mercredi 16 octobre 2019

Royaume-Uni: Une ONG met en garde sur le nombre élevé d'inspections non réalisées chaque année. Quid en France ?


« Un groupe met en garde sur le nombre élevé d'inspections non réalisées chaque année », source article de Joe Whitworth paru le 16 octobre 2019 dans Food safety News.

Selon une ONG, des dizaines de milliers de contrôles en hygiène alimentaire n’ont pas été effectués en 2017 et 2018 au Royaume-Uni.

Unchecked.uk a constaté que seulement 11% des communes avaient réussi à effectuer toutes les vérifications prévues, tandis que huit autorités locales avaient raté plus de 1 000 inspections d'entreprises de produits alimentaires locales.

Une demande d'accès à l'information (on ne sait pas e que c’est en France, sauf commission d’enquête -aa) obtenue par le groupe Unchecked.uk a révélé que plus de 50 000 inspections en hygiène alimentaire dans des établissement habituellement notés étaient en retard en 2017-2018. Le groupe a déclaré que de graves problèmes d'hygiène pourraient être oubliés car les autorités locales ne disposent pas de ressources insuffisantes..

Selon les données de la Food Standards Agency (FSA), le pourcentage d'interventions planifiées en matière d'hygiène alimentaire réalisées était de 85,1% en 2017-2018. Les interventions en matière d'hygiène alimentaire signalées en Angleterre, en Irlande du Nord et au Pays de Galles ont été de 350 348 en 2017-18. La FSA a suggéré que les autorités locales avaient tendance à cibler les établissements à haut risque pour des interventions en matière d'hygiène alimentaire plutôt que de procéder à des contrôles planifiés sur des sites à faible risque.

Normes sur les sites à haut risque
Sur la base des chiffres de 2018/2019, alors que le taux de conformité en matière de sécurité des aliments est de 90% dans tous les établissements, 80% des établissements les plus à risque notés avec la lettre A et 36% de ceux notés B en Angleterre, en Irlande du Nord et au Pays de Galles échouent à respecter les normes d'hygiène alimentaire telles que la propreté, la manipulation correcte des aliments et le contrôle de la température.

Cet échec équivaut aux entreprises qui ont atteint un indice d’hygiène de 2 ou moins dans le cadre du système de notation des établissements en hygiène alimentaire (ou Food Hygiene Rating Scheme) de la FSA.

Tous les établissements alimentaires du Royaume-Uni sont classés de A à E en fonction du danger qu’ils représentent pour le public, A étant la note la plus basse. Les entreprises notées A ou B incluent des sites ayant des antécédents d'hygiène médiocre, des installations plus grandes qui traitent de la viande ou du poisson crus, celles où la contamination des aliments est plus susceptible de se produire et les entreprises servant des enfants ou des personnes âgées. Les entreprises ayant une note de risque de A ou B représentent moins de 5% des sites en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Les inspections sur les sites notés A doivent être effectuées tous les six mois.

Emma Rose, chef de projet chez Unchecked.uk, a déclaré, «  La plupart des entreprises du secteur alimentaire respectent les normes d'hygiène de base, mais que la conformité des établissements à haut risque est médiocre et le nombre de contrôles alimentaires en retard soulève la question de savoir si le système britannique de sécurité des aliments est prêt. pour les défis à venir. »

« Les équipes chargées de faire respecter la loi par les autorités locales ne disposent tout simplement pas des outils nécessaires pour faire leur travail, ce qui compromet leurs efforts pour assurer la sécurité des personnes », a-t-elle déclaré.

Un porte-parole de la FSA a déclaré à Food Safety News que l'agence ne reconnaissait pas les résultats comme étant une image de la réglementation sur les aliments.

« En fait, plus de 95% des entreprises inspectées en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord sont globalement conformes ou meilleures. Les autorités locales inspectent plus fréquemment les entreprises à haut risque et prennent les mesures nécessaires pour protéger la santé publique. Plus de 99% de ces entreprises (catégories A et B) ont été inspectées à temps en 2018-19. »

Pression financière sur les conseils
De mauvaises pratiques d'hygiène peuvent augmenter l'émergence et la propagation de bactéries pouvant causer des maladies d'origine alimentaire et des intoxications alimentaires à Campylobacter, Salmonella et E. coli O157.

Steve Nash, conseiller auprès des consommateurs pour E. coli O157, a déclaré que, bien que le personnel des autorités locales et les autres inspecteurs du gouvernement travaillent d'arrache-pied, ils ne bénéficient pas d'un soutien suffisant.

« La Food Standards Agency doit désormais examiner de près ses faiblesses et y remédier », a-t-il déclaré.

« Ce dont nous avons besoin, ce sont des inspecteurs des denrées alimentaires des autorités locales plus véritablement indépendants sur le terrain, et non des entreprises d’accréditation de l’industrie alimentaire marquant les entreprises alimentaires avec leurs propres logos - c’est pourtant ce que l’agence planifie pour les futures inspections britanniques des produits alimentaires. »

Le conseiller Simon Blackburn, président du conseil de l’Association des collectivités locales pour des communautés plus sûres et plus fortes, a déclaré que les conseils travaillent dur sur l’hygiène et les normes alimentaires.
En France aussi, on n'a plus les moyens de sa politique de sécurité des aliments, n'est-ce pas M. Le Maire, ministre de l'économie ?
« Bien qu'il incombe en dernier lieu aux fabricants, aux fournisseurs et aux distributeurs de produits alimentaires de s'assurer que leurs produits sont conformes aux lois sur la sécurité des aliments et sont ce qu'ils prétendent être, les conseils travaillent extrêmement dur pour maintenir et améliorer l'hygiène et les normes alimentaires », a-t’il dit.

« Des pressions importantes sur le financement affectent tous les services des conseils - y compris les budgets des services de réglementation locaux et la réduction des effectifs d’environ 50% depuis 2010 - et rendent sans aucun doute extrêmement difficile pour certains conseils de maintenir les niveaux précédents de travail sur les aliments, étant donné les demandes concurrentes d’autres domaines. comme les services sociaux, les services à l’enfance et et aux sans-abris. »

Un rapport du National Audit Office rapportait plus tôt cette année que les dépenses des autorités locales en matière d'hygiène alimentaire avaient chuté de 19% entre 2012-13 et 2017-18 et que certaines autorités locales ne s'acquittaient pas de leurs obligations légales de veiller à ce que les entreprises du secteur alimentaire se conforment à la loi.

« Comme le National Audit Office l'a déclaré plus tôt cette année, il est urgent que le gouvernement élabore un modèle de financement durable pour la réglementation des produits alimentaires et pour d'autres domaines essentiels de la réglementation. Cela doit être assuré par les entreprises qui supportent les coûts de la réglementation ou par un financement adéquat des conseils », a déclaré M. Blackburn.

Pour les intellos de la modélisation du risque: le tranchage de produits de charcuterie


« Pour les intellos de la modélisation du risque: le tranchage de produits de charcuterie », source Doug Powell du barfblog.

Observation amusante: La plupart des gens pensent qu'il est plus prudent d'acheter de la charcuterie ou des viandes froides réfrigérées au comptoir d’un magasin deli (abréviation de delicatessen) que des produits préemballés, probablement plus sûrs car ils contiennent des antimicrobiens (aux États-Unis) et n'entrent pas en contact avec tous cette ‘merde’ présente au comptoir d’un deli ...

A suivre: Quelle est la différence entre un nettoyage correct et un nettoyage en profondeur? Fallait-il un modèle prédictif pour conclure cela, vous le saurez peut-être en lisant ce résumé ...

Résumé
Les viandes de charcuterie prêtes à consommer tranchées au détail devraient causer chaque année 83% des cas de listériose associés à la viande de charcuterie. Alors que Listeria monocytogenes est couramment retrouvé dans des charcuteries, la prévalence environnementale varie selon les magasins (0-40%).

Une procédure opératoire standard de sanitation (SSOP pour sanitation standard operating procedure) en profondeur exécutée par un service de nettoyage tiers a immédiatement réduit la prévalence de L. monocytogenes dans les produits de charcuterie, mais les réductions n'ont pas été maintenues dans le temps. Le but de cette étude était d'évaluer l'efficacité d'un modèle de risque prédictif de L. monocytogenes et d'un SSOP (nettoyage en profondeur) ultérieur en profondeur, menés par les employés du magasin et le management, complétés par une formation et des améliorations des installations visant toutes à réduire la prévalence de L. monocytogenes dans magasins avec une prévalence élevée connue de L. monocytogenes et des signes de persistance.

Cinquante delis parmi six États ont été sélectionnés à l'aide d'un modèle de régression logistique prédictive qui estime la probabilité d'une prévalence élevée de L. monocytogenes dans un deli. Le modèle a identifié 13 magasins avec une prévalence potentiellement élevée de L. monocytogenes; sept magasins ont été confirmés et inscrits dans des études complémentaires. Les employés du magasin réalisent un nettoyage en profondeur; des interventions supplémentaires (par exemple, amélioration des installations, formation) ont été intégrées aux magasins. Des échantillons environnementaux (n = 20) ont été prélevés immédiatement avant et après, et pendant six mois après nettoyage en profondeur. Le nettoyage en profondeur a immédiatement réduit la prévalence de L. monocytogenes dans six des sept magasins testés.

Un total de 21/138 (15,2%) échantillons avant et 8/139 (5,8%) échantillons après nettoyage en profondeur étaient positifs pour L. monocytogenes, avec une diminution marginale de 16,0% sur les surfaces non en contact avec les aliments (SNCA) immédiatement après un nettoyage en profondeur (p = 0,0309, αadj = 0,0125) et une marge de 10,8% sur les SNCA pendant le suivi (p = 0,0337, αadj = 0,0125).

Les employés effectuant un nettoyage en profondeur avec des programmes de formation, d’éducation et de maintenance peuvent réduire la prévalence environnementale de L. monocytogenes dans les deli, un élément essentiel de la prévention de la contamination croisée ultérieure des produits de charcuterie prêts à consommer.

Référence
Predictive risk models combined with employee- and management-implemented SSOPs identified and reduced Listeria monocytogenes prevalence in retail delis
Sophie Tongyu Wu, Susan R.Hammons, Jingjin Wang, Clara Assisi, Brittany DiPietro, Haley F.Oliver.

mardi 15 octobre 2019

Avez-vous déjà pensé à la quantité de nourriture qui n'arrive jamais dans nos assiettes ?

Près de 14% des aliments disparaissent entre la ferme et les rayons du supermarché, selon la FAO. Source ATS/AGIR.

L'agence mondiale pour l'alimentation des Nations Unies préconise des mesures pour enrayer ce phénomène, dans un rapport publié lundi.

Diviser par deux le volume mondial de déchets alimentaires par habitant d'ici à 2030, réduire les pertes alimentaires tout au long des chaînes de production, font partie des objectifs du programme de développement durable de l'ONU, comme le rappelle le nouveau directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

Ce rapport a été publié à l'avant-veille de la journée mondiale de l'Alimentation.

Ce sont exactement 13,8% de la valeur ajoutée de la production alimentaire mondiale qui sont perdus entre la récolte et la vente au détail, selon les chiffres communiqués par la FAO. « Nous avons fait une estimation de la valeur. (...) Cela signifie qu'il y a des produits agricoles pour 400 milliards de dollars qui n'arrivent pas au stade de la consommation », déclare à l'AFP Carola Fabi, statisticienne principale au siège de la FAO à Rome.

Le pourcentage varie grandement d'une région du monde à l'autre, et d'une famille de produits alimentaires à une autre. Il va ainsi de 5,8% en Australie-Nouvelle-Zélande à 20,7% en Asie centrale-Asie du Sud. Du côté des productions, fruits et légumes, des denrées fragiles, sont touchés à 22%, contre 9% pour les céréales et légumes secs, moins périssables.

« On a pu constater que ces pertes sont plus importantes au niveau des producteurs, là où ont lieu la récolte et l'abattage », explique Carola Fabi. « Par exemple, il y a un énorme problème au niveau du stockage sur les fermes », poursuit-elle.

Et d'évoquer les pays subsahariens, où les excédents stockés sur la ferme, avec des méthodes traditionnelles, dans des silos en bois soumis aux intempéries, sont exposés aux micro-organismes, aux insectes, aux rongeurs, « des conditions qui font qu'il y a d'énormes pertes au niveau du stockage ».

Des procédés de très basse technologie, comme le remplacement de ces silos de bois par des tonneaux métalliques, ou des sacs traités avec des insecticides « réduisent les pertes de manière très, très sensible », souligne Carola Fabi. « Parfois, les agriculteurs n'ont pas les moyens d'accéder à ces techniques. C'est là où il faut une intervention publique d'aide à l'investissement », ajoute-t-elle.

Beaucoup de pertes ont lieu aussi durant le transport, du producteur au marché de gros et du marché de gros au marché de détail, principalement pour les denrées très périssables (fruits et légumes), précise le rapport.

On pourra aussi avoir accès à un podcast en Français.

A propos du riz en plastique


Le journal Libération du 24 mai répondait à la question « Qu'est ce que c'est que cette histoire de riz en plastique qu'on croise régulièrement sur le Web (lien signalé sur Facebook) ».

Le 30 mai 2019, le journal vespéral rapportait Les « aliments en plastique chinois », une rumeur tenace. De nombreuses vidéos laissent à penser que la Chine produit de la nourriture en plastique. Il n’en est rien.

Voici donc ce qu'il en est avec « Le riz dit en plastique aurait pu être la vraie affaire, mais en fait c'est du riz stocké depuis une décennie »,source article de Joe Whitworth paru le 15 octobre 2019 dans Food Safety News.

Les articles sur le « riz en plastique » sont probablement incorrects, selon un expert en fraude alimentaire, affirmant qu'il pourrait s'agir en fait de riz mal stocké depuis une dizaine d'années.

Chris Elliott, professeur en sécurité des aliments et fondateur de l’Institute for Global Food Security à l’Université Queen’s de Belfast, a déclaré qu’il enquêtait sur la fraude en matière de riz depuis plusieurs années.

« Tout cela a commencé avec beaucoup d’articles venant de différentes parties du monde sur ce qu'on appelait du riz en plastique. Les gens prétendaient qu'on leur vendait du riz en plastique. En étant quelqu’un qui étudie la fraude alimentaire, cela m'intéressait beaucoup », a-t-il confié à Food Safety News, alors qu'il se trouvait à Edimbourg, pour rencontrer le responsable de la Scottish Food Crime and Incidents Unit (SFCIU).

« La première chose, lorsque nous avons examiné les données économiques, actuellement le plastique coûte plus cher que le riz, et donc, vous savez qu'il n'est pas en plastique. Vous pensez alors pourquoi les gens pensent-ils qu’ils mangent du riz en plastique? Nous avons mis beaucoup de temps à découvrir ce qui se passait et nous avons passé beaucoup de temps en Asie du Sud-Est à poser de nombreuses questions. »

« Le riz en plastique n'est pas fabriqué à partir de plastique, c'est du riz qui a été stocké pendant une période allant jusqu'à 10 ans et qui n'a pas été stocké de manière particulièrement satisfaisante. Le riz était gravement contaminé par des moisissures et au lieu de cette belle couleur blanche, il était devenu une couleur verte désagréable. Les fraudeurs avaient alors fait sortir ce riz des magasins et l'ont blanchi pour qu’il retrouve sa couleur blanche. »

« Le seul problème était que lorsque vous blanchissez du riz, il perd sa belle surface brillante. Pour la récupérer, il doit être aspergé de cire de paraffine. Avec ce revêtement de paraffine, il ne cuit pas correctement, d’où son nom «riz en plastique ». »

Analyse sur smartphone
L’université essaie de mettre au point des tests analytiques rapides depuis deux ans pour que les gens puissent détecter la différence entre le riz authentique et le produit mal traité en termes de produits chimiques.

« La science et la technologie peuvent détecter et dissuader la fraude alimentaire », a expliqué M. Elliott.

« En ce qui concerne mon propre travail à la Queen’s University, nous examinons comment nous pouvons utiliser ce que nous avons tous en poche pour détecter la fraude alimentaire. Donc, faire beaucoup d'analyses basées sur un smartphone. En utilisant les empreintes digitales des aliments, nous pouvons construire ces modèles mathématiques de ce à quoi l’empreinte digitale des aliments devrait ressembler. Il y a six semaines à peine, je me trouvais sur un marché ghanéen à la recherche de fraude concernant le riz à l'aide de mon smartphone. »

Elliott a dit que l'Europe dispose d'un bon réseau de sécurité des aliments afin que les gens n'essaient pas de vendre des produits de très basse qualité dans la région, car les systèmes les captureraient. 

« Au Royaume-Uni et dans l’ensemble de l’Europe, nous n’avons pas besoin des consommateurs pour vérifier si nos aliments ont été produits frauduleusement. Nous avons une excellente infrastructure composée d’agences gouvernementales et une industrie alimentaire fantastique qui font tout cela pour nous », a-t-il dit.

« Ce que nous voulons faire, c'est donner ces outils à des personnes de l'industrie alimentaire, à des inspecteurs du gouvernement et à des agents de la santé environnementale, pour qu'ils vérifient pour nous. Dans les pays en voie de développement, la situation est très différente, car cette infrastructure n’existe pas dans ces pays. Nous voulons que les consommateurs disposent de ces outils pour prendre des décisions éclairées. »

«Le riz en plastique est vendu à des régions du monde qui n’ont pas ces contrôles et ces mesures. Ce n’est pas seulement en Asie du Sud-Est; en Afrique subsaharienne, cela se produit régulièrement là où il n'y a pas que du riz, mais ce qui est généralement vendu est les/ pire du pire. Tout ce qui ne peut pas aller en Europe à cause des normes de sécurité des aliments finira par être jeté en Afrique sub-saharienne. Cela est vendu dans des pays où ils ne disposent pas des mesures nécessaires pour vérifier et tester ces produits. »

Elliott a dirigé l'examen indépendant du système alimentaire britannique à la suite du scandale de la viande de cheval en 2013 et est co-coordinateur de EU-China-Safe, un projet européen Horizon 2020 qui se poursuivra jusqu'en août 2021. Seize participants de l'UE et 17 de la Chine ont pour objectif améliorer la sécurité des aliments et lutter contre la fraude.

Prévisions et problèmes causés par le Brexit
Il faut beaucoup de travail pour essayer de prédire quel pourrait être le prochain problème.

« Nous développons l’analyse prédictive, collectant de nombreuses informations provenant de différentes régions du monde », a déclaré Elliott.

« Réfléchissez à ce qui se passe avec notre climat et dans les échanges commerciaux de denrées alimentaires dans le monde entier pour tenter de prévoir les problèmes, les pénuries et la demande plus importante que la disponibilité des produits alimentaires. Ce n'est pas seulement pour guider nos recherches, mais nous informons l'industrie et les agences gouvernementales de ce que nous pensons que leur programme de surveillance devrait être dans pas plus de six mois ou un an plus tard. »

En ce qui concerne le Brexit, Elliott a dit qu'il ne s'agissait pas de savoir si cela causerait des problèmes, mais de déterminer leur importance.

« Dès que vous commencez à modifier les règles et les réglementations, cela donne une opportunité énorme aux personnes qui trichent et cela se produit dans le monde entier. Il y aura potentiellement une quantité énorme de fraude autour des tarifs car ils vont changer. Je pense que le potentiel de contrebande de la République d'Irlande vers l'Irlande du Nord et le reste de la Grande-Bretagne se produira également », a-t-il dit.

« L’autre grand facteur, ce qui me préoccupe encore plus, est que le Royaume-Uni sera coupé des réseaux européens établis qui partagent des informations et des renseignements. Les fraudeurs ne sont pas idiots, ils connaîtront le décalage entre le Royaume-Uni et l’Europe et maximiseront cette opportunité. »

« Il y aura également des difficultés sur le plan des relations informelles. Je sais que les organismes de réglementation du pays peuvent prendre le téléphone et parler à leurs homologues allemands ou français, mais est-ce que ce sera la même chose à l'avenir, j'en doute fort. Je ne pense pas que l'idée de quitter l'Europe soit sans heurts. Je pense qu'il faudra des années pour rétablir certaines de ces relations que nous avions naguère. »

Charcuterie allemande contaminée par Listeria et communication en retard de nos autorités sanitaires, as usual?


Le blog signale régulièrement des retards et des manques de transparence de nos autorités sanitaires quant il s’agit de rappels de produitt alimentaires.

Pas plus tard que le 2 octobre, je signalais dans « Il paraît que le réseau d’alerte rapide de l’UE (RASFF) est rapide, il paraît … », les retards de la part de la DGCCRF dans la publication des avis de rappel.

Le 10 octobre 2019, un avis de rappel émis par la DGCCRF concernant une boisson Chupa Chups fraise.
J'avais indiqué presque'un mois à l'avance dans cet article le rappel de Chupa chups drink strawberry de la marque Chupa Chups, contenant l’allergène lait non mentionné sur l’emballage. Ce produit a été distribué en France comme le rapporte cette notification de la Belgique au RASFF de l’UE le 17 septembre

Je souhaite bien du plaisir à Food Watch qui rapporte, selon LCI
« Un manque de « transparence » de la part des autorités françaises au sujet de l'importation de saucisses allemandes, produite par la société Wilke ? »
L’affaire concerne « Des saucisses allemandes contaminées à la listeria ont été importées en France, alerte Foodwatch »
C'est ce que dénonce l'ONG Food Watch, qui réclame mardi 15 octobre une communication publique de la part des autorités sanitaires françaises.
Si l'affaire a été portée à la connaissance du public par Foodwatch, c'est que ces produits ont été importés et commercialisés dans « au moins deux départements français : l'Ille-et-Vilaine et la Moselle ». Si « des rappels ont été opérés localement avec des affichettes », avec le concours de Santé publique France et la Direction des alertes sanitaires du ministère de l'Agriculture, l'ONG juge « insuffisante » cette réaction. Elle réclame ainsi que la Direction générale de l'alimentation (DGAL), publie l'intégralité « des produits importés et commercialisés », ainsi que les points de vente concernés.
De son côté, le ministère de l'Agriculture, contacté par l'AFP, a souligné qu'il n'y avait « pas de cas humains en France ». Et a assuré que « tous les produits issus de l'entreprise allemande Wilke ont été signalés via le RASFF (réseau d'alerte européen) par les autorités compétentes allemandes selon les procédures habituelles ». Une alerte « relayée par la DGAL [...] pour une action de retrait ciblée. Les produits sont pour l'heure tracés et donc retirés dans les meilleurs délais », a poursuivi le ministère. 
Ce scandale alimentaire, conclut l'AFP, concerne potentiellement près d'une trentaine de pays en Europe et dans le monde, où Wilke exportait et commercialisait ces produits.

Le blog a parlé de cet affaire le 4 octobre 2019 sans que cela ne déclenche de buzz. En effet, suite à un article, « Allemagne : Une usine de viande liée à une épidémie à Listeria arrête sa production ».

J’indiquais « Aura-t’on des nouvelles en France ? » dans la mesure où une notification d’alerte au RASFF de l’UE a été faite le 3 octobre 2019 par l’Allemagne et que la France est sur la liste des pays où les produits allemands ont été distribués.

Un autre article du blog signalait que c’est via le RASFF que la France a demandé des informations le 4 octobre 2019 sur le résultat des investigations et des mesures prises. On n'en saura pas plus, ce doit être classé 'secret défense' ... mais n’a pas comme à son habitude communiquer sur le sujet … contrairement à deux pays voisins, le Luxembourg et la Belgique …

Au Luxembourg, il y a eu, un communiqué du 7 octobre 2019, « Deux épisodes de cas de maladie alimentaire groupés, causés par Listeria monocytogenes en Allemagne et aux Pays-Bas. Mesures prises par les autorités de sécurité alimentaire luxembourgeoises » qui a été suivi le 11 octobre par une mise à jour concernant les « Résultats des analyses des échantillons officiels pris par les services de contrôle au Luxembourg ».

Il faut dire, que pour compliquer les choses, aux Pays-Bas, il y a aussi des cas groupés de Listériose liés à du « Rosbif cuit » (100 g) de la marque Délifin provenant d’une entreprise néerlandaise, Offerman, où une contamination à Listeria a été rapportée.

Signalons dans ce contexte que l’AFSCA de Belgique a publié le 9 octobre 2019 un rappel de charcuterie de volaille d’Allemagne avec le fameux code « DE EV 203 EG », qui identifie le fabricant quelle que soit la marque. Et a diffusé la liste des points de vente. Autant d’aspects que le communiqué du ministère de l’agriculture ne rapporte pas ...

En effet, tous les produits fabriqués par l’entreprise allemande Wilke précitée ont été rappelés. Les autorités allemandes mettent à jour un document long de 13 pages sur les produits concernés. Ils sont reconnaissables à la marque d'identification ovale « DE EV 203 EG », qui identifie le fabricant quelle que soit la marque.

Ce que l’on reproche à nos autorités sanitaires, et Food Watch a raison, c’est l’absence d’information et de transparence, mais ce n’est pas une nouveauté, loin s’en faut !

Enfin, vient d'être publié un communiqué du 15 octobre 2019 du ministère de l’agriculture, sous pression semble-t’il, « Listéria : le point sur les saucisses importées d'Allemagne en France » :
Le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a été alerté le 2 octobre 2019 sur l'importation en France de saucisses contaminées par la Listéria. Ces produits sont tracés et retirés de la vente. Aucun cas humain n'est à déplorer en France.

Sauf erreur de ma part, je maintiens que la date initiale de la notification est le 3 octobre, voir ce lien.
Les produits contaminés, issus de l'entreprise allemande Wilke, ont été signalés via le RASFF (réseau d'alerte européen) par les autorités compétentes allemandes selon les procédures habituelles. Tous les produits fabriqués par cette entreprise sont visés par les mesures de retrait et de rappel.

Oui mais la réaction des Etats-membres est souvent à géométrie varaible, l'affaire du fipronil l'avait bien montré ... 
À l'échelle nationale, ces alertes sont relayées par la Direction générale de l'Alimentation du ministère via le système interne de communication avec les Directions départementales de la protection des populations (DDPP) pour une action de retrait ciblée.
Les DDPP s'assurent de l'effectivité des mesures de retrait / rappel dans leur département respectif (07, 25, 29, 35, 44, 57, 67, 68, 72, 75, 95). Ainsi, depuis le 2 octobre, les autorités allemandes ont transmis 11 tableaux avec des listes de destinataires. Il s'agit principalement de restaurants commerciaux, hôtels, traiteurs, associations, charcuteries, une péniche de croisière, deux maisons de retraite. Dans la plupart des cas, le distributeur avait prévenu ses clients et le retrait avait été mis en place aussitôt.

Cela concerne 11 départements et non pas deux comme indiqué dans l'article de LCI.

Très franchement, j’ai des doutes sur cet envoi le 2 octobre de 11 tableaux avec des listes de destinataires
Les quantités distribuées en France sont faibles, elles ne représentent que quelques kilos de marchandise selon les établissements. À ce jour, aucun malade en lien avec cette alerte n'a été identifié.

Je vous laisse apprécier ce que signifie quelques kilos de marchandise, qui peuvent contaminer pas mal de consommateurs ...

Le communiqué rappelle les actions engagées :
  • le blocage des produits sur les sites concernés et le rappel par affichette des produits ont été effectués par les professionnels ;
  • la vérification de traçabilité à partir de ces établissements est en cours en complément ;
  • la DGAL est en contact avec les Centres nationaux de référence de lInstitut Pasteur et Santé publique France car la listériose est une maladie à incubation longue.
Les actions engagées montrent que le risque n’est pas écarté puisqu’il y a des vérifications de traçabilité. Par ailleurs, le délai d’une listériose peut aller jusqu’à 60 jours ...

Mise à jour du 16 octobre 2019. Une information fournie par Oulah,selon Ouest-France du 15 octobre 2019, Ille-et-Vilaine. Trois kilos de salami contaminé à la listeria vendus chez des détaillants.

Mise à jour du 17 octobre 2019. Un article de 60 Millions du 16 octobre 2019 rapporte notamment, 
... déposer des affichettes est loin d’être satisfaisant, car elles sont rarement vues par les clients. 60 Millions réclame depuis longtemps une amélioration des dispositifs d’information sur les rappels de produits.
60 Millions a mille fois raisons, mais comment se faire entendre ? 

Pourquoi il faut craindre les cocktails à l'azote liquide?

«Faut-il craindre les cocktails à l'azote liquide ?» se demandait Le Figaro.fr du 10 octobre 2012, après qu’une adolescente britannique a dû subir une ablation de l'estomac après avoir ingéré un cocktail contenant de l'azote liquide.

Ce site répond que mettre de l’« Azote liquide dans les Cocktails : mauvaise idée ! »
Certains barmen, subjugués par l’effet visuel de la fumée blanche produite par l’azote liquide dans les cocktails, l’utilisent pour paraître tendance en appelant ça de la « mixologie moléculaire ».
L’azote liquide prends une forme gazeuse au-dessus de -196°C, mais bien que ce « brouillard d’eau » ne soit pas dangereux, si le consommateur boit trop vite son verre sans laisser suffisamment de temps à l’azote liquide pour se réchauffer et se gazéifier dans le cocktail, il peut être ingurgité, se transformant rapidement en gaz dans l’estomac en le faisant exploser comme un ballon.

Dans un document sur «Azote liquide dans l’industrie des aliments et des boissons», le ministère du travail de l’Ontario explique les soucis rencontrés.
Les emplacements du danger comprennent des fournisseurs de produits alimentaires et de boissons de première ligne, comme des restaurants, des bars, et des comptoirs de crème glacée où des cocktails et de la crème glacée de spécialité utilisant du LN (azote liquide -aa) peuvent être commandés.

Une femme de Floride a dû avoir sa vésicule biliaire et une partie de son estomac retirées après qu'un serveur eut mis de l'azote liquide dans son eau de boisson.

Stacey Wagers, 45 ans, poursuit en justice le Don Cesar Hotel, en Floride, parce qu'un serveur a versé de l'azote liquide dans son verre d'eau qu'elle a bu.

Wagers et son amie avaient vu le serveur verser le fluide cryogénique sur un désert à une table voisine. L'amie a dit au serveur que ça avait l'air cool, alors il en a versé dans leurs verres.

Wagers a dit qu'elle ne savait pas que boire de l'azote liquide était dangereux. Dès qu'elle a bu de l'eau, elle a dit que sa poitrine lui a semblé être en train d'exploser et qu'elle ne pouvait pas parler.

Les médecins ont dû retirer une partie de son estomac gelé et de sa vésicule biliaire.

En août 2018, la FDA a publié une recommandation pour avertir les clients et les détaillants « du risque de blessure grave résultant de la consommation, de la consommation ou de la manipulation de produits alimentaires préparés en ajoutant de l'azote liquide au point de vente, immédiatement avant la consommation ».

« L’azote liquide, bien que non toxique, peut causer de graves dommages à la peau et aux organes internes en cas de mauvaise manipulation ou d’ingestion accidentelle, en raison des températures extrêmement basses qu’il peut maintenir », a ajouté la FDA.

La plainte déposée par Wagers dit qu’elle poursuit à la fois l’hôtel et le directeur des aliments et boissons de plus de 15 000 dollars chacun et qu’elle cherchait à obtenir un procès avec un jury.