Des experts ont évalué
les principaux risques liés à l’importation d’huîtres au
Royaume-Uni et les mesures visant à réduire d’éventuels
problèmes.
La Food Standards Agency
(FSA) a été chargée par l’UK Office for Sanitary and
Phytosanitary Trade Assurance d’évaluer les risques potentiels
liés à l’importation d’huîtres au Royaume-Uni. Cela est
destiné à fournir des informations aux auditeurs et aux
gestionnaires des risques impliqués dans les demandes d’accès au
marché.
L'identification des
dangers a été effectuée via une revue de la littérature. Deux
catégories ont été identifiées : les risques chimiques et
microbiologiques. Elles comprenaient des métaux lourds, des
biotoxines naturelles, des agents pathogènes viraux et bactériens
et des produits chimiques organiques persistants. Les allergènes et
les dangers physiques ont été exclus.
Plus tôt cette année,
des spécialistes de la FSA ont évalué le
risque pour la santé publique des huîtres crues afin de
contribuer au développement d'options de gestion des risques lors
d'épidémies à norovirus.
Un produit à haut
risque
Le Royaume-Uni importe
350 tonnes d’huîtres par an et celles-ci sont couramment
transformées. Les principaux exportateurs vers le Royaume-Uni sont
la Corée du Sud, la France et la Nouvelle-Zélande. Les enquêtes de
consommation indiquent que la population en général consomme
rarement des huîtres.
Les scientifiques ont
découvert que les huîtres constituent un produit à haut risque à
l'importation, en particulier pour certains groupes, étant donné
leur alimentation par filtration, qui permet la bioaccumulation de
dangers et la probabilité de consommation crue. Pourtant, des
mesures sont disponibles pour réduire les risques dans de nombreux
cas. Cependant, la réduction des risques dépend du danger.
Lors de la sélection et
de la gestion des zones de culture, les mesures appliquées dès le
début de la chaîne d'approvisionnement peuvent réduire le risque
au cours des dernières phases. D'autres options sont la dépuration
et le circuit court des huîtres provenant des eaux de classe B.
L'examen a révélé que
des facteurs tels que les changements de population vulnérable,
l'émergence de dangers, le changement climatique, la mondialisation
du marché des produits de la mer et l'évolution des comportements
humains auront un impact sur les risques.
Les principaux dangers
dans la chaîne d'approvisionnement étaient Vibrio
parahaemolyticus, les biotoxines marines (telles que les toxines
amnésiques, paralytiques et lipophiles), le virus de l'hépatite ,
norovirus et Salmonella, les métaux lourds comme le
cadmium, le mercure et le plomb et les maladies causées par d'autres
espèces de Vibrio.
La gravité des risques
microbiologiques associés aux huîtres a été considérée comme
faible pour la population générale. Cependant, elle pourrait être
plus élevée pour certains dangers, et les personnes sensibles sont
susceptibles de souffrir d'une maladie plus grave pour un certain
nombre de dangers potentiels.
Certains virus transmis
par voie fécale-orale peuvent persister pendant des mois et sont
plus résistants que les bactéries aux mesures de contrôle
standards telles que la réfrigération, la congélation, le séchage,
la chaleur ou les rayons UV. Comme les coquillages sont souvent
consommés crus, la contamination par des stades infectieux de
parasites représente un problème de santé publique, selon l'étude.
Impact des contrôles
sur le danger
Les mesures de contrôle
(ou de maîtrise) aux différentes étapes de la chaîne
d’approvisionnement varient selon le type de danger. Un exemple est
celui des biotoxines marines, qui ne peuvent être éliminées par
purification ou par contrôle après récolte, sauf en retirant du
marché les produits contaminés. Le rapport résume les
réglementations sur le contrôle des huîtres dans l'UE, aux
États-Unis, au Canada, en Chine et en Australie.
Les interventions
pendant la récolte sont la suspension de l'activité, le transfert
d'animaux vivants vers des sites plus propres ou la modification des
exigences de transformation ultérieure. Les étapes du traitement
comprennent la purification par réimmersion dans de l’eau propre.
Pendant la phase de consommation, l'étiquetage et la traçabilité,
l'éducation des travailleurs sur les ruptures de la chaîne du froid
et la contamination par le personnel présentant des symptômes
gastro-intestinaux, ainsi que les conseils pour éviter les produits
crus par les groupes vulnérables peuvent contribuer à réduire le
risque.
Des lignes directrices
internationales sur la gestion des risques sont disponibles et sont
basées sur la réduction des risques via la surveillance et
comprennent des étapes au cours de la phase de culture et
d'agriculture, de récolte, de transformation, de transport et de
vente au détail.
Lorsque
des demandes d'accès au marché sont présentées, les mesures
prises dans le pays d'origine doivent être étudiées pour évaluer
la sécurité sanitaire des produits. Si les enquêtes initiales
n’apportent pas de clarté ou n’indiquent pas une préoccupation,
il est recommandé d’envisager un audit du pays ou une évaluation
complète des risques à l’importation, en fonction du profil de
risque.
Vendredi
15 décembre 2023, le blog fera paraître le Top 10 de l’année
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