lundi 23 janvier 2023

Le microbiome au secours des investigations sur les scènes de crime

Ce nouvel article paru dans Applied and Environmental Microbiology explore comment intégrer des analyses basées sur le microbiome dans les cadres médico-légaux existants pour fournir des sources de preuves alternatives et améliorer la qualité des investigations sur les scènes de crime.

Les avancées récentes dans les technologies de séquençage de nouvelle génération (NGS) associées à l'apprentissage automatique ont démontré le potentiel des analyses basées sur le microbiome dans des domaines appliqués tels que les diagnostics cliniques et les sciences médico-légales. En particulier en médecine légale, les marqueurs microbiens dans les taches biologiques laissées sur une scène de crime peuvent fournir des informations précieuses pour la reconstruction des cas de scène de crime, car ils contiennent des informations sur l'origine corporelle, le temps écoulé depuis le dépôt et le ou les donneurs de la tache. Il est important de noter que les analyses basées sur le microbiome fournissent une approche complémentaire ou alternative aux méthodes actuelles lorsque celles-ci sont limitées ou non réalisables. Malgré les résultats prometteurs de recherches récentes, les analyses de taches basées sur le microbiome ne sont pas encore utilisées dans les cas de routine. Dans cette revue, nous soulignons les deux principales lacunes qui doivent être comblées avant de pouvoir intégrer avec succès les analyses basées sur le microbiome dans les domaines appliqués avec un accent particulier sur les cas médico-légaux : l'une est une évaluation complète des forces et des limites de la méthode, et l'autre est l'établissement d'un mode opératoire standard. Pour ce dernier, nous fournissons une feuille de route mettant en évidence les étapes de décision clés et proposant des recommandations de laboratoire et de flux de travail bioinformatique, tout en délimitant les aspects qui nécessitent des tests supplémentaires. Notre objectif est de faciliter la rationalisation des analyses basées sur le microbiome dans le cadre médico-légal existant afin de fournir d'autres sources de preuves, améliorant ainsi la qualité des investigations.

Des milliards de personnes ne sont toujours pas protégées contre les acides gras trans

«Cinq milliards de personnes ne sont pas protégées contre les acides gras trans à l’origine de maladies cardiaques», source communiqué de l’OMS du 23 janvier 2023.

Selon un nouveau rapport de situation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), cinq milliards de personnes dans le monde ne sont toujours pas protégées contre les acides gras trans, substances nocives qui augmentent le risque de maladie cardiaque et de décès.

Depuis qu’en 2018, l’OMS a appelé pour la première fois à cesser la production industrielle d’acides gras trans partout dans le monde, en fixant pour objectif leur élimination en 2023, la couverture de la population par des politiques inspirées des meilleures pratiques a presque sextuplé. Quarante-trois pays appliquent désormais les meilleures pratiques recommandées pour supprimer les acides gras trans dans les aliments, et 2,8 milliards de personnes dans le monde sont protégées.

Malgré des progrès importants, 5 milliards de personnes dans le monde risquent encore de subir les effets dévastateurs des acides gras trans sur leur santé, et l’objectif mondial de l’élimination complète de ces composés en 2023 n’est pas réalisable pour le moment.

Les acides gras trans de production industrielle se trouvent couramment dans les aliments préemballés, les produits de boulangerie, les huiles de cuisson et les pâtes à tartiner. Chaque année dans le monde, la consommation d’acides gras trans est responsable de pas moins de 500 000 décès prématurés dus à une maladie coronarienne.

«Les acides gras trans n’ont aucun avantage connu et présentent des risques énormes pour la santé qui entraînent des coûts énormes pour les systèmes de santé», a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. «En revanche, l’élimination des acides gras trans est une mesure rentable qui présente d’immenses avantages pour la santé. Pour dire les choses simplement, les acides gras trans sont un produit chimique toxique qui tue et qui ne devrait pas se trouver dans les aliments. Il est temps de s’en débarrasser une fois pour toutes.»

À l’heure actuelle, 9 des 16 pays qui enregistrent le taux estimatif le plus élevé de décès par maladie coronarienne dus à la consommation d’acides gras trans n’ont pas de politique conforme aux meilleures pratiques. Il s’agit de l’Australie, de l’Azerbaïdjan, du Bhoutan, de l’Équateur, de l’Égypte, de l’Iran, du Népal, du Pakistan et de la République de Corée.

Les meilleures pratiques en matière d’élimination des acides gras trans suivent des critères spécifiques établis par l’OMS et limitent ces acides gras de production industrielle dans tous les contextes. Il existe deux mesures optimales : 1) imposer une limite nationale de 2 grammes d’acides gras trans produits industriellement par 100 grammes de matières grasses totales dans tous les aliments ; et 2) interdire au niveau national la production ou l’utilisation des huiles partiellement hydrogénées (qui sont une source importante d’acides gras trans) comme ingrédients dans tous les aliments.

«Les progrès dans l’élimination des acides gras trans risquent de s’essouffler, alors que ces substances continuent de tuer», a mis en garde le Dr Tom Frieden, Président-Directeur général de l’organisation Resolve to Save Lives. «Chaque gouvernement peut mettre fin à ces décès évitables en adoptant dès maintenant une politique fondée sur les meilleures pratiques. Le jour où les acides gras trans cesseront de tuer n’est pas loin, mais les gouvernements doivent agir pour mettre fin à cette tragédie évitable.»

Bien que jusqu’à présent, la plupart des politiques d’élimination des acides gras trans soient appliquées dans des pays à revenu élevé (principalement dans les Amériques et en Europe), un nombre croissant de pays à revenu intermédiaire mettent en œuvre ou adoptent pareilles politiques, notamment l’Argentine, le Bangladesh, l’Inde, le Paraguay, les Philippines et l’Ukraine. Des politiques reposant sur les meilleures pratiques sont également envisagées au Mexique, au Nigéria et à Sri Lanka en 2023. Si une telle politique est adoptée au Nigéria, celui-ci sera le deuxième et le plus peuplé des pays d’Afrique à mettre en place une politique d’élimination des acides gras trans conforme aux meilleures pratiques. Aucun pays à faible revenu n’a encore adopté de mesure de ce type pour éliminer les acides gras trans.

En 2023, l’OMS recommande aux pays de se concentrer sur quatre domaines : l’adoption de politiques fondées sur les meilleures pratiques, le suivi et la surveillance, les huiles de remplacement sans risque pour la santé et la sensibilisation. L’OMS a élaboré des orientations pour aider les pays à progresser rapidement dans ces domaines.

L’OMS encourage également les fabricants de produits alimentaires à éliminer de leurs produits les acides gras trans de production industrielle, conformément à l’engagement pris par l’International Food and Beverage Alliance (IFBA). Il est demandé aux principaux fournisseurs d’huiles et de matières grasses de supprimer les acides gras trans d’origine industrielle des produits vendus aux fabricants de produits alimentaires partout dans le monde. 

Sous le titre «Countdown to 2023 : WHO Report on global trans fat elimination 2022», l’OMS publie en collaboration avec l’organisation Resolve to Save Lives ce rapport de situation annuel permettant de suivre les progrès accomplis sur la voie de l’élimination des acides gras trans à l’horizon 2023.

Après des cas de listériose en France, rappel massif de spécialités végétariennes et bio de la société Jay & Joy

Après des rappels en 2022, les 25 avril et 25 juillet 2022, puis un rappel le 14 janvier 2023, voici de nouveaux rappels, pour cause de ‘suspicion de Listeria’ : 22 rappels sont effectués par la société Jay & Joy le 23 janvier 2023, selon RappelConso,

Joséphine - spécialité végétale au lait d'amande
Jil - spécialité végétale au lait d'amande
Jeanne - spécialité végétale au lait d'amande
Jean-Jacques - spécialité végétale au lait d'amande
Joie gras - spécialité végétale aux noix de cajou
ParmiJoy - Spécialité végétale au lait de coco
Joy montagnard nature - Spécialité végétale au lait de coco
Joy râpé - Spécialité végétale au lait de coco
Joy Prairie - spécialité végétale au lait d’amande
ParmiJoy 500g - Spécialité végétale au lait de coco
Jil 900g - Spécialité végétale au lait d'amande
Joy râpé 500g - Spécialité végétale au lait de coco
Joy Bloc 1kg - Spécialité végétale au lait de coco
Jeta Cubes 1kg - Spécialité végétale au lait d'amande
Jeta Frais 1kg - Spécialité végétale au lait d'amande
Jeanne 1kg - Spécialité végétale au lait d'amande
Jeta fermenté 500g - Spécialité végétale au lait d'amande
Joy Montagnard - 3 poivres - Spécialité végétale au lait de coco
Joy Montagnard saveur fumée - Spécialité végétale au lait de coco
Jean-Jacques 900g - Spécialité végétale au lait d'amande
Joséphine 900g - Spécialité végétale au lait d'amande

Notons qu’aucune information n’est présente sur le site Internet de l’entreprise Jay&Jo …, mais l’entreprise «fête Veganuary. Toute notre gamme passe à -10% pendant le mois de janvier». Encore une entreprise adepte du marketing de la sécurité des aliments plutôt que d'une réelle maîtrise de la sécurité des aliments. Que de coups de semonce avant ces cas de listériose ...

Enfin, bpiFrance, la banque publique d'investissement française, a soutenu le projet de Jay&Joy, c’est-à-dire en quelque sorte nos impôts qui ont été une nouvelle fois bien mal utilisés. On lira sur le site de bpiFrance, Jay&Joy, les « vromages » qui s’exportent en Europe.

Complément du 24 janvier 2023
La question était d’où venait les huit cas signalés dans une notification au RASFF de l’UE par la France, le 20 janvier 2023, la réponse est cinq cas en France comme le relatait par Santé publique France.
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News,
Trois cas supplémentaires ont été identifiés en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Les personnes ont été interrogées par les autorités sanitaires nationales de ces pays et ont confirmé la consommation de produits Jay & Joy.

dimanche 22 janvier 2023

Les rappels de produits alimentaires, une spécificité mais aussi une exception française en Europe

24 rappels cette semaine, du 16 au 21 janvier 2023, soit 75 depuis le 1er janvier 2023.

Je pense que les consommateurs français doivent envier les consommateurs irlandais qui n’ont eu qu'un seul avis de rappel depuis le début de l’année, à moins que cela ne soit les consommateurs allemands, 4 rappels ainsi qu'en Suisse, les 5 rappels au Royaume-Uni et en Belgiqueles 8 rappels au Luxembourg,  c’est comme on veut ...

Voici l’actualité des rappels de cette semaine commentée par mes soins. Une des caractéristiques de ces rappels est qu'ils interviennent, pour bon nombre d'entre eux, bien après leur de commercialisation.

16 janvier 2022
- mortadelle pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Un peu en retard ce rappel car le 13 janvier 2023, il y a eu une notification 2023.0323 au RASFF de l’UE par la France en raison de la présence de Listeria monocytogenes < 10ufc/g dans de la mortadelle d’Italie. La notification au RASFF nous informe que l’analyse a été réalisée le 3 janvier. De plus, en France, le produit a été commercialisé du 17/12/2022 au 23/12/2022. Il me semble que la notification aurait dû indiquer plus vraisemblablement que le produit n’est plus disponible sur le marché. Encore un rappel pas proactif du tout.
- boudin blanc au porto pour cause de présence de Listeria monocytogenes ; le produit a été commercialisé du 06/12/2022 au 31/12/2022.
- sucre de coco bio pour cause de possible présence de sulfites. Le blog vous avait signalé ce rappel en retard dès le 11 janvier 2023.
- Brie de Meaux pour de présence de Salmonella. Il n’est signalé si ce fromage est au lait cru ou non.
- paupiette de canard pour cause de présence de Listeria monocytogenes ; produit commercialisé du 28/12/2022 au 05/01/2023. Je précise que d’après l‘image du produit, il ne s’agit pas d’un aliment prêt à consommer. En principe, il faut la faire cuire, mais qui sont ces gens qui la mangent crue ?
pack poitrine fumée 6 tranches 100g pour cause de présence d’entérotoxine staphylococcique ; produit commercialisé du 07/12/2022 au 15/12/2022.

17 janvier 2023
- jus bio d'aloe arborescens à l'agave. L'analyse sur ce lot a montré une non conformité entre la teneur en Aloïne A + B et les conseils de dilution sur l'étiquetage ; le produit a été commercialisé du 31/05/2022 au 07/10/2022. Mieux vaut tard que jamais.
- manchon de canard pour cause de présence de Listeria monocytogenes ; le produit a été commercialisé du 20/12/2022 au 30/12/2022. Même observation que pour la paupiette de canard ci-dessus. Rappel au Luxembourg le 18 janvier, mais pas de notification au RASFF de l’UE.
- Reblochon 240 g pour cause de dépassement potentiel de la limite des staphylocoques à coagulase positives ; le produit a été commercialisé du 20/12/2022 au 13/01/2022.
- huîtres de Normandie, pas moins de six rappels par RappelConso le 17 janvier 2023 pour cause de présence de norovirus :
huîtres spéciales Normandie N°2 Filière responsable
huîtres d’Utah Beach
huîtres fines d’Isigny
huîtres spéciales Merveilles de La Manche
huîtres creuses de Normandie
huîtres fines de d'Isigny N°3, 4kg
Retard de RappelConso détaillé dans un article du blog. Rappel au Luxembourg le 16 janvier 2023 plus rapide que RappelConso en France, très étonnant, non ?

18 janvier 2023
- steak haché à la demande en vrac pour cause de présence de Listeria monocytogenes ; le produit a été commercialisé le 10 janvier 2023. Y a-t-il besoin de déclencher une alerte national pour un point de vente unique en France pendant un seul jour ?
- assiette de saison (charcuterie) en raison du risque de présence de l’allergène noisette ; produit commercialisé du 02/01/2023 au 18/01/2023.
- rosette en raison du risque de présence de l’allergène noisette ; produit commercialisé du 31/12/2022 au 18/01/2023.

19 janvier 2023
- mini blinis citron aneth en raison d’une erreur d’étiquetage ; produit commercialisé du 10/01/2023 au 18/01/2023.
- cumin grains de marque Cigalou 40g en raison de la détection d’alcaloïdes pyrrolizidiniques ; produit commercialisé du 18/07/2022 au 18/01/2023. 
Ce rappel en retard fait suite à plusieurs rappels d’épices pour la même cause les 16, 20, 21, 23 et 30 décembre 2022.

20 janvier 2023
Viva 1% MG 10 vitamines, brique 1L x 6 de marque Candia pour cause de modifications organoleptiques, suite à des remontées de consommateurs portant sur un défaut organoleptique (goût, texture ou odeur) qui peut se caractériser par un lait qui caille à la chauffe.
saucisson sec aux cêpes 
de marque Le Petit Landréen, pour cause de présence de Salmonella ; produit commercialié du 3 au 12 janvier 2023.
saucisson sec aux cêpes de marque Les Délices de Clobert pour cause de présence de Salmonella ; produit commercialié du 3 au 12 janvier 2023.
tarte de boudin noir et pomme en raison de la présence de corps étrangers ; produit commercialisé du 9 au 20 janvier 2023.

Notifications au RASFF de l’UE
Outre les neufs notifications déjà signalés, voici celles de cette semaine, soit un total de 15 depuis le début janvier 2023.

- Notification 2023.0511 par l’Allemagne le 20 janvier 2023 en raison d’une possible contamination par Listeria monocytogenes d’alternatives végétales de France. A noter un rappel de six de ces spécialités aux Pays-Bas.
- Notification 2023.0509 par la Belgique le 20 janvier en raison de la vente de produits contenant des graines de chanvre de France.
- Notification 2023.0500 par la France de la présence de Listeria monocytogenes dans une spécialité végétale bio de France. Distribution dans neuf pays. L’analyse a été réalisée le 31 décembre 2022. Un rappel avait eu lieu le 14 janvier 2023 en France. Le réseau d’alerte rapide n’est rapide que de nom ! La notification fait état de 8 cas de listériose en France. Voir l’article du blog, Cas de listériose en France liés à des spécialités végétales bio au lait d’amande et de noix de cajou de la marque JAY & JOY.
- Notification 2023.0460 par la France le 10 janvier 2023 de la présence de Listeria monocytogenes (530 ufc/g) dans du saumon fumé de France.
- Notification 2023.0351 par la Belgique le 16 janvier 2023 d’ambroisie dans des graines de tournesol de France.
- Notification 2023.0384 par la France le 16 janvier 2023 de norovirus. Distribution dans sept pays. Il s’agit de la cinquième notification depuis janvier 2023.

Le couple franco-allemand ne fonctionne pas. L’Allemagne annonce 311 rappels de produits alimentaires en 2022, soit près de 8 moins qu’en France !

Evolution du nombre de rappels en Allemagne
L’Allemagne se démarque de la France sur plusieurs sujets, malgré le prétendu couple franco-allemand, mais surtout sur le nombre de rappels de produits alimentaires, jugez plutôt …

L'Office fédéral publie des statistiques annuelles pour 2022 sur les rappels sur le portail de la protection des consommateurs, Lebensmittelwarning.de.

Il y a eu 311 rappels en 2022 sur le portail Internet «lebensmittelalarm.de» des Länder et de l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL).

Pour plus d'un tiers, la contamination microbiologique était à l'origine de l'avertissement. La cause principale était Salmonella pour 47 rappels. 108 rappels ont eu pour cause une contamination microbiologique.

Rappelons qu’en France, selon le blog, 2022, Annus horribilis, pour les rappels de produits alimentaires en France : Plus de 2400 !

«L'augmentation récente des signalements sur le portail Lebensmittelwarning.de montre que les entreprises et les distributeurs respectent leurs obligations légales en matière de signalement et contribuent ainsi au niveau élevé de sécurité des aliments en Allemagne», résume Georg Schreiber, chef du département sécurité alimentaire de l'Office fédéral, après plus de dix ans sur le portail.

«Il y a eu une augmentation constante des rapports ces dernières années - 2022 (311), 2021 (282), 2020 (273), mais cela ne signifie pas que les aliments sont devenus moins sûrs en Allemagne», déclare Schreiber. Au contraire, les raisons qui conduisent à une augmentation des notifications et, en fin de compte, à une augmentation de la sécurité alimentaire sont :

- Les entreprises sont moins réticentes aux rappels de nos jours. Les rappels publics sont désormais considérés comme faisant partie d'une gestion responsable qui fait également preuve de fiabilité.
- Grâce aux progrès techniques, les méthodes d'analyse et de test se sont tellement développées que même la moindre contamination peut être détectée aujourd'hui.
- En outre, les réductions des quantités maximales autorisées entraînent également davantage de signalements et, globalement, une meilleure protection de la santé.

Commentaire
Bien entendu, chacun est libre de penser que plus il y a de rappels, plus la sécurité des aliments est sûre. Dans ces conditions, en France, on doit être champion du monde !

samedi 21 janvier 2023

Questions sans réponse après les cas de listériose en France liés à des spécialités végétales et bio

Les autorités sanitaires ont été informées de la survenue en France de 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés. Ces 5 personnes, infectées par la même souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.

Les investigations conduites ont identifié que les cas signalés sur le territoire national avaient consommé dans les semaines précédant leur listériose des spécialités végétales (alternatives fromagères) au lait d’amande et de noix de cajou fabriquées et commercialisées sous la marque Jay & Joy.

Ces investigations ont révélé des irrégularités de l’entreprise, notamment concernant la maitrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l’usine. Par conséquent, un arrêté préfectoral, visant à la suspension de commercialisation de tous les produits stockés et fabriqués dans l’usine a été pris le 16 janvier 2023.

Questions
- Pourquoi seulement un arrêté préfectoral de suspension de la commercialisation et non pas un arrêté de fermeture de l'entreprise ?
- Les irrégularités de l'entreprise ont-elles été découvertes ou datent-elles depuis plusieurs mois ?
- L'entreprise a déjà fait l'objet de deux rappels en 2022 pour cause de présence de Listeria monocytogenes :  le 25 juillet et le 25 avril 2022. Y a t-il eu des inspections et qu'ont-elles donné ? 
- Le troisième rappel, le 14 janvier, a été semble-t-il celui qui a été à l'origine des cas humains de contamination. Les souches de Listeria détéctées en 2022 sont-elles les mêmes qu'en 2023 ?
- Pourquoi ne mentionne-t-on pas qu'il s'agit de produits alimentaires bio ?

Caffouillage européen
- Pourquoi 6 jours de décalage entre le rappel en France, le 14 janvier 2023  et la notification d'alerte au RASFF de l'UE par la France le 20 janvier 2023 ?
- Pourquoi une différence entre la notification par la France qui indique 8 personnes affectées et la DGS qui ne rapporte que 5 cas ?
- Selon la notification par la France, la distribution a eu lieu dans neuf pays, Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Singapour, Espagne, Suisse, Royaume-Uni.
- Une autre notification au RASFF de l'UE par l'Allemagne, 2023.0511, le 20 janvier 2023, concernant ces spécilaité fromagères fait état de nouveaux pays où les produits auraient été distribués, Estonie, Irlande, Luxembourg, Portugal, Suède.
- Des rappels de ces spécialités végétales ont eu lieu à ce jour : Allemagne, IrlandePays-Bas et 21 anvier en Belgique.
Complément du 24 janvier 2023
La question était d’où venait les huit cas signalés dans une notification au RASFF de l’UE par la France, le 20 janvier 2023, la réponse est cinq cas en France comme le relatait par Santé publique France.
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News,
Trois cas supplémentaires ont été identifiés en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Les personnes ont été interrogées par les autorités sanitaires nationales de ces pays et ont confirmé la consommation de produits Jay & Joy.

OGM, même pas peur ....

vendredi 20 janvier 2023

Cas de listériose en France liés à des spécialités végétales et bio au lait d’amande et de noix de cajou de la marque JAY&JOY

Les autorités sanitaires ont été informées de la survenue en France de 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés. Ces 5 personnes, infectées par la même souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.

Les investigations conduites conjointement par Santé publique France (SpFrance), le Centre National de Référence (CNR) Listeria, la Direction générale de l’Alimentation (DGAl), la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), et en coordination avec la Direction générale de la Santé (DGS), ont identifié que les cas signalés sur le territoire national avaient consommé dans les semaines précédant leur listériose des spécialités végétales (alternatives fromagères) au lait d’amande et de noix de cajou fabriquées et commercialisées sous la marque Jay & Joy.

Selon O.-F. du 20 janvier 2023, «Alerte à la listeria : des produits de la marque vegan Jay & Joy retirés de la vente».

Cinq personnes ont présenté des cas graves de listériose après avoir consommé des spécialités végétales de la marque Ja& Joy. Parmi elles, quatre femmes enceintes qui ont dû accoucher prématurément.

Plus aucun produit de la marque Jay&Joy, spécialiste des fromages vegan, ne doit être consommé, ont prévenu les autorités sanitaires, vendredi 20 janvier 2023, signalant plusieurs cas de listériose, infection particulièrement dangereuse chez la femme enceinte.

Ces derniers mois, cinq personnes ont présenté des cas graves de listériose après avoir «consommé dans les semaines précédant leur listériose des spécialités végétales – alternatives fromagères ,au lait d’amande et de noix de cajou fabriquées et commercialisées sous la marque Jay & Joy», a annoncé dans un communiqué la Direction générale de la Santé (DGS).

Des irrégularités au sein de l’usine
Des enquêtes ont révélé «des irrégularités de l’entreprise, notamment concernant la maîtrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l’usine», ajoute-t-elle, annonçant «la suspension de commercialisation de tous les produits stockés et fabriqués dans l’usine».

«Il est demandé aux personnes détenant ces produits de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente où elles les ont achetés», insistent-elles.

Commentaire
Plusieurs points sont à noter  dans le timing de cette éclosion de listériose,
- Notification 2023.0500 par la France le 20 janvier 2023 au RASFF de l'UE de la présence de Listeria monocytogenes dans une spécialité végétale bio de France.
- La distribution dans neuf pays, Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Singapour, Espagne, Suisse, Royaume-Uni.
- L’analyse microbiologique a été réalisée le 31 décembre 2022.
- Un rappel par RappelConso avait eu lieu le 14 janvier 2023 en France d’une spécialité végétale au lait d'amande et noix de cajou en raison d’une «Suspicion de la Listeria».
- Le réseau d’alerte rapide, RASFF, n’est rapide que de nom, soit 6 jours après le rappel en France.
- La notification fait état de 8 cas de listériose en France.

Complément du 21 janvier 2023
Dans le cadre de la prévention de la listériose, Santé publique France informe de la consommation à éviter des aliments les plus fréquemment contaminés :
- Fromages au lait cru ; préférez la consommation de fromages au lait pasteurisé. Enlevez la croûte de tous les fromages.
- Poissons fumés (saumon, truite, etc.)
- Poisson cru (sushi, sashimi, tarama),
- Crustacés décortiqués vendus cuits,
- Coquillages crus,
- Produits de charcuterie : rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc. Pour les produits de type jambon, préférer les produits préemballés qui présentent moins de risque de contamination après fabrication,
- Viande crue ou peu cuite,
- Graines germées crues telles que des graines de soja.

Le communiqué de la DGS a ajouté ces nouveaux éléments :
- les produits laitiers et fromage à base de lait non pasteurisé ainsi que leurs alternative végétales à base de produits crus …
- Il est recommandé de bien cuire les aliments d’origine animale, d’enlever la croûte de tous les fromages, de laver soigneusement les légumes et les herbes aromatiques et de bien recuire jusqu’à ébullition les plats cuisinés achetés prêts à consommer «traiteur».

 Enfin, des produits de cette entreprise ont déjà été rappelés le 25 juillet et le 25 avril 2022. On connait désormais la suite ...

Complément du 24 janvier 2023
La question était d’où venait les huit cas signalés dans une notification au RASFF de l’UE par la France, le 20 janvier 2023, la réponse est cinq cas en France comme le relatait par Santé publique France.
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News,
Trois cas supplémentaires ont été identifiés en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Les personnes ont été interrogées par les autorités sanitaires nationales de ces pays et ont confirmé la consommation de produits Jay & Joy.

La viande maturée ne présente pas plus de risques que la viande fraîche

«La viande maturée ne présente pas plus de risques que la viande fraîche», source communication de l’EFSA du 19 janvier 2023.

La viande maturée ne présente aucun risque supplémentaire par rapport à la viande fraîche si elle est maturée dans des conditions contrôlées, ont conclu les experts de l’EFSA dans un avis scientifique.

La maturation de la viande est un processus au cours duquel les microbes et les enzymes agissent sur la viande pour décomposer le tissu conjonctif, réduisant ainsi la viande et lui donnant une saveur plus riche. Cela peut être fait par deux méthodes principales: maturation par voie humide et maturation à sec. Le maturation humide est utilisée pour le bœuf, le porc et l’agneau qui est stocké et réfrigéré dans un emballage sous vide, tandis que la viande bovine maturée à sec est réfrigérée sans emballage, ce qui donne une surface sèche coupée avant préparation.

«La viande maturée a gagné en popularité ces dernières années parmi l’industrie alimentaire et les restaurants jusqu’à présent, il y a eu un manque de connaissances sur sa sécuritécsanitaire. L’avis de l’EFSA contribue à combler cette lacune et fournit aux exploitants du secteur alimentaire une base scientifique solide pour produire de la viande matirée sans danger», a dit le président du groupe scientifique de l’EFSA sur les dangers biologiques, le professeur Kostas Koutsoumanis.

Il n’y a pas de risques supplémentaires à condition que la combinaison spécifique de temps et de température identifiée dans l’avis scientifique soit observée au cours du processus de maturation, ont dit les experts de l’EFSA. Par exemple, la viande bovine maturée à sec peut être considérée comme aussi sûr que la viande bovine fraîche si la matuaration est effectuée jusqu’à 35 jours à une température de 3°C ou moins.

Comment les niveaux de sécurité sanitaire ont-ils été déterminés ?
Les experts de l’EFSA se sont penchés sur les pratiques actuelles et ont identifié les agents pathogènes et les bactéries d’altération qui pourraient se développer et survivre pendant le processus de maturation et qui pourraient être dangereux pour la santé. Il s’agit notamment de E. coli (STEC) (surtout chez dans la viande bovine), Salmonella spp., Staphylococcus aureus, Listeria monocytogenes, Yersinia spp. entéroxigène, Campylobacter spp. et Clostridium spp.

Ils ont décrit les conditions, exprimées en combinaisons de temps et de température du processus de maturation, dans lesquelles la production de viande maturée à sec et de la viande maturée pr voie humide entraînerait le même niveau de sécurité sanitaire que la viande fraîche.

Dans le cas de viande maturée à sec, nos experts ont également conseillé que la température de surface ne dépasse pas 3°C pendant le processus de maturation. En effet, à des températures plus élevées, des moisissures pourraient pousser à la surface de la viande maturée à sec et certaines de ces moisissures produisent naturellement des mycotoxines, des composés toxiques qui peuvent avoir des effets dangereux sur la santé.

Enfin, nos experts ont conclu que le point critique pour la maîtrise (HACCP) et les programmes préalables utilisés pour assurer la sécurité sanitaire des viandes fraîches s’appliquent également aux viandes maturées.

jeudi 19 janvier 2023

La nouvelle police sanitaire déjà en place ?

«Lille: deux snacks fermés administrativement pour des défauts d'hygiène et de sécurité», source BFMTV du 9 janvier 2023.

Un troisième établissement a été mis en demeure la semaine dernière pour des manquements aux réglementations en termes d'hygiène.

La ville de Lille a ordonné la semaine dernière la fermeture de deux établissements de type snack pour des manquements aux réglementations d'hygiène et de sécurité, indique la mairie ce lundi dans un communiqué.

Dans deux snacks de la rue des Postes, «de graves manquements au titre de la sécurité incendie» représentant une «dangerosité pour les personnes en cas de sinistre» ont été relevés lors de contrôles effectués mercredi 4 janvier, dans le cadre d'un nouveau dispositif mis en place par la ville.

Au cours de ce contrôle, de «sévères manquements» aux règles d'hygiène alimentaire ont également été constatés, entraînant la «destruction immédiate de 40 kg de viande avariée».

Un nouveau dispositif de contrôle
Un troisième établissement a quant à lui été mis en demeure en raison de «défauts importants des règles de conservation alimentaire», qu'il doit corriger en urgence «sous peine de fermeture".

Les contrôles de ces établissements ont été faits dans le cadre de la mise en place d'un nouveau dispositif d'inspection des normes d'hygiène et de sécurité. Il s'agit d'un «dispositif interservices novateur», selon la mairie, qui réunit la police municipale, le service communal d'hygiène et de santé, la Commission de sécurité de la ville (qui comprend elle-même des effectifs de la police nationale, des pompiers et le service d'urbanisme réglementaire).

«Une cliente découvre des asticots dans son tacos, une restauratrice de l’Hérault condamnée à de la prison ferme», source France 3 Occitanie du 12 janvier 2023.

La gérante d’un établissement de restauration rapide de Marseillan dans l’Hérault a écopé de neuf mois de prison ferme et 3 300 euros d’amende pour avoir eu recours à un salarié non déclaré et avoir commis plusieurs infractions à l’hygiène. Une cliente avait trouvé des asticots dans son plat.

La décision a été rendue, en délibéré, lundi 9 janvier 2023 par le tribunal correctionnel de Béziers. Une restauratrice de Marseillan a écopé de prison ferme et d'une amende pour avoir eu recours à un salarié non déclaré et avoir commis plusieurs infractions à l’hygiène.

Le 21 mai 2022, des gendarmes de la brigade nautique de Marseillan contrôlent un établissement de restauration rapide de la commune. Le restaurant avait auparavant été signalé par une cliente qui affirmait avoir trouvé des asticots dans son plat de tacos, relate Raphaël Balland, le procureur de Béziers.

Le signalement d'une cliente
Au moment de l’inspection du site, les militaires avaient, notamment, découvert de nombreux aliments présentant des dates de péremption dépassées ou non indiquées, mais aussi, entre autres choses, des fruits de mer impropres à la consommation, des pains à burger avec des traces de moisissures et de la viande en état de décongélation. Autre infraction relevée lors du contrôle : l’un des deux salariés présents n’avait pas de contrat de travail et n’était pas déclaré.

La restauratrice avait reconnu les faits, lors de sa garde à vue entamée le 22 juin. Elle ne s'est pas présentée à son procès qui s'est tenu le 12 décembre. Défavorablement connue de la justice, elle cumulait déjà sept condamnations entre 2006 et 2022, notamment pour fraude à des prestations sociales, travail dissimulé, vol et conduite en état alcoolique.