dimanche 17 mars 2019

Coucou, revoilà l’influenza aviaire hautement pathogène, trois continents touchés, Afrique, Asie et Europe


La Bulgarie, Taïwan et l'Afrique du Sud signalent de nouveaux foyers d’influenza aviaire hautement pathogène, source CIDRAP News.

Des souches H5 d’influenza aviaire hautement pathogène ont affecté des volailles en Bulgarie, à Taiwan et en Afrique du Sud, a annoncé l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

En Bulgarie, le virus H5 de l’influenza aviaire a rendu malade 20 volailles sur un troupeau de 3 200 volailles près de Lovech, une ville du centre-nord du pays. Les responsables prévoient d'abattre le troupeau pour prévenir la propagation de la maladie. L'épidémie a commencé le 13 mars 2019.

Les autorités taïwanaises ont signalé deux foyers de H5N2 dans des élevages de poulets situés dans l'ouest de l'île, dans les comtés de Yunlin et de Changhua. Ensemble, le virus a tué 82 des 53 103 oiseaux sensibles et les autorités ont euthanasié les volailles survivantes. Les élevages ont également été soumis à des restrictions de circulation afin de prévenir le transport d'oiseaux vers d'autres élevages.

Des foyers ont été détectés pour la première fois les 25 février et 4 mars. Taiwan lutte contre une série de foyers de H5N2 depuis des mois.

En Afrique du Sud, des responsables ont confirmé la présence du virus H5N8 dans une ferme d’autruches de la province de Free State lors d’un foyer qui a débuté le 1er février. Ils ont signalé 75 cas d’infections à H5N8 parmi 4 372 autruches sensibles. Les responsables prévoient de tuer le troupeau.


En complément, selon cette information des autorités danoises du 15 mars 2019,

Un foyer de  grippe aviaire faiblement pathogène a été découvert dans un troupeau d’environ 3 300 canards gris près de Brenderup dans la Fionie. Cela confirme les résultats des tests que l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise a reçus de Statens Seruminstitut. Tout le troupeau sera tué vendredi. Il s’agit de grippe aviaire faiblement pathogène du type H7. 

Autre complément du 22 mars 2019 en Irlande. Virus de l’influenza aviaire A hautement pathogène H5N6, nouvelle souche d'une maladie listée par l'OIE dans le pays.

vendredi 15 mars 2019

Quand la surveillance de Campylobacter fait appel à la distribution, c'est au Royaume-Uni que cela se passe ...


Ces trois articles résument assez bien la situation de la présence de Campylobacter dans la volaille en France :

Bien entendu, tout ce qui va suivre n'existe pas en France, et si cela existait, ce serait une pure coïncidence ...

Ce petit préambule pour introduire une énième étude de la surveillance de Campylobacter au stade de la distribution au Royaume uni publiée 14 mars 2019 par Food Standards Agency

Les principaux détaillants publient des résultats à propos de Campylobacter. Les 9 principaux distributeurs alimentaires publient les résultats de Campylobacter d'octobre à décembre 2018 pour des poulets réfrigérés produits au Royaume-Uni.

Les neuf principaux distributeurs du Royaume-Uni ont publié leurs derniers résultats des analyses sur la contamination par Campylobacter chez des poulets entiers réfrigérés produits au Royaume-Uni (couvrant des échantillons analysés d'octobre à décembre 2018).

Les derniers chiffres montrent qu'en moyenne, dans l'ensemble des principaux distributeurs, 3,1% des poulets ont été contrôlés positifs au plus haut niveau de contamination. Ce sont des poulets ayant plus de 1000 unités formant colonies par gramme (cfu/g) de Campylobacter.

Michael Wight, directeur de la réglementation à la Food Standards Agency, a déclaré:
« Il est encourageant de constater que les niveaux de Campylobacter chez le poulet vendu au détail sont toujours bas, mais nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec les distributeurs et les petites entreprises de volaille afin de réduire les niveaux à un niveau aussi raisonnable que possible. »

« Nous voudrions remercier les principaux distributeurs et producteurs de volaille pour avoir continué à travailler aux côtés de la FSA à la publication des résultats. »

Résultats

Résultats par distributeur d'octobre 2018 à décembre 2018
L'échantillonnage et les analyses sont effectués conformément aux protocoles établis par la FSA et approuvés par l'industrie.

Contexte
Nous testons Campylobacter sur des poulets depuis février 2014 et publions les résultats dans le cadre d'une campagne visant à rassembler toute la chaîne alimentaire pour faire face au problème. Campylobacter est la cause la plus courante d'intoxication alimentaire au Royaume-Uni. (En France aussi -aa)

Le 21 septembre 2017, nous avons annoncé des modifications à l'enquête, les principaux distributeurs procédant à leur propre échantillonnage et publiant leurs résultats selon des protocoles robustes définis par la FSA. Nous continuons à échantillonner des poulets entiers réfrigérés vendus au détail. Cependant, l'accent est désormais mis sur les petits distributeurs et le marché indépendant.

L'article se termine par des recommandations aux consommateurs … c'est très utile ...

De la relation entre charcuterie crue sèche et le risque d'hépatite E, selon une étude aux Pays-Bas


« Une étude néerlandaise révèle que la charcuterie crue sèche présentent un risque d'hépatite E », source article de Joe Whitworth paru le 15 mars 2019 dans Food Safety News.

Aux Pays-Bas, une étude cas-témoins a identifié la charcuterie crue sèche néerlandaise traditionnelle comme principale voie de transmission du virus de l'hépatite E à la population.

Des chercheurs ont dit que la prévalence et la cause de la contamination par le virus de l'hépatite E (VHE) des produits de viande de porc devaient faire l'objet d'études plus approfondies. De la charcuterie sèche crue néerlandaise traditionnelle à base de viande (muscle) de porc, appelée « cervelaat », « snijworst » et « boerenmetworst » ont été rapportées par 72% des patients et 46% des témoins. Le contact direct avec des porcs et le travail avec des fosses à purin sont des facteurs de risque importants, selon les chercheurs.

Le nombre de cas de VHE génotype 3 dans de nombreux pays européens a augmenté ces dernières années. Aux Pays-Bas, d'après l'étude récemment publiée dans le Journal of Infection, le système national de surveillance des laboratoires a enregistré une multiplication par cinq des infections à VHE confirmées en laboratoire.

Un questionnaire sur les sources potentielles d'exposition au VHE, la santé et les données socio-démographiques a été rempli par 376 patients atteints d'hépatite E aiguë et 1 534 témoins appariés pour l'âge, le sexe et la région de résidence.

L'étude de cas-témoins nationale a été réalisée entre juin 2015 et octobre 2017. Les participants ont été interrogés sur les données démographiques, les symptômes de la maladie, les antécédents médicaux, la consommation de nourriture, les voyages à l'étranger et le contact avec les animaux de la ferme, les animaux domestiques, la nourriture pour animaux et l'eau.

L'évaluation des aliments portait sur une gamme de produits de viande de porc, mais aussi sur des produits à base de viande de bœuf, de gibier, d'organes de tout animal, des produits prêts à être consommés à base de viande, des crustacés, du lait non pasteurisé, des légumes crus, des fruits rouges et des baies, des salades prêtes à être consommées et manger à l'extérieur de la maison tels que des restaurants.

Les cas étaient des patients de tous âges présentant une infection aiguë par le VHE confirmée en laboratoire. La plupart des symptômes signalés par les patients étaient la fatigue, des urines foncées, des nausées, des maux d'estomac et des maux de tête.

Outre les trois charcuteries sèches de viande de porc crue hachée énumérées ci-dessus, d'autres produits de porc prêts à être consommés, mais pas tous crus, ont été identifiés comme des facteurs de risque comme des saucisses ou des pâtés de foie préemballés, du jambon d'épaule et du bacon fumé. Parmi les viandes de porc nécessitant une cuisson, la « saucisse fraîche de porc » faite à partir de viande hachée de porc a été identifiée comme un facteur de risque. La laitue pré-emballée a été le seul facteur de risque pour les fruits et légumes étudiés.

Les cas étaient plus susceptibles d'acheter de la viande au supermarché. Neuf seulement ont déclaré ne pas manger de porc, contre 20% des témoins.

Des associations négatives ont été observées pour quelques produits de porc. De l'échine de porc marinée (« procureur lapje »), du cordon bleu et des chipolatas étaient associés à un risque moins élevé d'hépatite E aiguë. Par rapport aux témoins, les cas ont également signalé une consommation moindre de steak (bœuf) et de canard sauvage ainsi que des fruits des bois tels que des framboises, des mûres, des myrtilles, des baies rouges et du cassis.

Les chercheurs ont dit que les facteurs de risque identifiés de l'hépatite E aiguë chez l'hôte, les aliments et l'environnement constituaient des informations utiles pour la maîtrise, des stratégies de prévention et des conseils aux groupes vulnérables à haut risque.
« En supposant une relation de cause à effet, la moitié (48%) de tous les cas d'hépatite E seraient évitées si les facteurs de risque des saucisses sèches de porc crues telles que le «cervelaat», le «boerenmetworst» et le « snijworst » (cervelas néerlandais) étaient éliminés », ont-ils ajouté.

Pour inactiver le VHE, les produits à base de viande doivent être cuits à 70°C pendant au moins 20 minutes. Cependant, les saucisses sèches de porc crues sont généralement consommées non cuites et tranchées sur du pain. Leur salage, leur fermentation et leur séchage inactivent en grande partie les bactéries pathogènes, mais la persistance de VHE viables après ces processus est probable. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour démontrer que les saucisses sèches de porc crues contiennent du VHE infectieux.

À la mi-2017, l'Association néerlandaise des produits de viande a conseillé à ses membres d'arrêter d'utiliser le muscle diaphragme des porcs dans les produits non cuits. Une petite diminution du nombre de patients infectés par le VHE dans le système national de surveillance en laboratoire a été observé au deuxième semestre de 2017. Le muscle du diaphragme de porc est utilisé comme ingrédient dans les saucisses sèches crues, et de petites quantités de foie de porc restent souvent attachées. à ce muscle.

Les chercheurs ont ajouté que la comparaison des facteurs de risque et des méthodes de production entre pays, compte tenu du commerce international des denrées alimentaires, pourrait permettre de mieux comprendre les voies de transmission de l'infection par le VHE en Europe.

Des non-conformités répétées sont un très bon indicateur de l'absence d'une culture de la sécurité des aliments


« Des non-conformités répétées sont un très bon indicateur d'un problème de culture de la sécurité des aliments », source article de Ben Chapman du barfblog.

Je lis les lettres d'avertissement (Warning Letter) de la FDA avec fascination chaque fois qu'une alerte par courrier électronique est diffusée. Le point culminant d’aujourd’hui pour moi est qu’une entreprise du secteur alimentaire, Reuben’s, ne semble pas pouvoir faire les choses correctement après des rappels répétés des inspecteurs de la FDA. En 2005, 2008, 2009, 2016 et à nouveau à l'automne dernier, ils ont eu des problèmes d'installations, de nuisibles et de comportements.

Les enquêteurs ont trouvé à chaque fois la même chose. C’est frustrant, et cela montre que les dirigeants d’entreprise n’ont pas compris ou ne s’y intéressent pas.

Lorsque quelqu'un me pose des questions sur les résultats d'une inspection dans un restaurant ou chez un transformateur, je leur explique les limites de l'instantané. Ce qui compte vraiment, c'est la manière dont l'entreprise a géré les problèmes au fil du temps. Des problèmes répétés sans que rien ne soit corrigé montrent une culture négative de la sécurité des aliments.

Voici quelques autres faits saillants:

Plusieurs carreaux manquaient sur le sol de la production. L'eau s'accumulait sur le sol là où des carreaux manquaient ou étaient cassés.

Des piments sont tombés sur le sol sale et ont été ramassés et placés dans le réservoir de rinçage/refroidissement avec d’autres piments grillés.

Des chile rellenos non couverts ont été observés dans le congélateur-congélateur. Le plafond directement au-dessus des produits non couverts présentait une accumulation de gouttes de condensation et de peinture écaillée.

Nous avons observé un employé pousser un rack de chili vert non couvert du réfrigérateur vers la zone de production. Les côtés et la partie supérieure du chili vert sont entrés en contact direct avec un rideau qui semblait taché de débris et de crasse.

Complément. Une autre version de la situation de l'entreprise citée dans l'article a été proposée par Food Safety News, Production plant crawling with insects; workers use food off floor in products (Une usine de production avec des insectes et des employés qui remettent des aliments tombés au sol dans les produits).

mercredi 13 mars 2019

E. coli et Salmonella derrière les derniers rappels de fromages au lait cru en France

Retour sur quelques rappels récents de fromages au lait de France contaminés par des pathogènes alimentaire, E. coli producteurs de shigatoxines et Salmonella, source Food Safety News.

E. coli a provoqué deux rappels de fromages différents et un cas dû à Salmonella en France au cours de ces dernières semaines.

Les rappels ont été dus à E. coli O26, à E. coli O157 et à Salmonella Montevideo, mais aucun cas de maladie n’a été rapporté.

La Fromagerie du Moulin de Carel a rappelé des camembert du supermarché Carrefour à cause de la présence de E. coli O26 H11.

Le produit concerné est un camembert de Normandie de 250 grammes de porte le code de lot L19009C et la date du 10 mars 2019. Il a été vendu à partir de la fin janvier 2019.

La société, basée à Saint-Pierre-sur-Dives, a pris cette mesure après la détection de E. coli lors d'un test de contrôle microbiologique.

La Fromagerie Jort, basée à Bernière d’Ailly, a également rappelé des camemberts au lait cru chez Carrefour et Auchan pour avoir retrouvé le même agent pathogène lors d’un contrôle microbiologique.

Le camembert de Normandie concerné de 250 grammes a le code de lot L19009B et avait comme date le 10 mars 2019.

Il faut aussi ajouter que E. Leclerc a rappelé des camemberts de Normandie, voir ici.

Dans le second cas, Hardy Affineur a rappelé du fromage au lait cru en raison de la présence de E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O157:H7. Dans le cadre de ses auto contrôles, l’agent pathogène était présent dans des fromages de chèvre.

Les produits concernés sont des Valençay et Petit Valençay, sous la marque Hardy Affineur, lots compris entre 10-13 et 10-33 et DLUO du 1er mars au 26 mars 2019, commercialisés du 25 janvier 2019 au 15 février 2019.

Ils ont été vendus dans les supermarchés français à l'échelle nationale et distribués en Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Allemagne, Hong Kong, Italie, Malaisie, Pays-Bas, Roumanie, Singapour, Afrique du Sud, Espagne, Royaume-Uni et Vietnam.

Le ministère français de l'agriculture et de l'alimentation a indiqué que les fromages au lait cru ne devrait pas être consommés par de jeunes enfants, des femmes enceintes ou des personnes immunodéprimées.

Enfin, la Fromagère d’Eteaux a rappelé des reblochons au lait cru en raison de la présence de Salmonella Montevideo.

À la suite d'un contrôle interne chez le fabricant français, Salmonella a été détectée dans le fromage au lait cru de marque « Pochat & Fils » de 450 grammes. Il a également distribué en Andorre, Belgique, Luxembourg, Portugal et Suisse.

Le produit en cause porte les numéros de lot 195046218, 195046318, 195046438, 195046418 ou 195046215 et date du 8 au 15 avril 2019.
Complément. Il faut aussi signaler deux rappels en Allemagne de Neufchatel AOP au lait cru de marque Anselin pour cause de présence de STEC, le 15 mars 2019 et le 1er mars 2019.

A ce jour, 32 nourrissons et jeunes enfants ont été touchés par l'épidémie à Salmonella Poona, selon un communiqué de l'EFSA et de l'ECDC

Communiqué de l'EFSA du 12 mars 2019, « Le foyer épidémique de Salmonella Poona est lié à des préparations pour nourrissons ».

Je crois que cette information, nous l'avions déjà …

Pour mémoire, voir cet article du blog qui relatait un point au 18 février 2019 par Santé publique de France. Il s'agissait de la quatrième communication de l'agence et nous en étions restés à 26 nourrissons contaminés, 18 garçons et 8 filles.
Selon l’évaluation menée, le foyer épidémique multi-pays de Salmonella Poona qui a affecté de jeunes enfants en France, en Belgique et au Luxembourg a une source alimentaire commune. 
Des responsables sanitaires en France, en Belgique et au Luxembourg ont signalé l’éclosion de cas de Salmonella Poona chez de jeunes enfants, tous liés génétiquement au même foyer épidémique. Au total, 32 cas confirmés ont été signalés dans l'UE : 30 en France, 1 en Belgique et 1 au Luxembourg. Tous les patients ont expérimenté les symptômes entre les mois d’août 2018 et de février 2019. 
Une évaluation réalisée par l'EFSA et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) indique que l’origine du foyer épidémique a été identifiée dans trois préparations pour nourrissons à base de riz fabriquées par une usine en Espagne entre les mois d’août et d’octobre 2018 et commercialisées par une société française.Toutes les personnes affectées pour lesquelles des informations sont disponibles ont consommé ces produits (30 personnes sur 32). 
Les produits ont été vendus dans d'autres pays (UE, AELE et autres pays) via des sites en ligne et de la vente en gros. En outre, la société française a vendu ces produits dans quatre pays non européens. 
Jusqu'à présent, tous les tests effectués dans l'usine espagnole et sur des échantillons des lots impliqués se sont révélés négatifs pour Salmonella Poona. Cela peut être dû au fait que Salmonella est généralement difficile à détecter dans des produits séchés et nécessite des méthodes d’échantillonnage et de test très sensibles. 
Des mises en garde et des rappels publics ont été diffusés dans les pays où les produits ont été distribués ce qui, selon les experts de l'EFSA et de l'ECDC, devrait permettre de réduire le risque de nouvelles infections.