Retour à la ‘normale’ pour les foyers de cas d’intoxications alimentaires, après la Suisse et la Suède, voici désormais le Danemark. Rappelons qu’un tel rapport n’existe pas en France. Seules des données des toxi-infections alimentaires collectives déclarées sont publiées par Santé publique France.
«Le Danemark note une augmentation des foyers de cas d’intoxication alimentaire en 2021», source article de Joe Whitworth paru le 13 juillet 2022 dans Food Safety News.
Le Danemark a enregistré une augmentation des foyers de cas d’intoxication alimentaire en 2021, mais le nombre de cas d'infections est resté inférieur à la moyenne, probablement en raison de facteurs liés à la COVID-19.
Les donnée proviennent d'un rapport publié par le DTU Food Institute, le Statens Serum Institut (SSI) et la Danish Veterinary and Food Administration (Fødevarestyrelsen).
Le nombre de foyers de cas d’intoxication alimentaire est passé à 63, contre 35 en 2020 et 51 en 2019. En 2021, 1 257 personnes sont tombées malades dans le cadre de foyers de cas d’intoxication alimentaire. Les plus importants ont touché 85 personnes et six faisaient partie d'incidents internationaux.
«2021 a été dominée par deux grandes épidémies d'origine alimentaire en particulier. Une épidémie à Salmonella avec des herbes médicinales qui a rendu 54 personnes malades, et une autre à E. coli entéro-invasifs, où 48 personnes sont tombées malades après avoir mangé des oignons nouveaux. Les deux épidémies étaient dues à des produits crus importés», a dit l'épidémiologiste Luise Müller du SSI.
Norovirus est la cause la plus fréquente d'événements d'origine alimentaire. Les foyers de cas sont passées de six en 2020 à 14 en 2021, touchant près de 500 personnes.
Grâce à une enquête cas-témoin et à un échange d'informations entre le SSI, l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise et l'Agence danoise des médicaments, les enveloppes de graines de psyllium consommées comme phytothérapie ont été identifiées comme la source de l'infection. Les graines de psyllium crues ont été importées d'Inde. Le producteur du médicament et des compléments alimentaires a mis en place un traitement thermique des graines de psyllium crues pour éviter de futurs problèmes.
Le Danemark a signalé 41 cas dans une épidémie à Salmonella Braenderup dans plusieurs pays liée à du melon du Honduras et 12 cas depuis 2019 dans une épidémie liée à du tahini de Syrie. Sept patients ont été enregistrés dans une épidémie internationale à Salmonella Litchfield et huit dans un incident à Salmonella Chester, mais la source n'a pas été identifiée.
Sept cas d’infection à Salmonella Enteritidis étaient liées à des ovoproduits étrangers avec des patients voyageant en France et en Espagne. Une autre épidémie à Salmonella impliquant des œufs danois a touché 26 personnes.
Lors de l'épidémie à E. coli entéro-invasifs, 88 personnes ont été malades de novembre 2021 à février 2022. Vingt-six personnes ont été hospitalisées et trois sont décédées. Les personnes malades avaient acheté différentes salades de choux frais prêtes à consommer dans les supermarchés. Les oignons de printemps étaient le seul ingrédient commun et une investigation de traçabilité a montré qu'ils provenaient d'Égypte.
Trois foyers de cas à Listeria de sources inconnues ont ajouté cinq nouveaux patients ou plus en 2021 et ont atteint un total de 10 à 14 patients : un foyer de cas a commencé en octobre 2020 et les deux autres étaient en cours depuis 2014 et 2018. Dans l'ensemble, 62 cas de listériose ont été enregistrés contre 43 en 2020.
Campylobacter a été la maladie bactérienne d'origine alimentaire la plus courante, avec 3 740 cas confirmés en 2021. Ce n'était que deux cas de moins qu'en 2020. Trois foyers de cas avec 19, 28 et 16 cas étaient liées à la viande de poulet au cours de l'année écoulée.
Salmonella a entraîné 692 cas d’infection confirmées en laboratoire, ce qui était légèrement supérieur aux 614 en 2020. Salmonella Typhimurium et Enteritidis ont causé le plus de cas de maladie.
Une diminution significative a été observée chez les patients dont le voyage a été signalé moins de sept jours avant le début de la maladie, passant de 28,1% en 2020 à 11% en 2021. Cela a probablement été influencé par les restrictions pandémiques, selon le rapport.
Les E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont doublé, passant de 448 cas en 2020 à 927 en 2021. Les principaux types étaient O146, O103, O157, O63, O26, O91 et O145. Deux éclosions à STEC O103 ont rendu 12 personnes malades mais la source n'a pas été identifiée. Une épidémie à STEC O157 avec 12 patients et une épidémie à STEC O26 avec quatre patients restent non résolues.
Yersinia enterocolitica a légèrement augmenté de 413 à 453 en 2021. Deux foyers de cas ont touché 15 et huit personnes mais la source n'est pas connue.
Il y a eu sept éclosions avec un agent inconnu. La plus grande avec 82 personnes malades était lié à de la nourriture mixte dans un hôtel. Trois épidémies à Clostridium perfringens ont touché 60 personnes et trois épidémies à Shigella sonnei ont rendu malades 24 personnes. Deux incidents liés à des lectines provenant de haricots frits et d'un smoothie aux baies de sureau ont eu huit cas et une épidémie à Clostridium botulinum provenant d'œufs a rendu cinq personnes malades.
Les chiffres de surveillance montrent que les objectifs pour Campylobacter dans le poulet ont été partiellement atteints et que Salmonella chez les animaux de production, les denrées alimentaires, les aliments pour animaux et l'environnement est conforme aux années précédentes.
«À partir de 2022, l'accent sera mis sur la réduction supplémentaire de Campylobacter dans le poulet dans un nouveau plan d'action élaboré en collaboration entre l'administration vétérinaire et alimentaire danoise, conseillée par le DTU et l'industrie», a dit la conseillère spéciale principale Birgitte Borck Høg du DTU National Food Institute.
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