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mardi 14 juillet 2020

La FDA publie un ‘plan directeur’ pour ‘une nouvelle ère de la sécurité des aliments’, mais les détails sont insuffisants


« La FDA publie un ‘plan directeur’ pour ‘une nouvelle ère de la sécurité des aliments’, mais les détails sont insuffisants », source article de Coral Beach paru le 14 juillet 2020 dans Food Safety News.

Invoquant des images d'une comptine pour enfants et d'un classique de John Lennon, les dirigeants de la FDA ont dévoilé ce qu'ils appellent un plan pour une «Nouvelle ère d’une sécurité des aliments plus intelligente» de l'agence.

Plan directeur de la FDA
Comme la comptine Jack Be Nimble (Jack est agile), les «approches agiles» sont présentes parmi les promesses du plan directeur publié par la Food and Drug Administration (FDA).

Et, comme la chanson très connue de Lennon, la conclusion du plan directeur a exhorté, «imaginez», ou comment la vie serait si le système alimentaire pouvait être suffisamment agile pour tracer efficacement les aliments pendant les épidémies et les rappels. «Imaginez donc que ces aspirations deviennent la norme … » dit ainsi la conclusion du plan directeur.

Le plan directeur, qui devait être publié ce printemps, a été bloqué tandis que l'agence a réduit ses opérations pendant le confinement du COVID-19. Lorsque la «nouvelle ère de la sécurité des alimentaire» a été annoncée par le sous-commissaire de la FDA pour la politique et la réponse alimentaire, Frank Yiannas, au début de 2019, le contenu a été promis pour le début de 2020.

Maintenant que le plan directeur est sorti, il est clair que certaines parties du projet ne sont pas encore claires.

Jusqu'à présent, les informations sur la «nouvelle ère» comprenaient de nombreuses expressions telles que de nouvelles approches, des changements planifiés, des approches modernes et plus d'efficacité. Avec le déploiement du plan directeur, la FDA continue de s'appuyer sur ces phrases ainsi que sur des concepts tels que la «technologie de levier» et l'évolution de l'industrie alimentaire.

Il y a peu de détails dans le plan en termes de ce qu'est spécifiquement le dénouement et comment spécifiquement y arriver. Mais ce n'est pas ce que le plan est censé faire.

« Le plan n'est pas un plan d'action détaillé », a dit Yiannas aux journalistes lors d'une téléconférence de presse lundi après-midi. « L’objectif est de décrire une décennie de travail. »

Avant que l'un des détails de ce travail puisse être déterminé, le plan directeur de la FDA indique que le gouvernement devra recueillir des informations auprès des parties prenantes, y compris les entreprises, les gouvernements, les universités et le public.

Yiannas a dit aux journalistes que pendant que le plan était en cours d'exécution, la pression d'une industrie à l'autre entraînerait la réalisation de certains des objectifs ultimes de la «nouvelle ère» (New Era) avant que le gouvernement ne puisse rechercher, proposer, réviser et publier des directives ou des règles de l'industrie.

Les distributeurs exigent de plus en plus de traçabilité pour certains aliments, a dit Yiannas. À mesure que cette pratique se développera, les entités du système alimentaire qui approvisionnent les distributeurs et les restaurants devront mettre en œuvre une technologie de traçabilité moderne pour rester viables sur le marché.

La traçabilité n'est qu'un aspect du plan directeur publié par la FDA. Il comporte quatre éléments clés.

« Ce sont les piliers fondamentaux de la nouvelle ère de la sécurité des aliments plus intelligente, couvrant une gamme de technologies, d'analyses, de modèles commerciaux, de modernisation et de valeurs qui en sont les éléments constitutifs », selon le plan directeur.

« Il y a beaucoup de synergie; une idée dans un élément peut être pertinente pour un ou plusieurs autres. Par exemple, l'analyse se transforme en traçabilité et en nouveaux modèles commerciaux. Les thèmes de la confiance mutuelle entre les partenaires fédéraux et étatiques et l'importance de la culture de la sécurité des aliments sont tissés partout. Il existe des besoins communs en termes de mesures et d'audits tierce partie fiables. Ces éléments, en travaillant ensemble, nous feront entrer dans la nouvelle ère de la sécurité des aliments plus intelligente. »

dimanche 9 février 2020

Recommander d'utiliser un thermomètre au lieu de dire servir très chaud : La culture de sécurité de la sécurité des aliments selon la FSA

« Recommander d'utiliser un thermomètre au lieu de dire servir très chaud : la culture de sécurité de la sécurité des aliments selon la FSA », source Doug Powell du barfblog.

Jose Bolanos de la Food Standards Agency du Royaume-Uni écrit dans « Organisations, Culture & Food Safety. A rapid comparative overview of organisational culture frameworks in the food sector », que la FSA s'intéresse depuis longtemps à la culture organisationnelle et à son impact sur la capacité d'une entreprise alimentaire à fournir des aliments sains et ce qu'elle dit c'est ça.

Cependant, même si des travaux ont été menés sur l'évaluation de la culture organisationnelle dans certains domaines de réglementation, les progrès ont été limités dans l'élaboration d'une approche réglementaire spécifique à la culture de la sécurité sanitaire des aliments.

Et ça continue en langage du bureau.

Je ne peux pas prendre au sérieux une agence qui recommande toujours que la viande soit cuite jusqu'à ce qu'elle soit très chaude.

Doug Powell fait allusion a certaines recommandations de la FSA à propos de Listeria où il est indiqué,
  • cuire ou réchauffer les aliments jusqu'à ce qu'ils soient très chauds.

vendredi 7 février 2020

Culture de la sécurité des aliments dans la restauration commerciale aux Brésil


Voici un article paru dans Food Control qui va intéresser les adeptes de la culture de la sécurité des alimenst, et en particulier au Brésil, « Food safety culture in food services with different degrees of risk for foodborne diseases in Brazil » (Culture de la sécurité des aliments dans la restauration commerciale avec différents degrés de risque de maladies d'origine alimentaire au Brésil).

Faits saillants
  • Tous les éléments de la culture de la sécurité sanitaire des aliments présentaient une cohérence interne raisonnable
  • La culture de la sécurité des aliments a été améliorée dans les restaurants à faible risque de maladies d'origine alimentaire
  • L'engagement organisationnel était mieux perçu dans les restaurants à faible risque
  • Tous les manipulateurs d'aliments étaient optimistes quant au risque de maladie d'origine alimentaire
Résumé
La culture de la sécurité des aliments peut créer un environnement propice à une manipulation et un management adéquats des aliments, réduisant ainsi les non-conformités à la réglementation en matière de sécurité des aliments, en particulier celles liées aux flambées de maladies d'origine alimentaire.

Cette étude visait à évaluer les différences entre les éléments de la culture de la sécurité des aliments dans la restauration commerciale à risque faible ou élevé de maladies d'origine alimentaire.

Cette étude a été menée auprès de 63 managers et 333 manipulateurs d'aliments dans 32 restaurants commerciaux situés dans la région métropolitaine de Campinas, État de São Paulo, Brésil.

Les éléments suivants de la culture de la sécurité des aliments (en considérant des voies techniques, managériales et humaines) ont été évalués: système de management, style et processus; leadership ; engagement organisationnel; climat de sécurité des aliments (communication ; engagement personnel; soutien du management et des collègues; soutien de l'environnement ; jugement à propos des risques ; croyances normatives et pression au travail) ; et la perception des risques.

Sur le sujet du management technique, les restaurants ont été classés comme restaurants à risque alimentaire faible ou élevé. Pour l'évaluation du système de management de la sécurité des aliments, une checklist validée a été utilisée.

Sur le plan humain, une analyse du climat de la sécurité des aliments a été réalisée en évaluant cinq éléments appliqués exclusivement aux manipulateurs d'aliments.

Les restaurants à risque élevé ont présenté un pourcentage plus élevé de non-conformités dans la plupart des aspects liés à la réglementation en matière de sécurité des aliments et à la structure physique.

Le leadership et la connaissance des managers de restaurants à faible risque présentaient un niveau supérieur par rapport aux managers de restaurants à haut risque, montrant que dans le premier groupe, les managers agissaient comme médiateurs de pratiques sûres.

Les manipulateurs d'aliments des restaurants à faible risque ont présenté des scores plus élevés en matière de connaissances sur la sécurité des aliments, d'engagement organisationnel et de climat lié à la sécurité des aliments par rapport aux manipulateurs d'aliments des restaurants à haut risque.

Dans les restaurants à faible risque de maladies d'origine alimentaire, les éléments de la culture de la sécurité des aliments ont été mieux évalués, indiquant moins de non-conformités de la réglementation liées à la sécurité des aliments.

Dans ces restaurants, un climat cohérent de sécurité des aliments a été perçu par la composante technico-managériale. Ce résultat montre que moins de non-conformités à la législation sur la sécurité des aliments, en particulier celles impliquant des maladies d'origine alimentaire à haut risque, ont été le résultat positif d'une amélioration de la culture de la sécurité des aliments. En ce sens, il est possible d'améliorer la sécurité des aliments en appliquant, en faisant évoluer et en mûrissant les concepts de la culture de la sécurité des aliments dans les restaurants du Brésil.

dimanche 2 février 2020

Terminologie et compréhension de la culture, du climat et des changements de comportement dans une entreprise alimentaire : Impact des facteurs organisationnels et humains sur le management de la sécurité des aliments


« Discuter à propos de l'organigramme: la culture de la sécurité des aliments est vraiment en perte de vitesse », source article de Doug Powell du barblog.

L'étude s'intitule « Terminologie et compréhension de la culture, du climat et des changements de comportement dans une entreprise alimentaire : Impact des facteurs organisationnels et humains sur le management de la sécurité des aliments ».

Le thème de la culture de la sécurité des aliments et du climat (ambiance, conjoncture) de la sécurité des aliments attire de plus en plus l'attention de l'industrie, des chercheurs, des normalisateurs et des organismes de certification. Les auteurs utilisent les termes culture et climat de la sécurité des aliments, cependant, il n'y a pas de définitions unifiées pour clarifier la signification de ces termes.

L'objectif de cette étude est d'analyser les similitudes et les différences dans les définitions et les déclarations actuelles de la culture et du climat de la sécurité des aliments et de proposer des définitions de clarification pour les deux concepts, afin d'apporter une approche cohérente sur le terrain.

L’étude évalue les types de cultures organisationnelles, de climats et de comportements des employés qui fournissent des différences importantes et des informations supplémentaires sur chacun d’eux.

Un retour sur les origines de la culture de la sécurité sanitaire après l'accident de Tchernobyl dans les années 80 permet de comprendre comment cela a jeté les bases de la culture de la sécurité sanitaire et du climat au Royaume-Uni.

Reflétant la tendance croissante des non-conformités liées au plan Hazard Analysis and Critical Control Point (HACCP) en raison du nombre croissant d'incidents signalés aux autorités, l'étude suggère qu'une attention accrue est nécessaire sur la culture, le climat et le comportement dans les entreprises alimentaires.

Une analyse critique des définitions, déclarations et mots courants utilisés actuellement pour décrire la culture et le climat dans les définitions publiées est fournie.

De nouvelles définitions de la culture et du climat de la sécurité des aliments, basées sur des facteurs jugés importants et dont l'utilisation est recommandée par l'industrie et les chercheurs, sont proposées.

L'étude évalue différents types de culture, de climat et d'employés et suggère que différents comportements des employés ont un impact sur la culture et le climat d'une organisation.

La revue PROCESS Alimentaire rapporte que la prochaine évolution des référentiels privés de sécurité des aliments va traiter de l’introduction de la notion de « culture sanitaire de la sécurité des aliments ». Il s'agissait bien sûr de la culture de la sécurité des aliments ...

jeudi 9 janvier 2020

La gastro est bien là !


Ce site présente la diarrhée aiguë avec ce titre énigmatique, « Si vous avez la gastro, la diarrhée est votre meilleure arme ».

Décidément la presse ne sait pas quoi inventer pour parler de la gastro ou de la diarrhée aiguë ...

Les gastro-entérites aiguës (GEA) hivernales sont souvent virales. Une recrudescence est observée chaque année, en France, comme en Europe, générant une augmentation des consultations médicales pour GEA. 

Cela étant, selon le « réseau Sentinelles, INSERM/Sorbonne Université » :
En France métropolitaine, la semaine dernière (2020 semaine 01), le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé à 326 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [304 ; 348]), soit 214 749 [200 309 ; 229 189] habitants ...
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Nouvelle-Aquitaine (462 [371 ; 553]), Grand Est (426 [345 ; 507]) et Pays de la Loire (415 [298 ; 532]).

IC est l’intervalle de confiance, qui a 95 % de chances de contenir la vraie valeur.

On pourra voir la carte de ka France métropolitaine de la semaine 01 de 2010 en fin d'article.

On reliera ces données à l'article de Santé publique de France du 3 janvier 2020,
Toxi-infectionsalimentaires collectives suspectées d’être liées à laconsommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 2janvier 2020.

Définition des cas de diarhée aiguë : :Au moins 3 selles liquides ou molles par jour datant de moins de 14 jours motivant la consultation.

La gastro-entérite aiguë est une infection gastro-intestinale, due à divers virus, bactéries ou parasites. Elle se manifeste par une diarrhée aiguë d'apparition soudaine.
Et n'oubliez pas de vous laver les mains avec de l'eau et savon !

Complément du 15 janvier 2020. Selon le Réseau Sentinelles, « Diarrhée aiguë, Activite forte en augmentation en medecine générale »  pour la semine 02 de 2020.
En France métropolitaine, la semaine dernière (2020 semaine 02), le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé à 398 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [375 ; 421]), soit un total de l’incidence de 262 013 cas [246 891 ; 277 135].
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Pays de la Loire (677 [493 ; 861]), Hauts-de-France (568 [462 ; 674]) et Nouvelle-Aquitaine (489 [385 ; 593]).

mardi 23 juillet 2019

Les responsables de la sécurité des aliments de la FDA et de l'USDA sont d'accord pour améliorer les choses


« Pas à pas, programme par programme, les responsables de la sécurité des aliments du gouvernement américain ont l'intention d'améliorer les choses », source article de Coral Beach paru le 23 juillet 2019 dans Food safety News.

Du sang neuf à la tête de la sécurité des aliments aux Etats-Unis car la FDA et l’USDA continuent de travailler sur tout, de la laitue romaine à la viande hachée de dinde.

Frank Yiannas, sous-commissaire chargé de la politique et de la réponse alimentaires à la Food and Drug Administration, et Mindy Brashears, sous-secrétaire adjointe pour la sécurité des denrées alimentaires, ont discuté lundi du travail des deux agences dans le cadre de la réunion annuelle de l'International Association for Food Protection.

Yiannas a débuté avec la FDA en décembre 2018 au cours de la deuxième épidémie de maladie d'origine alimentaire impliquant de la laitue romaine l'an passé. Brashears a prêté serment au début de cette année, car les industries de la volaille et du bœuf étaient encore sous le choc des épidémies et des rappels importants en 2018.

Tous deux ont dit que leurs agences respectives ainsi que l'industrie au travers de l'industrie alimentaire devaient mieux protéger le public contre les agents pathogènes d'origine alimentaire. Les deux ont des plans spécifiques sur la façon d'atteindre cet objectif.

Nouvelle ère de la FDA en matière de sécurité des aliments
« Une sécurité des aliments plus intelligente n'est pas qu'un slogan », a dit Yiannas.

La traçabilité est l’un des problèmes majeurs de notre système alimentaire, a dit le commissaire adjoint de la FDA. Améliorer la capacité de localiser l'origine des aliments suspects est crucial en cas d'épidémie et M. Yiannas a dit que la technologie était le moyen d'y parvenir. Le temps des enregistrements sur papier et des personnes avec des clipboards sont en voie de disparition.

Dans son précédent poste de responsable mondial de la sécurité des aliments chez Walmart, Yiannas était devenu accro au concept de blockchain. Il dit que cela permet une traçabilité à la vitesse de la pensée. C’est possible et Yiannas le sait grâce à son travail chez Walmart, où son équipe a réduit le temps de traçabilité de 6 jours, 18 heures et 26 minutes à 2,3 secondes lors de la mise au point d’un programme de blockchain pour les mangues en tranches.

Yiannas a dit qu'il y avait beaucoup de place pour plus de technologie dans l'industrie alimentaire. Il a cité le séquençage du génome complet, l'intelligence artificielle et l'internet des objets comme les meilleurs outils pour l'avenir de la sécurité sanitaire des aliments. Mais il est réaliste quant à la situation et sait que le gouvernement et l’industrie ne peuvent faire que beaucoup.

« La culture de la sécurité des aliments commence à la ferme et se termine à la maison », a dit Yiannas, en responsabilisant les consommateurs. Mais il a dit que le gouvernement et l'industrie peuvent changer les comportements des consommateurs avec un effort accru en termes d'éducation des consommateurs.

En plus de discuter de l’approche globale en matière de sécurité des aliments que poursuit la nouvelle ère de la sécurité des aliments de la FDA, Yiannas a énuméré quatre domaines sur lesquels l’agence regarde de près:

Sécurité sanitaire des produits frais: Avec les deux épidémies de laitue romaine en 2018, les gouvernements et l'industrie ont beaucoup appris sur la contamination de l'eau d'irrigation de surface et travaillent à la mise en place de nouveaux tests et traitements.

Cyclospora: Auparavant associé principalement à des produits frais d'autres pays, le parasite a été détecté dans les produits nationaux pour la première fois en 2018. Cette découverte a conduit la FDA dans une mission visant à maîtriser ces parasites avant qu'ils ne deviennent un problème plus grave.

Contamination intentionnelle: Une nouvelle règle entrera en vigueur dans les prochains jours et Yiannas a dit qu'une application stricte en découlerait.

Importations de produits alimentaires: Globalement, au moins 15% de tous les aliments consommés aux États-Unis sont importés, les pourcentages étant beaucoup plus élevés dans certains groupes, tels que les produits frais et les produits de la mer. La FDA va lutter contre les maladies d'origine alimentaire en augmentant le nombre d'inspections dans le cadre du programme de vérification des fournisseurs étrangers.

L'USDA va prendre une voie similaire
Brashears a dit aux membres de l'IAFP que sa mission en tant que responsable de la sécurité des aliments à l'USDA est assez simple.

« Mon objectif principal est de maîtriser les agents pathogènes », a dit Brashears.

Venant d'un parcours académique et de recherche à la Texas Tech University, Brashears s'appuie sur la science dans son nouveau travail. Elle a dit que les changements dans les processus d'inspection des volailles et des porcs sont des exemples de ce que l'on peut tirer de 20 années de recherche.

Des normes plus strictes pour l'industrie du poulet dans le cadre de la modernisation des programmes d'inspection font une différence, a dit Brashears. Une partie de ce succès est due à l'augmentation des activités d'inspection associées au nouveau programme. Selon Brashears, le contrôle des agents pathogènes devrait encore s'améliorer grâce aux nouvelles normes de contrôle de Campylobacter qui entreront en vigueur cette année.

Une attention accrue sur les STEC non-O157:H7 dans le bœuf est également à l'ordre du jour cette année, en s'appuyant sur les années de science et de recherche depuis que l'industrie de la viande a commencé à utiliser l'approche HACCP pour le contrôle des pathogènes.

Dans le monde du porc, la modernisation des inspections et des contrôles dans l’industrie porcine est également envisagée à l’USDA. L’agence a reçu 83 000 commentaires sur les règles proposées pour les porcs.

« Tous ont été lus et pris en compte », a dit Brashears. « Tous. Nous nous attendons à avoir la règle finale d'ici cet été. »

En discutant du nouveau programme sur le porc, Brashears a déclaré vouloir mettre les choses au clair sur un point essentiel. On croit à tort que les nouvelles règles entraîneraient moins d'inspections. Pas ainsi, a dit Brashears. Cent pour cent des carcasses seront inspectées.

Les inspections avant et après abattage se poursuivront dans le cadre du nouveau programme concernant les porcs. Les inspections hors ligne et sur ligne se poursuivront, mais il y aura une nouvelle orientation. Brashears a déclaré que le plus gros impact sur la santé publique survient au moment des inspections hors ligne, donc elles seront plus nombreuses.

Comme Yiannas, Brashears a déclaré que peu importe ce que le gouvernement et l'industrie feraient, il y a une menace de maladies d'origine alimentaire à cause des utilisateurs finaux, autrement dit des consommateurs. Elle a cité des recherches qui montraient que 98 à 99% des personnes ne se lavaient pas bien les mains lors de la préparation des repas. Cela doit s'améliorer, a-t-elle dit, et l'USDA travaille actuellement sur des programmes d'éducation des consommateurs pour atteindre un niveau supérieur de compréhension.

lundi 1 juillet 2019

Confusion entre plantes comestibles et toxiques : gare aux ressemblances !


Ce site indique « Ne pas confondre le Couscouil, Molopospermun, et l’aconit ! »
Une information du 10 juin 2018 : près de Perpignan un homme est mort et deux femmes sont gravement intoxiquées. Ils croyaient avoir ramassé du couscouil ou coscoll…. Mais c’est de l’aconit, une plante très toxique, qu’ils ont consommée…..
La suite est fournie par cet article très détaillé et très utile, « Confusion entre plantes comestibles et toxiques : gare aux ressemblances! » issu de Vigil’Anses n°8 de juin 2019, dont j’extrais ce qui suit,
En juin 2018, un homme de 78 ans est décédé après avoir consommé une plante qu’il avait cueillie au cours d’une randonnée dans les Pyrénées-Orientales. Pensant ramasser des feuilles de couscouil, plante comestible de la famille des angéliques, il a en fait cueilli puis consommé des feuilles d’aconit napel (ou aconit tue-loup), espèce très toxique aussi surnommée « arsenic végétal » dans l’Antiquité, qui contient de puissants alcaloïdes terpéniques, comme l’aconitine. La plante, non fleurie, n’avait pas déployé ses fleurs caractéristiques bleu-violacées en forme de casque de Jupiter, ce qui a facilité la confusion. Le randonneur a présenté dans l’heure suivant l’ingestion des signes digestifs, des troubles de la sensibilité (fourmillements) et des troubles cardiaques (troubles du rythme) à l’origine d’un choc cardiogénique et du décès. 
Ce centre anti-poison rapporte une « Confusion entre gentiane jaune et vératre »
Cas clinique


Un homme de 36 ans, sans antécédent particulier, décide de préparer du vin de gentiane. Pour ramasser les racines, il prend la précaution de se faire accompagner d’un ami censé connaître les plantes. Les racines sont mises à sécher pendant environ un an avant macération dans de l'alcool, puis filtration (filtre à café). Le 5 avril 2007, vers 20h30, il décide de goûter le breuvage avant de le proposer à son entourage. Il en boit un verre. Environ 45 minutes plus tard, il se plaint de céphalées, vomissements et sueurs froides, motivant son admission aux urgences. L'examen, 1h30 après l'ingestion, constate un état de choc avec pression artérielle à 80/50 mmHg et bradycardie à 50 bpm ainsi qu'une hypersudation, des vomissements, une pâleur et de l'angoisse. Un traitement symptomatique associant remplissage et atropine permet une régression rapide des troubles. Une récidive de l'hypotension à 70/40 mmHg motive une mutation en réanimation où l'examen retrouve de plus une rétention urinaire très modérée (globe vésical sondé à 200 ml) et une mydriase, vraisemblablement en lien avec l’atropinisation. Le patient a par ailleurs bénéficié d'une échographie cardiaque et d'une radiographie thoracique, toutes deux strictement normales. La biologie était également sans particularité. L'évolution rapidement favorable a permis un retour à domicile dès la fin de matinée du 6 avril. 
Discussion

Ce tableau clinique évoque une intoxication par le vératre dont la racine peut être confondue avec celle de la gentiane jaune ou grande gentiane. La confusion entre les 2 plantes repose sur deux éléments principaux : elles partagent le même habitat en moyenne montagne (600 à 2500 m) et ont une morphologie assez semblable, particulièrement avant la floraison et à l’automne quand les feuilles commencent à tomber. Néanmoins, il existe des moyens relativement simples pour les différencier.
Bref, la liste est longue … et c’est la raison pour laquelle l’Anses informe sur la « Cueillette de plantes comestibles : ne pas confondre avec des plantes toxiques »
Suite aux signalements de plusieurs cas d’intoxication grave, dont deux décès, l’Anses et le réseau des Centres antipoison attirent l’attention sur les risques liés à la confusion de plantes toxiques avec des plantes comestibles. L’Agence appelle à plus de vigilance et livre quelques conseils pour éviter les risques d’intoxication.
À travers son dispositif de toxicovigilance qui rassemble les signalements des Centres antipoison, l’Anses a recensé plus de 250 cas par an de confusion de plantes depuis 2012. Au total, 1 872 cas de confusion alimentaire avec des plantes ont été recensés de 2012 à 2018. Toutes les tranches d’âge sont touchées dont les enfants de moins de six ans. 
Recommandations afin d’éviter la consommation de plantes toxiques  
Pour limiter les risques d’intoxication par confusion, l’Anses et les Centres antipoison préconisent :
  • De ne pas consommer la plante ramassée en cas de doute sur son identification.
  • De cesser immédiatement de manger si la plante a un goût inhabituel ou désagréable.
  • De ne pas cueillir par brassées, pour éviter de cueillir plusieurs espèces et de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles.
  • De photographier sa cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication.
En cas d’urgence vitale (coma, détresse respiratoire,…) : appeler immédiatement le 15.
En cas d’apparition de troubles de santé après le repas : appeler un Centre antipoison.

mercredi 8 mai 2019

La sécurité sanitaire des aliments aux Etats-Unis, le point de vue lucide de Mike Taylor


Est-ce que l'avenir de la sécurité alimentaire qui souffle ou l'odeur des tragédies à venir?    
Le 21e Food Safety Summit a lieu du 6 au 9 dans la banlieue de Chicago et l’intervention dont il va question ci-après concerne l’intervention de Mike Taylor, commissaire adjoint aux aliments et à la médecine vétérinaire à la FDA de 2010 à 2016. Mike Taylor est coprésident du conseil d'administration du groupe de défense des consommateurs à but non lucratif Stop Foodborne Illness.

« L’optimisme est de mise, mais de graves préoccupations demeurent », source article de Coral Beach paru le 8 mai 2019 dans Food Safety News.

Le schéma est bien établi. De mauvaises choses arrivent, et ensuite, de bonnes choses arrivent en conséquence.

Mais un homme qui est particulièrement bien placé pour regarder l’avenir avec lucidité ne pense pas que l’industrie alimentaire ou le gouvernement doive attendre la prochaine crise pour faire le prochain grand pas en avant vers une alimentation plus sûre.

Mike Taylor, ancien représentant de la FDA et de l'USDA, a dit dans son exposé liminaire ce matin au 21ème Food Safety Summit annuel que la triade, consommateurs, gouvernement et industrie alimentaire, puisse faire d'énormes progrès en matière de sécurité sanitaire des aliments en se basant sur leurs connaissances actuelles. Et Taylor a l'expérience personnelle et une connaissance de première main pour savoir ce que les gens savent.

Avec quatre points centrés sur les crises de sécurité des aliments, Taylor a illustré comment des situations désespérées ont entraîné un changement significatif au cours des 25 dernières années:
  • Jack in the Box et une épidémie mortelle à E. coli ont conduit à la mise en place de plans HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Point) obligatoires ;
  • L'ESB au Royaume-Uni a précédé le GFSI;
  • Les épinards et une autre épidémie mortelle à E. coli ont incité l’industrie à conclure des Leafy Greens Marketing Agreements;
  • Des produits, l’arachide et la mélamine ont poussé le Congrès à adopter la loi relative à la modernisation de la sécurité sanitaire des aliments ou Food Safety Modernization Act.
Un cinquième point - la laitue romaine - n'a pas encore provoqué les changements radicaux d'attitude et de pratiques nécessaires pour le prochain pas de géant. C'est un exemple de la façon dont un changement de direction par certains peut aider à déplacer les autres vers une nouvelle destination, a dit Taylor.

Les leaders de l'industrie des légumes-feuilles commencent à prendre des mesures significatives à la suite de deux importantes épidémies à E. coli en 2018 associées à de la laitue romaine. Taylor a dit qu'une mesure cruciale avait été prise pour augmenter la distance entre les champs de production de cultures de légumes et les parcs d'engraissement, ou les opérations d’engraissement d’animaux à forte concentration (CAFOs pour concentrated animal feeding operations), comme on les appelle parfois.

Auparavant, les Leafy Greens Marketing Agreements ou LGMA (les accords de commercialisation de légumes-feuilles) pour les producteurs de Californie et d'Arizona prévoyaient des zones tampons de 122 mètres entre les parcs d'engraissement et les champs de production. À la suite des épidémies de romaine en 2018, cette distance a été quadruplée.

Les organisations, dont les membres produisent près de 90% des légumes-feuilles cultivés aux États-Unis, ont également adopté de nouvelles procédures d'analyse et de traitement de l'eau. Les membres doivent se conformer aux procédures LGMA ou faire face à une expulsion, ce qui représente un énorme potentiel de perte de revenus ; de nombreux acheteurs, sinon la plupart, insistent déjà pour que leurs fournisseurs de légumes-feuilles soient des membres en règle des LGMA.

« Les nouveaux paramètres de mesure de l’eau des LGMA constituent une étape très importante. Ils sont encore plus sévères que ceux de la FSMA Produce Rule », a dit Taylor, soulignant que ce n’était pas seulement des règles de test et de traitement plus strictes qui feraient une différence à long terme.

Les précautions relatives à l'eau touchent une menace plus grande et plus envahissante pour la sécurité des aliments. Taylor a dit qu'il espérait que cette nouvelle prise de conscience aurait un impact sur la sécurité sanitaire de tous les aliments cultivés dans les champs, en particulier les produits frais, qui sont généralement consommés sans passés par une étape de destruction des micro-organismes dangereux.

« Ils (les règles sur l'eau des LGMA) établissent la présomption que l'eau de surface est dangereuse », a dit Taylor, « particulièrement si elle est utilisée dans les 21 jours après récolte. … Vous devez tester et traiter. Vous devez. Pas de question. »

Taylor a dit que les épidémies à E. coli de 2018 liées à la laitue romaine sont de mauvaises choses qui conduisent à de bons changements, mais que certains acteurs de l'industrie alimentaire ne sont toujours pas disposés à agir.

Ils veulent davantage d'exemples de la nécessité de changer les pratiques remontant à un siècle.

« Les éleveurs ne seront probablement pas très heureux avec moi aujourd’hui », a dit Taylor, évoquant les problèmes de sécurité des aliments créés lorsque les éleveurs mettent des œillères sur leurs yeux et encouragent les autres à faire de même.

« Les éleveurs de bovins ne laisseront pas des gens entrer et collecter des échantillons. Nous avons besoin d’une carte microbienne, sinon vous faites simplement semblant (pour aborder la question de la sécurité des aliments) », a dit Taylor.

Les représentants de l’industrie de la viande ont longtemps scandé la réplique « montre-moi les données » (show me the data), mais ils ne permettent pas la collecte des données, encore moins l’analyse.

Par exemple, les propriétaires du parc d'engraissement McElhaney Five Rivers dans la région de Yuma, en Arizona, ont seulement permis aux enquêteurs sur les épidémies un accès très limité aux opérations de plus de 100 000 têtes. Il est adjacent aux champs de laitue et aux canaux en plein air qui leur fournissent de l'eau d'irrigation. Le refus d'accès est particulièrement troublant, étant donné que les deux épidémies à E. coli à l'échelle nationale survenues en 2018 étaient associées à une culture de laitue romaine cultivée dans la région, a dit Taylor.

Les autres opérateurs de CAFOs dans les autres régions ne sont pas ouverts d’esprit, gardant leurs portes fermées lorsque des chercheurs universitaires et gouvernementaux ont demandé l’autorisation de tester la saleté, la poussière et les eaux de ruissellement.

Les scientifiques, l’industrie, les consommateurs et les pouvoirs publics n’ont pratiquement aucun doute sur le fait que la bactérie E. coli retrouvée dans les eaux du canal de l’Arizona est liée à de la poussière contaminée et/ou aux eaux de ruissellement provenant du vaste parc d’engraissement. Cependant, le secteur de l'élevage animal est toujours aussi déconnecté.

« Les vecteurs de transmission des agents pathogènes à partir de parcs d'engraissement sont incroyables », a dit Taylor. « Regardez la photo d’un parc d'engraissement. Regardez le canal dans le parc. Vous avez un risque criant. »

Taylor a cependant dit qu'il était confiant et que le vent changeait. Les consommateurs sont plus conscients et exigent des réponses et des actions de la part de l'industrie et du gouvernement. Certains dans l'industrie cherchent des solutions innovantes au statu quo.

Le gouvernement aborde avec de nouvelles normes et la surveillance du point de vue de la prévention.

L’alignement des objectifs et des stratégies est essentiel, a dit Taylor, en cochant quatre autres points:
  • Les maladies d'origine alimentaire sont mauvaises pour tout le monde.
  • Les stratégies complètes de prévention sont ce qui fonctionne;
  • Une amélioration continue est nécessaire à mesure que les défis évoluent; et,
  • Des cultures fortes en matière de sécurité des aliments sont la base d'une bonne performance durable. 
Taylor a dit qu'il pensait que le moteur du changement en sécurité des aliments aux États-Unis était la communauté d'individus et d'entités qui constituent « les acheteurs ». Qu'il s'agisse de consommateurs individuels, de chaînes d'épicerie régionales ou de méga-distributeurs, quand les acheteurs n’achèteront que s’ils disposent de mesures efficaces en matière de sécurité des aliments, les producteurs n’ont pas d’autre choix que de passer au XXIe siècle.

Il reste optimiste quant à la situation actuelle.

« Au moins, nous avons constaté un changement d'orientation significatif chez certains », a dit Taylor. « Espérons que cela puisse amener les acteurs clés à s'engager dans une meilleure voie. »