vendredi 5 mars 2021

Modèles pour rendre efficaces les inspections des restaurants

Un article paru dans Decision Support Systems entend apporter des réponses sous forme de modèles quant à l'efficacité des inspections dans les restaurants, en tirant parti des plates-formes d'évaluation en ligne pour soutenir les politiques publiques et prédire les non-conformités de santé dans les restaurants en fonction des critiques en ligne.

Faits saillants

  • Nous proposons une approche pour prédire les non-conformité de la santé dans les restaurants sur la base des informations extraites des plateformes d'évaluation en ligne.
  • Notre étude fournit des indications pour une forte efficacité de l'information des avis en ligne.
  • Le biais d'une confirmation des attentes a une influence sur les performances de la classification.
  • L'approche proposée peut aider à planifier efficacement les inspections sanitaires et à réduire le risque de maladie d'origine alimentaire.
  • Nos résultats ont des implications importantes pour les autorités réglementaires, les visiteurs des restaurants et les restaurateurs.

Résumé

Les inspections sanitaires des restaurants visent à identifier les non-conformités de santé et doivent réduire le risque que les visiteurs des restaurants souffrent de maladies d'origine alimentaire. Néanmoins, les ressources des autorités de régulation sont limitées, de sorte qu'un mécanisme efficace soutenant la programmation des inspections sanitaires est nécessaire.

Nous nous appuyons sur la théorie de l'efficacité de l'information et examinons si les informations extraites des plates-formes d'évaluation en ligne sont utiles pour prédire les non-conformités de santé des restaurants.

De plus, nous examinons comment le biais de la confirmation des attentes influe sur les performances de la classification. En analysant un large échantillon d'inspections sanitaires, les avis en ligne correspondants et les données des visiteurs des restaurants, nous proposons et évaluons différents modèles prédictifs. Nous constatons que les classificateurs prenant spécifiquement en compte les informations des plates-formes d'examen en ligne surpassent les différentes approches de base. Nous montrons ainsi que les avis en ligne englobent des informations privées indiquant une forte efficacité de l'information. En outre, nous observons que le biais de la confirmation des attentes a une influence sur les performances de classement dans le cas des restaurants avec un faible nombre d'étoiles et un historique d'inspection médiocre. Un classificateur d'ensemble peut aider à réduire cette influence. Ainsi, les plateformes d'avis en ligne contiennent des informations pertinentes pour prédire les futures non-conformiés de santé. Nos résultats sont très pertinents pour les autorités réglementaires, les visiteurs des restaurants et les restaurateurs.

Les parcs animaliers pour enfants en Suisse sont un problème de santé publique.

Selon cette étude, parue dans Zoonoses and Puclic Health, les parcs animaliers pour enfants en Suisse sont un problème de santé publique.

Les parcs animaliers et les foires agricoles offrent aux enfants et aux adultes la possibilité d'interagir avec les animaux, mais le contact avec les animaux comporte un risque d'exposition à des pathogènes zoonotiques et à des bactéries résistantes aux antimicrobiens.

Le but de cette étude était d'évaluer la présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC), de Salmonella, d'entérobactéries productrices de β-lactamases à spectre étendu (BLSE) et de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) dans les fèces dans six parcs animaliers pour enfants et une foire agricole en Suisse. De plus, les installations d'hygiène sur les sites ont été évaluées.

Sur 163 échantillons fécaux, 75 contenaient des gènes stx1, stx2 ou stx1/stx2, indiquant la présence de STEC. Les échantillons comprenaient des excréments de cerfs sika (100%), de moutons (92%), de chèvres (88%), de mouflons (80%), de chameaux (62%), de lamas (50%), de yaks (50%), de porcs (29 %) et d'ânes (6%), alors qu'aucun gène stx n'a été isolé dans les fèces de veaux, cobayes, poules, autruches, poneys, zèbres ou zébus. Salmonella enterica subsp. Enterica serovar Stourbridge (S. Stourbridge) a été détecté dans des échantillons fécaux de chameaux. Au total, quatre souches de E. coli producteurs de BLSE ont été isolées à partir de fèces de chèvres, de chameaux et de porcs. La PCR et le séquençage ont identifié la présence de blaCTX‐M‐15 chez trois E. coli et de blaCTX‐M-65 chez un E. coli. Le profil de résistance aux antimicrobiens à l'aide de la méthode de diffusion sur disque a révélé deux E. coli multi-résistants à la ciprofloxacine, la gentamicine et l'azithromycine, qui sont tous des médicaments d'une importance critique pour la médecine humaine. Le typage de séquences multi-locus a identifié E. coli ST162, E. coli ST2179, E. coli ST410 à haut risque extra-intestinal et E. coli ST4553, qui appartient au complexe clonal extra-intestinal émergent 648. Aucun SARM n'a été détecté.

Sur tous les sites animaliers, il y avait des insuffisances en ce qui concerne l'accès aux informations sur l'hygiène et aux installations d'hygiène pour le lavage des mains. Cette étude fournit des données qui soulignent l'importance des mesures d'hygiène pour minimiser le risque de transmission de pathogènes zoonotiques et multi-résistants aux antibiotiques, de E. coli producteurs de BLSE aux visiteurs des parcs animaliers.

Hépatie A et fraises congélées importées, un duo souvent mis en cause

Un récent article paru dans Eurosurveilleance a traité de la résurgence d'une épidémie internationale d'hépatite A liée à des fraises surgelées importées, Allemagne, 2018 à 2020.

À la suite d'épidémies liées à des fraises congelées en Suède et en Autriche en 2018, 65 cas liés à la même souche du virus de l'hépatite A ont été détectés en Allemagne entre octobre 2018 et janvier 2020, se présentant en deux vagues.

Deux études cas-témoins et une comparaison des fréquences de consommation des cas avec les données d’achat provenant d’un large panel de consommateurs ont fourni des preuves solides du fait que le gâteau aux fraises congelé est le principal vecteur de transmission. Sur les 46 cas interrogés, 27 ont déclaré avoir consommé du gâteau aux fraises surgelé et 25 d'entre eux ont identifié le(s) gâteau(x) de marque A spontanément ou lors d'un rappel assisté par photo du produit.

Les enquêtes de traçabilité ont révélé que le producteur polonais impliqué dans les foyers précédents en Suède et en Autriche avait reçu des fraises congelées d'Egypte via un grossiste qui a également livré des fraises congelées au fabricant de marque A.

Des analyses phylogénétiques ont lié la souche épidémique à des souches similaires autrefois isolées des eaux usées, selles et fraises en Egypte. Une traçabilité complète et un rappel rapide des produits présentant de solides preuves de contamination sont importants pour contrôler une épidémie et prévenir une résurgence ultérieure, en particulier pour les produits alimentaires à longue durée de conservation.

Une surveillance moléculaire continue de l'hépatite A est nécessaire pour identifier les flambées et suivre le succès des interventions en matière de sécurité sanitaire des aliments.

Dans la conclusion, les auteurs notent,

La récurrence de la souche épidémique souligne l'importance d'enquêter sur les éclosions d'origine alimentaire et de tracer complètement les produits touchés. La possibilité d'un rappel rapide des produits potentiellement contaminés lors d'épidémies internationales causées par des aliments avec des chaînes d'approvisionnement complexes doit être garantie. Sinon, la résurgence d'une épidémie peut survenir même des mois après son apparente atténuation. Ceci est particulièrement pertinent pour les produits alimentaires surgelés, qui ont généralement une durée de conservation de 2 ans ou plus. Les baies congelées sont un vecteur fréquent d'épidémies d'hépatite A et les conditions de production doivent faire l'objet d'une évaluation critique afin d'identifier et d'éliminer les sources potentielles de contamination.

Les preuves produites par les enquêtes épidémiologiques, tout comme les preuves microbiologiques, devraient suffire pour lancer des recherches sur la traçabilité et les aliments, en particulier parce que les preuves épidémiologiques sont souvent disponibles avant que des preuves microbiologiques soient présentes, le cas échéant. Le typage moléculaire des isolats humains du virus de l'hépatie A s'est à nouveau avéré indispensable pour la détection, l'investigation et la surveillance d'épidémies géographiquement dispersées ou prolongées.

Le grand désordre vaccinal en Europe ! Merci qui ?

Il n'y a pas d'Europe de la santé, et pourtant, il a été confié à l'Europe le soin d'organiser l'achat de vaccins en Europe, cherchez la grave erreur s'il en est …

Voici un nouvel article sur le fiasco, le Waterloo de la campagne de vaccination eu Europe …

Selon Le Figaro du 5 mars 2021, «L’Europe plongée dans le grand désordre vaccinal»., jugez plutôt avec cet aperçu ...

Frustrés par les difficultés d’approvisionnement en vaccins, nombre de pays se fournissent auprès de Pékin et de Moscou, fragilisant la stratégie de l’UE.

C’est un nouveau cavalier seul et une fissure de plus dans la stratégie commune des Européens en matière de vaccins. L’Autriche et le Danemark vont s’allier à Israël pour le développement et la production des vaccins de nouvelle génération.

Que l’Autriche et le Danemark jouent leur propre partition n’est pas vraiment une surprise à Bruxelles. Cela fait des mois que le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, et la première ministre danoise, Mette Frederiksen, s’impatientent des retards de livraison et de la lenteur des autorisations de vaccins.

Pour l’heure, les Européens savent que le mois de mars sera très long, et qu’ils devront composer avec des volumes de livraison de vaccins encore insuffisants. L’objectif est donc de tenir et de rester aussi unis que possible. 

On a appris jeudi que l’Italie avait bloqué en fin de semaine dernière quelque 250 000 doses de vaccins AstraZeneca qui devaient être exportées vers l’Australie, avec l’accord de la Commission qui ne s’est pas opposée. 

C’est une première. «Il faut montrer à AstraZeneca que nous sommes aussi capables de réagir», confie un fonctionnaire. Ces doses ne feront pas défaut aux Australiens qui ont été livrés par un autre canal.

Bien entendu, et il faudra s'en souvenir de ce grand désordre,  La France a critiqué le projet d'alliance du Danemark et de l'Autriche avec Israël en matière de vaccins anti-Covid, estimant que le «cadre européen» reste le plus approprié pour garantir la «solidarité» au sein de l'UE.

«Notre conviction reste de façon très claire que la solution la plus efficace pour répondre aux besoins de vaccination doit continuer de reposer sur le cadre européen», a relevé mercredi soir la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

«C'est en effet lui qui garantit la solidarité entre États membres plus que jamais indispensable et notre efficacité collective», a-t-elle ajouté. Ben voyons ...

Est-ce un hasard si les pays qui vaccinent le plus en Europe ne sont pas dans l'UE, la Grande-Bretagn et la Serbie ...

Complément. Je vous recommande la lecture de l'article de Maxime Tandonnet, Naufrage national. Extrait.

Aujourd’hui, 90% de la population d’Israël est vaccinée, 40% des britanniques, 20% des Américains. La France est une fois de plus en plein naufrage. Elle n’a pas réussi à se doter d’un vaccin, ce qui est sidérant au pays de Pasteur (quelle décadence!). Elle cumule les retards: 6% de sa population est vaccinée. Par bêtise et paresse autant que par idéologie, les autorités françaises s’en sont lâchement remises à la bureaucratie Bruxelloise pour coordonner la campagne de vaccination. La faillite est vertigineuse. Le coq peut claironner en multipliant les annonces tapageuses et les promesses tonitruantes : le désastre est là, sous nos yeux. Il faudra qu’il se paye un jour ou l’autre.

Etat des maladies infectieuses d'origine alimentaire et hydrique au Canada en 2019

Le système de surveillance de FoodNet Canada de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a le plaisir de présenter ce rapport (FoodNet Canada :tableaux et figures 2019, 54 pages, décembre 2020), composé des tableaux et figures, qui fournit les résultats annuels des activités de surveillance que nous avons effectuées en 2019.

Le rapport est constitué à partir des données obtenues par les sites sentinelles de la ColombieBritannique, de l’Alberta et de l’Ontario. Il présente également les résultats préliminaires du Québec, car il s’agissait d’une année partielle en raison de sa mise en œuvre en cours d’année, en juillet 2019. Le rapport met l’accent sur les tendances des taux liés aux maladies causées par des agents pathogènes entériques, ainsi que les tendances de la prévalence des agents pathogènes parmi les sources d’infection potentielles, soit les viandes vendues au détail, le fumier des animaux qui sont destinés à la consommation et l’eau.
  • Faits saillants
  • En 2019, les bactéries Campylobacter et Salmonella demeurent les causes les plus fréquentes de maladies entériques chez l’humain aux sites sentinelles de FoodNet Canada.
  • Les voyages continuent à jouer un rôle important dans le fardeau des maladies entériques. En 2019, environ 30 % de l’ensemble des cas de maladie entérique étaient liés à un voyage hors du Canada.
  • L’exposition aux produits de viande vendus au détail demeure une source potentielle d’infection pour les maladies entériques chez l’humain. Cependant, des diminutions de la prévalence de certaines combinaisons d’agents pathogènes et d’aliments ont été observées en 2019. Par exemple, la présence de la bactérie Salmonella dans les produits de poulet panés et congelés a diminué significativement en 2019 par rapport à 2018, ce qui est probablement associé aux interventions mises en œuvre au niveau de l’industrie en 2019.
  • D’autres expositions, telles que l’environnement en milieu agricole et l’eau, sont également des sources possibles d’infection pour les maladies entériques chez l’humain, avec des différences observées entre les sites. Par exemple, la bactérie Salmonella est couramment présente dans le fumier de poulet à griller, mais sa prévalence a significativement augmenté en Colombie-Britannique, alors qu’elle a significativement diminué sur le site de l’Alberta en 2019, ce qui a entraîné une diminution globale significative des sites combinés.
  • La majorité des cas cliniques d’infection à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines (ECST) ont été acquises au pays en 2019. Il y a eu une augmentation significative des taux d’incidence des cas endémiques et associés aux voyages. Cette augmentation est principalement due au site sentinelle de l’Alberta qui analyse tous les échantillons de selles ayant donné lieu à une confirmation d’ECST pour les sérogroupes non-O157.
  • En 2019, l’échantillonnage des eaux de surface a été lancé pour la première fois dans le site de l’Ontario pour les tests ECST. La prévalence d’ECST dans le site de l’Ontario (27 %) était similaire à la prévalence combinée d’ECST dans l’eau d’irrigation de la Colombie-Britannique et de l’Alberta en 2019 (28 %).
  • La surveillance continue des maladies humaines et des expositions potentielles est importante pour assurer la santé et la sécurité continues des Canadiens.

La collecte et l’intégration des données dans toutes les composantes de la surveillance de FoodNet Canada (cas humains, vente au détail, fermes et eau), grâce à des approches améliorées et uniformisées, permettent l’analyse de la distribution des sous-types parmi les cas humains et parmi les sources d’exposition potentielles dans le temps. 

Ce rapport sera suivi d’un rapport annuel détaillé, qui comprendra des analyses plus approfondies des tendances temporelles et des données sur le soustypage des agents pathogènes en vue de dégager une vue d’ensemble des maladies entériques, de l’exposition à la maladie.

jeudi 4 mars 2021

Il était une fois Listeria, les pommes au caramel et les surfaces en contact avec les aliments

«Listeria, les pommes au caramel et les surfaces en contact avec les aliments», source Doug Powell du barfblog.

Résumé
L'épidémie de listériose des pommes au caramel en 2014 a été attribuée à une contamination croisée entre des surfaces en contact avec les aliments (SCA) de l'équipement utilisé pour le conditionnement et des pommes fraîches.

Pour l'État de Washington, premier producteur de pommes aux États-Unis avec 79% de sa production totale destinée au marché du frais, la gestion du risque de contamination des pommes par Listeria monocytogenes dans l'environnement du conditionnement est cruciale.

Les objectifs de cette étude étaient de déterminer la prévalence de Listeria spp. sur les SCA dans les usines de conditionnement de pommes de l'État de Washington pendant deux saisons de conditionnement et d'identifier les types de SCA les plus susceptibles d'héberger Listeria spp.

Cinq usines de conditionnement commerciales de pommes ont été visitées chaque trimestre au cours de deux saisons d'un an de conditionnement consécutives. Une série de 27 à 50 SCA ont été prélevées dans chaque installation pour détecter Listeria spp. à deuxtemps de prélèvements (i) après désinfection et (ii) en cours de fabrication (trois heures d’exploitation de la station de conditionnement, selon un protocole modifié de la méthode du Manuel d’analyse bactériologique de la FDA.

Parmi 2 988 prélèvements testés, 4,6% (n = 136) étaient positifs pour Listeria spp. L'enrobage de cire était l'opération unitaire à partir de laquelle Listeria spp. était le plus souvent isolé. La SCA qui a montré la plus forte prévalence de Listeria spp. étaient des brosses de polissage, les diviseurs et des brosses en acier inoxydable sous les ventilateurs/souffleurs et des rouleaux de séchage.

La prévalence de Listeria spp. sur les SCA a augmenté tout au long du temps de stockage des pommes. Les résultats de cette étude aideront les conditionneurs de pommes à maîtriser la contamination et l'hébergement de L. monocytogenes et à améliorer les pratiques de nettoyage et de désinfection des SCA les plus prévalentes à Listeria.

Importance

Depuis 2014, les pommes fraîches sont liées à des éclosions et des rappels associés à la contamination croisée après récolte par le pathogène d'origine alimentaire L. monocytogenes. Ces situations entraînent à la fois une charge pour la santé publique et des pertes économiques et soulignent la nécessité d'un examen continu du management de l'usine de conditionnement pour éliminer les niches potentielles à Listeria spp. Cette étude évalue la prévalence de Listeria spp. sur des SCA dans des usines de conditionnement de pommes et identifie les SCA les plus susceptibles d'héberger Listeria spp. De telles découvertes sont essentielles pour l'industrie du conditionnement de pommes qui s'efforce de mieux comprendre et e réduire de manière exhaustive le risque de contamination par L. monocytogenes afin de prévenir de futures éclosions de listériose et des rappels.

NB : L'article Prevalence of Listeria species on food contact surfaces in Washington state apple packinghouses, 2021 est paru dans Applied Environmental Microbiology, une revue de l'American Society for Microbiology. L'article en intégralité est disponible ici.

Le blog avait en son temps consacré plusieurs articles à cette contamination assez étonnante, ici.

Les rappels de janvier 2021 en Europe vus par Swiss DeCode

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Les rappels de janvier 2021 en Europe vus par Swiss DeCode. Pour mémoire, le blog vous avait proposé un état des lieux concernant la France dans Janvier 2021 et toujours des rappels liés aux graines de sésame contaminées …

2021 commence par une diminution du nombre total de rappels mensuels d'aliments en Europe. Par rapport à la moyenne mensuelle de 97,3 rappels de l’année dernière, janvier 2021 a enregistré une baisse d’environ 25%.

L'Allemagne est souvent en tête des pays déclarant des rappels d'aliments, et janvier n'a pas fait exception. La Belgique, la France, le Danemark et l'Espagne venaient ensuite.

Pour ce qui est des motifs de rappel, la plus grande partie des rappels était due à des substances non autorisées, qui étaient dominées par la présence d'oxyde d'éthylène.

C'est un problème que l'UE traite depuis début septembre 2020, mais le problème persiste encore.

En fait, 36% des rappels d’aliments en janvier étaient dus à des niveaux très élevés de ce pesticide.

D'autres problèmes incluent la présence de toxines, de salmonelles (principalement dans les produits en provenance de France), de corps étrangers (tels que des fragments de verre et des tiges de pomme dans les aliments pour bébés et nourrissons) et Listeria.

L'oxyde d'éthylène n'était pas le seul pesticide trouvé à des niveaux élevés dans les aliments entrant en Europe.

Du chlorpyrifos-méthyl, récemment interdit en Europe, et de l'oxyde de fenbutatine, avec une limite maximale autorisée de 0,01 mg/kg, ont été retrouvés dans des fruits de Turquie. Les autres pays d'origine des aliments rappelés en Europe sont l'Inde, la France, l'Allemagne et l'Italie (principalement en raison de corps étrangers).

Les produits concernés par les rappels de janvier comprennent des fruits à coque, des céréales, des fruits et légumes,des compléments diététiques et des soupes et sauces. Cette dernière catégorie n'est généralement pas présent dans les catégories de produits les plus rappelées, mais en raison du problème des pesticides dans les graines de sésame, les produits utilisant ces graines dans leur production finissent également par être affectés.


Feuilleton oxyde d'éthylène dans l'UE, des légumes et du thé sont aussi concernés

Le blog propose d'allonger la liste aux légumes et aux thés qui peuvents être des 
produits d'Inde dépassant pour la plupart les limites d'oxyde d'éthylène, mais pas seulement ceux contenant du sésame. Par ailleurs, cela ne concerne pas seulement que l'Inde ...

Voici depuis le début de l'année 2021, quelques notifications au RASFF de l'UE,

Mais il y a aussi de l'oxyde d'éthylène dans du thé bio.

Le 4 mars 2021, rappel au Danemark, Unilever rappelle un lot de thé bio au citron et au gingembre bio Lipton Herbal Infusion, car il existe un risque de niveaux élevés d'oxyde d'éthylène dans le produit.

Le premier restaurant expérimental Zéro Covid ?

Séparation anti-postillons
Merci à Bruno Longhi de m'avoir fait connaître l'article ci-après.

L'article du site info du jour du 2 mars 2021 nous informe sur «Le premier restaurant expérimental Zéro Covid est en Alsace».

Il s'agit plus d'un restaurant truffé de modules expérimentaux pa toujours validé scientifiquement par des publications à comité de lecture, mais l'essentiel n'est sans doute pas là, mais plutôt de découvrir des idées innovantes ...
La Maison des Têtes à Colmar est le premier restaurant innovant qui concentre des solutions technologiques uniques au monde autour de 5 axes de prévention. 
Face au contexte sanitaire actuel et au constat du risque autour du repas commun mis en lumière par de nombreux travaux épidémiologiques, des acteurs de terrain se mobilisent pour apporter les meilleures solutions avant la réouverture que tout le monde souhaite prochaine. Le restaurant étoilé «La Maison des Têtes» à Colmar tenu par le chef Eric et son épouse Marilyn Girardin est devenu un petit «laboratoire de l’innovation». L’Alsace en général et Colmar en particulier sont les endroits où les premiers cas auraient été identifiés dès novembre 2019 !
1-L’hygiène des mains et des surfaces : de l’entrée des clients à la table en passant par la cuisine et les sanitaires, l’hygiène est pensée globalement.
Ainsi, dès l’entrée du restaurant, le distributeur de gel hydro-alcoolique (GHA) sans contact est bien visible avec sa signalétique qui invite à son utilisation dès l’arrivée. Sur chaque table, un petit flacon individuel de GHA est mis à disposition du client.
Je suppose aussi que dans ce restaurant , il est aussi possible de se laver les mains avec de l'eau et du savon ...
2-Un revêtement auto-décontaminant : Coversafe
Les poignées de portes touchées par tous les clients sont traitées par un revêtement auto-décontaminant, une solution de protection antimicrobienne qui est un film auto-adhésif doté de caractéristiques spécifiques. Elles sont installées dans les sanitaires, dans la zone commune du restaurant et de l’hôtel afin de réduire le facteur de contamination. CoversafeTM est fabriqué et commercialisé par Gergonne Industrie et utilise la technologie naturelle antimicrobienne de Pylote. Elle revendique la destruction des bactéries, de la souche du SARS-CoV-2 (virus responsable de la COVID-19) et des virus comme la gastro-entérite et la grippe H1N1. CoversafeTM est une solution qui agit en continu et en permanence et permet ainsi de réduire fortement le risque de transmission microbienne.
Je n'ai pas trouvé sur le site Internet de la société une validation microbiologique mais cela doit sans doute exister ... 
3-Des séparations de tables design anti-postillons : Nora distribution
Alors que l’émission d’aérosols par la parole d’un asymptomatique ne comporte sans doute que très peu de particules virales, celui d’un postillon peut contenir plusieurs dizaines voire centaines de milliers de virions. Son comportement est balistique sur quelques dizaines de centimètres et la barrière séparative proposée protège l’assiette, le verre et les couverts des convives en vis-à-vis. Le décret du 28 janvier 2021 pour la restauration collective prévoit d’ailleurs qu’une même table ne peut regrouper que des personnes venant et ayant réservé ensemble, dans une limite désormais fixée à 4 personnes au lieu de 6. Une distance minimale de 2 m doit être garantie entre chaque personne assise, sauf si une paroi fixe ou amovible assure une séparation physique.
4-Mise en place d’une solution en Trilogie LED UV à différentes étapes par Concept Light
... le restaurant dispose d’un tunnel unique au monde permettant un traitement quasi instantané de chaque assiette dressée avant d’être servie à table. SterilUV Compact a un allumage instantané par détection : il revendique une efficacité en moins de 5 secondes sur bactéries et virus dont le Sars-Cov 2 avec une validation par le CNRS et les laboratoires Barrand sur les bactéries (staphylocoque aureus). La solution UV LED a été conçue par Conceptlight.
«L'arme principale» nous dit-on,
La solution de désinfection de toutes les surfaces par un appareil portatif trilogie LED UV permet la désinfection des lecteurs de cartes bancaires, des tables, des écrans tactiles ou objets touchés en commun pour éviter toute contamination entre collaborateurs ou entre clients : cette désinfection est effectuée avant et après service pour garantir un environnement sain.

Pourquoi pas, mais la désinfection ces surfaces peut très bien se faire avec de l'alcool ... des articles scientifiques de validation serait utile malgré les noms du CNRS et de laboratoires ...

5-Le pré-testing salivaire : EasyCov par Skillcell
 ... le prlèvement de la salive semble être une alternative tout aussi sensible et moins coûteuse qui pourrait remplacer les écouvillons nasopharyngés pour la collecte d’échantillons cliniques pour le dépistage du SRAS-CoV-2.
Et l'article de conclure, « En attendant le vaccin » et c'est bien là le vrai problème de la situation actuelle en France et dans l'UE, selon le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a concédé mercredi des «manques parfois lourds» dans la politique des vaccins de l'UE. ...

Ah bon ?

La Norvège analyse l'impact du COVID-19 sur les maladies infectieuses d'origine alimentaire

«La Norvège analyse l'impact du COVID-19 sur les maladies infectieuses d'origine alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 4 mars 2021 dans Food Safety News.

Selon une analyse en Norvège, la baisse des envois d'analyses pour certaines maladies au cours de la pandémie de coronavirus était la plus importante pour les infections d'origine alimentaire et hydrique.

Le projet compare le nombre d'envois pour des tests diagnostiques de pathogènes à déclaration obligatoire sélectionnés et la proportion qui ont été retrouvés positifs pendant six mois de la pandémie COVID-19 - de mars à septembre 2020 - avec des travaux normaux de laboratoire avant son début, définis comme octobre 2019 à février 2020 .

Les résultats ont montré que les mesures de contrôle liées au COVID-19 conduisaient à une réduction du risque d'infection et à moins de consultations pour les cas suspects, mais il y avait également des signes d'une performance réduite dans la surveillance des maladies.

Depuis avril 2020, l'Institut norvégien de santé publique (FHI) étudie l'impact du COVID-19 sur le système norvégien de surveillance des maladies transmissibles (MSIS). Il y a eu une réduction de 50 à 60% des déclarations d'autres maladies transmissibles entre mars et septembre 2020, par rapport à la période correspondante de 2019.

Le nombre de références provenant des soins de santé primaires tels que les médecins généralistes et les cliniques ambulatoires a été réduit après mars 2020 pour tous les pathogènes. Le déclin le plus important a été celui de Cryptosporidium spp., En baisse de 44 pour cent, suivi de Salmonella spp. avec 41% et Campylobacter spp. avec 40%. La réduction la plus élevée des envois à l'hôpital a été observée pour Campylobacter, qui était en baisse de 44%, et Salmonella avec une baisse de 46%.

Une étude précédente, publiée dans le Journal of the Norvegian Medical Association, a révélé une baisse des autres maladies infectieuses à déclaration obligatoire pendant la pandémie de coronavirus.

Envois réduits mais plus positifs

La FHI a demandé à 22 laboratoires microbiologiques en Norvège d'envoyer des informations sur les références pour des tests de diagnostic de 11 agents pathogènes qui représentent les maladies infectieuses les plus fréquemment diagnostiquées dans le pays. Onze laboratoires ont soumis des données et neuf pathogènes ont été inclus dans le rapport.

Les tendances pour Campylobacter, Cryptosporidium, Staphylococcus aureus (SARM) et rotavirus montrent des données contradictoires avec une forte réduction du nombre d'analyses de laboratoire demandées pendant la pandémie de COVID-19 mais une proportion croissante de tests positifs.

Le nombre d'envois pour la campylobactériose a diminué au début du COVID-19 de mars à mai, mais a augmenté pendant les mois d'été. La proportion de tests positifs est passée de 3% en mai à 16% en juillet 2020.

Pour Cryptosporidium, de mars à mai, 40 à 50% de moins de tests ont été adressés. De juin à septembre, l'activité des tests a augmenté, mais était toujours d'environ 20% en dessous du niveau d'avant la pandémie de COVID-19. La part des positifs a été multipliée par 10 de janvier à août, ce qui pourrait être dû à la variation saisonnière de l'exposition au parasite.

Une réduction des envois à des tests et une augmentation de la proportion de tests positifs peuvent indiquer une sensibilité de surveillance réduite qui pourrait affecter l'interprétation du risque de maladie ou l'identification d'une éclosion. Cela peut signaler un changement dans les comportements de recherche en santé, la disponibilité des soins de santé ou des ressources limitées de laboratoire, ce qui pourrait conduire à une référence pour le dépistage de cas suspects présentant des symptômes plus graves, selon le rapport.

Impact sur Salmonella

Pour Salmonella, on observe une baisse du nombre d'envois àpour des analyses et de la proportion d'analyses positives. Des tendances à la baisse dans ces deux domaines pourraient indiquer un risque réduit de salmonellose en raison de mesures de contrôle efficaces qui mènent à une baisse des cas suspects qui ont consulté des médecins et ont été adressés pour des analyses.

Le nombre d'analyses demandées de Salmonella a été réduit au début de l'épidémie de COVID-19 en mars 2020. En juin, le nombre a augmenté mais était à un niveau inférieur à la normale.

La plupart des infections à Salmonella signalées au MSIS proviennent de personnes infectées à l'étranger. Une réduction des voyages à l'étranger après mars 2020 peut expliquer la baisse du nombre de tests et de la proportion de cas positifs de salmonellose, selon le rapport.

L'activité du laboratoire de référence a suivi les tendances des envois aux laboratoires de diagnostic pour Salmonella avec une diminution des soumissions de mars à avril 2020. Ceux pour Campylobacter ont augmenté de juin à septembre 2020.