De sérieuses inquiétudes ont été exprimées au sujet de certains
contrôles officiels en Islande sur la viande de volaille.
Le rapport
récent d'un audit, effectué du 25 octobre au 1er novembre 2022,
ont abouti à une lettre adressée au gouvernement islandais
demandant une action urgente pour renforcer le système de contrôles.
L'Islande fait partie de l'Association européenne de libre-échange
(AELE). L'Autorité de surveillance de l’AELE (ESA) surveille la
manière dont le pays applique les règles de l'Espace économique
européen (EEE) en matière de sécurité sanitaire des denrées
alimentaires et des aliments pour animaux ainsi qu'en matière de
santé et de bien-être des animaux.
L'ESA a constaté que l'Islande n'avait pas mis en œuvre l'ensemble
de la législation pertinente en matière de sécurité des aliments
couvrant la production de produits de viande de volaille et les
contrôles officiels y afférents par les autorités nationales.
Plusieurs lacunes ont été identifiées, notamment des contrôles
médiocres de santé animale avant abattage et des contrôles
insuffisants des animaux abattus pour détecter des signes de
maladie, ce qui pourrait rendre la viande insalubre disponible pour
les consommateurs.
Mesures prises concernant les contrôles avant et après
abattage
Des contrôles officiels fondés sur les risques dans les
établissements d'abattage et de transformation des volailles sont
prévus sur la base d'un système de classification élaboré par les
autorités nationales. Cependant, l'efficacité est réduite par le
retard dans le suivi et l'application des non-conformités et le
temps minimum des contrôles officielz alloué aux sites n'est pas
toujours utilisé.
Les vétérinaires officiels (VOs) effectuent tous les contrôles
officiels dans les abattoirs de volailles sans l'aide d'auxiliaires
officiels ou du personnel de l'entreprise. Les auditeurs ont constaté
que l'abattage commence régulièrement sans inspection ante-mortem.
Depuis décembre 2022, tous les abattoirs sont inspectés avant
abattage après leur arrivée dans la stabulation, selon l'Autorité
alimentaire et vétérinaire islandaise (MAST).
Les autorités nationales ont décidé que seul un échantillon
représentatif de volailles de chaque troupeau serait soumis à une
inspection post mortem. Cela ne répond pas aux exigences de la
législation et augmente la probabilité que des aliments dangereux
entrent dans la chaîne alimentaire humaine, selon le rapport.
Les autorités islandaises ont ditque depuis la mi-janvier, 100% des
volailles abattues ont fait l'objet d'une inspection post-mortem et
que les conditions de travail des VOs pour effectuer une inspection
appropriée des animaux ont été améliorées.
Problèmes à l'usine de production
Dans un abattoir, l'équipe d'audit a vu plusieurs volailles sur la
chaîne, après le point d'inspection post-mortem, qui auraient dû
être condamnées.
Les contrôles officiels liés aux sous-produits animaux ne
garantissent pas le respect de la réglementation et les contrôles
sur les questions générales d'hygiène ne détectent pas toutes les
infractions. L'application n'a pas toujours été dissuasive et n'a
pas toujours abouti à des mesures correctives en temps opportun pour
les non-conformités, a constaté l'audit.
Des rapports récents sur les contrôles officiels, examinés par
l'équipe d'audit, ont identifié des non-conformités telles que des
sous-produits animaux stockés dans des conteneurs alimentaires et un
mauvais nettoyage des infrastructures. Sur un site, de la peinture
écaillée a été observée directement au-dessus de la viande
exposée. Le plan de travail commercial avait une date d'achèvement
vers la fin de 2023 pour résoudre le problème.
Dans les usines agréées visitées, les auditeurs ont observé des
exemples où l'infrastructure ne répondait pas aux exigences
légales. Par exemple, un mauvais contrôle des eaux usées, de la
condensation sur les structures directement au-dessus des produits
prêts à consommer exposés et l'utilisation d'une laveuse à
pression pour nettoyer l'équipement sale dans une zone de production
opérationnelle.
Des programmes nationaux de contrôle sont en place pour Salmonella
et Campylobacter dans les volailles, qui nécessitent tous
deux actuellement un plan de prélèvements des carcasses par les
entreprises alimentaires de chaque troupeau abattu.
Les dispositions relatives à la vérification de routine de la mise
en œuvre des contrôles officiels liés à la production de viande
de volaille et de produits à base de viande de volaille sont en
cours de mise à jour. Une fois pleinement mises en œuvre, ces
dispositions devraient améliorer la qualité et la cohérence des
contrôles officiels dans ce secteur.