samedi 25 février 2023

Débat en Belgique : Risques, opportunités et menaces pour la food safety et la food security liés à la diminution de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques

Je ne crois pas que ce type de débat puisse se dérouler sereinement en France tant que le climat d’agribashing est conséquent. Il y aurait ainsi d’un côté les vilains pesticides chimiques sensés être utilisés par l’agriculture conventionnelle versus les gentils pesticides de l’agriculture biologique

Cela se passe en Belgique avec un débat annuel de l’AFSCA avec ses comités consultatif et scientifique sur le thème suivant : «Risques, opportunités et menaces pour la food safety et la food security liés à la diminution de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.» Source communiqué de l’AFSCA du 24 février 2023.

Ce vendredi 24 février, l'AFSCA a organisé sa réunion annuelle avec son comité scientifique et son comité consultatif. De cette manière, les différents acteurs de la chaîne alimentaire sont impliqués dans un débat ouvert où la parole est donnée à la science. Cela stimule la synergie et compréhension mutuelle entre l'AFSCA, le monde scientifique et les représentants des principaux secteurs professionnels, les organisations de consommateurs et les autorités concernées. Les intérêts de tous ainsi que les tendances actuelles et défis de demain y ont fait l’objet de profondes discussions, le tout dans le but de continuer à protéger les consommateurs.

Le thème de cette année s’articulait autour de la réduction de l'utilisation des produits phytopharmaceutiques : risques, opportunités et menaces pour la sécurité alimentaire (food Safety) et la sécurité des aliments (food security).

Les produits phytopharmaceutiques sont utiles dans le contexte de la sécurité alimentaire car ils permettent de lutter contre les maladies et les insectes des plantes. D'autre part, l'Eurobaromètre 2022 de l’EFSA montre que 40% de la population belge est préoccupée par la sûreté des produits alimentaires sur lesquels on peut retrouver des résidus de produits phytosanitaires.

Le Comité scientifique institué auprès de l’AFSCA publiait en 2022 un avis sur «l’exposition chronique de la population belge aux résidus de produits phytopharmaceutiques par la consommation de fruits et légumes». Globalement, sur base des résultats de surveillance de l'AFSCA pour la période 2014 à 2020, le Comité scientifique concluait que l'exposition à long terme des consommateurs belges, y compris les enfants, aux résidus de produits phytopharmaceutiques via la consommation de fruits et légumes ne présentait pas de risque ou n'était pas préoccupante, même en cas de consommation élevée de fruits et légumes. Chaque année, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) contrôle la présence et teneurs de résidus de quelques 600 produits phytosanitaires différents dans plus de 3 000 produits alimentaires. Sur les quelque 14 500 échantillons de fruits et légumes, de céréales et d'autres produits d'origine végétale contrôlés entre 2014 et 2020, 97 à 98% étaient conformes aux limites légales.

En outre, il existe des objectifs européens et nationaux qui visent à assurer une utilisation durable des produits phytosanitaires. Par exemple, le programme 2023-2027 du Plan d'Action National pour la Réduction des Pesticides (PAN) vise à réduire l'utilisation des pesticides et leur impact sur l'environnement et sur la santé publique à travers différentes actions ciblant les professionnels et les particuliers.

Aujourd’hui, plusieurs intervenants ont apporté leur éclairage sur la question. Ainsi, outre le point de vue scientifique, les intérêts et les défis du secteur agricole ont été abordés par le biais d'organisations telles que Belplant, l'Association des coopératives horticoles belges, l'Union professionnelle des agriculteurs ou la Fédération wallonne de l'agriculture. Via Test Achat, les consommateurs ont également pu être représentés dans ce débat.

On peut affirmer à l'unanimité qu'un équilibre doit être recherché et trouvé entre la sécurité alimentaire d'une part, et la sûreté des aliments d'autre part. Tous les acteurs s'accordent sur la nécessité de s'efforcer de parvenir à une utilisation durable des produits phytopharmaceutiques, mais aussi sur le fait qu'il s'agit là d'un défi majeur. Cela nécessite les ressources et le temps nécessaires, et tout le monde doit garder le consommateur au centre de ses préoccupations, à cet égard.

Commentaire
Comme ce débat est intéressant, «Un équilibre doit être recherché et trouvé entre la sécurité alimentaire d'une part, et la sûreté des aliments d'autre part.» En France, on aurait tendance à avancer à marche forécée ou à sens unique, alors qu’il faudrait laisser les agriculteurs travailler.
Rappelons que la sécurité des aliments ou la sécurité sanitaire des aliments est un préalable à la nutrion et à la food security (sécurité alimentaire).

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