dimanche 8 novembre 2020

Choses lues sur les rappels de produits alimentaires contenant des graines de sésame contaminées par de l’oxyde d’éthylène en France

Voici quelques exemples de lectures sur cette avalanche d'avis de rappels liée aux graines de sésame d'Inde contaminées par de l'oxyde d'éthylène,

60 millions de consommateurs rapporte le 7 novembre 2020 une 'Alerte !', « Un pesticide cancérogène dans des graines de sésame ».

Un peu tard pour une alerte notifiée par la Belgique le 9 septembre 2020 au RASFF de l'UE !

Cela étant, on apprend que « Certains lots de sésame présentent des teneurs en oxyde d’éthylène allant jusqu’à 186 mg/kg, une valeur 3 500 fois plus élevée que la limite maximale de résidus (LMR) de 0,05 mg/kg pour les graines de sésame. »

C'est à lire, même si ce sont plutôt, me semble-t-il, plusieurs centaines de produits alimentaires concernés que des dizaines de produits alimentaires ...

Oulah!, initiative citoyenne et la seule plateforme qui informe des rappels de produits en France, a publié un article le 2 novembre 2020 avec un curieux titre, « Sésame, couvre-toi ! ».

L'article  rapporte :

Depuis le 21 septembre 2020, Oulah! s’emploie à répertorier les nombreux produits rappelés en raison d’une teneur trop élevée en résidus d’oxyde d’éthylène. Nous dénombrons aujourd’hui près d’une cinquantaine de rappels à ce sujet. Oulah! rappelle aux consommateurs de surveiller leurs placards et frigos et de bien faire attention de ne pas consommer ces produits contaminés et de les rapporter au point de vente.

Placards et frigos, mais il ne faut pas aussi oublier les congélateurs car il y a des produits surgelés rappelés. Je pense que l'on a, à ce jour, dépassé largement la centaine, mais saura-t-on un jour le nombre exact de produits alimentaires effectivement rappelés ?

Le site de la DGCCRF liste depuis le 12 octobre 2020, tant bien que mal la liste des produits et de toutes les références, mais cette liste ne me paraît pas exhaustive ; au 6 novembre 2020, il y a eu «91 produits rappelés» ...

Dans le détail, sont listés les lots et DDM concernés pour chaque produit rappelé et il y a 375 références de produits alimentaires rappelés accessibles via un fichier Excel (màj au 06 novembre 2020).

Parmi la liste des avis de rappels publiés sur les sites des distributeurs en France, il s'agit le plus souvent des communiqués de rappel des entreprises alimentaires, voici un florilège non exhaustif,

Naturalia : Aujourd’hui et par mesure de précaution, nous procédons au rappel des produits suivants suite à la détection d’oxyde d’éthylène dans les graines de sésames entrant dans leurs compositions.

La société EPICEA procède aujourd’hui au retrait de la vente de sésame suite à la présence d’oxyde d’éthylène à un taux supérieur à la règlementation.

Par mesure de précaution, La coopérative U Enseigne procède à un rappel de certains produits en raison d’une teneur trop élevée en résidus d’oxyde d’éthylène dans les graines de sésame.

Suite à une alerte européenne concernant la présence d’oxyde d’éthylène à une teneur supérieure à la limite autorisée, sur des lots de graines de sésame, la société Nutrition & Santé procède au rappel immédiat des produits suivants ...

Pour la société Bridor, « Une analyse de contrôle a mis en évidence une teneur élevée d’oxyde d’éthylène dans les graines de sésame qui entrent dans la composition de ce produit. »

Pour Picard, « Les graines de sésame entrant dans la composition de ce produits présentent un taux d'oxyde d'éthylène à une teneur supérieure à la limite autorisée. »

La société NATURENVIE procède au retrait de la vente et au rappel de conserves de Purée de sésame-Tahin de la marque Jardin Bio Etic suite à la détection de contaminant (oxyde d’éthylène) à un taux supérieur à la limite autorisée, dans des lots de graines de sésame.

Pour la société Bretzel Burgard, « Suite à une alerte fournisseur (lot de graines de sésame dont la teneur en oxyde d’éthylène est supérieure à la limite autorisée par la réglementation européenne) ».

Pour la société DELABLI, « Un contrôle a mis en évidence la présence de résidus de pesticides (oxyde d’éthylène), à un taux supérieur à la réglementation, dans les graines de sésame utilisées dans ce produit.»

La société MAITRE PRUNILLE procède à un rappel de produit par précaution suite à la présence de résidu de pesticide (Oxyde d’éthylène) dans les graines de sésame.

Pour la société REGIME DUKAN, «Suite à l'alerte sanitaire européenne informant d'une teneur supérieure à la réglementation en oxyde d'éthylène (pesticide) dans certaines graines de sésame, nous avons procédé à des analyses sur les graines de sésames entrant dans la fabrication de nos produits et les résultats reçus ce jour sont positifs.»

Suite à la détection de lots de graines de sésame ayant subi un traitement non conforme à la règlementation européenne, Carrefour procède au rappel du produit suivant …

Cora, « Notre fournisseur procède à un RAPPEL de produit suite à une non-conformité pouvant entraîner un risque pour le consommateur. »
Cora, « Nous procédons à un RAPPEL de produits suite à une teneur supérieur à la réglementation en oxyde d’éthylène (pesticide) dans certaines graines de sésame pouvant entraîner un risque pour le consommateur. »

Cora, « Notre fournisseur BJORG procède à un RAPPEL de produit suite à une non-conformité pouvant entraîner un risque pour le consommateur. »

Netto, « Ce rappel fait suite à une alerte européenne concernant la présence d'oxyde d'éthylène à une teneur supérieure à la limite autorisée, sur des lots de graines de sésame. »

Suite à une présence de résidus de pesticides d’oxyde d’éthylène dans les graines de sésame, Auchan procède à un rappel produit.

Suite à la présence éventuelle de graines de sésame ayant subi un traitement non conforme à la réglementation européenne et par mesure de précaution, CASINO procède au rappel des produits suivants …

Un dernier exemple est tiré du site internet Koro, à propos « Rappel de produit : Purée de sésame (tahin) bio » de marque Koro, le 3 novembre 2020,

Voici le détail du communiqué de rappel,

Cause du rappel du produit
Dans le cadre d'un examen des normes de qualité et de sécurité de notre fabricant, le service interne d'assurance qualité de KoRo Handels GmbH a été informé que les produits mentionnés ci-dessus contiennent un résidu d'oxyde d'éthylène (pesticide).
L'agent phytosanitaire, oxyde d'éthylène
L'oxyde d'éthylène est un agent phytosanitaire (pesticide) qui est utilisé pour protéger les végétaux contre les organismes nuisibles ou les pathogènes. L'oxyde d'éthylène sous forme gazeuse peut provoquer des maux de tête, des vertiges et des nausées chez l'homme, s'il est utilisé à des doses excessives. En raison de ces effets potentiels, l'utilisation de l'oxyde d'éthylène comme produit phytosanitaire est interdite dans l'UE. La matière première de notre tahin est le sésame et provient d'Inde. Pour les produits en provenance de pays hors UE, des teneurs maximales en oxyde d'éthylène ont été fixées pour mesurer et détecter les traces de cet agent dans les produits alimentaires.
Que faire si vous avez acheté le produit en question
Les produits concernés ne sont pas propres à la consommation pour les raisons énoncées ci-dessus. Notre fournisseur nous a informés que le sésame dépassait la valeur maximale autorisée d'oxyde d'éthylène. Par mesure de protection préventive pour nos consommateurs, nous avons donc décidé de procéder à un rappel de produit de notre tahin. Elle ne concerne que les produits concernés, mentionnés ci-dessus, avec la date limite de consommation indiquée. Pour tout autre produit ayant une date limite de consommation différente, la contamination peut être exclue avec certitude.
 
Si vous vous sentez mal après avoir consommé les produits mentionnés, veuillez consulter un médecin. Par mesure de précaution, informez également vos amis et connaissances qui auraient pu consommer ce produit. Il s'agit seulement d'une mesure de précaution. 
Poursuite de la procédure
Les produits concernés ont été retirés de la vente immédiatement, de sorte qu'aucun autre produit défectueux ne puisse vous être livré.
 
Si vous avez acheté un de ces produits chez Alnatura, vous pouvez le retourner aux points de vente. Dans la plupart des cas, il n'est pas nécessaire de joindre une liste d'achats au moment de retourner le produit en magasin.   
Si vous avez acheté l'un des produits mentionnés ci-dessus, merci de nous contacter à l'adresse tahin@korodrogerie.de afin de recevoir une étiquette électronique de retour.
Systèmes de production et de contrôle
KoRo détient la certification IFS Broker qui est l'une des plus hautes certifications du secteur alimentaire. Cela signifie que nous ne sommes autorisés à travailler qu'avec des entreprises qui respectent des normes de qualité élevées. En outre, en tant qu'entreprise, nous devons prendre les précautions nécessaires et suivre certains processus standard pour garantir la qualité des produits. Malheureusement, de tels cas peuvent encore se produire de manière occasionnelle, quelle que soit la rigueur du système de contrôle. 
Je suis d'accord avec la dernière phrase de ce communiqué, mais alors pourquoi terminer cet avis de rappel aussi naïvement,
A l'avenir, nous prendrons des actions correctives appropriées et placerons la purée de sésame (tahin) sous observation particulière.
A suivre ...

Complément du 15 novembre 2020. Le Centre for Food Safety (CFS) de Hong Kong exhorte le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie en provenance de France avec une présence possible d'oxyde d'éthylène.
Le CFS a exhorté aujourd'hui (13 novembre) le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie importés de France car les graines de sésame utilisées ont été retrouvées plus tôt avec une possible substance cancérigène, l'oxyde d'éthylène . Le commerce doit cesser immédiatement d'utiliser ou de vendre les produits concernés s'il les possède.

Quand le Bulletin de surveillance de la chaîne alimentaire de novembre découvre le problème des graines de sésame contaminée par de l’oxyde d’éthylène en Europe

« Europe, Inde (source), pesticide, sésame ».
Une contamination élevée à l’oxyde d’éthylène, un pesticide interdit en Europe, a été détectée dans plus de 250 tonnes de graines de sésame en provenance d’Inde. De nombreux produits à base de sésame, tels que des biscuits, du chocolat, des graines de sésame, de l’houmous ou encore des bagels, font actuellement l’objet de rappels en France. Cette contamination a fait l’objet de plus de 90 notifications RASFF par de nombreux pays européens, la première alerte notifiée par la France date du 9 octobre 2020. L’origine de cette contamination n’est pas encore connue.
Pour mémoire, les BuSCA de septembre et d'octobre n'ont pas, hélas, prêté attention à cet événement et après cela on nous dit qu'« Une surveillance de qualité est indispensable pour permettre aux décideurs privés et publics de mettre en place et de piloter des actions sanitaires adaptées. »

La France a notifiée une alerte le 9 octobre 2020, soit, mais ce qu'il faut surtout retenir c'est que l'alerte avait été lancée par la Belgique au RASFF de l'UE … le 9 septembre 2020 … un mois auparavant, pour un réseau d'alerte rapide, on fait mieux ...

A ce jour, en France, aucune évaluation des risques … ou même un commentaire sur les risques encourus ...

Cerise sur le gâteau, en préambule du BuSCA de novembre, il est indiqué « peu d’événements sanitaires ont été identifiés pendant cette dernière quinzaine » …

Êtes vous sérieux au bulletin de surveillance de la chaîne alimentaire ?
J'écrivais notamment, Le consommateur n'est-il pas oublié avec toutes ces plateformes ?

Ce qui se passe avec les graines de sésame me donne raison ...


Complément du 15 novembre 2020. Le Centre for Food Safety (CFS) de Hong Kong exhorte le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie en provenance de France avec une présence possible d'oxyde d'éthylène.
Le CFS a exhorté aujourd'hui (13 novembre) le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie importés de France car les graines de sésame utilisées ont été retrouvées plus tôt avec une possible substance cancérigène, l'oxyde d'éthylène . Le commerce doit cesser immédiatement d'utiliser ou de vendre les produits concernés s'il les possède.

Consultation au Canada à propos de la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts à consommer

Nous sollicitons des commentaires afin d'éclairer la révision périodique de la «Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger » (2011) de Santé Canada.
Dans le cadre du processus de révision, Santé Canada examinera les dernières données scientifiques et l'évolution de l'environnement alimentaire canadien. Santé Canada cherchera également à fournir des orientations claires à l'industrie et aux autorités réglementaires.
Nous sollicitons des commentaires afin d'éclairer la révision périodique de la « Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger » (2011) de Santé Canada. Dans le cadre du processus de révision, Santé Canada examinera les dernières données scientifiques et l'évolution de l'environnement alimentaire canadien. Santé Canada cherchera également à fournir des orientations claires à l'industrie et aux autorités réglementaires.
Utilisez l'outil « questionnaire » pour répondre aux questions et soumettre vos commentaires.
Prochaines étapes
À la suite de cette consultation, les réponses seront regroupées et analysées par thèmes. Un résumé de la consultation sera publié.
A suivre ... 

Mise à jour du 10 novembre 2020. En Europe, aussi, ça bouge comme en témoigne cet article de Food Holland du 9 novembre 2020,
Lutter contre l'absence de Listeria dans les aliments transformés. Les éclosions récentes et les nouvelles techniques d'analyse bousculent les critères européens ...

samedi 7 novembre 2020

Surveillance microbiologique de la farine de blé vendue au détail au Canada


Voici à présent le résumé d'un article récent paru dans Journal of Food Protection en ce qui concerne la surveillance microbiologique de la farine de blé vendue au détail au Canada, 2018-2019.

Résumé
À la suite de deux éclosions à STEC O121 liées à la farine de blé, cette étude a été menée pour obtenir des renseignements de base sur la présence de bactéries pathogènes et les niveaux d'organismes indicateurs dans la farine de blé au Canada.

Un total de 347 échantillons de farine de blé préemballés ont été analysés pour Salmonella spp., Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC), Listeria monocytogenes, le dénombrement des bactéries aérobies, les coliformes totaux et Escherichia coli générique.

Salmonella spp. et STEC O157 n'ont pas été détectés dans aucun des échantillons. L. monocytogenes a été identifié dans deux échantillons (0,6%) à des niveaux inférieurs à la limite de détection (<0,7 log UFC/g).

Des STEC non-O157 ont été isolés de six échantillons (1,7%) et ont été caractérisés pour la présence de gènes de virulence des STEC: stx1, stx2 et des sous-types, eae, hlyA et aggR. Un isolat de STEC O103:H25 portait des gènes de virulence (stx1 a + eae) qui sont connus pour être capables de provoquer des diarrhées et/ou des diarrhées sanglantes chez les humains.

Sur les cinq isolats de STEC non O157 restants, quatre portaient un seul gène stx2a ou stx2c et ont été considérés comme susceptibles de provoquer une diarrhée. L'isolat de STEC non-O157 restant (stx2), bien que n'étant pas un STEC non-O157 prioritaire, n'était pas disponible pour le séquençage et, par conséquent, son potentiel à provoquer une maladie est inconnu.

Les bactéries aérobies, les coliformes totaux et les E. coli génériques ont été détectés respectivement 98,8%, 72,6% et 0,6% des échantillons de farine. Le dénombrement moyen de bactéries aérobies était plus élevé dans la farine de blé entier que dans les autres types de farine testés (p <0,001).

Les résultats de cette étude suggèrent que l'occurrence de STEC O157 et de Salmonella est faible, mais l'occurrence de STEC non-O157 dans la farine de blé avec le potentiel de causer des maladies humaines de la diarrhée est relativement courante. Par conséquent, la consommation de farine crue pourrait augmenter la probabilité d'infections à STEC. Des études supplémentaires sont nécessaires pour les stratégies potentielles de réduction des risques au sein du système de production alimentaire et auprès des consommateurs.

Une molécule mystère dans les bactéries se révèle être un gardien

« Une molécule mystère dans des bactéries se révèle être un gardien », source Weizmann Institute of Science via EurekAlert!

Des structures inhabituelles dans les cellules bactériennes empêchent l'infection virale de se propager; une liste de nouvelles structures pourrait fournir des outils biotechnologiques améliorés.

Des structures hybrides particulières appelées rétrons qui sont moitié ARN, moitié ADN simple brin se trouvent dans de nombreuses espèces de bactéries. Depuis leur découverte il y a environ 35 ans, les chercheurs ont appris à utiliser les rétrons pour produire des brins simples d'ADN en laboratoire, mais personne ne savait quelle était leur fonction dans les bactéries, malgré de nombreuses recherches sur le sujet.

Dans un article publié dans Cell, une équipe du Weizmann Institute of Science rapporte sur la résolution du mystère de longue date: les rétrons sont des «gardes» du système immunitaire qui assurent la survie de la colonie bactérienne lorsqu'elle est infectée par des virus. En plus de découvrir une nouvelle stratégie utilisée par les bactéries pour se protéger contre les infections virales - une stratégie qui est étonnamment similaire à celle employée par le système immunitaire des plantes - la recherche a révélé de nombreux nouveaux rétons qui pourraient, à l'avenir, ajouter à la boîte à outils à l'édition génomique.

L'étude, menée dans le laboratoire du professeur Rotem Sorek du département de génétique moléculaire de l'Institut, a été dirigée par Adi Millman, le Dr Aude Bernheim et Avigail Stokar-Avihail dans son laboratoire. Sorek et son équipe n'ont pas cherché à résoudre le mystère du rétron; ils recherchaient de nouveaux éléments du système immunitaire bactérien, en particulier des éléments qui aident les bactéries à repousser les infections virales.
Leur recherche a été facilitée par leur découverte récente que les gènes du système immunitaire des bactéries ont tendance à se regrouper dans le génome au sein de soi-disant îles de défense. Lorsqu'ils ont découvert la signature unique de Retron dans une île de défense bactérienne, l'équipe a décidé d'enquêter plus avant.

Leurs recherches initiales ont montré que ce rétron était définitivement impliqué dans la protection des bactéries contre les virus appelés phages, spécialisés dans l'infection des bactéries. Alors que les chercheurs ont examiné de plus près des rétons supplémentaires situés à proximité de gènes de défense connus, ils ont constaté que les rétons étaient toujours connectés - physiquement et fonctionnellement - à un autre gène. Lorsque le gène d'accompagnement ou le rétron était muté, les bactéries réussissaient moins bien à combattre l'infection phagique.

Les chercheurs se sont alors mis à rechercher d'autres complexes de ce type dans les îles de défense. Finalement, ils ont identifié quelque 5 000 retrons, dont beaucoup étaient nouveaux, dans différents îlots de défense de nombreuses espèces bactériennes.

Pour vérifier si ces rétons fonctionnent généralement comme des mécanismes immunitaires, les chercheurs ont transplanté de nombreux rétons, un par un, dans des cellules bactériennes de laboratoire dépourvues de rétons. Comme ils le soupçonnaient, dans un grand nombre de ces cellules, ils ont trouvé des rétons protégeant les bactéries de l'infection par des phages.
Comment les retrons font-ils cela? En se concentrant sur un type particulier de rétron et en retraçant ses actions face à une infection phagique, l'équipe de recherche a découvert que sa fonction est de provoquer le suicide de la cellule infectée. Le suicide cellulaire, autrefois considéré comme appartenant uniquement à des organismes multicellulaires, est un moyen ultime pour faire avorter une infection généralisée - si le mécanisme de suicide fonctionne assez rapidement pour tuer la cellule avant que le virus ne finisse de se copier et de se propager à d'autres cellules.

Une enquête plus approfondie a montré que les rétons ne détectent pas l'invasion des phages eux-mêmes, mais surveillent plutôt une autre partie du système immunitaire connue sous le nom de RecBCD, qui est l'une des premières lignes de défense de la bactérie. S'il se rend compte que le phage a altéré le RecBCD de la cellule, le rétron active son programme via le second gène lié pour tuer la cellule infectée et protéger le reste de la colonie.

«C'est une stratégie intelligente, et nous avons constaté qu'elle fonctionne de la même manière qu'un mécanisme de garde utilisé dans les cellules végétales», explique Sorek. «Tout comme les virus qui infectent les plantes, les phages sont équipés d'une variété d'inhibiteurs pour bloquer diverses parties de la réponse immunitaire cellulaire. Le rétron, comme un mécanisme de garde connu pour exister dans les plantes, n'a pas besoin de pouvoir identifier tous les inhibiteurs possibles. , juste pour avoir une idée du fonctionnement d'un complexe immunitaire particulier. Les cellules végétales infectées appliquent cette méthode d'infection abortive, tuant une petite région d'une feuille ou d'une racine, dans le but de sauver la plante elle-même. Puisque la plupart des bactéries vivent dans des colonies, cette même stratégie peut favoriser la survie du groupe, même aux dépens des membres individuels.»

Les rétrons sont si utiles en biotechnologie car ils commencent par un morceau d'ARN, qui est le modèle pour la synthèse du brin d'ADN. Ce modèle dans la séquence du rétron peut être remplacé par n'importe quelle séquence d'ADN souhaitée et utilisé, parfois en conjonction avec un autre outil emprunté à la boîte à outils immunitaire bactérienne - CRISPR - pour manipuler les gènes de diverses manières. Sorek et son équipe croient que parmi la liste diversifiée de rétons qu'ils ont identifiés, ils pourraient en cacher plus de quelques-uns qui pourraient fournir de meilleurs modèles pour des besoins spécifiques d'édition de gènes.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Rangée du haut: des bactéries E. coli contenant un rétron brise les membranes de la cellule environ 15 minutes après l'infection (au centre). Le rouge révèle des trous dans les membranes lorsque les cellules meurent. (À droite) 45 minutes après l'infection par un phage, de nombreuses cellules sont mortes, mais il en reste quelques-unes pour redémarrer la croissance. 
En bas: les bactéries dépourvues de ce rétron semblent bien au bout de 15 minutes, mais 45 minutes plus tard, les cellules infectées sont mortes et l'ADN viral s'est répandu, en chemin dans les quelques cellules restantes. Crédit Weizmann Institute of Science.

Graines de sésame contaminées par un pesticide: Avalanche de rappels en France et la réponse de nos autorités sanitaires tarde à venir !

Tant bien que mal, on apprend par la DGCCRF, qu'il y a  eu "91 produits rappelés" au 6 novembre 2020 avec une liste fournie depuis le 12 octobre 2020. Il me semble que ce chiffre est sous-estimé.

Saura-t-on vraiment, un jour, combien de produits ont été effectivement rappelés ?

Quand on observe le détail des lots et DDM concernés pour chaque produit rappelé, nous avons 375 références de produits alimentaires accessibles via un fichier Excel (màj au 06 novembre 2020), source DGCCRF.

Voir aussi les différents articles du blog à ce sujet, ici.

En France, la DGCCRF nous explique ce qui se passe … depuis le 23 octobre 2020 ...

Les autorités sanitaires françaises ont été informées début septembre par leurs homologues belges via le RASFF de la présence d’un produit chimique, l’oxyde d’éthylène, à une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire dans certains lots de graines de sésame importées.

Pour mémoire, rappelons, une nouvelle fois que tout a commencé quand la présence de graines de sésame contaminées par de l'oxyde d'éthylène a été notifiée par la Belgique au RASFF de l'UE le 9 septembre 2020 ; il avait été retrouvé plus de 186 mg/kg d'oxyde d'éthylène dans des graines de sésame d'Inde.

Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.

Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés.

Ce qui va poser un autre problème est le fait que de nombreux produits surgelés (beaucoup des denrées alimentaires d'origine animale) sont aussi rappelés et il est probable que ces produits risquent de 'dormir' dans le congélateur des consommateurs, si une information complète de toutes nos autorités sanitaires n'est pas diffusée …

Ces rappels à grande échelle montrent enfin les limites de l'information des consommateurs au sujet des rappels, car on sait depuis longtemps qu'en France, il existe un vrai scandale de la non-information des consommateurs par les autorités sanitaires, un triste et unique exemple en Europe …

Par ailleurs, la traçabilité dont on nous vante les effets montre ici ses limites ! Comment se fait-il qu'après une alerte au RASFF le 9 septembre, il y ait encore des produits rappelés le 6 novembre et à foison ... presque deux mois après ...

Mais en Belgique, c'est un tout autre discours qui est tenu par l'AFSCA,

Depuis le début du mois de septembre, plusieurs entreprises ont, en concertation avec l'AFSCA, rappelé auprès des consommateurs des produits à base de graines de sésame. A l’origine de ces rappels, c’est l’analyse de lots de graines de sésame importées d'Inde qui a mis en évidence que la limite maximale de résidus pour la substance oxyde d'éthylène était dépassée. L'utilisation de cette substance comme produit phytopharmaceutique n'est pas autorisée en Europe.

L'AFSCA a immédiatement bloqué les stocks de graines de sésame encore présents dans les entreprises concernées afin qu'ils ne puissent plus être distribués. L'Agence a également informé les autorités sanitaires des autres États membres via le système RASFF (système d’alerte rapide européen Food et Feed) et a procédé à une évaluation des risques afin d’estimer s’il y avait un danger pour la santé des consommateurs.

L'évaluation des risque effectuée indique un risque chronique potentiel. Cela signifie que si un consommateur devait consommer ces graines non conformes chaque jour de sa vie et en grande quantité, il pourrait y avoir un risque pour sa santé.

... l'AFSCA a exigé auprès des importateurs belges d'effectuer des analyses sur les graines en provenance d’Inde.

D’autre part, l'AFSCA a demandé à la Commission européenne de prendre des mesures d'urgence. Celle-ci a, de ce fait, fixé de nouvelles conditions à l’importation de graines de sésame en provenance d’Inde : depuis le 26 octobre 2020, chaque lot de graines de sésame qui quitte l’Inde pour l’Europe doit être accompagné d'un certificat officiel qui stipule que les semences sont conformes aux normes européennes.

On se référera au JOUE du 23 octobre 2020, le Règlement d’exécution (UE) 2020/1540 de la Commission du 22 octobre 2020 modifiant le règlement d’exécution (UE) 2019/1793 en ce qui concerne les graines de sésame originaires de l’Inde.

En plus de cette certification, toutes les Etats Membres se sont accordées pour augmenter la fréquence des contrôles aux frontières.

Mais pourquoi donc ne nous dit-on pas cela en France ?

Enfin l'AFSCA de Belgique rapporte le 5 novembre 2020 à propos des rappels de produits contenant du sésame,

L'évaluation des risque effectuée indique un risque chronique potentiel. Cela signifie que si un consommateur devait consommer ces graines non conformes chaque jour de sa vie et en grande quantité, il pourrait y avoir un risque pour sa santé.

Voir aussi la foire aux questions très utile de l'AFSCA, ainsi que ce que rapporte l'agence alimentaire des Pays-Bas avec quelques questions-réponses.

Les autorités du Luxembourg indiquent à propos de la description du danger: 

L'oxyde d'éthylène est une substance cancérogène génotoxique (IARC I) et pourrait poser un problème lors d’une consommation régulière. 
Le feuilleton ne fait que commencer, mais des réponses sont attendues de la part de nos autorités dans les meilleurs délais, des rappels, c'est bien, une évaluation des risques, c'est mieux !

On lira aussi cet article de 60 millions de consommateurs du 7 novembre 2020, Un pesticide cancérogène dans des graines de sésame.
Des dizaines de produits alimentaires sont concernés par cette contamination de 268 tonnes de sésame, conventionnel ou bio, en provenance d’Inde.
 Je pense qu'il va s'agir, à terme, de plusieurs centaines de produits alimentaires concernés ...

Il y a eu à ma connaissance différents rapports d'audit réalisée par la Commission européenne en Inde, dont celui mentionné ci-dessous, mais cela ne concernait que la contamination microbiologique, à savoir la présence de Salmonella spp dans les graines de sésame ...
Rapport final d'un audit réalisé en Inde du 23 au 27 octobre 2017 afin d'évaluer les systèmes de contrôle en place pour lutter contrer la contamination microbiologique dans le secteur des semences destinées à la consommation humaine et à l'exportation vers l'Union européenne.
Complément du 15 novembre 2020. Le Centre for Food Safety (CFS) de Hong Kong exhorte le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie en provenance de France avec une présence possible d'oxyde d'éthylène.
Le CFS a exhorté aujourd'hui (13 novembre) le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie importés de France car les graines de sésame utilisées ont été retrouvées plus tôt avec une possible substance cancérigène, l'oxyde d'éthylène . Le commerce doit cesser immédiatement d'utiliser ou de vendre les produits concernés s'il les possède.

 

vendredi 6 novembre 2020

Les tendances de consommation derrière de nombreux problèmes émergents de sécurité des aliments

« 
Les tendances de consommation derrière de nombreux problèmes émergents de sécurité des aliments », source Food Safety News.

Selon des experts, l'évolution du comportement des consommateurs est à l'origine de nombreux problèmes émergents en matière de sécurité des aliments.

Ce facteur a été identifié pour la moitié des 13 questions abordées en 2019 par des spécialistes des risques émergents dans le cadre des travaux de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Les problèmes potentiels ont été classés en fonction du danger, neuf étant microbiologiques et cinq chimiques, ou un facteur identifié, six étant dus aux nouvelles tendances de consommation et deux à la nouvelle technologie de transformation.

Sur 17 questions potentielles débattues, 13 ont été jugées comme des sujets émergents. L'un était l'identification des allergènes alimentaires émergents, car la réglementation de l'UE sur l'étiquetage ne s'applique pas aux compagnies aériennes. La recommandation était que les pays mènent des campagnes d'éducation vis-à-vis des entreprises de transport public où des aliments sont servis.

Streptococcus du groupe B et les aliments peu transformés
D'autres comprenaient la consommation humaine de microplastiques et de nanoplastiques dans le sel de table, le cannabidiol (CBD) et les produits contenant du cannabidiol, les infections invasives d'origine alimentaire à Streptococcus agalactiae, également connu sous le nom de streptocoque du groupe B (SGB), l'hépatoxicité associée aux compléments alimentaires contenant du curcuma et les risques de sécurité des aliments liés à la tendance à la transformation minimale.

Une épidémie à Streptococcus agalactiae est survenue à Singapour en 2015, touchant 238 personnes. La consommation crue de poissons régionaux d'eau douce a été identifiée comme la source des cas d'infection. Etant donné que l'Europe importe du poisson d'Asie du Sud-Est et qu'il n'est pas toujours bien préparé, et en raison des habitudes de consommation de poisson cru comme les sushis et le ceviche, des infections d'origine alimentaire en Europe peuvent également survenir. Plus tôt cette année, des responsables de Singapour ont déclaré qu'ils enquêtaient sur une augmentation des cas de GBS.

Le système italien de phyto- et de nutri-vigilance a reçu 27 rapports d'hépatotoxicité associée à des suppléments contenant de la curcumine de décembre 2018 à juin 2019. Tous sauf un ont été hospitalisés pour une hépatite aiguë. L'âge des cas variait de 29 à 71 ans et 24 étaient des femmes. L'EFSA et l'Office fédéral allemand de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL) envisagent de faire une présentation lors d'un atelier sur les risques émergents dans les compléments alimentaires.

Pour la tendance des aliments peu transformés, la cuisson sous-vide et la réduction de l'utilisation d'additifs ont été discutées. Le sous vide est une technologie où les aliments crus ou partiellement cuits sont scellés dans un sachet ou un récipient en plastique scellé sous-vide, traités thermiquement par cuisson contrôlée, rapidement refroidis, puis réchauffés pour le service après stockage réfrigéré. Le fait d'éviter les additifs, tels que les conservateurs et les antioxydants, rend les produits plus vulnérables au développement de micro-organismes pathogènes pendant la durée de conservation.

Une tendance vers des produits light avec une teneur réduite en matières grasses et avec des considérations d'étiquetage propre peut présenter de nouveaux niveaux de risque en raison de la faible concentration de conservateurs. La demande de cuisson lente à une température plus basse a également été discutée.

L'impact potentiel de la réduction du plastique
Le rapport résume les activités de tous les groupes impliqués dans la procédure d'identification des risques émergents et les problèmes identifiés en 2019. Les réseaux contributeurs de l'EFSA comprennent le réseau d'échange sur les risques émergents (EREN pour Emerging Risks Exchange Network), le groupe de discussion des parties prenantes sur les risques émergents, les unités de l'EFSA, les groupes scientifiques et comité scientifique et ses groupes de travail.

Un domaine qui n'a pas été classé comme un problème émergent était le risque accru de maladies d'origine alimentaire en raison des réductions et des interdictions proposées sur les emballages d'aliments et de boissons en plastique. Ces articles aident à prévenir la contamination croisée des produits alimentaires, et une interdiction ou un accès réduit à ceux-ci en l'absence de changements dans les pratiques des consommateurs entraînera une plus grande persistance et une plus grande circulation d'agents pathogènes d'origine alimentaire dans la chaîne d'approvisionnement, et des risques accrus de maladie en Europe, selon Serving Europe, qui représente les chaînes de restauration rapide et de boissons de marque au niveau de l'UE.

L'EFSA et les Etats membres on dit qu'ils évalueraient le problème et examineraient les risques et les avantages dans les futures évaluations des risques.

28 autres problèmes résultant de l'analyse de l'horizon des pays ont été présentés à EREN. L'Allemagne a soulevé les questions sur E. coli, Salmonella et Listeria dans la farine; les tortillas liées à l'exposition aux aflatoxines au Guatemala et des apports en complément en vitamine C et le risque accru de calculs rénaux.

La France a signalé des virus inattendus transmis par les tiques en Europe, une teneur élevée en opioïdes dans les graines de pavot et une circulation des coronavirus dans la faune sauvage du pays. L'intoxication au litchi liée à l'encéphalite a été une préoccupation pour l'Organisation mondiale de la santé, tout comme les plntes sauvages consommées en milieu urbain pour l'EFSA.

La Hongrie a attiré l'attention sur un certain nombre de questions, notamment les risques liés au lait de riz maison et à d'autres laits à base de plantes, la viande de laboratoire et à base de plantes, la migration de Salmonella dans la circulation sanguine, les niveaux de rayonnement dangereux dans les importations japonaises d'aliments transformés, Acinetobacter dans la viande crue et l'ecdystérone dans des extraits d'épinard.

L'Office fédéral de la sécurité alimentaire et vétérinaire (OSAV) a investigué en utilisant l'analyse des réseaux sociaux comme système d'alerte précoce pour les épidémies d'origine alimentaire. L'OSAV et HumanTech Institute ont testé une plateforme qui suit en temps réel les intoxications alimentaires en Suisse en analysant les publications sur Twitter.

L'Écosse évalue le risque STEC dans la venaison sauvage après une épidémie

« 
L'Écosse évalue le risque STEC dans la venaison sauvage après une épidémie », source article de Joe Whitworth paru le 6 novembre 2020 dans Food Safety News.

Selon un rapport, E. coli O157 producteurs de shigatoxines n'est pas courant chez le cerf écossais sauvage, mais lorsqu'il est retrouvé, il y a généralement des niveaux élevés qui peuvent causer une maladie plus grave.

Les experts ont déclaré qu'il y avait un risque réel d'infections futures à STEC O157 en consommant de la venaison contaminée par des excréments de cerf. Ils ont ajouté que des mesures d'hygiène devraient être prises lors du transformation des cerfs afin d'éviter la contamination de la carcasse et de réduire ce problème.

Le rapport a été commandé par le gouvernement écossais et la Food Standards Scotland (FSS) pour mieux comprendre le risque de contamination par STEC de la venaison sauvage suite à une épidémie de STEC O157 dans des produits de venaison en 2015 qui a touché 12 personnes. Cinq patients ont dû être hospitalisés mais se sont rétablis. Les produits ont été fournis à un certain nombre de détaillants par un site de gestion de jeux approuvé. La source probable d'infection était une carcasse ou des carcasses de cerf fortement contaminées.

Les travaux ont cartographié l'industrie de la venaison en Écosse, évalué la prévalence des STEC dans les excréments de cerfs sauvages et examiné les risques de contamination croisée dans les étapes d'abattage et de transformation, du champ au garde-manger.

STEC O157 rarement retrouvé
L'Écosse produit environ 3 000 à 3 500 tonnes de venaison par an. Un tiers de la venaison produite au Royaume-Uni est exportée vers l'Europe et 1 000 tonnes de venaison consommées au Royaume-Uni sont importées.

La législation est en place pour la production de chevreuil sauvage et d'élevage à plus grande échelle, mais des exemptions existent pour les petits exploitants ou ceux qui fournissent de la venaison pour la consommation privée.

Une étude de prévalence a été réalisée sur des cerfs sauvages écossais entre juillet 2017 et juin 2018. Sur 1 087 échantillons fécaux analysés, trois étaient positifs pour STEC O157. À partir de 74 échantillons testés, des souches STEC non O157 ont été isolées à partir de 68 échantillons fécaux, mais le risque qu'elles posent n'est pas clair.

Le Dr Tom McNeilly, responsable de la lutte contre les maladies à l'Institut de recherche Moredun et chef de projet, a déclaré qu'il s'agissait d'une collaboration entre des chercheurs scientifiques, le gouvernement et l'industrie du cerf.

«Il a fourni des informations importantes sur les souches de STEC circulant chez le cerf sauvage écossais et le risque qu'elles représentent pour la santé humaine. En outre, cette collaboration fournit un schéma directeur de la manière dont les universitaires, les agences gouvernementales et l'industrie peuvent travailler ensemble efficacement pour résoudre les principaux problèmes de santé publique.»

Facteurs de risque de contamination
L'analyse des risques a également identifié des facteurs associés à un risque accru de contamination, tels que des températures ambiantes supérieures à 7°C et des distances plus longues entre les sites d'abattage et les établissements de manutention agréés (AGHE pour Approved Game Handling Establishments).

D'autres facteurs étaient si les carcasses étaient stockées plus longtemps avant d'être transformées en venaison et si elles étaient humides et visqueuses, sales ou contaminées par des excréments.

Le respect des bonnes pratiques d'hygiène à chaque étape est important, à commencer par le tir, en passant par l'éviscération sur le terrain et le dépouillement, jusqu'au refroidissement et à la transformation selon le rapport.

Le Dr Marianne James, responsable de l'évaluation des risques à la FSS, a dit que ces travaux permettaient de mieux comprendre les risques dans le secteur de la venaison.

«Nous aimerions profiter de cette occasion pour remercier l'industrie pour sa contribution financière qui a joué un rôle déterminant dans la réalisation de tous les échantillonnages et dans l'orientation des travaux du projet. Les conclusions du rapport seront mises en œuvre et seront utilisées par la FSS et l’industrie du gibier pour examiner les guides des meilleures pratiques.»