lundi 2 décembre 2019

Les rappels de produits alimentaires de novembre poursuivent imperturbablement leur ascension, mais jusqu'où ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

En janvierfévriermarsavril, mai, juinjuilletaoût, septembre et octobre 2019, il y a eu respectivement, 20, 25, 35, 43, 36, 19, 26, 46, 33 et 31 avis rappels de produits alimentaires en France.


Rappelons aussi qu'il y a eu 332 avis de rappel de produits alimentaires en 2018 versus 192 en 2017, selon le site privé Oulah!, la référence en matière de rappels ...

22 rappels en novembre, mais 14 en raison de la présence de Listeria monocytogenes.

On apprend le 20 novembre 2019 que Huit personnes atteintes de listériose, infectées par la même souche de Listeria, ont été identifiées par le Centre National de référence (CNR) des Listeria. 
Précisons que le produit en question, de la langue de porc en gelée, était commercialisé depuis le 1er août 2019 ...

Le total depuis le début de l'année 2019 s'élève à 336 avis de rappel, et par conséquent, le nombre de rappel de 2018 est battu ! 

Bien entendu, tous ces chiffres sont des ordres de grandeur, et, à mon sens, il y doit y en avoir beaucoup plus ...
Liste des rappels de novembre 2019
1er novembre 2019 : rappel par Cora de Velouté de potiron Liebig 1L et 2x1L, « suite à un manque de stérilité (éventuel défaut de packaging, matière première ou procédé de stérilisation) qui rend des produits non conformes aux spécifications. » Rappel les jours suivants par Carrefour en raison du « principe de précaution », mais aussi par Intermarché, Auchan, Netto, Casino, Leader Price et Magasins U. A noter l’avis de rappel publié par la DGCCRF … le 7 novembre 2019, tout va bien ...

5 novembre 2019 : rappel par la société ASPASIA de mini blinis et de mini blinis bio de marque Auchan x16 pour la présence de Listeria monocytogenes. Source Auchan. En 2018, il y avait eu cinq rappels de blinis, nouvelle série en cours ?
Rappel au Luxembourg le 6 novembre 2019 ; une notification d'alerte tardive au RASFF de l’UE par l'Espagne a eu lieu le 12 novembre 2019. La DGCCRF informe de ce rappel le 8 novembre 2019 mais ne parle que du rappel chez Auchan ...
Rappel en Espagne le 12 novembre 2019 en raison de la contamination par Listeria monocytogenes d'un lot de produit Mini Blinis fabriqué en France et commercialisé par ALDI.

7 novembre 2019 : rappel de raclette au poivre biologique de marque Ensemble pour cause de présence de salmonelles. Produit vendu chez Biocoop. Source Oulah!

8 novembre 2019 : rappel de pâte a tartiner noisettes de la marque Boerinneke 6 x 400 g par mesure de précaution par la société Rafina. Un contrôle a mis en évidence dans ce produit la présence éventuelle d’amandes et de noix de macadamia. Source Netto, Intermarché.
Un rappel au Luxembourg et en Belgique a eu lieu le 6 novembre 2019. A noter que la notification au RASFF de l'UE le 7 novembre 2019 par la Belgique ne mentionne pas que le produit ait été distribué en France ...

12 novembre 2019 : Rappel volontaire de produits Boursin roulés au jambon ail et fines herbes 100g pour cause d'erreur ponctuelle de marquage de la DLC, en application du principe de précaution et après information des autorités sanitairesSource Auchan. Rappel aussi chez Casino, Carrefour, Intermarché ...

Pratique typique venant des Etats-Unis, le volontary recall ou rappelle volontaire est une forme de communication qui peut signifier, voyez je fais à moi tout seul un rappel ..., mais existe-t-il des rappels involontaires ? 
En revanche, je connais une démarche volontaire de rappel !
Le recours au principe de précaution ne justifie bien entendu absolument pas, ce n'est qu'une mesure de précaution, ne pas confondre svp M. Boursin de la société Bel ! Rappel aussi au Luxembourg le 11 novembre 2019, mais pour l'instant, toujours pas de notification au RASFF de l'UE ...

13 novembre 2019 : rappel de mini blinis apéro de marque U par Système U pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

13 novembre 2019 : rappel de mini blinis de marque Ronde des mers 135 g x16 pour la présence de Listeria monocytogenes fabriqués par la société ASPASIA.Bui Kim Khue. Source E. Leclerc. La DGCCRF signale le 15 novembre le rappel des blinis de marque ronde des mers, mais pas ceux de Système U ...
Le journal Le Parisien est le premier journal a avoir parlé de ces rappels de mini blinis, mais le 17 novembre 2019 ...

14 novembre 2019 : rappel de Choucroute de la Mer 780 g et sa sauce au beurre blanc de la marque Les Entrées de la Mer chez Auchan pour cause de mauvaise inscription de la DLC. Rappel aussi chez Carrefour.


14 novembre 2019 : rappel Salade Crudités Thon 250 g de marque FRANPRIX, « Suite à la présence éventuelle de Salmonelles et par mesure de précaution par la société Les Crudettes. ». Rappel annulé par Franprix car, apparemment, le laboratoire se serait trompé (?). Casino n'indique plus ce rappel ...

14 novembre 2019 : La Société « Fumagalli Industria Alimentari » procède au rappel de la vente de « Jambon cuit supérieur découenné issu de l'agriculture biologique 4 tranches 100 g » de marque Carrefour Bio, suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes. source Carrefour.

15 novembre 2019Rappel de salade parisienne jambon, emmental & crudités Carrefour 250 g de marque Bon App par la société Les Crudettes, pour cause de présence de salmonelles. Source Carrefour. Rappel annulé par Carrefour car, apparemment, le laboratoire se serait trompé (?). 


15 novembre 2019 : La Société « Fumagalli Industria Alimentari » procède au rappel de la vente de « Antipasto Misto BIO 00 g » de marque Carrefour Bio, suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes. source Carrefour.

15 novembre 2019 : rappel de Pâté de volaille de marque Reghalal fabriqué par Celvia, une filiale de LDC, En raison d’une suspicion de présence de Listeria monocytogenes. source Auchan mais aussi plus tardivement par Système U et Casino.

15 novembre 2019 : Rappel de Dés de jambon de Dinde de marque WASSILA par Casino en raison de la présence de Listeria monocytogenes. Source Oulah. Pour information, il y avait déjà eu un rappel de ce produit en novembre 2018. Rappel aussi chez Leader Price.

19 novembre 2019 : La société Tartefrais procède au retrait de la vente de « Paris-Brest 2 x 85 g » suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenesSource Carrefour et Auchan. Pour information, cette société avait déjà rappelé des Paris-Brest le 28 octobre 2019.


20 novembre 2019 : rappel de Pollen en pelotes 250g Lune de Mie, « Suite à un risque de présence de morceaux de verre », source CasinoCarrefour, Auchan, Système U et Cora. Pour information, un rappel, même produit et même marque, avait déjà eu lieu le 4 novembre 2019, voir plus haut. Rappel aussi au Luxembourg le 21 novembre 2019. Information diffusée par la DGCCRF le 22 novembre 2019.

20 novembre 2019 : retrait et rappel de langue de porc en gelée de marque Tradival Pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Source Ministère de l’agriculture. Selon le communiqué, Huit personnes atteintes de listériose, infectées par la même souche de Listeria, ont été identifiées par le Centre National de référence (CNR) des Listeria.



Malheureusement, le ministère de l'agriculture ne cite pas les lieux de distribution du produit, mais indique seulement, Ces produits sont commercialisés au rayon traditionnel des supermarchés et hypermarchés (GMS) et par les bouchers détaillants sur tout le territoire français et sont identifiables par le numéro d’agrément (FR 45-147-004-CE) apposé sur l’emballage.

A noter le rappel le 20 novembre 2019 chez Auchan. Voir aussi l'article consacré à ce rappel ici. Rappel aussi chez Système U.


20 novembre 2019 : Rappel de Rillettes de Tours IGP 230 g de marque FranprixSuite à la présence éventuelle de Listeria monocytogenes et par mesure de précaution.

A noter que la Belgique via l'AFSCA informe le 2 décembre 2019 du rappel de rillettes de Tours de la marque Franprix, Suite à une notification via le système RASFF ...
C'était un nouvel exemple de la coopération entre les Etats-membres ...

23 novembre 2019 : Système U procède à un rappel de certains produits en raison d’une présence d’allergène, Terrine chevreuil sauvage au Madiran de marque Tallec, 2 kg environ. Rappel le 27 novembre 2019 chez Casino.


25 novembre 2019 : rappel de 4 paniers fromage de chèvre surgelés de marque Côté Table chez E.Leclerc pour cause de présence de saumon dans le produit présentant un risque potentiel aux personnes allergiques au poisson. Publication d'un avis de rappel de la DGCCRF le 28 novembre 2019.


26 novembre 2019 : La société Fromageries de l’Etoile procède au rappel suite à un contrôle ayant décelé la présence de Listeria monocytogenes dans le produit 9 Brochettes de Fromages frais & saumon fumé 80 g de marque Auchan Mmm !
Il y avait déjà eu un rappel identique au mois de mai 2019, même fabricant, même produit, même marque, même distributeur, même cause, mais que fait la police sanitaire ?


27 novembre 2019 : La Société « Arrivé » procède au rappel de la vente de « Grignottes de poulet barbecue 250 g » suite à la mise en évidence de la présence de : Listeria monocytogenes. Source Carrefour. Comment est possible ? Une recontamination après cuisson, un « grand » classique de l’absence de bonnes pratiques d’hygiène ...


28 novembre 2019 : rappel par Carrefour de charcuterie italienne. La Société « Fumagalli » procède au rappel de la vente des produits « Mortadella Carrefour Bio, Mortadella Bologna IGP Carrefour Sélection, Prosciutto cotto alle erbe Carrefour Sélection, Jambon cuit supérieur découenné Carrefour Bio » suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes. Il s'agit du troisième rappel ce mois-ci ...

29 novembre 2019 : La société Fumagalli Industria Alimentari S.p.A. procède au rappel de Mortadelle bio de marque Fumagalli, suite à la mise en évidence de Listeria monocytogenes. Source Auchan et Casino. Le produit a été aussi rappelé au Luxembourg le 29 novembre 2019.
Ce rappel, comme une partie de celui du 28 novembre, fait suite à une notification au RASFF de l'UE par l'Italie le 29 novembre, présence de 1400 UFC/g de Listeria monocytogenes ... A noter une curiosité, la catégorie de danger n’est pas noté dans 'micro-organismes pathogènes' mais 'autres contaminants microbiologiques' … 

Des rappels qui auraient dû avoir lieu ... et dont vous n'entendrez pas parler ...


15 novembre 2019Notification d'alerte au RASFF de l'UE par l’Espagne le 15 novembre 2019 de la présence de Listeria monocytogenes (8000, 320 UFC/100g) dans de la longe de porc séchée d'Espagne. Distribution en France …, Allemagne, Italie, Espagne, etc. La date du prélèvement est le 7 octobre 2019 pour une notification le 15 novembre, on se moque du monde !
A noter une curiosité, la catégorie de danger n’est pas noté dans la cagégorie 'micro-organismes pathogènes' mais 'autres contaminants microbiologiques' … 

16 novembre 2019 : rappel par la société La Provencale de Chorizo Picante de la marque la alegria à cause de la présence de Listeria monocytogenes. Sources autorités du Luxembourg
Ce rappel fait suite à une notification au RASFF de l’UE par le Luxembourg le 15 novembre 2019. Le produit à pour origine l’Espagne. Il a été distribué en France, Belgique et Honkg Kong. La Belgique rappelle ce produit le 18 novembre via une information de l'AFSCA. Rappel à Hong Kong le 25 novembre 2019. Pour l'instant, toujours pas d'information chez nous ...


22 novembre 2019 : Les autorités du Luxembourg informe du rappel de « EXKI Carrot (salade) », contenant l’allergène « céleri »non mentionné sur l’étiquette. Ce rappel est lié à la suite d’une notification au RASFF de l’UE par le Luxembourg le 22 novembre 2019. Le produit belge a été distribué au Luxembourg, Pays-Bas et France ...

Au niveau du RASFF de l'UE


Last but not the least, les notifications  au RASFF de l'UE pour les produits alimentaires d’origine France ne battront pas le record de 2018, il faut dire que la barre était trop haute.

A fin novembre 2019, le total des notifications était de 177 versus 215 pour toute l’année 2018. Notons tout de même que les notifications en 2017 n’étaient, si je puis dire, que de 133 …



100 sur 177 notifications (56,5%) à fin novembre 2019 comprenaient des contaminants microbiologiques : des micro-organismes pathogènes (32), les autres contaminants microbiologiques (40), les parasites (20) et les mycotoxines (2).

La curiosité du RASFF de l'UE est de classer la présence de micro-organismes pathogènes à la fois dans la bonne catégorie de danger, mais aussi, et surtout, dans la catégorie de danger, autres contaminants microbiologiques ...

Complément du 9 décembre 2019. Avec un peu de retard, je vous signale cet article du 8 novembre 2019, Alertes sur l’alimentation : méfiez-vous aussi du Bio ! de Philippe Joudrier paru dans European Scientist.
Oulah (site d’alertes) a répertorié 1007 rappels de produits de toute nature en France rien que pour l’année 2018 dont 332 concernaient des produits alimentaires. 
Dans le tableau ALERTES OULAH 2018 2019 , il a été compilé les seules alertes alimentaires signalées par ce site entre février 2018 et le 31 octobre 2019 (523 en 21 mois et donc, en moyenne plus d’1 alerte alimentaire par jour ouvré).

Des scientifiques développent un test de détection rapide du génotype et du phénotype


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Des scientifiques développent un test de détection rapide du génotype et du phénotype », source CIDRAP News.

Des scientifiques de l'Université de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology ont déclaré qu'un test de diagnostic qu'ils avaient mis au point permettait la détection simultanée du génotype et du phénotype, permettant une détermination rapide et précise de la sensibilité aux antibiotiques en moins de 4 heures, selon leurs résultats détaillés dans une lettre de Nature Medicine.
Les auteurs notent que les tests basés sur la croissance sont limités par la vitesse à laquelle les bactéries se reproduisent et que les tests génotypiques sont limités par la diversité et la complexité sans cesse croissantes des mécanismes de résistance aux antibiotiques chez les bactéries.

Ils ont donc mis au point un test de sensibilité aux antibiotiques (AST) qui détecte à la fois le génotype et le phénotype des microbes afin d’augmenter la vitesse et la précision.

Leur test, GoPhAST-R (combinaison génotypique et phénotypique du test de senstibilité aux antibiotiques via la détection d'ARN - GoPhAST-R se prononce « go faster ») peut détecter le génotype et le phénotype d'un pathogène en un seul test rapide qui génère simultanément des données sur la prédiction de la résistance et l'épidémiologie moléculaire.

Le test détecte des signatures spécifiques de l'expression de l'ARN messager chez les bactéries après une brève exposition aux antibiotiques. Les scientifiques ont validé le test en utilisant trois classes d'antibiotiques courants, les fluoroquinolones, les aminosides et les carbapénèmes, chez cinq pathogènes à tendance multirésistants.

Ils ont déterminé une précision de 94% à 99% dans les 4 heures à l'aide d'échantillons de sang et ont constaté que leur approche produisait des informations sur le phénotype 24 à 36 heures plus rapidement que les autres tests.

Les auteurs concluent que « GoPhAST-R offre la possibilité d’obtenir un test phénotypique de sanibilité aux antibiotiques encore plus rapide sur des échelles de temps permettant d’éclairer les premières décisions relatives aux antibiotiques et de transformer ainsi la pratique en matière de maladies infectieuses. »

dimanche 1 décembre 2019

Toxi-infection alimentaire collective dans un bar à vins, vous prendrez bien une petite planche ...


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Le blog a eu récemment l’occasion de parler de toxi-infection alimentaire collective (ou TIAC) ici.

Avec cette information parue en Alsace, il semblerait que ce soit de nouveau le cas avec « Bar à vins : l’intoxication alimentaire confirmée », selon DNA du 28 novembre 2019.
L’Agence régionale de santé confirme l’hypothèse d’une « toxi-infection alimentaire collective » dans un bar à vins de Colmar. En huit jours, des dizaines de clients ont été malades.
Contactée par téléphone, l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est nous a répondu ce jeudi : « L'hypothèse d'une toxi-infection alimentaire collective a bien été confirmée par l'analyse épidémiologique. Une inspection dans l'établissement mis en cause a été réalisée par les services de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) du Haut-Rhin et le SCHS (Service communal d’hygiène et de santé) de la Ville de Colmar ».

Il est vrai que les ARS ne sont pas une référence en matière de communication ...
Toujours selon l’ARS, « les coprocultures réalisées n’ont pas pu mettre en évidence de germe responsable de la maladie. Ces éléments ont été communiqués à la DDCSPP, et les résultats des analyses seront communiqués au professionnel, qui a procédé à une fermeture volontaire de son établissement pour se remettre en conformité. Des mesures correctives ont été mises en œuvre ». La procédure serait toujours en cours d’après la préfecture.
Exemple de planche à partager sans lien avec le bar à vins de l'article
La mise en évidence de germe responsable n’aboutit pas dans 30 à 40 % des analyses ...
Mais le gérant de l’établissement a été « informé oralement des premiers résultats. Une trace de listeria, en faible quantité, a été trouvée dans une sorte de charcuterie, du poulet fumé tranché servi avec de la raclette ». Or cela provenait d’un nouveau fournisseur : « Un Vosgien dont j’avais découvert la production sur un marché. Dès que j’ai eu écho des premiers cas de personnes malades, j’ai jeté toute cette marchandise le 30 octobre, deux jours après l’avoir proposée. » Ce qui n’a pas suffi à mettre fin à la série d’intoxications, pour les clients venus les jours suivants : « La DDCSPP m’a indiqué qu’il pourrait y avoir une autre contamination, croisée : des coquilles d’huîtres auraient contaminé des planchettes qui auraient contaminé des produits, de type fromage ou charcuterie. »

Le transfert de contamination appelé au contamination croisée est souvent la cause principale une intoxication alimentaire ...
Le 5 novembre, quelques jours après l’inspection, le gérant a fermé l’établissement, sans y être contraint : « Cela ne pouvait pas continuer. Nous avons déjà jeté tous les produits ouverts et les planchettes en bois, les prochaines seront en matière plastique spécifique imitant l’ardoise. Nous avons aussi remplacé les plans de travail, et désinfecté tout le bar et la cuisine, des tables jusqu’aux ustensiles et aux couverts… J’attends les résultats complets des analyses, qui me seront communiqués par écrit, pour être certain d’avoir fait tout le nécessaire avant de rouvrir. »

Je ne sais pas si le gérant a choisi la bonne réponse en préférant des planches en plastique par rapport aux planches en bois, il s’en rendra compte à l’usage …
Sur le sujet bois versus plastique, on lira 1, 2, 3, 4.

C’est bien de ‘désinfecter’ mais il faut surtout nettoyer puis désinfecter …

Sur les TIAC, notons que Santé publique de France indique qu’en 2017, derniers chiffres connus, « 1 310 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 13 010 personnes », c’est-à dire « le nombre de TIAC a diminué de 10 % par rapport à 2016 », ce qui est vrai, mais c’est oublié que le nombre de personnes touchées à quant à lui augmenté.

Se baser sur cette baisse de 10 % du nombre de TIAC est ridicule compte tenu du nombre de sous-déclarations ...comprenne qu’y pourra …

Par ailleurs, à propos des maladies infectieuses d’origine alimentaire, on se référera utilement à l'étude, Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d'origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013.
Les résultats indiquent que la morbi-mortalité attribuable aux maladies infectieuses d’origine alimentaire reste élevée en France, avec 1,28 à 2,23 millions de cas annuels, dont 15 800 à 21 200 hospitalisations et entre 232 et 358 décès. En France, les infections à norovirus, Campylobacter spp. Et Salmonella spp. représentent la majorité des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella spp. Et Listeria monocytogenes représentent la moitié des décès d’origine alimentaire.

L'Intelligence Artificielle au secours de l'hygiène des aliments en restauration commerciale, est-ce vraiment le rôle des autorités sanitaires ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

L’Intelligence Artificielle et la Start-Up Nation ont encore frappé mais cette fois-ci en hygiène des aliments et plus particulièrement les restaurants …

Je vous avais narré ici les tristes résultats de la restauration commerciale en termes d’hygiène des aliments, suite au bilan de l’opération Alimentation Vacances 2019, mais voici, selon le ministère de l’agriculture, IAlim, l'outil numérique qui cible les contrôles de restaurants.

Si cela peut aider, pourquoi pas, mais le nombre d’inspections étant tellement bas, il y a donc tant à faire, et depuis tant de temps, que je me demande si cela est vraiment la bonne réponse … mais bon, gérons le positif, car il m’a été demandé de cesser d’être négatif …
Le projet baptisé IAlim est un outil d'aide à la décision pour mieux cibler les contrôles sanitaires dans les établissements de restauration identifiés comme les plus à risque, après analyse des commentaires et des notes laissés par les consommateurs sur les plateformes numériques tel que TripAdvisor ou Google. IAlim participe à l’amélioration de la protection de la santé des consommateurs et s’inscrit dans une démarche de participation citoyenne à l’action de l’État.
À partir des données acquises sur ces plateformes et de l’historique des résultats des contrôles réalisés, un algorithme prédictif du niveau de non-conformité des établissements a été développé afin de pouvoir lister les établissements qui sont identifiés les plus à risque. Par la suite, de nouvelles données pourront compléter le modèle algorithmique pour augmenter sa performance.
Depuis le 20 novembre 2019, l’outil IAlim est accessible aux inspecteurs afin de les aider à mieux cibler leurs contrôles. Il reste une application d'utilisation facultative qui peut s'insérer utilement dans l'analyse de l'inspecteur sur le choix de l’établissement à contrôler.
Je persiste et je signe, on se trompe de cible avec les meilleures intentions, il ne s’agit pas d’« Augmenter l’efficacité des contrôles en identifiant les établissements présentant des risques sanitaires. », mais d’augmenter tout simplement la fréquence des contrôles dans les établissements ...

Rappelons aussi pour ne pas être en reste que la DGCCRF a développé l'application SignalConso ..., l'application dont l'inspecteur est remplacé par le consommateur ...

Des chercheurs aident à identifier des gènes d’intérêt dans les infections bactériennes


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Des chercheurs aident à identifier des gènes d’intérêt dans les infections bactériennes », source Food Safety News.

Des chercheurs ont mis au point une base de données facilitant l'identification de protéines cibles pouvant aider à lutter contre les maladies infectieuses.

Des scientifiques du département de biochimie et de biologie moléculaire de l'Universitat Autònoma de Barcelona (UAB) et du Centre of Genomic Regulation (CGR) ont déclaré que cela accélérerait également le développement de nouveaux agents antimicrobiens.
L’équipe de scientifiques de l’UAB et du CRG qui a créé la base de données BacFITBase.
La base de données BacFITBase contient 90 000 entrées contenant des informations sur des gènes de bactéries pathogènes et leur contribution aux conditions infectieuses in vivo chez cinq espèces hôtes différentes. Des études in vivo examinent les effets sur des organismes ou des cellules entiers et vivants. Selon l'étude publiée dans la revue Nucleic Acids Research, de nombreux mécanismes sous-jacents à la pathogenèse bactérienne sont encore mal compris.

Cela comprend des informations sur 15 bactéries, dont deux variants de Salmonella enterica, trois types de E. coli, Vibrio cholerae, Campylobacter jejuni, Klebsiella pneumoniae, Acinetobacter baumannii et Vibrio parahaemolyticus, avec des informations sur 10 tissus différents.

Les chercheurs espèrent continuer à enrichir la base de données au cours des prochaines années en tant que référentiel de protéines bactériennes qui pourraient constituer des cibles importantes dans la lutte contre les maladies infectieuses.

Gènes nécessaires lors de l'infection de l'hôte
Les maladies infectieuses sont causées par des micro-organismes pathogènes qui pénètrent, colonisent et se développent dans l'organisme hôte et provoquent une infection. Les protéines codées par les gènes bactériens sont responsables des processus biochimiques aidant le pathogène.

D'autres études ont montré que pour identifier ces gènes, des informations in vivo sont nécessaires sur ce qui se passe avec la bactérie chez un hôte infecté. Les études in vitro, qui sont celles recréées en laboratoire avec des cultures cellulaires et bactériennes, ne correspondent pas toujours aux données des études in vivo. En effet, les gènes bactériens pathogènes essentiels à la production d’infections dépendent de l’environnement de l’organisme colonisé. Les maladies infectieuses ne peuvent être correctement comprises que dans le contexte des interactions hôte-pathogène, car les bactéries pathogènes ne se développent pas seules mais dans un environnement de l’hôte complexe.

Sur la base des résultats d'expériences in vivo, les chercheurs ont caractérisé des gènes bactériens d’intérêt pour l'invasion et l'infection des cellules hôtes. Toutes les expériences étaient basées sur une technique connue sous le nom de mutagenèse par transposons, dans laquelle des fragments d’ADN appelés transposons sont transférés aux gènes pathogènes de l’organisme, afin de les inactiver. Cela signifie que leur rôle dans l'infection peut être observé directement et que les chercheurs peuvent déterminer lesquels sont nécessaires pour qu'un organisme hôte spécifique soit infecté.

Cela comprend Salmonella Typhimurium ST4/74 d'un bovin, un porc et un poulet de trois types de tissus différents et Salmonella Typhimurium SL1344 d'une souris. E. coli O157:H7 provenant des matières fécales d'un bovin, E. coli M12 et E. coli CFT073 de souris et Campylobacter jejuni 81-176 de souris.

La BacFITBase propose une recherche textuelle pour trouver des gènes bactériens pathogènes spécifiques, une fonction de recherche BLAST permettant de trouver des gènes bactériens similaires à une séquence protéique ou d'acide nucléique présentant un intérêt, une capacité d'interrogation à identifier des gènes à fort impact lors d'une infection et une section didactique. Les espèces pathogènes et/ou hôtes peuvent être spécifiées dans les menus déroulants sur la page recherche.