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samedi 4 mars 2023

A propos de la consommation de réglisse par les femmes enceintes

«La consommation de réglisse par les femmes enceintes nuit-elle au développement mental et physique des enfants ?», source Communication du BfR n°10/2023 du 14 février 2023.

Dans une étude d'observation finlandaise, les enfants de mères qui avaient consommé plus de 250 g de réglisse (environ 500 mg d'acide glycyrrhizique) par semaine pendant la grossesse ont été comparés à des enfants de mères qui n'avaient pas consommé ou seulement environ 125 g de réglisse par semaine. Les résultats ont montré que les enfants du premier groupe différaient par certains paramètres de leur développement physique et mental des enfants dont les mères n'avaient pas consommé de réglisse ou avaient consommé beaucoup moins de réglisse par semaine. Les auteurs de l'étude ont interprété les différences observées comme des effets néfastes de l'exposition de l'enfant à naître (fœtus) à l'acide glycyrrhizique, un ingrédient de la réglisse. Sur la base des résultats de l'étude, ils ont recommandé que les femmes enceintes soient mises en garde contre la consommation de réglisse.

L'Institut fédéral d'évaluation des risques (BfR) a évalué l'étude réalisée par Räikkönen et al. (2009 ; 2010 ; 2017a) et, comme le Comité scientifique norvégien pour l'alimentation et l'environnement (VKM, 2018), sont arrivés à la conclusion que les données recueillies dans l'étude ne permettent pas de faire des communications fiables sur une éventuelle relation causale entre la consommation de réglisse pendant la grossesse et le développement physique et mental de la progéniture.

Il est connu que l'acide glycyrrhizique peut entraîner une modification du métabolisme minéral avec accumulation de sodium et perte de potassium lorsqu'il est consommé en grande quantité. Les conséquences sont une augmentation de la pression artérielle, une rétention d'eau dans les tissus (œdème) et une faiblesse musculaire. Étant donné que les informations destinées aux consommateurs sur l'emballage de la réglisse n'indiquent pas la teneur en acide glycyrrhizique de chaque produit, les consommateurs souffrant d'hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires et de diabète, ainsi que les femmes enceintes, doivent s'abstenir de consommer en permanence de grandes quantités de réglisse.

Dans ce contexte, on lira de l’Anses «Effets indésirables induits par la réglisse consommée dans le cadre alimentaire. Étude des cas enregistrés par les centres antipoison (de janvier 2012 à décembre 2021). Connaître, évaluer, protéger. Rapport d’étude de toxicovigilance Octobre 2022.

Dans la publication Vigl’Anses, voir aussi ce document de novembre 2022, Boissons, bonbons et autres aliments à base de réglisse : à consommer avec modération.

Mise à jour du 31 mars 2023

lundi 20 février 2023

La santé des animaux, c’est aussi la notre, selon l'Anses. Bienvenue au Terminal 2 de Roissy et au marché de Château rouge !

Le blog trouve que l’Anses a parfaitement raison quand elle dit que «la santé des animaux, c’est aussi la notre» …, mais le blog conseille respecteuseusement à l’Anses de se rendre au Terminal 2 de l’aéroport de Roissy pour y découvrir le cauchemar quotidien des agents des douanes rapportés dans «One Health en France ? Les douanes de Roissy débordées par l’afflux illégal de viande de brousse».

Quand les scientifiques de l’Anses se rendront-ils sur le terrain ?
Enfin, à Paris, par exemple, je suggère le marché de Château rouge qui est un bon terrain pour discuter de «la santé des animaux, c’est aussi la notre» …

Rien ne vaut un petit film pour illuster cela.

vendredi 17 février 2023

L'Anses entend interdire les principaux usages du S-métolachlore. Quid de nos production agricoles ?

«S-métolachlore : vers l’interdiction des principaux usages pour préserver la qualité des eaux souterraines», source Anses du 15 février 2023.

L’Anses a mené une expertise sur le risque de contamination des eaux souterraines par la substance herbicide S-métolachlore et ses métabolites. L’évaluation montre que les concentrations estimées des trois métabolites métolachlore-ESA, métolachlore-OXA et métolachlore-NOA dans les eaux souterraines sont supérieures à la limite de qualité fixée par la législation européenne en la matière. Afin de préserver la qualité des ressources en eau, l’Anses engage la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore.

Le S-métolachlore est l’une des substances actives herbicides les plus utilisées en France. Elle se dégrade en métabolites qui migrent dans les milieux : les sols et les eaux de surface et eaux souterraines.

Lors des contrôles des eaux destinées à la consommation humaine, les métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité.

Dans ce contexte, l’Agence a collecté toutes les données de présence des métabolites du S-métolachore dans les eaux (souterraines, de surface et distribuées pour la consommation humaine) à travers son dispositif de phytopharmacovigilance et publié son rapport en 2021. A l’issue de ce rapport, l’Agence a introduit des mesures de restriction dans les autorisations de mise sur le marché des produits à base de S-métolachlore, en particulier une réduction des doses maximales d’emploi pour le maïs, le tournesol, le soja et le sorgho.

Selon Les Echos,
Les producteurs de maïs, principaux utilisateurs de ce désherbant, mais aussi les planteurs de betteraves, d'oléagineux ou encore de pommes de terre ont fait part de leur inquiétude face à ce retrait. «C'est un nouveau coup de semonce pour le secteur agricole», ont fait savoir 5 organisations de producteurs. Cette procédure d'interdiction «intervient alors même que la procédure européenne de réexamen de l'autorisation de mise en marché de la molécule n'est pas arrivée à son terme», notent-ils.
Un décalage qui va provoquer selon elles des distorsions de concurrence avec les autres Etats membres. Ils appellent donc l'Anses à attendre la décision des autorités européennes.

mardi 10 janvier 2023

Il était une fois une histoire de thermomètre

Est-ce que nos autorités sanitaires ont un problème avec le thermomètre ? Quand il s’agit de la chaîne du froid, il faut un thermomètre, mais quand il s’agit de la cuisson, celui-ci n’existe plus, en voici un nouvel exemple ...

Les articles du ministère de l’Agriculture en matière de sécurité sanitaire des aliments sont rares, bien trop rares, c'est dommage, et donc il faut savoir profiter de ce premier article de 2023 sur «Sécurité sanitaire des aliments : tout sur la chaîne du froid»

La réglementation sanitaire qui fixe les températures optimales de conservation de denrées s’appuie sur des bases scientifiques traditionnelles. Elle prend en compte l’évolution des habitudes de consommation, les progrès techniques agroalimentaires et leurs risques inhérents, son objectif étant de garantir la sécurité du consommateur.
La chaîne du froid : à vos thermomètres !
Le froid positif permet de conserver une denrée sans atteindre son point de congélation, ce qui risquerait d’en dégrader certaines qualités organoleptiques, comme sa texture.
Le froid négatif vise, au contraire, à conserver les denrées à l’état congelé et à une température suffisamment basse pour bloquer tout réaction biologique. Les denrées peuvent ainsi être conservées pendant plusieurs semaines voire des mois.

Intéressant le sous-titre de ce paragraphe «La chaîne du froid : à vos thermomètres», car, s’agissant de la cuisson des aliments, nos autorités sanitaires indiquent des températures de cuisson, sans évoquer «à vos thermomètres», étonnant, non ?

Autre intérêt de ce paragraphe, des exemples illustrent les différences de températures de conservation,

Les denrées conservées en froid positif doivent l’être à des températures d’autant plus basses qu’elles sont fragiles : les mollusques vivants (huîtres, moules) peuvent être stockés à des températures dépassant les 10°C tandis que la viande hachée doit l’être à moins de 2°C.  

Toujours ce souci de la température et donc du thermomètre ...

Autre sujet important à destination du consommateur, «La chaîne du froid : recommandations pour la maison» qui se décline en quatre volets :
- Lisez les étiquettes
- Rangez votre frigo
- Lavez votre frigo
- Dégivrez votre congélateur

Enfin, parmi les références citées, on trouve le guide des bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs, version mai 2013.

Ce guide a mal vieilli, à mon sens, jugez plutôt, car il va aussi s’agir de thermomètre, mais pour la cuisson,

Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Pour en savoir plus, il vous est renvoyé à un lien qui n’existe plus.
En revanche, ce qui existe, ce sont des recommandations de Santé publique France, «La prévention du syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant âgé de moins de 15 ans en France».

Dans ce document, il est indiqué «les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur.»
L’Anses indique qu’il faut «bien cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.»

Encore une histoire de thermomètre ...

Par ailleurs, dans ce document de Santé publique France, il n’est pas fait mention du fait que «Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites.» que l’on trouve pourtant dans les «Mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du SHU» qui se trouvent être dans Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France : chiffres clés 2021.

Des mises à jour s’imposent ici et là …

jeudi 29 décembre 2022

Fin de partie pour le dioxyde de titane, principe de précaution oblige !

Quand la DGCCRF nous raconte une belle histoire en cette fin d’année 2022,
«Dioxyde de titane dans les denrées alimentaires : tout doit disparaitre», source DGCCRF du 28 décembre 2022.

Confiseries, compléments alimentaires, sauces, produits de boulangerie fine… Jusqu’à ce que son utilisation soit remise en cause, le dioxyde de titane (TiO2) était largement utilisé comme additif alimentaire sous le nom de E171. Interdit dans l’Union européenne depuis janvier 2022, la mise sur le marché de denrées alimentaires contenant cet additif est suspendue en France depuis le 1er janvier 2020.  

L’additif E171 est désormais indésirable dans l’UE, mais la France a fait du zèle de précaution et voici un calendrier selon la DGCCRF ...
E171 : calendrier d’une fin de carrière dans l’alimentaire
Avant que son utilisation ne soit remise en question, l’additif alimentaire E171 était largement utilisé en tant que colorant dans différentes catégories alimentaires.
- Le 20 janvier 2017 : l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) publie une étude montrant que l'additif E171 dans les denrées alimentaires est susceptible de générer des effets initiateurs et promoteurs des stades précoces de la cancérogénèse colorectale.
- Le 1er janvier 2020 : la mise sur le marché français des denrées alimentaires contenant du E171 est suspendue pour une durée d'un an (arrêté du 17 avril 2019).
- En 2021 (arrêté du 21 décembre 2020) puis en 2022 (arrêté du 21 décembre 2021) : il est décidé, par mesure de précaution, de maintenir la suspension tant que les recherches menées par l'Efsa et par l'Anses sont en cours.
- Depuis 2022 l’utilisation du E171 dans les denrées alimentaires n’est plus autorisée dans l’Union européenne ; toutefois, la mesure européenne prévoit un écoulement des stocks. L’arrêté du 23 décembre 2022 maintient ainsi la suspension pour le marché français en 2023.
- Même si la mesure européenne prévoit un écoulement des stocks, l’interdiction française en vigueur depuis janvier 2020 et les contrôles de la DGCCRF ont permis de limiter la présence sur le marché français de denrées contenant du TiO2. Une vigilance doit toutefois être maintenue sur les secteurs pour lesquels un nombre important de non-conformités a été constaté (compléments alimentaires, confiseries américaines).

Oui mais voilà en France, on est un peu plus puriste que dans le reste de l’UE et il n’y a pas eu de mesure pour permettre ce fameux écoulement des stocks pourtant prévu, c'est vrai que le péril était imminent ...

Dans ces conditions, alors qu’il y a tant à faire en matière de sécurité des aliments, la DGCCRF a fait ce qu’elle sait faire, «les enquêtes et les contrôles ont donné lieu, toutes actions de contrôle confondues, à :
- 94 avertissements ;
- 29 mesures de police administrative ;
- 9 procès-verbaux pénaux.»

C’est dans ce contexte un peu moins précautionneux qu'en France, que «pour nos amis suisses, le 15 septembre 2022 marque la date de l'interdiction du dioxyde de titane.»
Selon l’OSAV de Suisse,

«Les conclusions de l’EFSA reposent sur des études sur des animaux et sur des études mécaniques. Il n’existe à l’heure actuelle aucune étude sur l’Homme ni aucune enquête épidémiologique sur les éventuels effets sur la santé.»

En effet, selon un communiqué du 17 avril 2019 de la DGCCRF, le dioxyde de titane: l’additif E171 sera interdit dans les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2020, soit plus de 2 ans et 9 mois avant nos amis suisses qui ne semblent très convaincus par cette interdiction ...

Pour nos amis irlandais, «Les denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane qui sont légalement mises sur le marché de l'UE avant le 7 août 2022 peuvent rester sur le marché jusqu'à ce que leur date de durabilité minimale ou leur date limite de consommation soit dépassée.»

On pourra aussi lire l’article Le Royaume-Uni n'est pas d'accord avec la position de l'UE sur le dioxyde de titane et aux Etats-Unis, l'additif peut être utilisé sous certaines conditions fixées par la Food and Drug Administration (FDA).

mercredi 28 décembre 2022

Éviter l’intoxication alimentaire lors des fêtes de fin d’année ?

«Fêtes de fin d’année : comment éviter l’intoxication alimentaire», source Le Point du 24 décembre 2022.

Cuisson, conservation, préparation… Pour limiter le risque de toxi-infections alimentaires, certaines règles s’imposent. Soyez vigilants !
Des aliments insuffisamment cuits, une mauvaise conservation… Un tiers des toxi-infections alimentaires déclarées surviennent au domicile, rappelle l'Anses. Chaque année, en France, 1,5 million de personnes sont victimes d'intoxications alimentaires, causant 17 000 hospitalisations et 200 décès.
Selon les données de la déclaration obligatoire, 2020 des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) en France montrent qui sont les lieux de survenue des TIAC déclarées en 2020.
La part des TIAC faisant suite à des repas familiaux a augmenté, passant de 31,9% en 2019 à 36,6% en 2020, et celle des TIAC déclarées suite à des repas dans des restaurants commerciaux a diminué, passant de 40,8% à 36,5%. La part des TIAC dans les IMS a augmenté, passant de 8,4% à 10,9%. La part des TIAC dans les autres lieux collectifs (entreprise, milieu scolaire, autres collectivités) a diminué, passant de 18,3% à 15,0%.
Les TIAC ont concerné 1 408 malades (21%) en milieu familial, 1 282 (19%) en restauration commerciale et 4 065 (60%) en restauration collective.

Il y a une certaine logique puisque de nombreux restaurants ont fermé en 2020 et plus de personnes ont pris leurs repas chez eux. Le cas de la restauration collective reste assez problématique.

Certes «un tiers des toxi-infections alimentaires déclarées surviennent au domicile», mais il faut aussi retenir qu’un tiers voire plus, si l’on tient compte des données de l’année 2019, ont eu lieu en restauration commerciale, et il ne faudrait pas l’oublier.
Parmi les 1 783 TIAC déclarées en 2019, 569 (32%) sont survenues dans le cadre de repas familiaux, 727 (41%) en restauration commerciale et 476 (27%) en restauration collective (entreprises, cantines scolaires, banquets, instituts médico-sociaux (IMS)). Cette répartition est très similaire à celle de 2018 où ont été notifiées 29% de TIAC familiales, 39% de TIAC en restauration commerciale et 31% en restauration collective. Les TIAC ont généré 2 438 malades en milieu familial, 2 931 en restauration commerciale et 10 196 en restauration collective.

La restauration commerciale représence un challenge en termes d’hygiène et de sécurité des aliments car le nombre d’inspections réalisées par les autorités saniataires est relativement très faible. Ainsi, selon les données (open data) de la DGAL, il y a eu au 27 décembre 2022, 11 819 inspections en 2022, ce qui accrédite l’idée (ou la réalité) dun conrôle ou une inspection tous les 10 ans ...

Certes, il y a des opérations coup de poing, ce qui nous donne cette étrange information publiée sur le blog, En Seine-Saint-Denis, tous les trois jours en moyenne, un restaurant ou commerce de bouche est frappé d’une fermeture administrative, selon Le Parisien.

Vous verrons bien ce que fera en 2023 la nouvelle police sanitaire unique ...

lundi 26 décembre 2022

Prévention des intoxications alimentaires. Quelques conseils avant les fêtes. A propos de la communication de Santé publique France

Dans ce tweet de Santé publique France du 23 décembre 2022, il va être question de la «Prévention des intoxications alimentaires. Quelques conseils avant les fêtes.»

J’ai écrit, il va être question, mais en fait, en cliquant sur l’image, on arrive sur une page Internet dédiée aux toxi-infections alimentaires collectives en France.

Après un long laïus sur le sujet, on arrive enfin à la prévention avec Dix gestes simples pour prévenir les risques microbiologiques, qui renvoient au site Internet de l’Anses.

En termes de communication, je suggèrerai bien à Santé publique France de simplement relayer l’information de l'Anses, sans baratin supplémentaire, c’est plus efficace, mais je doute que cette agence sache le faire …

Ne cherchez pas ces précieux conseils de prévention sur la page d'accueil du site de Santé publique France, c'est inutile, c'est uniquement réservé à twitter ...

Rappelons que ceux qui voudraient connaître les données des toxi-infections alimentaires collectives en France en 2021, avant la publication officielle par Santé publique France (quand ?), le blog vous les a proposées dans Aperçu des toxi-infections alimentaires collectives en France et au sein de l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC.

samedi 24 décembre 2022

L'Europe connaît sa plus dévastatrice grippe aviaire de l'histoire

«L'Europe connaît sa plus dévastatrice grippe aviaire de l'histoire», source AGIR.

L'Europe traverse depuis plus d'un an l'épidémie de grippe aviaire «la plus dévastatrice» de son histoire, avec 50 millions d'oiseaux abattus dans les élevages infectés. Et le virus redouble d'ardeur à l'entrée dans l'hiver.

Les pertes de poulets, canards ou dindes sont, en réalité, plus considérables, car ce bilan de 50 millions d'oiseaux euthanasiés n'inclut pas les abattages préventifs d'animaux sains autour des foyers, a précisé à l'AFP mardi l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

L'épidémie d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), communément appelée grippe aviaire, qui sévit sans discontinuer depuis l'automne 2021 est considérée par l'EFSA comme «la plus dévastatrice» qu'a connue l'Europe, dans un rapport publié mardi.

Le virus, détecté dans 37 pays européens entre octobre 2021 et septembre 2022, a aussi traversé l'océan Atlantique, s'est propagé en Amérique du Nord et touche désormais jusqu'à l'Equateur, qui a activé début décembre un plan visant à protéger les oiseaux sauvages des îles Galapagos.

Même en été
En Europe, le virus ne s'est pas éclipsé à la faveur de l'été dans la faune sauvage, décimant des colonies d'espèces marines protégées.

Et les contaminations ont repris précocement dans les élevages. Selon l'EFSA, entre le 10 septembre et le 2 décembre 2022, il y avait 35% d'élevages contaminés en plus par rapport à la même période l'an dernier.

France, Royaume-Uni et Hongrie sont les plus affectés. En France, le nombre d'élevages touchés a plus que doublé en quelques semaines, passant de 91 foyers début décembre à 211 au 19 décembre, selon le ministère français de l'Agriculture.

Le ministère de l’Agriculture a aussi annoncé un plan d’action pour une stratégie vaccinale des volailles en complément des mesures biosécurité et de sauvegarde des sites sensibles.

Avant cette nouvelle accélération, entre août et début décembre, plus d'un million de volailles avaient été euthanasiées. La précédente vague de grippe aviaire dans les élevages français, entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, avait entraîné l'euthanasie de plus de 20 millions de volailles. Ce bilan inclut les animaux euthanasiés dans les élevages infectés, mais aussi ceux abattus préventivement pour tenter de prendre le virus de court.

Vacciner
A la suite d'une requête de la Commission européenne, l'EFSA «évalue actuellement la disponibilité de vaccins contre l'IAHP pour les volailles, et examine d'éventuelles stratégies de vaccination». Les résultats de ces travaux seront connus au second semestre 2023. Vendredi, l'agence sanitaire française Anses avait indiqué que les conditions n'étaient «pas réunies à l'heure actuelle pour vacciner efficacement» cet hiver.

Le vaccin est très attendu par des éleveurs psychologiquement et financièrement éprouvés par l'année écoulée, même si l'Etat indemnise les animaux euthanasiés. «Sur les cinq vaccins actuellement disponibles dans le monde, un seul dispose d'une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les poules», relève l'Anses. Or cette autorisation date de 2006, «et la souche vaccinale sur laquelle il est basé n'a pas été actualisée depuis».

Pour être efficace, la stratégie vaccinale devrait aussi concerner les canards, qui sont les plus sensibles au virus, a expliqué à l'AFP Gilles Salvat, directeur général délégué de l'Anses pour la recherche.

Des vaccins destinés aux canards sont «en cours de recherche et de développement mais ils ne seront pas commercialisables cet hiver», rappelle l'Anses.
Auteur : ATS/AFP.

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire.

jeudi 15 décembre 2022

4 conseils pour des fêtes de Noël et du Jour de l’An sans risque, selon l’Anses

Il paraît qu’il y a des fêtes de fin d’année, on voit aussi comme chez moi, dans le 20e arrondissement de Paris, des banderoles dans les rues souhaiter «Joyeuses fêtes» …

Quelle hypocrisie ? Tout un chacun sait que parmi ces fêtes de fin d’année figure la fête de Noël, oui mais voilà, chacun s’autocensure, on ne veut pas, on ne peut pas, on ne doit pas dire le mot, bien triste tout cela ...

L’Anses, hélas, ne déroge pas à la triste  règle en nous proposant «4 conseils pour des fêtes de fin d’année sans risque».

Comme chaque fin année, la période des fêtes peut être synonyme de petits désagréments comme d’accidents plus graves pour vous et vos proches : ingestion de petits objets ou de plantes décoratives par les enfants, intoxications alimentaires dues à une mauvaise conservation des aliments, etc. Pour vous protéger au mieux de ses situations, voici quatre conseils pour passer des fêtes de fin d’année sans risque.

Parmi ces quatre conseils,

Le blog souhaite tout de même un Joyeux Noël à l’Anses ...

vendredi 9 décembre 2022

«Cake design» : attention aux poudres décoratives, selon l’Anses

Un communiqué de l’Anses du 9 décembre 2022 appelle à faire attention aux poudres décoratives lorsqu’on réalise un «Cake design».

Que ce soit en atelier ou chez soi, la pratique du «cake design», ou l’art de créer et décorer des gâteaux avec de la pâte à sucre, des poudres, colorants etc. se développe en France. Pour donner un aspect métallisé aux pâtisseries, les artistes doivent se munir de divers types de produits décoratifs notamment des poudres décoratives dorées, argentées ou cuivrées. Mais leur utilisation n’est pas sans risque.

Les Centres antipoison alertent sur une poudre métallique dorée utilisée en «cake design»
En 2021, les Centres Antipoison (CAP) ont rapporté trois cas d’inhalation accidentelle d’une même référence de poudre décorative. Les personnes ont présenté rapidement de la toux, des difficultés respiratoires et de la fièvre. Un enfant a notamment été emmené aux urgences après avoir inhalé la poudre métallique dorée que manipulait sa mère.

Un étiquetage source de confusion pour le consommateur
L’étiquetage sur l’emballage de la poudre incriminée mentionnait son caractère «non toxique» puisqu’elle était comestible mais elle a malgré tout provoqué des troubles respiratoires après inhalation accidentelle.

Par ailleurs, des poudres décoratives qui ne sont pas comestibles (car destinées à être appliquées sur les supports de présentation des gâteaux par exemple) sont vendues dans des emballages semblables à celui des poudres comestibles. Bien que l’étiquetage mentionne le caractère «non comestible», celui-ci n’est pas toujours très visible et la ressemblance d’emballage peut être source de confusion et amener les consommateurs à ingérer des poudres métalliques non comestibles, avec le risque d’intoxication aux métaux lourds.

Prudence lors de la manipulation de ces poudres
Pour éviter les intoxications, l’Anses recommande de :
- Vérifiez le caractère comestible ou non de ces poudres décoratives avant tout achat ou utilisation sur vos pâtisseries
- Qu’elles soient comestibles ou non, utiliser ces poudres, très volatiles, dans une pièce suffisamment aérée
- Les tenir hors de portée des enfants

On lira sur Vigil’Anses de novembre 2022, l’article de Cécilia Solal «Cake design» : des poudres décoratives pas toujours comestibles.

Le 17 décembre 2021, c’est sur twitter que l’Anses nous avait rappelé de nous méfier des poudres décoratives pour les gâteaux, on dirait que la communication est montée d’un cran.

NB :  La photo est une illustration.

jeudi 8 décembre 2022

Nouvelles règles européennes pour limiter les substances perfluoroalkylées (PFAS) dans les aliments

L’Anses avait indiqué dans un communiqué du 12 mai 2022 que les «PFAS étaient des substances chimiques dans le collimateur».

Aussitôt dit, aussitôt fait, voici que «la Commission adopte de nouvelles règles pour protéger les citoyens contre les contaminants dangereux dans les aliments», source nouvelles de la Commission européenne du 7 décembre 2022.

La Commission a adopté de nouvelles règles pour protéger les citoyens contre les produits chimiques qui peuvent avoir des conséquences négatives sur le système immunitaire, le développement des fœtus et des bébés ou le cholestérol. Les nouvelles règles limitent les niveaux de quatre produits chimiques environnementaux, les substances perfluoroalkylées (PFAS), dans les aliments. Ils protégeront les consommateurs de l'UE en réduisant leur exposition à ces produits chimiques dangereux.

Les quatre produits chimiques en question, le sulfonate de perfluorooctane (PFOS), l'acide perfluorooctanoïque (PFOA), l'acide perfluorononanoïque (PFNA) et l'acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS), sont également connus sous le nom de «produits chimiques éternels*» car leur composition chimique ne permet pas leur décomposition. Les États membres ont soutenu à l'unanimité les nouvelles règles qui sont basées sur une évaluation scientifique solide de l'EFSA. Les nouvelles règles s'appliqueront à partir du 1er janvier 2023.

Ils reflètent un engagement important pris par la Commission dans le cadre de la stratégie de l'UE pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques visant à lutter contre la présence de PFAS dans les aliments en introduisant des limites dans la législation sur les contaminants alimentaires.
Pour plus d'informations, veuillez consulter cette page.

*L’Anses répond à la question «Pourquoi appelle-t-on les PFAS les «produits chimiques éternels» ?

Les PFAS contiennent tous des liaisons carbone-fluor très stables. Ils varient selon la longueur de leur chaîne carbonée. Ces liaisons chimiques stables en font des composés chimiques très peu dégradables une fois dans l'environnement. C’est la raison pour laquelle on les surnomme parfois les «forever chemicals» ou «produits chimiques éternels».

mercredi 7 décembre 2022

Matières plastiques du compost domestique, faut-il suivre l'Anses ou la ville de Paris ?

Pas facile d'être écologiste à Paris voire même d’être un simple citoyen afin de trier ses déchets.

Dans «Proscrire les matières plastiques du compost domestique», document du 28 novembre 2022, l’Anses recommande donc de Ne mettre aucune matière plastique, même libellée «biodégradable» et/ou «compostable», dans les composteurs domestiques et collectifs.

Pour autant, la ville de Paris nous recommandé l'inverse comme l'indique cette poubelle dédiée aux déchets alimentaires trouvée près du marché de la place des Fêtes. Il est stipulé que le sac doit compostable...

Tout, cela m'inquiète un peu car dois-je suivre ce que dit la ville de Paris ou bien l'Anses ?

J'ai bien envie de ne suivre personne ...

NB : L’image ci-dessus est issue de l’image ci-après.

vendredi 2 décembre 2022

Des vers de farine retrouvés dans des repas servis à des enfants dans six cantines à Bobigny

«Des vers de farine retrouvés dans des repas servis à des enfants dans six cantines à Bobigny», source Femme Actuelle du 30 novembre 2022.

Mercredi 30 novembre 2022, des vers de farine ont été découverts dans les plats servis dans six cantines de la ville de Bobigny, selon Le Parisien. Un enquête interne est en cours, menée par le syndicat communal.

Des vers de farine, délicieux pour les oiseaux ou les poules, ont été retrouvés dans les repas d'élèves de six cantines de la ville de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, dimanche 20 novembre 2022. Les enfants des centres de loisirs concernés ont aperçu des vers de farine dans leurs gratins de blettes. Ces petits vers dorés ont été repérés dans six autres établissements de la ville. Les signalements sont remontés des six offices de Bobigny, à savoir Cachin, Valbon, Vaillant, Varlin, Tesson, Michel. Au final, plus de peur que de mal, aucun enfant n'a développé des troubles digestifs à la suite de leur repas du midi. Cependant, une enquête interne menée par le syndicat qui confectionne les repas, le Siresco, a été ouverte. Ce syndicat communal prépare, chaque jour, plus de 30 000 repas pour les enfants demi-pensionnaires des écoles de Bobigny.

Plus de peur que de mal
Les vers de farine sont, en réalité, très peu dangereux. Ils peuvent être consommés sans danger, entiers ou en poudres, indiquait Le Point, en mai 2021. Les insectes se seraient retrouvés là à la suite d'une «contamination isolée sur un lot de farine utilisée lors de la fabrication de la sauce béchamel qui accompagne le gratin de blettes.» La Ville a ensuite assuré avoir contrôlé tous les stocks de farines et n'avoir constaté aucune anomalie.

Commentaire
Je pense que Le Point n'est pas une bonné référence scientifique. L’EFSA aurait donné en janvier 2021 un «Premier feu vert de l’EFSA pour la consommation de vers de farine», selon Euractiv.

Mais dans le communiqué de l'EFSA, il est dit «Les insectes sont des organismes complexes, ce qui rend difficile la caractérisation de la composition des produits alimentaires dérivés d’insectes. Comprendre leur microbiologie est primordial, compte tenu également du fait que tout l’insecte est consommé.»

Cela étant, dans un avis de l’Anses du 12 février 2015 relatif à «la valorisation des insectes dans l’alimentation et l’état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques sanitaires en lien avec la consommation des insectes», l’agence sanitaire s’est montré plus que prudente sur la consommation d’insectes.

Complément
Dans le même sens, on lira ce qui s’est passé en octobre avec des «petits vers blancs dans des pâtes», mais ce n’est pas un problème d’hygiène, ouf !
«Des petits vers blancs dans nos assiettes de pâtes» au lycée Camille Claudel de Caen dans le Calvados, le lundi 10 octobre 2022, selon actu.fr.
Les analyses faites par un laboratoire indépendant indiquent que le souci vient bien d’un sac de pâtes, et qu’il n’y a aucun danger pour la santé des élèves et du personnel.
La DDPP (Direction Départementale de la Protection de la Population) était présente dans l’établissement le vendredi 7 octobre 2022 toute la matinée pour inspecter la cuisine. Aucun problème concernant la bonne marche de celle-ci n’a été relevé : aucun problème d’hygiène.