mercredi 1 mars 2023

Les œufs issus d'élevages bio, de plein air ou de batterie : Pas le moindre avantage santé ?

81% des prélèvements des toilettes des avions à destination des États-Unis contenaient de l'ARN du variant Omicron

«81% des prélèvements des toilettes des avions à destination des États-Unis contenaient de l'ARN de Omicron», source article de Mary Van Beusekom du 28 février 2023 paru dans CIDRAP News.

Deux nouvelles études dans Morbidity and Mortality Weekly Report mettent en évidence de nouvelles découvertes sur les voyages en avion au milieu de la COVID-19, l'une montrant que 81% des prélèvements d'eaux usées des toilettes d'avion avaient du matériel génétique du variant Omicron du SARS-CoV-2 à l'automne 2022, et l'autre suggérant que les tests avant le départ des voyageurs internationaux étaient liés à un taux de positivité inférieur de 52% à l'arrivée aux États-Unis.

La surveillance des eaux usées comme alerte précoce
Une équipe dirigée par des chercheurs des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis a évalué les prélèvements d'eaux usées prélevés dans les toilettes des avions sur les vols internationaux entrants à l'aéroport international John F. Kennedy de New York du 1er août au 9 septembre 2022.

La société de biotechnologie Gingko Bioworks a collecté environ un litre d'eaux usées de chacun des 88 vols entrants en provenance du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de France, dont 80 ont été testés pour le SARS-CoV-2 à l'aide d'une RT-PCR.

Soixante-cinq prélèvements (81%) étaient positifs, avec la même proportion parmi les trois pays d'origine. Les chercheurs ont séquencé 27 génomes du SARS-CoV-2 à partir de 25 prélèvements et identifié diverses sous-souches d'Omicron (Royaume-Uni, 12 BA.5 et 1 BA.4.6 ; France, 8 BA.5 ; et Pays-Bas, 5 BA.5 et 1 BA.2.75 ).

Les sous-variants identifiés étaient cohérents avec les séquences en Europe occidentale téléchargés dans la Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data (GISAID) au cours de cette période, qui étaient d'environ 90% de BA.5.

«Cette enquête a démontré la faisabilité de la surveillance des eaux usées des avions en tant qu'approche à faibles ressources par rapport aux tests individuels pour surveiller les variantes du SARS-CoV-2 sans implication directe des voyageurs, ni perturbation des opérations aéroportuaires», ont écrit les auteurs.

Les chercheurs ont reconnu plusieurs limites, notamment la dépendance à l'utilisation des toilettes pendant le vol, l'incapacité de différencier les voyageurs des vols de correspondance et le portage potentiel de l'ARN du SARS-CoV-2 entre les vols sans rapport avec les voyageurs. «Des seuils de couverture génomique stricts pourraient réduire la probabilité d'identification de porteurs de variants lors de vols ultérieurs», ont écrit les chercheurs.

La surveillance des eaux usées peut être utilisée non seulement pour surveiller les variantes du SARS-CoV-2 entrant aux États-Unis, mais également de manière ponctuelle pour identifier la source des épidémies, ont déclaré les auteurs. «En combinaison avec la surveillance basée sur les voyageurs, la surveillance des eaux usées des avions peut fournir un système d'alerte précoce complémentaire pour la détection des variantes du SARS-CoV-2 et d'autres agents pathogènes préoccupants pour la santé publique.»

Le CDC recommande toujours un test avant un vol
Une autre étude du même groupe a consisté à évaluer la valeur des tests COVID-19 avant le départ des voyageurs aériens internationaux à destination des États-Unis du 20 mars au 3 septembre 2022.

Les auteurs ont noté que, du 6 décembre 2021 au 11 juin 2022, les États-Unis ont exigé des passagers de tous les vols internationaux entrants qu'ils fournissent soit un résultat négatif d'un test COVID-19 dans la journée suivant le départ, soit une preuve d’une infection au SARS-CoV-2 au cours des 90 derniers jours. Bien que le CDC ne l'exige plus, l'agence recommande toujours des tests avant le départ.

Les passagers participants sont arrivés à l'un des quatre aéroports américains en deux périodes de 12 semaines pendant et après l'exigence de test avant le départ. Les aéroports étaient situés dans le New Jersey, New York, la Géorgie et la Californie.

Du 20 mars au 3 septembre, 28 056 voyageurs de 24 pays ont été testés pour la COVID-19 par RT-PCR, pour un total de 3 049 prélèvements regroupés. Du 20 mars au 11 juin, 13 190 (79,1%) des 16 668 volontaires du programme de surveillance génomique basée sur les voyageurs du CDC ont dit avoir subi des tests avant le départ, en baisse à 1 786 sur 11 123 (16,1%) du 12 juin au 3 septembre.

Au total, 22,7 % des 3 049 prélèvements regroupés étaient positifs pour le SARS-CoV-2, en hausse de 56%, passant de 17,9% (291 sur 1 622) au début à 28,0% (400 sur 1 427) au cours de la dernière période. L'augmentation a été observée dans les pays, les aéroports, les taux d'incidence, la taille du pool, l'âge et le sexe.

Après ajustement, les prélèvements par écouvillonnage nasal regroupés obtenus pendant l'exigence étaient 52% moins susceptibles d'être positifs pour le SARS-CoV-2 que ceux collectés après la levée de l'exigence (odds ratio ajusté, 0,48).

Les auteurs ont noté qu'en décembre 2022, les résultats de leur étude ont été utilisés en combinaison avec d'autres preuves pour imposer des tests avant le départ pour les voyageurs embarquant sur des vols vers les États-Unis depuis la Chine après la levée des mesures zéro-COVID dans ce pays.

«Ces résultats soutiennent les tests avant le départ en tant qu'outil pour réduire la transmission du SARS-CoV-2 associée aux voyages et fournissent des preuves réelles importantes qui peuvent guider les décisions pour les futures épidémies et pandémies», ont-ils écrit.

Suisse : Pas de limitation des quantités de sucre dans les aliments

«Pas de limitation des quantités de sucre dans les aliments», source AGIR.

Les quantités de sucre dans les aliments ne devraient pas être règlementées de manière restrictive, ni faire l'objet d'un étiquetage lisible et compréhensible. Le Conseil National a rejeté lundi deux initiatives des cantons de Genève et de Fribourg. Il préfère s'en remettre aux efforts volontaires des producteurs.

Genève voulait réglementer de manière restrictive la teneur en sucres ajoutés des boissons industrielles et des aliments transformés. Le canton du bout du lac espérait ainsi réduire les effets nocifs de sa consommation sur la santé des consommateurs.

Le canton de Fribourg souhaitait pour sa part que la teneur en sucres figure dans la déclaration nutritionnelle. Il n'est pas nécessaire d'agir étant donné que, suite à la révision de la loi sur les denrées alimentaires, il sera bientôt obligatoire de déclarer la teneur en sucres dans le tableau des valeurs nutritionnelles, a fait valoir Philippe Nantermod (PLR/VS) pour la commission.

Quant à la seconde demande du texte fribourgeois, à savoir de rendre obligatoire un étiquetage lisible et d'emblée compréhensible, cette mesure n'aurait pas de sens à l'heure actuelle, car elle est déjà en discussion au sein de l'Union européenne, a expliqué Philippe Nantermod (PLR/VS). Et de conclure qu'il est plus judicieux d'attendre l'évolution de la situation dans l'UE.

Obésité en hausse
Soulignant les effets d'une consommation trop importante de sucre sur la santé publique, une minorité a plaidé, en vain, pour l'adoption des deux textes. Le rôle de l'Etat est de prévenir les maladies, a souligné Stefania Prezioso Batou (EàG/GE), rappelant que le texte avait fait l'unanimité à Genève.

Valérie Piller-Carrard (PS/FR) a pour sa part relevé que les taux d'obésité et de surpoids sont en hausse depuis des années. «Il faut agir sans tarder pour réduire la consommation de sucre au sein de la population».

Efforts volontaires
Le rôle de l'Etat n'est pas d'éduquer les citoyens dans leur consommation quotidienne, a rétorqué Philippe Natermod. Pour la majorité, les efforts de l'industrie sont suffisants.

Le Valaisan a ainsi rappelé que des mesures ont déjà été prises, par exemple l'introduction du système du Nutri-Score. De plus, il y a moins de deux semaines, neuf producteurs de boissons, dont Coca-Cola Suisse, Rivella et Ramseier, ainsi que le détaillant Volg se sont engagés à réduire de manière volontaire de 10% d'ici la fin 2024 la teneur en sucres dans leurs produits.

Quatorze entreprises suisses avaient auparavant signé la Déclaration de Milan. Cet accord, conclu en 2015 et reconduit en 2019 avec de nouveaux objectifs, prévoyait une réduction du sucre dans les yaourts et les céréales pour le petit-déjeuner.

Le Conseil des Etats avait rejeté les deux textes lors de la session d'hiver 2021.

Complément
Réduction des sucres : des objectifs de réduction en bonne voie, selon l’OSAV.
Un état des lieux réalisé par l’OSAV en 2021 montre que les étapes de réduction convenues pour les yogourts et les céréales seront atteintes à l’horizon 2024. En moyenne, la teneur en sucres ajoutés des yogourts a baissé de plus de 5% depuis 2018, et celle des céréales pour le petit-déjeuner de 13%.

Suspicion d'intoxication alimentaire au collège de Larche en Corrèze

«Suspicion d'intoxication alimentaire au collège de Larche en Corrèze : une enquête ouverte par l'ARS», source La Montagne du 27 février 2023.

Plusieurs élèves du collège Anna-de-Noailles de Larche (Corrèze) se sont sentis mal après avoir pris leur repas au restaurant scolaire, ce lundi 27 février. Leur état de santé n'inspirait pas d'inquiétude, mais un signalement a tout de même été effectué auprès de l'ARS.

La direction du collège Anna-de-Noailles, à Larche (Corrèze) près de Brive, a prévenu l'Agence régionale de santé (ARS) alors que plusieurs élèves ont ressenti des «troubles gastriques» et des nausées après avoir pris le repas de midi au restaurant de l'établissement, ce lundi 27 février.

Une enquête a été ouverte, afin de déterminer si c'est bien un aliment servi au collège qui est à l'origine de ces symptômes.

Ce mardi 28 février, des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), vont venir au collège récupérer des «plateaux témoins» qui seront analysés. Les résultats seront ensuite transmis à l'ARS et à la direction de l'établissement, qui fera le lien avec les familles. 

«Nous avons respecté la procédure en alertant l'ARS, indique la principale, Christine Montely. Il n'était pas question de prendre des risques, même si aucun élève ne s'est vraiment trouvé très mal. Personne n'a fait de malaise ou n'a beaucoup vomi.»

Cinquante-cinq élèves sont concernés par cette suspicion d'intoxication. Certains sont rentrés chez eux, d'autres ont pu continuer à suivre les cours normalement. «Aucun n'a été hospitalisé, indique Sylvie Boué, la directrice de l'ARS en Corrèze. Ils ont été vus par un médecin, qui a constaté des tableaux cliniques normaux.»

650 repas servis chaque jour
Quelque 650 repas sont servis quotidiennement au collège Anna-de-Noailles. «Ce midi, plus de 600 personnes ont mangé au restaurant, y compris des adultes, et la grande majorité n'a donc pas été touchée par ces symptômes», poursuit la principale.

Pour l'instant, le restaurant scolaire ne fait l'objet d'aucune restriction, précise la direction du collège.

Intoxication alimentaire à l’INSEP
Dans cette affaire évoquée par le blog le 3 février qui aurait touchée une cinquantaine de sportifs, toujours pas d’information au 1er mars 2023. Délai normal ?

Gastro-entérites aiguës en 2021-2022 : Niveau comparable aux saisons pré-COVID

«Gastro-entérites aiguës : bilan des saisons hivernales 2020-2021 et 2021-2022», source Santé publique France du 28 février 2023.

Chaque année, une augmentation des gastro-entérites aiguës (GEA) est observée causée principalement par la circulation des norovirus et des rotavirus. Les norovirus sont responsables de GEA chez les personnes de tous âges alors que les rotavirus touchent majoritairement les enfants de moins de 5 ans.

Pendant la saison hivernale, Santé publique France surveille, avec son réseau de partenaires, l’évolution épidémiologique des gastro-entérites aiguës et publie chaque semaine sur son site internet des bulletins épidémiologiques nationaux et régionaux. Ces données sont également mises à disposition en open data sur Géodes.

Santé publique France publie le bilan de surveillance hivernale qui recouvre les saisons 2020-2021 et 2021-2022 en France métropolitaine et rappelle les gestes simples à adopter pour limiter le risque de contamination.

2020-2021 : une saison marquée par un niveau d’activité historiquement bas
Le faible niveau d’activité observé à partir de mars 2020 (fin de saison 2019-2020), dans le contexte de la pandémie de COVID-19, s’est poursuivi au cours de la saison 2020-2021. En médecine de ville ou encore dans les services des urgences hospitaliers, l’activité est restée relativement stable et inférieure aux années antérieures à la pandémie de COVID-19 dans toutes les régions métropolitaines.

Un retour à une activité comparable aux saisons pré-COVID pendant l’hiver 2021-2022
Les niveaux d’activité enregistrés sur toute la saison 2021-2022 étaient de nouveau comparables à ceux observés lors des saisons pré-COVID. Aux urgences hospitalières, l’activité pour gastro-entérites aiguës est restée proche des maximums historiques, de décembre 2021 à avril 2022. Les consultations chez SOS Médecins étaient similaires aux données observées avant la pandémie de COVID-19.

Conclusion
Pendant la saison hivernale 2021-2022, l’activité pour la population tout âge était de nouveau comparable aux saisons pré-COVID. Pour la population des enfants des moins de cinq ans, l’activité était particulièrement marquée par une forte hausse à partir de mi-novembre 2021, atteignant des niveaux d’activité comparables aux maximums observés lors des saisons pré-COVID à la même période. Cette reprise importante de l’activité dans cette tranche d’âge pourrait s’expliquer par le manque d’immunisation acquise contre les virus les plus fréquemment isolés (rotavirus et norovirus) chez deux cohortes d'enfants nés en 2020 et 2021, augmentant ainsi le nombre d’enfants sensibles. En effet, les mesures barrières prises pour contrôler l’épidémie COVID-19 (confinements, fermeture des écoles maternelles...) ont pu limiter la circulation des virus entériques. Source Gastro-entérite aiguë. Bilan de la surveillance hivernale en métropole, saisons 2020-2021 et 2021-2022.

Evolution hebdomadaire de la proportion de passages aux urgences hospitalières pour GEA en métropole, tout âge, données Oscour, saisons hivernales 2018-2022
Prévention: comment diminuer le risque de gastro-entérite aiguë ?
- Se laver fréquemment les mains (privilégier l’eau et le savon, sinon un produit hydro-alcoolique) est une des meilleures façons de limiter la transmission des virus entériques
- Nettoyer soigneusement et régulièrement les surfaces à risque élevé de transmission (dans les services de pédiatrie, les crèches, institutions accueillant les personnes âgées), certains virus (rotavirus et norovirus) étant très résistants dans l’environnement
- Se réhydrater précocement à l'aide des solutés de réhydratation orale (SRO), en particulier chez le nourrisson, afin de prévenir les complications de la diarrhée aiguë
- La vaccination contre les rotavirus est désormais recommandée en France pour tous les nourrissons.
Les deux vaccins disponibles ont montré en vie réelle leur très grande efficacité sur la réduction des gastroentérites et des hospitalisations associées au rotavirus dans les pays industrialisés les utilisant depuis de nombreuses années. Leur administration par voie orale facilite leur administration. La vaccination nécessite deux ou trois doses selon le vaccin. Elle doit être débutée à deux mois et être achevée à six ou huit mois au plus tard selon le vaccin.

Commentaire
Le terme ‘coquillages’ ou ‘huîtres’ n’apparaît dans les documents proposés, un oubli sans doute …

Vos fraises sont-elles fades ? Des pesticides pourraient en être la cause

«Vos fraises sont fades ? Les pesticides pourraient en être la cause», source ACS News.

«Insights into the Mechanism of Flavor Loss in Strawberries Induced by Two Fungicides Integrating Transcriptome and Metabolome Analysis» (Aperçus du mécanisme de la perte de saveur de fraises induite par deux fongicides intégrant l'analyse du transcriptome et du métabolome).

Avez-vous déjà mordu dans une fraise rouge dodue, pour la trouver fade et aqueuse ? Certains pesticides pourraient être responsables. Une équipe rapportant dans Journal of Agricultural and Food Chemistry de l'ACS a découvert que deux fongicides communs aux fraises peuvent avoir un impact sur les mécanismes cellulaires, créant des baies avec une saveur et une douceur modérées, ainsi qu'une valeur nutritionnelle inférieure.

Le profil de saveur de tout produit, y compris les baies, est le résultat de son goût et de son odeur - la douceur provient souvent de la quantité de glucose ou de fructose dissous, et un arôme unique provient de composés volatils, tels que les esters et les terpènes. De plus, de nombreux fruits regorgent également de nutriments, notamment de vitamine C, d'acide folique et d'antioxydants. Mais parce que les fongicides sont conçus pour perturber les processus cellulaires des champignons nuisibles, ils pourraient accidentellement interférer avec ces processus dans les cultures, inhibant la production de ces composés aromatiques et nutritionnels importants. Ainsi, Jinling Diao et ses collègues ont voulu étudier comment deux pesticides couramment utilisés sur les fraises, le boscalide (BOS) et le difénoconazole (DIF), qui affectent des voies moléculaires spécifiques dans les baies.

Les chercheurs ont cultivé trois groupes de fraises (Fragaria x ananassa Duch) dans des conditions identiques, en appliquant du BOS ou du DIF à deux des groupes lorsque les baies étaient encore vertes. Même après traitement, les baies adultes étaient identiques en taille et en couleur à celles cultivées sans pesticide. Pourtant, sous la surface, l'équipe a trouvé un certain nombre de changements chimiques causés par les deux fongicides :

- Les niveaux de sucres solubles et de nutriments, tels que le saccharose et la vitamine C, ont été réduits.
- Les sucres ont été convertis en acides, réduisant davantage le goût sucré.
- La quantité de composés volatils a changé, atténuant le goût et l'arôme de la baie.

En regardant de plus près, l'équipe a découvert que le BOS avait un effet direct sur la régulation des gènes impliqués dans les voies cellulaires liées à la production de sucres, de composés volatils, de nutriments et d'acides aminés. Enfin, lors d'un test de goût à l'aveugle, les personnes ont toujours préféré les fraises non traitées. Les chercheurs disent que ce travail pourrait fournir des conseils aux agriculteurs sur l'utilisation des pesticides.

Bifidobacéries probiotiques, à propos de leur robustesse et de leur stabilité

Certaines bifidobactéries probiotiques sont robustes et avec une longue conservation, d'autres non, ce qui rend difficile la production à l'échelle industrielle. Dans
Applied and Environmental Microbiology, des chercheurs comparent de manière exhaustive deux souches de Bifidobacterium pour identifier des marqueurs de robustesse et de stabilité. Le titre de l’article est «Novel Insights into the Molecular Mechanisms Underlying Robustness and Stability in Probiotic Bifidobacteria» (Nouvelles informations sur les mécanismes moléculaires sous-jacents à la robustesse et à la stabilité des bifidobactéries probiotiques.

Résumé
Certaines bifidobactéries probiotiques sont très robustes et de longue conservation, tandis que d'autres sont difficiles à produire, en raison de leur sensibilité aux facteurs de stress. Cela limite leur utilisation potentielle en tant que probiotiques. Ici, nous étudions les mécanismes moléculaires sous-jacents à la variabilité des physiologies de stress de Bifidobacterium animalis subsp. lactis BB-12 et Bifidobacterium longum subsp. longum BB-46, en appliquant une combinaison de caractérisation physiologique classique et de profilage du transcriptome. Le comportement de la croissance, la production de métabolites et les profils d'expression génique globale différaient considérablement entre les souches. BB-12 a constamment montré des niveaux d'expression plus élevés de plusieurs gènes associés au stress, par rapport à BB-46. Cette différence, en plus d'une plus grande hydrophobicité de la surface cellulaire et d'un rapport inférieur d'acides gras insaturés à saturés dans la membrane cellulaire de BB-12, devrait contribuer à sa plus grande robustesse et stabilité. Dans BB-46, l'expression de gènes liés à la réparation de l'ADN et à la biosynthèse des acides gras était plus élevée en phase stationnaire qu'en phase exponentielle, ce qui était associé à une stabilité accrue des cellules BB-46 récoltées en phase stationnaire. Les résultats présentés ici mettent en évidence d'importantes caractéristiques génomiques et physiologiques contribuant à la stabilité et à la robustesse des souches de Bifidobacterium étudiées.

Importance
Les probiotiques sont des micro-organismes importants sur le plan industriel et clinique. Pour exercer leurs effets bénéfiques sur la santé, les micro-organismes probiotiques doivent être administrés en quantités élevées, tout en maintenant leur viabilité au moment de la consommation. De plus, la survie intestinale et la bioactivité sont des critères importants pour les probiotiques. Bien que les bifidobactéries soient parmi les probiotiques les mieux documentés, la production et la commercialisation à l'échelle industrielle de certaines souches de Bifidobacterium sont remises en question par leur grande sensibilité aux facteurs de stress environnementaux rencontrés lors de la fabrication et du stockage. Grâce à une comparaison complète des caractéristiques métaboliques et physiologiques de deux souches de Bifidobacterium, nous identifions des marqueurs biologiques clés qui peuvent servir d'indicateurs de robustesse et de stabilité chez les bifidobactéries.

Les résultats présentés ici indiquent d'importantes contributions génomiques et physiologiques à la robustesse et à la stabilité des bifidobactéries. Les résultats et les méthodologies appliquées peuvent faciliter la sélection de nouvelles souches commercialisables et guider l'optimisation des processus de production pour améliorer la robustesse et la stabilité des souches avec des avantages prometteurs pour la santé.

NB : Photo d'illustration.

L'Italie voit le total annuel le plus élevé de cas de SHU depuis des décennies

«L'Italie voit le total annuel le plus élevé de cas de SHU depuis des décennies», source article de Joe Whitworth paru le 1er mars 2023 dans Food Safety News.

L'Italie a signalé le total annuel le plus élevé de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) depuis le début des enregistrements.

De janvier à décembre 2022, 91 cas ont été enregistrés. C'est le plus haut taux observé en une seule année depuis le début de la surveillance en 1988. Le SHU est une complication grave associée à une infection à E. coli entérohémorragique qui provoque une insuffisance rénale et peut entraîner des problèmes de santé graves tout au long de la vie et la mort.

Le nombre de SHU est toujours inférieur à celui de la France, qui a enregistré 128 cas de SHU en 2021. Il s'agit du chiffre le plus faible depuis 2017 et il était en baisse par rapport à 167 cas en 2020. Les données pour 2022 ne sont pas encore disponibles mais une augmentation est attendue en raison d'une épidémie liée à des pizzas surgelées de la marque Fraîch'Up de chez Buitoni Nestlé .

Le registre italien du syndrome hémolytique et urémique est géré par la Société italienne de néphrologie pédiatrique et l'Institut national italien de la santé (ISS).

La hausse a été particulièrement marquée en été de juin à août au cours de laquelle plus de la moitié des cas de SHU ont été signalés. Il y a eu un pic en juin avec 16 signalements. Un groupe de cas associés à une infection à STEC O26 en Émilie-Romagne entre juin et juillet a contribué à cette augmentation.

Détails sur les personnes touchées et le type de E. coli
Au total, 89 patients avaient moins de 15 ans. L'âge médian des cas en 2022 était de 42 mois.

Les taux d'incidence variaient selon les régions mais la majorité des cas ont été enregistrés en Émilie-Romagne avec 12 cas et en Campanie avec 11.

Les patients venaient de 16 régions. Dans trois cas, la maladie était liée à un voyage à l'étranger tandis que dans un cas, le SHU a été enregistré chez un citoyen étranger séjournant en Italie.

Les régions dans lesquelles le taux de déclaration des cas de SHU était supérieur à la moyenne nationale comprenaient les Abruzzes, la Campanie, l'Émilie-Romagne, la Ligurie, les Marches, le Piémont, les Pouilles et la Toscane.

Dans 72 cas avec des échantillons analysés, une infection à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) a été retrouvée. Dans 64 cas, il a été possible d'identifier des informations sur le sérogroupe.

Les sérogroupes dits du top 5, O26, O157, O111, O145 et O103, ont dominé les résultats. Un total de 38 prélèvement étaient O26. E. coli O157 était le deuxième sérogroupe le plus élevé. Le taux élevé de O26 dans les cas de SHU reflète une tendance à plus long terme et est conforme avec d'autres pays européens, ont dit des responsables de la santé italiens.

En 2021 en Europe, 365 cas de SHU ont été signalés et quatre enfants sont décédés. La majorité appartenait aux groupes d'âge les plus jeunes de 0 à 4 ans et de 5 à 14 ans. Le sérogroupe O26 était le plus courant suivi du O157.

Légende de l’image. Cas de SHU enregistrés sur les 12 mois de 2021 comparés au dix années précédentes.

Des responsables à Hong Kong enquêtent sur des cas de maladie liés à un fournisseur de boîtes de lunch scolaires. Résumé des incidents alimentaires en 2022

Légende de la photo
. Le Food and Environmental Hygiene Department a organisé le 20 février des inspections dans des usines alimentaires fournissant des boîtes à lunch et a rappelé aux fournisseurs d'élaborer un plan de sécurité des aliments basé sur le système HACCP.

«Hong Kong enquête sur une éclosion liée à de la nourriture scolaire», source Food Safety News du le 1er mars 2023.

Des responsables à Hong Kong enquêtent sur des cas de maladie liés à un fournisseur de boîtes de lunch scolaires.

Le Département de l'hygiène alimentaire et environnementale (FEHD) a reçu des informations sur deux suspicions d'intoxication alimentaire du Centre for Health Protection, impliquant quatre étudiants qui ont eu des repas fournis par un même fournisseur les 13 et 16 février.

Des agents de la FEHD ont rencontré des responsables du fournisseur de boîtes de repas, Luncheon Star, pour discuter de l'incident. Il n'a pas été mentionné où se trouvaient les aliments dans les boîtes à lunch.

Luncheon Star a suspendu la fourniture de boîtes à lunch les 20 et 21 février, pour inspecter les processus de production et effectuer un nettoyage et une désinfection en profondeur de l'usine.

Les résultats de laboratoire du contenu de la boîte à lunch de Luncheon Star ont donné des résultats satisfaisants et les analyses de 11 échantillons d'aliments et de 25 écouvillons environnementaux collectés par FEHD auprès d'usines alimentaires au cours des enquêtes étaient également conformes. La fourniture de boîtes à lunch aux écoles a repris le 22 février.

Une augmentation soudaine de la demande
Luncheon Star, qui fait partie du groupe Café de Coral, a dit qu'en raison des fermetures d'écoles liées à la pandémie de la COVID-19, de nombreux employés avaient quitté l'entreprise ces dernières années, entraînant une pénurie de personnel.

«L'annonce récente du gouvernement de la reprise complète des cours signifiait que Luncheon Star devait produire plus de 100 000 boîtes à lunch par jour, un bond soudain de trois à quatre fois par rapport aux niveaux de production d'avant la reprise. Nous avons réussi à recruter suffisamment de personnel pour répondre aux besoins de production actuels et à renforcer la supervision et la formation des employés pour améliorer la sensibilisation à la sécurité des aliments parmi tous les manipulateurs d'aliments.»

Luncheon Star a dit qu'il était prioritaire d'identifier la cause première du problème dès que possible et de prendre les mesures appropriées pour prévenir des incidents similaires.

«Nous recherchons actuellement la cause profonde du problème sous différents angles, y compris les spécifications des ingrédients crus, les procédures de transformation, les performances des équipements de cuisson, ainsi que le transport, le calendrier et la logistique. Afin de renforcer la surveillance et la sécurité des aliments, des prélèvements de boîtes à lunch de notre chaîne de production seront envoyés au laboratoire analyses des tests quotidiennes.»

Alors que les écoles reprennent progressivement les cours en face à face à temps plein et organisent des repas pour les étudiants du campus, la FEHD a intensifié les inspections depuis la mi-février dans les usines autorisées à fournir des boîtes à lunch scolaires, et a rappelé aux opérateurs la bonne façon de gérer ces des produits.
Résumé des incidents alimentaires
Pendant ce temps, le nombre d'incidents alimentaires détectés par un système utilisé pour surveiller les problèmes en dehors de Hong Kong a augmenté en 2022.

Le Center for Food Safety (CFS) utilise le système de surveillance des incidents alimentaires (FISS) pour enregistrer les événements et examiner l'impact national potentiel pour protéger la santé publique locale. Plus de 2 200 incidents ont été recensés en 2021 et environ 2 500 l'année dernière.

En réponse aux problèmes, le CFS a évalué le risque et enquêté sur la disponibilité locale des produits en question en examinant les dossiers d'importation pertinents, en assurant la liaison avec les autorités et en effectuant des vérifications des ventes auprès des commerçants locaux.

En fonction de l'évaluation des risques et de l'ampleur de l'impact local, l'agence a développé diverses actions de gestion des risques, notamment l'arrêt de la vente des articles en cause, les rappels de produits, la surveillance renforcée ou la suspension des importations.

Les informations publiées par le CFS couvraient les risques chimiques tels que les résidus de pesticides et les additifs alimentaires, les toxines ou les allergènes non déclarés ; les risques microbiologiques tels que Listeria, Salmonella et E. coli ; les dangers physiques, y compris la contamination par le verre, le plastique ou le métal et d'autres problèmes tels que l'étiquetage incorrect de la date limite de consommation. La majorité des incidents alimentaires sont liés à des risques microbiologiques et chimiques.

Un incident surveillé était le rappel et l'éclosion à Salmonella causée par le chocolat Kinder de chez Ferrero . Le CFS a identifié l'importation et la vente des produits concernés à Hong Kong. Elle a demandé aux importateurs de rappeler ces produits et a renforcé la surveillance sur le chocolat de cette marque. Aucun cas local à Salmonella associé à la consommation des articles concernés n'a été signalé.

Un autre problème concernait l'oxyde d'éthylène dans des crèmes glacées de France qui avaient été distribuées à Hong Kong en juin, juillet et août 2022. Le CFS a exhorté l'importateur à lancer un rappel, a conseillé au public de ne pas consommer les produits et a ordonné aux commerçants de ne pas vendre les articles concernés.

NB : Tous les liens sont du blog -aa.

Articles les plus lus par les lecteurs du blog en février 2023

Le mois de février, plus que le mois de janvier n’échappe à la règle, la fréquentation du blog est de nouevau plus faible ce mois-ci.

Pami les articles publiés, j'ai une faiblesse pour l'article sur l'héritage de David Théno, et l'idée qu'il avait d'avoir toujours sur lui la photo une enfant décédée des suites d'une maladie à E. coli O157:H7, illustre le choix de sa préocuppation principale, le consommateur.

En France, rien ne change au niveau des mensonges des institutions que ce soit pour l'article sur le glyphosate, qui a retentu votre attention en le classant à la deuxième place, ou sur l'énergie nucléaire, ce qui fait que nous devons désormais payer notre énérgie plus chère, c'est à n'y rien comprendre, mensonges à tous étages. Et que dire, vraiment que dire, sur l'agriculture en France et les règles  européennes appliquées avec célérité chez nous, et pas chez nos voisins européens et pour tenter de faire taire les agriculteurs, on distribue des subventions ...

Plébiscite pour le Seismo Info de l’OSAV qui place deux articles dans le top 10, bravo !

Les dix articles du blog de février les plus lus sont :

  1. Débat en Belgique : Risques, opportunités et menaces pour la food safety et la food security liés à la diminution de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques
  2. Glyphosate : Le mensonge institutionnalisé par Gérard Kafadaroff
  3. Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de janvier 2023
  4. 5 choses à savoir sur Listeria par l'AFSCA de Belgique
  5. Du poulet et du saumon importés montrent une contamination plus élevée, selon une étude britannique
  6. Rétrospective sur E. coli O157:H7 et l'héritage du Dr David Theno
  7. One Health en France ? Les douanes de Roissy débordées par l’afflux illégal de viande de brousse
  8. Deux ou trois choses sur Listeria en France en ce début d'année 2023
  9. Des contrôles anglais révèlent des aliments importés illégalement de l'UE