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jeudi 18 mai 2023

Six cas d’infection à STEC liés à du lait cru fermenté en France (5) et en Belgique (1)

Le blog vous en avait parlé le 8 mai 2023 ici, mais voici du nouveau avec «Six cas d’infection à E. coli liés à du lait cru fermenté», source article de Joe Whitworth paru le 18 mai 2023 dans Food Safety News.

Cinq personnes ont été malades en France, deux gravement, et une en Belgique après avoir bu une marque de lait cru fermenté.

En France, quatre enfants et un adulte ont été infectés par des E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O26:H11. Ils sont tombés malades entre fin mars et début avril de cette année.

Santé publique France enquête sur deux cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) dans les régions Hauts-de-France et Île-de-France. Cette dernière s'inscrivait dans le cadre d'une éclosion familiale. L'aliment suspect était du lait cru fermenté. Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale.

«Le séquençage des souches isolées au sein de ces foyers a confirmé le même profil génomique. Les enquêtes alimentaires ont permis d'identifier, pour le cas des Hauts-de-France, le lieu d'achat et de prélever du lait en vente au moment des contrôles. C'était du lait cru fermenté fabriqué en Belgique», ont déclaré des responsables de l'agence à Food Safety News.

Des prélèvements de ce lait réalisés dans les Hauts-de-France ont été analysés par le Laboratoire National de Référence (LNR). Le LNR réalise un séquençage pour voir s'il existe un lien basé sur les résultats et la comparaison avec des souches humaines, avec l'aide du Centre National de Référence (CNR).

Le 11 mai 2023, du lait cru fermenté de la marque Ferme Dumortier a été rappelé en France. La ferme est basée à Rekkem, Belgique. L'annonce porte sur tous les lots commercialisés à partir de la mi-mars, (lait, lait cru, lait battu, lait cru fermenté). La boisson est présentée dans une bouteille de 2 litres avec un bouchon rouge ou vert. Il a été distribué dans certains magasins L'Oasis à Lille.

Vue de la Belgique
L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a dit à Food Safety News qu'il y a un adulte malade en Belgique.

«Il y a correspondance entre la souche du malade identifiée en Belgique et celle analysée par la France. Le lien entre le produit consommé et la maladie peut donc être établi», a dit une porte-parole de l'agence.

En Belgique, une enquête de traçabilité menée par l'agence est en cours. La production de l'entreprise a été temporairement arrêtée pour permettre aux responsables de faire ce travail. STEC n'a pas été détecté dans 10 échantillons et écouvillons prélevés par l'AFSCA et analysés par Sciensano, l'institut national de santé publique de Belgique.

Dans une recommandation générale, les autorités sanitaires françaises ont indiqué que, par mesure de précaution, le lait cru et les fromages au lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants, en particulier ceux de moins de 5 ans. Cette recommandation doit également être suivie par les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées.

NB : Image du lait de la Ferme Dumortier rappelé.

Commentaire
Une notification au RASFF de l’UE par la France, le 5 mai 2023 et un rappel le 11 mai 2023, il y a quelque chose qui ne va pas (?). Vivement, la nouvelle police unique sanitaire ...

mercredi 1 mars 2023

Gastro-entérites aiguës en 2021-2022 : Niveau comparable aux saisons pré-COVID

«Gastro-entérites aiguës : bilan des saisons hivernales 2020-2021 et 2021-2022», source Santé publique France du 28 février 2023.

Chaque année, une augmentation des gastro-entérites aiguës (GEA) est observée causée principalement par la circulation des norovirus et des rotavirus. Les norovirus sont responsables de GEA chez les personnes de tous âges alors que les rotavirus touchent majoritairement les enfants de moins de 5 ans.

Pendant la saison hivernale, Santé publique France surveille, avec son réseau de partenaires, l’évolution épidémiologique des gastro-entérites aiguës et publie chaque semaine sur son site internet des bulletins épidémiologiques nationaux et régionaux. Ces données sont également mises à disposition en open data sur Géodes.

Santé publique France publie le bilan de surveillance hivernale qui recouvre les saisons 2020-2021 et 2021-2022 en France métropolitaine et rappelle les gestes simples à adopter pour limiter le risque de contamination.

2020-2021 : une saison marquée par un niveau d’activité historiquement bas
Le faible niveau d’activité observé à partir de mars 2020 (fin de saison 2019-2020), dans le contexte de la pandémie de COVID-19, s’est poursuivi au cours de la saison 2020-2021. En médecine de ville ou encore dans les services des urgences hospitaliers, l’activité est restée relativement stable et inférieure aux années antérieures à la pandémie de COVID-19 dans toutes les régions métropolitaines.

Un retour à une activité comparable aux saisons pré-COVID pendant l’hiver 2021-2022
Les niveaux d’activité enregistrés sur toute la saison 2021-2022 étaient de nouveau comparables à ceux observés lors des saisons pré-COVID. Aux urgences hospitalières, l’activité pour gastro-entérites aiguës est restée proche des maximums historiques, de décembre 2021 à avril 2022. Les consultations chez SOS Médecins étaient similaires aux données observées avant la pandémie de COVID-19.

Conclusion
Pendant la saison hivernale 2021-2022, l’activité pour la population tout âge était de nouveau comparable aux saisons pré-COVID. Pour la population des enfants des moins de cinq ans, l’activité était particulièrement marquée par une forte hausse à partir de mi-novembre 2021, atteignant des niveaux d’activité comparables aux maximums observés lors des saisons pré-COVID à la même période. Cette reprise importante de l’activité dans cette tranche d’âge pourrait s’expliquer par le manque d’immunisation acquise contre les virus les plus fréquemment isolés (rotavirus et norovirus) chez deux cohortes d'enfants nés en 2020 et 2021, augmentant ainsi le nombre d’enfants sensibles. En effet, les mesures barrières prises pour contrôler l’épidémie COVID-19 (confinements, fermeture des écoles maternelles...) ont pu limiter la circulation des virus entériques. Source Gastro-entérite aiguë. Bilan de la surveillance hivernale en métropole, saisons 2020-2021 et 2021-2022.

Evolution hebdomadaire de la proportion de passages aux urgences hospitalières pour GEA en métropole, tout âge, données Oscour, saisons hivernales 2018-2022
Prévention: comment diminuer le risque de gastro-entérite aiguë ?
- Se laver fréquemment les mains (privilégier l’eau et le savon, sinon un produit hydro-alcoolique) est une des meilleures façons de limiter la transmission des virus entériques
- Nettoyer soigneusement et régulièrement les surfaces à risque élevé de transmission (dans les services de pédiatrie, les crèches, institutions accueillant les personnes âgées), certains virus (rotavirus et norovirus) étant très résistants dans l’environnement
- Se réhydrater précocement à l'aide des solutés de réhydratation orale (SRO), en particulier chez le nourrisson, afin de prévenir les complications de la diarrhée aiguë
- La vaccination contre les rotavirus est désormais recommandée en France pour tous les nourrissons.
Les deux vaccins disponibles ont montré en vie réelle leur très grande efficacité sur la réduction des gastroentérites et des hospitalisations associées au rotavirus dans les pays industrialisés les utilisant depuis de nombreuses années. Leur administration par voie orale facilite leur administration. La vaccination nécessite deux ou trois doses selon le vaccin. Elle doit être débutée à deux mois et être achevée à six ou huit mois au plus tard selon le vaccin.

Commentaire
Le terme ‘coquillages’ ou ‘huîtres’ n’apparaît dans les documents proposés, un oubli sans doute …

samedi 14 janvier 2023

«Affaire du lait contaminé : l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis», selon Le Figaro

«Affaire du lait contaminé : l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis», source article d’
Olivia Détroyat paru dans Le Figaro du 14 janvier 2023.

Plus de cinq ans après l'affaire du lait infantile infecté à la salmonelle, qui avait contaminé 37 nourrissons (Selon cet article paru dans Eurosurveillance le 28 mars 2019, «33 cas confirmés ont été signalés dans l'UE : 31 en France, 1 en Belgique et 1 au Luxembourg.» -aa), l'étau judiciaire se resserre sur Lactalis. Selon nos informations, le géant laitier, dont l'usine Celia de Craon (Mayenne) avait été identifiée comme la source d'un des plus grands scandales sanitaires de la dernière décennie, est sur le point d'être mis en examen.

Plus précisément, deux des sociétés du groupe propriétaire des marques Milumel et Picot viennent d'être convoquées le 16 février prochain par le juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris. Cela en vue d'une possible mise en examen, pour «inexécution de mesures de retrait et rappels», ainsi que« tromperie aggravée» et «blessures involontaires». Des motifs non cumulatifs pour lesquels le géant aux 22 milliards d'euros de chiffre d'affaires encourt une sanction de 3,75 millions d'euros (au titre du non retrait-rappel).

Fin 2017, un nombre anormalement élevé de contaminations de bébés à la salmonelle avait alerté les services de Santé Publique France. Rapidement, l'usine Lactalis de Craon est identifiée comme la source, amenant à un premier retrait-rappel de douze lots de lait infantile le 2 décembre, puis à l'arrêt du site le 8 décembre pour nettoyage. (Selon l’article paru dans Eurosurveillance, «Suite à la détection d'une épidémie le 18 janvier 2019, la consommation de préparations pour nourrissons à base de riz fabriquées dans une usine en Espagne a été identifiée comme la cause probable, entraînant un rappel le 24 janvier.» -aa). Quelques jours plus tard, jugeant ces mesures insuffisantes, Bercy avait lancé un retrait plus massif de 620 lots. Jusqu'à ce que Lactalis finisse par rappeler tous ses laits fabriqués à Craon sur l'année précédente. Le lendemain, une enquête préliminaire est ouverte contre le groupe et cinq sites du géant laitier sont perquisitionnés dans la foulée. Depuis octobre 2018 et l'ouverture par le parquet de Paris d'une information judiciaire contre X, l'enquête, ralentie par le Covid et le changement d'un juge instruction, n'avait que peu avancé.

Commentaire
L’article pointe ainsi «la source d'un des plus grands scandales sanitaires de la dernière décennie». Je ne le crois pas.
Selon l’EFSA, l’épidémie à E. coli O104:H7, en 2011, probablement pas liée à des graines de fénugrec d’Egypte, a été responsible de 48 décès en Allemagne et un en Suède. Le nombre total de cas rapportés dans l’UE, la Norvège et la Suisse a été de 4 178.

A ma connaissance le dernier point d’information de Santé publique France est «Cas de salmonellose de sérotype Poona chez des nourrissons : point au 18 février 2019», d(où jextrais ce qui suit :

Le 24 janvier 2019, l'entreprise Sodilac a procédé au retrait et au rappel de toute sa gamme de produits de nutrition infantile à base de protéines de riz et, de manière élargie, de l'ensemble des fabrications issues dusite de production espagnol concerné. Il s’agissait de produits de la marque Modilac.

Le 25 janvier 2019, Lactalis a procédé à un retrait et au rappel de la référence Picot Anti Régurgitation, seule référence produite sur le même site espagnol que les laits Modilac.

Douze bébés ont été hospitalisés pour leur salmonellose et sont sortis depuis. Tous les enfants vont mieux ou sont guéris.

Quant à «inexécution de mesures de retrait et rappels» concernant les deux sociétés mises en cause, il faudrait aussi voir du côté de l’information sur les rappels par nos autorités sanitaires …

Par ailleurs, au sujet des rappels en France, comment peut-on exécuter une mesure de rappel, quand le consommateur est informé du rappel d’un produit commercialisé plusieurs jours voir plusieurs mois auparavant ?

A propos de la campagne Alcool et «Bonne santé»

Intéressante cette campagne de Santé publique France, d'autant qu'elle ouvre tout un champ des possibles en matière de limitations ou d'interdictions, c'est comme on veut, 'Alcool et «Bonne santé»'
, une association paradoxale dénoncée dans la nouvelle campagne de Santé publique France.

Avec la période des fêtes, le mois de janvier est souvent synonyme de célébrations accompagnées de consommations d’alcool, pour se souhaiter une bonne année et trinquer «à la santé» de ses proches et de sa famille. Pourtant, l’alcool n’a rien à voir avec la bonne santé.

J’aimerais pouvoir dire qu’il n’y a pas seulement au moment des vœux de «Bonne santé» que l’on peut être amener éventuellement à boire de l’alcool, pourquoi dès lors s'arrêter à la nouvelle année. Ainsi en va-t-il pour le pot de départ en retraite, le sujet est d’actualité en ce moment ...

Autre aspect souvent mis en avant, la victoire d’un sportif de haut niveau, ainsi «Le tennisman Richard Gasquet remporte à Auckland le 16e titre de sa carrière ...» A 36 ans, c’est pas mal, mais la question n'est-elle pas, demain, va-t-on bannir ce genre d'image ?
A suivre ...

Mise à jour du 25 janvier 2023
On lira dans FigaroVox cet article de Jean-Robert Pitte: «N’ayons pas honte de trinquer à la santé d’autrui!».
Une campagne de Santé publique France, diffusée du 9 au 31 janvier, interpelle sur le caractère absurde de se souhaiter une «bonne santé» en trinquant avec des verres d’alcool. L’académicien raconte l’histoire millénaire de cette pratique et défend les plaisirs et les vertus du bon vin.

vendredi 13 janvier 2023

France : Hépatite A en 2021

Deux documents à consulter, «Hépatite A en France : les chiffres et résultats clés 2021» et «Hépatite A en France : les chiffres clés 2021», source Santé publique France du 13 janvier 2023.

Santé publique France publie les données annuelles de surveillance du virus de l’hépatite A en France. Publiées également en open data sur Géodes, les données indiquent, un niveau bas du nombre des déclarations en France, pour la seconde année consécutive,probablement dû aux effets de la pandémie de Covid-19.

Maintien à un niveau bas du nombre de cas des déclarations, marqué par les effets de la pandémie de COVID-19
En 2021, le nombre de cas déclarés d’hépatites aiguës A s’est maintenu à un niveau bas après une année 2020 déjà marquée par les effets de la pandémie de COVID-19.  En effet, 423 cas d’hépatite aiguë A ont été notifiés (contre 411 en 2020 et 1 379 en 2019) avec un taux de déclaration inchangé par rapport à 2020 de 0,6 pour 100 000 habitants.
Ce faible niveau d’incidence était, comme en 2020, lié notamment à :
- une proportion plus faible de cas en lien avec un voyage à l’étranger par rapport aux années précédant la pandémie (28 % en 2021, 21 % en 2020 et 39 % entre 2006 et 2019) et ce malgré les moindres restrictions de déplacement internationaux lors de l’année 2021.
- Une meilleure hygiène des mains et les mesures de distanciation sociale promues dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, qui pourraient avoir contribué à une plus faible circulation du virus de l’hépatite A.

Quel était le profil des cas déclarés d’hépatite A en France en 2021 ?
En 2021, les taux de déclaration étaient comparables chez les femmes et les hommes (0,6/100 000 habitants).

La moyenne d’âge des cas rapportés était de 37 ans (de 1 à 95 ans). Les taux d’incidence par classe d’âge étaient plus élevés chez les 6 à 15 ans (1,1 pour 100 000 habitants) et les 0 à 6 ans (1 pour 100 000 habitants) comme observé habituellement (à l’exception de l’année 20171).

Cas d’hépatite A : les principales expositions à risque
En 2021, les principales expositions à risque rapportées dans les 2 à 6 semaines avant le début des signes étaient, dans l’ordre : 
- un séjour à l’étranger (sans qu’il soit possible d’affirmer le caractère importé de l’infection) (28% des cas) ;
- la consommation de fruits de mer (28 %) ;
- un contact avec un cas dans l’entourage (22 %) ;
- le fait de vivre dans le foyer d’un enfant de moins de 3 ans (20 % des cas).

Quelles sont les mesures pour prévenir l’hépatite A ?
Afin de limiter toute reprise épidémique de l’hépatite aigüe A, l’application des recommandations vaccinales reste de vigueur, préconisant un renforcement de la vaccination des HSH (hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes) suite à l’épidémie de 2017, mais également dans l’entourage familial d’un cas confirmé, et lors d’un séjour dans une zone de moyenne ou haute endémie.

Le respect de l’hygiène personnelle et collective, en particulier le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon, reste également primordial pour limiter le risque de transmission de l’hépatite A.

mardi 10 janvier 2023

Il était une fois une histoire de thermomètre

Est-ce que nos autorités sanitaires ont un problème avec le thermomètre ? Quand il s’agit de la chaîne du froid, il faut un thermomètre, mais quand il s’agit de la cuisson, celui-ci n’existe plus, en voici un nouvel exemple ...

Les articles du ministère de l’Agriculture en matière de sécurité sanitaire des aliments sont rares, bien trop rares, c'est dommage, et donc il faut savoir profiter de ce premier article de 2023 sur «Sécurité sanitaire des aliments : tout sur la chaîne du froid»

La réglementation sanitaire qui fixe les températures optimales de conservation de denrées s’appuie sur des bases scientifiques traditionnelles. Elle prend en compte l’évolution des habitudes de consommation, les progrès techniques agroalimentaires et leurs risques inhérents, son objectif étant de garantir la sécurité du consommateur.
La chaîne du froid : à vos thermomètres !
Le froid positif permet de conserver une denrée sans atteindre son point de congélation, ce qui risquerait d’en dégrader certaines qualités organoleptiques, comme sa texture.
Le froid négatif vise, au contraire, à conserver les denrées à l’état congelé et à une température suffisamment basse pour bloquer tout réaction biologique. Les denrées peuvent ainsi être conservées pendant plusieurs semaines voire des mois.

Intéressant le sous-titre de ce paragraphe «La chaîne du froid : à vos thermomètres», car, s’agissant de la cuisson des aliments, nos autorités sanitaires indiquent des températures de cuisson, sans évoquer «à vos thermomètres», étonnant, non ?

Autre intérêt de ce paragraphe, des exemples illustrent les différences de températures de conservation,

Les denrées conservées en froid positif doivent l’être à des températures d’autant plus basses qu’elles sont fragiles : les mollusques vivants (huîtres, moules) peuvent être stockés à des températures dépassant les 10°C tandis que la viande hachée doit l’être à moins de 2°C.  

Toujours ce souci de la température et donc du thermomètre ...

Autre sujet important à destination du consommateur, «La chaîne du froid : recommandations pour la maison» qui se décline en quatre volets :
- Lisez les étiquettes
- Rangez votre frigo
- Lavez votre frigo
- Dégivrez votre congélateur

Enfin, parmi les références citées, on trouve le guide des bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs, version mai 2013.

Ce guide a mal vieilli, à mon sens, jugez plutôt, car il va aussi s’agir de thermomètre, mais pour la cuisson,

Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Pour en savoir plus, il vous est renvoyé à un lien qui n’existe plus.
En revanche, ce qui existe, ce sont des recommandations de Santé publique France, «La prévention du syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant âgé de moins de 15 ans en France».

Dans ce document, il est indiqué «les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur.»
L’Anses indique qu’il faut «bien cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée.»

Encore une histoire de thermomètre ...

Par ailleurs, dans ce document de Santé publique France, il n’est pas fait mention du fait que «Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites.» que l’on trouve pourtant dans les «Mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du SHU» qui se trouvent être dans Syndrome hémolytique et urémique pédiatrique en France : chiffres clés 2021.

Des mises à jour s’imposent ici et là …

jeudi 29 décembre 2022

France : Les infections à Campylobacter sont en augmentation en 2021

«Les infections à Campylobacter : données épidémiologiques 2021», source Santé publique France du 28 décembre 2022.

L’infection à Campylobacter est l’une des causes les plus fréquentes de gastro-entérites bactériennes dans les pays développés. Santé publique France publie les données de surveillance des infections à Campylobacter en France en 2021, dont les tendances observées ces dernières années se confirment.

Chaque année, Santé publique France publie sur son site internet un bilan complet des données de surveillance des infections à Campylobacter. Cette surveillance repose sur le Centre national de référence (CNR) des Campylobacter et Hélicobacter et la déclaration obligatoire des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC).

Campylobacter : chiffres clés 2021
- une prédominance de l’espèce C. jejuni ;
- un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants avec une incidence maximale chez les 0-9 ans (27 cas/100 000 habitants) versus 25 cas/100 000 habitants en 2020,
- une prédominance des infections chez les hommes 15 cas pour 100 000 habitants versus 11 cas pour 100 000 concernant les femmes (tendance moins marquée chez les personnes âgées de 20 à 39 ans) versus 7 cas/100 000 habitants en 2020.
- un pic saisonnier pendant la période estivale ;
- une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux tétracyclines, restée stable ces dernières années ;
- pas d’augmentation notable des taux de résistances des six antibiotiques testés en routine ;
- une consommation de produits de volaille en tant que premier aliment (incriminé ou suspecté) identifié comme source de contamination dans les épisodes de toxi-infections alimentaires collectives.

Notons que selon les donnée du rapport européenn sur les zoonoses 2021 de l’EFSA et de l’ECDC, la France a déclaré 8 875 cas (données basées sur des cas). Enfin, ces données ne sont basées que sur une surveillance sentinelle, le taux de notification est calculé avec une couverture estimée à 20 %.

Associé à ce document sur les données figure le Bilan de la surveillance des infections à Campylobacter en France en 2021.
Ce bilan cite en référence une étude de 2018,

En France, le nombre annuel moyen de cas symptomatiques d’infections à Campylobacter a été estimé à 493 000 (intervalle de crédibilité (IC) 90% : 273 000-1 080 000), dont 392 000 cas auraient été infectés par transmission alimentaire. Campylobacter serait responsable de 26% du nombre total estimé des infections d’origine alimentaire et de 31% des hospitalisations associées à ces infections.  

Le CNR a répertorié 10 223 souches de Campylobacter et bactéries apparentées isolées en 2021 (Figure 1).
On peut donc bien dire que les maladies infectieuses à Campylobacter augmentent en France .

Une recrudescence saisonnière des isolements était observée pendant la période estivale de 2021 (pic en août), cette saisonnalité estivale était aussi observée les années précédentes (Figure 2).
Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives dues à Campylobacter spp
En 2021, 52 foyers de TIAC dues à Campylobacter (avec confirmation biologique) ont été déclarés, comptabilisant un total de 178 malades versus 244 en 2020. Le nombre de foyers confirmés et de malades associés est resté similaire en 2020 et 2021. Pour la moitié des foyers, la consommation de volaille était la source de contamination incriminée ou suspectée (25 foyers versus 35 foters en 2020).

Conclusion de la surveillance 2021
Rappelons que le contexte sanitaire lié à la pandémie de COVID-19 en 2020 ne semble pas avoir eu d’impact sur les données de surveillance

Le nombre de souches de Campylobacter répertoriées par le CNR est en augmentation depuis 2013, année de la mise en place de la saisie des données en ligne par les laboratoires du réseau. (…) Cette augmentation observée en France pourrait être un reflet d’une réelle augmentation des infections à Campylobacter. Toutefois, plusieurs facteurs, comme le regroupement des laboratoires en plateformes techniques et l’utilisation de plus en plus systématique des PCR multiplexes (tests diagnostiques qui permettent de tester en même temps la présence de plusieurs agents pathogènes ciblés à partir d’un même prélèvement), facilitant la détection de Campylobacter sp, pourraient avoir contribué à l’augmentation du nombre d’isolements de souches et donc de la notification par les laboratoires du réseau au cours du temps.

Prévention des infections à Campylobacter
Au niveau du consommateur, les principaux facteurs de risque de l’infection sont la manipulation de viande fraîche (volaille, porc, bœuf), la contamination croisée d’aliments par des surfaces contaminées en cuisine, et la consommation de viande insuffisamment cuite. La prévention individuelle des infections à Campylobacter repose donc sur les bonnes pratiques d’hygiène en cuisine (lavage des mains, nettoyage des surfaces et ustensiles de cuisine après la manipulation de volaille ou viande crue) afin d’éviter la transmission croisée, et la cuisson suffisante de viande de volaille, de bœuf et de porc (cuit à cœur).

Je signale ce que rapporte l’Anses qui me semble plus complet que ce qui est noté ci-dessus.
Les risques de campylobactériose peuvent être largement limités par l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène à la maison. Il est ainsi essentiel de :
- se laver les mains après la manipulation de viandes crues ;
- utiliser une planche à découper (bois ou plastique) pour les viandes et poissons crus, et une autre pour les autres aliments ;
- nettoyer rigoureusement la planche, le plat et les ustensiles ayant servi à l’assaisonnement et à la préparation de la viande crue avant réutilisation ;
- s’assurer d’une cuisson suffisante (> 65°C à cœur) des viandes de volailles et de boucherie, notamment la cuisson au barbecue : la jointure cuisse/haut de cuisse du poulet ne doit pas être rosée ou présenter de traces de sang ;
- manipuler ces viandes dans de bonnes conditions d’hygiène lors de la préparation et de la consommation de ce type de denrées ;
- ne pas consommer de viande de volaille crue (de type « carpaccio »).

A noter que les deux premières références de ce bilan sont erronées.

lundi 26 décembre 2022

Prévention des intoxications alimentaires. Quelques conseils avant les fêtes. A propos de la communication de Santé publique France

Dans ce tweet de Santé publique France du 23 décembre 2022, il va être question de la «Prévention des intoxications alimentaires. Quelques conseils avant les fêtes.»

J’ai écrit, il va être question, mais en fait, en cliquant sur l’image, on arrive sur une page Internet dédiée aux toxi-infections alimentaires collectives en France.

Après un long laïus sur le sujet, on arrive enfin à la prévention avec Dix gestes simples pour prévenir les risques microbiologiques, qui renvoient au site Internet de l’Anses.

En termes de communication, je suggèrerai bien à Santé publique France de simplement relayer l’information de l'Anses, sans baratin supplémentaire, c’est plus efficace, mais je doute que cette agence sache le faire …

Ne cherchez pas ces précieux conseils de prévention sur la page d'accueil du site de Santé publique France, c'est inutile, c'est uniquement réservé à twitter ...

Rappelons que ceux qui voudraient connaître les données des toxi-infections alimentaires collectives en France en 2021, avant la publication officielle par Santé publique France (quand ?), le blog vous les a proposées dans Aperçu des toxi-infections alimentaires collectives en France et au sein de l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC.

lundi 31 octobre 2022

Bref comparatif des mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du syndrome hémolytique et urémique.

Voici un bref comparatif des mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du syndrome hémolytique et urémique en France.

Je précise que parmi les deux documents utilisés pour cette comparaison, celui de janvier 2006 est toujours disponible sur le site de Santé publique France.

Il reste à mons sens encore de la place à l’amélioration mais chacun appréciera les évolutions de ces mesures de prévention ...

Comment prévenir la transmission des infections à E. coli producteurs de shigatoxines et du syndrome hémolytique et urémique ?, source Santé publique France, janvier 2006.
Mesures de prévention pour éviter la transmission de la bactérie E. coli responsable du syndrome hémolytique et urémique, source Santé publique France, octobre 2022.
La transmission de la maladie peut être prévenue par des gestes simples :
Quelques conseils simples pour limiter les risques de transmission :
- le lavage des mains doit être systématique avant de préparer à manger et en sortant des toilettes ;
En cuisine, 
Le lavage des mains doit être systématique avant la préparation des repas ;
- les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, doivent être bien cuites à cœur ;
- Les viandes, et surtout la viande hachée de bœuf, mais aussi les préparations à base de viande hachée, doivent être bien cuites à cœur pour atteindre 70°C (et non pas rosées ou saignantes) ;
- le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 3 ans ; préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé ;
- Le lait cru, les fromages à base de lait cru et les produits laitiers fabriqués à partir de lait cru ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans (préférez les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, gruyère, Beaufort), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé) ;


- Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites ;
- les légumes, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus, doivent être soigneusement lavés ;
- Les légumes, la salade, les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui vont être consommés crus doivent être soigneusement lavés avant consommation, après épluchage le cas échéant ;
- les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
 - Les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés ;
- les restes alimentaires et les plats cuisinés doivent être suffisamment réchauffés et consommés rapidement ;
- Les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés avant consommation ;
- les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact préalablement avec de la viande crue), ainsi que le plan de travail, doivent être soigneusement lavés ;
- Les ustensiles de cuisine (surtout lorsqu’ils ont été en contact au préalable avec des aliments crus tels que la viande ou les fromages), ainsi que les plans de travail, doivent être soigneusement lavés pour éviter un risque de contamination croisée.
- les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrents, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) ;
Lors des activités et loisirs,
- Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, rivière, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, rivière, étang, etc.) ;
- en cas de gastro-entérite, il convient d’éviter de se baigner dans des lieux de baignades publics et de préparer des repas ;

- enfin, il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc., et leur environnement.  
- Il faut éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, etc., et leur environnement ; en cas de contact avec ces animaux le lavage des mains (eau et savon) doit être systématique avant que l’enfant ne porte ses doigts à sa bouche.

Il existe aussi la Fiche de description de danger microbiologique transmissible par les aliments, «Escherichia coli entérohémorragiques (EHEC)» - Mai 2019 de l'Anses, dont les recommandations aux consommateurs sont plus succinctes:

- L’hygiène personnelle et collective reste la base de la prévention. Se laver soigneusement les mains après être allé aux toilettes, mais aussi avant la préparation et la prise des repas.
- Laver soigneusement et éplucher si possible les légumes, mais aussi les fruits et les herbes aromatiques, en particulier ceux qui sont consommés crus.
- Pour les populations sensibles que sont les enfants et les personnes âgées :
    - bien cuire à cœur (70°C) les viandes hachées et les produits à base de viande hachée,
    - éviter la consommation de lait cru et de produits au lait cru (à l’exception des fromages à pâte pressée cuite).