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samedi 4 mars 2023

Crises sanitaires, crises de l’information : aux sources du terme «infodémie»

C’est une suite d’un article de février 2020 dans lequel L'OMS s'inquiètait de 'l'infodémie' et commence à contrer les rumeurs à propos du virus.

Crises sanitaires, crises de l’information : aux sources du terme «infodémie», source communication de l’Institut Pasteur.

Comment s’articulent les enjeux épidémiologiques et médiatiques en période de crise sanitaire ? Comment faire le lien entre les propagations virales et informationnelles ? Plusieurs scientifiques, experts en communication ou éthiciens ont tenté d’apporter des éléments de réponse au cours d'un colloque organisé en décembre à l’Institut Pasteur.

Défini comme la circulation rapide d’un grand nombre d’informations, vraies ou fausses, le néologisme «infodémie» a gagné en popularité pendant la pandémie de Covid-19. Le 2 décembre 2022 s’est tenu à l’Institut Pasteur le colloque «Epidémie, pandémie… Infodémie : l’autre urgence sanitaire», organisé avec Université Paris Cité. Retour sur ce riche moment d’échanges à travers quelques pistes de réflexion et certaines des questions essentielles abordées durant cette journée.

Un colloque associant des experts de tous horizons
Pourquoi organiser un colloque sur l’infodémie associant sciences biologiques et sciences humaines et sociales ? L’idée de ce colloque a émergé lors de discussions régulières entretenues entre le département de Santé globale de l’Institut Pasteur et le Centre Virchow-Villermé d’Université Paris Cité. Les notions d’infodémie et d’infodémiologie historiquement abordées par les sciences de l’information et de la communication, ont été récemment mises en avant par l’OMS. Intéressante d’un point de vue épistémologique et de santé publique, cette analogie entre épidémie virale et épidémie d’informations a peu à peu abouti à l’idée d’un colloque pluridisciplinaire mêlant différents champs d’expertises et associant l’Institut Pasteur et le Centre Virchow-Villermé d’Université Paris Cité.

Questionner le terme «infodémie»
Quel regard critique porter sur le terme « infodémie » ? Est-il réellement pertinent ? Le colloque a décrit les changements drastiques concernant la circulation et la réception par le public des informations en matière de santé publique : une quantité massive d’informations diffusées largement en des temps très courts, notamment sur les réseaux sociaux, des contenus de tous types, sans filtre ni hiérarchie, avec un impact physique et mental sur la société. Ce nouvel écosystème informationnel qui s’est mis en place à travers le web 2.0 a changé la donne en altérant la parole publique. Les messages scientifiques, médicaux et de santé publique se sont trouvés mis à mal, noyés par l’affluence d’informations venant de toutes parts. Si un grand nombre d’informations véhiculées sont vraies ou sans danger, certaines sont fausses, trompeuses et parfois mêmes délibérément erronées. On parle alors de pathologie de l’information qui, selon les cas, recouvre les termes de mésinformation, désinformation, désordre informationnel, fake news, rumeur, diffamation, propagande, complotisme ou conspirationnisme. Le terme « infodémie » regroupe toutes ces notions. Pour autant, ses effets doivent être nuancés car les informations diffusées ne suscitent pas toujours l’approbation et sont même souvent sources de dérision. Les publics sont désormais plus vigilants. L’influence de l’infodémie apparaît donc relative dans certains domaines.

Les réseaux sociaux, un rôle à nuancer
Si le rôle des réseaux sociaux est souvent évoqué dans la désinformation de masse, n’a-t-on néanmoins pas trop tendance à minimiser l’importance des médias traditionnels et des situations d’échanges privés ? La compréhension de la déformation potentielle de l’information ne doit pas se limiter à l’étude des réseaux sociaux. Tout d’abord car la corrélation entre la diffusion de fake news sur les réseaux sociaux et l’augmentation de la méfiance à l’égard des autorités sanitaires, comme lors de l’hésitation vaccinale par exemple, n’est pas toujours démontrée. Ensuite, parce que d’autres facteurs d’influence entrent en jeu. La sphère familiale, l’entourage médical, le milieu social, culturel, professionnel ou encore les discours politiques ont un rôle déterminant dans la circulation d’informations et l’adoption de certains comportements. Les médias traditionnels -télévision, radio, presse- ont eux aussi une importance cruciale dans la propagation d’informations, et peuvent tout autant conditionner l’émergence de fake news. En conclusion, les réseaux sociaux ne sont pas seuls responsables de la désinformation, d’autres sphères d’influence agissent sur les choix des individus en matière de santé.

Un dialogue science/société à reconfigurer
La crise sanitaire et le manque relatif de confiance envers les institutions n’obligent-ils pas les scientifiques à créer de nouveaux espaces de dialogue et de partage avec la société ? Prévenir les impacts négatifs de l’infodémie engage la responsabilité des scientifiques et des personnels de santé. Il est essentiel de former les professionnels sur ces problématiques et de faciliter la compréhension et l’appropriation des messages par les publics visés. Préserver la qualité des relations avec le public, entretenir sa confiance et le sensibiliser à l’esprit critique, dans un esprit d’ouverture et de dialogue : toutes ces démarches s’avèrent capitales. Plus concrètement, les chercheurs et chercheuses doivent être mobilisés pour rendre accessibles les connaissances et créer des espaces de partage avec la société. Dans les laboratoires, musées, universités, lieux publics, culturels ou scolaires, les actions en ce sens sont nombreuses. Les scientifiques doivent rester à l’écoute de la société, comprendre les attentes de la population et savoir y répondre avec l’expertise qui est la leur, tout en faisant part de leurs controverses et en sachant exprimer les limites de leurs connaissances.

De la crise Covid à la crise climatique
Quelles sont les leçons communicationnelles de la crise Covid qui pourraient nous permettre de mieux appréhender une autre crise concomitante, par exemple celle du réchauffement climatique ? Pour une grande partie de la population occidentale, le changement climatique, pourtant maintenant largement documenté scientifiquement, apparaît comme un sujet complexe, abstrait, qui n’affecte pas encore le quotidien. La menace est aussi perçue de manière différente. Alors que la peur d'être contaminés par le virus affecte une grande partie des individus, le changement climatique n’est pas considéré comme contagieux. A l’inverse, de nombreux travaux montrent que l’argument de santé publique est l’un de ceux qui résonnent le plus fort auprès des populations, et qu’il est l’un des plus enclins à induire des changements de comportement. La manière d’aborder ces différents enjeux induit très fortement la perception de l'urgence et la volonté de réagir : fournir par exemple de nouveaux récits autour du changement climatique en qualifiant l'urgence environnementale d'urgence sanitaire permettrait notablement de réduire les barrières psychologiques. Ainsi l’attention des populations pourrait être favorisée en mettant l'accent sur les co-bénéfices directs de l'action climatique en faveur de la santé.

lundi 21 février 2022

A propos de quelques incidents, des petits riens, de sécurité des aliments

L’AFSCA de Belgique a eu la bonne idée de lister différents incidents de sécurité des aliments qui ont eu lieu ici et là dans le monde.

Ce type de liste est utile pour comprendre et informer lors de formation ou de communication afin d’expliquer comment arrivent ces fameux ‘incidents’ de sécurité des aliments.

Suit une liste qui n’est pas exhaustive à mon sens, dans la mesure où il manque l’incident de sécurité des aliments lié à la présence d’oxyde d’éthylène. Et pourtant c’est grâce à la Belgique qui avait notifié au RASFF de l’UE le 9 septembre 2020 la présence d’oxyde d’éthylène dans des graines de sésame d’Inde. Depuis, cela a fait boule de neige au point de déclancher une avalanche de rappels …

Manque aussi le horsegate ou viande de cheval présente dans de la viande bovine de 2013, ce sont donc pas les incidents qui manquent ...

Ainsi selon le décompte de l’AFSCA de Belgique, il y a eu, à ce jour, 346 rappels de produits contaminés par l’oxyde d’éthylène. Chez nous c’est un tout petit peu plus, un tout petit rien, au 18 février 2022, il y a eu 16 573 produits et références rappelés, selon la DGCCRF.

NB: Le blog ne partage pas du tout l’idée selon laquelle il s’agirait d’incidents. Ce terme ‘incident’ est l’opinion de l’AFSCA. De même, le terme incident oxyde d’éthylène est du ressort de la Commission européenne. Pour le blog, il s’agit de crise grave de la sécurité des aliments.

Cela me rappelle cette phrase fameuse de Péguy, Il faut toujours dire ce que l'on voit, surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l'on voit.

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog. 

lundi 8 février 2021

La crise sanitaire de la covid-19 et sa gestion: le rapport qui dévoile presque tout !

Le blog Hashtable a publié le 5 février 2021 un article, «Gestion de la pandémie : ce rapport que le gouvernement voudrait faire oublier».

Il s'agit du rapport fait au nom de la commission d’enquête pour l’évaluation des politiques publiques face aux grandes pandémies à la lumière de la crise sanitaire de la covid-19 et de sa gestion, 456 pages, enregistré le 8 décembre 2020.

Comme l'indique l'article «Le rapport est roboratif», mais «On trouve de joyeuses pépites» …

Ainsi, j'ai repris quelques uns des exemples choisi et j'en ai ajouté plusieurs autres,

«Des autorités en alerte précoce mais un pays finalement mal préparé et mal équipé», page 29,

«Un défaut de vigilance à l’égard des plus vulnérables qui a conduit à un lourd bilan humain», page 54,

«Les atermoiements des pouvoirs publics dans la gestion des besoins en équipements de protection individuelle», page 72,

«Informé de la situation des stocks en 2018, le DGS a pourtant choisi de ne pas les reconstituer, sans en informer la ministre, et en faisant modifier a posteriori les conclusions d’un rapport d’experts .», page 95,

« Le fiasco des masques a été sciemment dissimulé par le Gouvernement durant la crise », page 109,

«le choix de la réquisition : une méthode contre-productive, qui a dégradé le dialogue entre État et collectivités», page 131,

«une riposte essentiellement hospitalière et des stratégies de soins sans coordination», page 155, c’est ballot d'avoir oublié les médecins généralistes,

«la réactivité des acteurs malgré les embûches administratives», page 165,

«Un système de santé focalisé sur une pathologie au détriment des autres : une crise sanitaire en cache-t-elle une autre ?», page 184,

«L’embolie du système de prise en charge a acculé les soignants à une priorisation des patients préjudiciable aux plus vulnérables», page 220,

«Le temps de la parcimonie : entre manque d’anticipation, contraintes techniques et pesanteurs organisationnelles, une montée en charge lente des capacités à tester», page 263 ; on pourrait aussi ajouter aujourd'hui de faibles capacités à vacciner !,

«Tracer et Isoler : une démarche de santé publique en échec», page 291, on peut même dire que c'est toujours d'actualité ;

«Santé publique France : une agence contestée et débordée par l’ampleur de la crise. Une agence insuffisamment armée et préparée pour affronter une crise sanitaire d’une ampleur inédite», page 346,

«Refaire de la préparation au risque pandémique une priorité de l’action publique», page 368.

Bonne lecture ...

mercredi 30 décembre 2020

L'EFSA a organisé une formation sur la gestion de crise avec une épidémie fictive

Alors l'EFSA n'a toujours réalisé une évaluation des risques liée aux graines de sésame d'Inde contaminées par de l'oxyde d'éthylène, voici que  «L'EFSA a organisé une formation sur la gestion de crise avec une épidémie fictive», source Food Safety News.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a organisé un atelier en ligne sur la préparation aux crises, en se concentrant sur les épidémies de maladies infectieuses d'origine alimentaire à grande échelle et à évolution rapide.

Soixante-trois participants ont assisté à des séances plénières et/ou des activités de groupe de travail pendant deux jours.

Au cours de la première journée, il y a eu un exercice de discussion de deux heures sur la réponse aux incidents dans le cas d'une épidémie des maladies infectieuses d'origine alimentaire à évolution rapide et à grande échelle. Le scénario fictif était basé sur une situation où un nouveau virus pathogène similaire au SRAS-CoV-2 s'est avéré être transmissible dans certains produits alimentaires.

Les membres du réseau de points focaux (FPN ou Focal Point Network) de l’EFSA proviennent de 27 États membres de l’UE, d’Islande et de Norvège, ainsi que d’observateurs de la Suisse et des pays candidats à l’UE.

Instinctif Partners a travaillé avec l'EFSA sur une formation informelle sur les besoins des membres du FPN. Sur la base de 46 réponses, l'enquête a indiqué que 69 pour cent des personnes interrogées n'avaient pas d'expérience de la gestion d'une crise liée à des aliments vivants ou les aliments pour animaux et 58 pour cent n'avaient pas suivi de formation en cas de crise auparavant.

Le premier jour, des responsables de l'EFSA ont parlé des défis liés à la gestion d'un incident de sécurité des aliments dans plusieurs pays et de la manière dont les membres et les observateurs du FPN peuvent aider. Trois études de cas d'Autriche, d'Italie et de Norvège ont été présentées, partageant des expériences de réponse lors d'un véritable incident de denrées alimentaires ou d'aliments pour animaux dans plusieurs pays.

Formation aux épidémies

L'incident fictif d'éclosion décrit le CAVID-20, une maladie causée par un nouveau carinavirus qui est résistant à la chaleur et très persistant dans l'environnement. La transmission d'origine alimentaire se fait principalement via les aliments crus, réfrigérés et congelés, mais le carinavirus peut survivre à un léger chauffage. Ils ont organisé l'exercice pour que le CAVID-20 provoque des symptômes respiratoires, digestifs, cardiovasculaires, rénaux et neurologiques chez les patients. La transmission devait être aérienne et d'origine alimentaire, le virus étant sujet à diverses mutations.

Au départ, les participants ont appris qu'en l'espace d'une semaine, les autorités sanitaires d'un pays du sud de l'Europe avaient détecté 30 cas et deux décès dus à une nouvelle maladie non identifiée. L'agent pathogène et la méthode de transmission n'étaient toujours pas clairs.

Sept jours plus tard, plus de 200 cas et 25 décès avaient été recensés dans trois pays de l'UE et deux pays d'Europe méridionale et centrale. Le mode de transmission n'était toujours pas clair.

Sept jours plus tard, 12 autres pays ont été touchés, y compris en Europe occidentale et septentrionale. Il y a eu des milliers de cas et au moins 650 décès. La transmission par voie aérienne a été confirmée comme voie d'infection et les preuves épidémiologiques indiquent une transmission d'origine alimentaire mais n'ont pas été prouvées. Enfin, 21 jours après le début, il s'est avéré être également d'origine alimentaire.

Dans une enquête, 27 répondants sur 29 ont trouvé utile d'assister à l'exercice de préparation aux crises.

Parmi les sujets qui auraient pu améliorer l'expérience, les participants ont proposé des éclaircissements sur les attentes de l'EFSA concernant le rôle des points focaux dans une situation de crise, davantage d'études de cas de pays qui ont été impliqués dans de véritables épidémies dans plusieurs pays avec la participation de l'EFSA et une présentation plus détaillée du processus de crise au sein de l'UE.

jeudi 9 avril 2020

COVID-19 : Des éleveurs britanniques jettent leur lait à cause du coronavirus

« Des éleveurs jettent leur lait à cause du coronavirus », source La France Agricole du 9 avril 2020.
Des images toujours aussi choquante devant le désarroi de ces producteurs de lait en Grand-Bretagne, jugez plutôt …

La crise du coronavirus Covid-19 n’épargne pas les fermiers britanniques. Faute de débouchés, certains d’entre eux sont obligés de jeter des milliers de litres de lait frais dans les bouches d’évacuation de leur exploitation.
Privés de nombreux débouchés en raison du confinement, les fermiers britanniques sont contraints de jeter des milliers de litres de lait frais, illustrant les déboires du monde agricole face à la crise du coronavirus.

La fermeture d’innombrables chaînes de café, restaurants et bureaux a porté un coup très dur au secteur dans un pays où la livraison de lait frais tôt le matin a valeur de tradition.
« Obligé aujourd’hui encore de jeter du lait, ce qui fait 17 000 litres gaspillés », regrettait lundi 6 avril 2020 sur Twitter Robert Mallett, producteur dans le Wiltshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

La fermeture d’innombrables chaînes de café, restaurants et bureaux a porté un coup très dur au secteur dans un pays où la livraison de lait frais tôt le matin a valeur de tradition.
« Obligé aujourd’hui encore de jeter du lait, ce qui fait 17 000 litres gaspillés », regrettait lundi 6 avril 2020 sur Twitter Robert Mallett, producteur dans le Wiltshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre.

Selon le site spécialisé Farming UK, si la demande des ménages a grimpé en mars puisqu’ils prennent désormais tous leurs repas chez eux, celle des professionnels de la restauration s’est effondrée.

Et dans la foulée, le groupe Freshways, l’un des plus importants grossistes du secteur qui travaille avec la restauration, a décidé d’une forte baisse des prix du lait payés au producteur.

Comme l’écrit la lettre professionnelle Ian Potter Associates, « il y a soudain des océans de surplus de lait qui cherchent désespérément des débouchés » et dont une partie se retrouve dans des centrales de biogaz qui utilisent des matières organiques pour produire de l’énergie.

Elle explique que le secteur de la restauration s’est précipité pour se débarrasser des stocks invendus et pour annuler des commandes.

Dans le même temps, les consommateurs se sont un temps rués sur le lait et les produits laitiers dans les supermarchés, mais pour mieux les congeler, ce qui a par la suite ralenti la demande.

La fédération britannique des producteurs laitiers, la RABDF (Royal Association of British Dairy Farmers) a quant à elle exigé ce mardi 7 avril 2020 du gouvernement un plan d’aide pour soutenir les producteurs et « éviter une crise plus large dans le secteur ».

Elle demande aux pouvoirs publics « de rembourser les producteurs laitiers qui ne reçoivent pas assez d’argent pour leur lait ou qui doivent le jeter ».

La fédération estime que 300 exploitants seraient éligibles si cette mesure est adoptée, ce qui représente environ un million de litres de lait produits par jour.

Le député conservateur du Kent, Tom Tugendhat, a lui jugé le traitement des fermiers « consternant » et a promis de saisir le ministère de l’Agriculture.

De son côté, le puissant syndicat agricole, le NFU (National Farmers’ Union) assure travailler avec le gouvernement pour régler le problème en essayant d’acheminer le surplus de lait directement vers les commerces sans passer par les intermédiaires.

Complément du 16 avril 2020. Etats-Unis, « Je jette mon lait et ça me met en colère », source La France Agricole.
La crise du coronavirus Covid-19 déstabilise toutes les filières agricoles américaines. Depuis une semaine, 7 % du lait américain a été détruit. Des tas de produits partent en flammes. Les agriculteurs demandent une aide de 23 milliards de dollars à l’exécutif fédéral.
« Je jette mon lait. En même temps, je vois dans la presse des photos de rayons vides de produits laitiers. Ça me met en colère », dit Brenda Cochran, qui, avec son mari Joseph, gère une exploitation de 70 vaches laitières en Pennsylvanie, dans le nord-est des États-Unis. Sa coopérative lui a demandé deux fois de jeter son lait durant la première semaine d’avril 2020. Son mari a dû épandre...

samedi 31 août 2019

Quand la crise survient: une pratique d’une crise internationale aide à se préparer à un scénario d'urgence


« Quand la crise survient: une pratique d’une crise internationale aide à se préparer à un scénario d'urgence », source BfR 34/2019 du 29 août 2019

Le BfR, le BVL et l'EFSA organisent des exercices pour le management transnationale des crises alimentaires

Les chaînes d'approvisionnement mondiales ne s'arrêtent pas aux frontières nationales. Par exemple, des œufs contaminés par l'insecticide Fipronil ont atteint l'Europe et l'Asie en 2017. Les agents pathogènes comme EHEC présents dans les aliments ont provoqué des maladies et des décès dans plusieurs pays de l'UE en 2011.

« La libre circulation des marchandises en Europe et l'augmentation des importations en provenance des pays du tiers monde ont créé de nouveaux défis en sécurité des aliments » a dit le Dr. Dr. Andreas Hensel, président de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR).

« Les exercices de crise devraient promouvoir la mise en réseau et améliorer la coopération internationale. »

Au nom de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et avec sa coopération, le BfR, avec le soutien de l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité des aliments (BVL), ont organisé un exercice de crise internationale du 28 au 30 août 2019 au BfR.

Lors de l’évènement qui s’est tenu du 28 au 30 août 2019 au BfR, des experts des domaines de la science et de la communication sur l'évaluation et la gestion des risques expliqueront comment les réseaux existants dans l'UE peuvent être développés plus avant.

Les pays participants sont la Belgique, l'Allemagne, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas, avec le soutien de l'EFSA.

Par exemple, l'Allemagne est représentée par le BfR, le BVL et le ministère fédéral de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL). En prenant l’exemple d’un contaminant chimique dans la chaîne alimentaire, lors de la crise, des éléments de gestion de crise sont appliqués de manière réaliste en cas d’urgence et, en particulier, la coopération transnationale est plus étroitement liée et donc améliorée.

Cette manifestation fait partie d'un ensemble plus vaste de mesures que l'EFSA a résumées sous le titre « Outils d'évaluation des risques pour la sécurité sanitaire de la chaîne d'approvisionnement mondiale pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. »

L’exercice de gestion de crise vise à renforcer les réseaux transnationaux de détection précoce des risques, de prévention des crises et de communication en temps de crise.

La première journée de l'événement sera consacrée à l'échange scientifique d'outils d'aide à l'évaluation des risques et à la gestion des risques en cas de crise ou d'incident. En outre, des représentants des pays participants fourniront des informations sur les procédures et les structures régionales de gestion de crise.

La pratique de crise est au centre de la deuxième journée. Sur la base d'un scénario réaliste préalablement élaboré, les participants vont se préparer la gestion d'une crise alimentaire transnationale. Les procédures et processus existants dans différents pays sont examinés ensemble.

Des équipes interdisciplinaires élaborent les mesures appropriées pour résoudre la crise et les coordonnent en étroite coopération avec les partenaires internationaux.

Pour cela, les domaines de l'évaluation des risques et de la gestion de crise ainsi que de la communication des risques et des crises sont pris en compte.

La formulation de messages clés et de stratégies pour la communication des incertitudes est particulièrement difficile. Celles-ci relèvent de la simulation de l’exercice, de l’attention accrue du public, ainsi que des médias classiques et des réseaux sociaux.

Le troisième jour de l'événement, l'expérience acquise, les résultats et les options de mise en œuvre futures seront discutés. Au cours d'ateliers approfondis, ils se prépareront à l'utilisation de différents outils et le traitement adéquat des médias en cas de crise.

NB : L’important est d’agir à temps, avant la crise, c’est trop tôt et après c’est trop tard !

Complément du 6 septembre 2019. On lira le compte-rendu des autorités du Luxembourg,  Exercice de gestion de crise pour la maîtrise pour la maîtrisetransnationale des crises alimentaires.

vendredi 12 avril 2019

La transparence, une réponse à l’écart de confiance entre consommateurs et industrie alimentaire


« Un modèle de sécurité des aliments afin de renforcer la confiance des consommateurs », source communiqué de l’Universite Finders (Australie) du 5 avril 2019.

Les inquiétudes suscitées par la sécurité des aliments après le scandale des fraises contaminées (par des aiguilles) en septembre 2018 en Australie ont créé un manque de confiance persistant entre les consommateurs et l’industrie alimentaire, même s’il existe déjà un modèle solide en matière de sécurité sanitaire et de transparence des informations.

Des chercheurs de l'Université Flinders travaillent depuis cinq ans avec l'industrie et les services réglementaires sur un modèle qui pourrait aider à rétablir ou à maintenir la confiance des consommateurs dans le système alimentaire en cas d'incident lié à la sécurité des aliments.

Cependant, une étude récente montre que la plupart des consommateurs ne sont pas au courant de l’existence d’un tel système et restent sceptiques quant à la mise en œuvre effective d’une telle action après un incident.

L'équipe de recherche a initialement conçu un modèle de réponse à la sécurité des aliments avec les services réglementaires, les médias et les représentants de l'industrie alimentaire. L’article de 2016 qui le présente a été publié dans Health Promotion International Journal.

L’équipe de recherche a mené une étude visant à évaluer les réactions des consommateurs à ce modèle. Les résultats montrent qu’il faut renforcer la confiance entre les consommateurs et les fournisseurs de produits alimentaires si l’on veut obtenir la confiance du public à l’égard de l’application des mesures de sécurité sanitaires adéquates et de la transparence du produit à propos de l’authenticité des origines des aliments.

Une étude qualitative menée à partir de deux sessions d'une journée complètes en mai 2018 a abouti à un article « Consumers respond to a model for (re)building consumer trust in the food System » ‘(Les consommateurs réagissent vis-à-vis d’un modèle visant à renforcer la confiance des consommateurs dans le système alimentaire), paru dans Food Control.

La chercheuse, Emma Tonkin, du Southgate Institute for Health Society and Equity à l'Université Flinders, indique que le modèle décrit 10 stratégies qui correspondent aux points de vue des consommateurs sur ce qui est nécessaire pour rétablir ou maintenir la confiance des consommateurs dans l'approvisionnement alimentaire après une alerte à la sécurité des aliments. Le défi consiste maintenant à promouvoir l’existence et l’application de ce modèle plus efficacement.

« L'objectif principal de ce modèle est la transparence, afin de fournir des informations claires sur les procédures en place pour lutter contre la confusion et la désinformation lors d'un incident lié à la sécurité des aliments », explique le Dr Tonkin.

« Les consommateurs impliqués dans notre étude conviennent que l’industrie devrait faire ce que notre modèle suggère - mais beaucoup de personnes ne croient pas que cela ait lieu. »

« Un fossé de la confiance existe actuellement. Notre étude suggère que les consommateurs peuvent se demander si l'industrie se conforme aux stratégies modèles et il existe un manque d'acceptation ou de conviction des consommateurs que des stratégies telles que la transparence totale serait mise en œuvre. »

« Parce que la plupart des consommateurs ne savent pas qu’il existe des protocoles pour gérer une alerte alimentaire ou un scandale, mais ils se sentiraient plus en sécurité, si l’industrie et les services réglementaires redoublaient d’efforts pour faire passer le message. »

« Cette étude montre qu'il est très difficile de déterminer à qui incombe la responsabilité d'accéder ou de partager à ce type d'informations déjà existantes - s'agit-il du consommateur, des services réglementaires ou l'industrie? La nouvelle étude identifie un besoin de plus de clarté pour éviter le type de confusion qui existe actuellement. »

Le Dr Tonkin explique que le prochain objectif du groupe de recherche est de déterminer dans quelle mesure le modèle recommandé est appliqué dans l’industrie alimentaire. « Il y a beaucoup de discussions contradictoires entre les consommateurs et l'industrie alimentaire, mais en utilisant un modèle efficace basé sur une communication transparente, nous pensons que beaucoup de résultats positifs et de progrès en matière de sécurité des aliments peuvent être réalisés. »

La provenance et l’intégrité des aliments sont au premier plan des préoccupations des consommateurs mondiaux lors de l’achat de produits alimentaires – comme cela est souligné par le projet de réforme de la Food Law de l’UE proposant une plus grande transparence du processus d’évaluation des risques dans la chaîne alimentaire et la mise en place d’un groupe de travail sur la fraude alimentaire comme composante de l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA).

La Food Safety Authority of Ireland  est particulièrement proactive et a récemment publié un nouveau plan quinquennal pour répondre aux préoccupations des consommateurs concernant l'identification des ingrédients, des allergènes et l'amélioration des emballages.

vendredi 8 mars 2019

De l'information sur deux ou trois crises sanitaires en 2018


Retour sur deux ou trois crises sanitaires de 2018 … après la Mise en place d’un site Internet unique pour les retraits et rappels de produits non-conformes.

Pélardon et cas de salmonellose
Le 24 août 2018, Le Parisien.fr rapporte Risque de salmonellose : rappel de fromages «Pélardon».
Le ministère de la Santé demande le rappel des fromages de chèvre « Pélardon » en raison d’une suspicion de contamination à la salmonelle. 
Un rappel de lots de fromages au lait de chèvre « Pélardons » (société Mounier) a été lancé après la découverte d’une vingtaine de cas de salmonellose, ont annoncé ce vendredi les ministères de l’Agriculture et de la Santé. 
L’entreprise Mounier, située à Quézac (Lozère), a procédé le 10 août dernier au retrait de la vente et au rappel de ses fromages de chèvre « Pélardon », à la suite de la mise en évidence de la présence de salmonelles dans ces produits. « Les investigations menées par les autorités sanitaires ont permis de mettre en évidence plusieurs cas de salmonelloses humaines en lien avéré avec la consommation de fromages Pélardon produits par l’entreprise Mounier » rappelle un communiqué de la Direction générale de la Santé. Une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien.

Effectivement, le ministère de la santé indique le 24 août 2019, « Contamination de fromages « Pélardon » de l’entreprise Mounier par des salmonelles : élargissement du retrait-rappel suite à plusieurs cas de salmonelloses ».

Un premier rappel a lieu le 10 août 2018 puis un rappel élargi le 24 août 2018, suite à plusieurs cas de salmonelloses.

On apprend, ce qui confirme l'information du Parisien.fr précitée, « À ce jour, une vingtaine de cas a été recensée. Toutes les personnes concernées vont bien. »

Et puis plus rien jusqu'à la parution le 7 mars 2019 du rapport d'activité de la DGAL 2018 …où l'on apprend stupéfait qu'il y a eu « Une centaine de cas de salmonelloses dus à des fromages pélardons » 
Un retrait/rappel des lots identifiés chez les malades a été lancé le 10 août, accompagné d'un communiqué de presse afin de toucher des consommateurs potentiels au niveau national pendant cette période de vacances avec une importante mobilité des personnes. La distribution dépassant les frontières de l'Hexagone, l'alerte a été notifiée sur le réseau européen d'alerte (Rasff) le 13 août 2018. 
Le 22 août, Santé Publique France rapporte l'existence de nouveaux cas humains de salmonelloses, répartis sur l'ensemble du territoire, dus à une souche de Salmonella Newport, souche génétiquement identique à celle trouvée dans les pélardons impliqués, début août, dans les Tiac des Bouches du Rhône. Les ministères de l’Agriculture et de la Santé décident alors de publier un second communiqué de presse national élargissant les mesures de retrait/rappel à tous les pélardons sur le marché fabriqués par l'entreprise lozérienne. 
Au total, 104 malades ont été recensés en France entre le 11 juillet et le 22 août 2018. L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre. Des analyses du lait ont permis d'identifier un animal à l'origine de la contamination. Des opérations rigoureuses de nettoyage et désinfection ont été effectuées dans l'établissement. Un suivi renforcé sur plusieurs semaines a accompagné la reprise de son activité.

Notons que le communiqué du 10 août 2018 du ministère de l'agriculture indique que les produits ont été commercialisés « à partir du 21/07/2018 sur l’ensemble du territoire national, dans les commerces de détail et sur les marchés locaux. »

Beaucoup de temps s'est donc écoulé entre la commercialisation et le premier rappel …

Par ailleurs, «  L'absence de détection de nouveaux cas après le 25 août montre l'efficacité des mesures de retrait-rappel mises en œuvre », peut aussi vouloir dire qu'il n'y avait plus de produits en circulation en raison de sa date initiale de commercialisation.

Un dernier point, à ma connaissance, pas d'action en justice ...

Reblochons au lait cru et cas de SHU

Le rapport de la DGAL 2018 cite aussi le cas de « Reblochons au lait cru et cas de SHU » :

Très curieusement, le chapeau de cet article fait état de « Sept cas d’infections par la bactérie Escherichia coli de type O26, dont six syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), sont survenus chez des enfants âgés de un an et demi à 3 ans. Les investigations menées par les autorités sanitaires ont confirmé un lien entre ces cas et la consommation de reblochons entiers au lait cru. »

Alors que dans le texte, il est question « Au total, 12 cas de SHU en lien avec la consommation de reblo­chons fabriqués par un établissement de Haute-Savoie ont été recensés. »

Ce même rapport de la DGAL 2018 omet cependant de signaler l'« Epidémie de salmonellose à Salmonella Enteritidisen Haute Savoie : 83 personnes concernées  » qui s'est passée en 2018, … étonnant, non ?