

Voici s’agissant des substances perfluoroalkylées (composés perfluorés ou PFAS) dans l'alimentation, le BfR confirme une exposition critique aux produits chimiques industriels. Source Avis du BfR n°020/2021 du 28 juin 2021.

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont des produits chimiques industriels. En raison de leurpropriétés anti-graisse et anti-salissures dans l’eau, ils sont largement utilisés dans les processus industriels et sont utilisés dans de nombreux produits de consommation tels que le papier, les textiles, les casseroles à revêtement antiadhésif et des produits de beauté. Les PFAS sont difficiles à décomposer et peuvent être retrouvés dans l'environnement, dans la chaîne alimentaire et dans le sang humain.

L'EFSA a réévalué les risques pour la santé posés par les PFAS dans les aliments en septembre 2020. Dans ce rapport, l'EFSA a déterminé une dose hebdomadaire tolérable (DHT) de 4,4 nanogrammes (ng) par kilogramme (kg) de poids corporel par semaine. Cette DHT s'applique pour la première fois à la somme de quatre PFAS : acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), acide perfluorooctanoïque (PFOA), l'acide perfluorononanoïque (PFNA) et l'acide perfluorohexanesulfonique (PFHxS). Elle est basée sur d'études épidémiologiques dans lesquelles les corrélations entre les concentrations de PFAS dans le sang et une concentration réduite d'anticorps vaccinaux ont été observés chez les enfants.

L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a examiné la dérivation de la valeur d'orientation pour la santé de l'EFSA et recommande d'utiliser cette DHT dans les évaluations futures. Dans le présent avis, le BfR évalue le risque pour la santé de divers groupes de population en Allemagne sur la base de la nouvelle DHT de l'EFSA et des données de concentration des Länder lors des contrôles alimentaires.

Les résultats de l'exposition externe sont complétés par des études sur les expositions dans trois villes allemandes sur la concentration de PFAS dans le sang. Tout comme l’EFSA, le BfR arrive à la conclusion que l'exposition de certains groupes de population dépasse partiellement la DHT.

La vue d'ensemble des résultats des évaluations de l'exposition externe et interne montre que
certaines parties de la population en Allemagne sont exposées aux PFOS, PFOA, PFNA et PFHxS à unmesure qui peut être associée à une concentration plus faible d'anticorps vaccinaux dans le sérum du sang de nourrissons au cours de leurs premières années de vie, s'ils ont été allaités pendant longtemps.

Ceci est également possible chez les enfants entre 1 et 9 ans avec une forte exposition aux PFAS par leur alimentation.

À l'heure actuelle, les données de l'étude ne sont pas suffisamment concluantes pour répondre à la question de savoir si, à un niveau d'exposition correspondant, il peut également y avoir des effets sur la concentration d'anticorps vaccinaux dans le sérum sanguin chez les adultes et les adolescents.

Parallèlement, le BfR souligne les incertitudes qui subsistent dans l'évaluation de l'exposition externe. Étant donné que les concentrations dans la majorité des échantillons provenant du contrôle des aliments étaient inférieures aux limites de détection et de quantification, il est recommandé de développer des méthodes plus sensibles pour déterminer la concentration de PFAS. Le BfR estime également qu'il est nécessaire de mener des recherches sur la question de savoir si des concentrations élevées de PFAS dans le sang sont réellement associées à un risque accru d'infection.

Les consommateurs peuvent difficilement influencer leur exposition aux PFAS. Le BfR recommande des mesures pour minimiser davantage la consommation de PFAS avec les aliments. Les questions et réponses compilées sur le sujet des PFAS sont en cours de mise à jour sur la base du présent avis.

Avis aux lecteurs

Pour mémoire, il y a eu 95 produits alimentaires rappelés du 1er au 12 septembre 2021.
Voici une liste des rappels du 14 septembre 2021, 6 produits alimentaires.
- oxyde d’éthylène: 4
Salmonella: 1, moules de bouchot
- détection d'infestation par des acariens: 1, mélange de graines pour perroquets

mardi 13 juillet 2021

Produits chimiques industriels per- et polyfluoroalkylés : certains groupes de population dépassent parfois la valeur indicative pour la santé

«Produits chimiques industriels per- et polyfluoroalkylés: certains groupes de population dépassent parfois la valeur indicative pour la santé», source communiqué du BfR 28/2021, du 28 juin 2021.

Le BfR recommande des études et des mesures pour minimiser davantage les apports

Le régime alimentaire de certains groupes de population en Allemagne dépasse la valeur indicative pour la santé pour certaines substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) produites industriellement. Ce sont les résultats d'un communiqué de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR). «Les PFAS sont indésirables dans les aliments», déclare la professeure Tanja Schwerdtle, vice-présidente du BfR. «Bien que les niveaux de PFAS dans le sang de la population aient considérablement diminué au cours des dernières décennies, les études actuelles indiquent que les niveaux actuels sont encore trop élevés.»

Cependant, il existe encore actuellement des incertitudes scientifiques quant à l'estimation de la quantité de PFAS réellement ingérée et des problèmes de santé à prévoir. «Les Allemands n'ont vraiment aucun moyen d'influencer la consommation de PFAS. Il est d'autant plus important de combler les lacunes dans les données et de réduire encore leur consommation malgré la tendance à la baisse», a ajouté la vice-présidente Schwerdtle.

La vue d'ensemble des résultats montre qu'une partie de la population en Allemagne est exposée à des niveaux de certains PFAS qui dépassent la valeur guide basée sur la santé. Les nourrissons de mères affectées qui ont été soumises à un allaitement prolongé peuvent avoir une concentration réduite d'anticorps vaccinaux dans leur sérum sanguin pendant les premières années de vie. Jusqu'à présent, les données sont insuffisantes pour évaluer si ces enfants présentent réellement un risque d'infection généralement accru. Les données disponibles pour évaluer si, à niveau d'exposition correspondant, il y a un effet sur le niveau des concentrations d'anticorps vaccinaux chez l'adulte et l'adolescent sont également actuellement insuffisantes.

Les risques possibles d'une formation réduite d'anticorps vaccinaux chez les enfants qui ont eu un allaitement prolongé sont contrecarrés par les nombreux bénéfices bien documentés de l'allaitement prolongé pour l'enfant et la mère.

L'exposition moyenne des adultes et des adolescents se situe dans la plage de l'apport tolérable pour les PFAS. Cela signifie que chez environ 50% des adultes et des adolescents, l'apport alimentaire à long terme dépasse la valeur indicative de PFAS pour la santé. Des niveaux particulièrement élevés de PFAS ont été trouvés dans des abats, dans de la viande d'animaux sauvages et dans certaines espèces de poissons.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié une nouvelle dose hebdomadaire tolérable en 2020. Dans l'avis actuel, le BfR a vérifié la dérivation de la nouvelle valeur d'orientation pour la santé et recommande qu'elle soit utilisée pour les évaluations des risques à l'avenir.

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont des produits chimiques industriels qui, en raison de leurs propriétés hydrofuges, anti-graisses et anti-salissures, sont largement utilisés dans les processus industriels et les produits de consommation tels que les poêles à revêtement antiadhésif, les vêtements d'extérieur et les cosmétiques. Les PFAS sont très durables et peuvent désormais être détectés partout, dans l'environnement, dans la chaîne alimentaire et dans le corps humain.

L'avis du BfR (en allemand) est ici.

jeudi 17 septembre 2020

PFAS dans les aliments : l'EFSA évalue les risques et définit un apport tolérable

Le blog vous avait parlé récemment de « La consommation de foie de mouton ou de bœuf peut contribuer considérablement à la consommation totale de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) ».

Voici que s’agissant des « PFAS dans les aliments : l'EFSA évalue les risques et définit un apport tolérable », source communiqué du 17 septembre 2020.

L'EFSA a établi un nouveau seuil de sécurité pour les principales substances perfluoroalkylées, ou PFAS, qui s'accumulent dans l'organisme. La définition de ce seuil – une dose hebdomadaire tolérable (DHT) de groupe de 4,4 nanogrammes par kilogramme de poids corporel – fait partie intégrante d'un avis scientifique sur les risques pour la santé humaine résultant de la présence de PFAS dans les aliments.

Les PFAS sont un groupe de substances chimiques artificielles fabriquées et utilisées dans un large éventail de secteurs industriels (notamment textile, produits ménagers, lutte contre le feu, industrie automobile, transformation des aliments, construction, électronique).

L'exposition à ces produits chimiques peut avoir des effets néfastes sur la santé et peut se produire de différentes manières, notamment via les aliments, où ces substances se retrouvent le plus souvent dans l'eau potable, le poisson, les fruits, les œufs ou les produits transformés à base d’œuf.

Les quatre PFAS sur lesquels l'évaluation de l'EFSA s'est concentrée sont l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), le perfluorooctane sulfonate (PFOS), l'acide perfluorononanoïque (PFNA) et l'acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS).

Selon les scientifiques de l'EFSA, les enfants sont le groupe de population le plus exposé, et l'exposition pendant la grossesse et l'allaitement est le principal contributeur à l’apport en PFAS chez les nourrissons.

Les experts ont considéré que la diminution de la réponse du système immunitaire à la vaccination constituait l'effet le plus critique pour la santé humaine lors de l’établissement de la DHT. Ce point diffère de l'avis précédent de l'EFSA sur les PFAS de 2018, dans lequel l'augmentation du cholestérol avait été considérée comme effet critique principal.

L'avis de 2018 établissait des DHT distinctes pour le PFOS et le PFOA mais l'EFSA a cette fois réévalué ces substances en tenant compte des connaissances scientifiques plus récentes en la matière et en appliquant son récent document d'orientation relatif à l’évaluation de l’exposition combinée à plusieurs produits chimiques.

L'avis scientifique de 2020 prend par ailleurs en considération les commentaires reçus des organisations scientifiques, des citoyens et des autorités compétentes des États membres lors d'une consultation publique de deux mois organisée entre février et avril 2020

L’avis scientifique de l'EFSA contribuera à informer les décisions des gestionnaires du risque quant à la meilleure façon de protéger les consommateurs contre une exposition aux PFAS par l’intermédiaire de l’alimentation.

Comment l’alimentation peut-elle être contaminée par des PFAS ?

Les aliments peuvent être contaminés par de la terre ou de l'eau elles-mêmes contaminées et utilisées pour cultiver ces aliments, par la concentration de ces substances chez des animaux via les aliments et l'eau qu’ils ont consommés, par des emballages alimentaires contenant des PFAS ou encore par l'intermédiaire d’équipements de transformation contenant des PFAS.