«Comprendre la transmission de la résistance aux antibiotiques chez le staphylocoque doré», source communiqué de l’Institut Pasteur du 23 mai 2022.
Face à l'antibiorésistance, il est important de comprendre comment les souches bactériennes développent leur compétence à résister aux traitements. Une collaboration internationale a identifié comment le staphylocoque doré acquiert une résistance à un antibiotique largement utilisé.
Des chercheurs de l’Institut Pasteur et de ses partenaires ont mis en évidence pour la première fois les mécanismes de transmission de la résistance à la méticilline, un antibiotique, chez le staphylocoque doré. Cette antibiorésistance se transmet à partir des cellules résistantes vers les cellules sensibles au médicament par le transfert d'une grande région chromosomique, longue de 50 000 paires de bases. Pour recevoir ce matériel génétique, les staphylocoques déploient naturellement toute une machinerie moléculaire. Ce mécanisme est favorisé par le développement des bactéries sous forme de biofilms, des agglomérats de micro-organismes. Les chercheurs ont également identifié des contrôles génétiques favorisant la formation des biofilms, suggérant que cibler cette étape pourrait être une approche pour limiter la transmission de la résistance aux antibiotiques.
Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) fait partie de la flore cutanée naturelle. Il colonise particulièrement les muqueuses externes chez 30 à 50% de la population, porteurs sains chez qui aucun symptôme n’est développé. Mais c’est aussi une bactérie extrêmement pathogène pour l’homme, à l’origine de multiples infections, allant de lésions cutanées (furoncles, panaris, impétigo, etc.), à l’endocardite (inflammation des structures internes du cœur), la pneumonie aiguë, l’ostéomyélite (infection des os) ou la septicémie. Elle arrive au premier rang des germes à Gram positif responsables des infections contractées en milieu hospitalier. Les souches les plus dangereuses sont celles qui sont multi-résistantes aux antibiotiques. C’est le cas du SARM, Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, répandu dans le milieu hospitalier et qui pose un problème de santé public majeur. La méticilline est en effet un antibiotique largement utilisé pour lutter contre les infections au staphylocoque doré. Les mécanismes d'acquisition de la résistance par les staphylocoques n'étaient jusqu’alors pas connus.
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