dimanche 1 décembre 2019

Toxi-infection alimentaire collective dans un bar à vins, vous prendrez bien une petite planche ...


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Le blog a eu récemment l’occasion de parler de toxi-infection alimentaire collective (ou TIAC) ici.

Avec cette information parue en Alsace, il semblerait que ce soit de nouveau le cas avec « Bar à vins : l’intoxication alimentaire confirmée », selon DNA du 28 novembre 2019.
L’Agence régionale de santé confirme l’hypothèse d’une « toxi-infection alimentaire collective » dans un bar à vins de Colmar. En huit jours, des dizaines de clients ont été malades.
Contactée par téléphone, l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est nous a répondu ce jeudi : « L'hypothèse d'une toxi-infection alimentaire collective a bien été confirmée par l'analyse épidémiologique. Une inspection dans l'établissement mis en cause a été réalisée par les services de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) du Haut-Rhin et le SCHS (Service communal d’hygiène et de santé) de la Ville de Colmar ».

Il est vrai que les ARS ne sont pas une référence en matière de communication ...
Toujours selon l’ARS, « les coprocultures réalisées n’ont pas pu mettre en évidence de germe responsable de la maladie. Ces éléments ont été communiqués à la DDCSPP, et les résultats des analyses seront communiqués au professionnel, qui a procédé à une fermeture volontaire de son établissement pour se remettre en conformité. Des mesures correctives ont été mises en œuvre ». La procédure serait toujours en cours d’après la préfecture.
Exemple de planche à partager sans lien avec le bar à vins de l'article
La mise en évidence de germe responsable n’aboutit pas dans 30 à 40 % des analyses ...
Mais le gérant de l’établissement a été « informé oralement des premiers résultats. Une trace de listeria, en faible quantité, a été trouvée dans une sorte de charcuterie, du poulet fumé tranché servi avec de la raclette ». Or cela provenait d’un nouveau fournisseur : « Un Vosgien dont j’avais découvert la production sur un marché. Dès que j’ai eu écho des premiers cas de personnes malades, j’ai jeté toute cette marchandise le 30 octobre, deux jours après l’avoir proposée. » Ce qui n’a pas suffi à mettre fin à la série d’intoxications, pour les clients venus les jours suivants : « La DDCSPP m’a indiqué qu’il pourrait y avoir une autre contamination, croisée : des coquilles d’huîtres auraient contaminé des planchettes qui auraient contaminé des produits, de type fromage ou charcuterie. »

Le transfert de contamination appelé au contamination croisée est souvent la cause principale une intoxication alimentaire ...
Le 5 novembre, quelques jours après l’inspection, le gérant a fermé l’établissement, sans y être contraint : « Cela ne pouvait pas continuer. Nous avons déjà jeté tous les produits ouverts et les planchettes en bois, les prochaines seront en matière plastique spécifique imitant l’ardoise. Nous avons aussi remplacé les plans de travail, et désinfecté tout le bar et la cuisine, des tables jusqu’aux ustensiles et aux couverts… J’attends les résultats complets des analyses, qui me seront communiqués par écrit, pour être certain d’avoir fait tout le nécessaire avant de rouvrir. »

Je ne sais pas si le gérant a choisi la bonne réponse en préférant des planches en plastique par rapport aux planches en bois, il s’en rendra compte à l’usage …
Sur le sujet bois versus plastique, on lira 1, 2, 3, 4.

C’est bien de ‘désinfecter’ mais il faut surtout nettoyer puis désinfecter …

Sur les TIAC, notons que Santé publique de France indique qu’en 2017, derniers chiffres connus, « 1 310 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 13 010 personnes », c’est-à dire « le nombre de TIAC a diminué de 10 % par rapport à 2016 », ce qui est vrai, mais c’est oublié que le nombre de personnes touchées à quant à lui augmenté.

Se baser sur cette baisse de 10 % du nombre de TIAC est ridicule compte tenu du nombre de sous-déclarations ...comprenne qu’y pourra …

Par ailleurs, à propos des maladies infectieuses d’origine alimentaire, on se référera utilement à l'étude, Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d'origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013.
Les résultats indiquent que la morbi-mortalité attribuable aux maladies infectieuses d’origine alimentaire reste élevée en France, avec 1,28 à 2,23 millions de cas annuels, dont 15 800 à 21 200 hospitalisations et entre 232 et 358 décès. En France, les infections à norovirus, Campylobacter spp. Et Salmonella spp. représentent la majorité des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella spp. Et Listeria monocytogenes représentent la moitié des décès d’origine alimentaire.

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