jeudi 20 juillet 2023

Présence d'asticots et odeur pestilentielle : un abattoir fermé dans le Val-d'Oise après un contrôle sanitaire

«Présence d'asticots et odeur pestilentielle» : un abattoir fermé dans le Val-d'Oise après un contrôle sanitaire, source TF1 du 20 juillet 2023.

La préfecture du Val-d'Oise a décidé ce jeudi de fermer un abattoir de volailles dans la commune du Thillay. L'établissement est accusé de manquements aux règles d'hygiène après un contrôle sanitaire. Les agents ont notamment relevé la présence d'asticots sur les tables d'éviscération.

C'est une information qu'il vaut mieux éviter de découvrir à l'heure du déjeuner. Lors du contrôle sanitaire d'un abattoir de volaille, situé dans la commune du Thillay, les agents de la direction départementale de la protection des populations du Val-d'Oise ont relevé une série de manquements aux règles d'hygiène. C'est pourquoi la préfecture a annoncé, jeudi 20 juillet, la fermeture administrative de l'établissement «Kiss Viandes».

Une odeur «pestilentielle» dans l'abattoir

Sur place, les agents ont notamment constaté la présence d'asticots «sur les murs, les plafonds et les tables d'éviscération». Dans certains endroits, ces larves de mouches étaient là depuis si longtemps qu'elles sont entrées dans un état de «putréfaction avancée». Les sols étaient également souillés et les dispositifs pour stériliser les couteaux «non mis en fonctionnement». En sus, la chambre froide dédiée aux déchets, non fonctionnelle, présentait une température beaucoup trop élevée (environ 40°C) et était à saturation. Un cocktail peu ragoûtant, à l'origine d'une «odeur pestilentielle» dans l'abattoir. 

Commentaire
Cette fermeture est une excellente action, mais cela devait durer déjà depuis un certain temps ou un temps certain, d'où des actions de contrôles sanitaires réalisés très régulièrement. Il semble qu'il y avait un passif important dans le Val d'Oise que le préfet est en train de rattrapper ...
Par ailleurs il existe un abattoir de mouton, est-il concerné ?
Des internautes observateurs ont fait remarqué que la température de la chambre froide n’indique pas 39,6°C mais 3,96°C, voir photo en début d'article ...

Mise à jour des données sur les feuilles de chanvre

«Mise à jour des données sur les feuilles de chanvre», source Autorité de la sécurité alimentaire du Luxembourg du 19/07/2023.

Il s’agit de denrées alimentaires à base de chanvre (Cannabis sativa L., Hanf (DE), hemp (EN) ou à base d’extrait de chanvre «CBD».

La Commission européenne a mis à jour les données disponibles sur l’historique de consommation des infusions de feuilles de chanvre (non accompagnées de fleurs). En revanche, les fleurs de chanvre ne disposant pas de cet historique de consommation sont interdites à la vente en tant que denrées alimentaires.

Historique

Dans le Novel Food Catalogue, l’entrée de «Cannabis sativa L.» a été mise à jour en juin 2023 par la Commission européenne.

Les graines de chanvre industriel et les produits dérivés tels que l’huile de graines de chanvre sont connus comme denrée alimentaire. Ces produits ne contiennent pas de cannabinoïdes, si ce n’est des traces considérées comme contaminant.

Pour les infusions aqueuses de feuilles de chanvre (non accompagnées des sommités fleuries/fleurs) un historique de consommation dans l’Union européenne avant 1997 a pu être établi pour une utilisation comme telle.

Novel Food

De cette mise à jour par la Commission européenne, il en sort que pour les sommités fleuries/fleurs de chanvre aucun historique de consommation n’existe quant à leur utilisation comme tisane/infusion. D'un autre côté, pour des raisons de risque pour la santé humaine, les fleurs de chanvre sont listées dans différents Etats membres sur des listes de plantes interdites comme denrées alimentaires ou dans les infusions.

Par ailleurs, les extraits de chanvre, produits à partir des fleurs et/ou des feuilles, et concentrés en cannabinoïdes dont cannabidiol (CBD) sont considérés comme denrées alimentaires sans historique de consommation avant le 15/05/1997 dans l’Union européenne.

Ces extraits de CBD, appelés également huile CBD ou isolat CBD, sont classés comme «Novel Food» et nécessitent une autorisation pour leur commercialisation comme denrée alimentaire.

Note : Suite au jugement du 19/11/20 dans l’affaire C-663/18 où la Cour de justice de l’Union européenne conclue que le CBD, connu comme non-psychoactif, ne constitue pas un stupéfiant au sens de la Convention unique, la Commission européenne considère que le CBD extrait de toute partie de la plante de chanvre peut être considéré comme denrée alimentaire et faire ainsi l’objet d’une évaluation comme nouvel aliment «Novel Food».

Depuis janvier 2019, de nombreuses demandes d’autorisation Novel Food ont été introduites auprès de la Commission. Or, faute d’études scientifiques complètes et concluantes, l’EFSA, chargée et responsable pour l’évaluation du risque, n’a actuellement pas publié d’avis scientifique sur le CBD.

En revanche, l’EFSA a publié en juin 2022 un ‘statement’ sur les lacunes et les incertitudes concernant les données sur le CBD. Un statement’ de la Commission européenne et approuvé par les Etats membres sur la situation actuelle du CBD a été publié en février 2023.

Dès lors, sans autorisation de mise sur le marché selon le règlement Novel Food (UE) 2015/2283, toute commercialisation de denrées alimentaires contenant du CBD reste strictement interdite au Luxembourg et en Europe en raison de son statut «Novel Food» non autorisé.

Remarque : les produits à base de cannabis, CBD et/ou THC peuvent également rentrer dans le champs d'application d’autres réglementations applicables au Luxembourg (médicaments, cosmétiques, e-liquides, tabac, …). La Direction de la santé a réédité en 2022 son document de synthèse «Produits dérivés du cannabis et du chanvre» qui reprend les différentes réglementations applicables au Luxembourg.

Mise en garde et rappel

S’il est vrai que les extraits sont exclusivement produits à partir du chanvre industriel, il s’en suit néanmoins que parmi tous les cannabinoïdes présents dans le chanvre, la présence de THC dans l’extrait et au final dans le produit peut être plus ou moins importante. Or, une consommation journalière de THC supérieure à la référence toxicologique (ARfD, dose de référence aiguë) définie comme étant 1μg THC/kg de masse corporelle peut présenter un risque pour la santé humaine (EFSA, 2015 et avis BfR,2021).

Rappelons également une valeur qui est souvent mal interprétée et qui prête à confusion. En effet, la valeur maximale en THC de 0.3 % est une valeur de référence pour la teneur en THC de la plante de chanvre sur les champs de culture, afin de la différencier d’autres variétés de cannabis, considérées comme drogues. Ces valeurs ne s’appliquent pas aux denrées alimentaires où, en l’absence de valeurs limites, l’évaluation du risque doit se faire au cas par cas sur base de la dose de référence aiguë, ARfD du THC (EFSA, 2015 et avis BfR, 2021).

Autrement dit, à partir de 2 gouttes (de 25 mg/goutte) d’une huile CBD à 0.2 % en THC la dose de référence aiguë est dépassée ! Dès lors, la consommation d’une telle huile CBD présente un risque pour la santé d’un adulte.

Depuis le 1er janvier 2023, des limites maximales en THC sont applicables, pour les denrées alimentaires légalement sur le marché (règlement (UE) 2022/1393 modifiant le règlement (CE) n°1881/2006, abrogé par le règlement (UE) 2023/915).

Une étude met en évidence une mortalité élevée liée à l'infection à Clostridioides difficile

«Une étude met en évidence une mortalité élevée liée à l'infection à Clostridioides difficile», source article de Chris Dall paru le 19 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Une étude de cohorte basée sur la population en Suède a révélé que l'infection à Clostridioides difficile (ICD) était associée à une mortalité élevée toutes causes confondues et spécifique à une cause, ont rapporté des chercheurs dans Clinical Microbiology and Infection.

Pour l'étude, une équipe de chercheurs suédois et belges a comparé les individus diagnostiqués comme ayant au moins un épisode d’ICD de 2006 à 2019 à l'ensemble de la population suédoise en utilisant des indices standardisés de mortalité (ISMs). Chaque patient atteint d’ICD a été apparié à 10 témoins et les ISMs ont été calculés pour la mortalité toutes causes confondues et la mortalité cardiovasculaire et liée au cancer, qui ont été sélectionnés en fonction de la prévalence des causes de décès en Suède. L'analyse a fait des ajustements pour les comorbidités chroniques.

L'étude a inclus 43 150 personnes atteintes d’ICD (74,8% âgées de 65 ans et plus, 91,6% d’ICD nosocomiales et 16,8% d’ICD récurrentes) et 355 172 témoins.

Dans l'ensemble, 61,6% du groupe ICD sont décédés au cours de la période d'étude, contre 28,8 % des témoins. L'ICD était associée à un taux de mortalité multiplié par 3 à 7 (taux de fréquence des incidents [IRR], 3,5 ; intervalle de confiance [IC] à 95 %, 3,3 à 3,6 ; SMR, 6,8 ; IC à 95 %, 6,7 à 6,9) respectivement par rapport aux témoins appariés et la population suédoise. Les taux de mortalité étaient les plus élevés pour les ICD nosocomiales (IRR, 2,4 ; IC à 95%, 1,9 à 3,2) et pendant le premier épisode d'ICD (IRR, 0,2 ; IC à 95%, 0,2 à 0,3 pour les récurrentes par rapport à la première ICD).

Les risques de mortalité étaient cependant encore significativement augmentés lorsque nous limitions nos analyses à ceux sans comorbidités.

Les personnes atteintes d'ICD avaient plus de comorbidités chroniques que les témoins, mais la mortalité restait plus élevée parmi les cas d'ICD même après ajustement et stratification pour la comorbidité ; L'ICD était associée à une mortalité accrue, en particulier chez les personnes sans comorbidités chroniques (IRR, 6,1 ; IC à 95%, 5,5 à 6,8).

«Le biais de survie et les comorbidités sous-jacentes peuvent jouer un rôle, et bien que nous ayons ajusté les comorbidités chroniques, une confusion résiduelle par les comorbidités et la fragilité est probable», ont écrit les auteurs de l'étude. «Les risques de mortalité étaient cependant encore considérablement augmentés lorsque nous limitions nos analyses à ceux sans comorbidités.»

NB : L’image de Clostridioides difficile est du CDC.

Mise à jour du 23 juillet 2023

On lira l'article du BfR du 20 juillet 2023 «C. difficile - An intestinal germ with pathogenic potential».

Un accord va élargir l'accès à un médicament clé pour la tuberculose résistante

«Un accord va élargir l'accès à un médicament clé pour la tuberculose résistante», source article de Chris Dall paru le 18 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Un accord entre le partenariat Stop TB et le géant pharmaceutique Johnson & Johnson (J&J) élargira l'accès à un élément clé du schéma thérapeutique plus court pour la tuberculose multirésistante (MDR-TB).

Dans le cadre de l'accord, qui a été annoncé la semaine dernière, J&J a accordé des licences au Global Drug Facility (GDF) de Stop TB Partnership qui lui permettront de «soumissionner, acheter et fournir» des versions génériques de Sirturo (bédaquiline) pour la plupart des personnes des pays à revenu faible et intermédiaire. (PRITI), y compris ceux dans lesquels le médicament est encore sous brevet. La bédaquiline fait partie des schémas thérapeutiques de six mois recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le traitement de la tuberculose multirésistante.

«Il s'agit d'un accord important qui soutiendra notre objectif commun de mettre fin à la tuberculose», a déclaré Stop TB Partnership dans un communiqué.

L'accord pourrait réduire les coûts et garantir la sécurité de l'approvisionnement

Brenda Waning, chef du GDF, qui a été créé en 2001 pour promouvoir un accès équitable aux médicaments et aux diagnostics antituberculeux, a déclaré que l'accord couvrira tous les PRITI sauf 11 et inclura la plupart des pays qui ont un lourd fardeau de MDR-TB. Elle a encadré les négociations, qui durent depuis plus d'un an, dans le cadre d'une discussion en cours avec J&J sur la garantie d'un accès équitable à la bédaquiline au meilleur prix possible.

«C'est avec cela que nous nous sommes retrouvés comme voie à suivre», a déclaré Waning à CIDRAP News.

Waning a déclaré que même s'il n'est pas clair dans quelle mesure l'accord fera baisser le prix de la bédaquiline, qui coûte actuellement 272 dollars pour un traitement de 6 mois, il existe d'autres avantages importants à avoir des versions génériques du médicament. L'un d'entre eux est la sécurité de l'approvisionnement en médicaments.

«C'est toujours dangereux d'avoir tous ses œufs dans le même panier, d'avoir un seul fournisseur au monde à pouvoir fabriquer un produit», a-t-elle expliqué. «La dernière chose que vous voulez, c'est ne pas avoir de bédaquiline disponible, car c'est un médicament de base contre la tuberculose qui ne peut pas être facilement remplacé par autre chose.»

Les schémas thérapeutiques entièrement oraux de 6 mois qui incluent la bédaquiline (avec le prétomanide, le linézolide et la moxifloxacine) ont été considérés comme un changement pour les patients atteints de TB-MR. En plus d'avoir un taux de guérison beaucoup plus élevé, les régimes sont nettement plus courts et moins toxiques que les régimes précédents, qui duraient jusqu'à 2 ans et comprenaient des médicaments injectables douloureux avec des effets secondaires importants.

«La bédaquiline est un médicament qui sauve la vie des personnes atteintes de tuberculose résistante aux médicaments, et elle leur épargne la misère et les effets secondaires d'une injection quotidienne», a déclaré Jennifer Furin, clinicienne en maladies infectieuses à la Harvard Medical School à CIDRAP News .

Selon le plus récent rapport de l'OMS, les cas de tuberculose multirésistante ont augmenté de 3% en 2021, avec 450 000 cas signalés dans le monde. De plus, le traitement de la tuberculose multirésistante a diminué pendant la pandémie de la COVID-19 dans un contexte de réduction des services antituberculeux essentiels.

Les critiques demandent plus à J&J

L'accord intervient au milieu des critiques de J&J de la part de groupes comme Médecins Sans Frontières (MSF), qui affirme que la société a bloqué l'accès à des versions moins chères du médicament en déposant des brevets secondaires dans les pays à forte charge de tuberculose multirésistante. Ces critiques se sont multipliées ces dernières semaines sur les réseaux sociaux.

La bédaquiline a été approuvée par la Food and Drug Administration des États-Unis pour le traitement des patients atteints de tuberculose multirésistante en 2012. Le brevet principal de la société sur le médicament expire cette année, mais il a déposé des brevets secondaires dans certains pays pour de petits changements à la molécule qui prolongerait le brevet jusqu'en 2027. En mars, l'Office indien des brevets a rejeté la demande de brevet secondaire de la société. L'Inde a l'un des fardeaux les plus élevés de tuberculose multirésistante au monde.

En réponse à l'accord, qui a été annoncé le 13 juillet, MSF a déclaré que l'accord n'offrait toujours qu'une solution à court terme pour les PRITIs et ne couvrait pas tous les pays fortement touchés par la tuberculose multirésistante.

«Nous réitérons notre appel à J&J pour qu'il annonce publiquement qu'il n'appliquera aucun brevet secondaire sur la bédaquiline dans aucun pays fortement touché par la tuberculose et qu'il retire et abandonne toutes les demandes de brevet secondaire en attente pour ce médicament qui sauve des vies», a déclaré Christopher Perrin, pharmacien de la campagne Access de MSF, dans un communiqué de presse de MSF.

Furin a qualifié l'accord de «pas dans la bonne direction», mais a déclaré qu'elle aimerait également voir J&J cesser de déposer des brevets secondaires et s'engager à ne pas appliquer les brevets secondaires qu'il possède déjà, tout en accordant la licence permanente pour les génériques qui a été accordé au GDF en dernier lieu à perpétuité.»

«Je suis médecin spécialiste de la tuberculose et j'ai travaillé dans ce domaine pendant près de trois décennies. J'ai été témoin de première main de la façon dont l'accès à la bédaquiline peut transformer la vie et la santé des personnes atteintes de tuberculose résistante aux médicaments», a-t-elle déclaré. «Je suis chagriné du monopole que J&J continue afin de chercher à s'imposer sur ce bien public.»

Furin a déclaré que les économies de coûts réalisées grâce à la bédaquiline générique moins chère pourraient être utilisées par les programmes de lutte contre la tuberculose à court d'argent dans le monde entier pour diagnostiquer et soutenir les personnes sous traitement.

J&J, dans un communiqué publié sur Twitter, a déclaré qu'il était faux de suggérer que ses brevets sont utilisés pour empêcher l'accès à la bédaquiline.

«Malheureusement, l'obstacle le plus important à l'accès au traitement pour les patients aujourd'hui est le fait que des millions de patients atteints de tuberculose ne sont pas diagnostiqués chaque année», a déclaré la société. C'est un défi pour lequel nous avons investi des ressources importantes et que nous devons tous relever si nous voulons atteindre l'objectif mondial de mettre fin à la tuberculose.»

Stop TB Partnership annonce qu'il invitera les fabricants de génériques à soumettre des offres dans les prochaines semaines. Waning a déclaré qu'elle espère que l'accord, qui permet au GDF de rechercher un nombre illimité de fournisseurs de génériques pour la bédaquiline, pourra fournir un modèle qui pourrait être utilisé pour améliorer l'accès équitable à d'autres médicaments. 

«C'est une façon intéressante de gérer des choses que nous n'avons pas vues à ce jour dans le domaine de la santé mondiale», a-t-elle déclaré.

Des experts discutent de l'utilisation de données participatives dans les investigations sur les cas d’intoxication alimentaire

«Des experts discutent de l'utilisation de données participatives dans les investigations sur les cas d’intoxication alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 20 juillet 2023 dans Food Safety News.

L'utilisation de données participatives pour les investigations dans les cas d’intoxication alimentaire peut fonctionner, mais pose un certain nombre de défis, selon une session de la conférence de l'International Association for Food Protection (IAFP).

Jennifer Beal, de la FDA des États-Unis, et Laura Gieraltowski, du CDC des États-Unis, ont donné le point de vue des États-Unis, tandis qu'Anna Manore, de l'Agence de la santé publique du Canada, a parlé de la pratique au Canada.

Les sites internet des réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Reddit se sont concentrés sur le signalement de cas de maladies d'origine alimentaire, comme iwaspoisoned.com. Certains forums, dont iwaspoisoned.com et Yelp, permettent aux personnes de partager des détails sur des symptômes, des maladies ou des expériences avec des produits alimentaires, des entreprises ou des marques et des lieux de vente au détail ou de restauration.

Cependant, comme ces plateformes sont ouvertes, les publications varient considérablement en format et en contenu. Ces incohérences peuvent compliquer la détermination de l'exactitude des informations et l'interprétation des données. Les publications anonymes peuvent également compliquer l'investigation auprès des consommateurs.

Utilisation de données participatives dans les investigations sur les éclosions

Les professionnels de la santé publique et les services réglementaires chargés du contrôle des aliments évaluent ces outils pour déterminer leur utilité dans les enquêtes sur les cas d’intoxication alimentaire.

Plantant le décor, Ben Chapman, de l'Université d'État de Caroline du Nord, a déclaré que le crowdsourcing (production participative) pourrait être utilisé dans le cadre d’un systèmes d'alerte précoce et contribuer à la surveillance en temps réel des dangers pour la sécurité des aliments.

Les avantages comprennent une collecte de données accrue ou améliorée, un engagement communautaire, une vision plus approfondie de certaines situations et une approche rentable de la collecte de données.

Chapman a dit que ProMED-mail était probablement le premier exemple de crowdsourcing dans le domaine de la santé publique, tandis que les publications sur Twitter et iwaspoisoned.com ont joué un rôle dans l'identification des épidémies.

Cependant, il a mis en garde contre «l'épidémiologie informelle» et la séparation du «bruit» des informations utilisables. D'autres aspects négatifs incluent la qualité des données, les problèmes de confidentialité, les préjugés des participants, les robots sur les réseaux sociaux et les données faussées par la désinformation.

Chapman a ajouté qu'il était important d'examiner autant de sources de données que possible, en fonction de la question à laquelle il faut répondre. Les données participatives sont un outil pour signaler des choses qui n'auraient peut-être pas été détectées auparavant, puis des ressources peuvent être allouées pour voir s'il s'agit d'un véritable problème.

L’exemple des céréales de General Mills

Beal et Gieraltowski ont abordé les défis en quatre étapes, y compris la définition de cas et l'identification d'un cluster, la confirmation d'un vecteur d'épidémie, la mise en œuvre de mesures de maîtrise et la communication d'inconnus, en utilisant un exemple de personnes signalant des cas de maladie sur iwaspoisoned.com après avoir mangé des céréales Lucky Charms en 2022.

Beal a dit que les données crowdsourcées bouleversent le processus normal car le CDC mène traditionnellement des investigations épidémiologiques, mais c'est la FDA qui dirige l'investigation pour les types de données crowdsourcées ou non traditionnelles.

Un problème est que les données épidémiologiques ne sont pas normalisées car elles sont fournies par les plaignants, il y a aussi des questions concernant l'identification du véhicule, l'agent impliqué et le contact avec l'entreprise.

Beal a dit que la FDA ne savait pas quoi dire à General Mills, ce qui a entravé la capacité de l'entreprise à découvrir ce qui se passait, car les informations sur le code de lot étaient limitées et la variabilité des symptômes rendait difficile de savoir quels tests effectuer.

Elle a ajouté que l'examen public qui accompagne souvent de tels incidents ajoute à l'urgence, mais les personnes ont tendance à croire que c'est la dernière chose qu'ils ont mangée qui les a rendus malades. De plus, s'ils voyaient d'autres personnes dire que Lucky Charms les rendait malades, ils pourraient supposer que c'était les céréales qui les rendaient également malades.

Manore a présenté l'utilisation de sondages en ligne dans deux investigations sur des cas d’intoxication alimentaire.

La première investigation concernait Salmonella Newport en 2018 et a confirmé ce que Foodbook avait dit aux responsables de la santé, que l'incident était lié à des oignons rouges. Foodbook (Rapport Atlas Alimentaire) est un sondage téléphonique qui a été mené dans toutes les provinces et les territoires du Canada pendant un an, et dont le principal objectif était de décrire les aliments consommés par les Canadiens sur une période de sept jours, afin d'orienter les enquêtes sur les éclosions au Canada et les mesures visant à lutter contre elles.

Le second exemple était une épidémie à Salmonella Enteritidis en 2019. Deux aliments étaient intéressants : le poisson congelé et des fruits découpés mélangés, mais ils n'ont pas été interrogés dans Foodbook. Cependant, cela a été découvert plus tard alors que l'épidémie était causée par des profiteroles congelées importées et contaminées.

Elle a dit que cela montre que les sondages en ligne nécessitent un examen attentif et que leur utilisation doit être considérée parallèlement à d'autres preuves disponibles provenant d'einvestigations épidémiologiques, de sécurité des aliments, de traçabilité et de laboratoire.

NB : Photo humoristique issue de la conférence 2023 de l'IAFP, Faites-moi confiance, je suis un expert !

Espagne : Quatre cas confirmés et trois cas probables de botulisme liés à la consommation de tortillas

«Cas de botulisme liés à la consommation de tortillas», source AESAN (Agencia Española de Seguridad Alimentaria y Nutrición) du 18 juillet 2023.

Après notification au système d'Alerte de Santé Publique de 4 cas confirmés de botulisme et de 2 cas probables ayant un lien commun avec la consommation dans les jours précédents de tortillas de pommes de terre conditionnées et achetées dans différents supermarchés, les enquêtes de sécurité des aliments appropriées sont en cours.

Les cas se sont produits dans plusieurs communautés autonomes et les services de santé publique des communautés et villes autonomes ont été informés par le biais du rapport sur les alertes et les plans de préparation et d'intervention, afin de renforcer la détection précoce en cas d'apparition de nouveaux cas avec suspicion de botulisme s'ils devaient survenir.

Du côté de l'AESAN, toutes les informations disponibles ont été transférées aux points de contact des des communautés et villes autonomes, afin qu'ils effectuent les investigations pertinentes par rapport aux produits qui pourraient être consommés par l'un des cas.

Dans au moins trois des cas confirmés et dans l'un des cas probables, l'entreprise qui fabrique les tortillas est la même. À ce jour, il n'a pas été possible d'établir des preuves, ni dans les produits ni dans les processus, qui relient la cause et l'effet. Cependant, les investigations se poursuivent avec la collaboration de la société de production.

Des enquêtes sont en cours concernant la possibilité qu'il existe sur le marché un produit qui n'est pas sûr ou s'il existe des écarts dans les processus de production, de distribution, de stockage ou de transport qui justifient l'existence de ce risque.

L’entreprise AHORRAMAS, appliquant le principe de précaution et compte tenu de l'absence de certitude, a décidé de retirer de la vente les produits sur lesquels les enquêtes épidémiologiques ont pointé, en attendant l'avancement des investigations. Il s’agit d’omelettes espagnoles avec ou sans onions de la marque oAlipende.

Dans tous les cas, nous souhaitons rappeler aux consommateurs l'importance, plus grande à cette période de l'année en raison de la chaleur, de conserver les produits alimentaires aux températures de stockage indiquées sur l'étiquette et de suivre les instructions d'utilisation indiquées par les fabricants, car ils garantissent la sécurité des produits pour lesquels une date de péremption est établie.

Le cas des tortillas de pommes de terre conditionnées est particulièrement important, car il peut y avoir une fausse impression qu'elles sont comme des conserves, qu'elles ont une stabilité thermique, et les garder sans réfrigération à la température ambiante actuelle peut entraîner des problèmes de santé après consommation.

Dans une mise à jour du 19 juillet du ministère de la santé,

Dans au moins trois des cas confirmés et dans l'un des cas probables, l'entreprise qui fabrique les tortillas est la même. La consommation de la tortilla par les cas s'est produite entre le 19 juin et le 5 juillet. Les cas confirmés en Italie sont une femme de 23 ans et son père de 61 ans qui sont revenus en Italie de Valladolid le 1er juillet, après avoir consommé la tortilla conditionnée le 30 juin et qui ont commencé les symptômes les 1er et 2 juillet. Les deux autres cas confirmés résident en Espagne, en Galice et dans les Asturies et sont deux personnes âgées de 49 et 50 ans qui ont mangé des tortillas conditionnées entre le 19 juin et le 5 juillet. Tous deux ont dû être soignés dans une unité de soins intensifs. Les cas probables ont été signalés par la Communauté valencienne, la Communauté de Madrid et l'Andalousie, chez trois personnes âgées de 43, 49 et 27 ans qui ont commencé à présenter des symptômes respectivement le 21 juin, le 10 juillet et le 1er juillet et avec une consommation entre le 19 juin et le 5 juillet. La personne résidant dans la Communauté de Madrid a besoin d'un traitement dans une unité de soins intensifs. Il n'y a eu aucun décès parmi les cas associés à cette épidémie

Jusqu'à présent, 7 cas ont été signalés avec des antécédents de consommation de tortillas de pommes de terre conditionnées dans les jours précédant le début de la clinique : 4 cas confirmés en laboratoire avec une date d'apparition des symptômes entre le 24 juin et le 4 juillet et 3 cas probables (avec symptômes et lien épidémiologique compatibles), dont les dates d'apparition des symptômes étaient respectivement le 21 juin et le 10 juillet. Dans tous les cas, il y avait des antécédents d'avoir consommé des tortillas de pommes de terre précuites et conditionnées achetées dans différents supermarchés de diverses communautés autonomes, avec différentes marques.

Mise à jour du 20 juillet 2023, source AESAN.

Le groupe Palacios a publié un communiqué dans lequel il informe du retrait volontaire, par précaution, des rayons des points de vente de l'omelette de pommes de terre fraîche conditionnée produite dans l'usine de Mudrian, et de l'arrêt temporaire de sa fabrication.

Bien qu'il n'ait pas été possible jusqu'à présent d'établir des preuves, ni dans les produits ni dans les processus, qui relient la cause à l'effet, le groupe Palacios demande à toutes les personnes qui ont acheté l'un de ces produits (Palacios, Chef Select, Auchan, Eroski, Unide, Consum, DIA, Ametller, Condis, El Corte Inglés, Carrefour, Alipende, Grupo IFA et Rikissimo) s'abstiennent de le consommer et procèdent à son retour au point de vente.

L'AESAN a transféré ces informations aux communautés et villes autonomes (CC. AA.), par le biais du Système coordonné d'échange rapide d'informations (SCIRI) afin de vérifier le retrait des produits concernés des canaux de communication et de commercialisation.

Mise à jour du 21 juillet 2023

Dans une seconde mise à jour du 20 juillet, l’AESAN rapporte :
Les produits que le groupe Palacios a inclus dans son communiqué ce matin sont élargis pour ceux qui demandent à tous ceux qui les ont achetés de s'abstenir de les consommer et de les rapporter au point de vente (Palacios, Chef Select, Auchan, Eroski, Unide, Consum, DIA, Essentials, Condis, El Corte Ingles, Carrefour, Alipende, Grupo IFA, Rikissimo, Netto, Salling, Intermarché, Naysa, Gestus et You like).

Sur le plan épidémiologique, il y aurait désormais 7 cas ayant des antécédents de consommation de tortillas de pommes de terre emballées dans les jours précédant l'apparition des symptômes : 5 cas confirmés en laboratoire avec des dates d'apparition des symptômes entre le 24 juin et le 10 juillet, et 2 cas probables (avec des symptômes compatibles et un lien épidémiologique), dont les dates d'apparition des symptômes étaient respectivement le 21 juin et le 1er juillet.

Les cas confirmés en Italie sont une femme de 23 ans et son père de 61 ans qui sont revenus en Italie de Valladolid le 1er juillet, après avoir consommé la tortilla emballée le 30 juin et qui ont commencé les symptômes les 1er et 2 juillet. Les trois autres cas confirmés résident en Espagne, à Madrid, en Galice et dans les Asturies et sont trois personnes âgées respectivement de 43, 49 et 50 ans qui ont mangé des tortillas emballées entre le 19 juin et le 5 juillet. Les trois cas ont nécessité un traitement dans une unité de soins intensifs.

Mise à jour du 4 août 2023

«Botulisme en Espagne en 2023», source ECDC du 5 août 2023.

La neurotoxine de type B a été identifiée dans trois des cinq cas confirmés.

Au 31 juillet 2023, cinq cas confirmés et quatre cas probables de botulisme ont été identifiés, avec une consommation signalée d'omelettes de pommes de terre conditionnées avec différentes marques et supermarchés, dans différentes communautés autonomes espagnoles.
Par mesure de précaution, la société a volontairement rappelé les produits suspects, arrêté leur production et informé les consommateurs de retourner tout produit suspect qu'ils auraient pu acheter.
Les produits suspects ont été distribués en Andorre, en France et au Portugal.
Sur la base des informations actuelles, le risque d'infection pour les citoyens de l'UE et de l’EEE est considéré comme faible, bien que d'autres cas liés à cet événement puissent encore se produire.

La violence des mots

«La violence des mots», article publié par Olivier Masbou le 19 juillet 2023 dans son blog-notes.

Après Sainte Soline, les serres nantaises, une nouvelle exploitation, arboricole celle-là, a été attaquée le week-end du 14 juillet dans le Tarn. Le saccage est revendiqué par une organisation inconnue. Mais derrière ces violences contre les agriculteurs, il y a aussi des mots, des phrases, qui peuvent être considérés comme des blancs-seings pour le passage à l’acte.

Dans la nuit du 13 au 14 juillet trois hectares de pommiers ‘surgreffés’ (soit 7 500 arbres) du Domaine de Fontorbe (Lavaur, Tarn) ont été vandalisés. Cette action a été revendiquée par un collectif baptisé «Le chardon» qui entend dénoncer une « industrie de l’agriculture» qui a «asphyxié, éliminé, rendu pauvres et dépendants nos parents et grands-parents». Que ce soit à Sainte Soline, chez les Maraîchers nantais, dans le Tarn (et dans bien d’autres lieux, la liste n’est hélas pas exhaustive), le discours de ces extrémistes de l’écologie est toujours le même : l’agriculture ‘intensive’, ‘productiviste’ ou ‘industrielle’ est mauvaise, donc il faut la détruire. Ces activistes reçoivent souvent un soutien plus ou moins affiché de certains élus (ce qui, à ce jour ne semble pas être le cas pour le saccage de Lavaur. Pas à notre connaissance en tout cas). Ces élus irresponsables donnent ainsi le sentiment de délivrer un permis de saccager, de donner une absolution à leurs auteurs. C’est déjà très grave. Mais ce qui est plus grave à nos yeux, ce sont les tribunes, les appels à pétition, publiés dans les journaux, les magazines, sur internet ou dans certaines émissions de l’audiovisuel (le plus souvent public !).

Le dernier texte en date (à ce jour) est une tribune publiée le 12 juillet sur le site de l’Obs. Son titre est sans équivoque : «Supprimons le label HVE dont le seul objet est de détruire l’agriculture biologique». L’histoire du HVE est présentée comme un «scandale d’Etat», «la fabrication par le ministère de l’Agriculture d’une machine de guerre contre l’agriculture biologique en France».

Le label est «une arnaque au service de quelques spéculations mercantiles», une «escroquerie, ignominieuse et insupportable», «une entreprise aux allures mafieuses». C’est un «label frauduleux qui porte un préjudice moral, sanitaire, écologique, économique et social au peuple de France».

Le texte est, notamment, signé par des intellectuels reconnus comme Dominique Bourg, ou Edgar Morin, ou encore par l’agronome Marc Dufumier. Ces personnalités, dont la signature pèse de toute leur autorité intellectuelle, ont elles bien remué plusieurs fois la plume dans l’encrier avant de parapher ce texte ?

Car les mots ont un sens. Si HVE est «une entreprise aux allures mafieuses», alors il faut le détruire !

Le texte a été publié le 12 juillet, le Domaine de Fontorbe, qui est engagé dans la démarche Vergers éco-responsables, a été attaqué dans la nuit du 13 au 14. Les responsables du saccage ne sont pas que les auteurs des coups de sécateurs.

Un nouveau test accélère le processus de détection de E. coli O157:H7

«Un nouveau test accélère le processus de détection de E. coli O157:H7», source ARS de l’USDA.

Un nouveau test permettant de gagner du temps pour détecter E. coli O157:H7 dans la viande hachée bovine a été développé sur la base d'un phage modifié, un virus qui infecte les bactéries, spécifique à ce type de E. coli par une équipe de scientifiques comprenant des chercheurs de l'ARS.

Après avoir infecté E. coli pathogène, le phage fait briller la bactérie. Le Food Safety and Inspection Service de l'USDA maintient une tolérance zéro pour E. coli O157:H7 depuis 1994. Cela signifie que si même une cellule de E. coli O157:H7 est détectée dans un prelèvement standard de 325 grammes de viande hachée bovine, l'ensemble du lot est signalé comme impropre à la consommation humaine.

Cette réglementation de tolérance zéro nécessite une méthode de détection capable de retrouver une cellule dans un prélèvement. Bien que les méthodes de détection des bactéries dans les aliments ne soient pas aussi sensibles, une étape «d'enrichissement» peut être utilisée pour augmenter le nombre de cellules de E. coli O157:H7 à des niveaux détectables.

L'enrichissement implique la croissance sélective de E. coli O157:H7 dans des milieux de culture microbiologiques pendant plusieurs heures, ce qui donne des dizaines de millions à des centaines de millions de cellules. Pour la plupart des tests d'agents pathogènes alimentaires, des prélèvements de viande sont réalisés sur le site de production et expédiés pendant la nuit aux laboratoires d’analyses avant enrichissement et détection. Ce nouveau test exploite le temps d'expédition pour enrichir simultanément le prélèvement et détecter E. coli, de sorte que le prélèvement arrive au laboratoire avec un résultat provisoire. Non seulement la méthode améliore le délai d'obtention du résultat, mais elle est également simple à réaliser, très spécifique et peu coûteuse.

D’autres informations sont disponible sur le site de Perdue University.

mercredi 19 juillet 2023

L'ECDC signale la propagation de Shigella multirésistante

«L'ECDC signale la propagation de Shigella multirésistante», source article de Chris Dall paru le 18 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a dit que plus de 300 cas de shigellose ont été signalés depuis avril en Europe et aux États-Unis, la plupart d'entre eux sont multirésistants (MDR pour multidrug-resistant), avec une transmission observée principalement chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (MSM pour men who have sex with men). Source Spread of multidrug-resistant Shigella in EU/EEA among gay, bisexual and other men who have sex with men.

Les cas sont liés à sept groupes microbiologiques nationaux et internationaux distincts de souches de Shigella qui présentent une résistance aux antibiotiques de première et de deuxième intention, tels que les céphalosporines de troisième génération, les fluoroquinolones, le sulfaméthoxazole et le triméthoprime. L'ECDC se dit particulièrement préoccupé par les souches présentant une résistance supplémentaire à l'azithromycine, qui sont considérées comme extrêmement résistantes aux antibiotiques (XDR pour extensively drug-resistant) et difficiles à traiter.

La shigellose est une affection gastro-intestinale causée par la bactérie Shigella. Bien que l'infection soit généralement associée à une exposition à des aliments et à de l'eau contaminés, les relations sexuelles orales et anales sont devenues une voie de transmission majeure, en particulier chez les MSM. En février, l'ECDC a signalé une augmentation des cas de Shigella sonnei XDR parmi les réseaux de MSM en Europe.

La plupart des cas ont été enregistrés en 2022 et 2023, avec des cas signalés en Belgique (26), Danemark (13), Allemagne (23), Irlande (50), Pays-Bas (21), Espagne (> 60) et États-Unis (106).

L'ECDC recommande aux MSM d'avoir des rapports sexuels protégés, d'assurer une bonne hygiène personnelle et de s'abstenir de toute activité sexuelle s'ils développent des symptômes gastro-intestinaux. L'agence appelle également à une sensibilisation accrue des cliniciens et des laboratoires de microbiologie à la propagation internationale des souches MDR de Shigella.

NB : L'image de Shigella est du CDC.

Une étude montre que des chiens peuvent détecter la COVID-19 plus rapidement, mieux que la plupart des tests PCR

«Une étude montre que des chiens peuvent détecter la COVID-19 plus rapidement, mieux que la plupart des tests PCR», source article de Stéphanie Soucheray paru le 18 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle revue de la littérature sur les chiens renifleurs de la COVID-19 montre que les chiens ont surpassé ou égalé les tests PCR ou les tests antigéniques pour détecter le nouveau coronavirus parmi les humains ou les prélèvements de patients contenant de la sueur, de la salive ou de l'urine.

La méta-étude, publiée dans le Journal of Osteopathic Medicine, comprenait 29 études dans lesquelles des chiens ont été utilisés pour détecter la COVID-19 à l'aide de plus de 31 000 prélèvements. Plus de 400 scientifiques de 32 pays ont utilisé 19 races de chiens différentes pour mener les études. Le nombre de chiens impliqués dans les études individuelles variait de 2 à 15, avec une moyenne de 6. Les Labrador Retrievers et les Malinois belges étaient les races de chiens les plus couramment utilisées.

Les études de terrain montrent une bonne sensibilité et spécificité

Il convient de noter que les études analysées ont montré que les chiens pouvaient détecter les personnes asymptomatiques, celles qui avaient un long COVID et les nouveaux variants de la COVID.

Parmi les 29 études figuraient 10 expériences olfactives et 6 études sur le terrain menées à l'aéroport international d'Helsinki, un centre de santé mexicain, des pharmacies communautaires en Italie, quatre concerts en Allemagne, un métro en Colombie et une école en Californie.

Dans les études sur le terrain, les chiens ont obtenu des résultats comparables aux tests PCR, avec une sensibilité allant de 68,6% à 95,9%, 3 des 6 variants entre 92,0% et 95,9%. Les spécificités variaient de 75,0% à 99,9%, 3 des 6 études se situant entre 95,1% et 99,9%.

Et tous les résultats des chiens renifleurs se sont produits en l'espace de quelques secondes à pas plus de 15 minutes, beaucoup plus rapidement que d'autres formes de tests.

«Nous pensons que les chiens renifleurs méritent leur place en tant que méthodologie de diagnostic sérieuse qui pourrait être particulièrement utile pendant les pandémies, potentiellement dans le cadre de dépistages sanitaires rapides dans les espaces publics», a dit l'auteur de l'étude, Tommy Dickey de l'Université de Californie, dans un communiqué de presse. «Nous sommes convaincus que les chiens renifleurs seront utiles pour détecter une grande variété de maladies à l'avenir.»

Les tests sur les chiens ont augmenté pendant la pandémie

Bien que la communauté scientifique et médicale vante depuis longtemps la capacité des chiens à détecter les maladies, l'utilisation complète des animaux à des fins médicales et de détection des maladies n'a pas été largement mise en place avant la pandémie de COVID-19, ont dit les auteurs.

En général, les chiens ont un odorat supérieur et possèdent 1 094 récepteurs olfactifs, contre 802 pour un humain, et ont 125 à 300 millions de cellules olfactives, contre 5 à 6 millions pour un humain.

«L'efficacité de la méthode du chien renifleur dressé est comparable ou, dans certains cas, supérieure au test PCR en temps réel et au test antigène», ont conclu les auteurs. «Les chiens renifleurs entraînés peuvent être utilisés efficacement pour fournir des résultats rapides (de quelques secondes à quelques minutes), non intrusifs et précis dans les lieux publics et ainsi réduire la propagation du virus de la COVID-19 ou d'autres virus.»