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samedi 14 janvier 2023

«Affaire du lait contaminé : l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis», selon Le Figaro

«Affaire du lait contaminé : l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis», source article d’
Olivia Détroyat paru dans Le Figaro du 14 janvier 2023.

Plus de cinq ans après l'affaire du lait infantile infecté à la salmonelle, qui avait contaminé 37 nourrissons (Selon cet article paru dans Eurosurveillance le 28 mars 2019, «33 cas confirmés ont été signalés dans l'UE : 31 en France, 1 en Belgique et 1 au Luxembourg.» -aa), l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis. Selon nos informations, le géant laitier, dont l'usine Celia de Craon (Mayenne) avait été identifiée comme la source d'un des plus grands scandales sanitaires de la dernière décennie, est sur le point d'être mis en examen.

Plus précisément, deux des sociétés du groupe propriétaire des marques Milumel et Picot viennent d'être convoquées le 16 février prochain par le juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. Cela en vue d'une possible mise en examen, pour «inexécution de mesures de retrait et rappels», ainsi que« tromperie aggravée» et «blessures involontaires». Des motifs non cumulatifs pour lesquels le géant aux 22 milliards d'euros de chiffre d'affaires encourt une sanction de 3,75 millions d'euros (au titre du non retrait-rappel).

Fin 2017, un nombre anormalement élevé de contaminations de bébés à la salmonelle avait alerté les services de Santé Publique France. Rapidement, l'usine Lactalis de Craon est identifiée comme la source, amenant à un premier retrait-rappel de douze lots de lait infantile le 2 décembre, puis à l'arrêt du site le 8 décembre pour nettoyage. (Selon l’article paru dans Eurosurveillance, «Suite à la détection d'une épidémie le 18 janvier 2019, la consommation de préparations pour nourrissons à base de riz fabriquées dans une usine en Espagne a été identifiée comme la cause probable, entraînant un rappel le 24 janvier.» -aa). Quelques jours plus tard, jugeant ces mesures insuffisantes, Bercy avait lancé un retrait plus massif de 620 lots. Jusqu'à ce que Lactalis finisse par rappeler tous ses laits fabriqués à Craon sur l'année précédente. Le lendemain, une enquête préliminaire est ouverte contre le groupe et cinq sites du géant laitier sont perquisitionnés dans la foulée. Depuis octobre 2018 et l'ouverture par le parquet de Paris d'une information judiciaire contre X, l'enquête, ralentie par le Covid et le changement d'un juge instruction, n'avait que peu avancé.

Commentaire
L’article pointe ainsi «la source d'un des plus grands scandales sanitaires de la dernière décennie». Je ne le crois pas.
Selon l’EFSA, l’épidémie à E. coli O104:H7, en 2011, probablement pas liée à des graines de fénugrec d’Egypte, a été responsible de 48 décès en Allemagne et un en Suède. Le nombre total de cas rapportés dans l’UE, la Norvège et la Suisse a été de 4 178.

A ma connaissance le dernier point d’information de Santé publique France est «Cas de salmonellose de sérotype Poona chez des nourrissons : point au 18 février 2019», d(où jextrais ce qui suit :

Le 24 janvier 2019, l'entreprise Sodilac a procédé au retrait et au rappel de toute sa gamme de produits de nutrition infantile à base de protéines de riz et, de manière élargie, de l'ensemble des fabrications issues dusite de production espagnol concerné. Il s’agissait de produits de la marque Modilac.

Le 25 janvier 2019, Lactalis a procédé à un retrait et au rappel de la référence Picot Anti Régurgitation, seule référence produite sur le même site espagnol que les laits Modilac.

Douze bébés ont été hospitalisés pour leur salmonellose et sont sortis depuis. Tous les enfants vont mieux ou sont guéris.

Quant à «inexécution de mesures de retrait et rappels» concernant les deux sociétés mises en cause, il faudrait aussi voir du côté de l’information sur les rappels par nos autorités sanitaires …

Par ailleurs, au sujet des rappels en France, comment peut-on exécuter une mesure de rappel, quand le consommateur est informé du rappel d’un produit commercialisé plusieurs jours voir plusieurs mois auparavant ?

mardi 6 décembre 2022

Des scientifiques présentent un travail sur des investigations liées à des épidémies passées

Un précédent article du blog traitait aussi de ce sujet il y a quelques jours, voici donc un complément. «Des scientifiques présentent un travail sur des investigations liées à des épidémies passées», source Food Safety News.

Les investigations sur plusieurs épidémies passées ont été discutées lors d'un événement récent sur les maladies infectieuses.

Des présentations à la Conférence scientifique européenne sur l'épidémiologie des maladies infectieuses appliquées (ESCAIDE pour European Scientific Conference on Applied Infectious Disease Epidemiology) ont couvert des épidémies à Salmonella, Listeria, Clostridium perfringens et liées au botulisme.

ESCAIDE a eu lieu en novembre à Stockholm, Suède, et à distance. Il a été organisé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

En octobre 2021, l'agence de santé publique de Suède (Folkhälsomyndigheten) a détecté une épidémie nationale de personnes infectées par des souches identiques de Salmonella Typhimurium.

Quarante personnes malades début octobre ont été signalées dans huit régions avec une tranche d'âge de 5 à 70 ans. Plus de femmes que d'hommes étaient malades. Une région a signalé un groupe de neuf cas liés à une école maternelle.

Dans une étude de cas, les chercheurs ont comparé les expositions de 24 patients d'épidémie à 47 autres patients atteints de salmonellose, signalés à la mi-septembre-novembre 2019 à 2021. Par rapport à d'autres cas, les patients d'épidémie étaient plus susceptibles de signaler une épicerie dans un supermarché et la consommation de tomates et de viande hachée bovine.

Les petites tomates fraîches d'une chaîne de supermarchés étaient la source la plus probable. Ils étaient le seul article trouvé dans les cinq recettes des patients de ce distributeur. Presque tous les cas de l'épidémie ont dit avoir mangé des tomates. Les reçus du magasin de l’école comprenaient des tomates mais pas de viande hachée bovine bœuf. L'épidémie s'est arrêtée avant que des mesures de contrôle ne soient prises, soutenant la théorie selon laquelle le véhicule de l'infection avait une courte durée de conservation. Traceback de l'Agence alimentaire suédoise (Livsmedsverket) a identifié des fournisseurs de petites tomates fraîches en Italie et en Espagne, mais les échantillons n'étaient pas disponibles pour analyse.

Épidémie à Listeria en Allemagne
Une autre présentation a couvert une épidémie à Listeria monocytogenes causée par des légumes râpés à Hesse, Allemagne, de 2021 à 2022.

En novembre 2021, deux cas de listériose ont été signalés avec des séjours à l'hôpital pendant leurs périodes d'exposition suspectées. Quatre patients appartenaient au cluster d'octobre 2021 à janvier 2022. L'âge médian était de 76 ans et demi.

En février 2022, la souche épidémique a été isolée d'un échantillon de salade conservé dans un hôpital. Traceback a identifié un fabricant qui a traité des légumes pour une consommation crue et a fourni plusieurs hôpitaux à Hesse. Les infections chez trois patients pourraient être liées épidémiologiquement à leur séjour dans deux hôpitaux fournis par l'entreprise.

Le site de fabrication avait des lacunes d'hygiène et la souche épidémique a été détectée dans des légumes tranchés tels que du chou chinois, des oignons, du persil, du concombre et du poireau, et des échantillons environnementaux comme les ustensiles de cuisine et au sol.

Les scientifiques ont recommandé d'éliminer les légumes prédécoupés industriels pour la consommation crus du menu des personnes vulnérables telles que les patients hospitalisés et plus d'inspections dans la chaîne d'approvisionnement. Voir aussi cet article du blog. -aa.

Deux incidents en Angleterre
Une affiche (ou poster) a détaillé une épidémie à Clostridium perfringens associée à du rôti de bœuf dans un restaurant du sud de l'Angleterre en janvier de cette année.

Les coordonnées des clients étaient disponibles pour 40 des 85 participants; 31 a fourni des informations sur la consommation alimentaire et les symptômes, et 15 ont été définis comme des cas. L'âge médian était de 47 ans et plus d'hommes que les femmes étaient malades.

La période d'incubation pour tous les cas variait entre 14 et 26 heures. La durée des symptômes variait de moins de 6 heures à 4 jours, la plupart ont été malades pendant 3 jours.

Les prélèvements de selles et du rôti de bœuf contenaient Clostridium perfringens. Cependant, un seul échantillon de selles était positif pour Clostridium perfringens entéotoxigène, qui est capable de provoquer une maladie gastro-intestinale. Des échantillons de selles ont été prélevés entre 4 et 9 jours après le début des symptômes, ce qui réduit les chances de résultats positifs. Un échantillon avait de faibles niveaux de norovirus. La consommation du rôti de bœuf a pu expliquer les trois quarts des cas.

Les résultats ont été utilisés pour donner des recommandations de sécurité des aliments au restaurant, principalement sur le contrôle de la température lors de la cuisson, du refroidissement et du stockage de la viande.

En octobre 2021, des chercheurs ont enquêté sur une épidémie à Salmonella Poona dans le nord de l'Angleterre. L'épidémie avait 13 cas entre 2016 et 2021 et a été découverte par le séquençage de génome entier (WGS) de la surveillance de de routine de Salmonella.

Onze personnes malades avaient moins de 3 ans et deux étaient des adultes. Le premier patient en 2016 était dans une crèche tandis que les 10 autres cas d'enfants de décembre 2018 à septembre 2021 avaient été dans une autre crèche au moment de l'infection. Aucune autre exposition commune n'a été identifiée. Six des 12 enfants ont été hospitalisés.

Les prélèvements du personnel à la deuxième crèche ont identifié un membre du personnel asymptomatique qui était employé depuis 2018 et qui a été testé positif pour la souche épidémique. Cette personne avait également travaillé à la première crèche en 2016 lorsque le premier cas a été signalé.

«Cette épidémie met en évidence la possibilité de portage persistant et de l’excrétion de Salmonella Poona et les implications de cela lorsque des individus travaillent avec des groupes vulnérables, nécessitant une prise en compte de mesures de gestion des risques plus améliorées telles que l'exclusion de l'individu ou la modification de ses fonctions jusqu'à ce que l'autorisation soit obtenue», ont dit les chercheurs.

Enfin, neuf personnes ont été hospitalisées dans une épidémie de botulisme au Tadjikistan en 2020. En 2019, il y a eu 19 cas et trois décès dans le pays. Le botulisme est une condition rare mais potentiellement mortelle causée par les toxines produites par les bactéries Clostridium botulinum.

L'âge des patients dans l'épidémie 2020 variait de 6 à 44 ans et six étaient des hommes.

Les entretiens ont révélé que les patients venaient du même village de la région de Dangara et tous ont déclaré avoir mangé une salade en conserve maison au dîner. Les enquêteurs ont récupéré la salade et l'ont détruite. La consommation d'aliments mal conservés était la source de l'épidémie, a déclaré les enquêteurs.

Complément
Sur le site l’ESCAIDE, vous pourrez retrouver les principales interventions liées à la sécurité des aliments :
Page 71 – An Easter Surprise: Salmonella Typhimurium outbreak linked to chocolate products in the United Kingdom, 2022; a case control study
Page 72  – International outbreak of Salmonella Typhimurium linked to a chocolate factory in 2022: Belgian findings
Page 73 – Whole Genome Sequencing identified a prolonged Salmonella Poona nursery outbreak (2016-2021) in North West England, UK
Page 74 – Climate Warming and increasing Vibrio vulnificus infections in North America
Page 106 – Timely and reliable outbreak investigation using a non-probabilistic online panel as a source of controls – two parallel case-control studies investigating a Salmonella Braenderup outbreak in Germany
Page 107 – An outbreak of Escherichia coli-associated haemolytic uremic syndrome linked to consumption of an unexpected food vehicle, France 2022
Page 110 – Norovirus GII.3[P12] outbreak associated with the drinking-water supply in a rural area in Galicia, Spain, 2021
Page 111 – Impact of COVID-19 restrictions on the epidemiology of Cryptosporidium spp. in England and Wales
Page 149 – Monophasic Salmonella Typhimurium outbreak linked to chocolate products, Ireland, 2022
Page 151 – Successful containment of a Listeria monocytogenes outbreak caused by shredded vegetables, Hesse/Germany, 2021-2022
Page 152 – Outbreak of monophasic Salmonella Typhimurium linked to fresh small tomatoes, Sweden, 2021
Page 195 – Botulism outbreak and response in Dangara District Tajikistan, October 2020
Page 196 – Outbreak of suspected Clostridium perfringens associated with consumption of roast beef in a restaurant, January 2022 South West England
Page 198 – Doughnuts for weight loss? A norovirus outbreak in the Australian Capital Territory, November 2021

mercredi 30 novembre 2022

Épidémies majeures à E. coli et à Salmonella mises en évidence lors d'une conférence, des investigations sont toujours en cours

«Épidémies majeures à E. coli et à Salmonella mises en évidence lors d'une conférence ; des investigations sont toujours en cours», source article de Joe Whitworth le 30 novembre 2022 dans Food Safety News, complété par mes soins -aa.

Deux grandes épidémies d'origine alimentaire ont récemment été mises en évidence lors d'une conférence européenne sur les maladies infectieuses.

Les présentations à l’European Scientific Conference on Applied Infectious Disease Epidemiology (ESCAIDE) ont couvert une épidémie à E. coli provenant de pizzas Nestlé en France et une épidémie dans plusieurs pays à Salmonella Typhimurium monophasique liée à des chocolats Ferrero.

En février 2022, Santé Publique France a identifié plus de cas de syndrome hémolytique et urémique pédiatrique (SHU) que d'habitude avec huit cas d’infection. Les cas étaient positifs pour E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O26:H11 ou O103:H2 identifiés par séquençage du génome entier (WGS). Seules deux personnes étaient atteintes par E. coli O103.

Produits et farine positifs pour E. coli pathogène
Au total, 56 cas confirmés et deux cas probables ont été découverts dans tout le pays avec une apparition entre le 18 janvier et avril avec un âge médian de 6 ans. Il y a eu 50 cas de SHU, deux enfants sont décédés et deux autres ont eu des séquelles graves d'infections.

Une étude cas-témoins a révélé une forte association entre la consommation de pizza et la maladie.

Au total, 35 cas sur 40 ont déclaré avoir mangé de la pizza surgelée Buitoni Fraîch'Up et 35 cas sur 37 avec des achats de pizza sur cartes de fidélité ont acheté cette marque.

Les souches épidémiques STEC O26:H11 et O103:H2 ont été isolées à partir de pizzas prélevées au domicile des patients et à l'usine de fabrication. E. coli a également été isolé dans la farine utilisée pour faire des pizzas.

Les pizzas surgelées étaient fabriquées dans une seule usine à Caudry, avec une ligne de production individuelle et aucune recuisson de la pâte avant la vente. Nestlé cherche à reprendre ses activités mais l'approbation des autorités françaises est en attente.

Les investigations ont confirmé que les pizzas surgelées étaient à l'origine de la plus grande épidémie de SHU à E. coli jamais documentée en France. En mars, Nestlé a rappelé et retiré les pizzas incriminées, et la production de l'usine a été suspendue. Une enquête pénale sur l'incident a été ouverte en mai.

Selon la présentation, «Cette épidémie est très inhabituelle, car les températures et les temps de cuisson typiques des pizzas surgelées devraient éliminer le risque d'infection. Les investigations se poursuivent pour comprendre l'origine de la contamination et la persistance des STEC dans les pizzas cuites.»

Épidémie à Salmonella liée au chocolat
L’ESCAIDE s'est tenu à Stockholm et à distance du 23 au 25 novembre. Il était organisé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Trois affiches (posters) portaient sur l'épidémie à Salmonella Typhimurium monophasique liée à du chocolat Kinder fabriqué par Ferrero en Belgique qui a rendu malades plus de 450 personnes. Ils couvraient les réponses nationales au Royaume-Uni, en Belgique et en Irlande.

1. An Easter Surprise: Salmonella Typhimurium outbreak linked to chocolate products in the United Kingdom, 2022; a case control study.
2. International outbreak of Salmonella Typhimurium linked to a chocolate factory in 2022: Belgian findings.
3. Monophasic Salmonella Typhimurium outbreak linked to chocolate products, Ireland, 2022.

En février 2022, le Royaume-Uni a signalé des cas groupés d'infections à Salmonella Typhimurium. Début avril, 150 cas, principalement chez des femmes et des enfants, ont été observés dans l'UE et au Royaume-Uni avec des dates de prélèvements allant de fin décembre 2021 à fin mars 2022. Le Royaume-Uni a émis une alerte EpiPulse à la mi-février et le premier contact entre le Royaume-Uni et les autorités belges de la sécurité des aliments a été le 1er avril.

Les premiers entretiens avec des patients britanniques ont suggéré que les œufs Kinder étaient le véhicule probable de l'infection ou du poulet transformé. Une étude cas-témoins a inclus 26 cas et 106 témoins âgés de moins de 11 ans. Elle a fourni des preuves solides que les œufs Kinder étaient un vecteur de l'épidémie et a soutenu le rappel des produits Ferrero en avril sur la base d'investigations épidémiologiques descriptives et de la chaîne alimentaire.

D'autres produits ont montré une association significative dans le modèle, mais ce n'était pas de la même ampleur que les œufs en chocolat et sans autres preuves à l'appui d'autres investigations, ils ne peuvent pas être considérés comme des véhicules clés pour les cas au Royaume-Uni, ont dit les scientifiques.

Deux clusters
En Belgique, les investigations microbiologiques ont trouvé deux clusters. Les chercheurs ont identifié 62 cas probables dont 39 dans le groupe 1 et 23 dans le groupe 2.

La maladie est apparue de la mi-janvier à avril de cette année et un pic a été observé à la mi-février. Sur les 62 patients, 54 étaient âgés de 1 à 9 ans. Parmi 44 patients interrogés, 19 ont été hospitalisés et 41 ont consommé des produits de l'usine, et 35 ont déclaré avoir mangé des œufs en chocolat Kinder Surprise.

Sept des 229 produits alimentaires ont été testés positifs pour Salmonella ; l'analyse du séquençage du génome entier a indiqué des correspondances avec les deux groupes. Selon l’affiche belge, «En décembre 2021 (la date est le 21 décembre), Salmonella a été retrouvée dans des échantillons lors d'un autocontrôle dans l'usine, ces isolats correspondaient aux clusters identifiées ultérieurement. Onze types de produits ont été rappelés dans le monde et les autorités de sécurité des aliments ont fermé l'usine le 8 avril 2022.

Onze types de produits ont été rappelés et les autorités de la sécurité des aliments ont fermé l'usine d'Arlon en avril mais elle a rouvert en juin. Une enquête sur l'incident par le parquet de Luxembourg est en cours.

Suite à l'alerte EpiPulse mi-février, une enquête a débuté en Irlande un mois plus tard après avoir identifié sept cas avec une séquence identique à la souche responsable de l'épidémie internationale.

Deux souches distinctes ont causé 16 cas de maladie mais l'une des souches n'a causé qu'un seul cas de maladie en Irlande. La plupart des malades étaient des femmes et avaient moins de 10 ans, mais la tranche d'âge allait de 1 à 56 ans. Quatre personnes ont été hospitalisées. Les personnes sont tombées malades de fin janvier à fin mars.

Une étude cas-témoin appariée a été utilisée pour confirmer la source de l'infection. Neuf cas et 24 témoins appariés ont été inclus. La probabilité d'avoir consommé un produit Kinder spécifique était sept fois plus élevée dans les cas notifiés comme Salmonella Typhimurium monophasique par rapport aux cas d'autres maladies gastro-intestinales. Ce produit a été consommé dans sept cas sur neuf. La probabilité d'avoir l'un des produits rappelés était 10 fois plus élevée dans les cas de Salmonella Typhimurium monophasique par rapport aux cas d'autres maladies gastro-intestinales.

Commentaire
Pour les produits de chez Ferrero, on aura noté l’écart entre l’autoconrôle positif pour Salmonella en décembre 2021 et le rappel en France, le 5 avril 2022, sachant qu'au Royaume-Uni, il a été retrouvé Salmonella dès le 21 décembre 2021.
L’article de Joe Whitworth du 19 avril 2022 conserve toute son actualité, Le timing et l'ampleur de l'épidémie liée au chocolat auraient nécessité une réponse urgente, selon une étude.

Pour les produits Nestlé Butoni, je m’en tiens à ce que le groupe Nestlé, a déclaré dans un communiqué, «Les analyses effectuées sur des prélèvements de farine et certains échantillons de produits finis ont permis de déceler la présence de la bactérie E.  coli STEC, que nous n’avions pas détectée.»
Lorsque l’on dit que «Les investigations se poursuivent pour comprendre l'origine de la contamination et la persistance des STEC dans les pizzas cuites.», il faudrait peut-être indiquer «des pizzas insuffisamment cuites».

Complément
Sur le site l’ESCAIDE, vous pourrez retrouver les principales interventions liées à la sécurité des aliments :
- Page 71 – An Easter Surprise: Salmonella Typhimurium outbreak linked to chocolate products in the United Kingdom, 2022; a case control study
- Page 72  – International outbreak of Salmonella Typhimurium linked to a chocolate factory in 2022: Belgian findings
- Page 73 – Whole Genome Sequencing identified a prolonged Salmonella Poona nursery outbreak (2016-2021) in North West England, UK
- Page 74 – Climate Warming and increasing Vibrio vulnificus infections in North America
- Page 106 – Timely and reliable outbreak investigation using a non-probabilistic online panel as a source of controls – two parallel case-control studies investigating a Salmonella Braenderup outbreak in Germany
- Page 107 – An outbreak of Escherichia coli-associated haemolytic uremic syndrome linked to consumption of an unexpected food vehicle, France 2022
- Page 110 – Norovirus GII.3[P12] outbreak associated with the drinking-water supply in a rural area in Galicia, Spain, 2021
- Page 111 – Impact of COVID-19 restrictions on the epidemiology of Cryptosporidium spp. in England and Wales
- Page 149 – Monophasic Salmonella Typhimurium outbreak linked to chocolate products, Ireland, 2022
- Page 151 – Successful containment of a Listeria monocytogenes outbreak caused by shredded vegetables, Hesse/Germany, 2021-2022
- Page 152 – Outbreak of monophasic Salmonella Typhimurium linked to fresh small tomatoes, Sweden, 2021
- Page 195 – Botulism outbreak and response in Dangara District Tajikistan, October 2020
- Page 196 – Outbreak of suspected Clostridium perfringens associated with consumption of roast beef in a restaurant, January 2022 South West England
- Page 198 – Doughnuts for weight loss? A norovirus outbreak in the Australian Capital Territory, November 2021

Mise à jour du 9 décembre 2022

mercredi 25 août 2021

Une étude décrit les points-clés pour une surveillance environnementale plus efficace

«Une étude décrit les points clés pour une surveillance environnementale plus efficace», source Food Safety News.

Les éléments essentiels d'un programme de surveillance de l'environnement de transformation ont été identifiés par un groupe d'experts de l’International Life Sciences Institute (ILSI) Europe.

L'objectif est d'aider l'industrie et les services réglementaires avec une surveillance environnementale ciblée en couvrant les informations sur les épidémies, les pathogènes dans les aliments à faible teneur en eau et les connaissances sur les indicateurs.

Les épidémies passées ont montré le rôle de l'environnement comme voie de contamination. Cependant, il y a encore des questions et un manque de clarté sur la façon de mettre en place un programme pour fournir des alertes précoces de contamination potentielle des produits, selon l'étude publiée dans International Journal of Food Microbiology. L’article disponible en intégralité fait 84 pages.

La majorité des éclosions et des rappels impliquant des aliments à faible teneur en eau tels que les fruits à coques, les épices et les aliments pour nourrissons sont dus à Salmonella, avec seulement quelques-uns liés à Bacillus cereus, Cronobacter, Listeria monocytogenes et E. coli.

Conception d’un programme

Deux récentes épidémies de préparations pour nourrissons liées à la contamination de l'environnement par Salmonella soulignent l'importance de surveiller l'espace de l'usine, ont déclaré les chercheurs. En 2019, les préparations pour nourrissons à base de riz étaient à l'origine d'une épidémie à Salmonella Poona qui a touché plus de 30 nourrissons. En 2017-2018, une épidémie à Salmonella Agona liée à des préparations pour nourrissons a rendu malade 40 jeunes enfanst.

Salmonella Poona n'a pas été retrouvé dans les produits alimentaires ou l'environnement de transformation, tandis que Salmonella Agona a été confirmé dans les aliments. Les deux incidents ont été causés par un isolat confirmé par séquençage du génome entier comme étant similaire à une souche précédemment impliquée dans des épidémies dans les mêmes installations plus d'une décennie auparavant.

Les chercheurs ont déclaré que les programmes de surveillance de l'environnement de transformation devraient être conçus pour identifier les points critiques à prélever régulièrement et pour rechercher et détruire les pathogènes préoccupants. Ils doivent être gérés et mis à jour. Une analyse des dangers doit être effectuée pour identifier les pathogènes pertinents pour le processus et le produit.

Les contrôles comprennent le zoning hygiénique ou la division par zones avec une séparation des zones de production, la conception hygiénique de l'équipement, le nettoyage et la désinfection et des contrôles.

La surveillance environnementale de la tranformation par écouvillonnage des surfaces est une approche proactive pour anticiper la contamination des produits. Les analyses sur les produits finis sont d'une valeur limitée pour identifier une contamination à faible prévalence, ce qui est principalement le cas pour les aliments à faible teneur en eau, car ils ne révèlent pas où les problèmes ont pu se produire.

Les prélèvements doivent tenir compte de la proximité et de la priorité du produit en fonction des conditions d'hygiène et du lieu dans le processus, par exemple avant ou après le traitement thermique. Les systèmes d'échantillonnage, les organismes cibles, les méthodes, les zones, les fréquences et les actions correctives dépendent du danger du produit et des conditions locales.

Besoin d’un suivi régulier

La surveillance de la contamination microbienne dans l'environnement de transformation doit être suivie de plans d'actions correctives et préventives. Les outils moléculaires aident à ces plans en fournissant des informations telles que le potentiel de capacité d'adhésion, la résistance aux agents de nettoyage-désinfection et à la chaleur et la formation de biofilm.

Selon les experts, la caractérisation génétique des isolats permet de comprendre la différence entre les souches résidentes et sporadiques dans un environnement de transformation.

Les analyses des organismes indicateurs peuvent fournir des informations sur les défaillances du processus, les sources de contamination possibles ou la formation de toxines et le niveau d'hygiène général, y compris la vérification du nettoyage et de la désinfection, et ils pourraient permettre des actions correctives avant que des pathogènes n'apparaissent. Cependant, ils ne remplacent pas les analyses des pathogènes, ont averti les scientifiques.

Des limites d'action ou des seuils pour des résultats acceptables et inacceptables sont souvent appliqués aux indicateurs. Cela permet d'afficher des signes avant-coureurs avant qu'un problème réel de sécurité sanitaire ou de qualité ne se produise. La définition des limites d'actions nécessite l'établissement d'une ligne de base au préalable. Cela peut être fait par plusieurs séries d'échantillons après et avant le nettoyage ainsi que pendant la production et tenir compte des variations saisonnières.

mardi 17 novembre 2020

Epidémie d'origine alimentaire suspectée à Salmonella Bovismorbificans en lien avec de la charcuterie sèche de France, selon une notification au RASFF de l'UE

Le 16 novembre, il a eu une notification au RASFF de l'UE par la France à propos d'une épidémie d'origine alimentaire suspectée à Salmonella Bovismorbificans en lien avec de la charcuterie sèche de France.

S'agit-il d'une nouvelle épidémie dont nous entendrons parler ... dans quelques mois ?

Ce type d'information nous remémore quatre autres épidémies récentes liées aux salmonelles en 2019 et 2020 ... petit récapitulatif ...

Le 12 octobre 2020, un communiqué du ministère de l'agriculture informait de « Cas de salmonelloses liés à la consommation de viande de cheval crue ». Voir aussi l'information sur le site de Santé publique de France ici.

Les autorités sanitaires (la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de la santé et Santé publique France) sont amenées à enquêter depuis cet été sur des cas humains groupés de salmonelloses en lien avec l'ingestion de viande de cheval crue ou peu cuite. En France, il existe en effet une tradition de consommation de viande de cheval crue ou saignante, notamment sous forme de viande hachée.

Au cours de l’été 2020 :
  • 20 malades ont été identifiés par Santé publique de France et rattachés à un cluster de salmonelloses à Salmonella Newport ;
  • 28 autres malades ont été rattachés à un 2e cluster de salmonelloses dues à un sérotype différent (variant monophasique de Salmonella Typhimurium).

Les enquêtes épidémiologiques effectuées auprès des malades interrogés ont permis aux autorités sanitaires françaises d'identifier le rôle, dans la survenue de la salmonellose, de l'ingestion de viande de cheval, consommée crue ou peu cuite, notamment sous forme de viande hachée (ou hachis).

Le 7 février 2020, Santé publique de France nous informait d'une « Epidémie de salmonellose à Salmonella Dublin en lien avec une consommation de Morbier au lait cru ». Le ministère de l'agriculture avait informé en ces termes, « Signalement de cas de salmonelloses : retrait et rappel de morbier au lait cru ».

Treize personnes atteintes de salmonellose, infectées par la même souche de Salmonella Dublin, ont été identifiées par le Centre national de référence (CNR) des salmonelles à l’Institut Pasteur.

Les investigations menées par Santé publique France et les services de la Direction générale de l’alimentation ont permis d’identifier un lien entre la consommation de morbier au lait cru fabriqué par l’établissement Perrin (25) et les malades.

Le 19 février 2019, Santé publique de France informait d'une « Épidémie de salmonelloses à Salmonella sérotype Bovismorbificans liée à la consommation de viande liée à la consommation de viande chevaline ».

Vingt cinq cas de salmonellose de sérotype Bovismorbificans, appartenant tous au même cluster génomique, ont été identifiés entre le 4 et le 26 août 2019. La courbe épidémique était en faveur d'une source alimentaire commune et ponctuelle de contamination. La survenue des symptômes, entre le 4 et le 22 août, était compatible et cohérente avec la distribution / mise sur le marché d'un aliment contaminé à durée de conservation courte.

Quarante cinq pour cent des cas ont été hospitalisés pour leur salmonellose ; aucun décès n'a été rapporté. Les résultats de l'enquête alimentaire exploratoire ont rapidement fait ressortir une hypothèse forte : la consommation de viande chevaline crue ou peu cuite, rapportée par tous les cas interrogés, dans les jours précédant la survenue des symptômes.

Selon le rapport de l'épidémie,

Cette épidémie est la quatrième épidémie régionale de salmonelloses attribuable à la consommation de viande chevaline. Les autres épidémies, détectées et investiguées en 2003, 2006 et 2010 étaient dues à d’autres sérotypes (Salmonella Newport, Salmonella Meleagridis et Salmonella Typhimurium).

A l’instar des autres épidémies, l’ampleur de celle-ci est probablement sous-estimée au regard du nombre de lots et de la quantité de viande chevaline suspectés. Le nombre réel de cas, probablement supérieur, est impossible à estimer précisément car seuls les cas les plus graves ou ayant eu un recours médical, une prescription et réalisation de coproculture et l’envoi de la souche au Centre National Référence peuvent être identifiés par la surveillance. Néanmoins, cette surveillance est suffisamment sensible pour permettre de détecter les épidémies.

Le 19 juin 2019, Santé publique de France informait de « Cas de salmonellose de sérotype Poona chez des nourrissons : point au 18 février 2019. Mis à jour le 19 juin 2019. »

Santé publique France a alerté le 23/01/2019, le 24/01/2019 et le 08/02/2019 sur des cas de salmonellose de sérotype Poona chez des nourrissons.

A ce jour, le Centre National de Référence (CNR) des Salmonella à l'Institut Pasteur a identifié 12 cas de salmonellose à Salmonella Poona (S. Poona) chez des nourrissons dont les souches appartiennent à un même cluster génomique (souches génétiquement liées). De plus, le CNR a identifié 14 autres bébés ayant eu une salmonellose à S. Poona. Les souches de Salmonella de ces 14 bébés sont en cours d'analyse afin de déterminer si elles appartiennent au même cluster génomique.

Enfin, selon Santé publique de France, il y aurait 198 000 cas annuels de salmonelloses en France dont 183 000 par transmission alimentaire.

vendredi 9 octobre 2020

Parution du rapport 2019 du RASFF : + 17% de notifications en plus par rapport à 2018 pour les micro-organismes pathogènes. C'est open bar pour les pathogènes !

Je vous ai proposé un avant-goût de ce qu'est le nouveau rapport 2019 du RASFF dans des premiers éléments à considérer.

Voici donc une suite plus documentée et nouveauté cette année dans le rapport 2019 du RASFF, l'intégration du réseau d'Assistance Administrative et de Coopération ou AAC avec le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF).

Plutôt que de parler de RASFF, il semble que l'on devrait plutôt parler de iRASFF, selon la Commission européenne.

iRASFF est la nouvelle application en ligne grâce à laquelle les 32 pays membres du RASFF peuvent transmettre de nouvelles notifications sur des produits présentant un risque ou assurer le suivi des notifications précédemment transmises par d'autres membres. Il fonctionne comme une plateforme interactive en ligne et dispose d'un flux de travail spécifique pour permettre aux membres du réseau de collaborer sur les notifications de manière transparente. Il est conçu pour fonctionner à la fois au niveau national et européen. Un autre avantage est qu'il relie plus efficacement les notifications RASFF à d'autres systèmes tels que le système de commerce et de contrôle (TRACES) et le système informatique de fraude alimentaire.

Ainsi l'évolution du nombre de notifications au RASFF et à l'AAC au cours de la période de 2017 à 2019 révèle une montée en puissance rapide pour les notifications de non-conformités signalées via l'AAC.

Par exemple, en 2019, la France a demandé une AAC pour non-conformités à 42 reprises contre 44 aux Pays-Bas, 57 à la Belgique, 60 à l'Espagne, 270 à l'Autriche et ...787 à l'Allemagne.

Principaux résultats bruts en 2019

Un total de 4 118 notifications originales ont été transmises via RASFF, dont 1173 ont été classés comme alertes, 546 comme informations pour suivi, 882 comme information pour l'attention, 1 499 comme rejet aux frontières et 18 comme nouvelles. Ces notifications originales ont donné lieu à 10 388 notifications de suivi, représentant une moyenne de 2,5 suivis par notification originale. Pour les notifications d'alerte ceci la moyenne passe à 5,5 suivis par notification initiale.

Par rapport à 2018, le nombre de notifications d'alertes, impliquant un risque grave pour la santé d'un produit circulant sur le marché, a augmenté de 5%. L'augmentation en alertes est significatif pour la sixième année consécutive.

Les chiffres globaux présentent une augmentation significative de 10% de notifications originales par rapport à 2018 et une légère baisse de 1% des notifications de suivi, résultant en une augmentation globale de 2%.

Voici ces mêmes résultats pour 2017 et 2018, et vous pourrez le constater, tout augmente …

En 2017, un total de 3 832 notifications originales ont été transmises via le RASFF, dont 942 ont été classées en alerte, 596 en tant qu'informations pour suivi, 706 en tant qu'informations à l'attention et 1 588 en tant que notification de rejet aux frontières. Ces notifications originales ont donné lieu à 9 117 notifications de suivi, ce qui représente une moyenne de 2,4 suivis par notification initiale. Pour les notifications d'alerte, cette moyenne s'élève à 6,1 suivis par notification d'origine. Par rapport à 2016, le nombre de notifications d'alertes, impliquant un risque grave pour la santé d'un produit en circulation sur le marché, a augmenté de 11% avec 24% de suivis en plus transmis.

Les chiffres globaux présentent une augmentation très significative de 28% des notifications originales par rapport à 2016, ainsi qu'une augmentation de 25% des notifications de suivi, ce qui se traduit par une augmentation globale de 26%. Il faut remonter douze ans à 2005 pour voir une augmentation relative d'activité de cette ampleur dans le RASFF.

In 2018, un total de 3 699 notifications originales ont été transmises par le biais du RASFF, dont 1 118 ont été classées comme alerte, 493 comme information pour le suivi, 675 comme information pour attention, 1401 comme notification de rejet aux frontières et 12 comme nouvelles notifications. Ces notifications initiales ont donné lieu à 10 484 notifications de suivi, ce qui représente une moyenne de 2,8 suivis par notification initiale. Pour les notifications d'alerte, cette moyenne s'élève à 5,8 suivis par notification d'origine. Par rapport à 2017, le nombre de notifications d'alertes, impliquant un risque grave pour la santé d'un produit en circulation sur le marché, a augmenté de 19% avec 13% de suivis en plus transmis. L'augmentation des alertes est significative pour la cinquième année consécutive.

Les chiffres globaux présentent une légère baisse de 4% des notifications initiales par rapport à 2017 (après une forte augmentation en 2017) et une augmentation de 14% des notifications de suivi, ce qui se traduit par une augmentation globale significative de 9%.

Eclosion d'origine alimentaire
Une éclosion d'origine alimentaire peut être signalée par une seule notification au RASFF ou via plusieurs notifications liées à un événement épidémique particulier, dans lequel un incident de ce type est identifié.

En 2019, 64 notifications ont été déclenchées par une intoxication alimentaire. Dans ces rapports, le terme «intoxication alimentaire» fait référence à tout ce qui déclenche une réaction. Pas seulement des bactéries ou virus pathogènes mais aussi une contamination chimique, composition dangereuse d'un aliment ou la présence d'un allergène comme substance qui n'est pas étiquetée, à condition que le pays notifiant ait signalé que les consommateurs étaient affectés par la consommation de l'aliment. Donc il y a probablement plus de notifications concernant les résultats qui ont nui aux consommateurs, mais qui n'ont pas été signalés explicitement.

Au total, 40 notifications concernaient des éclosions d'origine alimentaire en 2019 ; la plupart des éclosions d'origine alimentaire signalées sont donc rapportées dans une seule notification au RASFF. Sur ces 40 notifications d'éclosions d'origine alimentaire, 14 ont identifié Salmonella comme la cause probable, 11 concernaient Listeria monocytogenes et sept notifications ont identifiés norovirus.

Le rapport dresse aussi le nombre d'épidémies dans plusieurs pays (multi pays) de l'UE qui sont au nombre de huit. Entre parenthèses vous avez le ou les numéros des notifications au RASFF de l'UE, il suffit de vous reporter au portail du RASFF pour retrouver la ou les notifications.
  1. Multi-country outbreak of Salmonella Poona infections linked to consumption of rice milk infant formula (RASFF news 2019.0224 by France)
  2. Multi-country outbreak of Listeria monocytogenes clonal complex 8 infections linked to consumption of cold-smoked fish products (RASFF 2018.0394, 2018.1833, 2018.2003, 2018.2870, 2018.3687, 2018.3808, 2019.0806, 2019.0999)
  3. Multi-country cluster of monophasic Salmonella Typhimurium infection in EU Member States (RASFF 2018.0895, 2018.2772, 2019.0690, 2019.0822, 2019.0286, 2019.0907, and 2019.1920)
  4. Multi-country outbreak of Listeria monocytogenes sequence type 6 infections linked to ready-to-eat meat products (RASFF 2019.3490)
  5. Foodborne outbreak caused by Salmonella enterica ser.Bredeney in chilled cooked pork prepa­ration from Romania, with raw material from Italy and Belgium (RASFF 2019.2572)
  6. Multi-country outbreak of Salmonella München infections in EU/EEA countries (RASFF 2019.0038, 2019.0807, 2019.0817, 2019.1490, and 2019.1633)
  7. Foodborne outbreak suspected to be caused by Salmonella enterica ser.Enteritidis in eggs from Poland (RASFF 2019.2765)
  8. Multi-country spread of Salmonella Coeln strains in EU Member States (RASFF news 2019.2879 by EFSA)
Notifications au RASFF par pays notifiant en 2019
La France n'a pas une 'tradition' de pays qui notifie beaucoup contrairement à l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. La France a moins notifié en 2019 qu'en 2018 (voir les résultats page 21 du rapport). Est-ce un problème de ressources humaines ?

Notifications au RASFF par pays à l'origine de la notification en 2019
La Pologne est le grand vainqueur avec 304 notification pour des produits d'origine Pologne. La France est seconde avec 194 notifications. C'est mieux qu'en 2018 où il y avait eu 215 notifications mais moins bien qu'en 2017 où il n'y avait eu que 13 notifications.

Derrière la seconde place de la France, il y a deux pays, l'Espagne et l'Allemagne, avec respectivement, 193 et 191 notifications.

Top 10 des principales catégories de dangers dans les produits originaires  d'un Etat-membre de l'UE
Micro-organismes pathogènes
575 notifications
Il y a eu 17% d'augmentation dans les notifications de micro-organismes pathogènes en 2019 par comparaison à 2018.

Salmonella
Salmonella est l'agent pathogène le plus fréquemment signalé dans les aliments des pays membres (371 notifications, en hausse de 51%). Il en va de même pour les non-Etats membres (347 notifications).

La viande occupe la majeure part des notifications, la viande de volaille en particulier en raison de la sécurité des aliments avec le critère absence de Salmonella Typhimurium et Enteritidis dans la viande de volaille fraîche. Il y a eu 181 notifications en ce qui concerne Salmonella dans les produits avicoles originaire de Pologne. Environ la moitié d'entre eux concernaient Salmonella Enteritidis ou Salmonella Typhimurium, pour lequel un critère de sécurité des aliments est fixé dans la volaille fraîche. Quatorze opérateurs ont été identifiés comme récurrents.

Listeria monocytogenes
Listeria monocytogenes dans les produits à base de poisson fumés à froid et prêts à consommer des produits carnés étaient en 2019 des causes importantes d'épidémies d'origine alimentaire. Listeria monocytogenes est particulièrement dangereux et même mortel pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Listeria monocytogenes a été notifiée 16 fois dans des fromages de France (souvent à base de lait cru). Deux opérateurs ont été identifiés comme récurrents.

Escherichia coli producteurs de shigatoxines
32 notifications. Escherichia coli producteurs de shigatoxines peut causer des maladies d'origine alimentaire en raison de capacité à produire des toxines. La contamination est d'origine animale ou humaine et est donc le plus souvent retrouvé sur des produits de viande (non traités thermiquement), 15 notifications et des fromages,14 notifications.

Norovirus
Il y a eu 17 notifications (en baisse de 64%) dont huit ont signalé la présence de norovirus dans les huîtres de France. Deux notifications concernaient des groseilles rouges congelées en provenance de Pologne. Là, ce n’étaient pas d’opérateurs récurrents.

Allergènes
194 notifications (soit une augmentation de plus de 30%)
Il est intéressant de noter que les pays qui notifient les problèmes d'allergènes dans des produits sont des produits de leur propre pays.

Corps étrangers
137 notifications
Les trois types les plus fréquemment rencontré sont le métal, le verre et le plastique.

Autres dangers présents dans les notifications
  • composition
  • métal
  • nouvel aliment
  • autres contaminants microbiologiques
  • mycotoxines
  • étiquetage absent / incomplet / incorrect
  • toxines naturelles (autres)
Il y aurait beaucoup à dire sur le danger 'autres contaminants microbiologiques', car de nombreux pays rapportent la présence de pathogènes dans cette catégorie de danger.

Top 3 des principales catégories de dangers et de produits originaires de pays non membres de l'UE
Comme d'habitude, les problèmes relatifs aux mycotoxines et aux micro-organismes pathogènes sont les principaux problèmes pour les produits des pays non-membres de l'UE, les mycotoxines étant le type de danger le plus rapporté.

Mycotoxines
534 notifications, principalement des aflatoxines suivies par l'ochratoxine A et le déoxyvalénol.

Micro-organismes pathogènes
399 notifications
La plupart des problèmes signalés sur les agents pathogènes dans les aliments provenant de pays non membres de l'UE concernent toujours les découvertes de Salmonella. Salmonella a été principalement notifiée dans des graines de sésame (184 notifications), suivie de la présence de Salmonella dans des herbes et épices (88 notifications). Le Soudan était le pays d'origine le plus notifié (99 notifications sur les graines de sésame). Le Brésil a été notifié 65 fois concernant la présence de Salmonella dans du poivre noir.

Résidus de pesticides
253 notifications

Complément.

En ce qui concerne les maladies d'origine alimentaire et hydrique et zoonoses (EPIS-FWD) :
En 2019, 88 demandes urgentes (DU) ont été lancées par 23 pays participants (sur un total de 52 pays du réseau) ou par l'ECDC (une DU). Le plus souvent, les DU étaient liées à la salmonellose (44%), suivie de la listériose (23%), et les infections à Escherichia coli productrieurs de vérocytotoxines (VTEC) (12%) et hépatite A (9%).
En moyenne, 11 pays ont répondu à chaque DU et 31 ont répondu à au moins une.
En 2019, l'ECDC et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont produit trois évaluations rapides conjointes liées à des épidémies.
La participation à EPIS FWD a augmenté. Le nombre de DU lancées en 2019 était le plus élevé depuis la plateforme a été lancé et 54% de plus que la moyenne annuelle affichée au cours des cinq dernières années. Les années précédentes, une moyenne de 57 DU ont été publiées sur la plateforme.

Mise à jour du 10 octobre 2020. On lira l'article de Joe Withworth dans Food Safety News, Les notifications au RASFF dépasse la barre des 4 000 en 2019.

Le graphe ci-dessous se passe de tout commentaire ...

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