L’infection à Campylobacter est l’une des causes les plus
fréquentes de gastro-entérites bactériennes dans les pays
développés. Santé publique France publie les données de
surveillance des infections à Campylobacter en France en
2021, dont les tendances observées ces dernières années se
confirment.
Chaque année, Santé publique France publie sur son site internet un
bilan complet des données de surveillance des infections à
Campylobacter. Cette surveillance repose sur le Centre
national de référence (CNR) des Campylobacter et
Hélicobacter et la déclaration obligatoire
des toxi-infections
alimentaires collectives (TIAC).
Campylobacter : chiffres clés 2021
- une prédominance de l’espèce C. jejuni ;
- un nombre de cas et une incidence plus élevés chez les enfants
avec une incidence maximale chez les 0-9 ans (27 cas/100 000
habitants) versus 25 cas/100 000 habitants en 2020,
- une prédominance des infections chez les hommes 15 cas pour 100
000 habitants versus 11 cas pour 100 000 concernant les femmes
(tendance moins marquée chez les personnes âgées de 20 à 39 ans)
versus 7 cas/100 000 habitants en 2020.
- un pic saisonnier pendant la période estivale ;
- une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux
tétracyclines, restée stable ces dernières années ;
- pas d’augmentation notable des taux de résistances des six
antibiotiques testés en routine ;
- une consommation de produits de volaille en tant que premier
aliment (incriminé ou suspecté) identifié comme source de
contamination dans les épisodes de toxi-infections alimentaires
collectives.
Notons que selon les donnée du rapport
européenn sur les zoonoses 2021 de l’EFSA et de l’ECDC, la
France a déclaré 8 875 cas (données basées sur des cas). Enfin,
ces données ne sont basées que sur une surveillance sentinelle, le
taux de notification est calculé avec une couverture estimée à 20
%.
En France, le nombre annuel moyen de cas symptomatiques d’infections
à Campylobacter a été estimé à 493 000 (intervalle de
crédibilité (IC) 90% : 273 000-1 080 000), dont 392 000 cas
auraient été infectés par transmission alimentaire. Campylobacter
serait responsable de 26% du nombre total estimé des infections
d’origine alimentaire et de 31% des hospitalisations associées à
ces infections.
Le CNR a répertorié 10 223 souches de Campylobacter et
bactéries apparentées isolées en 2021 (Figure 1).
On peut donc bien dire que les maladies infectieuses à Campylobacter augmentent en France .
Une recrudescence saisonnière des isolements était observée
pendant la période estivale de 2021 (pic en août), cette
saisonnalité estivale était aussi observée les années précédentes
(Figure 2).
Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives dues à
Campylobacter spp
En 2021, 52 foyers de TIAC dues à Campylobacter (avec
confirmation biologique) ont été déclarés, comptabilisant un
total de 178 malades versus 244 en 2020. Le nombre de foyers
confirmés et de malades associés est resté similaire en 2020 et
2021. Pour la moitié des foyers, la consommation de volaille était
la source de contamination incriminée ou suspectée (25 foyers
versus 35 foters en 2020).
Conclusion de la surveillance 2021
Rappelons que le contexte sanitaire lié à la pandémie de COVID-19
en 2020
ne semble pas avoir eu d’impact sur les données de surveillance
Le nombre de souches de Campylobacter répertoriées par le
CNR est en augmentation depuis 2013, année de la mise en place de la
saisie des données en ligne par les laboratoires du réseau. (…)
Cette augmentation observée en France pourrait être un reflet d’une
réelle augmentation des infections à Campylobacter.
Toutefois, plusieurs facteurs, comme le regroupement des laboratoires
en plateformes techniques et l’utilisation de plus en plus
systématique des PCR multiplexes (tests diagnostiques qui permettent
de tester en même temps la présence de plusieurs agents pathogènes
ciblés à partir d’un même prélèvement), facilitant la
détection de Campylobacter sp, pourraient avoir contribué à
l’augmentation du nombre d’isolements de souches et donc de la
notification par les laboratoires du réseau au cours du temps.
Prévention des infections à Campylobacter
Au niveau du consommateur, les principaux facteurs de risque de
l’infection sont la manipulation de viande fraîche (volaille,
porc, bœuf), la contamination croisée d’aliments par des surfaces
contaminées en cuisine, et la consommation de viande insuffisamment
cuite. La prévention individuelle des infections à Campylobacter
repose donc sur les bonnes pratiques d’hygiène en cuisine (lavage
des mains, nettoyage des surfaces et ustensiles de cuisine après la
manipulation de volaille ou viande crue) afin d’éviter la
transmission croisée, et la cuisson suffisante de viande de
volaille, de bœuf et de porc (cuit à cœur).
Je signale ce que rapporte l’Anses
qui me semble plus complet que ce qui est noté ci-dessus.
Les risques de campylobactériose peuvent être largement limités
par l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène à la maison. Il
est ainsi essentiel de :
- se laver les mains après la manipulation de viandes crues ;
- utiliser une planche à découper (bois ou plastique) pour les
viandes et poissons crus, et une autre pour les autres aliments ;
- nettoyer rigoureusement la planche, le plat et les ustensiles ayant
servi à l’assaisonnement et à la préparation de la viande crue
avant réutilisation ;
- s’assurer d’une cuisson suffisante (> 65°C à cœur) des
viandes de volailles et de boucherie, notamment la cuisson au
barbecue : la jointure cuisse/haut de cuisse du poulet ne doit pas
être rosée ou présenter de traces de sang ;
- manipuler ces viandes dans de bonnes conditions d’hygiène lors
de la préparation et de la consommation de ce type de denrées ;
- ne pas consommer de viande de volaille crue (de type « carpaccio
»).
A noter que les deux premières références de ce bilan sont
erronées.