mercredi 11 novembre 2020

Sésamegate: Questions et réponses sur la crise liées graines de sésame contaminée par un pesticide interdit dans l'UE et présentes dans des produits alimentaires

Après le horsegate, le fipronilgate, voici le sésamegate,  il était une fois des graines de
sésame contaminée par un pesticide interdit dans l'UE …

Un fois le problème découvert, et depuis le 26 octobre 2020, chaque lot de graines de sésame qui quitte l’Inde pour l’Europe doit être accompagné d'un certificat officiel qui stipule que les semences sont conformes aux normes européennes.

Agir après coup, c'est ça aussi la Commission européenne avec l'Europe toujours plus verte !
Pour mémoire en France, s'agissant des rappels liés aux graines de sésame, je conseille de se fier au site Oulah!, car le fichier et/ou la liste établis par la DGCCRF n'est pas forcement à jour !

Après un précédent article, Sécurité sanitaire des graines de sésame et les consommateurs. Mis à part des produits rappelés, à quand une évaluation des risques ?, je vous propos ci-dessous des questions-réponses de l'AFSCA de Belgique, car comme le dit la DGCCRF, depuis le 12 octobre 2020, en France, nous sommes « Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés. »

On risque d'attendre un certain temps ..., c'est pourquoi je vous propose les questions-réponses établis par l'AFSCA:
Pourquoi certains produits à base de graines de sésame sont-ils rappelés auprès des consommateurs ?
Fin août, l’AFSCA a été alertée d’une contamination à l’oxyde d’éthylène (un produit phytopharmaceutique) dans des graines de sésame en provenance d’Inde. Ces graines de sésame et certaines denrées alimentaires contenant ces graines ne répondent pas aux normes européennes : il existe un risque potentiel pour la santé des consommateurs. C'est pourquoi, au cours de ces derniers mois, plusieurs produits à base de graines de sésame ont été retirés du marché et rappelés auprès des consommateurs.
Y a-t-il un risque si je consomme ces graines de sésame, ou des produits contenant ces graines ?
L’AFSCA a effectué une évaluation générale des risques afin de savoir si le consommateur courrait un risque pour sa santé en consommant ces graines de sésame. Nos experts ont conclu à un risque chronique potentiel. Cela signifie que si un consommateur devait consommer ces graines non conformes chaque jour de sa vie et en grande quantité, il y a un risque pour sa santé. Dans le cadre de cette problématique, l’AFSCA effectue une évaluation des risques pour chaque produit mis sur le marché. Celle-ci prend essentiellement en compte trois aspects :
  • les données toxicologiques concernant l'oxyde d'éthylène,
  • les produits dans lesquels les graines de sésame ont été utilisées (essentiellement des produits de boulangerie) ainsi que
  • le pourcentage de graines de sésame présentes dans ces produits.
Tous les produits à base de graines de sésame sont-ils rappelés ?
En général, les graines de sésame sont utilisées en petites quantités dans de nombreux produits finis. Pour chaque lot de graines de sésame non conforme, une enquête de traçabilité est lancée. De l’importateur au fabricant, chaque acteur de la chaine alimentaire est contacté afin de connaitre la destination et l’utilisation faite de ce lot non conforme :
  • Le lot complet de graines de sésame non conforme est retiré du marché.
  • Les produits transformés contenant ces graines sont retirés du marché.
  • Enfin, une évaluation des risques est effectuée pour chaque produit mis sur le marché et, s’il existe un risque pour la santé des consommateurs, le produit est rappelé.
Pourquoi tous les produits ne sont-ils pas rappelés en une fois ?
Plusieurs lots de graines de sésame provenant de différents fournisseurs indiens sont concernés. Les graines de ces lots sont généralement utilisées en petites quantités mais dans de nombreux produits, ce qui explique le nombre de rappels de produits. Pour chaque lot non conforme, une traçabilité doit être établie et pour chaque produit fini, une évaluation des risques est effectuée. Ces éléments expliquent pourquoi les rappels ne sont pas publiés en une fois.
Des mesures sont-elles prises pour éviter que des produits non conformes soient mis sur le marché ?
Tant la Belgique que l’Europe et les autres Etats Membres prennent des mesures pour que seules les graines de sésame qui répondent aux normes européennes soient mises sur le marché. D'une part, l'AFSCA a exigé auprès des importateurs belges d'effectuer des analyses sur les graines en provenance d’Inde. D’autre part, l'AFSCA a demandé à la Commission européenne de prendre des mesures d'urgence. Celle-ci a de ce fait fixé de nouvelles conditions à l’importation de graines de sésame en provenance d’Inde : depuis le 26 octobre, chaque lot de graines de sésame en provenance d’Inde et importé en Europe doit être accompagné d'un certificat officiel qui stipule que les semences sont conformes aux normes européennes. En plus de cette certification, tous les Etats membres se sont accordés pour augmenter la fréquence des contrôles aux frontières. Ensemble, ces mesures sont mises en place pour garantir que ces graines de sésame et les produits fabriquées avec celles-ci respectent les normes en résidus de produits phytopharmaceutiques fixées dans la législation européenne et soient donc sûrs pour les consommateurs.
Qu’est-ce que l'oxyde d'éthylène ?
L’oxyde d’éthylène est un désinfectant gazeux, visant entre autres à éviter la formation de moisissures. Son utilisation est interdite en Europe, mais pas en Inde. A long terme et à haute dose, l’oxyde d’éthylène peut être cancérigène, bien qu’en plus petite quantité, aucun danger aigu ne soit à déplorer.
D’autres pays sont-ils concernés ?
Différentes autorités européennes et Etats Membre, comme l’AFSCA en Belgique, utilisent un système d’alerte rapide pour informer les autres états membres lorsque des produits non conformes sont mis sur le marché. Il s’agit du système RASFF (système d’alerte rapide européen Food et Feed). Via ce système RASFF, la Belgique a informé les autres États membres de la problématique. Les pays qui utilisent ce système reçoivent une notification décrivant les lots non conformes et les denrées alimentaires concernées. De cette manière, un produit non conforme peut être détecté en dehors des frontières de l’Etat Membre d’origine ou de fabrication. Des graines non-conformes ont également été importées par d’autres Etats-Membres et envoyées en Belgique. L’AFSCA assure encore actuellement le suivi de toutes les notifications RASFF et la traçabilité des produits concernés.
De cette manière, un produit non conforme peut être détecté en dehors des frontières de l'État membre d'origine ou de fabrication.
Complément du 15 novembre 2020. Le Centre for Food Safety (CFS) de Hong Kong exhorte le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie en provenance de France avec une présence possible d'oxyde d'éthylène.
Le CFS a exhorté aujourd'hui (13 novembre) le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie importés de France car les graines de sésame utilisées ont été retrouvées plus tôt avec une possible substance cancérigène, l'oxyde d'éthylène . Le commerce doit cesser immédiatement d'utiliser ou de vendre les produits concernés s'il les possède.

2 commentaires:

  1. Bonjour et merci votre votre article sur ce sésamegate qui touche énormément de produits.
    Comme vous semblez plutôt bien connaitre le sujet, je m'interrogeais sur la loi en vigueur avant que l'Europe ne décide de renforcer ses contrôles.

    De ce que j'ai pu lire, sans pouvoir le vérifier, les fabricants auraient l'obligation de vérifier la conformité de leur matière première. Du coup, j'ai du mal à comprendre comment on en est arrivé là. Savez-vous précisément de quels tests peut-il s'agir ?

    J'ai également pu lire qu'une loi aurait permis durant le confinement aux industriels de s'approvisionner comme bon leur semble pour ne pas risquer la pénurie alimentaire. Avez-vous eu écho de cette "tolérance" qui serait toujours en vigueur (ou s'agit-il de propos déformés) ?

    Les boulangeries et restaurateurs peuvent-ils être concernés par ce problème de fournisseur ? La DGCCRF est-elle susceptible de le communiquer ou peut-elle leur imposer une communication à ce sujet ?

    Les produits qui contiennent "des traces de sésame" peuvent-ils rentrer dans le champ des investigations ?

    Enfin, comment expliquer cette forme de contradiction entre le retrait de ces produits et le fait que ce soit dangereux seulement "à long terme et à haute dose".

    Pour reprendre les propos de l'AFSCA, "si un consommateur devait consommer ces graines non conformes chaque jour de sa vie et en grande quantité, il y a un risque pour sa santé". Certains industriels se servent de cette explication pour expliquer à leurs clients qui ont déjà consommé leurs produits qu'ils ne courent donc aucun risque.

    S'agit-il d'un acte de précaution ou cela est-il fait pour cacher une faute ? 60 millions de consommateurs parlent d'une valeur 3 500 fois plus élevée que la limite maximale autorisée : https://www.60millions-mag.com/2020/11/07/un-pesticide-cancerogene-dans-des-graines-de-sesame-17849

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  2. Je ne peux pour des raisons techniques vous répondre sur le blog, adressez-moi donc un message

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