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mardi 29 septembre 2020

Il est urgent de former nos sociétés à la microbiologie

« Il est urgent de former nos sociétés à la microbiologie », source Environmental Microbiology (2019)21(5), 1513-1528 et l'édition française en intégralité se trouve ici.

« Les connaissances en microbiologie doivent faire partie de la description de poste des citoyens du monde. » - Ken Timmis de la Society for Applied Microbiology.

Résumé

Les retombées de l'activité et de l'existence-même des microbes se font sentir partout. Généralement positives du fait de leur action sur le fonctionnement, et donc la santé et le bien-être, que ce soit des êtres humains, de l'ensemble du monde biologique, ou de toute la surface et de l'atmosphère de la planète, elles sont considérables. Pris dans leur ensemble, et pour une grande part via leur interaction avec le soleil, les microbes forment le cœur du système qui assure la survie de la biosphère. Il est donc crucial de les prendre en compte dans nos choix, pour la vie quotidienne de chacun d'entre nous et de nos familles. Cette prise de conscience concerne aussi, à tous les niveaux et à toutes les stades, les personnes et les organismes en charge de la santé des collectivités, des nations et du monde, mais encore de la formulation et de la planification des actions politiques. Pourtant, alors que la plupart des thèmes dont l'impact sur l’humanité est universel, que ce soit la finance, la santé ou les transports sont généralement bien compris, la prise en compte des microbes et des activités microbiennes pertinentes, en bref, la connaissance de la microbiologie, avec son impact sur nos vies et son exploitation au profit de l’humanité, est absente de la population en général, spécialement chez les décideurs. Les choix qui conduiraient à utiliser l'activité des microbes sont souvent opaques et les informations disponibles sont généralement incomplètes et parfois biaisées. Il s'ensuit qu'ils sont employés de façon éphémère, quand il le sont. Il n'est pas rare que même les « meilleures » décisions, fondées sur des démonstrations indiscutables, conduisent à des résultats inattendus, accidentels et parfois même indésirables. Nous appelons donc la société, avec toute la force possible, à mettre en place un plan d'action conduisant à l'initiation de tous à la microbiologie. C'est indispensable pour que soient élaborés les choix stratégiques des gouvernements et des entreprises adaptés aux situations nouvelles auxquelles le monde a à faire face. Cette connaissance minimale permettra à toutes les parties prenantes de contribuer de façon avertie à l'élaboration des politiques générales, tout en permettant à chacun de décider de façon éclairée. Comprendre l'activité cruciale des microbes est tout aussi essentiel pour permettre à chacun de passer de l'enfance à l'âge adulte que connaître certaines matières actuellement enseignées à l'école. Il faut donc que ce savoir minimal soit un acquis de l'enseignement général. L’initiation à la microbiologie doit faire partie du socle minimum du savoir des citoyens du monde. Pour faciliter l'apprentissage de la microbiologie, comme partie intégrante des programmes d'enseignement, nous proposons ici un concept et un format pédagogique de base, adaptables à tous les âges, de la maternelle au secondaire, en proposant l'étude d'activités microbiennes clés. Elles sont choisies pour leur impact sur notre vie quotidienne, sur les grands défis auxquels l'humanité et la planète Terre sont confrontés, et sont conformes aux objectifs d'un développement durable. Nous exhortons les microbiologistes, les sociétés savantes en microbiologie et les professionnels du domaine à participer et à contribuer à cette initiative en aidant à faire évoluer le concept de base, en développant et en recherchant des financements pour développer des outils et matériels d'enseignement attractifs et adaptés aux enfants et, plus important encore, pour convaincre les éducateurs, les décideurs, les chefs d'entreprise et les agences gouvernementales et non gouvernementales concernés à soutenir et promouvoir cette initiative. L’initiation généralisée de nos sociétés à la microbiologie doit devenir une réalité.

Cette initiative s’appuie sur les efforts antérieurs de microbiologistes inspirés qui ont reconnu le besoin fondamental d’améliorer les connaissances en microbiologie de nos sociétés. En sensibilisant le public à la question et en créant d’excellents textes centrés sur l’enfant et divers matériels pédagogiques qui peuvent être intégrés aux programmes d’initiation à la microbiologie et en facilitant leur évolution, ils ont jeté une base superbe pour le développement d'une véritable politique de l'initiation à la microbiologie.

mercredi 6 mai 2020

La lumière UV montre la propagation d'une contamination due à une mauvaise utilisation des EPI


« La lumière UV montre la propagation d'une contamination due à une mauvaise utilisation des EPI », source Florida Atlantic University.

Une technique de simulation à faible coût peut accroître efficacement la sécurité au travail en milieu hospitalier pendant la pandémie de COVID-19.
Photo crédit: Rami A. Ahmed, D.O.
Malgré l'utilisation d'équipements de protection individuelle (EPI), des rapports montrent que de nombreux agents de santé ont contracté la maladie liée au coronavirus (COVID-19), ce qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à l'efficacité des EPI. Les EPI très recherchés utilisés dans les hôpitaux et autres établissements de soins de santé sont essentiels pour garantir la sécurité de ceux qui sont en première ligne du COVID-19, mais uniquement s'ils sont utilisés correctement.

Un médecin du Schmidt College of Medicine de la Florida Atlantic University (FAU) et des collaborateurs de l’Université de l’Arizona College of Medicine-Tucson et de l'Indiana University School of Medicine ont mené une nouvelle technique de formation pour renforcer l'importance d'utiliser des procédures appropriées pour enfiler et retirer les EPI lorsque prendre soin des patients pendant la pandémie. Les chercheurs ont pu démontrer clairement comment les procédures générant des aérosols peuvent conduire à une exposition de la contagion avec une mauvaise utilisation des EPI.

Pour détecter la contamination, Patrick G. Hughes, auteur principal, directeur du programme de simulation de médecine d'urgence de la FAU et professeur adjoint de sciences médicales intégrées au Schmidt College of Medicine de la FAU, et ses collaborateurs, ont utilisé une solution fluorescente non toxique lors d'une session de formation sur les EPI pour personnel de santé. Ils ont placé une recharge de surligneur dans un bain d'eau chaude pendant 15 minutes pour créer une solution fluorescente, qui n'est visible que sous la lumière ultraviolette.

Pour l'expérience, publiée dans la revue Medical Education, les chercheurs ont demandé au personnel de santé de mettre un EPI, qui comprenait un charlotte, une blouse, des gants chirurgicaux, une protection oculaire, un écran facial et un masque N95 (ou FFP2). Afin de conserver les EPI vitaux, les fournitures ont été essuyées et réutilisées pour plusieurs formations. Après que le personnel de santé de l'étude ait mis son EPI, il est entré dans une pièce pour soigner un patient simulé aspergé de la contagion simulée invisible. De plus, les chercheurs ont ajouté la solution fluorescente à un traitement par nébulision d'albutérol (ventoline) simulé, qui a été administré à des mannequins pendant le scénario (pas dans une chambre à pression négative).

Après avoir terminé le cas simulé, le personnel de santé est resté dans son EPI et a été emmené dans une autre pièce, où les lumières ont été éteintes avant de retirer son EPI. Éteindre les lumières a permis d'identifier une contagion simulée répandue sur l'EPI, à la fois sur les gants et les blouses en touchant directement le patient simulé et sur les écrans faciaux et les masques issus de la solution aérosolisée. Les chercheurs ont utilisé une lampe de poche à lumière noire (UV) pour examiner chaque personnel de santé et identifier la présence de toute solution fluorescente.

Après l'examen avec la lampe de poche, le personnel de santé a complètement retiré son EPI. Les chercheurs ont découvert la présence d'une solution fluorescente sur la peau du personnel soignant, ce qui représentait une exposition à la contagion et ont indiqué qu'ils avaient fait une erreur en mettant ou en enlevant leur EPI.

Les résultats de l'expérience ont révélé que l'erreur la plus courante commise par le personnel soignant était de contaminer le visage ou les avant-bras lors du retrait de l'EPI. En revanche, ceux qui ont mis et enlevé leur EPI conformément aux directives n'avaient aucun signe de contagion fluorescente sur leur peau ou leur visage.

« Cette méthode de formation permet aux éducateurs et aux apprenants de visualiser facilement toute contamination sur eux-mêmes après avoir retiré complètement leur équipement de protection individuelle », a déclaré Hughes. « Nous pouvons apporter des corrections immédiates à la technique de chaque individu sur la base de preuves visuelles de l'exposition. »

En fournissant au personnel soignant des preuves visuelles de la protection lors des rencontres avec des procédures génératrices d'aérosols à haut risque, cette méthode de formation innovante contribue à inspirer confiance dans leur formation et leur EPI.

« Cette expérience a démontré que le fait de suivre une formation sur les EPI améliore la sécurité au travail et diminue le risque de transmission », a déclaré Hughes. « Cette approche basée sur la simulation fournit une solution efficace et peu coûteuse qui peut être mise en œuvre dans n'importe quel hôpital. »

Hughes a également mené cette technique de formation avec des médecins résidents en médecine d'urgence à la FAU au Clinical Skills Simulation Center de l’école de médecine, qui utilise des mannequins de patient de haute technologie et haute fidélité dans des environnements d'hôpital et de salle d'urgence réalistes. Le centre utilise des technologies sophistiquées de simulation et de formation pour éduquer les étudiants en médecine, les médecins résidents, les infirmières autorisées, les premiers intervenants, les infirmières auxiliaires certifiées, les aides-soignants à domicile et les fournisseurs de soins de santé communautaires. Le centre a créé des modèles de chambres d'hôpital, d'examen des patients et de salles d'urgence pour le traitement simulé des patients. Les chambres sont entièrement équipées avec des lits d'hôpital, des tables d'examen, des moniteurs, des perches IV, des défibrillateurs, des brassards de pression artérielle, des ports d'oxygène simulés, des otoscopes et des ophtalmoscopes et tout l'équipement et les fournitures nécessaires pour répondre aux interventions médicales et infirmières, y compris les urgences.

L'équipe de simulation utilise des mannequins masculins et féminins sans fil haute fidélité. Les simulateurs suivent toutes les actions entreprises et tous les agents pharmacologiques administrés aux patients. Si des médicaments ou des dosages incorrects sont administrés, le patient haute fidélité répond exactement comme le ferait un patient humain. Les précepteurs et les animateurs de session fournissent des conseils pendant les simulations.

samedi 16 novembre 2019

Comment se passe des contrôles en hygiène des aliments en Belgique ? Le contraire de ce qui se passe en France !


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Voici un exemple fourni par l'AFSCA sur comment se passe une action de contrôle annoncée en Belgique où la méthode est l'opposé de ce qui se passe en France, jugez plutôt ...
L’AFSCA accompagne les petites entreprises de la distribution à Raeren et à Eupen. Compte rendu de l’action de contrôle annoncée.
Du 23 au 27 septembre 2019, l’Agence alimentaire a mené une action de contrôle dans le secteur de la distribution à Raeren et à Eupen. Cette action spéciale a débuté en août, avec une formation gratuite destinée aux entreprises locales.
Une fois la séance d’information organisée en bonne collaboration avec les autorités communales de Raeren et d’Eupen, vingt contrôleurs de l’Agence alimentaire ont parcouru les rues de la localité entre le 23 et le 27 septembre pour contrôler 151 établissements du secteur de la distribution actifs dans la chaîne alimentaire. Parmi ceux-ci, 13 cuisines de collectivité (cantines scolaires, maisons de repos, …), 1 biberonnerie, 81 établissements HoReCa, 26 commerces de détail (épiceries, supermarchés, …) 5 boulangeries et 7 boucheries.

2 entreprises sur 3 obtiennent un très bon résultat.
97 entreprises ont obtenu un très bon résultat et 51 établissements contrôlés ont reçu des remarques pour des non-conformités mineures, formulées sous forme d’un avertissement. Pour 3 établissements contrôlés, un procès-verbal a été dressé pour manquements plus importants mais aucune fermeture d’établissement n’a dû être imposée. Une telle mesure est prise dès qu’il y a une indication de mise en danger directe de la santé du consommateur.

Parmi les manquements, ceux le plus souvent rencontrés concernaient un manque d’hygiène générale, une température de conservation trop élevée dans les zones réfrigérées ou congelées, un étiquetage incorrect, ainsi que la communication lacunaire des allergènes vers le consommateur.

Comme lors des contrôles non annoncés, toutes les entreprises ayant eu un avertissement ou un procès-verbal sont recontrôlées jusqu’à leur mise en ordre.

Pour rappel, cette action de contrôle annoncée a pour objectif de mettre en place une collaboration constructive entre les petites entreprises, les autorités locales et l’Agence alimentaire afin d’agir de concert pour la protection des consommateurs de la localité. Cette collaboration se traduit sur le terrain par une séance d’information/formation gratuite et par l’annonce d’une action de contrôle dans la commune.

La prévention, la sensibilisation et la vulgarisation font partie des missions de l’AFSCA. Son service formation organise en ce sens de nombreuses formations gratuites pour aider concrètement les professionnels sur le terrain en matière de sécurité alimentaire, d'hygiène ou encore d’étiquetage et traçabilité. Les entreprises alimentaires travaillant dans la distribution qui souhaiteraient suivre une formation donnée par l’AFSCA peuvent prendre contact avec les formateurs via http://www.afsca.be/cva/vulgarisation/


Commentaire. A l'heure où une Mission sur l’organisation des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire des aliments est en cours, le blog a souhaité apporter sa contribution à son travail en présentant, par l'exemple,comment cela se passe en Belgique. 

En effet, cette mission doit faire une analyse de la situation 
Votre analyse présentera les avantages et inconvénients de chaque option, notamment en matière de coût pour les finances publique, les voies de financement, d’impact sur les synergies dans la conduite des contrôles et le maintien de la compétence des agents, y compris dans les laboratoire. L’impact sur l’efficacité de la gestion des alertes devra être évalué. Vous établirez un comparatif avec le système de sécurité sanitaire des aliments mis en place dans les différents Etats-membres en identifiant les bonnes pratiques permettant d’améliorer l’efficacité globale de notre système

mardi 12 novembre 2019

Les autorités de Singapour agissent après 30 cas de maladie liées à un traiteur


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« Les autorités de Singapour agissent après 30 cas de maladie liées à un traiteur », source Food Safety News.

Les autorités de Singapour ont suspendu la licence d'un traiteur parce que près de 30 personnes sont tombées malades après avoir consommé des aliments préparés par l'entreprise.

Le ministère de la Santé et la Singapore Food Agency (SFA) sont en train d’enquêter sur des rapports plus tôt ce mois-ci concernant des cas de gastro-entérites touchant 29 personnes ayant développé des symptômes après avoir consommé des aliments préparés par Taj Catering, propriété de Singapore Fast Food Pte Ltd. Une personne a été hospitalisée mais a depuis quitté l‘hôpital.

Une investigation du ministère de la santé et de la SFA a révélé des problèmes d'hygiène et cette dernière a suspendu la licence du traiteur jusqu'à nouvel ordre. Les agences n'ont pas précisé quel aliment ou quel agent avait provoqué la maladie.

Tous les manipulateurs d'aliments travaillant dans les locaux suspendus doivent se présenter à nouveau et réussir une formation d'hygiène alimentaire avant de pouvoir reprendre le travail. Les responsables de l’hygiène alimentaire chez Taj Catering doivent se présenter à nouveau et suivre une formation de responsable en hygiène alimentaire avant de pouvoir reprendre leurs fonctions.

Ce serait une bonne idée à mettre en place en France ...

La société est tenue de nettoyer et de désinfecter les locaux, y compris le matériel et les ustensiles.

Des responsables de la SFA ont déclaré que l'agence n'hésiterait pas à prendre des mesures à l'encontre de quiconque violerait la loi sur la santé publique environnementale. Ils ont également conseillé au public qui découvre de mauvaises pratiques d'hygiène dans les établissements d'alimentation d'appeler un centre de contact avec des détails pour les investigations de suivi.

Suspension levée et avertissement pour les fêtes
Dans le même temps, SFA a levé la suspension de Mum’s Kitchen Catering Pte. Ltd. et sa filiale, Cherish Delights Pte. Ltd le mois dernier.

Les licences d’exploitation de Mum's Kitchen Catering et de Cherish Delights ont été suspendues les 10 et 11 septembre respectivement, après que le ministère de la Santé et SFA eurent été informés de deux foyers distincts de gastro-entérite impliquant 40 personnes ayant consommé des aliments dans les entreprises du 31 août au 7 septembre. 4. Trois personnes ont été hospitalisées mais ont quitté l’hôpital depuis.

Les deux entreprises ont éliminé tous les aliments prêts à consommer, décongelés et périssables, et ont nettoyé et désinfecté leurs locaux, y compris leurs équipements et ustensiles. Ils ont également présenté des plans pour améliorer le systéme de sécurité sanitaire des aliments, notamment en s’assurant que le personnel suivent les bonnes pratiques d’hygiène alimentaire et à une préparation correcte des aliments.

Les responsables de la SFA ont déclaré qu'aucune erreur d'hygiène n'avait été constatée lors des inspections des deux locaux après les éclosions et qu'une investigation sur la cause de la maladie était en cours.

Enfin, la SFA a rappelé aux exploitants du secteur alimentaire et aux consommateurs d’utiliser de bons aliments et d'avoir une bonne hygiène personnelle et environnementale avant les fêtes de fin d'année.

Un nombre important d'incidents de gastro-entérites ont tendance à se produire d'octobre à mars car un plus grand nombre de consommateurs mangent au restaurant, commandent des aliments chez les traiteurs ou achètent des aliments cuits ou prêts à consommer pour les fêtes.

Le ministère de la santé a estimé que 69% des épidémies de gastro-entérites à Singapour étaient dues à la consommation d'aliments contaminés.

La SFA travaille également avec des représentants de l’Association of Catering Professionals Singapore (ACAPS), Restaurant Association of Singapore (RAS) et la Singapore Hotel Association (SHA) sur l’importance de l’hygiène et de la sécurité des aliments.

samedi 9 novembre 2019

Pour le gérant d'un fast food, les steaks congelés ne peuvent pas contenir de microbes


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
L’Union du 11 octobre 2019 nous relate qu’« À Châlons, une fillette de cinq ans tome malade après avoir mangé un hamburger ».

Les faits
« On y a mangé le midi. Ma fille a pris un hamburger et des frites, mais elle disait que le hamburger n’était pas bon, elle l’a à peine mangé. Elle est tombée malade dimanche soir », raconte le père de famille.
La fillette est prise de vomissements et de diarrhées. Un médecin, consulté lundi matin, pense à une gastro-entérite. « Malgré le traitement, l’état de ma fille ne s’améliorait pas », s’inquiète Loïc. Un deuxième médecin est consulté hier matin : le praticien diagnostique une « intoxication alimentaire » chez la fillette malade depuis plusieurs jours. Loïc a déposé plainte au commissariat.

Le blog souhaite un prompt rétablissement à la fillette.

L’intérêt de cette histoire se situe à mon sens dans les déclarations du manager,
le gérant de Kidoom, réagit : « J’ai eu des contacts avec les parents. On ne m’avait jamais signalé ce problème. On respecte les normes d’hygiène, on connaît la traçabilité des produits. Les steaks congelés ne peuvent pas contenir de microbes. On utilise des gants quand on les met sur la plaque. D’autres personnes ont mangé à Kidoom dimanche et on ne m’a pas signalé d’autres cas. Rien ne prouve que le problème vient de Kidoom, et on parle d’intoxication alimentaire pour au moins deux personnes. S’il faut faire des contrôles, je le ferai en toute transparence, je reste ouvert et à l’écoute. Je suis moi aussi papa : la priorité, c’est que cette petite fille se sente mieux. »

On parle d’intoxication alimentaire collective plus précisement de toxi-infection alimentaire collective pour « l’appartion d'au moins 2 cas d'une symptomatologie similaire, en général gastro-intestinale, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire. »

Mais là, il s’agirait selon toute vraisemblance d’une intoxication alimentaire isolée, ça existe …

Quand à la phrase selon laquelle « Les steaks congelés ne peuvent pas contenir de microbes. », je laisse au gérant l’entière irresponsabilité de ses propos, d'autant que ces dits steaks congelés sont des steaks hachés congelés ...

Je suggère donc une formation aux bonnes pratiques d’hygiène à ce gérant d’un fast food, même la profession de la restauration rapide n’a encore pas de guides des bonnes pratiques d’hygiène et des principes de HACCP … et peut-être aussi lui faire copier 100 fois :

Les microbes sont présents dans les steaks hachés congelés

dimanche 29 septembre 2019

La formation à la sécurité sanitaire des aliments peut améliorer les connaissances mais pas les comportements, selon une étude


Résumé
Une mauvaise manipulation des aliments chez des personnes travaillant en distribution et en restauration commerciale contribue fréquemment à des éclosions d’intoxications alimentaires.

Les interventions de formation et d’éducation en matière de sécurité des aliments sont des stratégies importantes pour améliorer les comportements et les précurseurs comportementaux (par exemple, les connaissances et les attitudes) des personnes manipulant les aliments dans ces établissements.

Nous avons effectué un examen systématique complet pour identifier, caractériser et synthétiser des études publiées dans ce domaine afin de déterminer l'efficacité globale de ces interventions.

La revue s'est concentrée sur des études expérimentales avec un groupe témoin indépendant. Les méthodes d’examen comprenaient une stratégie de recherche structurée, la sélection de résumés identifiés, la caractérisation des articles pertinents, l’estimation du risque de biais, l’extraction de données, la méta-analyse de l’efficacité des interventions pour quatre catégories de résultats (attitudes, connaissances, comportement et scores d’inspection des locaux destinés aux aliments), et une estimation de la qualité de la preuve.

Nous avons identifié 18 essais contrôlés randomisés (ECRs) et 29 essais non randomisés pertinents. Parmi les ECRs, 25 (64%) résultats uniques ont été considérés comme présentant un risque élevé de biais, principalement en raison de préoccupations liées aux méthodes de mesure des résultats, tandis que 45 (98%) résultats d'essais non randomisés ont été classés en tant que risque grave de biais, principalement en raison de facteurs de confusion.

Une confiance élevée a été identifiée pour l'effet des interventions de formation et d'éducation visant à améliorer les connaissances des manipulateurs d'aliments dans huit études d'ECRs (différence moyenne standardisée = 0,92; intervalle de confiance à 95%: 0,03, 1,81; I2 = 86%).

Pour tous les autres résultats, aucun effet significatif n'a été identifié. En revanche, les essais non randomisés ont identifié un effet d'intervention positif statistiquement significatif pour tous les types de résultats, mais la confiance dans ces résultats était très faible en raison de la confusion possible et d'autres biais.

Les résultats indiquent que les interventions en matière de formation et d’éducation en matière de sécurité sanitaire des aliments sont efficaces pour améliorer les connaissances des personnes manipulant des aliments, mais il faut davantage de preuves sur les stratégies visant à améliorer le changement de comportement.

Référence
Effectiveness of food handler training and education interventions: A systematic review and analysis
Journal of Food Protection vol. 82 no. 10
Ian Young, Judy Greig, Barbara J. Wilhelm, and Lisa A. Waddell, https://doi.org/10.4315/0362-028X.JFP-19-108

NB : Merci à Doug Powell du barfblog de m'avoir signalé cet article.

samedi 31 août 2019

Différences entre les pratiques de sécurité des aliments observées et auto-déclarées chez des manipulateurs d'aliments


Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Voici une étude qui rapporte les « Différences entre les pratiques de sécurité des aliments observées et autodéclarées: une étude avec des manipulateurs d'aliments en utilisant la modélisation par équations structurelles ».

Résumé
Chaque année, des études sur les connaissances, attitudes et pratiques en matière de sécurité des aliments utilisées par les personnes manipulant des aliments sont publiées. Certains résultats de ces documents ont été plutôt controversés, notamment ceux liés aux pratiques en matière de sécurité des aliments.

Les deux méthodes les plus courantes d'évaluation des pratiques en matière de sécurité des aliments - l'auto-évaluation et l'observation - sont généralement considérées comme interchangeables, mais elles peuvent avoir des significations différentes.

L’objectif de cette étude était donc de faire la distinction entre les pratiques de sécurité des aliments observées et auto-déclarées des manipulateurs d’aliments, en vérifiant l’effet des différentes variables de ces indicateurs de la sécurité des aliments par le biais d’une modélisation par équations structurelles et en examinant la relation entre les facteurs cognitifs et ces pratiques.

Un questionnaire comportant 37 questions a été remis à 183 manipulateurs d'aliments pour évaluer leurs connaissances en matière de sécurité des aliments, leurs attitudes, leurs pratiques déclarées et leurs perceptions des risques.

Pour la méthode d’évaluation observée des pratiques des préposés à la manipulation des aliments (pratiques observées), une checklist a été élaborée et les préposés à la manipulation des aliments ont été observés au cours d’une journée de travail.

Deux modèles ont été développés sur la base des résultats de ces deux méthodes d’évaluation.

Dans le premier modèle, un effet positif significatif des connaissances et un effet négatif de la perception du risque sur les pratiques auto-déclarées ont été observés.

Les manipulateurs d'aliments ayant une perception de risque élevée au sujet de leurs pratiques ont signalé des pratiques moins adéquates. Les attitudes positives vis-à-vis de la sécurité des aliments ont joué le rôle de modérateur, atténuant ainsi l'effet positif entre connaissances et pratiques auto-déclarées.

Dans le second modèle, un effet positif significatif des connaissance sur les pratiques observées. Les attitudes renforcent l’effet positif entre connaissances et pratiques observées.

Un effet direct de l'attitude sur les pratiques observées n'a pas été observé. En conclusion, les pratiques auto-déclarées et les pratiques observées sont différentes et doivent être utilisées et discutées correctement.

Faits saillants
  • Un effet positif des connaissances sur les pratiques observées a été constaté.
  • Les attitudes ont joué un rôle modérateur de l'effet des connaissances sur les pratiques observées.
  • Un effet positif de la perception du risque sur les pratiques auto-déclarées a été observé.
  • Les pratiques observées présentaient une légère corrélation avec les pratiques auto-déclarées.
  • Les pratiques auto-déclarées et observées sont des évaluations non interchangeables.

jeudi 29 août 2019

Mieux que SignalConso, un restaurant du Tennesee fermé temporairement pour lavage d'ustensiles de cuisine dans un lac


Mieux que SignalConso, l’application de la DGCCRF sensée remplacer les inspecteurs en sécurité des aliments, voici un article dans la série tout le monde peut faire une vidéo avec son smartphone pour dénoncer des mauvaises pratiques d’hygiène … et cela fonctionne ...

« Un restaurant du Tennesee fermé temporairement pour lavage d'ustensiles de cuisine dans un lac » rapporte Doug Powell du barfblog.

Unrestaurant chinois situé à Old Hickory a été fermé temporairement mardi par le service de santé de la ville après qu’une vidéo montrant des employés en train de laver des ustensiles de cuisine dans un lac à proximité.

Une vidéo prise mardi matin et diffusée sur les réseaux sociaux montrait des employés de restaurant en train de laver des ustensiles de cuisine à Old Hickory Lake.

L'homme qui a filmé la vidéo, Lance Glover, a déclaré qu'il avait enregistré l'incident aux alentours de 7 heures mardi.

La vidéo montre des personnes en train de nettoyer ce qui semble être une grille de cuisson dans le vieux lac Hickory. La vidéo de Glover montre ensuite les employés qui reviennent avec l’équipement au restaurant.

Le département de la santé de la métropole a fermé le restaurant chinois n°1, situé au 1435, chemin Robinson, après que des inspecteurs l'aient visité.
Selon l'inspecteur de la santé Victor Oguntimehin, les restaurateurs ont d'abord nié avoir lavé des objets dans le lac. Le restaurant a admis avoir lavé les ustensiles dans le lac après qu’Oguntimehin leur eut montré la vidéo de Glover.

Mary Capps, qui pêche sur le vieux lac Hickory, a déclaré à News 4 qu'elle avait vu des employés nettoyer des « grilles grasses » presque tous les matins.

Une vidéo relate l’incident ici.

La question qui se pose après avoir lu cela, en France, ferme-t-on un restaurant temporairement pour de telles pratiques ?

On ne ferme même pas temporairement un supermarché pour présence avérée de nuisibles, voir l'exemple fournie par SignalConso ... alors vous pensez bien une grille de cuisson ...

mardi 27 août 2019

A propos d'une éclosion particulière à Salmonella dans un café-restaurant de l'aéroport d'Oslo, Norvège, 2017


C'est une étude intéressante, parue dans Eurosurveillance, que nous propose des scientifiques de Norvège et qui concerne les résultats de leurs investigation à propos d'une « Augmentation de la période d'incubation lors d'une éclosion prolongée de Salmonella Typhimurium monophasique avec une contamination environnementale d'un établissement de restauration commerciale à l'aéroport d'Oslo, Norvège, 2017 ».

Je vous en propose quelques aspects, mais l'article vaut plus que le coup d'oeil…

Mesures de maîtrise
La société exploitant le café (et restaurant) de l'aéroport d'Oslo a pris d'importantes mesures de contrôle, notamment plusieurs périodes de fermeture volontaire, de rénovation de la cuisine et de nettoyage en profondeur, mais l'élimination de la source de la contamination de l'environnement s'est avérée difficile. Cela était probablement dû à la contamination de l'environnement par des échantillons prélevés sur plusieurs sites, par exemple. un siphon de cuisine, un robinet et une étagère en acier, tous positifs pour la souche épidémique.

L'inspection environnementale a révélé plusieurs faiblesses dans les procédures d'hygiène de la cuisine et de la manipulation des aliments, facilitant éventuellement la contamination croisée des aliments et la prolongation de l'épidémie.

Cette épidémie met en lumière l’importance de veiller à ce que les manipulateurs d’aliments reçoivent une formation adéquate leur permettant de se conformer aux mesures et procédures d’hygiène strictes tout au long de la manipulation des aliments afin d’éviter la contamination de l’environnement.

Outre ces pratiques de manipulation et d'hygiène des aliments, des audits d'hygiène intensifiés et une collecte régulière de prélèvements environnementaux pourraient être envisagés, en particulier dans un contexte où de grandes quantités de fruits et de légumes crus sont transformés dans une cuisine commerciale.

Un suivi auprès des entreprises de nettoyage est également important pour garantir que les opérations de lavage se déroulent comme prévu.

Source d'infection
Nous ne pouvons pas conclure comment la source de l'infection a été introduite dans ce café. Nous prévoyons deux hypothèses possibles : la source de l'infection a été introduite soit via un produit alimentaire contaminé, soit via un personnel infecté.

Pour l'hypothèse que la source d'infection ait été introduite via un aliment contaminé, plusieurs points doivent être pris en compte.

Premièrement, alors que toute la chaîne de cafés s’approvisionne en ingrédients auprès des mêmes grossistes, aucun autre café exploité par cette société en Norvège (ou dans d’autres pays) n’a été associé à des infections similaires.
Cependant, il est connu dans la littérature que des lots partiels d'aliments peuvent être contaminés et on ne sait pas toujours à quel moment la contamination s'est produite.

Deuxièmement, les cas signalés ont consommé différents aliments et boissons du café, ce qui rend moins probable qu'un seul aliment contaminé soit la source directe d'infection pour tous les cas. Il est toutefois possible qu'un seul produit ait introduit l'agent pathogène dans l'environnement de la cuisine.

Troisièmement, l’épidémie a été prolongée, même si les aliments manipulés au café étaient des produits frais avec une courte durée de conservation. Enfin, la souche de l'épidémie n'a pas été détectée dans les échantillons d'aliments recueillis au café après le début de l'épidémie; il convient toutefois de noter que les produits alimentaires des lots utilisés en août n'étaient pas disponibles au moment de la collecte des échantillons. La détection de la souche épidémique dans des échantillons environnementaux indique que la contamination du café était étendue.

L'hypothèse d'une introduction dans un aliment contaminé est corroborée par la manière dont les produits frais ont été transformés au café, car l'inspection environnementale a révélé le risque de contamination croisée.

Certaines preuves appuient l'hypothèse d'un personnel infecté comme source d'introduction.

Premièrement, la souche épidémique était présente dans des échantillons prélevés sur certains membres du personnel, ce qui indique que la souche avait circulé parmi le personnel. Cependant, les membres du personnel ont déclaré avoir consommé des produits alimentaires du café et avoir été exposés au travail.

Deuxièmement, après avoir été informée de l'épidémie, la société exploitant le café a demandé à tous les membres du personnel de fournir un prélèvement négatif de selles avant de pouvoir se rendre au travail; certains membres du personnel asymptomatiques ont été identifiés de cette manière.

Enfin, les informations obtenues auprès de la société exploitant le café indiquent que des membres du personnel pourraient avoir été malades avant le début de l'épidémie. Cependant, il est impossible de savoir si une souche antérieure a provoqué une maladie antérieure.

Conclusions et recommandations
Cette épidémie à S. Typhimurium monophasique d'origine commune, MVLA type 3-13-12-NA-210, à l'aéroport d'Oslo de MLVA de type 3 a des implications qui vont au-delà du cadre local, dans la mesure où les cas ont résidé dans plusieurs comtés dispersés à travers le pays.

Bien que notre demande à l'Epidemic Intelligence Information System (EPIS) n'ait renvoyé aucun cas international, une éclosion dans un aéroport international pourrait facilement avoir des implications géographiques plus vastes. En outre, le café, qui traite de grandes quantités d'ingrédients frais, fait partie d'une chaîne internationale, la société exploitant des cafés dans au moins sept pays européens, en plus de pays situés en dehors de l'Europe.

Les résultats épidémiologiques et microbiologiques des cas et des prélèvements environnementaux obtenus au café confirment l'hypothèse d'un foyer lié à une origine commune à S. Typhimurium monophasique, MLVA type 3-13-12-NA-210.

Après le 18 décembre 2017, aucun autre cas, ni isolat de la souche épidémique n'a été identifié au Laboratoire national de référence du Norvegian Institute of Public Health, ce qui indique que les mesures de maîtrise mises en place, y compris la fermeture volontaire du café, ont permis de mettre fin à l'épidémie.

Nous recommandons une surveillance moléculaire pour la détection et l'investigation des épidémies, des mesures d'hygiène renforcées en cas de contamination environnementale établie et une sensibilisation aux longues périodes d'incubation dans lesquelles une contamination à faible dose peut être un facteur déterminant de la transmission.

NB: On lira aussi cet article de 2017 qui traite de cette contamination à Salmonella dans un café-restaurant d'Oslo.