vendredi 19 mai 2023

La COVID-19 et le manque de ressources ont impacté sur les contrôles officiels de la sécurité des aliments en Europe, selon un rapport de la Commission européenne

Pour une fois, ce n’est pas que moi qui le dit mais un rapport officiel de la Commission européenne.

«La COVID-19 et le manque de ressources ont impacté sur les contrôles officiels de la sécurité des aliments en Europe», source article de Joe Whitworth paru le 19 mai 2023 dans Food Safety News, complété par mes soins -aa.

Selon un rapport publié par la Commission européenne, le manque de ressources et la pandémie de COVID-19 ont continué d'avoir un impact sur la capacité à effectuer des contrôles officiels.

Le titre du rapport est, «Rapport de la Commission sur le fonctionnement global des contrôles officiels effectués dans les États membres (2021) pour assurer le respect de la législation alimentaire et de la législation relative aux aliments pour animaux ainsi que des règles relatives à la santé et au bien-être des animaux, à la santé des végétaux et aux produits phytopharmaceutiques».

On apprend d’emblée que tout le monde n’est pas concerné, pour preuve cette phrase extraite du rapport, «Depuis 2020, les autorités nationales sont tenues de communiquer les résultats de leurs contrôles dans un format électronique harmonisé. Tous les pays de l’Union ne sont toutefois pas encore en mesure de soumettre toutes leurs données dans le format requis. La Commission continuera à travailler avec les autorités nationales afin d’améliorer l’exhaustivité des données pour les futurs rapports annuels.»

Le document couvre les contrôles officiels des pays de l'UE et les activités de contrôle de la Commission européenne en 2021.

Il y avait 16,9 millions de sites dans le cadre de ces contrôles et les autorités nationales ont effectué 5 millions de contrôles. Environ 1 million de non-conformités ont été identifiées, entraînant près de 500 000 sanctions administratives et près de 8 000 actions judiciaires.

En 2020, les autorités nationales ont effectué 4,1 millions de contrôles officiels, qui ont identifié 655 000 non-conformités, entraînant 388 000 sanctions administratives et 12 700 actions judiciaires.

L'exécution va d’avertissements verbaux et écrits jusqu'à la saisie et la destruction des marchandises et la suppression temporaire ou permanente de l'agrément des entreprises. Les amendes administratives sont utilisées comme moyen de dissuasion et les poursuites judiciaires formelles sont un dernier recours. En 2021, le secteur de la restauration a été le plus sanctionné, suivi du commerce de gros et de détail de produits alimentaires. Certaines non-conformités étaient dues à l'ignorance de la législation par les entreprises, tandis que d'autres étaient des fautes intentionnelles.

Contrôles inférieurs aux prévisions
Pour les critères microbiologiques et les contaminants dans les aliments, le plus grand nombre de non-conformités et de sanctions concernaient la viande fraîche. Pour les pesticides, le problème était le plus élevé pour les fruits et légumes. Dix-huit non-conformités ont été identifiées pour l'irradiation des aliments, 254 pour les nouveaux aliments et 99 pour l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) non autorisés dans les aliments.

En 2021, la pandémie de la COVID-19 a continué d'affecter la capacité des autorités nationales et de la Commission européenne à effectuer les contrôles et audits prévus. Parmi les autres facteurs négatifs des programmes d'inspection, citons l'insuffisance des ressources (personnels, finances et équipements), les problèmes de santé animale (peste porcine africaine et grippe aviaire) et phytosanitaire, et le Brexit.

Le Danemark a détourné d'importantes ressources humaines pour abattre tous les visons dans les fermes afin de prévenir la propagation de la COVID-19 aux humains. Étant donné que tous les secteurs ont affiché une tendance croissante à la vente à distance, la Finlande a alloué davantage de ressources aux contrôles connexes.

La Bulgarie a signalé une diminution du nombre d'agents impliqués dans les contrôles officiels; une charge de travail accrue pour eux, y compris la nécessité de faire des heures supplémentaires; une augmentation du nombre de sites soumis à des contrôles et des équipements techniques obsolètes.

Les exigences en matière de déclaration ont changé depuis 2020 et tous les pays de l'UE n'ont pas été en mesure de fournir des données suffisamment détaillées pour 2021. Quinze ont manqué le délai jusqu'à deux semaines et le dernier rapport a été soumis avec trois mois de retard.

Les autorités nationales ont fourni des informations très limitées sur les contrôles des pratiques frauduleuses et trompeuses. Les exemples comprenaient des contrôles sur l'abattage et la vente illégaux de viande non déclarée et le placement d’aliments sur les réseaux sociaux en utilisant de faux profils.

En 2021, le bureau de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) visaient la contrefaçon, le vin mousseux, de whisky et de vodka. Dans une affaire, 421 000 bouteilles de vin contrefait de plusieurs marques ont été saisies dans l'UE et en Moldavie, et dans une autre, 576 litres de faux Prosecco ont été découverts dans l'UE.

En Lituanie, le Service national des végétaux a donné la priorité au conseil aux entreprises, à l'assistance et à la prise d'autres mesures pour prévenir les infractions à la législation plutôt que de chercher à se conformer uniquement par des sanctions ou des pénalités. En Belgique, les entreprises certifiées selon les guides d'autocontrôle validés au niveau national bénéficient de frais réduits et d'une fréquence réduite des contrôles officiels.

Les Pays-Bas ont dit que les secteurs soumis à contrôle se développaient plus rapidement que les ressources humaines ou les capacités de l'autorité nationale, mais que le gouvernement avait alloué des moyens supplémentaires. Il évalue également si les techniques introduites pour permettre les contrôles pendant la pandémie, telles que l'utilisation de caméras dans les abattoirs, peuvent être conservées et améliorées.

Audits des pays par l'UE
La Commission européenne a effectué 98 audits et contrôles sur les systèmes de contrôle officiels des pays de l'UE en 2021. Parmi ceux-ci, 83 étaient à distance et incluaient la vidéoconférence. Huit ont été réalisées partiellement à distance et sept en personne. Les contrôles ont abouti à 407 recommandations.

Dans le secteur de la pêche, les audits ont permis de constater des faiblesses dans l’enregistrement et le contrôle des petits navires de pêche et l’absence de contrôles à l’égard des sites de débarquement et des opérations connexes. Les audits réalisés sur les produits de la pêche prêts à consommer ont confirmé une constatation antérieure quant à l’obligation de démontrer que les produits satisfont aux critères de sécurité sanitaire des denrées alimentaires pendant toute leur durée de conservation, une constatation que également déjà effectuée dans la série générale d’audits sur les produits prêts à la consommation.

Des audits réalisés dans le secteur de la viande ont permis de se pencher de plus près sur les allégations selon lesquelles des vaches impropres à l’abattage sont abattues et d’évaluer les nouvelles exigences légales introduites pour les inspections ante mortem et post mortem dans les abattoirs de volailles. Ces audits ont mis en évidence des lacunes dans les systèmes de contrôles officiels en ce qui concerne la formation, les inspections ante mortem et l’abattage d’urgence dans les exploitations agricoles. Un audit spécifique a permis d’évaluer les progrès accomplis par la Pologne pour mettre en œuvre les recommandations formulées sur ces sujets à la suite des audits réalisés en 2019.

Dans le secteur laitier, nous avons relevé des faiblesses dans les systèmes de contrôle de la qualité du lait non bovin, la formation, la supervision des contrôles effectués, et l’évaluation et l’application des manquements.

En ce qui concerne les denrées alimentaires d’origine non animale, les audits sur les risques microbiologiques au niveau de la production primaire se sont poursuivis. Des améliorations ont été observées par rapport aux séries d’audits précédentes, mais il a été établi que les graines destinées à la germination n’étaient pas toujours contrôlées de manière adéquate et que l’enregistrement des producteurs primaires devait faire l’objet d’améliorations pour qu’ils puissent tous être évalués et compris dans le système de contrôle à une fréquence appropriée.

Malgré tout cela le rapport de la Commission conclue,
Les résultats des contrôles officiels effectués par les pays de l’Union et des contrôles effectués par la Commission auprès des autorités nationales montrent que les systèmes de contrôle nécessaires sont en place et que, dans l’ensemble, ils offrent des niveaux de conformité compatibles avec les exigences en matière de sécurité sanitaire des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, et un marché intérieur de l’Union sain. Les contrôles de la Commission ont toutefois permis de cerner des faiblesses dans certains systèmes de contrôle et de mettre en évidence les possibilités d’amélioration.
Commentaire
Un constat, les pays de l’UE fonctionnent avec des états des lieux très distincts, pas facile alors de dire comme le prétend la Commission, qu’il y a un «marché intérieur de l’Union sain».

Comme cela a été maintes fois constaté en France, depuis 2012, les inspections en sécurité des aliments ont été sabrés pour arriver à des chiffres dérisoires en 2020, 2021 et 2022, sans que cela n’émeuve quiconque, et surtout pas l’Anses !

Mais il faut savoir pardonner, tout semble désormais fini, et la nouvelle police sanitaire unique va régler le problème incessamment sous peu, peut-être en 2024, qui sait ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.