Affichage des articles triés par date pour la requête variole du singe. Trier par pertinence Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par date pour la requête variole du singe. Trier par pertinence Afficher tous les articles

vendredi 17 mars 2023

L'OMS signale une baisse des cas de variole du singe dans la plupart des régions, mais davantage de décès

«L'OMS signale une baisse de la variole du singe dans la plupart des régions, mais davantage de décès», source article de Lisa Schnirring paru le 16 mars 2023 dans CIDRAP News.

Dans une mise à jour couvrant les deux dernières semaines, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit qu'elle avait reçu des rapports faisant état de 323 nouveaux cas de mpox (nouveau nom de monkeypox) et de 11 décès supplémentaires.

Les cas diminuent lentement dans la plupart des régions, mais sans tendance claire à la baisse en Afrique, où le virus se propage avec un schéma mixte de retombées interhumaines et zoonotiques. En dehors de l'Afrique, des pays continuent de signaler des cas sporadiques et de petits cas groupés (clusters).

La région des Amériques a signalé la grande majorité des nouveaux cas au cours des trois dernières semaines, 408 sur 442, le Pacifique occidental signalant une augmentation au cours de la même période avec l'ajout de nouveaux cas en provenance du Japon et de Taïwan. L'OMS a dit que les courbes épidémiques montrent que l'Europe se dirige vers la fin de son épidémie, les niveaux diminuant plus lentement dans les Amériques.

Sur les 11 autres décès, 10 se sont produits dans les Amériques, dont 5 au Pérou, 4 aux États-Unis et 1 au Costa Rica. Le seul décès signalé en dehors des Amériques provenait de Belgique.

Les nouveaux cas et décès portent les totaux mondiaux à respectivement 86 496 et 111 dans 110 pays.

L'OMS a déclaré une urgence de santé publique pour le mpox en juillet 2022 à la suite d'une augmentation des cas interhumains, principalement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, en dehors des zones d'Afrique où le virus a infecté de manière persistante les humains en raison d'événements zoonotiques en cours. En février 2023, l'OMS a annoncé qu'elle maintenait en place l'urgence de santé publique de portée internationale pour le mpox en raison d'une activité soutenue dans certains pays, ainsi que de lacunes dans la détection et de rapports tardifs.

Complément
Le virus de la variole du singe a été isolé pour la première fois en 1958, au sein d’une colonie de singes à Copenhague, au Danemark. Ces singes présentaient des lésions cutanées qui évoquaient la variole humaine. D’où le nom de MonkeyPox / variole du singe, attribué à cette maladie.
Bien qu’on l’appelle variole ‘du singe’, ce n’est pas via les singes que cette maladie se transmet à l’humain, mais à partir des rongeurs. La variole du singe se transmet à l’humain à partir des rongeurs (par exemple, en Afrique, les écureuils de forêt ou rat de Gambie). Toutefois, le réservoir animal n’a pas encore été formellement identifié. Source Institut Pasteur.

lundi 2 janvier 2023

L’Académie d’Agriculture de France propose Questions sur … «Les zoonoses»

L’Académie d’Agriculture de France propose dans Questions sur … «Les zoonoses», par Barbara Dufour, membre de l’Académie d’Agriculture de France.

Résumé
En France, dans les années 2020, le risque zoonotique peut être considéré comme modéré. En effet, la plupart des zoonoses majeures ne sont pas présentes sur le territoire, soit parce que leurs réservoirs n'y sont pas présents (Ébola, peste humaine, etc.), soit parce qu'elles ont été maîtrisées, telles la brucellose, la tuberculose bovine ou la rage). La lutte contre les zoonoses alimentaires a également porté ses fruits, aussi ces dernières sont en très forte diminution. Cependant, la mondialisation des échanges et les risques d'émergence, permanents dans certains pays du Sud notamment, sont réels et peuvent conduire à une réintroduction de certains pathogènes disparus (rage par exemple) ou à la circulation très rapide d'un nouvel agent zoonotique. Il convient donc de se préparer à lutter contre ces maladies que les vétérinaires connaissent souvent mieux que les médecins, car ils y ont été plus souvent confrontés. L'avenir est donc résolument à une collaboration entre ces deux professions dans l'optique "Une seule santé" (One health).

Commentaire
Très bon document, très explicite et pédagogique.

Le document indique que parmi les zoonoses, le virus de la variole du singe se transmet par contact cutané. Dans l’émergence du virus de la variole du singe dans des pays occidentaux, dont la France, on a dit que cette situation est atypique du fait de la circulation du virus dans des pays où celui-ci est habituellement absent.

Cela étant, les cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes multipartenaires, sans liens directs avec des personnes de retour de zone endémique.

Dans ces conditions, aux Etats-Unis, des médécins rapportent que la maladie liée au virus de la variole du singe est une maladie sexuellement tansmissible.

En France, le 8 juillet 2022, un communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)» Voir l’article du blog ici.

L'article le plus lu en 2022 par les lecteurs de l'American Society for Microbiology

Et enfin, notre article le plus lu de 2022 explique ce qu’il faut faire si vous avez été exposé au virus de la variole du singe (monkeypox) et/ou si vous développez des symptômes de la maladie. Quand vous faire tester et quand vous faire vacciner. Connectez-vous en 2023 pour de nouvelles ressources en microbiologie à lire !

L'American Society for Microbiology (ASM) est la plus importante association de biologistes au monde.

Le blog vous a proposé de nombreux articles sur le sujet ici.

samedi 24 décembre 2022

Des experts débattent du statut du virus de la variole du singe en tant qu'infection sexuellement transmissible


Notons aussi dans ce contexte que l’OMS avait décidé de changer le nom du virus en mpox en lieu et place de mokeypox,
Lorsque l'épidémie de monkeypox s'est étendue au début de cette année, un langage raciste et stigmatisant en ligne, dans d'autres contextes et dans certaines communautés a été observé et signalé à l'OMS. Lors de plusieurs réunions, publiques et privées, un certain nombre de personnes et de pays ont fait part de leurs préoccupations et ont demandé à l'OMS de proposer une voie à suivre pour changer le nom.
Divers organes consultatifs ont été entendus au cours du processus de consultation, y compris des experts des comités consultatifs médicaux et scientifiques et de classification et statistiques qui étaient constitués de représentants des autorités gouvernementales de 45 pays différents.
Habituellement, le processus de mise à jour de l’International Classification of Diseases (ICD peut prendre plusieurs années, mais dans ce cas, le processus a été accéléré.

«Des experts débattent du statut de mpox en tant qu'infection sexuellement transmissible», source article de Stephanie Soucheray paru le 22 décembre 2022 dans CIDRAP News.

Dans Clinical Infectious Diseases, deux commentaires opposés débattent pour savoir si le mpox doit ou non être considéré comme une infection sexuellement transmissible (IST).

Alors que l'épidémie mondiale de 2022 a été largement définie par la transmission sexuelle chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), la maladie a toujours été définie par contact familial ou contact animal-humain via l'ingestion de viande de brousse.

Trois conditions remplies
Dans le premier article, des médecins du Brigham & Women's Hospital de Boston et de Californie utilisent des facteurs épidémiologiques pour démontrer la causalité. Ils suggèrent que, parce que le virus peut être isolé des fluides sexuels et en raison de l'association temporelle entre l'activité sexuelle et l'infection ultérieure, le mpox devrait être considéré comme une IST.

«L'association entre Mpox et la transmission sexuelle remplit jusqu'à présent trois conditions importantes : une association forte, une cohérence dans le temps et l'emplacement géographique, et la temporalité», écrivent-ils.

Les auteurs ont déclaré que cette définition devrait certainement être adoptée en Europe et en Amérique du Nord, mais la transmission sexuelle n'est pas le mode de transmission dominant en Afrique, donc désigner le virus comme une IST dans cette région peut être inutile.

L'association entre Mpox et transmission sexuelle remplit jusqu'à présent trois conditions importantes : une association forte, une cohérence dans le temps et dans l'emplacement géographique, et la temporalité.

Besoin de contexte historique
Le deuxième commentaire indique que l'étiquetage du mpox comme IST ignore l'impact historique de la maladie en Afrique centrale et occidentale. «La majorité des épidémies historiques ont été localisées avec peu ou pas de transmission sexuelle notée, ce qui diffère considérablement de ce que l'on voit actuellement», écrivent les auteurs.

En étiquetant le virus comme une IST, moins d'attention pourrait être accordée aux cas pédiatriques ou au suivi de la maladie dans d'autres groupes vulnérables qui sont plus fréquemment touchés en Afrique, ajoutent les auteurs, Aniruddha Hazra de l'Université de Chicago Medicine et Joseph N Cherabie de la Washington University School of Medicine à St. Louis.

La majorité des épidémies historiques ont été localisées avec peu ou pas de transmission sexuelle notée, ce qui diffère considérablement de ce que l'on voit actuellement

En septembre, CIDRAP avait publié un commentaire de H. Hunter Handsfield déclarant que le mpox est certainement une IST, car l'activité sexuelle a été impliquée dans 95% des cas aux États-Unis, et les HSH doivent être correctement informés des risques de contracter le virus.

NB : Maurizio de Angelis/Science photo library. Photo du virus de la varilole du singe. Les particles de virus de la variole du singe sont composées d’un génome d’ADN (acide déoxyribonucléique) entouré d’une couche de protéines et d’une enveloppe lipidique.

Mise à jour du 28 décembre 2022

mercredi 21 décembre 2022

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de décembre 2022

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le Seismo de décembre 2022 (12/2022). Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une petite sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

Microbiologie
Des espèces bactériennes du genre Listeria réputées «inoffensives» développent des résistances: Les bactéries d’origine alimentaire Listeria innocua et Listeria welshimeri sont souvent considérées comme inoffensives, par comparaison à la mortelle Listeria monocytogenes. Mais ces deux espèces développent un nombre inattendu de caractéristiques nuisibles qui peuvent rendre les mesures de sécurité alimentaire plus difficiles à maintenir, selon une étude de séquençage du génome entier réalisée en Afrique du Sud. Certaines souches de L. innocua et L. welshimeri analysées possèdent des gènes de virulence et de résistance identiques à ceux de L. monocytogenes. EurekAlert, 3 pages. (05.12.2022). Publication originale: MicrSpectr.

Le risque de maladies d’origine alimentaire dues à des germes du genre Vibrio augmente en Europe: Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), les maladies d’origine alimentaire devraient augmenter en raison des effets du changement climatique. Les bactéries du genre Vibrio, en particulier, constituent une menace pour la sécurité des produits de la pêche provenant de la mer Baltique. Selon le rapport, la prévalence ou apparition de nombreuses maladies d’origine hydrique et alimentaire est affectée par les conditions climatiques ou exacerbée par des événements météorologiques extrêmes, tels que les fortes pluies et les inondations. Les bactéries du genre Vibrio prospèrent dans les eaux chaudes de salinité modérée et leur temps de réplication est parmi les plus rapides comparé à celui des autres bactéries étudiées, ce qui les rend extrêmement réactives aux changements environnementaux. FoodSafetyMag, 1 page. (11.11.2022). Publication originale: EEA.

La hausse des prix de l’énergie peut mettre en danger la sécurité alimentaire: La sécurité des aliments pourrait pâtir des problèmes causés par la hausse des prix de l’énergie, selon plusieurs groupes industriels européens et britanniques. L’Association interprofessionnelle européenne des fruits et légumes frais a prévenu que la fraîcheur, la qualité et la sécurité des produits peuvent être menacées en l’absence d’un stockage à température contrôlée et que la contamination microbiologique serait accrue si la chaîne du froid était rompue. FSN , 2 pages. (12.11.2022).

Risque de transmission du virus de la variole du singe (MPXV) par la manipulation et la consommation d’aliments: Une évaluation qualitative du risque récemment publiée avait pour but d’étudier la probabilité de transmission du virus de la variole du singe (MPXV) par les aliments lors de leur manipulation et de leur consommation. L’évaluation a conclu que seule la viande de brousse était soupçonnée d’être une source de MPXV. MicrRiskAnalysis, 13 pages. (12.2022).

Foyer à E. coli O121 dû à des falafels congelés: Un foyer dans plusieurs Etats à E. coli O121, signalé pour la première fois aux alentours du 7 octobre, est éteint, selon les centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies. Les données épidémiologiques, de laboratoire et de traçabilité ont montré que des falafels congelés vendus dans une chaîne de supermarchés rendaient les gens malades. Au total, 24 personnes infectées par la souche de E. coli O121 de l’épidémie ont été signalées dans 6 États. FSN , 2 pages. (02.12.2022). Publication originale: CDC.

Chimie
Microplastiques dans les viscères de poissons: Une étude récente a estimé l’absorption annuelle de microplastiques par les humains adultes sur la base de la présence de microplastiques trouvés dans le tractus gastro-intestinal de 160 espèces de poissons. Sur la base des classes de taille des poissons estimées pour l’étude, les chercheurs pensent que près de 15 % des microplastiques trouvés dans les viscères des animaux évalués ont le potentiel de traverser la barrière intestinale des poissons et d’atteindre leur musculature. Les muscles contaminés sont ensuite ingérés par l’homme et peuvent, par la suite, gagner des tissus du corps humain. FoodSafetyMag, 1 page. (18.11.2022). Publication originale: Food Control.

De l’arsenic dans des snacks pour enfants: L’enquête d’un radiodiffuseur britannique sur les niveaux d’arsenic inorganique dans le riz a remis en question la sécurité des produits destinés aux enfants, tels que les gâteaux de riz et les céréales pour petit-déjeuner à base de riz, bien que toutes les entreprises impliquées affirment que leurs niveaux sont conformes aux recommandations actuelles. BakeryAndSnacks, 2 pages. (15.11.2022).

Enrobage dans du bioplastique pour lutter contre les aflatoxines: Des chercheurs du service de recherche agricole du ministère américain de l’agriculture (USDA’s ARS) utilisent un enrobage dans du bioplastique pour protéger naturellement les semences contre l’Aspergillus, un type de champignon qui produit de l’aflatoxine. La nouvelle méthode consiste à enrober les graines d’une souche inoffensive et protectrice d’Aspergillus, délivrée par un mélange de bioplastique biodégradable à base d’amidon de maïs et de charbon bio. FoodSafetyMag, 1 page. (05.12.2022). Publication originale: USDA.

Les experts déconseillent de considérer que tous les PFAS soient également toxiques: Un groupe d’experts a déconseillé de considérer que toutes les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) sont aussi toxiques et puissantes les unes que les autres, tout en donnant d’autres avis sur les groupes de PFAS et l’évaluation des risques. En outre, les experts ont estimé qu’une évaluation complète des risques pour la santé humaine d’un mélange représentatif de PFAS n’est pas réalisable actuellement. FoodSafetyMag, 2 pages. (08.11.2022). Publication originale: Regul. Toxicol. Pharmacol.

Nutrition
Un complément alimentaire populaire provoque un risque de cancer et des métastases cérébrales: Alors que des études antérieures avaient établi un lien entre des compléments alimentaires commerciaux comme la nicotinamide riboside (NR), une forme de vitamine B3, et des bienfaits pour la santé cardiovasculaire, métabolique et neurologique, une nouvelle recherche a montré que le NR pouvait en fait augmenter le risque de maladies graves, notamment de cancer. L’équipe internationale de chercheurs a découvert que des niveaux élevés de NR pouvaient non seulement augmenter le risque de développer un cancer du sein triple négatif, mais aussi provoquer des métastases ou une propagation du cancer au cerveau. EurekAlert, 1 page. (11.11.2022). Publication originale: BiosBioel.

L’extrait de thé vert peut nuire au foie: L’utilisation d’extrait de thé vert à forte dose sur le long terme peut offrir une certaine protection contre le cancer, les maladies cardiovasculaires, l’obésité et le diabète de type 2, mais elle peut aussi créer des lésions hépatiques chez une petite minorité de la population. EurekAlert, 1 page. (01.12.2022). Publication originale: JDietSuppl.

Fraude / Tromperie
Présence d’alcool dans des boissons sans alcool: En Suisse, le laboratoire cantonal de Zurich a détecté de l’alcool dans cinq des 25 boissons sans alcool testées. Le but du test était de montrer si les promesses faites sur l’étiquette étaient vraies. FoodAktuell, 1 page. (18.11.2022). Publication originale: KLZH.

Falsification des épices et des huiles: La falsification des épices et des huiles est en augmentation dans de nombreux districts en Inde. Les négociants d’huiles, de graines de cumin, de poudre de piment rouge et d’autres produits frelatés installent leurs entrepôts près des marchés de gros des villes, alors que la production de ces produits a lieu dans des zones résidentielles à forte densité de population ou dans les banlieues. siasat, 1 page. (05.12.2022).

dimanche 18 décembre 2022

Cas d’infection au virus de la variole du singe liés à un salon de tatouage en Espagne

«Un article décrit des cas d’infection au virus de la variole du singe liés à un salon de tatouage», source CIDRAP News.

Le piercing ou le tatouage semble être le véhicule qui a laissé 21 personnes infectées par le virus mpox (nouveau nom politiquement correct virus de la variole du singe, selon l’OMS) après avoir visité le même salon de tatouage à Cadix, Espagne, pendant 2 semaines en juillet, selon un article publié dans le New England Journal of Medicine.

Du 6 juillet au 19 juillet, le salon a servi 58 clients, et 21 d'entre eux (36%) ont été infectés par le virus. Parmi les patients atteints de mpox, 14 (67%) étaient des femmes et 9 (43%) étaient des enfants. L'âge médian des patients était de 26 ans.

Le premier cas a été confirmé par des tests PCR le 19 juillet. Le salon a été fermé le lendemain après que les autorités sanitaires en ont été informées. Une enquête sur l'éclosion a révélé que 15 ou 16 ustensiles liés au perçage ou au tatouage hébergeaient le virus de la variole du singe. La recherche des contacts a révélé un cas secondaire chez la mère d'un patient. Aucun membre du personnel du salon de tatouage n'a contracté la maladie.

Les caractéristiques cliniques étaient des ganglions lymphatiques enflés une médiane de 7 jours après le perçage ou le tatouage. Et vers le 9e jour, les patients ont commencé à ressentir une inflammation de la peau et des éruptions cutanées. Quatorze patients avaient des lésions étendues au tronc, à la tête, aux bras et aux jambes.

Notant qu'une grande partie du mpox dans l'épidémie actuelle s'est propagée par contact sexuel entre hommes, les auteurs concluent que «le virus de la variole du singe peut développer de nouveaux réseaux de transmission, avec des changements épidémiologiques de la maladie».

jeudi 24 novembre 2022

Efficacité des désinfectants pour les mains à base d'alcool proposé par l’OMS contre le virus de la variole du singe

Une équipe allemande a validé l’efficacité des désinfectants pour les mains à base d'alcool proposé par l’OMS contre le virus de la variole du singe, source EID.

En 2009, l'OMS a proposé des lignes directrices sur l'hygiène des mains dans les centres de santé, un document pour mettre en œuvre l'utilisation de 2 désinfectants pour les mains à base d'alcool (formulation I et II) pour la désinfection chirurgicale et hygiénique des mains dans les établissements de santé et pour réduire la transmission des agents pathogènes.

Cependant, les efficacités d'inactivation de ces produits contre le virus de la variole du singe (MPXV) n'ont pas été déterminées. Nous avons évalué les formulations à base d'alcool recommandées par l'OMS contre le MPXV et effectué une analyse d'inactivation comparative avec d'autres virus enveloppés et de référence (ré)émergents, notamment le virus Zika, le virus de la grippe A(H1N1), le virus Ebola, les coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 1 et 2, et le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient.

L'augmentation des cas d’infection par le virus humain de la variole du singe non zoonotique (MPXV) nécessite une réévaluation des stratégies d'inactivation.

Nous démontrons l'inactivation efficace du MPXV par 2 solutions de désinfectant pour les mains à base d'alcool recommandées par l'Organisation mondiale de la santé. Comparé à d'autres virus enveloppés (ré)émergents, MPXV a affiché la plus grande stabilité. Nos résultats confirment le respect rigoureux de l'utilisation de désinfectants à base d'alcool.

L'OMS recommande 2 formulations peu coûteuses de désinfectant pour les mains à base d'alcool pour réduire la transmission d'agents pathogènes. Nous avons constaté que le MPXV était efficacement inactivé par les deux formulations, soutenant leur utilisation dans les systèmes de santé et lors des épidémies de MPXV.

De plus, l'éthanol et le 2-propanol ont inactivé le virus lors d'une exposition de 30 secondes à une concentration > 30% (vol/vol). Une analyse comparative d'inactivation avec différents virus enveloppés ou de référence (ré)émergents a montré que le MPXV avait la stabilité la plus élevée contre les deux formulations de l'OMS par rapport aux autres virus enveloppés. La sensibilité des différents virus aux formulations de l'OMS dépend probablement des propriétés de surface spécifiques au virus de leur enveloppe lipophile. Néanmoins, nos résultats confirment la vaccine modifiée d'Ankara en tant que substitut modèle approprié du MPXV pour évaluer les désinfectants chimiques et les antiseptiques. La formulation II de l'OMS et le 2-propanol étaient légèrement plus efficaces pour inactiver le MPXV que la formulation I de l'OMS et l'éthanol. Cette différence peut probablement s'expliquer par le carbone supplémentaire du 2-propanol, résultant en une lipophilie accrue contre les membranes virales par rapport à l'éthanol. Nos résultats soulignent la nécessité et l'application opportune de désinfectants à base d'alcool comme mesure efficace pour minimiser la transmission virale et maximiser l'inactivation virale pendant l'épidémie de MPVX en cours.

Formulations recommandées par l’OMS
Le désinfectant I recommandé par l'OMS se compose de 80% d'éthanol en volume, de 1,45% de glycérol en volume et de 0,125% de peroxyde d'hydrogène en volume. Le désinfectant II se compose de 75% en volume d'isopropanol, de 1,45% en volume de glycérol et de 0,125% en volume de peroxyde d'hydrogène.

Référence
Meister TL, Tao R, Brüggemann Y, Todt D, Steinmann J, Timm J, et al. Efficient inactivation of monkeypox virus by World Health Organization‒recommended hand rub formulations and alcohols. EmergInfect Dis.

Commentaire
Il est curieux de constater que, pour Santé publique France, le virus de la variole du singe est une maladie transmissible de l’animal à l’homme (zoonose). Cela était le cas, me semble-t-il historiquement, mais cela n’est plus le cas aujourd’hui.

Désinfecter la maison : mythes, règles et meilleures pratiques

«Désinfecter la maison : mythes, règles et meilleures pratiques», source ASM News du 29 juin 2022.
 

Au début de la pandémie de la COVID-19, les magasins ont connu des pénuries dévastatrices de fournitures essentielles, comme du désinfectant pour les mains, des lingettes désinfectantes et des produits de nettoyage. Au fur et à mesure de l'apparition des premiers cas, de nombreuses questions se sont posées quant à la survie du virus SARS-CoV-2 sur les surfaces. Ainsi, de nombreuses personnes ont acheté des dizaines de produits de nettoyage dans l'espoir d'éradiquer le virus des produits d'épicerie, des emballages et des surfaces fréquemment touchées dans la maison. Finalement, les consommateurs ont vidé les étagères qui regorgeaient auparavant de sprays désinfectants et de lingettes antibactériennes. Photo ci-contre Source.

«Des personnes laissaient des colis sur leurs porches pendant des jours; ils essuyaient leurs emballages, désinfectaient tous les produits qu'ils achetaient à l'épicerie», a dit le Dr Jeffrey Van Komen, scientifique principal chez Procter and Gamble. Dans de nombreux cas, il est considéré comme la meilleure pratique de désinfecter les surfaces fréquemment touchées, comme les poignées de porte et les téléphones portables, pour réduire la propagation des maladies au sein d'une communauté. Pourtant, les scientifiques craignent, en particulier avec la récente propagation mondiale du virus de la variole du singe et les discussions sur les futures pandémies, que la surutilisation des produits de nettoyage ne contribue à d'importantes pénuries de la chaîne d'approvisionnement, à l'exposition aux toxines et à la résistance aux antimicrobiens.

Un appel à des pratiques d'hygiène fondées sur des données probantes
Pourquoi le public est-il déterminé à rester au 20ème siècle avec des pratiques dépassées pour une bonne hygiène ? C'est ce que le Dr Elizabeth Scott, codirectrice et fondatrice du Simmons Center for Hygiene and Health in Home and Community, aimerait savoir.

Les conseils modernes sur l'hygiène et le contrôle des infections ont été enregistrés pour la première fois au milieu du XIXe siècle en Europe et aux États-Unis. Décrit comme «l'ère des réformateurs sanitaires», le mouvement de réforme sanitaire et l'industrie du nettoyage et de la désinfection se sont développés à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Selon Scott, «Le milieu du 20ème siècle était une ère de grand optimisme, c'était l'ère des antibiotiques. On avait le sentiment que nous n'avions plus besoin de nous préoccuper des infections, nous pouvions toutes les traiter.»

Au XXe siècle, de nombreuses personnes pratiquaient le «nettoyage en profondeur» (par exemple, la désinfection de toutes les surfaces de la maison, y compris les sols et les murs, et le lavage d’articles, comme les coussins du canapé, qui peuvent être retirés des meubles) à la maison pour éviter les infections. Cette évaluation des risques non fondée sur des preuves a indiqué que le public supposait que les surfaces hébergeaient toujours des germes et des agents pathogènes qui devaient être éliminés. Cependant, Scott a expliqué qu'il ne s'agissait pas d'une approche fondée sur des preuves. «Les pratiques quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles que nous menons à domicile et dans les milieux communautaires nous font nous sentir meilleur, mais elles ne réduisent pas réellement les risques», a-t-elle expliqué.

À l'inverse, l'hygiène ciblée, une technique qui utilise une évaluation des risques fondée sur des preuves, tient compte du danger (par exemple, la probabilité que des agents pathogènes soient présents aux moments clés du contact) et de l'exposition (par exemple, la probabilité de propagation d'agents pathogènes susceptibles de provoquer des infections) et utilise les informations recueillies à partir de ces analyses pour indiquer quand et comment les pratiques d'hygiène doivent être menées. Lorsqu'elle est appliquée à la maison et à l'hôpital, l'hygiène ciblée «prévient la propagation des microbes dangereux de manière ciblée. Elle résout les problèmes de durabilité, évite l'utilisation excessive de produits chimiques et de microbicides, maintient l'exposition aux microbes bénéfiques et reconnaît que [le nettoyage et l'hygiène] sont une responsabilité partagée.

Selon Scott, l'exposition aux agents pathogènes survient très probablement par contact avec quelqu'un qui tousse ou éternue, les salles de bain, les aliments crus, les aliments pour animaux et les animaux domestiques, les surfaces fréquemment touchées (par exemple, les poignées de robinet), la manipulation de vêtements et de linge souillés, le fait de manger avec des mains nues, la manipulation des ordures ménagères et les soins pour un membre de la famille infecté. Les sols et les murs sont considérés comme des surfaces à faible risque d'exposition, tandis que les surfaces fréquemment touchées (par exemple, les télécommandes de télévision, les poignées de porte) dépendent de la surface et de l'agent pour l'exposition. Par exemple, Scott a expliqué : «Il y a un plus grand risque de transmission de norovirus et de virus du rhume par contact avec des surfaces parce que [ces virus] sont très robustes dans l'environnement et ont une faible dose infectieuse.» À l'inverse, des données suggèrent qu'un individu est plus susceptible de contracter la COVID-19 par voie aérienne que par contact de surface. Pour d'autres agents pathogènes, comme le virus du monkeypox, le contact avec la surface présente un risque de transmission plus élevé. En plus des grosses gouttelettes respiratoires, la variole du singe peut être transmise par une peau abimée ou de petites plaies qui ne sont pas toujours visibles. Par conséquent, la désinfection des surfaces fréquemment touchées est essentielle pour réduire la propagation du virus.
Les surfaces fréquemment touchées, comme les poignées de porte et les appareils électroniques, peuvent contribuer à l'exposition aux virus. Source Image adaptée du NCBI.

En avril 2021, un rapport conjoint de l'International Association for Soaps, Detergents and Maintenance Products et de l'International Scientific Forum on Home Hygiene a enquêté dans 23 pays d'Europe pour déterminer le niveau de compréhension entre les pratiques d'hygiène et de nettoyage. L'étude comptait plus de 4 000 participants, dont 87% ont reconnu que le nettoyage et l'hygiène à la maison sont importants. Cependant, plus de 30% des participants ne comprenaient pas la différence entre le nettoyage et l'hygiène. Le nettoyage est spécifique à l'enlèvement des salisures ou des déchets, tandis que l'hygiène englobe la prévention des maladies via plusieurs pratiques, dont le nettoyage. Certains participants ont conclu qu'une surface qui semblait propre était en fait hygiénique, et ce n'est pas le cas. Scott a expliqué que ces données fournissent une référence pour le niveau de compréhension que les individus ont du nettoyage et de l'hygiène en termes de pratiques à domicile et quelle éducation doit être dispensée pour améliorer la santé de la communauté. «Si nous ne savons pas ce que les personnes pensent, nous ne pouvons pas leur donner des informations sur lesquelles ils peuvent agir», a-t-elle déclaré. Pour les agents pathogènes émergents autres que la COVID-19, l'éducation sur les différentes pratiques de désinfection des virus transmissibles par contact avec la peau fera partie intégrante de la réduction de leur propagation.

Conseils pour appliquer des pratiques d'hygiène fondées sur des données probantes
Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) fournit des conseils sur la désinfection des surfaces, y compris les surfaces dures, les articles ménagers et les meubles rembourrés et conseille de limiter l'utilisation de produits qui font également office d'antimicrobiens, car une utilisation excessive de ces produits peut contribuer à la résistance aux antimicrobiens. Vérifier que les antimicrobiens utilisés à la maison sont des produits vrais et non des produits contrefaits est un bon point de départ. Portez une attention particulière aux types de surfaces sur lesquelles le désinfectant peut être utilisé, à la durée pendant laquelle le désinfectant doit rester humide sur la surface et si les instructions du produit recommandent d'enlever les salissures ou les déchets de la surface avant d'utiliser le désinfectant.

Planification des infections émergentes
Alors que le paysage des maladies continue d'évoluer, l'Emerging Viral Pathogen Guidance and Status for Antimicrobial Pesticides de l'EPA permet aux entreprises de pré-enregistrer volontairement leurs produits en vue de la préparation d'un agent pathogène émergent. Les entreprises peuvent présenter des données d'efficacité, et l'EPA peut accorder à l'entreprise la possibilité de faire des allégations en dehors de l’étiquetage du produit.

Il existe actuellement 3 politiques actives sur les agents pathogènes viraux émergents :
1. La liste N catalogue les désinfectants pour la COVID-19, y compris ses variants, et répertorie les produits contenant des ingrédients actifs tels que l'ammonium quaternaire, le peroxyde d'hydrogène et l'acide hypochloreux.
2. La liste O se concentre sur les agents pathogènes pertinents pour les soins vétérinaires, y compris le virus de la maladie hémorragique du lapin, et répertorie les produits contenant des ingrédients actifs tels que l'hypochlorite de sodium, le thymol et le dichloroisocyanurate de sodium.
3. La liste Q comprend des désinfectants pour les agents pathogènes viraux émergents, comme le monkeypox, avec des ingrédients actifs tels que le dioxyde de chlore, l'alcool isopropylique et le chlorure de sodium. Les lingettes, produits prêts à l'emploi et diluables figurent sur ces listes.

Le monkeypox est classé comme un virus de «niveau 1» (virus enveloppé) par l'EPA, et comme il peut se propager par transmission des germes, les produits classés dans la liste Q sont recommandés pour traiter les surfaces de la maison qui peuvent avoir été contaminées par le virus. Le CDC recommande de laver tous les tissus ou draps, comme les serviettes ou les taies d'oreiller, avant de nettoyer une zone ou une pièce particulière qui a été exposée au virus. De plus, lorsque vous partagez des espaces avec une personne infectée par le monkeypox, le CDC recommande de désinfecter tous les articles ménagers et les surfaces fréquemment touchées.

Avec la propagation mondiale du monkeypox, Van Komen a expliqué que les inquiétudes concernant la propagation du virus sont associées à la crainte que les produits de nettoyage soient aussi difficiles à trouver qu'ils l'étaient au début de la pandémie de la COVID-19, et qu'en réponse, la contrefaçon les produits seront commercialisés sur internet. Les produits sous-enregistrés et la dernière prolifération de pesticides non enregistrés sur le marché du commerce électronique, en particulier pendant cette période sans précédent, posent un risque sanitaire important et immédiat pour les consommateurs, les enfants et les animaux domestiques.» Van Komen a souligné l'importance pour les consommateurs et les décideurs politiques de prendre note des pénuries de la chaîne d'approvisionnement et des problèmes de contrôle des poisons qui se sont intensifiés au début de 2020 afin d'être conscients de l'impact des futures pandémies sur la disponibilité des produits de nettoyage et de façonner les meilleures pratiques de santé publique.

L’étude de cet article a été présentée à ASM Microbe, la réunion annuelle de l'American Society for Microbiology, qui s'est tenue du 9 au 13 juin 2022 à Washington, D.C.

mercredi 19 octobre 2022

Variole du singe : De nouvelles preuves en faveur d'une infection sexuellement transmissible. Qu'en pense Santé publique France ?

Légende de l'image. La coloration par i
mmunofluorescence démontre que le virus de la variole du singe (vert) peut être détecté dans la lumière épididymaire (rouge), site de maturation et de stockage des spermatozoïdes, d'un macaque crabier atteint d'une infection aiguë par le virus de la variole du singe. Les noyaux étaient contre-colorés en bleu. (Crédit image : Dr Xiankun (Kevin) Zeng, USAMRIID).

Peut-on mettre un mot sur certaines maladies, en l’occurrence les cas de variole du singe ?

Pour Santé publique France, il s’agit de cas d’une zoonose ou maladie transmissible de l’animal à l’homme. Bien entendu, cette maladie peut être qualifiée de zoonose, mais vu le nombre de cas dans le monde, il est plus exact, me semble-t-il, de la qualifier d’infection sexuellement transmissible. Mais est-ce politiquement correct ? Santé publique France n’a sans doute pas voulu s’attirer les foudres de quelques lobbies ...

Dans un précédent article, le blog vous avait informé, «Variole du singe, infection sexuellement transmissible ou non ?» réalisé à partir d’un communiqué de l’Académie de médecine de France, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame.

Voici donc un nouvel élément, «Une étude chez les primates montre que la présence du virus de la variole du singe dans les testicules», source article de Stephanie Soucheray paru le 19 octobre dans CIDRAP News.

Pour la première fois, des chercheurs ont dit avoir détecté le virus de la variole du singe dans des testicules de primates non humains pendant la phase aiguë de l'infection, selon une étude publiée dans Nature Microbiology. Bien que l'étude ait impliqué des macaques, elle fournit plus de preuves que le virus de la variole du singe pourrait être transmis sexuellement chez l'homme.

L'étude a été menée par des scientifiques de l'US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID).

Virus retrouvé dans les structures de production du sperme
«Nous avons détecté le virus du monkeypox dans les cellules interstitielles et les tubules séminifères des testicules, ainsi que dans la lumière épididymaire, qui sont les sites de production et de maturation des spermatozoïdes», a dit l'auteur principal Xiankun (Kevin) Zeng de l'USAMRIID dans un communiqué de presse.

Le virus a été retrouvé dans les testicules de deux animaux qui ont survécu à un challenge au virus d ela variole du singe pendant la phase aiguë, et le virus a été détecté dans les testicules jusqu'à 37 jours après l'infection, bien plus longtemps que ce qui était détectable à partir d'autres organes et lésions cutanées.

«Il semble donc plausible que la transmission humaine chez les patients masculins convalescents puisse se produire via le sperme», a déclaré Zeng. Le sperme des singes n'a pas été testé, car les chercheurs utilisaient des échantillons de tissus archivés.

Actuellement, la transmission humaine est comprise comme se produisant par contact direct avec des lésions cutanées, des fluides corporels et des sécrétions respiratoires. Certaines petites études menées cette année ont cependant montré la détection de l'ADN viral du monkeypox dans le sperme de patients.

«Comme le virus de la variole du singe peut être transmis par contact direct avec des fluides corporels, la compréhension de la biologie de l'infection par le virus de la variole du singe des testicules pendant les phases aiguës et de convalescence de la maladie, et l'excrétion dans le sperme, a des implications importantes pour la santé publique», ont conclu les auteurs.

dimanche 11 septembre 2022

Variole du singe, infection sexuellement transmissible ou non ?

Publié le 8 juillet 2022, ce communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame ...

Depuis le 7 mai 2022, une épidémie de cas humains de variole du singe est constatée en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Le 6 juillet 2022, 7146 cas ont été recensés dans 53 pays, dont 577 en France. Cette épidémie révèle des changements majeurs dans l’épidémiologie de cette zoonose tropicale :
– pas de voyage récent en Afrique, à l’exception du premier cas au Royaume-Uni, qui revenait du Nigéria ;
– pas d’origine zoonotique identifiée, mais une transmission interhumaine certaine ou probable ;
– forte prédominance masculine, en majorité des Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes (HSH) et ayant des partenaires multiples ;
– prévalence très élevée des localisations génitales et anales de l’éruption vésiculeuse (78% pour 498 cas confirmés en France, situation au 30 juin 2022).

Dans son point au 8 septembre, Santé publique France indique que «La très grande majorité des cas confirmés adultes recensés à ce jour sont de sexe masculin et 73 cas (1,9%) sont de sexe féminin.»

Pour autant, Santé publique France, temple de la bien pensance, s’il en est, n’emploie pas la terminologie d’infection sexuellement transmissible (IST) pour parler de la variole du singe.

Alors que l’Académie nationale de médecine recommande de mettre en œuvre toutes les mesures disponibles permettant de contrôler sa diffusion, notamment de définir sans les stigmatiser les populations à risque.

Unn commentaire récent sur le site de CIDRAP News indique, «No question monkeypox is an STI» (Il ne fait aucun doute, la variole du singe est une infection sexuellement transmissible ou IST), voici quelques extraits.

La question de savoir si la variole du singe (MPX) doit ou non être étiqueté comme une infection sexuellement transmissible (IST) n'est pas vraiment un débat parmi les experts en IST.

Jusqu'à présent, plus de 95% des cas aux États-Unis ont été contractés lors de contacts sexuels entre hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ne pas appeler cela une IST équivaut presque à dire que la syphilis n'est pas une IST, car les exceptions à la transmission sexuelle sont courantes dans certains contextes.

De manière pragmatique, les HSH doivent être informés que certaines pratiques sexuelles et certains modes de vie les exposent à un risque très élevé de MPX. Ainsi que son contraire : que les expositions sexuelles modifiées peuvent être presque 100 % protectrices.

Le Centers for Disease Control and Prevention a publié le 9 septembre un rapport documentant une association intime entre le MPX et d'autres IST chez les HSH aux États-Unis. Le CDC conseille depuis longtemps de dépister les patients qui ont des IST nouvellement diagnostiquées pour d'autres IST, et il recommande le dépistage des IST à toutes les personnes évaluées pour le MPX, reconnaissant implicitement le MPX comme une IST.

Les cas récemment signalés de MPX chez des personnes autres que les HSH sont similaires à l'évolution de la transmission du VIH au cours des premières années du VIH/SIDA dans les pays industrialisés. Mais la transmission sexuelle dominante du VIH chez les HSH, et sa caractérisation comme une IST chez eux, reste valable.

NB : La photo provient du NIAID