vendredi 16 septembre 2022

Retour sur une épidémie de syndrome hémolytique et urémique de présentation clinique inhabituellement sévère causée par Escherichia coli O26:H11 producteurs de shigatoxines en France

Dans un deuxième volet d’un article de Food Safety News sur la cryptosporidiose, il est question d’un autre article, Outbreak of hemolytic uremic syndrome with unusually severe clinical presentation caused by Shiga toxin-producing Escherichia coli O26:H11 in France, traitant d’une analyse d’une épidémie à E. coli O26 en France en 2019 liée à des fromages. L’article est disponible presque en intégralité.

Le blog vous en avait parlé de cette épidémie le 28 avril 2019 dans Cas de SHU en France avec un lien possible avec la consommation de fromages Saint Félicien et Saint Marcellin

Les autorités ont identifié des fromages à pâte molle fabriqués à partir de lait cru de vache du Saint-Marcellin et du Saint-Félicien, comme étant l'exposition courante des patients. Une investigation a confirmé que l'origine des fromages était un seul producteur et ils ont été rappelés.

Vingt cas pédiatriques de syndrome hémolytique et urémique (SHU) associés à E. coli producteurs de shigatoxines liés à la souche épidémique ont été identifiés. L'âge médian des patients était de 16 mois avec une fourchette de cinq à 60 mois.

Treize patients ont nécessité une dialyse; 10 patients et quatre patients avaient respectivement une atteinte du système nerveux central et cardiaque (SNC), mais aucun n'est décédé. Au suivi d'un mois, seuls deux patients présentaient une diminution du taux de filtration glomérulaire et quatre souffraient d'hypertension. Un enfant a eu des séquelles neurologiques.

Les chercheurs ont dit que la souche de épidémique de E. coli O26:H11 était remarquable pour la présentation clinique initiale grave des patients, avec une fréquence élevée du SNC et une atteinte cardiaque similaire à l'épidémie allemande à E. coli O104:H4 en 2011. Cependant, malgré la gravité, l'évolution à 1 mois était majoritairement favorable.

«Le jeune âge des patients dans cette épidémie souligne la nécessité d'améliorer l'information et la sensibilisation des soignants concernant la consommation d'aliments à risque par des jeunes enfants en tant que mesures préventives clés contre les infections à STEC», ont-ils ajouté.

Discussion
Les infections à SHU liées aux STEC décrites dans cette étude étaient dues à une souche épidémique de E. coli O26:H11, stx2a eaeβ qui est apparu entraîner des infections plus graves que celles rapportées dans les données de la surveillance des SHU pédiatriques liés aux infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines en France, en particulier au regard de la nécessité d’une dialyse et le taux d'atteinte du SNC et cardiaque. En effet, 65% des enfants de cette étude ont nécessité une dialyse contre 33% rapportés dans les données de surveillance de 2006 à 2016.

Conclusion
Enfin, il est important de souligner que malgré les mesures préventives dans le secteur de la viande et du lait mises en place par les autorités françaises, le nombre de cas de SHU à STEC a augmenté de 50% au cours des 10 dernières années (109 cas en 2009, 169 cas en 2019). Ces tendances soulignent que la communication et la diffusion des mesures de prévention du SHU à STEC restent plus que jamais d'actualité.

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