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mardi 28 septembre 2021

Les Allemands veulent des contrôles alimentaires plus transparents, selon un sondage

«Les Allemands veulent des contrôles alimentaires plus transparents, selon un sondage», source Food Safety News du le 28 septembre 2021.

Un sondage mené en Allemagne a révélé que la majorité des consommateurs souhaitent plus de transparence sur les résultats des inspections des aliments.

Le sondage, au nom de la Fédération des organisations de consommateurs allemands (VZBV), a révélé que 88% des personnes interrogées soutiendraient un système de surveillance des aliments utilisant des smileys ou d'autres méthodes comme les couleurs des feux de circulation. Il comprenait plus de 1 000 personnes âgées de 14 ans et plus interrogées par téléphone en juin de cette année.

Actuellement, les résultats des inspecteurs des aliments n'ont pas à être publiés automatiquement.

Sur la base des résultats, le VZBV a appelé à un système de transparence à l'échelle nationale et a déclaré que le sujet devrait être à l'ordre du jour du prochain gouvernement fédéral. Il a ajouté qu'un tel système devrait être obligatoire, facile à comprendre et publié en ligne et hors ligne pour garantir que les entreprises respectent les règles à tout moment.

Le baromètre hygiène récemment introduit à Berlin va dans la bonne direction, mais le VZBV a déclaré qu'il était encore «insuffisant».

Pousser pour créer un système national

Près de neuf personnes sur dix considéraient le sujet de l'hygiène et de la propreté dans les restaurants et les entreprises de transformation alimentaire comme très important. Cependant, 49% ont estimé qu'ils étaient mal informés à ce sujet.

Dans l'ensemble, 88% souhaiteraient que les résultats des contrôles alimentaires soient publiés en ligne ou près des portes d'entrée des établissements.

En Allemagne, le nombre de contrôles alimentaires a diminué de 19% entre 2007 et 2019, selon les données de l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL). Le VZBV a également critiqué le fait que les autorités ne sont souvent pas suffisamment équipées. Il a déclaré qu'en moyenne, une inspection des aliments sur trois en Allemagne est annulée.

Dans un rapport, l'organisation donne un aperçu des expériences d'autres pays avec des systèmes de transparence tels qu'un smiley pour de bons résultats d'inspection. Elle cite l'exemple du Danemark, affirmant que le système introduit en 2003 à trois niveaux a permis d'améliorer les résultats des contrôles alimentaires, donc une meilleure propreté dans les entreprises.

Le système Oiva en Finlande a quatre niveaux de smiley d'excellent à mauvais. Le système d'évaluation de l'hygiène alimentaire en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord va de zéro à 5. Le modèle DineSafe à Toronto comporte du vert, du jaune et du rouge tandis que le système de New York va de A à C.

Le VZBV a dit que malgré différentes méthodes, les efforts ont contribué à renforcer la confiance des consommateurs dans la sécurité des aliments et l'amélioration de l'hygiène dans les établissements.

Plus tôt cette année, le VZBV a salué les modifications apportées au code des denrées alimentaires et des aliments pour animaux par le parlement fédéral allemand, mais a déclaré qu'elles n'allaient pas assez loin en matière de transparence et de traçabilité.

Le groupe a déclaré que les règles concernant l'information sur les contrôles alimentaires et les non-conformité des règles d'hygiène n'étaient pas adéquates, mais la création de pouvoirs pour des prélèvements anonymes aiderait les autorités à contrôler le commerce en ligne.

Système d'alerte précoce testé

Pendant ce temps, un test élargi d'un outil pour anticiper les problèmes de sécurité des aliments et de fraude est en cours dans le pays.

Au total, 28 autorités de 15 Länder et deux autorités fédérales examinent l'utilisation du système d'alerte précoce dans la surveillance officielle des aliments avec l'aide de l'Office d'État bavarois pour la santé et la sécurité alimentaire (LGL) et BVL.

L'outil ISAR (Import Screening for the Anticipation of Food Risks) permet d'analyser le volume, l'origine et le prix d'environ 2 500 aliments différents en provenance de 240 pays importés en Allemagne. Il est exploité par la LGL et la BVL depuis 2018 et développé avec l’Université Louis-et-Maximilien de Munich.

Il y a une analyse automatisée des données pour détecter les changements inattendus dans les volumes et les prix des importations. Bien que de nombreux changements ne soient pas liés à des problèmes de fraude ou de sécurité sanitaire, certains sont sélectionnés pour une évaluation approfondie par des experts.

Un exemple de risque identifié était la détection d'une falsification de produits à base de noisettes avec des amandes et des noix de cajou, qui était associée au niveau record observé des prix des noisettes.

Commentaires

Nous avons en France, un système dénommé Alim’confiance, que le monde entier nous envie, et pourtant, l'Allemagne, pays ami très proche de nous, ne cite même pas ce système merveilleux, étonnant , non ?

Sur les inspections en France, qui ne sont pas assez nombreuses, hélas, citons quelques chiffres pour cet été 2021, pour les restaurants, et dire que certains médias pensent que les contrôles sont renforcés durant l’été ...


- Juin, 1 044 inspections
- Juillet, 1 194 inspections
- Août, 1 074 inspections

Avis aux lecteurs
Voici une liste des rappels du 27 septembre 2021: 10 produits
- oxyde d’éthylène: 9
Listeria monocytogenes1, soubressade.

mardi 3 août 2021

La sécurité des aliments en France en juillet 2021, vue par le prisme du blog

En juillet 2021, 1 061 produits rappelés selon le dispositif RappleConso, complétés de quelques ‘oublis’., dont près de 60 rappels pour des pathogènes.

En juillet 2021, la DGCCRF nous a informé du rappel de 2 411 produits rappelés (références et lots).

En juillet 2021, le réseau d’alerte rapide la Commission européenne, RASFF, a comptabilisé 58 notifications liées à la présence d’oxyde d’éthylène dans des produits alimentaires. Avec ce chiffre, nous voilà revenu d'un coup au niveau de janvier 2021 … et ce n'est pas près de se terminer ...

Tous ces chiffres donnent le vertige et l’on ne peut pas s'empêcher d’évoquer cet énorme gaspillage alimentaire ...

Le 2 août 2021, déjà plus de 100 rappels (107) en un seul jour !

Voici un extrait de la foire aux questions de l’AFSCA de Belgique à propos des rappels de produits avec une teneur trop élevée en oxyde d'éthylène. Je montre cet extrait parce que nul part en France, il y a une information pédagogique sur ce sujet, et pourtant, ce n’est pas compliqué, jugez plutôt ...

Des mesures sont-elles prises pour éviter que des produits non conformes soient mis sur le marché ?

Tant la Belgique que l’Europe et les autres Etats Membres ont pris des mesures pour que seuls les produits qui répondent aux normes européennes soient mises sur le marché.

Tout d'abord, la Commission européenne a décidé que les graines de sésame importées d'Inde depuis le 26 octobre 2020 doivent être accompagnées d'un certificat officiel et d’un rapport d’analyse qui garantissent leur conformité aux normes européennes. En plus de cette certification obligatoire, tous les États membres de l'Union européenne ont augmenté la fréquence des contrôles aux postes de contrôles frontaliers.

Deuxièmement, nous avons recommandé aux entreprises qui travaillent fréquemment avec des produits provenant de pays où l'utilisation de l'oxyde d'éthylène est autorisée, d'effectuer des analyses sur cette substance. Les entreprises sont les premières responsables de la mise sur le marché de produits sûrs et il est dans leur intérêt de procéder à ces analyses.

Effectivement, les industriels alimentaires sont confrontés à un gros souci analytique, désormais, c'est un contrôle à 100% des ingrédients qui doit être fait, avant qu'ils ne puissent être utilisés dans la production.

Last but not the least, selon Alim’confiance,  dispositif sensé vous permettre «de consulter les résultats des contrôles officiels réalisés en matière de sécurité sanitaire des aliments», les inspections des restaurants en juillet 2021 sont au niveau le plus bas de l’année 2021, voir ci-dessous.

A suivre ...

Mise à jour du 12 août 2021. Les résultats des inspections font apparaître désormais le chiffre de 816 inspections en juillet 2021, c'est mieux que le résultat présenté ci-dessus, mais c'est toujours moins que juin 2021 avec 1 065 inspections.

Avis aux lecteurs du blog

L’ancien site Internet du blog qui était hébergé par la revue PROCESS Alimentaire est de nouveau opérationnel avec ce lien https://amgar.blog.processalimentaire.com/

mercredi 24 mars 2021

Le nombre de TIAC déclarées en France augmente, l'Anses découvre l'eau chaude !

Le nombre de TIAC déclarées monte, monte ...

Le blog n'est pas sur les réseaux sociaux et pourtant il est possible d'avoir accès aux tweets ici et là … en voici quelques uns de la part de l'Anses sur la résistible ascension du nombre de toxi-infections alimentaires collectives déclarées, après la publication par Santé publique de France des données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2019.

Le blog en avait parlé dans Les toxi-infections alimentaires collective en France ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. C'est la conclusion des données 2019 selon Santé publique de France.

Tout d'abord, pour l'Anses, il s'agit de rappeler l'hygiène en cuisine, ce qui est bien, mais que se passe-t-il donc en restauration commerciale dont les chiffres du nombre de TIAC sont plus élevés que ceux des repas familiaux ?

Puis, l'Anses a retweeté une information de Santé publique de France,

Comme souvent avec la com de Santé publique de France, les chiffres les plus faibles sont mis enexergue et les chiffres les plus élevés en caractères plus petit !

+ 9% en 2019 versus 2018, mais + 24% en 2018 versus 2017, tout augmente, et l'Anses ne se pose même pas la question de savoir pourquoi on en est là (la faute au consommateur ?) et diffuse son infographie anti-TIAC sans doute pour conjurer le mauvais sort !

Bien étrange comportement d'une agence de sécurité des aliments qui n'a pas diffusé à ce jour une évaluation des risques sur la présence d'oxyde d'éthylène dans des graines de sésame, et qui voit les contrôles en sécurité des aliments se réduire année après année, sans une seule observation publique.

Le bilan du dispositif Alim'confiance serait à faire, a-t-il permis une évolution des données des TIAC en restauration commerciale et collective ? Non !

Dans les données des TIAC de 2016, Santé publique de France indiquait,

Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l'amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.

Depuis, silence radio … la situation s'aggrave et le fiasco d'Alim'confiance se voit comme une évidence ...

Je ne parlerais même pas des avis de rappels qui augment très sensiblement, où après des années, on va peut enfin avoir un site d'information pour les consommateurs. Notons dans ce contexte, la création, prochaînement du site RappelConso, qui se veut le soit disant site officiel des rappels.

Petit détail, qui a sans doute son importance, le site RappelConso est publié sous l'égide du ministère de l'agriculture, de la DGCCRF et du ministère de la transition écologique. Exit donc le ministère de la santé ... étonnant, non ?

Merci à l'Anses de s'autosaisir de ces sujets, les consommateurs le valent bien ...

Mise à jour du 7 avril 2021. On lira l'article de Food Safety NewsFrance sees increase in foodborne outbreaks.

Dans un tweet, Joe Whitworth de Food Safety News pense que The real problem is the winter peak in #norovirus after shellfish consumption (Le vrai problème est le pic hivernal de TIAC à norovirus après la consommation de coquillages). Je serai tenté de lui répondre pas seulement Joe, pas seulement ...

lundi 22 mars 2021

Royaume-Uni : Un sondage explore la tendance à acheter des plats ou des repas auprès de vendeurs à domicile en ligne

«Royaume-Uni : Un sondage explore la tendance à acheter dex repas auprès de vendeurs à domicile en ligne», source Food Safety News.

Plus d'un tiers des personnes au Royaume-Uni ignoraient que les plats à emporter et les entreprises alimentaires étaient légalement tenus de se soumettre à des contrôles de sécurité sanitaire et d'hygiène, selon un sondage d'Oliver's Kitchen.

Les consommateurs au Royaume-Uni qui achètent des repas maison en ligne et auprès de chefs sur les réseaux sociaux pendant le confinement sont devenus de plus en plus populaires au cours des 12 derniers mois. Oliver’s Kitchen a commandé un sondage auprès de 5 000 résidents britanniques pour connaître leurs opinions et leurs expériences en consommant ce type de plats à emporter.

Plus des trois quarts, 79%, des personnes interrogées avaient commandé des plats ou des repas d'un takeaway ou d'un chef présent sur les réseaux sociaux non enregistré pendant le confinement.

Un dixième des sondés ont déclaré avoir souffert de maux d'estomac ou de diarrhée suite à un achat auprès d'un chef présent sur les réseaux sociaux, et plus d'un tiers étaient préoccupés par l'apparence ou l'odeur des plats et de son emballage à son arrivée.

Croissance des entreprises à domicile

(En france, on dirait des repas faits maison-aa). Oliver’s Kitchen a dit que le sondage était important en raison du grand nombre de personnes qui ont lancé des entreprises alimentaires depuis leur domicile depuis le premier confinement.

La Natasha Allergy Research Foundation avait précédemment exprimé des préoccupations en matière de sécurité des aliments concernant l'augmentation du nombre d'entreprises opérant dans des domiciles. Ainsi 44% des nouvelles entreprises alimentaires qui ont débuté depuis le premier confinement sont des entreprises alimentaires à domicile. Le Chartered Institute of Environmental Health (CIEH) a également exprimé ses inquiétudes face à cette tendance.

Lors de la création d'une entreprise alimentaire à domicile, les vendeurs doivent s'inscrire auprès de leurs autorités locales et se soumettre à une inspection en hygiène alimentaire dans leurs résidences.

La pizza était le choix de repas le plus courant sur les réseaux sociaux, plus de la moitié d'entre eux ayant déclaré en avoir commandé une, suivie de rôtis à 38%) de la nourriture indienne à 27% et des gâteaux et desserts faits maison à 21%. La cuisine de pub, italienne, des hamburgers et des plats chinois ont également fait partie du Top 10.

Tendance émergente mais qui peut être risquée

Lorsqu'on leur a demandé d'où ils achetaient ces plats à emporter faits maison, la majorité, 77%, a déclaré Facebook. Snapchat est arrivé à 5% et Gumtree à 10%.

Oliver Warburton, fondateur d’Oliver’s Kitchen, s’est dit surpris de voir combien de personnes ne savaient pas que chaque établissement alimentaire devrait avoir une note ou un score légal en hygiène alimentaire.

«Depuis l'émergence du coronavirus en mars de l'année dernière, le secteur de l'hôtellerie a été l'un des plus durement touchés, avec environ trois confinement pour chaque nouvelle ouverture», a-t-il dit.

«Ainsi, alors que les consommateurs passent de plus en plus de temps à l’intérieur, incapables de se rendre dans leurs restaurants préférés, il n’est pas étonnant que tant de consommateurs se soient tournés vers des vendeurs non enregistrés vendant des plats faits maison uniques et sur mesure.»

«C’est une tendance croissante pour le moment, mais malheureusement, cela n’est pas sans risques. Nous exhortons vraiment les consommateurs à s'assurer qu'ils savent d'où ils achètent leurs plats ou repas car une mauvaise intoxication alimentaire n'est amusante pour personne et, dans les cas graves, elle peut être très dangereuse.»

Ainsi en france, nos autorités ne semblent guère s'intéresser à ce type de restauration. Rappellons que selon Open Data d'Alim'confiance, il y a eu depuis le début de l'année 2021, 1 321 restaurants inspectés en France …

NB : Tous les liens de cet article sont de mont fait -aa.

jeudi 18 mars 2021

Les toxi-infections alimentaires collective en France ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. C'est la conclusion des données 2019 selon Santé publique de France

Le blog vous avait partiellement entretenu des données des TIAC en France à partir du bilan 2019 sur les zoonoses dans l'UE, voir 2019, Annus horribilis pour les toxi-infections alimentaires collectives en France.

Santé publique de France publie mise à jour des données le 18 mars 2021 sur les toxi-infections alimentaires collectives en France.

Le dispositif de surveillance des toxi-infections alimentaires collective, basé sur les déclarations obligatoires permet de suivre l’évolution de ce type d’infections.

Les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2019 font apparaître +9% de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à 2018.

En 2019, 
1 783 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 15 641 personnes, dont 609 (4%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 12 (0,08%) sont décédées..

Par rapport à 2018, le nombre de TIAC notifiées est en augmentation (+9%) : 1 630 TIAC avaient été déclarées en 2018 affectant 14 742 personnes.

Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 36% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (35% en 2018). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, mais sans pouvoir être confirmés sur le plan microbiologique, étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus correspondant à 69% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (70% en 2018). Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 16% des TIAC déclarées (16% également en 2018).

L’hiver 2019 a été marqué par un nombre exceptionnellement élevé de TIAC liées à la consommation d’huîtres en décembre 2019 avec 134 TIAC notifiées sur le seul mois de décembre 2019 versus entre 4 et 30 sur les moisde décembre et janvier des hivers précédents.

L’augmentation du nombre de TIAC déclarées entre 2018 et 2019 est principalement observée pour les TIAC familiales (+21%) et les TIAC en restauration commerciale (+14%). Les TIAC en restauration collective ont légèrement diminué (-5%).

Les données complètes relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2019 sont ici.

Dans le détail, cela donne,

Le nombre de malades liés à ces TIAC a également augmenté du fait de l’augmentation du nombre de TIAC déclarées : 15 641 en 2019 versus 14 742 en 2018 et 13 010 en 2017. Le nombre de cas médian par TIAC en 2019 est de 4 (3 en 2017 et 2018) : 3 pour les TIAC familiales (Interquartile IQR : 2-5), 3 en restauration commerciale (IQR : 2-4) et 12 en restauration collective (IQR : 6-24).

IQR : interquartile range ou cart interquartile est une mesure de dispersion qui s'obtient en faisant la différence entre le troisième et le premier quartile.

Lieux de survenue des TIAC déclarées en 2019

Parmi les 1 783 TIAC déclarées en 2019, 569 (32%) sont survenues dans le cadre de repas familiaux, 727 (41%) en restauration commerciale et 476 (27%) en restauration collective (entreprises, cantines scolaires, banquets, instituts médico-sociaux (IMS)). Cette répartition est très similaire à celle de 2018 où ont été notifiées 29% de TIAC familiales, 39% de TIAC en restauration commerciale et 31% en restauration collective. Les TIAC ont généré 2 438 malades en milieu familial, 2 931 en restauration commerciale et 10 196 en restauration collective. Pour 11 TIAC correspondant à 76 malades, le lieu de repas n’est pas connu.

Les TIAC interviennement majoritairement en restauration qu'elle soit collective avec 27% mais surtout, le chiffre est à retenir, c'est que 41% des TIAC ont lieu en restauration commerciale.

En restauration commerciale, le nombre et la proportion des TIAC ont augmenté de manière continue depuis 2006 passant de 251 TIAC (28% de l’ensemble des TIAC) en 2006 à 727 TIAC (41%) en 2019.

Un vrai bilan sur le dispositif Alim'confiance serait à faire après de tels résultats, par exemple à quoi a-t-il servi, si les TIAC en restauration commerciale notamment ne cesse d'augmenter ?

Agents pathogènes, confirmés ou suspectés, impliqués dans les TIAC déclarées en 2019

En 2019, un agent pathogène a pu être confirmé sur le plan microbiologique dans l’aliment incriminé ou chez au moins une personne malade dans 390 TIAC (22% de l’ensemble des TIAC déclarées). Un agent pathogène a été suspecté sans confirmation microbiologique dans 1 102 TIAC (62%). Pour 291 TIAC (16%), aucun agent n’a pu être ni confirmé, ni suspecté.

L’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella avec 139 TIAC (36% des TIAC à agent confirmé) dont 25% de S. Enteridis (30% en 2018), 32% de S. Typhimurium (19% en 2018) et 2% de variant monophasique de Typhimurium (11% en 2018). Pour 37% des TIAC confirmées à Salmonella, le sérotype n’était pas connu (31% en 2018). Les TIAC confirmées à Salmonella ont été responsables de 807 malades et 161 hospitalisations.

Douze décès ont été déclarés en 2019, dont 10 chez des résidents dans quatre EHPAD. Un décès fait suite à l'ingestion de Datura.

Aliments suspectés, TIAC déclarées en 2019

Dans 43% des TIAC où un agent pathogène a été confirmé ou suspecté (30% en 2018), les aliments suspectés étaient multiples, composés de divers ingrédients ou étaient des plats cuisinés (exemples : salades composées, pizzas, sandwichs, buffet…) ne permettant pas de suspecter une catégorie d’aliments particulière. La consommation de coquillages a été suspectée être à l’origine de 13% des TIAC, suivie par la viande (9%), les volailles (7%), les poissons (7%), les œufs et produits à base d’œufs (6%), les produits de charcuterie (5%), les produits laitiers (3%), et les crustacés (2%). Aucun aliment n’a pu être suspecté dans 5% des TIAC.

Pour 30% des TIAC à Salmonella, la consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs a été suspectée comme source d’infection et celle de volaille dans 10% de ces TIAC. Les fromages et produits laitiers ont été suspectés dans 5% des TIAC à Salmonella.

Non-conformités relevées liées aux TIAC déclarées en 2019

Des non-conformités de produits, de matériel, de pratiques de stockage ou de préparation ont été identifiées dans 638 TIAC (36% des TIAC déclarées, 36% en 2018).

Dans les trois lieux de repas (milieu familial, restauration commerciale ou restauration collective), les non-conformités les plus fréquemment relevées étaient liées à un équipement défectueux ou inadapté (48% des TIAC où des non-conformités ont été relevées), suivi par un non-respect des règles d’hygiène ou une manipulation inappropriée des aliments par un membre de la famille ou du personnel (45%). Une contamination des matières premières, intermédiaires ou produit fini a été identifiée dans 32% des TIAC où des non-conformités ont été relevées. Des problèmes de fonctionnement (défaut de la chaîne du froid/chaud, erreurs de préparation, délais trop long entre la préparation et le service) ont été relevés dans 4% des TIAC où des nonconformités ont été observées. Ces chiffres sont similaires à ceux de 2018.

Mesures correctrices liées aux TIAC déclarées en 2019

On peut relever que «Plus de la moitié des actions correctives réalisées dans les restaurants commerciaux étaient un nettoyage et une désinfection de l’établissement (54%).»

Une fermeture des établissements a été ordonnée pour 32 restaurants commerciaux (9% des TIAC en restauration commerciale où des mesures correctives ont été prises) et 4 établissements de restauration collective où des mesures ont été ordonnées (2%). Au total, des saisies de denrées et/ou des retraits/rappels de produits ont été effectués suite à 22 TIAC survenues en restauration commerciale ou collective et suite à 15 TIAC survenues après des repas familiaux.

Dans la conclusion, il est noté quelques changements par rapport aux bilans précédents

Depuis sa mise en place en 1987, la surveillance des TIAC par la déclaration obligatoire a permis de déclencher des investigations pour en identifier les causes et mettre en place rapidement des mesures correctives au sein des établissements afin d’améliorer la sécurité des aliments.

Jusque là, le texte ci-dessus était traditionnel voire classique, mais ce qui suit n'existait auparavant,

Toutefois, les TIAC ne sont que la partie la plus visible d’un problème plus vaste. Le fardeau des infections d’origine alimentaire reste important avec entre 1,28 à 2,23 millions de personnes affectées chaque année, dont la majorité des cas surviennent de façon sporadique sans lien apparent entre eux. La déclaration et l’investigation des TIAC sont un dispositif opérationnel et efficace qui complète utilement les autres dispositifs de surveillance des infections d’origine alimentaires, afin d’améliorer la sécurité sanitaire des aliments.

Alors que propose-t-on pour améliorer les choses ? Toujours moins de contrôles !!! 

Complément. Un espoir. Peut-être pourra-t-on espérer une baisse des TIAC en 2020 liée à la pandémie COVID-19, mais ce n'est même pas sûr ...

Mise à jour du 7 avril 2021. On lira l'article de Food Safety NewsFrance sees increase in foodborne outbreaks.

Dans un tweet, Joe Whitworth de Food Safety News pense que The real problem is the winter peak in #norovirus after shellfish consumption (Le vrai problème est le pic hivernal de TIAC à norovirus après la consommation de coquillages). Je serai tenté de lui répondre pas seulement Joe, pas seulement ...

mardi 12 janvier 2021

Fermeture d'urgence d'un restaurant en Seine Saint-Denis, les inspections semblent exister même pendant la pandémie de COVID-19

Dans la rubrique, il n'y a pas que le confinement qui fait fermr les restaurants, voici une information fournie sur twitter par Bruno Longhi, «Seine-Saint-Denis. Fermeture d'urgence d'un restaurant de Saint-Ouen sur ordre de la préfecture», source actu.fr du 7 janvier 2021.

Apparemment les inspections sanitaires fonctionnent malgré leur baisse (voir ce qui se passe en Irlande) durant la pandémie du COVID-19 … mais, avec ce cas, on croirait voir un exemple souvent emprunté à l’Angleterre ...

Les services de la préfecture ont effectué un contrôle dans le restaurant Le 216 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Celui-ci a été fermé d'urgence pour problèmes d'hygiène.

C’est une fermeture d’urgence qu’a acté la préfecture de Seine-Saint-Denis concernant le restaurant Le 216, situé 109 avenue Michelet, à Saint-Ouen. Après une inspection, les services de la préfecture ont constaté «de graves manquements aux règles d’hygiène et d’entretien général des lieux et des installations».

La liste des manquements est longue
La direction départementale de la protection des populations de Seine-Saint-Denis s’est rendue mardi 22 décembre 2020 à l’établissement Le 216 pour une inspection. Et les enquêteurs ont eu de quoi faire, les manquements sont nombreux :
  • Absence totale de lutte contre les nuisibles en présence de rats et de moucherons
  • Hygiène manuelle inexistante
  • Absence d’utilisation de savon bactéricide
  • Absence de maîtrise de la chaîne du froid
  • Absence de maintenance des locaux et des équipements
  • Absence de formation des employés aux bonnes pratiques en hygiène alimentaire
  • Absence de procédure de nettoyage et de et désinfection des locaux et du matériel
Les services ont donc acté que tout cela faisait courir un risque grave de santé publique. Pour toutes ces raisons, la préfecture a pris un arrêté de fermeture immédiat pour une durée indéterminée. 
Le propriétaire du restaurant peut faire appel de cette décision dans un délai de deux mois auprès du tribunal de Montreuil, en attendant l’établissement est fermé.

Le restaurant ne figure pas encore sur le dispositif Alim’confiance du ministère de l’agriculture, mais il est en 6e position parmi les pires restaurants de Saint-Ouen, selon ce classement des Worst rated restaurants in Saint-Ouen, France ...

Mise à jour du 25 janvier 2021. On lira cette information fournie par Bruno Longhi

Seine-Saint-Denis. Fermeture d'urgence de trois restaurants à Epinay sur ordre de la préfecture. 
Les services de la préfecture ont effectué des contrôles dans trois restaurants à Epinay (Seine-Saint-Denis). Ils ont été fermés d'urgence pour problèmes d'hygiène.

samedi 9 janvier 2021

Irlande: Diminution de 67% des entreprises de restauration ayant rencontrées des problèmes d'hygiène en 2020. Quid en France ?

Si l’on mesure la sécurité des aliments au nombre d’établissement alimentaire ayant reçu une injonction de fermeture ou des non-conformités pour des raisons d’hygiène, on peut dire, sans risque de se tromper, qu’en raison de la pandémie du Covid-19, ce chiffre a fortement diminué et pour cause …

Un exemple est venu de l’Irlande où selon ce communiqué de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI) du 8 janvier 2021, «42 ordonnances d'exécution signifiées aux entreprises du secteur alimentaire en 2020», je serai tenté de dire 42 seulement ...

L'Autorité irlandaise de sécurité des aliments (FSAI) a communiqué que 42 ordres d'exécution avaient été signifiés à des entreprises du secteur alimentaire pour des infractions à la législation sur la sécurité des aliments en 2020, soit une diminution de 67% par rapport aux 125 ordres d'exécution réalisés en 2019.

La baisse du nombre reflète en grande partie l'impact du COVID-19, où un grand nombre d'entreprises de restauration ont été temporairement fermées pendant de longues périodes tout au long de l'année, et cela n'est pas nécessairement dû à l'amélioration des pratiques de sécurité des aliments.

La FSAI a réitéré l'importance de systèmes solides de management de la sécurité alimentaire et a souligné que la responsabilité juridique incombe aux entreprises du secteur alimentaire de s'assurer que les aliments qu'elles vendent sont conformes à la législation sur la sécurité alimentaire et peuvent être consommés sans danger.

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, 31 ordonnances de fermeture, 2 ordonnances d'amélioration et 9 ordonnances d'interdiction ont été émises par des agents d'hygiène du milieu au sein du Health Service Executive (HSE), des inspecteurs vétérinaires des collectivités territoriales et des agents de la FSAI sur les entreprises alimentaires à travers le pays.

Les types de problèmes récurrents de sécurité des aliments qui ont conduit à des ordonnances d'exécution en 2020 étaient: des entreprises alimentaires non enregistrées et non supervisées; des conditions sales; des preuves d'infestations de rongeurs et d'excréments de rongeurs; la présence de cafards; le non-maintien de la température des denrées alimentaires; des installations de stockage des aliments inadaptées et des installations d'eau inadéquates ou inexistantes.

En ce qui concerne la France, on peut seulement signaler une baisse de l’activité ’inspection’, si l’on doit se fier au dispositif Alim’confiance.

L’activité ‘restaurant’ fait état de seulement 9 296 inspections au 9 janvier 2921 et si on met les données des inspection en fonction des mois de l’année 2020, l’effet Covid-19 est très caractéristique, mais sans doute aussi l'absence d'inspections, et pour cause, sur le schéma ci-dessous:

vendredi 27 novembre 2020

Influence des émojis sur l'interprétation des rapports d'inspection en sécurité des aliments des restaurants

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Visage dégoûté, lieu endroit infesté ? Influence des émojis sur l'interprétation des rapports d'inspection des restaurants», source Journal Health CommunicationArticle disponible en intégralité.
Cet article fait appel à l'ELM (ou elaboration likelihood model of persuasion) ou Modèle de persuasion de la probabilité d’élaboration. Le modèle ELM décrit les modalités de formation de l’attitude et de la persuasion suivant que la motivation et le degré d’implication du sujet sont importants ou faibles. 
Cet article peut aussi aider les autorités réglementaires qui choisissent des émojis comme symbol du résultat de l'inspection, voir en France, le cas Alim'confiance.
Résumé
Chaque année, des millions d'Américains tombent malades d'une maladie d'origine alimentaire et on estime que la moitié de tous les cas signalés surviennent dans des restaurants.
Pour information, en France en 2018, selon les données de Santé publique de France, dernières données disponibles, 39% des TIAC ont lieu en restauration commerciale et 31% en restauration collective, soit 70% du nombre total de TIAC !
Pour protéger le public, les services réglementaires sont encouragés à effectuer des inspections des restaurants et à divulguer des rapports aux consommateurs.

Cependant, le format des rapports d'inspection est incohérent et contient généralement des informations peu claires pour la plupart des consommateurs qui interprètent souvent mal les résultats de l'inspection. De plus, les consommateurs recherchent de plus en plus ces informations dans un contexte numérique.

Des recherches limitées explorent les rapports d'inspection comme des outils de communication. En utilisant l'affect en tant qu'information et l'ELM comme cadres théoriques, cette expérience a examiné comment des émotions discrètes (par exemple, le dégoût) véhiculées par des indices illustrés (c'est-à-dire des émojis) influençaient le traitement des rapports d'inspection par les consommateurs. Les participants, recrutés dans Amazon Mechanical Turk (une plateforme Internet de microworking -aa), ont été assignés au hasard à l'une des six conditions expérimentales avec 3 (émojis: souriant versus dégoûté vs aucun) x 2 (niveau de non-conformité: faible versus élevé).

Ensuite, les participants ont rempli un questionnaire sur la perception et le traitement cognitif du message. Les résultats ont révélé que, par rapport au texte, l'émoji dégoûté augmentait les perceptions du risque et les comportements d'évitement.

En termes d'émotion, l'émoji visage souriant a motivé les participants à ressentir plus d'émotions liées à l'hygiène.

À leur tour, des sentiments positifs ont diminué la probabilité d'élaboration. Comme prévu par ELM, l'implication a également prédit l'élaboration, de sorte que les participants qui étaient très impliqués dans les rapports d'inspection élaboraient plus que ceux qui étaient moins impliqués. La participation a également modéré la relation entre les emojis présentés et leur élaboration. Les implications pratiques sont également discutées.

Les implications pratiques
Les autorités sanitaires qui sont généralement responsables de la conception des rapports, doivent tenir compte à la fois du style de présentation et du contenu.

Le seul fait d'inclure des emojis souriants conduit à des problèmes. Par exemple, le King County utilise un emoji légèrement souriant pour les restaurants avec de nombreuses non-conformités critiques. C'est un message incongru et les consommateurs déploieront en fait plus d'efforts pour essayer de le comprendre. C'est contre-intuitif. De plus, en termes de perception du risque et d'intention comportementale, un emoji souriant semble avoir le même effet qu'un texte seul.

À l'inverse, si un émoji dégoûté est ajouté au mélange, les consommateurs peuvent être en mesure d'identifier de manière plus appropriée le risque immédiat et de se protéger du problème.

Bien que ce soit un outil de communication bénéfique pour les autorités sanitaires afin de prévenir la propagation des maladies d'origine alimentaire, il est peu probable que les restaurateurs soient désireux de préconiser que des visages nauséeux soient associés à leur entreprise, même temporairement.

Cependant, en raison des attitudes et des comportements défavorables associés à l'émoji dégoûté, cela pourrait améliorer les conditions de sécurité des aliments dans les restaurants en général.

Les recherches indiquent que la divulgation publique des rapports d'inspection des restaurants, en particulier sur Internet, améliore la conformité en matière de sécurité des aliments (Waters et al., 2013).

Cependant, si les autorités sanitaires considèrent que l'implication dans les rapports d'inspection est faible dans leur domaine, alors l'emoji souriant aide à alléger la charge cognitive des consommateurs.

Par conséquent, les autorités sanitaires devraient faire un effort pour comprendre les motivations des consommateurs et leur interprétation des emojis avant de façonner les divulgations en conséquence.

En outre, comme de nombreuses autorités sanitaires s'appuient sur le Food Code de la FDA des États-Unis pour déterminer les règles de sécurité des aliments, il serait avantageux pour l'agence d'explorer comment des emojis pourraient être universellement classés en ce qui concerne l'hygiène.

Enfin, dans le contexte actuel où une prime a été accordée à l'hygiène des lieux publics en raison du COVID-19, les considérations sur la meilleure façon de communiquer les mesures mises en œuvre aux clients sont devenues urgentes. La communication de preuves scientifiques au profane est une entreprise fondamentale, aujourd'hui plus importante qu'il y a quatre mois.