lundi 7 mars 2022

Rapport sur la résistance aux antimicrobiens dans l'UE/EEE et la réponse une seule santé.

«Résistance antimicrobienne dans l’Union européenne et l’Espace économique européen, la réponse Une seule santé», source rapport conjoint publié le 7 mars de l'ECDC, de l'EFSA, de l'EMA (European Medicine Agency) et de l'OCDE sur la résistance aux antimicrobiens dans l'UE/EEE et la réponse une seule santé.

La résistance aux antimicrobiens reste un défi sérieux pour tout le monde, une pandémie silencieuse qui appelle une réponse One Health dans l'UE/EEE.

L'utilisation abusive d'antibiotiques est l'un des principaux moteurs du développement de la résistance aux antimicrobiens (RAM). La résistance aux antibiotiques de dernière intention compromet également l'efficacité des interventions médicales salvatrices telles que les soins intensifs, le traitement du cancer et la transplantation d'organes.

La consommation globale d'antibiotiques chez l'homme dans l'Union européenne/l'Espace économique européen (UE/EEE) a diminué de 23% entre 2011 et 2020, en particulier pendant la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19) (entre 2019 et 2020, la consommation totale moyenne des antibiotiques a chuté de près de 18%). Cependant, l'utilisation relative d'antibiotiques à large spectre a augmenté et une variabilité importante entre les pays suggère que des réductions sont encore possibles.

Les efforts visant à réduire l'utilisation inutile d'antibiotiques chez les animaux producteurs d'aliments ont entraîné une diminution de 43% de l'utilisation entre 2011 et 2020 dans 25 pays avec des rapports cohérents.

Malgré les réductions de la consommation d'antibiotiques chez les humains et les animaux producteurs d'aliments, la RAM des bactéries humaines dans l'UE/EEE a augmenté pour de nombreuses combinaisons antibiotiques-bactéries depuis 2011. L'augmentation de la résistance aux antibiotiques d'importance critique utilisés pour traiter les infections nosocomiales courantes est particulièrement inquiétante.

Bien que les tendances récentes aient été encourageantes, la résistance aux antibiotiques couramment utilisés chez les bactéries provenant d'animaux producteurs de denrées alimentaires reste élevée (>20% à 50%) ou très élevée (>50% à 70%), et il existe d'importantes variations régionales dans l'UE/EEE.

Les preuves que la RAM peut se propager entre les animaux, les humains et l'environnement s'accumulent. Réduire l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux producteurs de denrées alimentaires, les remplacer si possible et repenser le système de production animale dans une approche One Health est essentiel pour l'avenir de la santé animale et publique.

Les pays de l'UE/EEE ont fait d'importants progrès ces dernières années dans l'élaboration et la mise en œuvre de plans d'action nationaux sur la résistance aux antimicrobiens, mais des lacunes subsistent. Les analyses de l'OCDE suggèrent que les principales priorités de l'UE/EEE comprennent:
- Évaluation et suivi de la mise en œuvre des plans d'action nationaux.
- Surveillance intégrée et élargie de la résistance aux antimicrobiens chez les bactéries d'origine humaine, animale et environnementale.

- Investir dans des interventions efficaces et économiques, telles que les programmes de gestion des antimicrobiens et la prévention et le contrôle des infections (PCI).
Les plans d'une nouvelle initiative politique de l'UE visant à stimuler la mise en œuvre du plan d'action européen Une Seule Santé contre la résistance aux antimicrobiens sont une occasion opportune de:
- Continuer à encourager de nouveaux vaccins, traitements (y compris de nouveaux antibiotiques) et tests tout en maximisant l'accès aux ressources existantes telles que les antibiotiques peu disponibles.
- Cibler la consommation d'antibiotiques et la RAM dans les établissements de soins de longue durée (ESLDs). Une nouvelle enquête de l'OCDE montre que très peu de pays ont des politiques qui traitent spécifiquement de la résistance aux antimicrobiens dans les ESLDs, la majorité des pays de l'UE/EEE déclarant qu'ils prévoient d'inclure des références aux ESLDs dans leur prochain plan d'action national.
- Établir un système pour partager et promouvoir la mise en œuvre des meilleures pratiques pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
- Renouveler l'accent sur la coopération internationale en matière de surveillance et de réglementation, y compris avec des partenaires non membres de l'UE/EEE.

Alors que les données disponibles suggèrent qu'il y a eu une réduction de la consommation d'antibiotiques chez l'homme pendant la pandémie, la résistance aux antimicrobiens reste un défi sérieux dans l'UE/EEE. La résistance aux antimicrobiens ne peut être contenue à l'intérieur des frontières ou des régions, ce qui souligne la nécessité d'une action concertée dans l'ensemble de l'UE/EEE.

Le rapport complet est ici.

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog.

Une attention particulière doit être accordée à la sécurité sanitaire dans l'évolution du système alimentaire, selon deux études britanniques

«Une attention particulière doit être accordée à la sécurité sanitaire dans l'évolution du système alimentaire, selon deux études», source article de Joe Whitworth paru le 7 mars 2022 dans Food Safety News.

L'évolution des systèmes d'achat et de vente de produits alimentaires en ligne aura des implications pour la sécurité des aliments, selon deux rapports publiés par la Food Standards Agency (FSA).

Le premier rapport examine l'impact de l'évolution des modèles commerciaux de la restauration commerciale et des fournisseurs en ligne sur la sécurité sanitaire et la réglementation des aliments. Il couvre les plates-formes tierce partie pour la commande de nourriture, les marchés en ligne, les «restaurants virtuels» ou «cuisines fantômes» (dark kitchens), les options directes aux consommateurs et les solutions de livraison rapide.

Alors que les plateformes numériques et les distributeurs se déplacent vers de nouveaux marchés, les responsabilités en matière de sécurité des aliments et de protection des consommateurs s'estompent, selon l'analyse de l'Université de Cambridge, «Food in the digital platform economy - making sense of a dynamic ecosystem».

Le rapport recommande que la FSA adopte un rôle d'anticipation proactif en aidant l'industrie à inclure la sécurité des aliments dès le début de ces nouveaux modèles commerciaux.

Changement de situation
Avec autant de nouveaux entrants et de commerçants ad hoc sur le marché, souvent avec seulement une petite présence virtuelle et opérant à partir de cuisines fantômes ou domestiques, le suivi et la surveillance sont difficiles, selon le rapport. Même les principales plateformes de commande et de livraison en ligne ne satisfont pas aux exigences telles que la fourniture de détails complets sur les ingrédients, la nutrition et les allergènes.

Le risque que des vendeurs non certifiés, en particulier les petits et les locaux, opèrent sous le radar de la FSA et des autorités locales est élevé dans certaines parties du système et soulève des problèmes de sécurité des aliments, de fraude et de criminalité alimentaire. Si les producteurs utilisent des canaux directs aux consommateurs, ils peuvent s'en tirer en vendant des aliments sans enregistrement, ni respect des règles d'hygiène alimentaire.

La complexité croissante des réseaux de la chaîne d'approvisionnement augmente la probabilité de risques et la possibilité que des incidents sur une petite partie de la chaîne aient des conséquences considérables, selon le rapport. Le risque peut provenir de vendeurs non enregistrés ou frauduleux ou de la vente d'aliments sans informations sur leur origine, leurs ingrédients ou leurs allergènes.

Les cuisines fantômes, les plateformes de livraison en ligne et les marchés alimentaires et généraux en ligne sont considérés comme ayant un fort potentiel d'impact négatif sur la sécurité des aliments. Les raisons incluent l'agrégation des livraisons pour optimiser la productivité peut poser des risques de contamination croisée et une cuisine sombre peut traiter 2 000 repas par jour, il existe donc un risque d'incident affectant un grand nombre de consommateurs, indique le rapport.

Les zones à impact moyen sont les cuisines à domicile et les petits producteurs et transformateurs directs aux consommateurs, ainsi que les marchés sur les réseaux sociaux et les plateformes communautaires de partage d'aliments pour les échanges entre consommateurs.

Les chercheurs suggèrent de changer le statut des plateformes alimentaires des entreprises technologiques aux exploitants du secteur alimentaire et de transférer la responsabilité des fournisseurs répertoriés sur les plateformes aux plateformes elles-mêmes pour des problèmes tels que les allergènes et les notes ou scores en hygiène.

Comprendre les entreprises
Le deuxième rapport a révélé que les plates-formes numériques dans l'industrie alimentaire et des boissons ont évolué rapidement. Les consommateurs achètent de plus en plus de produits alimentaires via des intermédiaires tierce partie, connus sous le nom d'agrégateurs, auprès d'un éventail de vendeurs.

Les plates-formes numériques sont relativement nouvelles, et nombre d'entre elles ont été lancées au cours de la dernière décennie. Cela signifie qu'il y a un manque de connaissances au sein du gouvernement sur la façon dont ils fonctionnent et ont un impact sur le paysage dans lequel ils opèrent, selon l'analyse.

Entreprise de produits, de technologie et de données, Foundry4 a recherché des plateformes numériques dans le secteur alimentaire pour aider la FSA à prendre des décisions éclairées. Le rapport s’intitule, «Understanding platform businesses in the food ecosystem».

Il a été constaté que des plates-formes telles que Just Eat, Deliveroo et Uber Eats peuvent avoir une influence, comme la spécification d'exigences minimales en matière d'hygiène alimentaire, pour les fournisseurs.

Cependant, certaines entreprises ne sont pas propriétaires des actifs échangés sur leur plateforme. Cela signifie qu'elles diffèrent du type d'entreprises en activité lorsque le système actuel de réglementation des aliments a été conçu.

Le modèle de vente directe au consommateur saute une étape en vendant des produits alimentaires directement au public en ligne, plutôt que via un distributeur ou un magasin physique.

Les plateformes de redistribution ajoutent une étape, en partageant des aliments après qu'ils aient déjà été mis en vente dans un magasin. Cela peut ajouter de la complexité à la traçabilité et à la responsabilité, selon le rapport.

Le rapport a révélé que les obstacles à l'entrée sur le marché alimentaire ont été abaissés. Un restaurant peut être installé sur une plateforme de livraison à la demande en moins d'une semaine. Ils peuvent louer de l'espace dans une cuisine virtuelle ou fantôme sur une base horaire et utiliser le personnel et l'équipement.

Cela signifie, pour les consommateurs, qu'il peut être difficile de voir comment la nourriture leur est parvenue. Par exemple, une marque virtuelle peut ne pas avoir de présence visible, il n'est donc pas clair de savoir où la nourriture a été préparée.

Mise à jour du 8 mars 2022. On apprend qu'à Paris: la mairie demande la fermeture de 45 «dark stores» ouverts «illégalement».
Seulement 45 ...

Aux lecteurs du blog
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France: 37 produits alimentaires rappelés pour la première semaine de mars 2022

Petite première semaine de mars, du 1er au 6 mars 2022, assez calme dans l'ensemble, si l’on peut dire, au niveau des rappels, après deux mois très soutenus avec respectivement 452 et 436 rappels en janvier et février 2022. 

Le nombre total de rappels est de 37 pour cette première semaine de mars, dont,
- oxyde d'éthylène: 18
- Listeria monocytogenes: 7
Ces rappels sont encore importants par comparaison avec nos voisins, une spécificité bien de chez nous ou bien les Etats membres de l'UE ne contrôlent pas de la même façon ? A vous de voir ...

1er mars 2022
Listeria monocytogenes: 5
oxyde d’éthylène: 1
chlorpyrifos: 1
Coulisses des rappels
- Comme annoncé en février 2022, il y a eu 43 notifications au RASFF de l’UE pour la présence de chloropiryfos. Pour l’instant, le poivre contaminé par du chlorpyrifos n’a pas encore fait l’objet d’une notification au RASFF de l’UE.
- Cinq fromages, dont un fromage bio, contaminés par Listeria monocytogenes, triste série.

2 mars 2022
oxyde d’éthylène: 4
Listeria monocytogenes: 2
corps étrangers: 1
Coulisses des rappels
- Mise en garde publique en Suisse, le 2 mars 2022: «des listérias dans des filets de hareng et d’églefin fumés vendus chez Aligro. Il s’agit de ces fameux poissons qui ont fait l’objet de 26 avis de rappels en France le 24 février. Pas de notification au RASFF de l’UE, et de plus, nos voisins suisses ont été informés tardivement …
- Cinq rappels de vin rosé Cabernet d‘Anjou avaient eu lieu en janvier en France et en Belgique à cause de la présence de corps étrangers. Voici désormais, le 2 mars, un rappel en Belgique et Luxembourg pour cause de dépassement du taux de sulfites. Notification au RASFF de l’UE par la Belgique le 4 mars pour la présence trop élevée de sulfites dans vin de France. Pas d’information en France ...
- Deux oublis de rappel par RappelConso, il s’agit des rappels de dos de cabillaud fumé et de filets de kippers à la provençale bio de chez E. Fournier & Fils pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Ces deux rappels sont publiés sur le site des rappels de 60 millions de consommateurs. Cela fait-il suite ou est-ce une mise jour des 26 rappels vus le 24 février, on ne saura pas ...
- Rappel en Belgique de fromages de chèvre de France pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Rappel en France le 1er mars.

3 mars 2022
- oxyde d’éthylène: 11
- Salmonella: 2
Coulisses des rappels
- Notification par l’Allemagne le 3 mars au RASFF de l’UE de la présence de Listeria monocytogenes dans du fromage de chèvre de France. Hypothèse: les fromages rappelés le 1er mars et rappelés en Belgique le 3 mars.
- Deux produits laitiers sont rappelés pour cause de présence de Salmonella, dont des yaourts nature, étonnant, non ? Lire l’article du blog à ce sujet !
- Deux notifications au RASFF de l’UE par les Pays-Bas, 1 et 2, le 3 mars 2022 pour la présence de norovirus dans des huîtes de France. Sur un mois, il s’agit de la troisième notification pour la présence de norovirus dans des huîtres avec celle du 18 février 2022.

4 mars 2022
- E171: 3
- oxyde d’éthylène: 2
- coprs étrangers: 2
- chlorpyrifos: 1
- Pseudomonas fluorescens: 1
- chlorates: 1
Coulisses des rappels
- Il faut rappeler que l’additif dioxyde de titane (E171) comme colorant dans les produits alimentaires est interdit dans l’UE à partir du 8 août 2022, mais en France, parfois, on ne suit pas ce que dit l’UE, pourquoi, comment, voir l’article du blog à ce sujet.
- Rappel en Belgique de d’huîtres de France de marque Geay le 4 mars 2022 pour cause de norovirus suite à une notification au RASFF de l’UE évoquée le 3 mars. Pas d’information en France.
- Rappel de filets de pangasus pour cause de chlorates en Belgique et au Luxembourg le 3 mars, un jour avant la France, étonnant, non ?

Feuilleton des rappels liés à la présence d’oxyde d’éthylène en France
Cela dure depuis le 9 septembre 2020, mais le décompte en France n’a débuté que le 20 octobre 2020. Ainsi, selon la DGCCRF, il y a eu au 4 mars 2022, 17 243 rappels (références et lots) versus 16 760 rappels au 25 février 2022.

Quelques curiosités dans les notifications au RASFF de l’UE
- 82 notifications pour la période du 01 au 06 mars 2022, c’est une assez bonne semaine.
- 11 notifications pour la présence de chlorpyrifos, neuf notifications pour la présence de Salmonella, neuf pour la présence d’aflatoxines, sept pour des résidus de pesticides, et quatre notifications pour la présence d’oxyde d’éthylène.

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dimanche 6 mars 2022

Des eaux conditionnées, des eaux minérales naturelles et des eaux de source, à consommer avec modération ?

«Rapport sur les mentions d’étiquetage des eaux conditionnées (Saisine Direction générale de la santé – DGS – du 16 Juin 2021)» source Académie nationale de médecine.

Résumé
Certaines eaux conditionnées, eaux minérales naturelles (EMN), eaux de source principalement, peuvent avoir un contenu minéral à l’origine d’effets cliniques qui méritent d’être mentionnés pour l’information des consommateurs. L’effet diurétique est lié au volume d’eau et à la vitesse d’ingestion, mais les minéraux ne sont pas susceptibles de jouer un rôle concret; il n’y a donc pas matière à mention.

Les eaux bicarbonatées (à partir de 600 mg/L d’hydrogénocarbonate) facilitent la digestion en agissant sur le transit gastroduodénal et les fonctions hépatobiliaires. Les eaux sulfatées (à partir de 200 mg/L chez l’adulte et 140 mg/L chez l’enfant) sont susceptibles d’accélérer le transit intestinal et d’avoir un effet laxatif qui est accru si les eaux sont riches en magnésium (à partir de 50 mg/L). Ces effets doivent faire l’objet de mentions.

La carence en fluor entraîne des caries dentaires que la fluoration des eaux de consommation humaine dans les limites fixées par les recommandations internationales permet de prévenir sans effet délétère, dentaire ou osseux. Un apport fluoré excessif conduit à une altération de la structure et de la qualité des dents et du squelette. Un apport supplémentaire de fluor qui serait bénéfique à la santé osseuse n’est pas déterminé à ce jour. Les apports quotidiens ne doivent pas dépasser 0,05 mg/kg de poids corporel par jour. Les nourrissons et jeunes enfants ne doivent pas consommer une eau dont la concentration en fluor soit supérieur à 0,3 mg/L s’ils font l’objet d’une supplémentation médicale en fluor.

La composition physicochimique essentielle de toutes les eaux destinées à la consommation humaine doit être communiquée aux consommateurs de manière lisible. Les boissons, préparées à partir d’eaux conditionnées et addition de nutriments d’autre nature, doivent porter une information nutritionnelle adaptée à la consommation aux divers âges de la vie. Les eaux rendues potables par traitement peuvent exposer à des carences minérales encore mal évaluées.

La consommation au long cours d’une eau conditionnée, EMN en particulier, doit être approuvée par le médecin traitant.

Mots-Clés: eau minérale naturelle, eaux conditionnées, eaux de source, eau de boisson, bicarbonate, sulfate, fluor

Le rapport complet est ici.

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Du poulet importé lié à des cas à Campylobacter en Estonie

Photo d'illustration
Ah, la réglementation dans l’UE qui est sensée être identique pour tous les Etats membres ? «Du poulet importé lié à des cas à Campylobacter en Estonie», source Food Safety News.

Selon une étude publiée récemment, de la viande de poulet importée présentent un risque plus élevé d'infection à Campylobacter en Estonie que la viande de volaille domestique.

Des chercheurs ont découvert que la prévalence et le nombrement de Campylobacter dans la viande réfrigérée de poulet de chair étaient significativement plus faibles dans les échantillons d'origine estonienne par rapport à ceux de Lettonie et de Lituanie.

Dans l'étude, 429 échantillons de viande de poulet d'origine estonienne, lettone et lituanienne ont été collectés auprès de distributeurs estoniens et analysés entre septembre 2018 et octobre 2019.

Campylobacter a été isolé dans 141 échantillons de viande de poulet de chair. Au total, respectivement trois, 49 et 89 échantillons d'origine estonienne, lettone et lituanienne étaient positifs.

Lien avec la maladie humaine
Parmi les échantillons positifs, 62 contenaient Campylobacter ingérieur à 100 unités formant colonies par gramme (UFC/g) et dans 28 échantillons, le nombre était supérieur à 1 000 UFC/g. Une prévalence plus élevée de Campylobacter dans la viande réfrigérée de poulet de chair d'origine lituanienne et lettone dans le commerce de détail estonien a été observée, selon l'étude publiée dans la revue Poultry Science.

Plus de 1 000 UFC/g ont été retrouvés dans un échantillon de viande de poulet de chair réfrigérée letton et 27 lituanien. Le nombre le plus élevé de 1 500 UFC/g dans un échantillon letton a été détecté en février 2019.

Parmi les échantillons positifs en Lituanie, des dénombrements élevés allant de 1 000 à 5 000 UFC/g se sont produits tout au long de l'année d'octobre 2018 à août 2019.

En Estonie, 348 cas confirmés de campylobactériose ont été enregistrés en 2019. Ce niveau est inférieur à la moyenne de l'Union européenne.

Des isolats de Campylobacter liés à des infections humaines en Estonie ont également été obtenus.

Les génotypes de Campylobacter jejuni trouvés dans la viande de poulet de chair et les échantillons humains indiquent que la viande de poulet réfrigérée importée est probablement la cause de la campylobactériose en Estonie. Seuls les isolats de produits de viande de poulet lituaniens chevauchaient ceux de patients humains en Estonie, ont dit les chercheurs.

Approche estonienne
Une comparaison avec des études antérieures a révélé une diminution de la prévalence de Campylobacter dans des échantillons de viande de poulet réfrigérée d'origine estonienne de 15,8 en 2000 à 2002 à 1,8 dans cette étude. Depuis 2012, la prévalence de Campylobacter dans la viande de poulet de Lettonie et de Lituanie a augmenté, passant respectivement de 25,8 à 36,8% et de 10,6 à 66,9%, mais le nombre d'échantillons prélevés variait.

Les chercheurs ont déclaré qu'une explication possible des résultats estoniens est que des mesures strictes de biosécurité et d'autocontrôle sont appliquées aux niveaux de l’élevage, de l'abattoir et de l'industrie de la viande, ainsi que des mesures de contrôle basées sur l'évaluation des risques sont mises en œuvre à toutes les étapes de la production.

Les trois échantillons positifs parmi les produits estoniens ont été trouvés en juillet. En Estonie, le seul abattoir de poulets de chair et tous les élevages associés appartiennent à une seule entreprise internationale de viande, ce qui n'est pas le cas en Lettonie et en Lituanie.

Les scientifiques ont dit que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour étudier d'autres sources possibles d'infections à Campylobacter en Estonie.

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samedi 5 mars 2022

Faut-il rechercher Salmonella dans les courgettes ?

Faudra-t-il rechercher Salmonella ou d’autre micro-organismes pathogènes dans des légumes du quotidien ?

Voici un exemple en Suède avec la courgette ...

«L'ICA rappelle des courgettes pouvant contenir des salmonelles», source Administration suèdoise de l’alimentation, Livsmedelsverket du 24 février 2022.
L'ICA procède au rappel de courgettes car le produit peut contenir des salmonelles. Le produit peut présenter un danger pour la santé des consommateurs. Le rappel s'applique aux courgettes achetées à partir du 2022-02-25 en Skåne, Västra Götaland, Kronoberg, Kalmar, Blekinge, Halland, Närke, Östergötland, Värmland, Gotland et Öland.

Le distributeur publie aussi un communiqué, «L'ICA rappelle des courgettes», source ICA du 26 février 2022.
L'ICA procède au rappel de courgettes car le produit peut contenir des salmonelles. Le produit peut présenter un danger pour la santé des consommateurs.

La plate-forme de surveillance de la chaîne alimentaire nous apprend qu'en janvier 2021 il y a déjà eu un précédent dans un autre pays scandinave, la Finlande.

En Finlande, sept cas de salmonellose à Salmonella Kedougou, survenus en novembre et décembre 2020, ont été reliés à la consommation de courgettes crues préparées en salade. La salade avait été préparée dans une cuisine centrale et servie à plus de 6 000 personnes. Cet évènement a fait l’objet d’une notification au RASFF de l’UE le 22 décembre 2020 par la Finlande

Autre précision utile, le suivi de cette notification a continué jusqu’au 2 mars 2022, et ce n'est peut-être pas fini ...

La présence de S. Kedougou a été confirmée dans des courgettes prélevées le 26 novembre 2020 et le 3 décembre 2020. Les courgettes provenaient d’Espagne et des Pays-Bas.

Complément. Il est aussi possible comme cette excellente humoriste de 'nettoyer les courgettes à la Javel', mais je ne sais pas si cela a été validé ...

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Choses lues sur l'agribashing

Mise à jour du 26 mars 2022. On lira cet article de seppi sur son blog, Allons-nous connaître une vague d'écoterrorisme ?

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite. 

vendredi 4 mars 2022

France: Fallait-il rappeler de la burrata en raison d'un risque de présence de Pseudomonas fluorescens ?

RappelConso a publié un avis de rappel de burrata 100g,120g et 200g en raison d’un risque de présence de Pseudomonas fluorescens.

Il est noté:
- Risques encourus par le consommateur: Pseudomonas.
- Description complémentaire du risque: Cette bactérie est susceptible de dégrader le produit et de lui conférer un mauvais goût et une couleur bleutée, le rendant inconsommable.

Ce rappel était-il justifié ?
Pour bien comprendre le sujet, il va falloir nous plonger dans le temps et revenir à un produit proche de la burrata, la mozarella. Nous sommes en 2011 et de la mozarella bleue a été mise en vente sur le marché européen, est-ce normal, légal ou pas ?

Voici donc des éléments pour comprendre et sans doute après leur lecture, vous saurez peut-être ou non si l’on a appliqué le principe de précaution ou pas avec ce rappel ‘volontaire’ ? A vous de voir ...

Un député européen a posé une question le 19 septembre 2011 à la Commission européenne à propos du cas de la mozarella bleue.

Durant plusieurs semaines au cours des mois de juin et juillet 2010, la «mozzarella bleue» provenant de l'entreprise bavaroise Milchwerk Jäger a défrayé la chronique dans le monde entier.
L'entreprise Milchwerk Jäger a rapidement annoncé que la bactérie Pseudomonas fluorescens, présente dans le sol et apparemment inoffensive, était à l'origine de la coloration bleue de la mozzarella. Il est d'ailleurs fort probable que cette bactérie ait été acheminée lors du réapprovisionnement en eau potable de l'entreprise. En juin 2010, par le biais d'internet, Hermann Jäger jr. (propriétaire de Milchwerk Jäger) a fourni de nombreuses précisions à ce sujet: «Un contrôle par échantillonnage des Pseudomonas a permis d'identifier Pseudomonas fluorescens grâce à la spectroscopie à transformée de Fourier. La réglementation technique relative aux matériaux biologiques 466 classe la Pseudomonas fluorescens dans le groupe de risque 1 (micro-organismes peu susceptibles de causer des maladies humaines).».

Les autorités bavaroises et Bruxelles ont adhéré à cette opinion.

Cependant, de nombreuses études ont confirmé que la bactérie Pseudomonas fluorescens est dangereuse. En voici un exemple: «Pseudomonas fluorescens altère la perméabilité épithéliale et se propage par les cellules intestinales Caco-2/TC7», source LMDF-SME, Laboratoire de microbiologie, Signaux et Microenvironnement, Évreux, France.

Néanmoins, quelques mois plus tard, une nouvelle version, qui exclut toute menace pour la santé, est diffusée. Dans une évaluation des risque de l’Institut fédéral d'évaluation des risques (BFR) n°010/2011 du 14 mars 2011, on évoque tout à coup Pseudomonas tolaasii et Pseudomonas libanensis. Il s'agit de deux espèces de la famille des Pseudomonas, qui sont effectivement inoffensives.

On n'évoque plus Pseudomonas fluorescens qui, selon la déclaration d'Hermann Jäger jr. en été 2010, avait été scientifiquement identifiée (ces analyses avaient d'ailleurs entraîné des dépenses conséquentes) et avait fait l'objet d'une communication aux autorités de l'UE.

- La Commission peut-elle affirmer que la prise de position de la BFR protège la santé publique ?
- La Commission a-t-elle effectué des contrôles afin de clarifier cette étrange contradiction ?

Commentaire du blog
L’étude du laboratoire d’Evreux est une étude in vitro.
Le document du BfR précité rapporte notamment, «Selon les connaissances actuelles, ceux-ci ne présentent aucun danger pour la santé humaine, ils peuvent cependant altérer les aliments et les rendre impropres à la consommation.»

En juin 2010, les autorités italiennes ont signalé un problème avec la mozzarella en provenance d'Allemagne à la suite de plaintes de consommateurs selon lesquelles le produit était devenu bleu après l'ouverture de l'emballage. Le problème a été identifié comme étant de nature microbiologique. Très vite Pseudomonas fluorescens a été identifié sur le produit. P. fluorescens est connu pour provoquer une décoloration des aliments et est l'un des organismes les plus courants responsables de l’altérioration des aliments. Il est cependant rarement pathogène et même chez les patients immunodéprimés. Un nombre élevé de P. fluorescens a été retrouvé dans le produit (330x106 UFC/g), ce qui montre qu'il devait y avoir une contamination importante quelque part dans la chaîne de production. Les lots identifiés ont été retirés du marché. Les autorités allemandes ont commencé à enquêter sur la source de la contamination et ont publié une évaluation des risques, qui a été mise à jour pour la dernière fois le 14 mars 2011.

Le 16 juin 2010, les autorités italiennes ont envoyé une notification à la Commission via le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), indiquant que la couleur bleue est probablement causée par P. tolaasii et P. libanensis. La Commission ne voit pas d'incohérence avec l'évaluation des risques allemande car, selon la terminologie, les deux souches font partie du groupe P. fluorescens.

Mise à jour du 7 mars 2022. Nouveau rappel de burrata, le 7 mars. Même cause, même conséquence, pourtant sur l'avis de rappel, il est écrit,
Présence de Pseudomonas fluorescens
- Risques encourus par le consommateur: Pseudomonas
- Description complémentaire du risque: pas de risque pathogene, mais degradation du produit.
- Conduite à tenir par le consommateur: Ne plus consommer. Ne plus utiliser le produit.
- Préconisation sanitaire: Cette bactérie est un germe d'altération qui provoque des modifications de couleur, d'aspect et de saveur sur les produits (problèmes organoleptiques). La consommation de produit contaminé par cette bactérie ne présente pas de risque particulier pour le consommateur.
- Modalités de compensation: Remboursement

Mise à jour du 7 mars 2022. Notification au RASFF de l’UE par la France le 8 mars de la présence de Pseudomonas fluorescens, suite à une plainte d’un consommateur.

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Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog.

Un manuel de l'OMS vise à aider les pays à mettre en œuvre des plans d'action sur la résistance aux antimicrobiens

 «Un manuel de l'OMS vise à aider les pays à mettre en œuvre des plans d'action sur la résistance aux antimicrobiens», source CIDRAP News.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié cette semaine de nouvelles lignes directrices techniques pour aider les pays à mettre en œuvre des plans d'action nationaux (PAN) contre la résistance aux antimicrobiens dans le secteur de la santé humaine.

Rédigé pour des autorités sanitaires nationales, des décideurs politiques, des experts techniques et d'autres parties prenantes, le manuel de mise en œuvre de l'OMS vise à aider à combler les lacunes importantes dans la mise en œuvre des PAN par les pays. Une enquête récente de l'OMS, de l'Organisation mondiale de la santé animale et de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a montré que, sur les 117 pays dotés de PAN, seuls 20% avaient entièrement financé ces plans.

«Pour la plupart des pays, le plus grand défi n'est pas d'élaborer un PAN, il s'agit plutôt de parvenir à une mise en œuvre d'un PAN qui soit fondée sur des preuves et qui démontre une action soutenue», indique le document.

Le manuel présente six étapes pour une mise en œuvre durable des PAN dans le système de santé. Les étapes comprennent le renforcement de la gouvernance, la hiérarchisation des activités sur la base d'une évaluation de la situation actuelle, l'estimation des coûts et l'élaboration d'un budget pour les activités prioritaires, la mobilisation des ressources pour financer le plan, la mise en œuvre des activités prioritaires et le suivi et l'évaluation des progrès dans la mise en œuvre du plan.

Chaque chapitre du manuel fournit des instructions spécifiques sur les six étapes, des liens vers les orientations et outils existants de l'OMS pour soutenir la mise en œuvre, et des listes de contrôle. Une version en ligne du manuel contiendra des études de cas.

Les futurs manuels fourniront des conseils techniques pour la mise en œuvre des PAN dans le secteur de la santé animale, de la sécurité sanitaire des aliments et de l'environnement.

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