jeudi 3 juin 2021

États-Unis: Toujours des problèmes de sécurité des aliments avec les produits de poulet panés et surgelés

Source CDC
«Le CDC met en garde contre une épidémie de Salmonella liée au poulet pané et surgelé», source CIDRAP News.

Le 2 juin 2021, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a annoncé une épidémie à Salmonella Enteritidis dans plusieurs États liée à des produits de poulet panés. Jusqu'à présent, 17 personnes dans 6 États ont été malades, avec des dates d'apparition de la maladie allant du 21 février au 7 mai.

Aucun décès n'a été signalé, mais 8 personnes ont dû être hospitalisées, a indiqué le CDC. Sur 12 personnes interrogées, 10 ont déclaré avoir déclaré avoir préparé et consommé des produits de poulet farcis panés et surgelés avant de tomber malades.

«Les personnes ont déclaré avoir acheté de nombreuses marques différentes de produits de poulet farcis panés et surgelés crus dans plusieurs magasins. Lorsqu'on leur a demandé comment les produits étaient préparés à la maison, sept personnes ont déclaré que le produit était insuffisamment cuit, passé au micro-ondes ou frit à l'air chaud», a déclaré le CDC.

L'Illinois compte le plus grand nombre de cas avec 6, suivi du Minnesota (4) et de l'Indiana (3). L'Arizona et le Michigan ont chacun signalé un seul cas et New York en a deux.

Le CDC a déclaré que pour éviter la Salmonella, les personnes devraient faire cuire le poulet cru au four à 73,8°C. Le CDC ne recommande pas d'utiliser un micro-ondes ou une friteuse à air chaud pour cuire du poulet cru.

Selon un communiqué du Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l'USDA du 2 juin, les produits liés à l'épidémie peuvent être étiquetés «poulet cordon bleu» poulet au «brocoli et fromage», ou «poulet à la Kiev» peuvent sembler prêts à consommer, a averti le FSIS, mais ne sont pas complètement cuits. Dans le cadre de l'enquête, les responsables du Minnesota ont retrouvé la souche épidémique dans des prélèvements de produits provenant de magasins de distributeurs mais les lots de production n'ont été liés avec aucun des cas connus.

Epidémie de rappels de produits alimentaires en début de mois de juin, le caddie est déjà plein ...

Le ministère de l'agriculture a eu la bonne idée le 2 juin 2021 de ressortir le dossier, «Sécurité sanitaire des aliments : comprendre le dispositif de contrôle et de veille».

Qui effectue les contrôles sanitaires en France ? Quand, où et comment s'effectuent-ils, par quels services de l'État et pour quel type de produit ? Qu'est-ce qu'une alerte sanitaire et comment est-elle déclenchée ?

Dans ce dossier, je recommande l'interview du directeur général de l'alimentation sur le sujet suivant, «Comment la France et l'Europe assurent-elles la sécurité sanitaire de nos aliments ?»

Peut-on vraiment affirmer que notre alimentation en Europe est une des plus sûres au monde ? Que fait l'Union européenne pour garantir cette sécurité ? Comment fonctionne les réseaux d'alerte en cas de fraude ou d'incident sanitaire ? Qui contrôle quoi ?

En regard de cette interview, on pourra lire le rapport de de M. Laurent Duplomb, sénateur, fait au nom de la commission des affaires économiques, déposé le 17 février 2021, «Sur les retraits et les rappels de produits à base de graines de sésame importées d'Inde ne respectant pas les normes minimales requises dans l'Union européenne»,

Des contrôles des denrées alimentaires importées défaillants
La crise provient, avant tout, de la libre circulation de graines de sésame non conformes aux normes européennes faute de contrôles à l’importation suffisants.
Est en cause la philosophie du système européen qui repose sur une confiance candide dans ses partenaires commerciaux. Les actions ne sont engagées, par le biais de contrôles renforcés, qu’en cas de défaillance avérée.
Or la confiance n’induit pas forcément la naïveté. Au contraire, le système serait plus robuste avec des contrôles largement accrus.

Une comparaison s'impose entre langue de bois et bienvenue chez les bisounous …

Au dossier de la sécurité des aliments en France, voici déjà qu'en trois jours en juin 2021, il y a eu 22 rappels et la question qui se pose comment faire quand on a plus de 7 rappels par jour ?

Rappels liés à une autre cause que la présence d'oxyde d'éthylène

1er juin 2021, jambon fumé de marque Comte de Bellou et Listeria monocytogenes.
1er juin 2021, teurgoule maison au lait bio de marque Dutel / La Bourgeoterie et stérilisation non-conforme.
1er juin 2021, chorizo extra fort 225g de marque Auchan et Listeria monocytogenes. Avis de rappel le 3 juin de RappelConso.
1er juin 2021, 20 knacks, saucises de Starsbourg de marque Epicurillades et présence éventuelle de petits morceaux métalliques.
2 juin 2021, Le lait entier que je préfère de marque Verneuil et défaut de stérilisation.
2 juin 2021, Liste de fromages de marque la Ferme de la vieille rue : fromage blanc fermier, formage frais fermier campagne , fromage blanc battu myrtille , formage blanc battu vanille , fromage blanc battu fraise et présence de Listeria <10.
2 juin 2021, riz Basmati de marque Carrefour et présence d'aflatoxines B1. 6 rappels de riz basmati pour cause de présence de mycotoxines ont eu lieu depuis octobre 2020, ce n'est pas normal, si des contrpoles sont effectifs!
3 juin 2021, crème crue de la fromagerie du Pré Verdot et contamination microbiologique.
3 juin 2021, fromage au lait cru de la fromagerie du Pré Verdot et contamination microbiologique.
3 juin 2021, saucisse sèche de foie lot 10 de marque Cabrol La Salvetat et Listeria monocytogenes.
3 juin 2021, viande de cheval hachée préparée à la demande et Listeria monocytogenes.
3 juin 2021, pâté au Maroilles et substances allergisantes non déclarées et non-respect des barèmes de stérilisation qui entraîne un risque de développement de microorganismes pathogènes.
3 juin 2021, rôti de porc en gelé et et substances allergisantes non déclarées et non-respect des barèmes de stérilisation qui entraîne un risque de développement de micro-organismes pathogènes.
3 juin 2021, terrine d'oie et et substances allergisantes non déclarées et non-respect des barèmes de stérilisation qui entraîne un risque de développement de micro-organismes pathogènes.
3 juin 2021, pâté de viande et et substances allergisantes non déclarées et non-respect des barèmes de stérilisation qui entraîne un risque de développement de micro-organismes pathogènes.
3 juin 2021, truite fumée de Bretagne de marque La Cancalaise et DLC erronée au 19/06/2021 au lieu du 03/06/2021.

Rappels liés à la présence d'oxyde d'éthylène à une teneur supérieure à la législation européenne

1er juin 2021, Keto Slim Nuit et Pack Keto Minceur. Rappel aussi au Luxembourg.
1er juin 2021, Curcuma plus Etui contenant un blister de 15 comprimés de marque Fleurance Nature
2 juin 2021, amande sucrée sésame bio de marque Naja
2 juin 2021, Les Mignonettes, 24 mini tartelettes surgelées 300g de marque Les Créations.
3 juin 2021, curcuma gingembre gélules de marque Naturactive
3 juin 2021, curcuma plus articulations de marque Biotechnie.

La FDA lance un concours de développement d'outils de traçabilité pour les épidémies de maladies d'origine alimentaire

Voilà qui devrait intéresser la «start-up nation» chère à notre président ?

«La FDA lance un concours de développement d'outils de traçabilité pour les épidémies de maladies d'origine alimentaire», source CIDRAP News.

Dans un effort pour améliorer les outils de traçabilité utilisés pour identifier les origines des épidémies de maladies d'origine alimentaire, la FDA a annoncé un nouveau concours consistant à créer des moyens peu coûteux ou gratuits d'alerter les personnes des épidémies.

«Trop d'Américains souffrent de maladies d'origine alimentaire chaque année. Rendre l'approvisionnement alimentaire plus numérique et des aliments plus traçables accélérera la réponse aux épidémies et approfondira notre compréhension de leurs causes et de la manière de les empêcher de se reproduire», a déclaré le commissaire par intérim de la FDA, Janet Woodcock, dans un communiqué de presse de la FDA.

Le concours demande aux fournisseurs de solutions de technologie alimentaire, aux défenseurs de la santé publique, aux entrepreneurs et aux innovateurs de créer des outils d'information numériques qui alertent rapidement les utilisateurs sur la source de contamination des aliments.

Le concours est un objectif décrit dans le plan directeur de la FDA pour une nouvelle ère pour un plan de sécurité des aliments plus intelligent ou New Era of Smarter Food Safety Blueprint, publié pour la première fois l'été dernier.

La FDA acceptera les soumissions du 1er juin au 30 juillet et annoncera jusqu'à 12 gagnants sélectionnés par les juges du gouvernement fédéral. Les lauréats présenteront leurs idées lors d'un webinaire en septembre, mais attention, il n'y a pas d'argent à gagner.

Roumanie : à propos des contrôles officiels liés la sécurité microbiologique des denrées alimentaires d’origine non animale, selon un audit de l'UE

Si l'on en croit ce document, il y a encore beaucoup de travail à faire en Roumanie au noiveau de la sécurité des aliments.

Résumé du rapport d’un audit effectué par la DG santé et sécurité alimentaire concernant la Roumanie du 26 janvier au 4 février 2021 afin d’évaluer le système de contrôles officiels relatifs à la sécurité microbiologique des denrées alimentaires d’origine non animale.

Résumé

Le présent rapport expose les résultats d’un audit que la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne a effectué concernant la Roumanie du 26 janvier au 4 février 2021.

L’audit avait pour objectif d’évaluer le système de contrôles officiels dans le domaine de l’hygiène alimentaire visant à prévenir la contamination microbiologique dans la production de denrées alimentaires d’origine non animale, notamment au niveau de la production primaire, dans les produits transformés et/ou surgelés, et dans les germes et les graines destinées à la germination.

La pandémie de COVID-19 ayant rendu impossibles la vérification et l’évaluation sur place du fonctionnement des contrôles officiels, les résultats de l’audit sont fondés sur un examen des documents et des registres correspondant à la portée de l’audit, ainsi que sur des entretiens et des discussions, par vidéoconférence, avec les représentants des autorités compétentes à différents niveaux.

Un système de contrôles officiels est en place; il permet dans une certaine mesure de déceler et de corriger les lacunes dans la mise en œuvre des exigences en matière de sécurité alimentaire tout au long de la chaîne de production de denrées alimentaires d’origine non animale. Un plan de surveillance microbiologique est en place et des échantillons officiels sont prélevés principalement au niveau des grossistes et des détaillants. Il existe un système de laboratoires dotés de capacités et de ressources adéquates.

Toutefois, le fait que des contrôles n’ont été effectués qu’au niveau des producteurs primaires de fruits à baies et de légumes qui réalisent des activités de stockage et/ou de traitement des denrées alimentaires d’origine non animale, ainsi que le fait que le système actuel d’enregistrement ne permet pas d’identifier les producteurs primaires présentant des risques microbiologiques élevés, affectent la capacité du système à repérer les non conformités et, partant, à faire appliquer des mesures correctives dans le groupe plus vaste des producteurs. Les contrôles des établissements de germination couvrent partiellement les exigences légales pertinentes et leur efficacité est affaiblie par les lacunes en matière de vérification du respect de la traçabilité, des certificats d’importation et des auto-analyses microbiologiques (fréquence). En ce qui concerne les contrôles officiels effectués auprès des transformateurs de denrées alimentaires d’origine non animale, l’équipe d’audit a constaté que les inspecteurs ne sont pas suffisamment informés sur les systèmes d’autocontrôle des exploitants du secteur alimentaire (c’est-à-dire sur des échantillons environnementaux) en ce qui concerne Listeria monocytogenes et qu’ils n’ont pas la formation voulue pour évaluer ces systèmes de manière efficace. Sur les trois recommandations encore pertinentes formulées à l’issue de l’audit précédent effectué en 2016 sur le même sujet, l’autorité centrale compétente a mis en œuvre les mesures qu’elle avait annoncées pleinement au sujet d’une recommandation et, partiellement, celles concernant deux recommandations. Des progrès ont néanmoins été observés dans la mise en œuvre et l’amélioration du système de contrôle de la réduction de la contamination microbiologique des aliments d’origine non animale.

Le rapport adresse des recommandations à l’autorité centrale compétente afin que celle-ci remédie aux lacunes constatées et qu’elle renforce davantage le système de contrôles.

Hygiène du linge et contrôle des odeurs: État de la science

«Hygiène du linge et contrôle des odeurs: État de la science», source AEM. L'article est disponible en intgralité ici.

Résumé
Le lavage des textiles - vêtements, linge de maison, chiffons de nettoyage - élimine fonctionnellement la saleté et des fluides corporels qui empêchent la transmission et la réexposition aux agents pathogènes ainsi que le contrôle des odeurs. Ainsi, un bon lavage du linge est essentiel pour contrôler les microbes qui causent des maladies et produisent des odeurs. La pratique du lavage du linge varie d'une région à l'autre et est influencés par la culture et les ressources. Cette revue vise à définir le lavage du linge comme une série d'étapes qui influencent l'exposition de la personne traitant le linge aux agents pathogènes – en ce qui concerne l'élimination et le contrôle des agents pathogènes et des bactéries responsables des odeurs, en tenant compte des types de textiles. Définir le lavage du linge de cette manière aide à mieux éduquer le consommateur, à mettre en évidence les domaines où des recherches supplémentaires sont nécessaires, et comment maximiser les produits et les ressources.

Le contrôle des micro-organismes lors du lavage du linge implique des opérations mécaniques (agitation, trempage), des procédés chimiques (détergent, eau de Javel) et physiques (détergent, température). La température joue le rôle le plus important en termes de contrôle des agents pathogènes, nécessitant des températures supérieures à 40°C à 60°C pour une inactivation correcte. Alors que les détergents jouent un rôle dans la réduction de la charge microbienne lors du lavage du linge grâce à la libération de microbes attachés aux tissus et à l'inactivation des microbes sensibles aux détergents (ex : virus enveloppés). L'utilisation d'additifs (enzymes) et d'eau de Javel (chlore, oxygène activé) devient indispensable dans les lavages avec des températures inférieures à 20°C, notamment pour certains virus entériques et les bactéries. Une approche structurée est nécessaire qui identifie toutes les étapes du processus de lavage du ling et tente d'identifier chaque étape par rapport à son importance pour le risque d'infection et la production d'odeur.

Conclusions

L'objectif du lavage du linge est de maîtriser à la fois l'exposition aux micro-organismes pathogènes et le contrôle des odeurs. Les deux sont interdépendants et le contrôle de l'un implique le contrôle de l'autre. L'un des plus gros problèmes dans l'évaluation de l'efficacité de ces objectifs pour le processus de lavage du linge est l'absence d'une approche cohérente et structurée de tous les facteurs impliqués. Une approche structurée est nécessaire qui identifie toutes les étapes du processus et tente de quantifier, à la fois les risques d'infection et la réduction des odeurs. Un facteur qui doit être évalué est la stratégie à la maison qui peut être utilisée pour minimiser les impacts environnementaux (consommation d'énergie) tout en minimisant les odeurs et l'exposition aux maladies causées pardes microbes. L'utilisation de basses températures pendant le lavage peut nécessiter des stratégies telles que l'utilisation d'un désinfectant et/ou un séchage prolongé en machine, notamment lorsque certains virus et bactéries entériques peuvent être présents. Il est également nécessaire de considérer le lavage du linge, des vêtements de travail et professionnels, la démographie du foyer domestique, les différences régionales dans les pratiques de lavage du linge et le type de textiles. Tous ceux-ci sont nécessaires pour fournir des conseils aux ménages afin de maximiser les avantages de lavage du linge.
Études pour mieux définir et communiquer les risques associés au lavage du linge
La recherche doit être axée sur la fourniture d'informations pouvant être utilisées pour identifier les risques et comment ils peuvent être réduits de manière plus quantitative. L'utilisation des arborescences d'événements pour définir les impacts de chaque procédé de lavage du linge et l'évaluation quantitative du risque microbien permet de quantifier l'impact de chaque procédé en termes de réduction des odeurs et de risque d'infections. Cela peut ensuite être utilisé pour développer un guide pour le lavage du linge domestique qui n'est pas encore disponible et aurait le plus grand avantage. En fait, il n'y a pas de compréhensions d'une définition de ce que signifie atteindre un niveau de réduction du risque «sûr» des pratiques de lavage du linge. Les recherches sur l'efficacité du lavage en machine seul n'ont été détaillées que récemment. La figure proposée ci-dessus illustre ces besoins. Plus d'informations sur les types et la concentration en bactéries pathogènes et responsables d'odeurs dans le linge peuvent être utilisées pour mieux définir les stratégies de traitement. Tout en prenant également en considération la démographie du ménage, en ce qui concerne les types et la rugosité des textiles (vêtements professionnels, épaisseur et usage). À cet égard, la meilleure combinaison de produits peut être sélectionnée. Une meilleure information sur l'impact du stockage avant et après le lavage des textiles est également nécessaire. Nous sommes désormais à une époque où l'on s'inquiète de plus en plus de la propagation d'agents pathogènes émergents et des moyens de prévention et de contrôle en particulier avec la pandémie actuelle de COVID-19 associée au SRAS-CoV-2. Avec des informations supplémentaires grâce à de futurs efforts de recherche, nous pouvons fournir les meilleures options de blanchiment pour assurer un ménage sain.

mercredi 2 juin 2021

Un composé d’origine bactérienne associé à la diversité du microbiote intestinal et à une meilleure santé cardiovasculaire et métabolique

«Un composé d’origine bactérienne associé à la diversité du microbiote intestinal et à une meilleure santé cardiovasculaire et métabolique», source INSERM.

Le bon fonctionnement de notre microbiote intestinal a un impact sur notre santé générale, physique et psychologique. Comprendre comment l’architecture du microbiote et la fonction des bactéries qui l’habitent influent sur l’organisme est devenu un axe de recherche essentiel ces dernières années. Dans ce contexte, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm et d’Université de Paris, en collaboration avec des équipes d’INRAE, de l’Imperial College à Londres et de l’université de Copenhague au Danemark ont montré qu’un métabolite issu des bactéries intestinales, l’hippurate, est associé à la diversité du microbiote. Il jouerait un rôle important pour notre santé cardiovasculaire et métabolique, notamment en participant à la régulation de la glycémie. Ces travaux sont parus dans la revue Gut.

Depuis plusieurs années, on prête un rôle déterminant au microbiote intestinal pour notre santé. De nombreux travaux scientifiques ont souligné qu’il existe un lien entre la diversité des souches de bactéries qui y sont présentes et certains paramètres de santé, notamment cardiovasculaire et métabolique.

L’équipe dirigée par le chercheur Inserm Dominique Gauguier s’est intéressée à l’hippurate, un métabolite produit par les bactéries intestinales que l’on retrouve dans les urines.

Les scientifiques ont combiné deux méthodes, le séquençage ADN (analyse du profil génétique) des bactéries du microbiote intestinal et le profilage métabolomique urinaire (analyse de petits métabolites présents dans les urines), chez 271 personnes d’une cohorte danoise (l’étude MetaHIT).

A partir des données obtenues, les scientifiques montrent que des niveaux élevés d’hippurate dans les urines sont associés à une plus grande diversité de la flore intestinale et une augmentation de la richesse en gènes du microbiote, qui sont deux paramètres protecteurs du risque cardiométabolique (risque de développer des maladies cardiovasculaires et/ou du diabète).

Les chercheurs disposaient par ailleurs d’informations relatives aux habitudes alimentaires des participants, ainsi qu’à leur indice de masse corporelle (IMC). Ils ont constaté que chez les personnes obèses ayant une alimentation riche en graisses saturées, et un risque de développer des problèmes cardiovasculaires et métaboliques, des niveaux élevés d’hippurate avaient des effets bénéfiques sur le poids et sur la santé métabolique.

Ces résultats ont été complétés par une étude de validation chez des souris obèses, nourries avec un régime gras. Dans ces modèles animaux, l’administration d’hippurate améliorait l’équilibre glycémique et stimulait la sécrétion d’insuline. «
Ces travaux confirment l’importance de l’architecture et de la fonction de la flore intestinale en santé humaine, en démontrant le rôle bénéfique d’un métabolite produit par des bactéries intestinales, comme nous l’avions déjà démontré précédemment avec un autre métabolite, le cresol», souligne Dominique Gauguier.

L’intérêt de ces résultats est à la fois diagnostique, l’hippurate pouvant être considéré comme un biomarqueur de la diversité du microbiote, mais aussi thérapeutique.

En effet, on pourrait par exemple envisager de modifier le microbiote avec des systèmes probiotiques produisant en plus grande quantité les bactéries intestinales qui synthétisent les précurseurs de l’hippurate. Cela permettrait ensuite d’augmenter les niveaux d’hippurate avec des effets protecteurs sur le risque cardiométabolique.

Pour les chercheurs, la prochaine étape serait de poursuivre ces travaux en étudiant les mécanismes cellulaires permettant d’expliquer comment l’hippurate favorise la sécrétion de l’insuline et la régulation de la glycémie.

Attirer Salmonella dans un piège. A propos d'un nouveau vaccin contre Salmonella, selon ETH Zurich

Salmonella est entouré d'un revêtement protecteur qui la protège des défenses de l'hôte ainsi que des virus qui infectent et tuent souvent les bactéries.

«Attirer les bactéries dans un piège», source ETH Zurich.
Des chercheurs de l'ETH Zurich et de l'Université de Bâle ont mis au point un vaccin qui protège les animaux contre la Salmonella. Ces bactéries échappent souvent aux effets de la vaccination en modifiant génétiquement leur enveloppe protectrice. Les chercheurs ont réussi à manipuler ce processus pour attirer les bactéries dans un piège évolutif.

Développer des vaccins contre les bactéries est dans de nombreux cas beaucoup plus difficile que les vaccins contre les virus. Comme pratiquement tous les agents pathogènes, les bactéries sont capables de contourner l'efficacité d'un vaccin en modifiant leurs gènes. Pour de nombreux agents pathogènes, de telles adaptations génétiques sous la pression sélective de la vaccination entraîneront une diminution de leur virulence ou de leur aptitude. Cela permet aux agents pathogènes d'échapper aux effets de la vaccination, mais au prix de devenir moins transmissibles ou de causer moins de dégâts. Cependant, certains agents pathogènes, y compris de nombreuses bactéries, sont extrêmement efficaces pour changer de manière à échapper aux effets de la vaccination tout en restant hautement infectieux.

Pour les scientifiques qui cherchent à développer des vaccins, ce type d'évasion immunitaire est un problème fondamental depuis des décennies. S'ils entreprennent de développer des vaccins contre des agents pathogènes bactériens, ils remarqueront souvent que ceux-ci deviennent rapidement inefficaces.

Armer l'évasion immunitaire

Aujourd'hui, cependant, des chercheurs de l'ETH Zurich et de l'Université de Bâle ont précisément exploité ce mécanisme pour mettre au point un vaccin efficace contre les bactéries. Ils ont réussi à développer un vaccin contre Salmonella qui, au lieu d'essayer de tuer purement et simplement les bactéries intestinales, guide plutôt leur évolution dans l'intestin pour en faire un agent pathogène plus faible.

«Cela nous a permis de montrer que l'évasion immunitaire n'est pas seulement un défi majeur dans le développement de vaccin mais qu'elle peut en fait être utilisée à bon escient en médecine humaine et vétérinaire», explique Emma Slack, professeure à l'ETH. «Nous pouvons l'utiliser pour conduire l'évolution des micro-organismes pathogènes dans une certaine direction - dans notre cas, une impasse.» Slack a dirigé l'étude, qui a impliqué de nombreux chercheurs de différents groupes de l'ETH Zurich et d'autres institutions, ainsi que le professeur de l'ETH Wolf-Dietrich Hardt et Médéric Diard, professeur au Biozentrum de l'Université de Bâle.

Le vaccin combiné mène à l'objectif

Dans leur étude, les chercheurs ont inoculé à des souris une série de vaccins légèrement différents contre Salmonella Typhimurium et ont observé comment Salmonella présent dans les intestins des animaux modifiait ses gènes pour échapper aux effets des vaccins. Cela a permis aux scientifiques d'identifier le spectre complet des mutations possibles d'évasion immunitaire chez Salmonella Typhimurium. Par la suite, les chercheurs ont produit un vaccin combiné à partir de quatre souches de Salmonella qui couvraient tout le spectre des options d'évasion génétique de la bactérie.

Une évasion immunitaire surprenante a été provoquée par ce vaccin combiné, provoquant l'atrophie d'une importante couche de sucre de Salmonella à la surface. Alors que les bactéries affectées étaient encore capables de se multiplier dans les intestins des animaux, elles étaient largement incapables d'infecter les tissus corporels et de provoquer des maladies. En effet, le revêtement de sucre fait partie du revêtement protecteur des bactéries qui les protège des défenses de l'hôte ainsi que des virus qui infectent et tuent souvent les bactéries. Lors de tests sur des souris, les scientifiques ont pu montrer que leur nouveau vaccin était plus efficace pour prévenir les infections à Salmonella que les vaccins existants approuvés pour une utilisation chez le porc et le poulet.

Les scientifiques prévoient désormais d'utiliser le même principe pour développer des vaccins contre d'autres micro-organismes, par exemple contre des souches bactériennes résistantes aux antimicrobiens. De plus, il devrait être possible d'utiliser l'approche en biotechnologie et d'apporter des modifications spécifiques chez les micro-organismes en exerçant une pression sélective à travers les vaccins.

L'année dernière, les scientifiques ont été nominés pour le Spark Award de l'ETH Zurich pour ce travail de recherche, qui vient d'être publié dans Nature Microbiology. De plus amples informations sont fournies dans cette vidéo :

Présence de résidus de désinfectant dans de l'eau minérale de France, selon une notification au RASFF de l'UE

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Selon un tweet de Joe Whitworth du 2 juin 2021, «On dirait que 6 personnes sont touchées en France après avoir bu de l'eau contaminée par des résidus de désinfectant. L'eau d'Évian est mentionnée».

Une notification de la France au RASFF de l'UE, référence 2021.2811, le 1er juin fait état d'eau contaminée par des résidus de désinfectant. Les bouteilles d'Evian de 75cl et 33cl. Les mesures prises sont double, un rappel auprès du consommateur et un retrait du marché.

Il est indiqué comme risque consommateur, mauvais goût, mauvaise odeur, risque de brûlure.

Habituellement, le RASFF ne cite pas de nom de marque, mais avec la nouvelle version du portail du RASFF, cela devient désormais possible. Le produit a été distribué au Japon et Lettonie.

Pour l'instant, le site des actualités du groupe Danone ne mentionne pas l'information … à suivre ...

L'interdiction du glyphosate n'est pas nécessaire, mais c'est en Suisse que cela se passe !


«L'interdiction du glyphosate n'est pas nécessaire», source Agence Télégraphique Suisse (ATS).

Les produits contenant du glyphosate ne devraient pas être interdits en Suisse. Après le Conseil des Etats, le National a rejeté mardi deux initiatives cantonales de Genève et du Jura.

Le Jura demande d'interdire au plus vite la commercialisation et l'utilisation des produits contenant du glyphosate. Genève demande pour sa part d'organiser la sortie programmée du glyphosate et de soutenir la recherche agronomique pour trouver des alternatives au désherbant.

Le glyphosate ne présente pas de danger, a déclaré Marcel Dettlin (UDC/SZ) au nom de la commission. Plusieurs études ont montré qu'il n'y a pas de risque cancérogène. Des mesures ne sont donc pas nécessaires d’un point de vue sanitaire.

L’utilisation du glyphosate en Suisse est par ailleurs soumise à des conditions strictes. Elle n'est autorisée que sur les plantes qui ne sont pas récoltées. Aucune trace de glyphosate ne peut être trouvée dans les produits alimentaires suisses. Seuls ceux importés pourraient en présenter.

De plus, une étude menée par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires a montré qu'il faudrait consommer plus de 71 kg de pâtes ou 1600 litres de vin par jour pour atteindre les valeurs plafond fixées en Suisse, a souligné M. Dettlin.

La gauche a elle remis en cause la validité des études avancées. Il s'agit de tentatives de noyer le poisson, a déclaré Sophie Michaud Gigon (Verts/VD). Une autre étude, indépendante, montre au contraire que ce produit présente un risque important. Il est classé «cancérogène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS, a-t-elle argumenté.

Les députés ont préféré suivre l'avis de leur commission et ont refusé par 108 voix contre 81 l'initiative du Jura et 101 voix contre 89 celle de Genève.

La population est appelée à se prononcer prochainement sur les pesticides. Deux initiatives visant à limiter de manière drastique leur utilisation en Suisse sont soumises au vote le 13 juin.

Complément. On lira Sortir du glyphosate est dangereux et infondéAnalyse du livre de Gil Rivière-Wekstein, Glyphosate. L’impossible débatpar Aymeric Belaud.

Des pratiques frauduleuses dans l’industrie du thon détectées par l’AFSCA de Belgique

Fin 2020, l’AFSCA a mené une action spéciale sur le thon dont l’objectif était de détecter l’utilisation (et leur fréquence) de techniques de fraude qui visent à cacher la dégradation du produit en le faisant passer pour un produit plus frais.

Pour la première fois, l’AFSCA a mis au jour l’utilisation de traitements au monoxyde de carbone, une technique de fumage du thon interdite en Europe.

Les tentatives de fraude sont constantes et les techniques évoluent : l’AFSCA traduit les résultats de cette enquête en 5 actions concrètes.

Avec la mode des sushis et autres sashimis, la consommation de thon frais s’est largement répandue ces dernières années. Une tendance alimentaire qui semble être une source d’inspiration pour les fraudeurs, qui n’hésitent pas à mettre la santé des consommateurs en danger afin de faire des profits.

Ici, la fraude vise à donner une couleur rouge au thon pour le faire paraitre frais plus longtemps et masquer la dégradation du produit qui, malgré l’utilisation de ces procédés, n’est pas ralentie. Le consommateur, trompé, risque quant à lui l’intoxication alimentaire.


Action spéciale « thon 2020 » : capter les signaux de fraude

L’objectif de cette action était d’effectuer un coup de sonde pour obtenir un aperçu des différentes techniques de fraude utilisées dans le thon : ajout de colorants, de nitrites ou nitrates, fumage au monoxyde de carbone, … et de mieux orienter, si nécessaire, les contrôles sur le terrain.

Cette action spéciale s’inscrit dans la continuité d’autres actions déjà mises en place par l’AFSCA (contrôles de routine dans le cadre du plan de contrôle, actions spéciales) ou coordonnées au niveau européen. Par exemple, les opérations OPSON et en particulier OPSON VII (décembre 2017-mars 2018) au cours de laquelle 51 tonnes de thon avaient été saisis à travers l’Europe.

Cette action spéciale « thon 2020 » était dirigée par l’Unité Nationale d’Enquête (UNE) de l’AFSCA, avec la participation de contrôleurs de chaque antenne locale (ULC) de l’AFSCA.

Vous trouverez dans le communiqué tous les résultats de l’action spéciale « thon 2020 », mais voici quelques éléments très concrets :

Entre les mois de septembre et de décembre 2020, l’AFSCA a prélevé 45 échantillons partout en Belgique, auprès de détaillants (thon frais et surgelé) et de grossistes (thon surgelé). Un produit pouvant être analysé pour différents paramètres, 92 analyses ont été effectuées dans le cadre de cette action.

Cette action spéciale a permis de mettre en évidence deux types de pratiques illégales et a mené à la saisie de 79,244 tonnes de thon. 92% des produits non conformes sont des produits importés d’Asie.

Même si d’autres pays européens ont déjà, par le passé, mis la main sur du thon illégalement traité au monoxyde de carbone, c’est la première fois que l’AFSCA met en évidence l’utilisation d’un tel procédé : 35,138 tonnes ont été mises sous saisie. En 2019, les 17 échantillons analysés étaient tous conformes.

Pour chaque lot non conforme, des mesures ont été prises : destruction ou réexportation des lots incriminés, communication avec réseau de lutte contre la fraude alimentaire de la Commission européenne (AAC-Food Fraud Network).

Traduction des résultats en 5 actions concrètes pour l’AFSCA
Face à ces résultats interpellants, l’AFSCA s’engage à poursuivre son action de lutte contre la fraude dans le thon autour de 5 actions concrètes :
  1. Inclure le monoxyde de carbone dans les contrôles de routine de l’AFSCA (plan de contrôle 2021)
  2. Contrôler davantage les importations de thon en provenance de pays tiers (notamment sur les produits avec la mention « légèrement fumé » sur l’étiquette)
  3. Conscientiser le consommateur : inviter le consommateur à examiner avec prudence less offres trop alléchantes. De plus, une couleur trop vive n'est pas nécessairement une indication de fraîcheur. Le consommateur ne doit pas hésiter à interpeller l’AFSCA (via le point de contact) s’il a des raisons de penser qu’un produit ne lui paraît pas sûr. Chaque question ou plainte est attentivement analysée par des experts.
  4. Rester en alerte et capter les signaux de fraude : les tentatives de fraude sont constantes et les techniques évoluent. L’AFSCA et ses contrôleurs sur le terrain s’engagent à rester attentifs et à sans cesse mettre à jour leurs connaissances.
  5. Communiquer en réseau : continuer à échanger avec les autres Etats membres via le réseau de lutte contre la fraude alimentaire de la Commission européenne (AAC-Food Fraud Network) - dans lequel l’AFSCA joue un rôle de pionnier - participer aux actions internationales de lutte contre la fraude, etc. Les fraudeurs ne s’arrêtent pas aux frontières.