vendredi 14 mai 2021

Des professionnels de la filière viande de cheval devant la justice

Le blog vous avait informé le lundi 21 janvier 2019, La saga du horsegate reprend du service. Ouverture d'un procès à Paris.

Voici désormais que Des professionnels de la filière viande de cheval seront jugés pour «escroquerie», selon Le Figaro avec AFP le 11 mai 2021.

Dix-huit professionnels de la filière de viande de cheval et une société du Gard de vente en gros sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille.

Dix-huit professionnels de la filière de viande de cheval et une société du Gard de vente en gros sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille, notamment, pour escroquerie en bande organisée, a-t-on appris mardi de source judiciaire. Le juge d'instruction du pôle santé publique chargé de l'enquête a rendu le 30 avril une ordonnance de renvoi qui vise également les chefs de «faux et tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l'homme», a-t-on précisé de même source.

Les investigations ont «permis de révéler l'existence d'un vaste trafic international de chevaux reposant sur la falsification de leurs carnets d'identification et documents sanitaires, afin de permettre leur abattage et la vente de leur viande aux boucheries pour la consommation humaine», selon l'ordonnance. En mai 2013, la Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires relevait de nombreuses anomalies à l'abattoir municipal d'Alès (Gard) où les chevaux abattus étaient accompagnés de documents falsifiés.

Nombreux modes de falsification

Les enquêteurs ont recensé de nombreux modes de falsification telle l'arrachage de pages, l'insertion d'une fausse fiche de traitement sanitaire ou la présence de deux transpondeurs (puce insérée dans l'encolure de l'animal) avec des numéros d'identification différents. Les animaux étaient apportés à Alès par un négociant installé à Bastogne (Belgique), considéré comme «l'un des plus grands marchands de chevaux d'Europe». Les enquêteurs ont mis au jour trois filières d'approvisionnement, française, belge et hollandaise. Des maquignons installés dans les Ardennes, la Meuse, la Gironde ont reconnu la non-conformité de certains chevaux livrés.

Le négociant belge a toujours opposé sa bonne foi estimant qu'à partir du moment où les services vétérinaires opéraient des contrôles à plusieurs étapes, il considérait que tout était en règle. À l'autre bout de la chaîne, les investigations mettent en cause une société de vente en gros de viande de cheval pour le compte de laquelle les chevaux étaient abattus. Ce négociant de viande équine installé à Alès écoulait auprès de 70 à 80 clients la viande de la centaine de chevaux livrés chaque mois par le marchand de bestiaux belge. Selon la juge d'instruction, des écoutes téléphoniques établissent «l'indifférence de cette société et de son dirigeant vis-à-vis des impératifs sanitaires gouvernant sa profession».

L'ordonnance recense également «les négligences ou les actes positifs de complicité des vétérinaires identificateurs équins et des services vétérinaires des abattoirs». Le vétérinaire officiel de l'abattoir d'Alès et l'une de ses auxiliaires sont ainsi renvoyés devant le tribunal pour complicité de tromperie aggravée, soupçonnés d'avoir laissé admettre à l'abattage des animaux non conformes. Un vétérinaire installé dans la Meuse se voit reprocher l'établissement de faux feuillets de traitement médicamenteux. Huit des dix-huit personnes mises en examen avaient été placées en détention provisoire pour une durée allant de 21 jours à sept mois à la suite d'une vague d'arrestations, le 24 avril 2015 dans plusieurs pays européens.

jeudi 13 mai 2021

L'utilisation prolongée d'un désinfectant peut conduire à la présence d'isolats bactériens dans les siphons des éviers pouvant poser des problèmes infectieux à l'hôpital

«L'exposition à long terme à l'octénidine dans un environnement d’un siphon d’évier d'isolats de Pseudomonas aeruginosa, Citrobacter et Enterobacter avec des mutations dans les régulateurs de la pompe d’efflux», source AEM. L’article est accessible en intégralité.

Les produits de désinfection à base d'octénidine sont de plus en plus populaires pour le contrôle des infections des isolats Gram négatifs multirésistants aux antibiotiques (MRA). Lorsqu'un siphon d’évier a été retiré d’un hôpital et s’est s'acclimaté dans une installation de notre laboratoire, il a été démontré que Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa et Citrobacter et Enterobacter spp. ont été facilement isolés. Cette étude visait à comprendre l'impact potentiel d'une exposition prolongée à de faibles doses d'un produit commercial contenant de l'octénidine sur ces bactéries.

Des analyses phénotypiques et génotypiques ont montré que les souches de P. aeruginosa avaient une tolérance accrue à l'octénidine, qui était caractérisée par des mutations dans le répresseur Tet SmvR. Les espèces de Enterobacter ont démontré une tolérance accrue à de nombreux autres biocides cationiques, mais pas à l'octénidine, ainsi qu'aux antibiotiques ciprofloxacine, chloramphénicol et ceftazidime, par mutations dans un autre répresseur Tet, RamR. Des espèces de Citrobacter présentant des mutations dans RamR et MarR ont été identifiées après une exposition à l'octénidine, ce qui est lié au développement d'une résistance à l'ampicilline, à la pipéracilline et au chloramphénicol, ainsi qu'à une augmentation de la CMI pour la ciprofloxacine. Les isolats ont pu conserver leur aptitude, telle que caractérisée par la croissance, la formation de biofilm et la virulence chez Galleria mellonella, après un contact prolongé avec l'octénidine, bien qu'il y ait eu des différences de souche à souche. Ces résultats démontrent qu'une exposition continue à l'octénidine à de faibles niveaux dans un environnement d’un siphon d’évier simulé sélectionne les mutations qui affectent le système d’efflux smvR. Il peut également favoriser l'adaptation microbienne à d'autres biocides cationiques et la résistance croisée aux antibiotiques, sans entraîner de coût de remise en forme. Cela suggère que les siphons des éviers des hôpitaux peuvent servir de réservoir pour des organismes plus tolérants aux biocides.

Importance

Les souches de bactéries multirésistantes aux antibiotiques (MRA) constituent un problème clinique majeur, et plusieurs rapports ont établi un lien entre des éclosions de bactéries MRA et des populations bactériennes dans des éviers des hôpitaux. Les biocides tels que l'octénidine sont utilisés en clinique dans les lavages corporels et d'autres produits, tels que les pansements pour le contrôle des infections. Par conséquent, une tolérance accrue à ces biocides serait préjudiciable aux processus de contrôle des infections. Ici, nous avons exposé des populations bactériennes originaires de siphons d’éviers d'hôpitaux à des doses répétées avec un produit contenant de l'octénidine pendant plusieurs semaines et observé comment des espèces particulières se sont adaptées. Nous avons trouvé des mutations dans les gènes liées à la sensibilité aux biocides et aux antibiotiques, ce qui a entraîné une tolérance accrue, bien que cela dépende de l'espèce. Les bactéries qui sont devenues plus tolérantes à l'octénidine n'ont également montré aucune perte de forme physique. Cela montre qu'une exposition prolongée à l'octénidine a le potentiel de favoriser l'adaptation microbienne dans l'environnement et que les siphons d’éviers hospitaliers peuvent servir de réservoir pour une augmentation des organismes tolérants aux biocides et aux antibiotiques.

Quand une notification au RASFF de l'UE a lieu 40 jours après le rappel initial ! Vous avez dit réseau d'alerte rapide ?

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé que le réseau d’alerte rapide de L’UE pour dles denrées alimentaires et les aliments pour animaux ou RASFF n’est pas aussi rapide que veut bien le laisser croire le titre de ce réseau …

En voici un exemple ci-dessous, avec tout de même une préparation infantile ...

Vous avez bien lu la date du 10 mai 2021 pour la notification au RASFF de l'UE, alors que le rappel par la Food Standards Agency du Royaume-Uni a eu liue dès le 26 mars 2021 et par Nestlé Grande-Bretagne, le 30 mars 2021 ...

Les États-Unis, gendarme mondial d'exigences en matière de sécurité des aliments ?

Deux pays entre autres, le Canada et la France, doivent faire face à de nouvelles exigences de la part des Etats-Unis en matière de sécurité des aliments ...

Au Canada, il y a pour faire du commerce avec les États-Unis d'Amérique des exigences d'exportation pour les produits de viande et de volaille.

Désormais, il va y avoir prochainement de nouvelles exigences pour l’utilisation de viande importée dans des produits destinés aux États-Unis, selon une nouvelle information de l’Agence canadienne d’inspection des aliments du 11 mai 2021.

Les exigences d'exportation ont été mises à jour pour indiquer que les importateurs sont tenus d'obtenir une attestation supplémentaire des autorités compétentes du pays exportateur lorsque des produits de viande importés sont utilisés pour fabriquer des produits de viande destinés à l'exportation vers les États-Unis. Cette attestation sera exigée pour chaque envoi d'importation à partir duquel des produits de viande seront utilisés dans la production destinée aux États-Unis. Veuillez consulter l'annexe Q mise à jour pour plus de détails.

Les exploitants sont tenus de modifier leurs programmes de contrôle concernant l'utilisation de viande importée dans les plus brefs délais. À compter du 1er juillet 2021, la certification des produits fabriqués avec des produits de viande importés ne sera pas délivrée si l'attestation requise n'est pas mise à la disposition du personnel de l'ACIA.

En raison de ces changements, les exigences de certification pour l'exportation de viande bovine et porcine vers les États-Unis seront mises à jour dans les semaines à venir.

Même schéma si j’ose dire en France, selon une instruction technique de la Direction générale de l’Alimentation (DGAL/SDASEI/2021-253) du 7 avril 2021, «Conditions d'agrément des établissements exportant des viandes et produits carnés vers les États-Unis d'Amérique (USA)».

La présente note de service détaille les exigences spécifiques pour l'exportation de viandes et produits carnés vers les USA. Elle apporte des précisions par rapport à la version précédente (DGAL/SDASEI/2019-718 du 18/10/2019) sur les produits carnés cuits non stables à température ambiante. Ces dispositions s'ajoutent aux exigences générales prévues par l’instruction technique DGAL/SDASEI/2014-393 du 20/05/2014.

Pour mémoire la note DGAL/SDASEI/2019-718 du 18/10/2019 citée ci-dessus est abrogée.

On aurait pu penser que l’Union européenne aurait pu servir à quelque chose, eh bien, pas du tout ! On nous dit, 

Un accord vétérinaire a été signe entre l’Union européenne et les États-Unis en 1998. Les viandes et produits a base de viande entrent dans son champ d’application. Ainsi les échanges de viandes et produits à base de viande entre les États membres, notamment la France, et les États-Unis sont encadres par cet accord. Cependant, malgré cet accord, le dispositif européen de sécurité sanitaire des viandes et produits à base de viande (réglementation et système d’inspection) n’est pas reconnu équivalent au dispositif des États-Unis. Chaque État membre doit donc négocier bilatéralement avec les États-Unis la reconnaissance de son système d'inspection.

Et il n'y a pas que dans le domaine de la sécurité des aliments où les Etats-Unis jouent au gendarme ... 

Comment le corps construit une relation saine avec les «bonnes» bactéries intestinales ?

Pour établir une relation saine avec de «bonnes» bactéries intestinales, le corps entraîne le système immunitaire à reconnaître ces microbes à un stade précoce. Crédit image: François-Joseph Lapointe, Université de Montréal.

«Comment le corps construit une relation saine avec les «bonnes» bactéries intestinales», source University of Utah Health.

La relation de notre corps avec les bactéries est complexe. Bien que les bactéries infectieuses puissent causer des maladies, notre intestin fait également équipe avec de «bonnes» bactéries qui contribuent à la nutrition et nous aident à rester en bonne santé. Mais même les «bonnes» peuvent avoir de mauvais effets si ces bactéries se retrouvent dans les tissus et les organes là où elles ne sont pas censées se trouver.

Désormais, l'étude publiée dans Nature révèle des aperçus sur la façon dont le corps maintient cet équilibre. Des recherches sur des souris démontrent que le début de la vie est un moment critique où le système immunitaire apprend à reconnaître les bactéries intestinales et met en place une surveillance qui les maintient sous contrôle. Des défauts dans ces mécanismes pourraient aider à expliquer pourquoi le système immunitaire attaque parfois les bonnes bactéries au mauvais endroit, provoquant l'inflammation chronique responsable de la maladie inflammatoire de l'intestin, disent les auteurs de l'étude.

«Dès notre naissance, notre système immunitaire est mis en place de manière à pouvoir en apprendre le plus possible pour distinguer le bon du mauvais», dit Matthew Bettini, professeur de pathologie à l’University of Utah Health et co-auteur avec l'immunologiste du Sloan Kettering Institute Gretchen Diehl, «Nos études montrent clairement qu'il existe une fenêtre dans laquelle le microbiote intestinal a accès au processus d'éducation immunitaire. Cela ouvre des possibilités de conception de produits thérapeutiques qui peuvent influencer la trajectoire du système immunitaire à ce stade précoce.»

Définition des limites

En cherchant à comprendre comment le corps entretient une relation saine avec les bactéries, Bettini, Diehl et leurs collègues ont découvert comment le microbiote intestinal résidant façonne le système immunitaire en développement. Ils ont découvert que des cellules immunitaires spécialisées capturent des morceaux de bactéries et les transportaient sur de longues distances, de l'intestin au thymus. Situé dans la poitrine, au-dessus du cœur, le thymus est une glande chargée d'«éduquer» les cellules immunitaires T. La livraison de la cargaison incite le thymus à produire des cellules T ciblées sur le microbiote. Ensuite, les cellules T quittent le thymus pour surveiller les ganglions lymphatiques, l'intestin et d'autres sites afin de garder les bactéries sous contrôle.

Les scientifiques ont identifié ces étapes en ensemencant les intestins de souris avec un certain type de bactéries. En réponse, le thymus a produit des cellules T qui ont spécifiquement reconnu ces bactéries. Cependant, les scientifiques ne savaient pas comment cela s'était produit.

La découverte de l'ADN des bactéries présentes dans le thymus et les ganglions lymphatiques a été le premier indice que le microbiote a migré vers ces sites. Pour retracer leur voyage, les chercheurs ont utilisé des souris spécialement conçues dont les cellules sont fluorescentes en rouge après avoir été exposées à un laser. Dans les deux jours suivant la photoactivation, les cellules rouges de l'intestin ont fini par se diriger vers le thymus, les ganglions lymphatiques et la rate.

Ces processus étaient robustes au cours des premières semaines de vie, mais ont considérablement diminué au moment où les souris ont atteint l'âge adulte.

«Notre étude remet en question les hypothèses précédentes selon lesquelles les agents pathogènes potentiels n'ont aucune influence sur les cellules immunitaires qui se développent dans le thymus», explique Bettini. «Au lieu de cela, nous voyons qu'il existe une fenêtre d'opportunité pour le thymus d'apprendre de ces bactéries. Même si ces événements qui déterminent la présence des cellules T se produisent tôt dans la vie, ils peuvent avoir un impact plus important plus tard dans la vie.»

Mauvaise éducation

Cette notion a été rendue évidente par la découverte que les lymphocytes T programmés pour cibler des bactéries bénéfiques pouvaient servir de défense contre les «mauvaises» bactéries étroitement liées. Les souris peuplées de E. coli à un jeune âge étaient plus de six fois plus susceptibles de survivre à une dose mortelle de Salmonella plus tard dans la vie. Les résultats suggèrent que le renforcement de l'immunité au microbiote renforce également la protection contre les bactéries dangereuses que le corps n'a pas encore rencontrées.

«Dès notre naissance, notre système immunitaire est mis en place de manière à pouvoir en apprendre le plus possible pour distinguer le bien du mal.»

Se plonger dans ces premières communications entre le corps et le microbiote démontre à quel point il est important d'amorcer le système immunitaire dès le début, dit Bettini. «Cette éducation précoce des cellules immunitaires T est absolument nécessaire pour développer rapidement un large répertoire de cellules pour nous protéger.»

«Nous pensons que nos découvertes peuvent être étendues à des domaines de recherche où certaines bactéries se sont révélées soit protectrices soit pathogènes pour d'autres conditions, telles que le diabète de type 1 et de type 2», dit Bettini. «Désormais, nous nous demandons si cette fenêtre d'exposition bactérienne et de développement des cellules T sera également importante pour déclencher ces maladies?»

Augmentation des infections à Salmonella résistants aux Etats-Unis, selon une étude du CDC

«Une étude du CDC montre une augmentation des infections à Salmonella résistants», source article de Chris Dall pru le 12 mai 2021 dans CIDRAP News.

Les infections à Salmonella résistants aux antibiotiques sont en augmentation, selon une nouvelle étude menée par des scientifiques des Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Dans une étude publiée dans Emerging Infectious Diseases, les chercheurs ont estimé une augmentation de 40% de l'incidence annuelle des infections à Salmonella non typhique avec une résistance cliniquement importante en 2015-2016 par rapport à 2004-2008. Une fois extrapolé à l'ensemble de la population américaine, cela équivaut à environ 63 000 cas d'infection supplémentaire par an causées par Salmonella résistants aux antibiotiques.

Alors que les changements dans l'incidence de la résistance variaient selon la région et le sérotype, deux sérotypes - I 4,[5],12:i:- et Enteritidis - représentaient les deux tiers de l'augmentation des infections résistantes. Les infections non sensibles à la ciprofloxacine représentaient plus de la moitié.

Salmonella est l'une des principales causes d'infections d'origine alimentaire aux États-Unis. Bien que la plupart des infections à Salmonella soient spontanément résolutives et ne nécessitent pas de traitement antibiotique, certaines infections sont plus graves. Le CDC estime que Salmonella non typhique provoquent environ 1,35 million cas d'infections, 26 500 hospitalisations et 420 décès par an. Les infections résistantes peuvent entraîner une maladie plus grave et un échec du traitement a été rapporté pour des infections à sensibilité réduite à la ciprofloxacine.

Augmentation de 40% de l'incidence annuelle

Pour estimer les changements nationaux des infections à Salmonella résistantes, les chercheurs du CDC ont examiné les infections humaines à Salmonella signalées aux laboratoires de santé publique et aux services de santé locaux par le biais de la surveillance des maladies entériques en laboratoire (LEDS pour Laboratory-Based Enteric Disease Surveillance) de 2004 à 2016.

Ils ont également analysé des isolats de Salmonella collectés par le biais du National Antimicrobial Resistance Monitoring System (NARMS). Alors que les chercheurs ont évalué la sensibilité des isolats à des agents représentant 8 à 9 classes d'antibiotiques, ils se sont concentrés sur l'identification de la résistance à la ceftriaxone et à l'ampicilline et à la non-sensibilité à la ciprofloxacine. Ce sont les trois agents principalement utilisés pour traiter les infections sévères à Salmonella.

Les chercheurs ont utilisé des modèles bayésiens pour générer des estimations des taux d'incidence des infections à Salmonella, des proportions de résistance et des taux d'incidence des infections résistantes pour six catégories de sérotypes, puis ont comparé l'incidence moyenne de la résistance de 2015 à 2016 avec deux périodes de référence de 5 ans - 2004 à 2008, et 2010 à 2014.

Pendant toute la période de l'étude, les États ont signalé 539 862 infections à Salmonella confirmées par culture au LEDS et soumis 28 265 isolats de Salmonella au NARMS. Les sérotypes les plus courants étaient Enteritidis, Typhimuirum, Newport, I 4,[5],12:i:- et Heidelberg.

Une résistance cliniquement importante a été détectée dans 3 456 (12,5%) des 28 265 isolats, avec une résistance à l'ampicilline seule détectée dans 6,6%, une non-sensibilité à la ciprofloxacine dans 3% et une résistance à la ceftriaxone / ampicilline dans 3%. Une multirésistance a été détectée dans 10,3% des isolats. Les cinq principaux sérotypes représentaient 69% des infections avec une résistance cliniquement importante et 66% avec une multirésistance.

En 2015-2016, l'incidence annuelle moyenne des infections avec toute résistance cliniquement importante était de 2,38 pour 100 000 personnes, augmentant de 0,68 pour 100 000 personnes par rapport à 2004-2008 (il n'y a pas eu de changement significatif par rapport à 2010-2014). Les sérotypes I 4,[5],12:i:- et Enteritidis représentaient respectivement 37% et 26% de l'augmentation des infections résistantes cliniquement importantes. L'incidence annuelle moyenne des infections non sensibles à la ciprofloxacine a augmenté de 0,41 pour 100 000 personnes par rapport à 2004-2008 et de 0,29 pour 100 000 personnes par rapport à 2010-2014.

«L'incidence accrue des infections à Salmonella non sensibles à la ciprofloxacine pendant 2015-2016 par rapport à la fois à 2004-2008 et 2010-2014 est une tendance préoccupante», ont écrit les auteurs de l'étude.

Les infections résistantes causées par d'autres sérotypes de Salmonella moins courants qui sont apparus ces dernières années, notamment Dublin, Infantis et Kentucky, ont également augmenté par rapport à 2004-2008 et ont représenté 37% de l'augmentation des infections résistantes.

Lorsqu'ils ont extrapolé les estimations d'incidence à l'ensemble de la population américaine, les chercheurs ont estimé que les infections résistantes à Salmonella sont passées d'une moyenne de 159 000 par an en 2004-2008 à 222 000 en 2015-2016.

Liens avec l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux et les voyages internationaux

Bien que l'étude n'ait pas examiné les causes de l'augmentation de la résistance chez Salmonella, les auteurs suggèrent quelques sources possibles. Par exemple, ils notent que l'augmentation des infections à Salmonella I 4,[5],12:i:- uniquement à l'ampicilline et multirésistantes aux médicaments était la plus élevée dans les régions de l'Ouest et du Midwest, deux régions du pays où où la production et la consommation de porc sont élevées.

L'utilisation d'antibiotiques médicalement importants dans la production porcine américaine est répandue. Un rapport de 2019 du ministère américain de l'Agriculture a montré qu'un peu plus de 90% des exploitations porcines donnaient aux porcs des antibiotiques médicalement importants.

Les chercheurs du CDC notent que les produits à base de viande de porc ont été associés à des infections à I 4,[5],12:i:- résistantes en Occident. Ils citent également une étude qui a identifié des souches I 4,[5],12:i:- multirésistantes chez les porcs du Midwest, dont certaines portaient des gènes de résistance à médiation plasmidique.

«Cette tendance pourrait expliquer en partie l'augmentation généralisée de l'incidence des infections à I 4,[5],12:i:- multi résistantes aux antibiotiques», ont-ils écrit.

Les voyages internationaux sont une autre source potentielle.

«Les voyages internationaux auraient pu contribuer à une augmentation de l'incidence des infections à Enteritidis non sensibles à la ciprofloxacine, qui ont augmenté dans 3 régions et étaient les plus élevées dans le Nord-Est», ont écrit les auteurs. «Les voyages internationaux ont augmenté depuis 2014 et les résidents des États du Nord-Est ont représenté plus d'un tiers des voyageurs américains en 2015-2016».

Ils suggèrent qu'une analyse plus approfondie des changements dans l'incidence de la résistance pourrait aider à identifier des stratégies de prévention ciblées.

La Réunion: Attention à la leptospirose après de fortes pluies !

«Attention à la leptospirose après de fortes pluies !», source ARS La Réunion du 10 mai 2021.

La leptospirose est une maladie grave : si elle n’est pas traitée à temps, elle peut mener à une hospitalisation voire un décès. Depuis le début de l’année, 74 cas de leptospirose ont été déclarés à La Réunion, dont 35 cas au mois d’avril (contre une cinquantaine de cas recensés chaque année).
Les épisodes de fortes pluies peuvent favoriser l’apparition de la leptospirose. Cette maladie se contracte au contact d’un milieu humide contaminé par les urines des rats principalement (eaux stagnantes, boue…). Les activités de nettoyage des cours et des jardins ou de baignades en eau douce après de fortes pluies sont donc particulièrement à risque.
En cette période de pluies, l’ARS La Réunion et Santé Publique France recommandent à la population la nécessité de renforcer la vigilance et les moyens de protection par la mise en œuvre de gestes simples pour ne pas contracter la leptospirose.

Situation épidémiologique

Chaque année, plus d’une centaine de cas de leptospirose sont recensés à la Réunion, nécessitant pour la majorité d’entre eux une hospitalisation.
Depuis le début de l’année, une augmentation significative du nombre de signalements est observée avec 74 cas de leptospirose déclarés en 2021, dont 35 cas au mois d’avril.
La saison des pluies est la période la plus à risque car elle présente des conditions de température et de pluviométrie favorables à la survie dans l’environnement des bactéries responsables de cette maladie. Les épisodes de fortes pluies favorisent le lessivage des sols et la contamination des milieux et sont donc des périodes particulièrement à risque.

Qu’est-ce que la leptospirose et quels sont les symptômes ?

La leptospirose est une maladie grave, provoquée par une bactérie souvent présente chez les rats ou autres rongeurs. La maladie se contracte lors d’un contact avec un environnement humide contaminé par les urines de ces animaux infectés (boues, flaques d’eau, eaux stagnantes en bord de ravines) 
La bactérie entre dans l’organisme par la peau en cas de coupures ou de plaies (même petites). Après 4 à 14 jours d’incubation, la leptospirose se manifeste par les symptômes suivants (qui peuvent être facilement confondus avec une dengue ou une infection Covid-19) :
  • fièvre élevée d’apparition brutale (souvent > 38,5°C)
  • douleurs musculaires et articulaires,
  • douleurs au ventre, nausées, vomissements
  • maux de tête
La maladie peut s’aggraver après quelques jours. Si elle n’est pas traitée à temps par des antibiotiques, elle peut être mortelle.

Quelles sont les activités à risques ?

La grande majorité des cas recensés sur l’île est liée à la pratique d’activité :
  • de jardinage et élevage « la kour »,
  • de loisirs en eau douce (pêche, baignade en rivière ou bassin, sport d’eaux vives)
  • et majoritairement chez des personnes présentant des plaies non protégées ou sans protections suffisantes (bottes, gants, lunettes, combinaison…)

Comment éviter la leptospirose ?

Des mesures simples permettent de limiter efficacement les risques de contamination :
  • Appliquer des mesures de protection individuelle :
    • utiliser des équipements adaptés (port de gants, bottes, combinaison…)
    • protéger et désinfecter ses plaies
    • reporter des activités de loisirs en eau douce en cas d’eau trouble
    • ne pas marcher pieds nus ou en savates dans les eaux stagnantes ou boueuses
  • Lutter contre les rats :
    • entretenir régulièrement sa cour (absence d’encombrants, déchets propices à la prolifération des rats…)
    • éliminer toutes les sources d’alimentation (y compris les restes d’alimentation des animaux)
    • Respecter les interdictions de baignade dans les lieux à risque signalés.
Ces mesures de prévention doivent être appliquées tout particulièrement après des périodes de fortes pluies car le risque de contact avec des milieux humides contaminés est alors plus important.
NB : Je me suis permis d'ajouter une photo pour signaler leur présence notable à Paris ...
Selon Le Figaro.fr du 1er octobre 2020, La «maladie du rat» inquiète les autorités en vue des JO de Paris 2024.

Une étude est en cours à la mairie de Paris, qui veut éviter une future contamination à la leptospirose des athlètes et des Franciliens en cas de baignade dans la Seine.

Selon Santé publique de France,

En 2019, 676 cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine par le CNR et son réseau de laboratoires et l’incidence estimée était de 1,05 cas pour 100 000 habitants.
Depuis 2014, des incidences supérieures à 0,9 cas pour 100 000 habitants sont observées en métropole, nettement supérieures aux incidences estimées avant 2014 qui variaient entre 0,3 cas par 100 000 habitants en 2006 et 0,6 cas par 100 000 habitants en 2013. 
 

Mise à jour au 26 mai 2021. 190 cas enregistrés depuis le début de l'année au 18 mai 2021, source DASS.

mercredi 12 mai 2021

La contamination par Salmonella des racines de fraisiers n'est pas un facteur de risque alimentaire

Plants de fraises 
«La contamination par Salmonella des racines de fraisiers n'est pas un facteur de risque alimentaire», source EurkAlert! via l'université de Cordoue.

La production de fraises est l'une des forces motrices du secteur agricole espagnol, car les fraises sont très appréciées pour leurs caractéristiques organoleptiques et leurs bienfaits pour la santé. Ces deux facteurs, leur pertinence économique et la valeur que les consommateurs leur attribuent, font de ce fruit un objet de recherche scientifique à partir de multiples perspectives, dont celle de la sécurité des aliments. Un projet de recherche dirigé par Liliana Pérez-Lavalle, Elena Carrasco, Pedro Vallesquino-Laguna, Manuel Cejudo, Guiomar Denisse Posada et Antonio Valero visait à évaluer si la bactérie Salmonella Thompson, l'un des agents pathogènes pouvant contaminer le fruit par les eaux usées et/ou le sol, pourrait pénétrer à travers les racines des fraisiers (plus précisément, la variété «San Andreas») et atteindre le fruit.

Pour l'étude, plusieurs groupes de fraises ont été soumis à de l'eau contaminée par l'agent pathogène à différents niveaux d'inoculation. Les racines, les feuilles et les fruits ont ensuite été analysés, trouvant une très faible proportion même dans ceux qui avaient reçu la plus grande quantité d'eau contaminée. De cette manière, il a été déterminé que l'accès de la racine à la zone comestible n'est pas une voie d'entrée significative pour le pathogène. Il a également été déterminé que l'irrigation au goutte à goutte est plus efficace pour prévenir la contamination que l'irrigation par aspersion, car la première empêche le contact direct entre l'eau et les fruits, tendant ainsi à éviter à la fois la contamination et la détérioration du produit. «Un excès d'humidité dans le fruit dû au contact avec l'eau peut provoquer la prolifération de moisissures, entraînant la pourriture» expliquent les chercheurs du groupe.

La raison pour laquelle la bactérie Salmonella a été étudiée est son degré élevé de survie dans les produits de fraises et sa durabilité, pouvant exister dans les eaux usées et le sol pendant des périodes de plus de huit mois. Salmonella a une grande capacité à s'adapter à différentes conditions de stress environnemental, comme le pH acide de certains fruits.

Le groupe de recherche a conclu qu'il existe également une plus grande possibilité de contamination de surface des fraises, qui peut survenir pendant la récolte, lorsque les travailleurs ne respectent pas les mesures d'hygiène correspondantes ou en raison du contact des fruits avec des surfaces contaminées. Ils soulignent que la plupart des fraises ne sont pas lavées, afin d'éviter la détérioration due aux moisissures, c'est pourquoi il est particulièrement important que les consommateurs, en tant que dernier maillon de la chaîne, s'assurent de laver ce fruit avant la consommation.

Etats-Unis: La viande bio serait probablement moins contaminée par des bactéries multirésistantes, selon une étude

«La viande bio serait probablement moins contaminée par des bactéries multirésistantes, selon une étude», source communiqué de la Johns Hopkins Bloomberg School.

L'analyse révèle également que les viandes des transformateurs qui manipulent à la fois de la viande bio et conventionnelle au détail peuvent être moins susceptibles d'être contaminées par des bactéries pathogènes.

Selon une étude menée par des chercheurs de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, la viande certifiée bio par le ministère américain de l'Agriculture est moins susceptible d'être contaminée par des bactéries qui peuvent rendre malade les consommateurs, y compris des micro-organismes dangereux et multirésistants aux antibiotiques, par comparaison avec de la viande produite de façon conventionnelle.

Les résultats mettent en évidence le risque pour les consommateurs de contracter des maladies d'origine alimentaire, des produits animaux contaminés rendent malades chaque année des dizaines de millions de personnes malades aux États-Unis, et la prévalence de micro-organismes multirésistants qui, lorsqu'ils conduisent à des maladies, peuvent compliquer le traitement.

Les chercheurs ont découvert que, par rapport aux viandes transformées de manière conventionnelle, les viandes certifiées bio étaient 56% moins susceptibles d'être contaminées par des bactéries multirésistantes. L'étude était basée sur des analyses nationales de viandes de 2012 à 2017 dans le cadre du système américain de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (NARMS pour National Antimicrobial Resistance Monitoring System).

Pour que la viande soit certifiée bio par l'USDA, les animaux ne peuvent jamais avoir reçu d'antibiotiques ou d'hormones, et les aliments pour animaux et les fourrages tels que l'herbe et le foin doivent être 100% bio. Une préoccupation de longue date concernant l'utilisation d'antibiotiques dans le bétail et l'alimentation du bétail est la prévalence accrue d'agents pathogènes résistants aux antibiotiques. Pour surveiller cette tendance, le gouvernement fédéral a développé en 1996 le NARMS pour suivre la résistance aux antibiotiques des bactéries isolées dans les viandes vendues au détail, les animaux d'élevage et les patients atteints de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis.

Pour leur étude, l'équipe de recherche de la Bloomberg School a analysé les données de la Food and Drug Administration-NARMS des États-Unis à partir de poitrines de poulet, de viande hachée bovine, de viande hachée de dinde et de porc prélevées au hasard pour détecter toute contamination et toute contamination par des micro-organismes multirésistants. L'analyse couvre quatre types de bactéries: Salmonella, Campylobacter, Enterococcus et Escherichia coli.

L'étude a porté sur un total de 39 348 échantillons de viande, dont 1 422 se sont révélés contaminés par au moins un micro-organisme multirésistant. Le taux de contamination était de 4 pour cent dans les échantillons de viande produits de manière conventionnelle et d'un peu moins de 1 pour cent dans ceux qui étaient produits de manière biologique.

L'étude a été publiée le 12 mai dans Environmental Health Perspectives.

«La présence de bactéries pathogènes est inquiétante en soi, compte tenu du risque accru possible de contracter une maladie d'origine alimentaire», dit l'auteur principal Meghan Davis, professeur au Département de santé environnementale et d'ingénierie de la Bloomberg School. «Si des infections s'avèrent être résistantes à plusieurs antibiotiques elles peuvent être plus mortelles et plus coûteuses à traiter.»

L'analyse suggère également que le type d'installation de transformation peut influencer la probabilité de contamination de la viande. Les transformateurs de viande se divisent en trois catégories: exclusivement bio, exclusivement conventionnels ou ceux qui manipulent à la fois des viandes bio et conventionnelles, les transformateurs dits «fractionnés». (split processors). L'étude a révélé que parmi les viandes conventionnelles, celles transformées dans des installations qui manipulaient exclusivement des viandes conventionnelles étaient contaminées par des bactéries un tiers du temps, tandis que celles manipulées dans des installations qui traitaient à la fois des viandes conventionnelles et bio étaient contaminées un quart du temps. La prévalence des bactéries multirésistantes était à peu près la même dans ces deux catégories de transformateurs de viande.

«La désinfection nécessaire de l'équipement entre les lots de traitement de viandes bio et conventionnelles peut expliquer nos résultats de réduction de la contamination bactérienne sur les produits provenant d'installations qui traitent les deux types de viandes», dit Davis.

Les auteurs estiment que leurs résultats sont pertinents pour les srvices réglementaires et les consommateurs. «La façon dont nous élevons les animaux est importante», dit Davis. «En tant que vétérinaire, je reconnais que nous devons parfois utiliser des antibiotiques pour traiter les animaux malades, mais profiter des opportunités de réduire l'utilisation des antibiotiques pourrait profiter à tout le monde. Le choix des consommateurs et la surveillance réglementaire sont deux stratégies pour y parvenir.»

Dans la discussion du résumé, les auteurs indiquent,

Les prélèvements de viande et de produits transformés bio au détail présentaient une prévalence significativement plus faible de micro-organismes résitants aux antibiotiques que les prélèvements de viande et de produits transforéns conventionnels, tandis que la viande provenant de transformateurs fractionnés (split processors) présentait une prévalence de toute contamination plus faible que les prélèvements provenant de transformateurs conventionnels. Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les résultats et clarifier les pratiques de production et de transformation spécifiques qui pourraient les expliquer.

Le kéfir contient moins de punch probiotique que les étiquettes ne le prétendent, selon une étude

«Le kéfir contient moins de punch probiotique que les étiquettes ne le prétendent», source 4 State.News.

La santé intestinale passe à un moment donné, avec des ventes d'aliments fermentés tels que le kéfir, le kombucha et le kimchi en constante augmentation. Les bienfaits des «bonnes bactéries» dans les aliments fermentés et les compléments vont bien au-delà de l'intestin, modérant les réponses immunitaires, la santé cardiaque, le poids et même l'humeur. Mais les produits résistent-ils aux allégations sur leur étiquetage?

Une nouvelle étude de l'Université de l'Illinois et de l'Université d'État de l'Ohio a examiné le contenu bactérien de cinq marques de kéfir, une boisson laitière fermentée souvent assimilée au yogourt à boire. L'étude a montré que la majorité des produits surestimaient la densité bactérienne et contenaient des espèces non incluses sur l'étiquetage.

«Notre étude montre qu'un meilleur contrôle de la qualité des produits à base de kéfir est nécessaire pour démontrer et comprendre leurs avantages potentiels pour la santé. Il est important que les consommateurs connaissent le contenu exact des aliments fermentés qu'ils consomment», dit Kelly Swanson, professeur titulaire en nutrition humaine de la Kraft Heinz Company au Département des sciences animales et à la Division des sciences nutritionnelles de l'Illinois.

Les consommateurs qui lisent l'étiquetage connaissent peut-être les unités typiques énumérées sur les produits fermentés: unités formant colonie par gramme (ufc/g). En général, plus il y a de bactéries par gramme, plus elles sont susceptibles de fournir des bienfaits pour la santé.

La plupart des entreprises garantissent un dénombrement minimum d'au moins un milliard de bactéries par gramme, dont beaucoup revendiquent jusqu'à 10 ou 100 milliards. Étant donné que les micro-organismes qui fermentent les aliments ont une longue histoire d'utilisation, sont non pathogènes et ne produisent pas de substances dangereuses, ils sont considérés comme étant «généralement reconnus comme sûrs» (GRAS pour Generally Recognized As Safe) par la Food and Drug Administration des États-Unis et ne nécessitent aucune autre approbation pour leur utilisation. Cela signifie que les entreprises sont libres de faire des allégations sur le nombre de bactéries avec peu de réglementation ou de surveillance.

Swanson et ses collègues ont acheté deux bouteilles de chacune des cinq grandes marques de kéfir et les ont ramenées au laboratoire. Là, ils ont cultivé et compté les cellules bactériennes et séquencé l'ADN pour identifier les espèces bactériennes.

Un seul produit livrait 10 milliards de bactéries par gramme, la quantité promise sur son étiquetage. Tous les autres n'ont pas répondu à leurs demandes, livrant entre 10 millions (pour un produit promettant 100 milliards) et un milliard (pour un produit promettant 10 milliards).

«Tout comme les probiotiques, les avantages pour la santé des kéfirs et autres aliments fermentés dépendront en grande partie du type et de la densité des micro-organismes présents», dit Swanson. «Avec des milliards de bactéries qui habitent déjà l'intestin, des milliards sont généralement nécessaires pour la promotion de la santé. Ces lacunes du produit en ce qui concerne le nombre de bactéries réduiront très certainement leur probabilité de fournir des bénéfices.»

Lorsque l'équipe de recherche a identifié des bactéries dans ses échantillons par rapport à celles citées dans l'étiquetage, il y avait des divergences distinctes. Certaines espèces étaient totalement absentes, tandis que d'autres étaient présentes mais non répertoriées. Les cinq produits contenaient, mais ne listaient pas, Streptococcus salivarius. Et quatre sur cinq contenaient du Lactobacillus paracasei.

Les deux espèces sont des souches de départ courantes pour la production de yaourts et d'autres aliments fermentés. Parce qu'elles sont relativement sûres et peuvent contribuer aux avantages pour la santé des aliments fermentés, Swanson dit qu'il n'est pas clair pourquoi ils ne sont pas répertoriés sur l'étiquetage.

Bien que l'étude n'ait testé que cinq produits, Swanson suggère que les résultats sont emblématiques d'un problème plus vaste sur le marché des aliments fermentés.

«Même si les aliments et les boissons fermentés ont été des composants importants de l'alimentation humaine pendant des milliers d'années, peu d'études bien conçues sur leur composition et leurs bienfaits pour la santé ont été menées en dehors du yogourt. Nos résultats soulignent à quel point il est important d'étudier ces produits», dit-il. «Et étant donné l’absence de contrôle réglementaire, les consommateurs devraient se méfier et exiger des aliments fermentés commerciaux de meilleure qualité.»