Il me semble qu’il s’agit plus d’un retour à la normale après
la phase Covid. Cela étant cet article traite des zoonoses mais
aussi, des ‘infections entériques, terme générique qui désigne
un groupe diversifié d'infections chez l'homme, principalement par
voie fécale-orale.
Voici donc «Les infections d'origine alimentaire augmentent à
nouveau aux Pays-Bas», source article
de Joe Whitworth paru le 9 novembre 2022 dans Food Safety News.
Le nombre d'infections d'origine alimentaire a augmenté aux Pays-Bas
en 2021 mais est toujours inférieur aux niveaux d'avant le
coronavirus, selon un nouveau rapport.
Le rapport
sur les zoonoses (Surveillance des infections entériques et des
zoonoses. Rapport annuel 2021) est publié chaque année par
l'Institut national de la santé publique et de l'environnement
(RIVM) et l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des
produits de consommation (NVWA). Les zoonoses sont des maladies
infectieuses transmises de l'animal à l'homme et inversement.
Le nombre de personnes infectées par Salmonella et
Campylobacter est resté inférieur aux niveaux historiques.
En 2021, des mesures ont de nouveau été prises pour empêcher la
propagation de la COVID-19, telles que la fermeture temporaire de
bars et de restaurants, des restrictions sur les voyages à
l'étranger et une attention accrue sur l'hygiène des mains.
L'incidence légèrement plus élevée par rapport à 2020 est
probablement due au fait que les mesures étaient moins strictes et
pour une période plus courte, selon le rapport.
Campylobacter et Salmonella
On estime que le nombre de cas de campylobactériose en 2021 était
de 4 219 contre 3 942 en 2020. Plus de 90% étaient liés à
Campylobacter jejuni, 7% étaient dus à Campylobacter coli
et le reste était d'autres espèces de Campylobacter. Cinq
éclosions d'origine alimentaire avec 11 patients ont été
signalées, ce qui représente une baisse par rapport aux années
précédentes.
En 2021, un projet de trois ans sur la surveillance de Campylobacter
aux Pays-Bas a débuté. L'objectif est de cartographier le
regroupement des cas de campylobactériose et de déterminer dans
quelle mesure les sources des clusters humains peuvent être tracées.
Un total de 57 clusters ont été détectés avec une taille médiane
de 2 et une plage de 2 à 14 isolats.
Le nombre d'infections à Salmonella confirmées en
laboratoire a été estimé à 1 062 cas contre 888 en 2020.
Comme les années précédentes, les sérotypes Enteritidis,
Typhimurium et Typhimurium monophasique étaient les causes les plus
fréquentes de salmonellose. Il y avait 42 clusters d'isolats humains
à Salmonella Enteritidis avec une taille médiane de 6 mais
une plage de 2 à 79 cas. Parmi les isolats à Salmonella
Typhimurium, il y avait 50 clusters avec une taille médiane de 3 et
une plage de 3 à 39. Parmi les autres types de Salmonella, 72
clusters ont été trouvées avec une taille médiane de 2 isolats et
une plage de 2 à 41.
Six épidémies ont touché 159 personnes. L'une était l'épidémie
internationale à Salmonella Braenderup liée aux melons du
Honduras et une autre était liée aux œufs avec 26 cas depuis 2018.
Onze personnes ont été malades dans une épidémie de Salmonella
Bovismorbificans liée à du Kosterworst (une saucisse sèche).
L’origine n'a pas été retrouvée pour deux clusters à Salmonella
Typhimurium avec 30 et 32 patients et une éclosion à Salmonella
Montevideo a compté 22 patients.
Listeria et E. coli
L'année dernière, 94 cas d’infection à Listeria ont été
enregistrées, ce qui est similaire à l'année précédente. Onze
personnes âgées de 56 à 87 ans sont décédées en 2021.
Une dizaine de patientes étaient enceintes au moment de l'infection
à Listeria. Deux bébés sont mort-nés et une femme a fait
une fausse couche.
Le plus grand cluster était composé de cinq patients, qui sont
tombés malades en décembre, parmi lesquels neuf isolats des années
précédentes et de 16 isolats alimentaires. Il y avait un lien
microbiologique avec une épidémie allemande suspectée de saumon
contaminé. Listeria a été retrouvée à plusieurs reprises
entre 2017 et 2021 dans l'usine du producteur à de faibles niveaux.
Des actions correctives ont désormais été prises.
Au total, 483 patients infectés par des STEC ont été signalés en
2021, ce qui est en hausse par rapport à l'année précédente.
Seuls 33 des 470 patients auraient contracté l'infection à
l'étranger.
Quarante pour cent des patients atteints par E. coli O157 ont
été hospitalisés, contre 31% des patients avec E. coli
non-O157. Deux femmes de plus de 65 ans sont décédées des suites
d'une infection à E. coli. Pour les non-O157, E. coli
O26 était le plus courant, suivi à distance par E. coli O103
et E. coli O63. Un total de 29 groupes O différents ont été
trouvés.
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) a été rapporté chez 25
patients, dont 11 enfants jusqu'à l'âge de 10 ans.
Un patient a été infecté par Brucella melitensis, qui peut
avoir contracté l'infection en consommant du lait cru de chamelle en
Éthiopie. Cette femme a été hospitalisée à la suite d'une
infection.
Agents pathogènes et vaches laitières
Pendant ce temps, une étude menée dans 185 exploitations laitières
a trouvé Campylobacter dans 91% d'entre elles.
Chaque année, le RIVM, la NVWA et Wageningen Food Safety Research
enquêtent sur la fréquence d'apparition de certains agents
pathogènes dans divers secteurs de l'élevage. En 2021, des
scientifiques ont examiné le fumier des vaches et des veaux dans des
exploitations laitières néerlandaises et ont examiné si 107
agriculteurs, membres de la famille et employés étaient porteurs de
ces agents pathogènes.
Listeria et E. coli ont été retrouvés dans le
fumier. Cryptosporidium et Salmonella ont été
détectés chez des jeunes veaux et dans les élevages. Campylobacter
a été retrouvé chez une personne. Deux participants humains
étaient porteurs de Listeria et un de STEC.
Les humains peuvent réduire
le risque d'infection en ne consommant pas de lait cru ou de produits
à base de lait cru, comme le fromage. Il est également important de
ne manger que de
la viande bovine
bien cuite,
ont dit les
chercheurs.
NB
: La photo est issue de la page du RIVM
indiquant que le nombre d'infections à l'origine de troubles
gastro-intestinaux augmente à nouveau.
Message
J'apprends le décès de Jim Prevor à l'âge de 61 ans. Il était une figure incontestée du monde des fruits et des légumes aux Etats-Unis. J'ai eu l'occasion d'échanger avec lui plusieurs messages et j'ai beaucoup apprécié sa cordialité. Je conserve le souvenir d'un homme plein de projets. Pour ma part, il restera le Perishable Pundit !