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jeudi 13 avril 2023

One Health dans l’UE ? Les autorités allemandes saisissent des chauves-souris cuites à la frontière belge

La dernière fois que je vous ai parlé de la viande de brousse, c’était dans un article intitulé, One Health en France ? Les douanes de Roissy débordées par l’afflux illégal de viande de brousse.

«Au moins, elles sont cuites ?», se demande Joe Whitworth qui m’a communiqué cette information, car «Les autorités allemandes saisissent des chauves-souris cuites à la frontière belge», source dw.com du 12 avril 2023.

La police fédérale a trouvé des chauves-souris cuites et une tonne de poisson non réfrigéré en fouillant une camionnette en provenance de Belgique. Le chauffeur fait face à plusieurs procédures administratives notamment pour violation des lois sur l'hygiène alimentaire.

Un citoyen ivoirien est en détention en Allemagne après qu'il a été découvert que la camionnette qu'il conduisait transportait une charge inhabituelle composée de poisson non réfrigéré et de chauves-souris cuites.

La police fédérale a déclaré qu'une patrouille avait arrêté lundi le véhicule, qui n'était pas assuré, près de la ville frontalière d'Aix-la-Chapelle. Ils ont dit que les chauves-souris ont été retrouvées sous environ une tonne de poissons.

Que savons-nous de plus sur l'incident ?
Les chauves-souris et les poissons ont été confisqués après qu'un vétérinaire du bureau local de protection des consommateurs ait inspecté les lieux. La police a également saisi la camionnette non assurée.

La police a indiqué dans un communiqué que le conducteur de 31 ans, un citoyen ivoirien, faisait désormais l'objet d'une plainte pénale pour divers infractions routières. Il fait également l'objet d'une enquête pour être entré dans le pays sans papiers, ni permis de conduire, ont-ils déclaré.

De plus, des poursuites administratives seront menées à son encontre pour manquements aux règles d'hygiène alimentaire et éventuellement aussi pour d'éventuelles infractions liées aux lois de conservation à cause des chauves-souris.

Il est détenu sur ordre d'un tribunal d'Aix-la-Chapelle en attendant d'être remis aux autorités italiennes, où il est enregistré en tant que résident.

Les chauves-souris, principalement des chauves-souris frugivores, sont consommées par les habitants de nombreux pays du monde, dont la Chine, le Vietnam et l'Indonésie.

samedi 11 mars 2023

Une étude montre que les rats de la ville de New York sont porteurs du SARS-CoV-2. Quid à Paris, un an avant les JO ?

Sur les nuisibles à Paris, vous lirez dans Paris Match, «Chronique «L'air du temps» - Surmulots ? Rat le bol».

On lira aussi dans boulevard Voltaire, «La mairie de Paris observe : le surmulot, sa vie, son œuvre…».

Bref, ce sont des galéjades comme l’on dit à Marseille, plus sérieusement voici que l’American Society for Microbiology propose l’article suivant, «Une étude montre que les rats de la ville de New York sont porteurs du SARS-CoV-2».

Il me semble qu’il faudrait un peu plus s’en occuper à un an des JO, et compte tenu de l’avis de l’Académie nationale de Médecine, Urgence sanitaire : pourquoi le gouvernement doit impérativement mettre en œuvre un plan anti-rats à Paris.

Un article récemment paru dans le Journal of Virology, «A critical analysis of the evidence for the SARS-CoV-2 origin hypotheses», indique les deux origines potentielles du SARS-CoV-2, «une origine naturelle par zoonose suivie d'une propagation interhumaine soutenue ou l'introduction d'un virus naturel chez l'homme à partir d'une source de laboratoire.»

Si le SARS-CoV-2 a une origine naturelle via une zoonose (pangolin, chauve-souris, etc.), quid du rat chez nous, en Occident à Paris ?

Une nouvelle étude a démontré que les rats sont sensibles à l'infection par les variantes Alpha, Delta et Omicron du SARS-CoV-2 et que les rats sauvages dans les réseaux d'égouts municipaux de New York et ailleurs dans la ville ont été exposés au SARS-CoV-2. L'étude a été publiée dans mBio, une revue en accès libre de l'American Society for Microbiology.

«Nos résultats soulignent la nécessité d'une surveillance plus poussée du SARS-CoV-2 dans les populations de rats pour une éventuelle transmission zoonotique secondaire à l'homme», a dit le chercheur principal de l'étude, Henry Wan, professeur et directeur du Center for Influenza and Emerging Infectious Diseases à l'Université du Missouri. «Globalement, notre travail dans cet espace montre que les animaux peuvent jouer un rôle dans les pandémies qui affectent les humains, et il est important que nous continuions à améliorer notre compréhension afin que nous puissions protéger la santé humaine et animale.»

Les rats sont largement distribués dans les communautés urbaines aux États-Unis. Par exemple, la seule ville de New York compte environ huit millions de rats sauvages. Ces rats sauvages ont de nombreuses occasions d'interagir avec les humains. Deux études précédentes ont suggéré que des rats en Asie (Hong Kong) et en Europe (Belgique) ont été exposés au SARS-CoV-2 ; cependant, on ne sait pas à quelle variante du SARS-CoV-2 ces rats ont été exposés dans les deux études.

Dans la nouvelle étude, les chercheurs ont entrepris de déterminer si le virus SARS-CoV-2 chez l'homme a été transmis à la population de rats dans les zones urbaines des États-Unis, en particulier à New York, et si oui, quel SARS-CoV- 2 variante a causé ces infections. Les chercheurs ont également entrepris de déterminer si (et lesquelles) les variantes du SARS-CoV-2 à New York peuvent provoquer des infections chez les rats.

«À l'automne 2021, l’Animal and Plant Health Inspection (APHIS) du ministère américain de l'Agriculture (USDA) a prélevé des rats bruns (Rattus norvegicus) à New York pour rechercher des preuves d'infection par le SARS-CoV-2», a dit le co-auteur de l'étude, Tom. DeLiberto, coordinateur du SARS-CoV-2 chez USDA APHIS Wildlife Services. «Deux efforts de piégeage ont été menés en septembre et novembre avec l'autorisation du Département des parcs et des loisirs de la ville de New York dans et autour des emplacements entourant les systèmes d'assainissement. La plupart des rats ont été piégés dans les parcs de la ville de Brooklyn, bien que certains aient été capturés près de bâtiments en dehors des limites du parc. 

Les biologistes ont collecté et traité des échantillons de 79 rats pour des études virologiques et un séquençage génomique. Les chercheurs ont découvert que les rats avaient été exposés au SARS-CoV-2 et ont montré un lien possible avec les virus qui circulaient chez l'homme au cours des premiers stades de la pandémie de la COVID-19. Plus précisément, 13 des 79 rats (16,5%) ont été testés positifs. «À notre connaissance, il s'agit de l'une des premières études à montrer que les variants du SARS-CoV-2 peuvent provoquer des infections chez les populations de rats sauvages dans une grande zone urbaine des États-Unis», a dit le Dr Wan.

Pour étudier plus avant la sensibilité des rats aux variantes du SARS-CoV-2, les chercheurs ont mené une étude de provocation virale et ont montré que les variantes Alpha, Delta et Omicron (variants retrouvés chez l'homme) peuvent provoquer des infections chez les rats (rats Sprague Dawley de type sauvage), y compris des niveaux élevés de réplication dans les voies respiratoires supérieures et inférieures et l’induction de réponses immunitaires innées et adaptatives. La sensibilité à l'infection variait selon le type de variant.

«Nos résultats soulignent la nécessité d'une surveillance plus poussée du SARS-CoV-2 dans les populations de rats pour déterminer si le virus circule chez les animaux et évolue vers de nouvelles souches qui pourraient présenter un risque pour l'homme», a dit le Dr Wan. «Le virus SARS-CoV-2 présente un défi typique d'une seule santé qui nécessite des approches collaboratives, multisectorielles et transdisciplinaires pour bien comprendre ces défis.»

On lira aussi «Risque possible dans une grande ville : rats d'égout infectés par le SARS-CoV-2» source article de Mary Van Beusekom le 10 mars 2023 dans CIDRAP News.
Sur 79 rats, 4 (5%) ont été testés positifs pour le COVID-19 et 13 (16,5%) ont été testés positifs pour les anticorps anti-immunoglobuline G ou immunoglobuline M contre le SARS-CoV-2 de type sauvage.

«Les résultats de cette étude sont préoccupants en raison du risque potentiel de transmission virale de l'homme aux rongeurs, y compris les rats sauvages, puis de retour à l'homme. Les rats peuvent également agir comme un réservoir d'infection, entraînant potentiellement l'émergence de nouveaux variants auxquels les humains n'ont pas été exposés et sont donc vulnérables, ont djt les chercheurs.»

Comme le rapporte l’Anses, «La santé des animaux, c’est aussi la nôtre» et si l’on intéressait aux rats d’égoût et au SARS-CoV-2, puisqu’apparemment, «On ne peut pas traiter les questions de santé humaine sans se préoccuper de la santé animale et inversement.», selon le Directeur général délégué Recherche et Référence de l'Anses, M. Salvat.

Chiche ! A suivre ...

samedi 18 février 2023

One Health en France ? Les douanes de Roissy débordées par l’afflux illégal de viande de brousse

«À l’aéroport de Roissy, les douanes débordées par l’afflux illégal de viande de brousse», source agri-mutuel et l’AFP du 16 février 2023.

Pangolins, têtes de singe ou encore chauve-souris : à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, les douaniers saisissent chaque semaine des chaque semaine des centaines de kilogrammes de viande de brousse, débordés et agacés que personne n'ait «tiré les enseignements du Covid».

Avant toute chose c’est l’odeur rance et forte du sang qui prend à la gorge. Puis on aperçoit derrière les douaniers des piles de morceaux de viande, allant du poulet cuisiné aux morceaux de python, en passant par de gros vers blancs séchés.

Le jour n’est pas encore levé sur le plus grand aéroport d’Union européenne que les douaniers ont déjà saisi plusieurs kilogrammes de viande d’animaux sauvages, en fouillant quelques bagages de voyageurs à la sortie de leur vol venu d’Afrique australe.

«Regardez l’état de ce poisson. Ne me dites pas que vous allez manger ça !», s’exclame un jeune agent blond, brandissant un animal grouillant de vers blancs, lesquels ne manquent pas de dégouliner dans la valise de la passagère impeccablement habillée. «Cela nous arrive tous les matins de saisir ce genre de chose», confie le douanier - qui souhaite rester anonyme – avant de jeter l’animal sur un tas et de prendre le passeport de la voyageuse. Celle-ci s’en sortira sans amende, faute de temps et de moyens. Seuls les multirécidivistes ou ceux transportant des espèces protégées sont sanctionnés.

Car face à l’afflux massif de viande de brousse, les douanes françaises se disent «dépassées». En 2021, les douanes du terminal 2 ont saisi 36 tonnes de produits illégaux issus d’espèces sauvages, principalement venues d’Afrique ou d’Asie. Une partie de ces viandes sont destinées à de la consommation personnelle, «mais il y a également des grands courants de fraude» qui alimentent entre autres des restaurants clandestins, explique Adrien Clopier, chef adjoint de la brigade du T2.

«Roulette russe» face aux zoonoses
«Vu ce qu’on saisit chaque jour, vous vous dites qu’on est foutu. Personne n’a tiré les enseignements du Covid !», s’insurge son chef Emmanuel Bizeray, devant ces flux illégaux qui ne diminuent pas malgré leurs efforts. Pour ce mangeur d’escargots, «pas de jugement» sur le régime alimentaire des passagers, mais une «extrême inquiétude» à cause du risque de zoonoses, ces maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme, mises en lumière par le Covid.

À cela s’ajoute l’impact sur la biodiversité, avec un «grand nombre d’espèces protégées» saisies : «des singes, des grands primates en voie de disparition», énumère-t-il.

Cas emblématique : celui du pangolin, à la fois en voie de disparition et potentiellement porteur de maladies. «Le pangolin, ça parle à tout le monde après le Covid, pourtant on en saisit plusieurs par semaine», dit-il dans une allusion aux soupçons portés sur cet animal quant à l’origine de la pandémie. «Tout comme des primates porteurs du virus Ebola», rouspète le chef douanier.

Sachant que les douanes n’estiment saisir «qu’environ 10% du trafic de viande», «on est sur une roulette russe» face aux maladies, met en garde M. Bizeray, déplorant «un problème systémique».

(…) Entre odeurs écœurantes, blessures en se piquant sur des arrêtes et craintes face aux éventuels virus, les agents équipés de simples masques chirurgicaux et de gants déplorent leurs conditions de travail difficiles face à une tâche sisyphéenne. Las, l’un d’eux lâche : «qu’est-ce qu’ils attendent pour réagir? Qu’on se tape un nouveau Covid ?»

Commentaire
Sur le marché proche de la station de métro Château rouge à Paris, il est assez facile de se procurer de la viande brousse.
Une simple recherche sur Internet montre que le trafic de viande de brousse existe depuis de nombeuses années, simplement il s’amplifie ...
L'Anses va-t-elle se saisir du sujet ?
Sans aucun doute, mais c'est une surprise ?

mercredi 15 février 2023

Ecosse : L’agence de santé publique publie son premier rapport depuis 2020 sur les maladies d'origine alimentaire

«Ecosse : L’agence de santé publique publie son premier rapport depuis 2020 sur les maladies d'origine alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 15 février 2023 dans Food Safety News.

Les responsables de la santé en Ecosse ont admis que la surveillance des épidémies d'origine alimentaire a souffert en raison des pressions de la pandémie de la COVID-19.

Dans un rapport sur les agents pathogènes gastro-intestinaux et zoonotiques pour 2020 et 2021, seules les épidémies impliquant le Public Health Scotland (PHS) sont couvertes. Les responsables ont déclaré que la surveillance étant devenue caduque, il ne s'agissait pas d'un registre complet des incidents, mais pour 2023 à 2024, ObSurv, le système de surveillance des épidémies de maladies infectieuses intestinales en Écosse, sera rétabli.

Il s'agit du premier rapport de ce type publié par Public Health Scotland depuis sa création en avril 2020 lors de la pandémie de COVID-19.

En 2020 et 2021, 12 foyers de cas à Salmonella ont été identifiés par séquençage du génome entier. Dans 10 d'entre eux, le mode de transmission était d'origine alimentaire et ils faisaient partie d'épidémies à l'échelle du Royaume-Uni. Deux épidémies étaient locales et auraient également été causées par des aliments.

La plus importante était une épidémie à Salmonella Enteritidis liée à de la volaille transformée, qui a rendu 26 personnes malades. Salmonella Typhimurium dans les noix du Brésil en a affecté 11 et Salmonella Infantis dans de la couenne de porc a causé 21 cas de maladie.

Neuf éclosions à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été signalées en 2020 et 2021. Trois en 2020 ont été causées par E. coli O157 et une par E. coli O145. Dans les quatre épidémies, qui ont touché 13 personnes, la source était liée à des aliments et elles faisaient partie d'épidémies à l'échelle du Royaume-Uni. En 2021, il y a eu cinq éclosions avec 14 cas. Trois étaient dues à E. coli O157 et une à E. coli O145 et à E. coli O26

En 2021, deux épidémies à Listeria ont été enregistrées, qui faisaient partie d'événements à l'échelle du Royaume-Uni et une seule personne en Écosse a été malade dans chaque incident.

Données sur Campylobacter et E. coli
Les responsables ont déclaré que les rapports de routine avaient été suspendus au cours des premières années de la pandémie en raison d'une interruption «importante» de service, car presque toutes les ressources ont été redirigées, mais un retour à un rapport annuel est prévu.

En 2020, le PHS a reçu 5 392 rapports de laboratoire sur Campylobacter et ce chiffre était de 5 890 en 2021. Ceux-ci sont en baisse par rapport aux 5 977 rapports de 2019.

Le taux d'incidence chez les hommes est resté supérieur à celui des femmes en 2020 et 2021, comme on l'a vu les années précédentes. Les taux les plus élevés ont continué d'être observés chez les jeunes enfants âgés de moins d'un an à 4 ans et les adultes âgés de 65 ans et plus. En 2020, le pic printemps-été a été retardé, potentiellement en raison du confinement initial des mesures de santé publique pour contrôler la pandémie de la COVID-19.

Le PHS a reçu 113 rapports de laboratoire pour E. coli O157 en 2020 et 137 en 2021, contre 149 en 2019. Les taux d'incidence les plus élevés continuent d'être observés chez les jeunes enfants âgés de moins d'un an à 4 ans et la plupart des isolats ont été signalés pendant les mois d'été.

En 2020, il y a eu 100 rapports de laboratoire pour des STEC non-O157, et 122 en 2021 contre 109 en 2019. Les taux d'incidence les plus élevés étaient chez les jeunes enfants âgés de moins d'un à 4 ans et les adultes âgés de 65 ans et plus.

Données sur Listeria, Salmonella et Shigella
Treize cas de Listeria ont été enregistrés en 2020 et 17 en 2021. Seulement sept déclarations ont été notées en 2019. La plupart sont dans la tranche d'âge des 65 ans et plus.

Le PHS a reçu 342 signalements de Salmonella en 2020 et 330 en 2021, contre 757 en 2019. Les taux d'incidence les plus élevés concernaient les jeunes enfants et les personnes âgées.

Les deux types les plus courants restent Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium. En 2020, ils représentaient 57% de tous les signalements de Salmonella et 42% en 2021. Les autres types courants comprenaient Newport, Infantis, Stanley et Agona.

Il y a eu 38 cas à Shigella en 2020 et 27 en 2021. Ceux-ci sont en baisse par rapport aux 102 cas en 2019. La baisse a été entraînée par moins de rapports de Shigella sonnei.

Virus et parasites
En 2020, le PHS a reçu 211 rapports de laboratoire de norovirus et 349 rapports en 2021, contre 885 en 2019. Les tendances saisonnières habituelles n'ont pas été observées en 2020 et 2021. Le taux d'incidence chez les femmes était plus élevé que chez les hommes en 2020 et 2021 et le taux le plus élevé les taux continuent d'être chez les jeunes enfants âgés de moins de 1 à 4 ans et les adultes de plus de 65 ans.

«La diminution des rapports de laboratoire en 2020 et 2021 reflète probablement les changements dans la mixité sociale, l'augmentation des mesures d'hygiène en place ainsi que la distanciation sociale et les modalités de soins et de visites plus strictes en place pendant la pandémie de la COVID-19», selon le rapport.

En 2020, le PHS a reçu quatre rapports de laboratoire sur Cyclospora et un en 2021, contre 16 en 2019. Aucun des quatre cas en 2020 n'était lié à un voyage, mais le cas en 2021 aurait été acquis à l'étranger.

Sur 16 rapports de laboratoire en 2019, 13 seraient tombés malades à l'étranger. La baisse en 2020 et 2021 pourrait refléter des changements dans les comportements de voyage liés à la pandémie, selon le rapport.

Il y a eu 11 déclarations d'hépatite A en 2021 et 10 en 2020. Cinquante cas ont été enregistrés en 2019.

En 2020, le PHS a reçu 127 rapports de laboratoire sur l'hépatite E et 96 en 2021, contre 158 en 2019. Quatorze cas de yersiniose, quatre cas de taeniasis et 42 de toxoplasmose ont également été enregistrés en 2021.

lundi 2 janvier 2023

L’Académie d’Agriculture de France propose Questions sur … «Les zoonoses»

L’Académie d’Agriculture de France propose dans Questions sur … «Les zoonoses», par Barbara Dufour, membre de l’Académie d’Agriculture de France.

Résumé
En France, dans les années 2020, le risque zoonotique peut être considéré comme modéré. En effet, la plupart des zoonoses majeures ne sont pas présentes sur le territoire, soit parce que leurs réservoirs n'y sont pas présents (Ébola, peste humaine, etc.), soit parce qu'elles ont été maîtrisées, telles la brucellose, la tuberculose bovine ou la rage). La lutte contre les zoonoses alimentaires a également porté ses fruits, aussi ces dernières sont en très forte diminution. Cependant, la mondialisation des échanges et les risques d'émergence, permanents dans certains pays du Sud notamment, sont réels et peuvent conduire à une réintroduction de certains pathogènes disparus (rage par exemple) ou à la circulation très rapide d'un nouvel agent zoonotique. Il convient donc de se préparer à lutter contre ces maladies que les vétérinaires connaissent souvent mieux que les médecins, car ils y ont été plus souvent confrontés. L'avenir est donc résolument à une collaboration entre ces deux professions dans l'optique "Une seule santé" (One health).

Commentaire
Très bon document, très explicite et pédagogique.

Le document indique que parmi les zoonoses, le virus de la variole du singe se transmet par contact cutané. Dans l’émergence du virus de la variole du singe dans des pays occidentaux, dont la France, on a dit que cette situation est atypique du fait de la circulation du virus dans des pays où celui-ci est habituellement absent.

Cela étant, les cas sont survenus principalement, mais pas uniquement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes multipartenaires, sans liens directs avec des personnes de retour de zone endémique.

Dans ces conditions, aux Etats-Unis, des médécins rapportent que la maladie liée au virus de la variole du singe est une maladie sexuellement tansmissible.

En France, le 8 juillet 2022, un communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)» Voir l’article du blog ici.

jeudi 15 décembre 2022

Les STEC dans l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC

Les données ci-après sont issues du rapport 2021 sur les zoonoses de l'EFSA et de l'ECDC.
Pour la France, le rapport indique 297 cas à Escherichia coli producteurs de shigatoxines, STEC.

La France assure la surveillance du «syndrome hémolytique et urémique (SHU) secondaire à une infection à Escherichia coli producteurs de shigatoxines touche principalement le jeune enfant. Cette complication, rare mais grave, affecte essentiellement le rein et survient dans 5 à 8% des cas Les données sur le nombre de cas de SHU pédiatrique, selon Santé publique France, en 2021 est de 128 cas, soit une incidence annuelle de 1,62 pour 100 000 personnes.

Faits marquants
- En 2021, le nombre de cas confirmés d'infection humaine à STEC était de 6 084. Cela a rendu l'infection à STEC la quatrième infection gastro-intestinale d'origine alimentaire la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE.

- Le taux de notification de l'UE en 2021 était de 2,1 pour 100 000 habitants, ce qui représente une augmentation de 36,9% par rapport au taux de 2020 (1,5 pour 100 000 habitants).

• Par rapport au taux avant la pandémie de la COVID-19 (moyenne annuelle 2017-2019), le taux de notification dans l'UE a augmenté de 9,9% et de 14,2% respectivement avec et sans les données du Royaume-Uni.

- En 2020, les cas à STEC signalés à l'ECDC ont affiché le taux le plus bas depuis 2007, lorsque la surveillance de la maladie a commencé. Le reporting a très probablement été impacté par la COVID-19 pandémie et le retrait du Royaume-Uni de l'UE.

- La tendance générale des infections à STEC n'a montré aucune augmentation ou baisse en 2017-2021.

- En 2021, 22 États membres ont signalé la présence de STEC dans 3,6% des 17 516 échantillons alimentaires prélevés selon une stratégie «d’échantillonnage objectif», contre respectivement 2,4% et 2,8% en 2020 et 2019,.

- Les «graines germées» ont été testées par 10 États membres dans le cadre du règlement (CE) n°2073/2005 et un lot était positif aux STEC sur 617 unités de prélèvement.

- Dans l'ensemble, les STEC se trouvaient le plus souvent dans de la ‘viande fraîche provenant de différentes espèces animales’ (7% de STEC positifs), suivis des produits de boulangerie (6,3%) et du lait et des produits laitiers ‘non prêt à consommer’ (2%), alors que ‘fruits et légumes’ était la catégorie la moins contaminée (0,5%).

- Seize États membres ont testé 7 444 échantillons d'aliments prêts à consommer pour les STEC avec 112 (1,5%) positifs, dont 20 (1,6%) à partir d'«échantillons de viande et de produits à base de viande », 39 (1,7 %) à partir d’échantillons ‘lait et de produits laitiers’, 1 (0,3%) de la catégorie ‘épices et herbes’ et 10 échantillons positifs à STEC de la catégorie ‘fruits, légumes et jus’ (0,5%).

- Parmi les isolats alimentaires, 27,4% ont eu des informations sur le sérogroupe et bon nombre ceux-ci appartenaient aux 20 principaux sérogroupes STEC signalés dans les infections humaines à l'ECDC en 2021.

- La plupart des virulotypes d'isolats de STEC provenant d'aliments et d'animaux ont également été identifiés dans des infections à STEC chez l'homme. Seulement 32,5% (N = 284) des STEC isolés des aliments en 2021 ont été rapportés avec des informations sur le typage des gènes de virulence (stx1 ou stx2 et eae) et 9% (N = 79) ont reçu les sous-types du gène stx.

- Les tests à partir d’échantillons d'animaux ont augmenté par rapport aux années précédentes, mais n'étaient toujours pas largement réalisées dans l'UE. En fait, 3 746 échantillons d'animaux ont été déclarés par sept États membres en 2021 avec 6,1% de positifs. La plupart des unités d'échantillonnage (88,5%) provenaient d'une seule espèce animale, le bétail.

Les auteurs du rapport indiquent dans la discussion,

En 2020, il y a eu une baisse des taux de notification des infections à STEC, probablement en raison de la pandémie de covid19. En 2021, le nombre de cas signalés était comparable à ceux signalés durant la période pré-pandémique (2017-2019).

En 2021, plus de la moitié des cas humains confirmés signalés par les États membres de l'UE disposaient d'informations sur la sérogroupe avec le plus souvent O157, suivi de O26, bien que les proportions ne divergeaient que de 0,4%.

NB : La photo est issue de ce site. 

Mise à jour du 16 décembre 2022
On lira l’article de Joe Whitworth de Food Safety News, «Salmonella is often behind EU outbreaks, but most deaths are caused by Listeria» (Salmonella est souvent à l'origine d'épidémies dans l'UE, mais la plupart des décès sont causés par Listeria).

mercredi 14 décembre 2022

Comme l'inflation, les zonoses et foyers de toxi-infection alimentaire en hausse au sein de l'UE en 2021

Ne vous fiez donc pas toujours aux titres, un lecteur habitué aura souvent consaté un décalage entre le titre et le contenu de l'article, retenez tou

t de même que, comme l’inflation, les zoonoses ont augmenté, mais que c’est surtout les foyers de toxi-infection alimentaire qui ont le plus augmenté, et ce, malgré le départ de nos amis britanniques. Le blog reviendra en détail sur ces sujets dans un prochain article, avec un focus sur la France, mais d’ores et déjà voici un aperçu …

Résumé
Comme l’indique le dernier rapport annuel de l’UE sur les zoonoses «Une seule santé» publié par l’EFSA et l’ECDC, en 2021 les cas signalés de zoonoses et de foyers de toxi-infection alimentaire étaient globalement en hausse par rapport à l’année précédente mais leur nombre restent nettement inférieurs à ceux des années précédant la pandémie.

La baisse générale du nombre de cas signalés et de foyers épidémiques par rapport aux années précédant la pandémie est probablement liée aux mesures prises pour lutter contre le COVID-19, mesures toujours en place en 2021. On relève parmi les quelques exceptions à cette tendance la yersiniose et les foyers épidémiques alimentaires de listériose, dont le nombre de cas signalés excèdent les niveaux d’avant la pandémie.

La cause la plus fréquente des foyers épidémiques d'origine alimentaire était Salmonella, qui représentait 19,3% (773) du total. Les foyers de cas de toxi-infection alimentaire (ou toxi-infections alimentaires collectives en France -aa) diffèrent des cas de maladie globalement signalés car il s’agit d’événements dans lesquels au moins deux personnes contractent la même maladie à partir des mêmes aliments contaminés. Les sources les plus courantes de foyers épidémiques de salmonellose étaient les œufs, les ovoproduits et les «aliments mixtes», à savoir des repas composés de divers ingrédients.

Le nombre de foyers épidémiques (23) causés par Listeria monocytogenes a été le plus élevé jamais signalé. L’utilisation accrue de techniques de séquençage du génome entier qui permettent aux scientifiques de mieux détecter et identifier les foyers pourrait expliquer ce niveau record.

Le rapport couvre également l’ensemble des cas signalés de zoonoses, qui ne sont pas nécessairement liés à des foyers épidémiques. La campylobactériose reste la zoonose la plus fréquemment signalée, avec un nombre de cas signalés en hausse (127 840, contre 120 946 en 2020). La viande de poulet et la viande de dinde constituaient la source d’infection la plus courante. La salmonellose était la deuxième zoonose la plus signalée et a touché 60 050 personnes (contre 52 702 en 2020). Les autres maladies fréquemment signalées étaient la yersiniose (6 789 cas), les infections causées par E. coli producteur de shigatoxines (6 084 cas) et la listériose (2 183 cas).

Le rapport contient également des données sur Mycobacterium bovis/caprae, Brucella, Trichinella, Echinococcus, Toxoplasma gondii, la rage, la fièvre Q, les infections du virus du Nil occidental et la tularémie.

L’EFSA publie également plusieurs outils de communication interactifs :
Principaux résultats et tendances en 2021
En 2021, les deux zoonoses les plus fréquemment signalées chez l'homme étaient les maladies gastro-intestinales campylobactériose et salmonellose avec un total respectivement de 127 840 et 60 050 cas humains. Une augmentation d'environ 7 000 cas pour les deux agents pathogènes a été signalée en 2021 par rapport à 2020, correspondant respectivement à +0,86 et +1,96 cas confirmés pour 100 000 habitants pour la campylobactériose et la salmonellose.

En 2020, deux événements majeurs ont affecté la collecte et l'analyse des données au niveau de l'UE : le Royaume-Uni s'est retiré de l'Union européenne1, ce qui a entraîné une réduction du nombre absolu de cas signalés et les confinements partiels ou totaux dus à la pandémie de COVID-19 ont influencé la probabilité d'exposition à des agents pathogènes d'origine alimentaire. Par conséquent, l'augmentation apparente des cas signalés en 2021 doit être interprétée avec prudence à la lumière du retrait progressif des initiatives non pharmaceutiques les plus sévères, principalement l'assouplissement des confinements, contre le COVID-19 en 2021.

Alors que les données humaines du Royaume-Uni n'ont pas été collectés par l'ECDC depuis 2020, l'Irlande du Nord a soumis des données et des rapports nationaux sur les zoonoses en 2021 sur ses résultats de surveillance pour les denrées alimentaires, les animaux, les aliments pour animaux et les foyers de cas de toxi-infections d'origine alimentaire, conformément au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Le contrôle de la présence de micro-organismes zoonotiques chez les animaux producteurs d'aliments est l'un des moyens les plus efficaces de réduire le fardeau de la maladie humaine. Des programmes nationaux de lutte contre Salmonella sont mis en place depuis de nombreuses années dans les populations avicoles (poules reproductrices, poules pondeuses, poulets de chair, dindes d'engraissement et de reproduction) : ces programmes visent à réduire la prévalence des sérovars (sous-groupes aux structures de surface distinctives communes) de Salmonella responsables pour la grande majorité des cas humains.

En 2021, 16 États membres et le Royaume-Uni (Irlande du Nord) ont atteint tous les objectifs fixés en matière de réduction de la prévalence de Salmonella pour les sérotypes pertinents dans des populations de volailles spécifiques. Les tendances de la prévalence des troupeaux positifs pour le sérotype cible de Salmonella ont été raisonnablement stables dans l'UE au cours des dernières années pour les populations de volailles spécifiées.

Pour 2021, dans la catégorie des échantillons d'aliments «prêts à consommer» dans leur ensemble, une très faible proportion (0,23%) d'unités positives à Salmonella a été retrouvée, les pourcentages les plus élevés d'échantillons positifs étant décrits pour la «viande et les produits à base de viande provenant de porcs» (0,82 %) et «épices et herbes» (0,72%). Les échantillons prélevés par les autorités compétentes à l'abattoir pour la détection de Salmonella sur les carcasses de différentes espèces étaient plus fréquemment positifs que ceux rapportés lors des contrôles d'autocontrôle par les exploitants du secteur alimentaire eux-mêmes. Le même constat a été observé pour les populations de volailles testées dans le cadre des programmes nationaux de contrôle de Salmonella au niveau des exploitations, ainsi que pour les résultats de quantification de Campylobacter sur les carcasses de poulets de chair au niveau de l'UE. Cet écart devrait faire l'objet d'une enquête plus approfondie, car les exploitants du secteur alimentaire de l'UE sont principalement responsables de la prévention de la contamination des aliments par des agents pathogènes zoonotiques à tous les niveaux de la chaîne alimentaire et les autocontrôles sont une composante importante de leurs programmes de contrôle.

Le cas des foyers de cas de toxi-infection d'origine alimentaire
En 2021, 27 États membres et le Royaume-Uni (Irlande du Nord) ont signalé 4 005 foyers de cas de toxi-infection d'origine alimentaire (29,8 % de plus qu'en 2020) et 32 543 cas humains (une augmentation de 62,6 %). Ces données sont proches de ce qui avait été rapporté dans la période 2017-2019 avant la pandémie de COVID-19, indiquant un retour progressif probable aux habitudes de consommation alimentaire pré-COVID-19 en 2021 en ce qui concerne les restaurants, les cantines et les autres installations d'administration alimentaire qui peuvent être impliqué dans la transmission d'agents pathogènes d'origine alimentaire.

Salmonella, en particulier S. Enteritidis, est restée l'agent causal le plus fréquemment signalé dans les épidémies d'origine alimentaire.

Selon les données fournies par les États membres, Salmonella de la catégorie «œufs et ovoproduits» et des «aliments composés» étaient les couples agent/aliment les plus souvent impliqués dans les épidémies d'origine alimentaire.

Les foyers liés à la consommation de produits de la catégorie «légumes et jus et autres produits dérivés» ont considérablement augmenté en 2021 par rapport aux années précédentes.

Un sondage
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Prenez un moment pour lire notre article sur le dernier rapport annuel de l'UE, OneHealth et les zoonoses que nous avons publié conjointement avec l’ECDC.

lundi 15 août 2022

Approche One Health aux Pays-Bas : Un exemple sur 10 ans de la Zoonoses Structure

«Signaux et réponses aux menaces zoonotiques à l'aide d'une approche One Health : une décennie de la Zoonoses Structure aux Pays-Bas, 2011 à 2021», source Eurosurveillance.

Résumé
Aux Pays-Bas, l'épidémie de grippe aviaire chez les volailles en 2003 et l'épidémie de fièvre Q chez des chèvres laitières entre 2007 et 2010 ont eu de graves conséquences pour la santé publique. Ces foyers ont conduit à la mise en place d'un système intégré d'analyse des risques homme-vétérinaire pour les zoonoses, la Zoonoses Structure . La Zoonoses Structure a pour objectif de signaler, évaluer et contrôler les zoonoses émergentes pouvant présenter un risque pour la santé animale et/ou humaine dans une approche intégrée One Health. Le Signalling Forum Zoonoses (SO-Z), première étape de la Zoonoses Structure, est un comité multidisciplinaire composé d'experts des domaines médical, vétérinaire, entomologique et faunique. Le SO-Z partage les signaux pertinents avec les professionnels et organise des réunions mensuelles. Au cours des 10 dernières années (juin 2011 à décembre 2021), 390 signaux différents de divers agents pathogènes zoonotiques dans les réservoirs animaux et humains ont été évalués. Ici, nous décrivons la structure des zoonoses avec des exemples de signaux et de réponses pour quatre événements zoonotiques aux Pays-Bas (tularémie, Brucella canis, virus du Nil occidental et le syndrome respiratoire aigu sévère du coronavirus 2 (SRAS-CoV-2)). Cela peut servir d'exemple à d'autres pays sur la manière de collaborer dans une approche One Health pour signaler et contrôler les zoonoses émergentes.

Conclusion
La structure des zoonoses aux Pays-Bas s'est révélée être une valeur ajoutée dans l'alerte précoce et le contrôle des zoonoses nouvelles et émergentes. Il existe des relations et une confiance durables entre les professionnels des domaines concernés, facilitant l'échange d'informations nécessaires pour faire face aux menaces zoonotiques émergentes à venir. Une description claire des tâches et des responsabilités, ainsi qu'un soutien gouvernemental, sont des facteurs cruciaux.

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

vendredi 15 juillet 2022

En Afrique, les maladies transmises par les animaux à l'homme ont bondi de 63 % au cours de la dernière décennie

«L’Afrique face à une recrudescence des zoonoses», rapporte Le Figaro (article réservé aux abonnés et lecteurs).

«En Afrique, les maladies transmises par les animaux à l'homme ont bondi de 63 % au cours de la dernière décennie», source OMS Afrique.

L'Afrique est confrontée à un risque croissant d'épidémies causées par des agents pathogènes zoonotiques, tels que le virus de la variole du singe, qui est apparu chez les animaux avant de changer d'espèce et d'infecter les humains. Selon une analyse de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre des épidémies zoonotiques a augmenté de 63 % dans la Région au cours de la décennie 2012-2022 par rapport à 2001-2011.

L'analyse révèle qu'entre 2001 et 2022, 1843 événements de santé publique avérés ont été enregistrés dans la Région africaine de l'OMS. 30% de ces événements étaient des épidémies de zoonoses. Si ces chiffres ont augmenté au cours des deux dernières décennies, un pic particulier a été enregistré en 2019 et en 2020, lorsque les agents pathogènes zoonotiques ont représenté environ 50% des événements de santé publique. La maladie à virus Ebola et d'autres fièvres hémorragiques virales constituent près de 70% de ces épidémies, notamment la dengue, le charbon, la peste, la variole du singe, et une série d'autres maladies constituant les 30% restants.

Les dernières données sur la variole du singe révèlent une augmentation significative des cas depuis avril 2022, par rapport à la même période de 2021. Cette augmentation est principalement observée en République démocratique du Congo et au Nigéria, et pourrait être en partie attribuée au renforcement de la surveillance de la variole du singe et des capacités d'analyse en laboratoire dans ces pays, bien que des enquêtes détaillées soient en cours. Toutefois, cette tendance à la hausse reste inférieure à celle de 2020, année où la Région a signalé ses plus hauts cas mensuels de variole du singe. Dans l'ensemble, les cas de variole du singe sont en hausse depuis 2017, sauf en 2021 où une chute soudaine a été observée. Du 1er janvier au 8 juillet 2022, 2087 cas cumulés de variole du singe ont été recensés, dont seulement 203 confirmés. Le taux de létalité global pour les 203 cas confirmés est de 2,4%. Sur les 175 cas confirmés pour lesquels il existe des données spécifiques, 53 % étaient des hommes et l'âge moyen était de 17 ans.

L'augmentation des cas de zoonoses peut être due à plusieurs raisons. L'Afrique a la population qui croît le plus rapidement au monde et il y a une demande croissante d'aliments dérivés des animaux, notamment la viande, la volaille, les œufs et le lait. La croissance démographique entraîne également une urbanisation croissante et un empiètement sur les habitats de la faune sauvage. Les liaisons routières, ferroviaires, maritimes et aériennes s'améliorent également à travers l'Afrique, ce qui accroît le risque de propagation des épidémies de zoonoses des zones reculées peu peuplées aux grandes zones urbaines. Comme nous l'avons vu avec les épidémies d'Ebola en Afrique de l'Ouest, il peut y avoir un nombre considérable de décès et de cas, lorsque les maladies zoonotiques arrivent dans les villes.

«Les infections d’origine animale qui se transmettent à l'homme existent depuis des siècles, mais le risque d'infections et de décès massifs était relativement limité en Afrique. Les mauvaises infrastructures de transport constituaient une barrière naturelle», a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. «Cependant, avec l'amélioration des transports en Afrique, la menace de voir des agents pathogènes zoonotiques se déplacer vers les grands centres urbains s'est accrue. Nous devons agir maintenant pour endiguer les zoonoses avant qu'elles ne puissent provoquer des infections généralisées et empêcher l'Afrique de devenir l’épicentre des maladies infectieuses émergentes.»

Il est complexe de contenir la propagation des zoonoses en Afrique, et l'OMS recommande une approche unique de la santé qui nécessite la collaboration de divers secteurs, disciplines et communautés. Ceci implique un large éventail d'experts, notamment ceux qui travaillent dans le domaine de la santé humaine, animale et environnementale. Les épidémiologistes et les autres experts de la santé publique devraient partager les informations relatives à la surveillance systématique des maladies et aux activités d'intervention, aussi bien pour la santé animale que pour la santé humaine.

Il est également nécessaire d'intensifier la recherche afin d'identifier les facteurs environnementaux, socio-économiques et culturels qui favorisent l'émergence et la transmission des maladies à tendance épidémique, et de mieux comprendre les facteurs qui influent sur l'impact et la propagation des épidémies, notamment l'état immunitaire, la nutrition, la résistance génétique et antimicrobienne.

«Nous avons besoin de tout le monde pour prévenir et contrôler les zoonoses comme Ebola, la variole du singe et même d'autres coronavirus», a indiqué la Dre Moeti. «Les maladies zoonotiques sont causées par des phénomènes de contagion des animaux aux humains. Ce n'est qu'en abattant les murs entre les disciplines que nous pourrons aborder tous les aspects de la riposte.»

Commentaire
Bien entendu, il nous faut aider l'Afrique, mais peut-être que si «la croissance de la population, qui croît le plus rapidement au monde», diminuait, cela serait un plus pour l’Afrique, mais il semble que l’on ne veuille pas voir le problème de la surpopulation

Plus de la moitié de l'augmentation prévue de la population mondiale d’ici 2050 sera concentrée dans huit pays: la République démocratique du Congo, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Inde, le Nigéria, le Pakistan, les Philippines et la République-Unie de Tanzanie. Les pays d'Afrique sub-saharienne devraient contribuer à plus de la moitié de l'augmentation prévue jusqu'en 2050.  

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