La surveillance des infections à Listeria sur plusieurs années a vu plus de 80 cas et une douzaine de décès, selon les Centers for Disease Control and Prevention.
Michael Vasser, du CDC, a donné des détails sur la souche récurrente, émergente et persistante (REP pour reoccurring, emerging and persisting) lors d'une récente présentation à la conférence de l’International Association for Food Protection (IAFP).
Une souche REP est un groupe de bactéries récurrentes, émergentes et persistantes, étroitement liées par le séquençage du génome entier, qui continue de provoquer des maladies au fil du temps. Le CDC a récemment signalé que près de 3 000 cas d’infection par une souche persistante de Salmonella Infantis depuis 2012 sont liées au poulet.
«Depuis la transition complète vers le séquençage du génome entier pour détecter les épidémies dans plusieurs États des États-Unis, au CDC, nous avons été en mesure d'identifier des souches qui continuent de voir des cas au fil du temps. Nous avons ainsi vu une épidémie à Salmonella Newport revenir en 2018 après avoir fait l'objet d'une investigation initiale en 2016 et 2017. L'épidémie a causé plus de 400 cas de maladie qui ont entraîné un très grand rappel de viande bovine hachée», a dit Vasser.
«Cela soulève la question, si nous avions compris la souche en 2016-17, aurions-nous pu empêcher une épidémie aussi importante de se produire ? Nous avons décidé de collaborer avec d'autres partenaires réglementaires étatiques et fédéraux pour créer ce nouveau concept, qui est celui des souches récurrentes, émergentes et persistantes.»
Vasser a dit que les approches d'investigations sur les REP peuvent être différentes des méthodes traditionnelles sur les épidémies et qu'environ 20 souches de REP sont actuellement surveillées.
«Nous savons que la plupart des cas de maladie signalés via PulseNet ne sont pas liées à une source. L'objectif est d'utiliser les REP pour réduire l'incidence des maladies et mieux comprendre les maladies sporadiques. Les souches REP offrent un moyen de suivre et d'enquêter sur des problèmes d'une plus grande portée que les épidémies traditionnelles, mais nous savons que nous devons continuer à pousser pour traduire le suivi en action et en prévention.
Exemple de Listeria et un lien avec des pommes de terre
En mars 2018, il y avait 23 cas de maladie dans 12 États. Des entretiens ouverts ont ensuite suggéré divers aliments surgelés tels que des pizzas, des repas et des collations. Cependant, en mai 2018, des isolats de pommes de terre américaines ont été téléchargés dans la base de données NCBI par le National Service of Health for Food Safety and Food Quality (SENASICA) au Mexique. Des isolats ont été prélevés sur des pommes de terre réfrigérées et crues cultivées aux États-Unis et tanalysées à l'exportation par le Mexique.
Le code REP a été officiellement attribué en juin 2021 avec 66 cas de maladie dans 21 États. Les pommes de terre ne figuraient pas sur le questionnaire original de Listeria, mais une version spécifique à la pomme de terre est maintenant utilisée et les 13 patients interrogés ont déclaré consommer des pommes de terre sous une forme ou une autre. Pour neuf personnes, il s'agissait de produits de pommes de terre surgelés.
Actuellement, 82 cas ont été signalés dans 23 États, le Texas étant le plus touché. Les personnes malades ont entre moins de 1 et 104 ans. Le dernier cas remonte à avril 2023. Au total, 66 personnes ont été hospitalisées, 18 sont associées à une grossesse et 12 sont décédées.
«Ce REP est problématique compte tenu des isolats de pommes de terre crues associés et de l'énormité des aliments fabriqués avec des pommes de terre réfrigérés. On ne sait toujours pas si les pommes de terre sont réellement la source d'infections ou si des pommes de terre contaminées ont semé la souche dans des installations ou des environnements où d'autres aliments sont cultivés ou transformés. Il se peut que les pommes de terre et d'autres aliments soient contaminés. L'échantillonnage des produits sera probablement notre meilleur pari pour déterminer la source des aliments causant la maladie», a ajouté Vasser.
NB : Je profite de cet article sur une présentation à l’IAFP pour signaler que toutes les présentations ont été enregistrées et sont disponibles ici.
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