mardi 31 janvier 2023

Souveraineté alimentaire de la France : le match est loin d’être gagné

«Souveraineté alimentaire : le match est loin d’être gagné», source article d’Olivier Masbou paru le 31 janvier 2023 dans son excellent blog-notes.

Depuis mai 2022, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est aussi celui de la Souveraineté alimentaire. Un intitulé perçu comme un signe fort par le monde agricole. Mais la France reste aussi «souveraine» dans la surtransposition, les tracasseries, l’agribashing… Le point (dans le désordre) après 8 mois.

Il y a le sujet de l’interdiction des emballages plastiques pour les colis de fruits et légumes frais de moins de 1,5 kg. Une initiative politique nationale, qui ne s’appliquerait qu’aux fruits et légumes français. Le décret d’application a été annulé par le Conseil d’Etat. Qu’a cela ne tienne, un nouveau décret a été rédigé et soumis à Bruxelles. De son côté, la Commission européenne prépare un règlement communautaire qui pourrait entrer en application en 2024. La France pourrait alors attendre. «Si nous avons rédigé un nouveau décret, ce n’est pas pour attendre» a expliqué Marc Fesneau en répondant à notre question au Sival.
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La filière fécule est l’une des rares filières agricoles exportatrices. De plus, le secteur est hautement stratégique, la fécule étant utilisée dans de nombreux secteurs de l’industrie, et notamment l’industrie pharmaceutique. Elle est en difficulté car pas assez compétitive par rapport à d’autres cultures. Son interprofession (GIPT) demande 500 euros/ha de pommes de terre féculières, soit une enveloppe globale de 8 à 9 millions d’euros/an pour 2023 et 2024. Pas de réponse.
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La cerise est victime depuis de nombreuses années d’une mouche, la Drosophila suzukii. Les molécules permettant de lutter contre cet insecte ont été interdites les unes après les autres, la dernière a vu son interdiction confirmée à la fin de l’année. Interpellé, le ministre propose d’indemniser les producteurs. Pendant ce temps, les cerises turques (souvent traitées au diméthoate, la principale molécule interdite) pourront conquérir le marché Français. Marc Fesneau s’engage à utiliser la clause de sauvegarde, mais son usage n’est pas simple.
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La betterave a besoin de néonicotinoïdes pour se protéger contre la jaunisse. Au terme d’un imbroglio politique, administratif et judiciaire, la France renonce à cet usage, devenant le seul pays au monde à interdire totalement ce type de produit. La filière betterave est une filière d’excellence, tant pis.
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Le label Haute Valeur Environnementale (HVE) a été créé par le ministre (PS) de l’Agriculture Stéphane Le Foll. La majorité de l’époque était, rappelons-le, une coalition avec notamment le PS et les Verts. HVE est une réponse intelligente, utile, lisible pour mettre en place le principe de l’agro-écologie. Le Label fonctionne parfaitement et gagne tous les ans de nouveaux adeptes dans de nouveaux secteurs agricoles. Ça fonctionne : ce n’est pas normal. Durcissons les règles pour ce Label. Ce n’est pas assez estime une partie de la filière bio, qui préfère, au lieu de se remettre en question, attaquer les autres agricultures. La FNAB et le Synabio, entre autres, ont saisi le Conseil d’Etat.
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Allez, l’agriculture française marque aussi des buts. Les lois Egalim fonctionnent, au moins pour certaines filières et ont permis de renforcer le revenu de producteurs aux dires même de ces filières. Ça vaut un but. Il y a aussi le Varenne de l’eau qui va dans le bon sens et que le Gouvernement semble vouloir appliquer à la lettre. «Il n’y a pas d’agriculture sans eau» ont répété l’un après l’autre les ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie. 1 but aussi.
Souveraineté alimentaire française 2, Reste du monde 5 ;

Et maintenant ? Considérons que nous sommes à la mi-temps. Marc Fesneau doit présenter au Salon de l’Agriculture le plan de souveraineté fruits, légumes et pommes de terre frais. Il y a aussi le pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles en juin prochain. Quelques mois pour remonter au score.

* L’équipe reste du monde est composée des administrations nationales et européennes (guidées par les Gouvernements), les Gouvernements, les ONG environnementalistes, …

Les autorités irlandaises recherchent la source d'une épidémie à Salmonella

«Les autorités irlandaises recherchent la source d'une épidémie à Salmonella», source article de Joe Whitworth paru le 31 janvier 2023 dans Food Safety News.

Des responsables de la santé de la République d'Irlande enquêtent sur une épidémie à Salmonella qui a rendu malades plus de 20 personnes.

Le nombre de cas confirmés en laboratoire associés à l'épidémie est de 26 et les personnes sont tombées malades entre le 30 novembre et le 25 décembre 2022.

Les patients sont âgés de 10 à 91 ans; 14 sont des hommes et 12 sont des femmes, selon le Health Service Executive (HSE).

L'éclosion à Salmonella Typhimurium a été identifiée par le séquençage de routine du génome entier.

L'équipe de lutte contre les épidémies comprend le HSE Health Protection Surveillance Centre (HPSC), les départements régionaux de la santé publique, les agents de la santé environnementale du HSE, le National Salmonella, Shigella, and Listeria Reference Laboratory, la Food Safety Authority of Ireland (FSAI), le Department of Agriculture Fisheries and the Marine (DAFM) et des collègues d'Irlande du Nord.

La source de l'infection reste sous enquête. Les responsables n’ont pas dit si l'épidémie était liée à un rappel de produits de poulet cru le 24 janvier.

Western Brand a rappelé des lots de poulet cru en raison de la détection de Salmonella Typhimurium. Ils ont été vendus chez des distributeurs tels qu'Aldi, Dunnes Stores, Tesco et Lidl, ainsi qu'en Irlande du Nord et aux Pays-Bas.

Les produits sont vendus réfrigérés et ont dépassé leur date limite de consommation, cependant, ils conviennent à la congélation. Les consommateurs ont été avisés de ne pas manger les lots concernés s'ils les ont dans leurs congélateurs.

Fin 2022, la FSAI a lancé une enquête sur la qualité microbiologique des préparations de viandes de volaille enrobées réfrigérées et surgelées et des produits à base de viande de volaille destinés à être consommés cuits et testés pour Salmonella.

Le DAFM a révélé huit cas récents de troupeaux de volailles testés positifs pour Salmonella Typhimurium.

L‘article paru dans Food Safety News se poursuit avec le bilan des fermetures d’entreprises alimentaires en 2022. Le blog en avait parlé dans «Irlande : 77 fermetures ont été signifiées à des entreprises alimentaires en 2022, soit +31% par rapport à 2021».

Les systèmes alimentaires doivent être transformés de toute urgence, selon l’OMS

«Transformer les systèmes alimentaires pour réduire les inégalités mondiales et améliorer la sécurité des aliments et la santé», source OMS du 23 janvier 2023.

L'alimentation est au cœur de la santé et du bien-être des humains, des écosystèmes et des animaux. La façon dont les aliments sont récoltés, transformés, transportés, commercialisés, consommés et éliminés contribue de manière significative à la malnutrition et aux maladies, et n'est pas durable.

Les systèmes alimentaires ont des effets négatifs sur la santé en raison de régimes alimentaires malsains et de l'insécurité des aliments, de la transmission de maladies animales et humaines, d'une résistance accrue aux antimicrobiens, d'aliments dangereux et frelatés, de la contamination et de la dégradation de l'environnement et des risques professionnels. À leur tour, les systèmes alimentaires sont affectés et réagissent mal aux chocs. La pandémie de la COVID-19, le changement climatique et la guerre en Ukraine ont exacerbé les inégalités d'accès à une alimentation saine et sûre, dans le monde entier. Par conséquent, pour atteindre la couverture sanitaire universelle, les systèmes alimentaires doivent être transformés de toute urgence.

Messages clés

- Le système alimentaire ne parvient pas à fournir un accès équitable à une alimentation saine et sûre à la population mondiale. Les inégalités au sein des systèmes alimentaires limitent l'accès à une alimentation saine, ce qui entraîne des inégalités en matière d'alimentation, de nutrition et de santé. L'insécurité des aliments et le gaspillage ont augmenté, les maladies d'origine alimentaire sont répandues et les régimes alimentaires malsains et la malnutrition sont parmi les principales causes de maladie.

- De multiples problèmes au sein des systèmes alimentaires affectent négativement la santé. Les régimes alimentaires malsains, les agents pathogènes zoonotiques (qui se propagent entre les animaux et les humains), la résistance aux antimicrobiens, les aliments dangereux et frelatés, la contamination et la dégradation de l'environnement et les risques professionnels sont des voies interconnectées qui peuvent augmenter les maladies transmissibles et non transmissibles.

- Le système alimentaire épuise les ressources planétaires. La production alimentaire utilise plus d'un tiers de la masse continentale de la planète. L'agriculture représente également près de 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et 70% de l'utilisation de l'eau douce. De plus, la perte de biodiversité entraîne la transmission d'agents pathogènes des animaux aux humains.

- Le système alimentaire est vulnérable auc chocs multiples. Le changement climatique, la pandémie de la COVID-19 et la guerre en Ukraine affectent l'accès et les prix des aliments dans le monde et l'incidence des maladies d'origine alimentaire et zoonotique.

- La couverture sanitaire universelle nécessite la transformation des systèmes alimentaires pour donner la priorité à la santé. Passer de la production et de la consommation d'aliments à forte densité énergétique à des aliments riches en nutriments, sûrs, diversifiés, produits de manière durable et équitablement distribués conduira à de meilleurs résultats pour la santé, réduira le risque d'épidémies et réduira le stress et les coûts des services de santé.

- La couverture sanitaire universelle ne peut être atteinte sans garantir que chacun ait accès à des aliments sûrs et de haute qualité, produits de manière durable. Si les systèmes alimentaires sont transformés, ils peuvent devenir une force motrice puissante pour éliminer la faim, l'insécurité des aliments et la malnutrition sous toutes ses formes.

Hong Kong : Connaissances, attitudes et pratiques des manipulateurs d'aliments dans les restaurants qui servent des hamburgers insuffisamment cuits

Voici une autre étude parue dans Food Control qui traite des «Connaissances, attitudes et pratiques des manipulateurs d'aliments dans les restaurants qui servent des hamburgers insuffisamment cuits à Hong Kong : une étude par différentes méthodes.»

Résumé
Les restaurants «gastronomique» sont devenus de plus en plus populaires à Hong Kong ces dernières années. La pratique de ces restaurants consistant à ne pas cuire suffisamment les galettes de viande bovine afin d’obtenir la jutosité souhaitée peut entraîner des maladies d'origine alimentaire. Cette étude a examiné les connaissances, les attitudes et les pratiques des manipulateurs d'aliments concernant la préparation de burgers de viande bovine dans des établissements alimentaires en utilisant une approche de méthodes mixtes en deux phases. Le Health Belief Model* (HBM ou Modèle de croyance en santé) a été appliqué pour examiner les perceptions des manipulateurs d'aliments concernant le risque, la gravité, les obstacles et les avantages associés à la cuisson à cœur des hamburgers. L'enquête téléphonique (n = 1 025) a montré que les restaurants de burgers de viande bovine à prix plus élevé étaient plus susceptibles de servir des burgers insuffisamment cuits (p < 0,00001).

Des entretiens en face à face et des observations des restaurants qui servaient des hamburgers insuffisamment cuits (n = 24) ont révélé que la plupart des manipulateurs d'aliments n'étaient pas familiers avec les combinaisons sûres de température interne et de temps et n'utilisaient pas de thermomètre pour vérifier la cuisson. Environ 17% des hamburgers apparemment bien cuits étaient insuffisamment cuits, ce qui pose un risque de non information des consommateurs qui mangeaient des hamburgers insuffisamment cuits sans en être informés au préalable. L'analyse HBM a révélé que les manipulateurs d'aliments n'étaient pas enthousiastes à l'idée de bien cuire les hamburgers. Malgré le manque de connaissances (par exemple, ne pas connaître le risque de manger de la viande hachée insuffisamment cuite) et les pratiques à haut risque (par exemple, décongeler de la viande congelée à température ambiante) constatées chez certains manipulateurs d'aliments, ils étaient confiants dans leur capacité à préparer correctement les aliments. Cette étude suggère que des efforts devraient être faits pour promouvoir des pratiques de manipulation des aliments sûres et soulignent l'importance d'utiliser des thermomètres pour les manipulateurs d'aliments.

*Le Health Belief Model (HBM), ou Modèle de croyance en santé, est un modèle de psychologie servant à expliquer et prédire les comportements en lien avec la santé, et particulièrement l'utilisation des services de santé. Le health belief model a été développé dans les années 1950 par les psychologues sociaux du U.S. Public Health Service et reste l'une des théories les plus connues et les plus utilisées dans la recherche sur les comportements de santé. Source Wikipédia.

lundi 30 janvier 2023

Comment les microbes éliminent-ils les déchets radioactifs ?

Je dédie cet article aux soi disant antinucléaires.

«Comment les microbes éliminent-ils les déchets radioactifs ?», source ASM News.
Les éléments radioactifs émettent un spectre d'émissions ionisantes qui nuisent aux humains.

Heureusement, de nombreux genres de microbes environnementaux possèdent un éventail de défenses biophysiques et biochimiques qui peuvent aider. Ces défenses permettent à certains micro-organismes de résister aux émissions radioactives et de nous protéger de l'empoisonnement lié aux radiations, du cancer et d'autres maladies qui se manifestent par l'exposition humaine aux déchets radioactifs. L'examen des sources et des propriétés caractéristiques des déchets radioactifs permettra d'expliquer les mécanismes par lesquels ces bactéries affrontent les éléments et nous protègent des maladies.

Propriétés et sources des déchets radioactifs
Les déchets radioactifs proviennent de nombreuses sources, y compris les opérations militaires (telles que la fabrication d'armes nucléaires), l'extraction de l'uranium, les effluents des centrales électriques et les laboratoires médicaux et de recherche. Les déchets radioactifs sont remplis d'éléments persistants instables ou radionucléotides, qui émettent des rayonnements ionisants lors de leur désintégration. Les éléments radioactifs n'ont pas d'isotopes stables, ont des poids moléculaires élevés et appartiennent à des groupes tels que les actinides. Ils sont instables parce que leurs atomes se désintègrent spontanément, émettant à la fois des particules et de l'énergie lorsqu'ils se transforment en formes plus stables. Par exemple, sur des milliards d'années, les éléments radioactifs uranium (U) et thorium (Th) se désintègrent respectivement en radium (Ra) et radon (Rn). Au cours de ce processus de désintégration, les éléments radioactifs émettent des rayonnements ionisants. L'énergie libérée par ce processus est si forte qu'elle arrache les électrons des atomes et des molécules, les ionisant. A des doses suffisamment élevées, ces rayonnements ionisants provoquent des dommages cellulaires aux tissus et organes vivants.

Bien que ces composés aient de nombreuses utilisations bénéfiques dans la recherche, la médecine et l'industrie, les déchets radioactifs peuvent être très destructeurs s'ils ne sont pas correctement isolés et éliminés ou confinés.

Décontamination bactérienne
Bien qu'il existe de nombreuses façons d'éliminer les déchets radioactifs, les méthodes biologiques, en particulier la décontamination (ou bioremédiation) par des bactéries, sont souhaitables car elles sont plus respectueuses de l'environnement que d'autres méthodes.

Compte tenu de leur milliard d'années sur la planète, les bactéries ont développé des approches magistrales et diverses pour minéraliser, métaboliser et autrement transformer des composés dangereux en sous-produits inoffensifs. Étant donné que le rayonnement ionisant dangereux émane de l'élément atomique lui-même, la conversion d'un composé radioactif en une molécule différente n'éliminera pas les effets délétères. Pourtant, une armée de genres microbiens a été isolée de sites de déchets radioactifs. Comment survivent-ils ?

Les micro-organismes utilisés pour la décontamination de déchets radioactifs démontrent une tolérance ou une résistance à la radioactivité et peuvent même désarmer les effets toxiques des déchets radioactifs en séquestrant les éléments radioactifs par des processus de biosorption et de biominéralisation, ou par transformation redox directe et indirecte.
N’hésitez pas à lire la suite de cet article passionnant qui se poursuit sur les 4 stratégies utilisées par les micro-organismes pour dépolluer les déchets radioactifs. 1. bioréduction 2. biominéralisation (bioprécipitation) 3. biosorption 4. bioaccumulation.

L’article se termine avec des paragraphes sur la valorisation des déchets radioactifs et tirer parti des stratégies microbiennes.

NB : Image Wikipédia.

30 janvier 2023 : Journée mondiale des maladies tropicales négligées

Maladie de Chagas, Chikungunya, Dengue, Dracunculose, Leishmaniose, Lèpre, Éléphantiasis, Mycétome, Cécité des rivières, Rage, Maladie du sommeil, Trachome et les autres maladies tropicales négligées touchent 1 MILLIARD de personnes.

- De l'eau propre
- Une manipulation sûre et hygiénique des aliments
- Une bonne hygiène personnelle peut prévenir de nombreuses maladies tropicales négligées.

Lutter contre les maladies tropicales négligées pour atteindre les objectifs de développement durable : feuille de route pour les maladies tropicales négligées 2021-2030.

A votre avis, quel microbe se cache derrière ce rappel par précaution d'une préparation pour nourrissons ?

Il s’agit, selon RappelConso, du rappel de Pré-Gallia Bébé Expert.

Produit livré en métropole à des pharmacies en direct, des grossistes en pharmacies, et des hôpitaux Produit également livré via des grossistes et des distributeurs dans les territoires suivants : Mayotte, Réunion, Guadeloupe, Guyane, Polynésie,

Par mesure de précaution et dans l’attente des résultats d’investigations menées par les autorités sanitaires dans 2 établissements de santé à la Réunion et à Mayotte, rappel pour suspicion de contamination bactériologique, il est procédé par mesure de précaution au rappel du lot n°2023.07.13 du lait infantile en poudre Pré-Gallia Bébé Expert.

Vous avez le choix :
- Salmonella
- Cronobacter sakazakii
- Autre

La Norvège invitée à renforcer les contrôles après des audits

«La Norvège invitée à renforcer les contrôles après des audits», source article de Joe Whitworth paru le 30 janvier 2023 dans Food Safety News.

Des domaines d'amélioration ont été notés dans les contrôles officiels effectués par la Norvège dans deux secteurs.

Un audit en juin 2022 a porté sur les produits de viande de volaille. Une autre en septembre concernait les importations de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux d'origine non animale.

La Norvège fait partie de l'Association européenne de libre-échange (AELE ou EFTA pour European Free Trade Association). L'Autorité de surveillance AELE (ESA pour EFTA Surveillance Authority) surveille la manière dont le pays applique les règles de l'Espace économique européen (EEE) en matière de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux ainsi qu'en matière de santé et de bien-être des animaux.

L'audit sur les denrées alimentaires d'origine non animale (DAONA) a révélé que le système norvégien est basé sur des contrôles documentaires, d'identité et physiques adéquats effectués par un personnel compétent et expérimenté. Les DAONA sont des produits comme les fruits à coque, les fruits, les légumes et les épices.

Deux des postes de contrôle frontaliers (PCF) visités disposaient de locaux et d'installations non conformes à la nature et au volume de certaines marchandises traitées. Cela a entraîné la réalisation de contrôles officiels ailleurs. Les sites utilisés pour la réalisation d'activités, dont l'échantillonnage, ne répondaient pas aux exigences minimales, ce qui pourrait compromettre l'intégrité des échantillons, ont écrit les auditeurs.

Problèmes mineurs retrouvés
La coopération entre l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) et les douanes norvégiennes garantit que les DAONA faisant l'objet d'un renforcement temporaire des contrôles officiels ou de mesures d'urgence sont identifiés et soumis aux contrôles appropriés.

Il a été prouvé que les opérateurs informent généralement le PCF de l'importation bien avant l'arrivée. Dans les cas où les opérateurs ne le font pas, Mattilsynet leur écrit. Le personnel des PCF visités a dit qu'il est rare que l'arrivée des envois ne soit pas pré-notifiée.

Au port d'Oslo, 14 envois avaient été rejetés en 2021 contre huit en 2020. À l'aéroport d'Oslo, 19 envois ont été rejetés en 2021 contre 11 en 2020, principalement en raison de problèmes de documentation.

Des procédures documentées étaient disponibles, même si dans certains cas elles n'étaient pas à jour, ne couvraient pas tous les contrôles officiels et n'étaient pas suivies de manière cohérente. Cela pourrait conduire à une application incohérente des exigences réglementaires, ont écrit les auditeurs.

Les auditeurs ont rencontré le personnel d'un laboratoire privé sous contrat qui fait office de laboratoire officiel pour l'analyse des aflatoxines, de l'ochratoxine A et de l'oxyde d'éthylène. Le laboratoire envoie des échantillons à un sous-traitant dans un autre pays, qui n'a pas été désigné comme laboratoire officiel par Mattilsynet (Autorité de sécurité des aliments de Norvège). Cependant, il est répertorié comme laboratoire officiel par l'autorité du pays où il se trouve. Le Laboratoire national de référence (LNR) a dit que l'accréditation pour les aflatoxines et l'ochratoxine A n'est pas attendue avant 2023.

Un manque d'accréditation au LNR peut compromettre l'assurance que seules des DAONA sûrs entrent en Norvège depuis d'autres pays et sont mises sur le marché, ont écrit les auditeurs.

Problèmes dliés aux volailles
Le deuxième audit a révélé qu'un système de contrôles officiels fondés sur les risques dans l'abattage des volailles et sur les sites de transformation est toujours en cours d'élaboration. L'utilisation du modèle fondé sur les risques n'est pas obligatoire.

L'équipe d'audit a vu des exemples de réduction de la fréquence des contrôles au niveau régional et le personnel local a attribué cela à des contraintes de ressources.

Les contrôles ne garantissent pas que la législation en matière d'hygiène est respectée chez les transformateurs de volaille, car toutes les non-conformités liées aux problèmes d'hygiène générale, aux infrastructures et aux sous-produits animaux ne sont pas détectées, ont constaté les auditeurs. Cela peut augmenter la possibilité que des produits dangereux entrent dans la chaîne alimentaire humaine.

L'équipe d'audit a vu des exemples de mauvais contrôle des eaux usées dans les zones de transformation, des problèmes de nettoyage insuffisant des locaux, des problèmes d'infrastructure tels que des panneaux manquants sur les murs et de la peinture écaillée et des problèmes d'hygiène personnelle tels que des vêtements extérieurs non entièrement couverts par des vêtements de protection individuelle dans les zones de production.

Les non-conformités liées aux sous-produits animaux comprenaient les sous-produits animaux stockés dans le même réfrigérateur que les aliments destinés à la consommation humaine ou conservés à découvert à l'extérieur, aucune distinction entre les articles utilisés pour stocker les sous-produits animaux et les aliments destinés à la consommation humaine dans les zones de transformation et l'absence d'étiquettes attachées aux emballages ou conteneurs contenant des sous-produits animaux.

Le personnel des abattoirs effectue des inspections post-mortem dans la plupart des sites avicoles sous la supervision de vétérinaires officiels et d'auxiliaires officiels. Les employés ne font pas d'autres tâches de contrôle officiels comme les prélèvements.

La fréquence des prélèvements de Salmonella et Campylobacter dans les abattoirs a été réduite grâce à la mise en place d'un programme national de contrôle. Cependant, les autorités ne vérifient pas que les abattoirs respectent les exigences des critères d'hygiène des procédés pour Campylobacter sur les carcasses de poulets de chair.

Des orientations ont été élaborées au niveau du département, mais tendent à être incomplètes ou incohérentes d'une région à l'autre. Cela affaiblit la qualité et la cohérence des contrôles officiels, ont écrit les auditeurs.

Mattilsynet a dit que de nouvelles directives et formations sur l'hygiène d'abattage pour la viande blanche arriveront en 2023. Cependant, les travaux de mise à niveau et de réorganisation ont entraîné des retards.

«Nous avons plusieurs initiatives en cours qui contribueront à assurer l'efficacité des contrôles officiels. Cette année, nous avons alloué des ressources pour collecter, analyser et utiliser les données d'une meilleure façon de travailler avec efficacité sur les contrôles officiels. Espérons que nous aurons mis en place des procédures et des dispositions pour garantir l'efficacité du contrôle officiel à compter de 2024.»

Adieu aux ‘produits chimiques éternels’ : Détruire les PFAS en les broyant avec un nouvel additif

«Adieu à ‘l’éternité’ : Détruire les PFAS en les broyant avec un nouvel additif», source ACS News.

Les substances per et polyfluoroalkyles ou PFAS sont des substances potentiellement dangereuses connues sous le nom de ‘produits chimiques éternels’ parce qu'elles sont si difficiles à détruire. Une technique émergente pour dégrader les PFAS consiste à les broyer avec force avec des billes de métal dans un conteneur en mouvement, mais cette technique peut nécessiter des additifs corrosifs. Désormais, des chercheurs dans une revue de l'ACS, Environmental Science & Technology Letters, signalent un nouveau type d'additif pour le «broyage à billes ou ball milling» qui décompose complètement les PFAS à température et pression ambiantes.

La contamination solide par les PFAS est un problème permanent pour les sols à proximité des sites de déchets, des sites de fabrication et des installations qui utilisent fréquemment de la mousse anti-incendie. Actuellement, l'Environmental Protection Agency des États-Unis recommande l'incinération pour détruire ces substances, mais des inquiétudes subsistent quant à savoir si cette méthode énergivore peut prévenir efficacement la contamination de l'environnement.

Une autre option est le broyage à billes ou ball milling, un processus qui mélange des PFAS et des additifs avec des billes métalliques à grande vitesse. Les collisions entre les billes et les additifs créent des réactions à l'état solide qui rompent les liaisons carbone-fluor sur les PFAS et les convertissent en produits moins dangereux. Un additif courant pour ce processus est l'hydroxyde de potassium (KOH), mais il forme des amas problématiques et est corrosif. Pour surmonter ces limitations, Yang Yang et ses collègues se sont tournés vers le nitrure de bore, un matériau piézoélectrique qui génère des charges électriques partielles et peut accepter des électrons lorsqu'il est déformé par des forces mécaniques. Ils rapportent désormais un processus de broyage à billes qui utilise du nitrure de bore comme additif non corrosif pour réagir avec et détruire les PFAS.

Comme validation du principe pour le nouvel additif, l'équipe a broyé deux anciens composés PFAS avec du nitrure de bore et analysé les produits. En optimisant le rapport entre le nitrure de bore et les PFAS, l'équipe a presque complètement éliminé les atomes de fluor des PFAS en quatre heures à température et pression ambiantes, les détruisant efficacement. La méthode a également décomposé 80% des PFAS connus des sols contaminés par de la mousse anti-incendie après six heures. Dans les deux expériences, le nitrure de bore a dégradé les PFAS plus efficacement que lorsque du KOH était utilisé. D'autres analyses suggèrent que le nitrure de bore accepte les électrons et les atomes de fluor des PFAS, qui se décompose ensuite en espèces de radicaux fluoroalkyle qui réagissent avec l'oxygène ou d'autres radicaux pour finalement produire des minéraux inoffensifs. Selon les chercheurs, cette nouvelle méthode pourrait ouvrir la porte à de futures stratégies de décontamination des PFAS basées sur la force mécanique.

Référence

dimanche 29 janvier 2023

Au moins 200 malades recensés : l’eau du robinet reste déconseillée à Bar-sur-Seine

«Au moins 200 malades recensés : l’eau en bouteille toujours conseillée à Bar-sur-Seine», source L’Est éclair du 28 janvier 2023.

Au moins 200 malades ont déjà été recensés depuis huit jours, mais on ne connaît toujours pas avec certitude l’origine de la contamination.

Toute une organisation s’est mise en place cette semaine. Bénévoles, élus et salariés ont fait en sorte de satisfaire la population.

Une réunion de crise s’est tenue vendredi matin à la mairie de Bar-sur-Seine. En attendant les résultats de nouvelles analyses sur le réseau, en principe mercredi, il convient toujours de ne pas consommer l’eau du robinet. (...)

Pour rappel, dès jeudi 19 janvier, un grand nombre d’élèves du lycée des métiers Val-Moré a été pris de maux de ventre et de vomissements. Des cas similaires ont été signalés au collège Paul-Portier. En conséquence, l’Agence régionale de santé, qui avait identifié comme «dénominateur commun» la consommation d’eau potable, a demandé des prélèvements et analyses sur les réseaux d’eau de la ville. «Une levée de doute a été faite quant à la présence de monoxyde de carbone ou une intoxication alimentaire sur les deux établissements», précise le maire «Au total toutefois, ce ne sont pas moins de 200 personnes qui ont été recensées comme malades dans les deux établissements scolaires et l’Ehpad avec comme seul lien possible l’eau», ajoute-t-il.

«Le pic des contaminations est atteint et le nombre des malades est à la baisse»
Des mesures de restriction et une distribution d’eau en bouteille en lien avec Suez ont alors été mises en place. Les élus se sont relayés pour assurer cette distribution à la mairie. Des bouteilles ont été apportées aux personnes vulnérables. «À ce jour, l’origine de la contamination n’est toujours pas connue avec certitude. Au vu des analyses réalisées sur l’eau potable, la piste privilégiée de l’épidémie survenue à Bar-sur-Seine peut être, pour une part, due à la teneur dans l’eau de parasites et, d’autre part, à une période propice au développement des virus hivernaux provoquant des gastro-entérites. Le pic des contaminations est atteint et le nombre des malades est à la baisse. Plusieurs dizaines de prélèvements ont été réalisées sur l’ensemble du réseau d’eau. Le retour à la normale est proche. Les résultats définitifs sont attendus mercredi», pointe le maire.

«L’eau du robinet ne doit pas être utilisée pour la boisson et les préparations des aliments non cuits, et même le brossage des dents. L’usage du gel est même recommandé pour le lavage des mains ainsi que le respect des gestes barrières. L’usage de l’eau pour la toilette corporelle et les sanitaires est possible», insiste le maire.

Les résultats d’analyses sont consultables en mairie. Un registre est à la disposition des personnes contaminées afin de pouvoir évaluer le nombre de cas.

Commentaire
Comme parasite, on peut penser à Cryptosporidium et comme virus hivernal, norovirus, what else ?
On nous dit qu’il y eu «Une levée de doute a été faite quant à la présence de monoxyde de carbone ou une intoxication alimentaire sur les deux établissements». Soit, mais une intoxication alimentaire peut survenir après avoir mangé des aliments ou bu de l'eau contaminés par des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques. 

NB : L’image provient du Petit Aubois sur Facebook.