vendredi 25 octobre 2019

Quand on nous parle de rappels de produit

Quand la DGCCRF nous parle de rappel de produits ... voici ce que cela donne ...
L’image est issu du portail des Rappels de produits de l’OCDE

On se dit, tiens, on va enfin nous parler des rappels de produits alimentaires ... Pas du tout ! 

Il faut vous dire que la DGCCRF est coutumière du fait de signaler parfois ou souvent avec retard, l'avis de rappel d'un produit alimentaire, j'en donnerais quelques exemples dans le prochain article sur les rappels de produits alimentaires d'octobre 2019 ...

Prenons simplement l'exemple du dernier avis de rappel de produits alimentaire figurant le site Internet de la DGCCRF ou sur son compte twitter ... datant du 23 octobre 2019. 

Pour ce même produit, Auchan a diffusé un avis de rappel le 18 octobre 2019 ...

Enfin, last but not the least, la DGCCRF nous informe tout de même sur « Sécurité des consommateurs : comment signaler un produit à risque ? »
Comment s'informer sur les produits faisant l'objet d'un rappel, d'un retrait, d'une alerte ?
Pour vous informer sur les produits qui font l'objet d'un rappel, ou sur une éventuelle alerte sanitaire, vous pouvez consulter les sites internet des pouvoir publics ci-dessous :
Le premier lien conduit à une page d’archives des avis de rappel ...
Le second lien vous informe des alertes sanitaires, telles que la présence champignons toxiques, le 23 octobre 2019 et de certains rappels dont le dernier en date est du 11 avril 2019 …
Le troisième lien, celui du ministère de l’agriculture, qui fournit des informations très très limitées sur les rappels de denrées alimentaires d’origine animale …

Alors comment faire ?

Il y a Oulah!, une est une initiative citoyenne et la seule plateforme entièrement dédiée aux rappels de produits dont les produits alimentaires en France.

Après lecture de l'article, on me dit :
Comment minimiser le nombre de rappel ? 
C'est simple en ne faisant que référence qu'à l'OCDE qui ne comptabilise pas les rappels de produits alimentaires qui sont majoritaires ...
C'est bien vu ! 

Des chercheurs découvrent comment E. coli et d'autres bactéries obtiennent du fer


« Une étude internationale menée par Monash University a des implications dans la lutte contre les infections à E. coli », source communiqué de la Monash University.

La plupart des souches de E. coli sont inoffensives, mais certaines peuvent causer des infections graves ou mortelles.

Les scientifiques de Monash ont identifié un mécanisme de survie des bactéries qui causent des maladies chez les plantes et les animaux, y compris des maladies dues à E. coli (Escherichia coli) hautement virulents.

E. coli est un groupe de bactéries présentes dans l'intestin de presque toutes les personnes et de nombreux animaux. Il existe de nombreuses souches différentes dont la plupart sont inoffensives, mais certaines peuvent causer des infections graves ou mortelles.

Dans une étude publiée dans PLoS Genetics, des chercheurs ont montré que les bactéries pathogènes obtiennent le fer, un nutriment essentiel lors de l'infection, en le piratant à partir de protéines de l'hôte.

L'étude était dirigée par le Dr Rhys Grinter de la Monash School of Biological Sciences et le professeur Trevor Lithgow du Biomedicine Discovery Institute.

« Nos travaux montrent clairement que les bactéries ont mis au point des mécanismes d'absorption sophistiqués pour obtenir les nutriments nécessaires à la croissance », a déclaré le Dr Grinter.

Le fer est l'un de ces nutriments et se trouve souvent dans les protéines - les éléments constitutifs des cellules hôtes.

« Les bactéries qui causent des maladies chez les plantes peuvent extraire le fer des protéines végétales en les important et en les coupant une fois dans la cellule bactérienne », a déclaré le Dr Grinter.

« Alors qu'il était connu que ces bactéries infectant certaines plantes pouvaient faire cela, il était inconnu si d'autres bactéries qui infectent l’homme et l’animal sont également capables d'importer des protéines hôtes », a-t-il déclaré.

L’équipe de recherche a analysé les séquences génétiques des bactéries et a découvert que les gènes responsables de l’importation et du traitement des protéines sont très répandus parmi les bactéries qui causent des maladies chez l’homme, les animaux et les plantes. Ils ont ensuite utilisé des techniques de pointe pour caractériser les systèmes d'importation des protéines au niveau moléculaire, confirmant ainsi leur fonction.

Ces systèmes d'importation consistent en un canal à travers la membrane de la bactérie qui importe des protéines contenant du fer et une enzyme à l'intérieur de cette bactérie qui agit comme une paire de ciseaux moléculaires. Ces ‘ciseaux’ coupent la protéine cible une fois qu’elle pénètre dans la bactérie en libérant le fer qu’elle contient afin que celle-ci puisse être utilisée par la bactérie.

Les auteurs montrent que les systèmes d'importation de protéines identifiés dans cette étude sont liés à celui du phytopathogène virulent Pectobacterium, qui cible la ferrédoxine contenant du fer pendant l'infection. Cependant, l'étude suggère que ces systèmes ont évolué pour cibler des protéines spécifiques présentes dans l'hôte de la bactérie qu'ils infectent.

« Avant cette étude, il n'était pas clair si la capacité d'importer des protéines de l'hôte était généralisée ou si seul Pectobacterium était capable de se procurer du fer de cette manière », a déclaré le Dr Grinter.

« Nous avons été surpris par la diversité et l’étendue de ces systèmes d’absorption de protéines. Nos travaux suggèrent qu'ils jouent un rôle important dans l'infection de nombreuses bactéries pathogènes. »

L'équipe de recherche a utilisé la cristallographie aux rayons X et le synchrotron australien pour déterminer la structure moléculaire des composants purifiés du système d'importation des protéines provenant de E. coli pathogène.

Ils ont découvert d'importantes similitudes entre ce système et le système d'importation de ferrédoxine provenant de Pectobacterium.

« Les similitudes entre ces systèmes chez ces deux bactéries très différentes étaient frappantes », a déclaré le Dr Grinter.

« Bien que les bactéries aient adopté des modes de vie radicalement différents, séparées par des millions d'années d'évolution, il était clair que les deux systèmes fonctionnent de la même manière. »

Le système d'importation des protéines de E. coli caractérisé dans cette étude est un facteur important d'infections causées par des souches pathogènes de cette bactérie.

« Comprendre le fonctionnement de ce système permettra aux chercheurs de le cibler et de le bloquer pour lutter contre ce type d'infections », a déclaré le Dr Grinter.

jeudi 24 octobre 2019

La surveillance 2018 de Campylobacter dans les carcasses de poulets et de dindes, au stade de l'abattoir, vue par la DGAL

Une note de service de la Direction générale de l’alimentation (DGAL/SDPRAT/2019-720du 18-10-2019) récente traite du « bilan de la campagne 2018 des plans de surveillance et des plans de contrôle (PSPC) pilotés par la DGAL. »

Faute de temps, et c’est bien dommage de ne pas tout commenter, je prendrais quelques exemples comme ici, avec cet article sur le « Bilan de la surveillance de la contamination des carcasses de volailles par Campylobacter au stade de l’abattoir ».

Il est dit,
En Europe, Campylobacter constitue la premiere cause de toxi-infection alimentaire d'origine bactérienne signalée chez l'Homme, avec un nombre de cas humains en augmentation depuis plusieurs années.

Plutôt que de prendre l’Europe comme exemple, prenons la France …, ainsi selon Santé publique de France,
La campylobactériose est au deuxième rang du nombre total d’infections d’origine alimentaire et le nombre de cas d’infections à Campylobacter d’origine alimentaire en France estimé à 392 000.

Avec ces données, on comprend mieux l’intérêt de ce plan de surveillance afin d’estimer le niveau moyen de contamination par Campylobacter des carcasses de volailles au stade de l’abattoir, dans les établissements abattant plus de 300 tonnes par an », d’autant que le dernier plan de surveillance remonte à 2008 …

Sur une prévision de 370 prélèvements, « Seuls 334 résultats analytiques ont pu être exploités. », dont 260 poulets et 74 dindes.
Dénombrement pour les carcasses de poulet en UFC/g - Distribution des carcasses de poulets de chair en fonction du nombre de Campylobacter par gramme présent sur les carcasses. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Dénombrement pour les carcasses de dinde en UFC/g - Distribution des carcasses de dinde en fonction du nombre de Campylobacter par gramme présent sur les carcasses.  Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

« Pour les deux années surveillées (2008 et 2018), la distribution des niveaux de contamination sur les carcasses de poulet est similaire », nous dit la DGAL.


Un tableau montre que dans les deux études, la majeure partie des carcasses contaminées par Campylobacter présente un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g (85% des carcasses en 2008 et 65% des carcasses en 2018).

Cela signifie surtout qu’il y a, en 2018, beaucoup plus de carcasses de poulet avec un niveau de contamination supérieur à 1000 UFC/g de Campylobacter.

On nous dit aussi ce qui est exact que « Respectivement 64,2% et 74,3% des carcasses de poulet et de dinde présentent un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g de Campylobacter. »

On nous dit aussi que « 11,5% des carcasses de poulet et 9,5% des carcasses de dindes ont un niveau de contamination élevé, supérieur à 10000 UFC/g. » ; il y a surtout 24,2 % et 16,2 % des carcasses de poulet et de dinde qui présentent un niveau de contamination supérieur à 1000 UFC/g de Campylobacter et inférieur ou égal à 10000 UFC/g de Campylobacter.

L’important n’est-il pas de prendre en compte ce qui est inférieur à 1000 UFC/g de Campylobacter.

Pour comprendre bien le sujet, on se projètera au Royaume-Uni en suivant ces liens ici, ici et ici, et tenez-vous bien, le plan de surveillance se fait au stade de la distribution, depuis plusieurs années, à raison de quatre actions par an, et, de plus, il est réalisé par les distributeurs britanniques, sous la coordination d ela Food Standards Agency, étonnant, non ?

Je ne sais pas quand aura lieu le prochain plan de surveillance de la contamination des carcasses de volailles par Campylobacter, mais il faudrait reproduire ce plan l’an prochain au stade de l’abattoir mais aussi au stade de la distribution !

Pour Campylbacter, on nous a expliqué,
Pour les carcasses de dindes d'engraissement, aucun critère relatif à Campylobacter n'est défini réglementairement. 
Pour les carcasses de poulets de chair, le règlement (CE) n°2073/2005 précise que le critère Campylobacter est un critère d’hygiène des procédés. 
A ce titre, aucune mesure de gestion n'a été mise en œuvre suite aux résultats.

La reconstruction des bâtiments augmente le risque Listeria, selon une étude sur cinq ans


Voici une étude parue dans International Journal of Food Microbiology à propos de l’analyse temporelle de la structure de la population de Listeria monocytogenes dans les siphons de sol pendant la reconstruction et l'agrandissement d'une usine de transformation de viande

Résumé
En raison d'une probabilité plus élevée de non-conformité aux mesures d'hygiène, les travaux de reconstruction constituent un défi majeur pour la sécurité des aliments des opérateurs du secteur alimentaire.

Ici, nous avons surveillé un scénario de contamination par Listeria monocytogenes au cours de la durée d'une période de reconstruction visant à agrandir le bâtiment principal d'une importante installation de transformation de viande.

La reconstruction a eu lieu alors que la production alimentaire était en cours. Nous avons utilisé un schéma d'échantillonnage longitudinal ciblant 40 siphons de sol répartis dans l'environnement de transformation des aliments sur une période de cinq ans.

La structure de la population de L. monocytogenes a été déterminée par sérogroupage par PCR, électrophorèse sur gel en champ pulsé (PFGE) et par typage selon MLST. Alors que le premier échantillon a permis de déchiffrer une contamination de base (45%), l’intensification des mesures de nettoyage-désinfection a permis de réduire la prévalence de L. monocytogenes avant le début des travaux (5%). Les activités de reconstruction ont augmenté la prévalence de L. monocytogenes dans l’environnement de transformation des aliments (20,5%) et modifié la structure de la population en une proportion plus élevée de génotypes associés à une maladie (61%).

Lors du premier échantillonnage, ST121 était répandu dans tout l’environnement de transformation des aliments, même dans la zone de conditionnement. Après les deuxième et troisième prélèvements, à la suite d'une application accrue d'hypochlorite au cours de le la désinfection, ST121 n'était présent que dans la zone de préparation des matières premières.

Une flore résiliente a été détectée au cours de trois échantillonnages (ST8, ST9 et ST37) qui n’auraient peut-être pas été exposés au nettoyage quotidien des siphons de sol.
Après l’achèvement des travaux de reconstruction, la structure de la population de L. monocytogenes a retrouvé sa condition initiale (45% et 20,5% au cours de la première et sixième phases de prélèvements).

Cet article indique que les phases de reconstruction sont des épisodes à haut risque pour la sécurité des aliments dans l’environnement de transformation des aliments. Des précautions spéciales doivent être prises pour éviter la contamination croisée des produits car la reconstruction a généralement lieu pendant de longues périodes.

Faits saillants
  • La reconstruction de bâtiments est un défi majeur en matière de sécurité des aliments.
  • La contamination par L. monocytogenes était de 45% dans les siphons de sol.
  • Au début, ST121 était répandu dans tout l’environnement de transformation des aliments.
  • Les activités de reconstruction ont transformé la structure de la population en génotypes associés à une maladie (61%; ST1, ST6).
  • Une flore résiliente a été détectée (ST8, ST9, ST37) qui n'aurait peut-être pas été exposée au nettoyage quotidien.

Sur un sujet proche, on (re)lira cet article d'août 2014, L. monocytogenes dans une usine fromagère : Apprendre des scénarios de contamination sur trois ans de prélèvements.

Une mauvaise hygiène aux toilettes, et non pas les aliments, propage des superbactéries E. coli résistantes aux antibiotiques, selon une étude britannique


« Une mauvaise hygiène aux toilettes, et non pas les aliments, propage des superbactéries E. coli résistantes aux antibiotiques », source communiqué de l’Université d’East Anglia.

Selon une nouvelle étude d’un consortium comprenant l’Université d’East Anglia (UEA), la bactérie E. coli résistante aux antibiotiques est plus susceptible d’être transmise par le biais d’une mauvaise hygiène aux toilettes que du poulet ou des aliments insuffisamment cuits.

E. coli est un organisme Dr Jekyll et Mister Hyde. Nous le portons tous inoffensivement dans notre intestin, à l'instar des animaux. Cependant, certaines souches de E. coli provoquent une intoxication alimentaire, tandis que d'autres provoquent des infections des voies urinaires et des infections après une chirurgie de l'intestin. Dans le pire des cas, ils se développent en bactériémie - infections du sang.

E. coli est devenu considérablement plus résistant aux antibiotiques au cours des 20 dernières années, tant chez l'homme que chez l'animal. Les souches avec les β-lactamases à spectre étendu (BLSE) sont particulièrement importantes. Ce sont des enzymes qui détruisent de nombreux antibiotiques importants, les pénicillines et les céphalosporines. De nombreuses souches avec des BLSE ont souvent d'autres résistances essentielles.

Mais jusqu'à présent, on ne savait pas si les E. coli résistants aux antibiotiques qui causent des infections du sang étaient présents via la chaîne alimentaire ou transmis de personne à personne.

Pour répondre à cette question, les scientifiques ont séquencé les génomes de E. coli résistants provenant de multiples sources au Royaume-Uni, notamment d'infections du sang humain, de matières fécales humaines, d'égouts humains, de lisier et de viande d'animaux, notamment du bœuf, du porc et du poulet, ainsi que des fruits et des salades.

Leur étude dans The Lancet Infectious Diseases révèle que les souches de E. coli résistantes aux antibiotiques, les ‘superbactéries’, prélevées dans le sang, les selles et les égoûts étaient similaires. La souche ‘ST131’ était dominante chez les E. coli-BLSE de tous ces types d'échantillons humains.

Les souches de E. coli résistantes provenant de la viande, principalement du poulet, du bétail et du lisier étaient très différentes de celles infectant l'homme. ST131 a été à peine vu. Au lieu de cela, les souches ST23, 117 et ST602 étaient dominantes.

En bref, il y a eu peu de croisement entre E. coli-BLSE des animaux aux humains.

L’auteur principal, le professeur David Livermore, de l’École de médecine Norwich de l’UEA, a déclaré: « Les bactéries comme E. coli vivent normalement dans l’intestin de personnes et d'animaux en bonne santé. La plupart des variétés sont inoffensives ou provoquent une diarrhée brève. »

« Mais E. coli est également la cause la plus fréquente d’empoisonnement du sang, avec plus de 40 000 cas chaque année en Angleterre seulement. Et environ 10% de ces cas sont causés par des souches hautement résistantes contenant des BLSE. »

« Les infections causées par les bactéries E. coli-BLSE sont difficiles à traiter. Et elles deviennent de plus en plus courants en ville et dans les hôpitaux. Les taux de mortalité des personnes infectées par ces souches de superbactéries sont le double de ceux des personnes infectées par des souches sensibles au traitement. »

« Les E. coli-BLSE sont également répandus dans la viande de poulet et les animaux destinés à la vente au détail, mais jusqu'à présent, l'étendue de la transmission de ces sources à l'homme était incertaine, le rôle de la chaîne alimentaire étant débattu. »

Le Professeur Livermore a déclaré: « Nous voulions savoir comment ces superbactéries se propagent - et s’il existe un lien entre la chaîne alimentaire et les humains. »

L’équipe a comparé les E. coli-BLSE provenant d'échantillons de sang humain infectés avec ceux provenant d'excréments humains, d'eaux usées, de nourriture, de boues de ferme laitière et d'animaux, dans cinq régions du Royaume-Uni, Londres, East Anglia, le nord-ouest de l'Angleterre, l'Ecosse et le Pays de Galles.

Les échantillons de sang infectés par les bactéries E. coli-BLSE provenaient des laboratoires du NHS. Les aliments étudiés comprenaient du bœuf, du porc, du poulet, des fruits et des salades.

Le Professeur Livermore a déclaré: « Nous avons examiné plus de 20 000 échantillons de matières fécales et environ 9% étaient positifs pour E. coli-BLSE dans toutes les régions, sauf à Londres, où le taux de distribution a presque doublé, avec 17%.

« Nous avons trouvé des E. coli-BSLE dans 65% des échantillons de poulet vendus au détail - allant d'un peu plus de 40% en Écosse à plus de 80% dans le nord-ouest de l'Angleterre. Cependant, les souches de E. coli résistantes étaient presque entièrement différentes de celles retrouvées dans les selles humaines, les eaux usées et les infections du sang. »

« Seuls quelques rares échantillons de viande de bœuf et de porc ont été testés positifs et nous n’avons pas détecté de E. coli-BSLE en tout dans les 400 échantillons de fruits et de légumes - dont beaucoup ont été importés au Royaume-Uni. »

« En résumé, les résultats montrent qu’il existe des souches de E. coli-ESBL adaptées à l’homme, principalement ST131, qui réside dans l’intestin et qui occasionne parfois - généralement via des infections urinaires - des infections graves. Et qu'il existe des souches animales de E. coli-ESBL»

« Mais, et surtout, il existe peu de croisement entre des souches humaines, de poulets et de bétail. La grande majorité des souches de E. coli-BSLE causant des infections humaines ne proviennent pas de la consommation de poulet, ou de tout autre élément de la chaîne alimentaire. »

« Plutôt - et indéniablement - la voie de transmission la plus probable pour les E. coli-BSLE est directement de personne à personne, avec des particules fécales d'une personne atteignant la bouche d'une autre. »

« Nous devons continuer à faire bien cuire le poulet et ne jamais manipuler de la viande crue et de la salade en alternance. Il existe de nombreuses bactéries responsables d’intoxication alimentaire, notamment d'autres souches de E. coli, qui entrent dans la chaîne alimentaire. Mais ici - dans le cas des E. coli-BSLE - il est bien plus important de se laver les mains après être allé aux toilettes. »

« Et il est particulièrement important d'avoir une bonne hygiène dans les maisons de santé, car la plupart des infections graves à E. coli se produisent chez les personnes âgées. »

Le Professeur Neil Woodford, de Public Health England, a déclaré: « Pour lutter contre la résistance aux antibiotiques, nous devons non seulement réduire les prescriptions inappropriées, mais aussi réduire le nombre d'infections. Afin de limiter les infections graves dans le sang dues à E. coli résistants aux antibiotiques, nous devons nous concentrer sur le lavage en profondeur des mains et le contrôle efficace des infections, ainsi que sur la gestion efficace des infections des voies urinaires. »

« L'utilisation prudente d'antibiotiques est essentielle chez les animaux et les humains. Les antibiotiques sont une ressource limitée. Nous avons besoin d'eux pour continuer à travailler quand nous sommes malades. »

« Nous nous sommes engagés à réduire les infections en ville et dans les établissements de santé et travaillons avec le personnel en première ligne du NHS, le NHS England, le NHS Improvement et le ministère de la Santé et des Affaires sociales. »

Dans un commentaire connexe, Amee Manges, de l’Université de la Colombie-Britannique, aborde ce que l’étude aurait pu manquer. Elle note par exemple que l'échantillonnage simultané d'isolats humains, alimentaires et environnementaux ne rend pas compte des liens passés entre les souches de E. coli d'origine humaine et animale.

En d'autres termes, des souches de E. coli-BLSE adaptées à l'homme pourraient avoir émergé, à un moment donné dans le passé, de sources animales. Une étude publiée l'année dernière dans mBio en est un exemple: une sous-lignée de ST131 (ST131-H22) qui circule dans la volaille depuis les années 1940 et qui prévaut dans la viande de poulet et de dinde représente un faible pourcentage de infections de l’appareil urinaire.

Manges fait également valoir que l'étude actuelle, tout en échantillonnant une collection vaste et diversifiée de réservoirs d'infection à E. coli causant une infection sanguine, ne représente qu'une fraction de la diversité totale de la bactérie E. coli en circulation et ignore les E. coli non ESBL retrouvés chez l'animal, l'homme et l’environnement qui sont très similaires génétiquement. Elle conclut que des systèmes de surveillance intégrant les systèmes de santé humaine et animale et les agences d'inspection des aliments sont nécessaires pour détecter les nouvelles lignées de E. coli multirésistantes susceptibles de menacer la santé publique.

« Une seule introduction d'un clone résistant hautement réussi pourrait suffire à déclencher la prochaine pandémie (non-ST131) », écrit Manges.

Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe, selon le BEUC


Ce n’est pas un scoop, on le savait depuis déjà quelques années mais voilà c’est dit, un communiqué du 22 octobre 2019 du BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs) rapporte que selon un nouveau rapport « Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe ».


Avons-nous encore les moyens d'avoir un œil sur nos aliments ?
Le nombre de contrôles alimentaires et les ressources qui leur sont allouées diminuent dans toute l'Europe. C’est la tendance inquiétante qui se dégage du rapport ‘Keeping food in check’, (Conserver les aliments sous contrôle), publié par le BEUC. 

Afin de vérifier que les entreprises alimentaires respectent les lois européennes en matière de sécurité des aliments et d’étiquetage, le BEUC invite les gouvernements à augmenter les ressources allouées aux contrôles et à la Commission de veiller à ce que les rapports des États membres soient complets, faciles d’accès et comparables entre les pays. 

La loi oblige tous les États membres à rendre compte de leurs activités d'inspection chaque année. Le BEUC a analysé les données sur les contrôles officiels des aliments provenant de 12 pays. Voici les principales conclusions:
  • À quelques rares exceptions près, les ressources humaines et financières pour les contrôles des denrées alimentaires diminuent dans l'ensemble de l'UE, de même que le nombre de contrôles;
  • Certains membres du personnel de contrôle ont signalé qu'ils ne disposaient pas des ressources nécessaires pour s'acquitter de leurs tâches.
  • Les contrôles des aliments les plus probables de provoquer une intoxication, tels que les œufs, le lait et la viande, sont en baisse;
  • Les rapports inégaux des États membres rendent les comparaisons difficiles, voire impossibles.
  • Les États membres accordent une priorité faible, voire nulle, aux contrôles de l’étiquetage;
  • Peu de pays ont choisi de publier les résultats des inspections des opérateurs individuels et d'informer les consommateurs des normes d'hygiène en vigueur dans les restaurants et les magasins d'alimentation.
Monique Goyens, directrice générale du BEUC, a déclaré:
« Notre rapport montre que les gouvernements nationaux sont malheureusement en train de réduire les coûts en ce qui concerne la vérification des ressources vitales que constituent nos aliments. Même les produits susceptibles de provoquer une intoxication alimentaire - comme la viande, les œufs et les produits laitiers - sont soumis à de moins en moins de contrôles. Récemment, plusieurs scandales ont fait la une des journaux, notamment du lait et des œufs pour bébés contaminés ainsi que de la viande impropre à la consommation humaine. »
« Les consommateurs se demandent alors légitimement si les gouvernements veillent effectivement à ce que les entreprises respectent les règles - et s'ils en ont les moyens. La méfiance des consommateurs à l’égard des produits alimentaires nuit en définitive aux entreprises et à l’économie dans son ensemble. »

Sur la transparence:
« De nouvelles règles européennes visant à harmoniser les rapports des États membres sur les contrôles des denrées alimentaires entreront bientôt en vigueur. Ces règles faciliteront la comparaison des performances des pays et permettront de repérer ceux qui ne prennent pas suffisamment au sérieux leurs tâches de contrôle. »
« Les notes sur les portes, les ‘smileys’ et les systèmes similaires d’évaluation de l’hygiène alimentaire aident les consommateurs à choisir où manger et acheter des aliments. Cependant, la nouvelle législation de l'UE sur les contrôles des denrées alimentaires laisse aux États membres le droit de développer de tels outils. Certains pays donnent déjà l'exemple (Royaume-Uni, Norvège, Danemark), nous espérons que d'autres suivront. »

Sur le financement:
« Dans un marché unique où les produits alimentaires peuvent traverser plusieurs frontières avant de finir dans les assiettes, nous ne pouvons pas nous permettre des liens faibles dans le système de contrôle. Tous les États membres doivent allouer des ressources suffisantes aux contrôles des denrées alimentaires afin de protéger la santé des Européens. Malheureusement, ils ont manqué l'occasion d'obliger un plus grand nombre d'entreprises du secteur alimentaire à financer les contrôles avec la réforme de la loi d'il y a cinq ans. »

En France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

« … d’après la DGAL, le Royaume-Uni disposait en 2016 d’un inspecteur pour 74 établissements de remise directe (restaurants, commerces de bouche, distributeurs) alors qu’en France un inspecteur est en moyenne responsable de la surveillance de 3 284 établissements. » Source Rapport d’Information fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission des affaires sociales sur les procédures de retrait et de rappel des produits alimentaires présentant un risque sanitaire.

Pour la baisse drastiques des inspections en sécurité des aliments par le ministère de l’agriculture (voir les bilans de la DGAL), on constatera que malgré un tout petit redressement en 2018, le compte n’y est pas, jugez plutôt,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 800
Quant d’évaluation des entreprise alimentaire via le système Alim’Confiance, mieux vaut ne pas en parler, une saga sur le blog vous en dira beaucoup plus, ici.

mercredi 23 octobre 2019

Bacillus cereus vu par un avis du BfR


« La bactérie Bacillus cereus dans les aliments peut provoquer des maladies gastro-intestinales », source avis du BfR n°035/2019 du 16 septembre 2019. L’avis de 17 pages est en anglais.

Bacillus (B.) cereus est le représentant éponyme du groupe B. cereus qui comprend 18 espèces reconnues et étroitement apparentées qui ne peuvent être distinguées les unes des autres qu’au moyen d'expériences de laboratoire très complexes.

En conséquence, B. cereus soi-disant présomptif est principalement détecté lors des inspections des aliments, ce qui signifie: une bactérie du groupe Bacillus cereus.

Le présent avis fournit des informations sur les risques pour la santé liés aux bactéries du groupe B. cereus dans les aliments et indique les mesures préventives prises, principalement pour créer une base d'évaluation des denrées alimentaires par les autorités de surveillance des aliments en Allemagne.


L’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR) a analysé des études et leurs propres résultats de l’investigation sur le sujet et s’est assuré que chaque souche de présumé B. cereus peut être capable de produire des toxines, bien que les quantités de toxines formées varient grandement. Ces toxines peuvent causer des maladies gastro-intestinales.

Deux types de maladies sont à considérer : l'un qui se caractérise par des vomissements (maladies émétiques) et l'autre qui est accompagné de diarrhée (type diarrhéique). Ces maladies gastro-intestinales peuvent toucher des personnes de tous âges, ne sont pas contagieuses et durent rarement plus de 24 heures. Il est très rare pour que ces maladies deviennent graves.

La contamination des aliments par B. cereus présumé ne peut être complètement évitée. En effet, les formes survivantes de ces bactéries (spores) peuvent être transférées aux aliments via les particules du sol ou de la poussière, et également survivre à des conditions extrêmes telles que la chaleur ou la déshydratation pendant de longues périodes.

La contamination initiale des aliments par les spores est souvent très faible. Cependant, les spores peuvent germer en raison d'un stockage inapproprié, et les bactéries peuvent se multiplier dans les aliments. B. cereus se développe dans une gamme de températures allant de 10 à 50°C. Cependant, certaines souches du groupe Bacillus cereus qui sont tolérantes au froid peut se multiplier à partir de 4°C, bien que beaucoup plus lentement.

Généralement, une multiplication dans les aliments jusqu'à un nombre de bactéries d'au moins 105 unités formant colonies par gramme (ufc/g) est nécessaire pour permettre à des quantités de toxines suffisantes de rendre des personnes malades dans les aliments ou dans l'intestin grêle.

Les traitements thermiques conventionnels, tels que la cuisson ou la pasteurisation, tuent les cellules bactériennes, mais permettre aux spores individuelles de survivre et de germer.
Un refroidissement rapide et suffisant (≤7°C) et/ou le maintien de la chaleur (≥ 65°C) est nécessaire après que les plats aient été traités par la chaleur, pour inhiber la germination des spores et par conséquent, la multiplication des bactéries.