samedi 14 janvier 2023

«Affaire du lait contaminé : l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis», selon Le Figaro

«Affaire du lait contaminé : l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis», source article d’
Olivia Détroyat paru dans Le Figaro du 14 janvier 2023.

Plus de cinq ans après l'affaire du lait infantile infecté à la salmonelle, qui avait contaminé 37 nourrissons (Selon cet article paru dans Eurosurveillance le 28 mars 2019, «33 cas confirmés ont été signalés dans l'UE : 31 en France, 1 en Belgique et 1 au Luxembourg.» -aa), l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis. Selon nos informations, le géant laitier, dont l'usine Celia de Craon (Mayenne) avait été identifiée comme la source d'un des plus grands scandales sanitaires de la dernière décennie, est sur le point d'être mis en examen.

Plus précisément, deux des sociétés du groupe propriétaire des marques Milumel et Picot viennent d'être convoquées le 16 février prochain par le juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. Cela en vue d'une possible mise en examen, pour «inexécution de mesures de retrait et rappels», ainsi que« tromperie aggravée» et «blessures involontaires». Des motifs non cumulatifs pour lesquels le géant aux 22 milliards d'euros de chiffre d'affaires encourt une sanction de 3,75 millions d'euros (au titre du non retrait-rappel).

Fin 2017, un nombre anormalement élevé de contaminations de bébés à la salmonelle avait alerté les services de Santé Publique France. Rapidement, l'usine Lactalis de Craon est identifiée comme la source, amenant à un premier retrait-rappel de douze lots de lait infantile le 2 décembre, puis à l'arrêt du site le 8 décembre pour nettoyage. (Selon l’article paru dans Eurosurveillance, «Suite à la détection d'une épidémie le 18 janvier 2019, la consommation de préparations pour nourrissons à base de riz fabriquées dans une usine en Espagne a été identifiée comme la cause probable, entraînant un rappel le 24 janvier.» -aa). Quelques jours plus tard, jugeant ces mesures insuffisantes, Bercy avait lancé un retrait plus massif de 620 lots. Jusqu'à ce que Lactalis finisse par rappeler tous ses laits fabriqués à Craon sur l'année précédente. Le lendemain, une enquête préliminaire est ouverte contre le groupe et cinq sites du géant laitier sont perquisitionnés dans la foulée. Depuis octobre 2018 et l'ouverture par le parquet de Paris d'une information judiciaire contre X, l'enquête, ralentie par le Covid et le changement d'un juge instruction, n'avait que peu avancé.

Commentaire
L’article pointe ainsi «la source d'un des plus grands scandales sanitaires de la dernière décennie». Je ne le crois pas.
Selon l’EFSA, l’épidémie à E. coli O104:H7, en 2011, probablement pas liée à des graines de fénugrec d’Egypte, a été responsible de 48 décès en Allemagne et un en Suède. Le nombre total de cas rapportés dans l’UE, la Norvège et la Suisse a été de 4 178.

A ma connaissance le dernier point d’information de Santé publique France est «Cas de salmonellose de sérotype Poona chez des nourrissons : point au 18 février 2019», d(où jextrais ce qui suit :

Le 24 janvier 2019, l'entreprise Sodilac a procédé au retrait et au rappel de toute sa gamme de produits de nutrition infantile à base de protéines de riz et, de manière élargie, de l'ensemble des fabrications issues dusite de production espagnol concerné. Il s’agissait de produits de la marque Modilac.

Le 25 janvier 2019, Lactalis a procédé à un retrait et au rappel de la référence Picot Anti Régurgitation, seule référence produite sur le même site espagnol que les laits Modilac.

Douze bébés ont été hospitalisés pour leur salmonellose et sont sortis depuis. Tous les enfants vont mieux ou sont guéris.

Quant à «inexécution de mesures de retrait et rappels» concernant les deux sociétés mises en cause, il faudrait aussi voir du côté de l’information sur les rappels par nos autorités sanitaires …

Par ailleurs, au sujet des rappels en France, comment peut-on exécuter une mesure de rappel, quand le consommateur est informé du rappel d’un produit commercialisé plusieurs jours voir plusieurs mois auparavant ?

4 commentaires:

  1. Bonjour Albert,
    Peut-etre que je me trompe mais l'affaire Lactalis etait bien 2017 et S. Agona https://www.who.int/emergencies/disease-outbreak-news/item/22-december-2017-salmonella-agona-infections-france-en
    En 2018-2019, c'etait Modilac et sodilac et S. Poona.
    Joe.

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  2. Réponses
    1. Desole, Je n'ai pas bien compris ! Vous dites que l'article comporte quelques erreurs factuelles mais il y avait 2 outbreaks. Une chez lactalis en 2017 (Salmonella Agona) et l'autre chez Modilac en 2018-19 (S. Poona). Vous n'avez pas melanger les deux dans ce blog ?

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    2. C'est exact, J'ai modifié mais au départ j'ai un peu mélangé les deux épidémies. Merci de votre observation

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