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jeudi 5 janvier 2023

Suite à une intoxication alimentaire à norovirus, les huîtres de l'étang Thau ont-elles été interdites trop tard ?

Le blog avait signalé que plusieurs rappels d’huîtres de Bouzigues le 1er janvier s’étaient déroulés bien après la date de commercialisation. En effet, environ 181 lots d’huîtres ont été commercialisé du 16 au 29 décembre 2022.

D’où cette information de France bleu, «Une famille scandalisée après avoir été intoxiquée par les huîtres de l'étang de Thau.»

Les huîtres de l'étang Thau ont-elles été interdites trop tard ? C'est ce que dénonce une famille de Perpignan victime d'une intoxication aux huîtres de l'étang de Thau. Selon eux, la préfecture de l'Hérault a tardé avant de prendre des mesures.

Paul habite près de Perpignan. Pour les fêtes, il achète des lots d'huîtres sans savoir qu'à l'intérieur se trouve des coquillages de Bouzigues (Hérault). Huit membres de sa famille sont tombés malades dans la soirée du 26 décembre. «Notre réveillon est tombé à l'eau, avec en plus, un arrêt de travail» dit-il. Ils ont tous eu la gastro-entérite et ont contaminé d'autres personnes de l'entourage.

Aujourd'hui, Paul dénonce le laxisme de la part de la préfecture de l'Hérault. Pour lui, les autorités de santé auraient dû faire des tests dans l'étang de Thau bien avant par précaution. «Les huîtres ont été probablement contaminées suite à un épisode pluvieux du 14 au 16 décembre, malheureusement ça n'a pas suffit pour déclencher des tests de l'eau pour détecter le virus. C'est regrettable, en période de fête, les autorités auraient dû faire ces analyses par précaution.»

Un complement, ces analyses ne sont pas réalisées par précaution par prévention.

Le préfet de l'Hérault a suspendu la récolte et la vente des huîtres, des moules et des palourdes sur le bassin de l'étang de Thau à partir du 30 décembre pour tous les coquillages récoltés après le 15 décembre. Selon le directeur de la Direction départementale de la protection de la population, Yann Louguiet, impossible de faire des tests en amont. «C'est difficile d'anticiper. Le norovirus peut se trouver alors même qu'il est inactif» explique-t-il. L'arrêté préfectoral a été mis en place au moins jusqu'à mi-janvier.

Dans la note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2021-990) du 28-12-2021 sur la «Gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages.»

Les zones de production de coquillages ne font pas l’objet de surveillance règlementaire pour les norovirus. En revanche, certains événements susceptibles de contaminer le milieu par des pollutions d’origine humaine ou animale sont pris en compte dans la surveillance microbiologique des zones de production de coquillages (REMI) et peuvent générer des alertes préventives (dites «de niveau zéro»). Ainsi, la surveillance microbiologique régulière des zones de production participe à la maîtrise du danger norovirus et donc à la prévention des viroses alimentaires dues aux norovirus. Ces mesures de prévention se fondent sur la prise en compte de signaux d’alerte (cf. NS DGAL/SDSSA/N2013-8166) tels que la pluviométrie, le dysfonctionnement de systèmes d’assainissement ou des résultats d’autocontrôles défavorables….  

Ce qui est à préciser et à documenter,
- y a-t-il eu déclenchement d’une alerte après l’épisode de pluviométrie du 14 au 16 décembre 2022 par les autorités sanitaires ?
- y a-t-il eu des autocontrôles suite à cet épisode de pluviométrie ?
- la réponse du directeur de la DDPP reste une énigme, je ne sais ce que signifie, «Le norovirus peut se trouver alors même qu'il est inactif.» En d’autres termes qu’est un nororovirus 'inactif' dans l'environnement ?
- contrairement à ce que rapporte le directeur de la DDPP, «impossible de faire des tests en amont. C'est difficile d'anticiper.» En fait, cela est tout à fait possible car «la surveillance microbiologique régulière des zones de production participe à la maîtrise du danger norovirus et donc à la prévention des viroses alimentaires dues aux norovirus.»
- Ce qui est arrivé à cette famille et à ses proches sera-t-il en compte comme toxi-infection alimentaire collective ?

On lira aussi la version juin 2022 de la fiche de l’Anses sur norovirus.

dimanche 1 janvier 2023

Le premier rappel de l’année, des huîtres et norovirus inside !

J’avoue, j’ai été bluffé par un rappel le 1er janvier 2023, le premier de l’année, et c’est RappelConso qui l’a fait !

Il s’agit d’huîtres de Bouzigues de la marque La Belle Occitane de Bouzigues pour cause de norovirus, huîtres spéciale Bouzigues n°0, n°1, n°2, n°3, n°4 huîtres fines Bouzigues n°0, n°1, n°2, n°3 huîtres spéciale premium n°2.

Si vous souhaitez connaître le nombre de lots concernés par ce rappel, allez sur sur ce lien de l’arrêté préfectoral.
Mais pas de stress, le blog a compté pour vous, il y a … 181 lots !

Ces huîtres étaient commercialisées du 16/12/2022 au 29/12/2022. Un peu tardif ce rappel, non ?

Cela étant, ce rappel n’intervient pas par hasard. Il fait suite le 30 décembre 2022 à 10 rappels d’huîtres, neufs rappels pour cause de norovirus et un rappel pour cause de Salmonella.

Huîtres spéciales Marennes Oléron n°2, un avis de rappel pour cause de présence de Salmonella.
- Huîtres creuses de Vendée, 1, 2, 3, 4 et 5, cinq avis de rappels pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres de Bouzigues, huîtres de Camargue, huîtres de Bouzigues bio, huîtres St Martin et huîtres signature Sanchez, un seul avis de rappel pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres de Bouzigues FQC, huîtres de Camargue, huîtres de Bouzigues bio, huîtres St Martin, huîtres spéciale de Méditerranée FQC, un seul avis de rappel pour cause de présence de norovirus.
- Huîtres de Bouzigues, un avis de rappel pour cause de présence de norovirus.
- Coquillages filtreurs de l'Etang de Thau (huîtres-moules-palourdes), un avis de rappel pour cause de présence de norovirus.

Complément
Décembre 2022 et janvier 2023, bis repetita ?
Il n’y a aucune raison que ce qui s’est passé en décembre 2019 et janvier 2020 ne se reproduise pas en décembre 2022 et janvier 2023, jugez plutôt ...

Dans un document de Santé publique France sur la surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Données de la déclaration obligatoire, 2020, il est noté :

La principale source d’infection suspectée est la consommation de coquillages, notamment les huîtres. L’hiver 2019-2020 avait été particulièrement marqué par des TIAC provoquées par des virus entériques (norovirus principalement) avec 134 TIAC liées à la consommation d’huîtres notifiées sur le seul mois de décembre 2019 représentant la moitié des TIAC notifiées en décembre 2019. Ce phénomène a continué sur le mois de janvier 2020 avec 30 TIAC (22%) liées à la consommation d’huîtres signalées en janvier 2020. Pour la majorité de ces TIAC, les symptômes et durées d’incubation étaient compatibles avec norovirus et des huîtres étaient suspectées ou confirmées comme source d’infection. Du norovirus a été identifié dans des prélèvements de selles de malades, sur des prélèvements d’huîtres et sur des zones de pêche. Ces TIAC ont conduit à la fermeture d’une trentaine de zones de pêche en janvier 2020.

On devrait avoir sans doute prochaînement une note de service de la DGAL établissant de nouveaux contrôles sur les coquillages dont les huîtres, à suivre ...

Mise à jour du 2 janvier 2023
Six rappels d'huîtres de Bouzigues au compteur de RappelConso, le 2 janvier 2023 pour cause de présence de norovirus, ce qui fait un total de 17 rappels d'huîtres depuis le 30 décembre 2022. L'année comme bien, la gastro aussi ...
A noter que ces six rappels d'huîtres ont été commercialiés, selon les avis de rappel, du 15/12/2022 au 27/12/2022, depuis le 15/12/2022, du 15/12/2022 au 29/12/2022 et du 16/12/2022 au 30/12/2022.
Un premier rappel à l’étranger au Luxembourg le 2 janvier 2023.

mercredi 21 septembre 2022

Les voyages de norovirus. En Finlande, plusieurs personnes malades après avoir consommé des huîtres de France

Une notification au RASFF de l’UE par la Finlande le 20 septembre rapporte la présence de norovirus (GI/2g) dans des huîtres vivantes (
Crassostrea gigas) de France, via les Pays-Bas.

Plusieurs personnes sont malades en Finlande à cause de norovirus après avoir mangé des huîtres de France via les Pays-Bas.

Affaire à suivre, pas sûr, car ces informations ne sont pas commentées par nos autorités sanitaires …

On n’a pas eu davantage d’informations quand la France a notifié au RASFF de l’UE le 25 août 2022, «Plusieurs rapports de maladies d'origine alimentaire liée à l'histamine ont été signalés suite à la consommation de thon du même fournisseur.» L’origine du thon est l’Espagne.

Il faudra s’y habituer, pas d’information, pas de communication, c'est bon pour la non-transparence !

Mise à jour du 23 septembre
Nos amis finlandais sont sympas, ils ne nous en veulent pas ils publient en finnois toute de même le 22 septembre, «Norovirus est à l'origine de la majorité des épidémies d'origine alimentaire, les huîtres étant des sources typiques d'infection».

Entre 2017 et 2021, les huîtres ont provoqué 11 épidémies à norovirus, au cours desquelles plus de 110 personnes sont tombées malades.

On lira toujours en finnois Épidémies d'origine alimentaire et hydrique en Finlande en 2017-2019. Peut-être que la DGAL devrait se faire traduire ce document ...

jeudi 24 février 2022

Des scientifiques mettent en garde contre le risque émergent de Vibrio. Ils disent qu'il devrait y avoir une déclaration obligatoire

«Des scientifiques mettent en garde contre le risque émergent de Vibrio. Ils disent qu'il devrait y avoir une déclaration obligatoire», source article de Joe Whitworth paru le 24 février 2022 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont appelé à se concentrer davantage sur les infections à Vibrio en Australie en raison de l'impact potentiel des facteurs climatiques et d'une industrie en pleine croissance.

L'Australie produit actuellement près de 8 900 tonnes d'huîtres par an avec une production accrue prévue dans les prochaines années.

L'infection à Vibrio n'est pas une maladie à déclaration obligatoire au niveau national, ce qui peut signifier que des cas ne sont pas détectés. Toutes les infections à Vibrio sont à déclaration obligatoire en Tasmanie, mais il existe des exigences variables dans d'autres juridictions. Une maladie à déclaration obligatoire signifie que les infections doivent être signalées par la loi à l'agence compétente.

«Une discussion nationale pour considérer l'infection à Vibrio parahaemolyticus comme une maladie à déclaration obligatoire au niveau national est justifiée», ont dit les chercheurs.

Les infections peuvent être contractées par la consommation de produits de la mer ou l'exposition à de l'eau contaminée.

L'infection à Vibrio a rarement été signalée en Tasmanie avant 2016, lorsqu'une épidémie dans plusieurs Eats à Vibrio parahaemolyticus associée aux huîtres de Tasmanie a rendu 11 personnes malades. Depuis lors, des cas sporadiques ont été identifiés suite à la consommation d'huîtres récoltées à des fins commerciales et récréatives, généralement consommées crues.

Toujours en 2016, l'Australie-Occidentale a enquêté sur neuf cas à Vibrio parahaemolyticus acquis localement qui étaient probablement liés à des huîtres cultivées en Australie-Méridionale.

De 2003 à 2020, 55 cas de vibriose ont été signalés en Tasmanie, avec 22 cas d’infections d'origine alimentaire et 32 cas d’infections d'origine non alimentaire. La plupart ont été signalés à partir de 2016 et 33 des 43 cas étaient des infections acquises en Tasmanie.

Des contrôles de l'industrie sont mis en œuvre en Tasmanie dans le but de minimiser le risque de cas et d'épidémies d'origine alimentaire.

Tableau national varié et facteurs augmentant le risque
Des cas individuels de vibriose d'origine alimentaire acquise localement ont été signalés dans des États où les infections à Vibrio sont à déclaration obligatoire, la consommation d'huîtres étant fréquente dans les antécédents alimentaires.

La vibriose liée aux huîtres s'est produite ailleurs, mais les exigences de notification varient, ce qui rend difficile la détection des cas et des épidémies et entrave potentiellement la réponse de la santé publique. On suppose également que les épidémies de gastro-entérite ne sont souvent pas signalées aux autorités sanitaires, ce qui entraîne une sous-représentation du nombre réel de patients, selon l'étude publiée dans la revue Communicable Diseases Intelligence. L’article «Emergence of non-choleragenic Vibrio infections in Australia» est disponible en intégralité.

Les facteurs environnementaux peuvent entraîner une augmentation des quantités d'espèces de Vibrio dans l'eau et des changements dans la prévalence des souches pathogènes. Les chiffres sont généralement les plus élevés lorsque la température de l'eau est de 20 à 30°C.

L'augmentation des infections à Vibrio d'origine alimentaire et non alimentaire en Tasmanie est probablement associée à des températures de l'eau de mer plus élevées. On pense que la croissance combinée de l'industrie ostréicole et des facteurs liés au climat augmentera l'incidence de la vibriose en Australie, ont dit les chercheurs.

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog.

samedi 19 février 2022

Cas de gastro à norovirus en Italie avec des huîtres de France. Quid en France ?

Ce tweet du 19 février de Joe Whitworth interpelle, y a-t'il des cas de maladies liées aux coquillages non rapportées en France depuis le début de l'année ?

Voici la notification au RASFF de l'UE par l'Itale le 18 février 2022 qui rapporte la présence de norovirus dans des huîtres de France, cinq personnes malades en Italie. à suivre ...

Dans ce contexte, on lira la récente mise à jour au 17 février 2022 par Santé publique de France des gastro-entérites aiguës.

Mise à jour du 22 février 2022. Cette information dans ce contexte peut être utile. Selon Le Télégramme du 21 février, La pêche de coquillages est interdite dans la Baie de Morlaix aval. Le préfet du Finistère vient de prendre un arrêté interdisant la pêche de coquillages dans la Baie de Morlaix aval à cause de la présence de norovirus.

Mise à jour du 23 février 2022. Notification au RASFF de l'UE par la France le 23 février 2022 de la présence de norovirus dans des huîtres de France. Il était temps ..

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

mercredi 21 juillet 2021

52 personnes malades à cause de Vibrio dans l'Etat de Washington après une vague de canicule

«52 personnes malades à cause de Vibrio à Washington après une vague de canicule», source Doug Powell du barfblog.

Les responsables du Washington State Department of Health mettent en garde contre une épidémie de maladie d'origine alimentaire qui serait liée à la récente vague de chaleur du Nord-Ouest.

Les responsables de la santé ont déclaré que 52 cas de vibriose avaient déjà été signalés en juillet, dépassant les enregistrements précédents pour le mois.

Michael Crowe de King 5 rapporte que les bactéries Vibrio se trouvent naturellement dans l'environnement mais prospèrent dans des conditions chaudes. Les responsables pensent que la chaleur record et les marées basses à la fin du mois de juin ont conduit à des niveaux élevés.

Cette même vague de chaleur, qui, selon les experts, a été rendue plus probable en raison du changement climatique d'origine humaine, aurait tué jusqu'à un milliard de créatures marines.

Les personnes peuvent contracter la vibriose en mangeant des crustacés crus ou insuffisamment cuits. Le Washington State Department of Health (DOH) a déclaré que les symptômes comprennent la diarrhée, des crampes abdominales, des nausées, des vomissements, des maux de tête, de la fièvre et des frissons. La maladie survient généralement de 4 heures à 4 jours après la consommation de coquillages contaminés, avec des symptômes légers ou modérés qui se déroulent généralement en 2 à 3 jours. La plupart des gens tombent malades dans la journée suivant la consommation de coquillages crus ou insuffisamment cuits.

La plupart des personnes se rétabliront en quelques jours, bien que ceux dont le système immunitaire ou les maladies du foie soient affaiblis courent un risque accru de maladie grave.

Sur les 52 cas, 26 provenaient d'huîtres commerciales, a déclaré le DOH. Quatre étaient des huîtres récréatives, et les autres sont soit inconnues, soit en cours d'investigation.

En raison de l'épidémie, les autorités demandent aux gens de suivre les «Trois C»:

  • Cook ou Cuire les coquillages à 63°C pendant au moins 15 secondes
  • Check ou Vérifiez la carte de sécurité sanitaire des coquillages du DOH avant d'en récolter..
  • Chill ou Réfrigérer immédiatement les coquillages pour le voyage du retour, qu'ils soient ramassés ou achetés.

samedi 10 juillet 2021

Épidémie à norovirus au Royaume-Uni et à Hong Kong liée à des huîtres. Norovirus inside!

On pourrait dire chacun son tour avec cette «Épidémie à norovirus au Royaume-Uni et à Hong Kong liée à des huîtres», source article de Joe Whitworth paru le 10 juillet 2021 dans Food Safety News.

Ainsi, en France, «L’hiver 2019 a été marqué par un nombre exceptionnellement élevé de TIAC liées à la consommation d’huîtres en décembre 2019avec 141 TIAC notifiées sur le seul mois de décembre 2019 versus entre 4 et 30 sur les mois de décembre et janvier des hivers précédents.» 

De même «Depuis mi-février 2021, 46 déclarations obligatoires de toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation d’huîtres, ont été transmises à Santé publique France et/ou à la Direction générale de l’alimentation.»
On pourra lire aussi sur le blog quelques articles sur le sujet, ici.

Revenons après cette brève parenthèse à l’article précité.

Des personnes ont été malades au Royaume-Uni et à Hong Kong après avoir consommé des huîtres contaminées par norovirus. Des rapports suggèrent qu'au moins 100 personnes ont été malades au Royaume-Uni, dont 12 cas à Hong Kong à cause d'huîtres crues produites par Whitstable Oyster Company au Royaume-Uni.

Des spécialistes de Public Health England (PHE), de la Food Standards Agency (FSA) et des équipes de santé environnementale de Thanet et Canterbury en Angleterre enquêtent sur des rapports de personnes tombant malades avec des vomissements et de la diarrhée après avoir mangé des huîtres fin mai et début juin.

« Nous soutenons PHE et les enquêtes des autorités locales sur une épidémie à norovirus suspecté et nous réitérons notre conseil aux consommateurs qu'ils doivent être conscients des risques de consommer des huîtres crues. Les personnes âgées, les femmes enceintes, les très jeunes enfants et les personnes dont le système immunitaire est affaibli doivent éviter de manger des coquillages crus ou légèrement cuits pour réduire leur risque d'intoxication alimentaire», a déclaré un communiqué de la FSA.

Le parc à huîtres et les lots concernés ont été identifiés, les fournisseurs ont été informées et les analyses sont en cours.

Whitstable Oyster Company a cessé de récolter, aucune autre huître n'a été distribuée depuis l'apparition des cas de maladie et celles distribuées avant que l'entreprise ne soit au courant de l'épidémie ont été retirées du marché. Toutes les huîtres envoyées à la vente ont maintenant dépassé leur durée de conservation, il n'y a donc plus de risque connu pour les consommateurs.

Les facteurs de risque pour norovirus liés aux coquillages comprennent un temps froid entraînant des températures de l'eau basses, une prévalence élevée de norovirus dans la communauté et des précipitations élevées pouvant entraîner des débordements du système d'égouts.

Situation à Hong-Kong

Le Center for Food Safety (CFS) du Food and Environmental Hygiene Department de Hong Kong a demandé aux commerçants de suspendre l'importation d'huîtres crues produites par l'entreprise et aux restaurants de cesser de vendre les produits concernés.

Un porte-parole a déclaré que quelle que soit la saison ou la région dans laquelle les huîtres sont récoltées, les consommer, en particulier crues ou partiellement cuites, comporte un risque pour la sécurité des aliments.

«Le CFS a été informé par le Center for Health Protection du Department of Health de plusieurs cas d'intoxication alimentaire impliquant la consommation d'huîtres crues dans un restaurant à Sha Tin et un restaurant à Causeway Bay», a-t-il dit.

«Le CFS a mené des enquêtes dans les restaurants concernés et a découvert que les deux restaurants avaient vendu des huîtres crues de la Whitstable Oyster Company au Royaume-Uni fournies par le même fournisseur local. De plus, le CSF a reçu une notification de la Food Standards Agency indiquant que les huîtres crues fournies par Whitstable Oyster Company étaient soupçonnées d'être contaminées par norovirus.

Deux hommes et une femme, âgés de 28 à 30 ans, ont développé des douleurs abdominales, de la diarrhée, de la fièvre et des vomissements environ 18 à 26 heures après avoir dîné dans un restaurant de Sha Tin le 26 juin. Deux autres hommes et une femme, âgés de 30 à 40 ans, également tombé malade environ 32 à 34 heures après avoir déjeuné dans ce restaurant le même jour. Cinq personnes ont demandé un avis médical et une a dû être hospitalisée, mais a depuis obtenu son congé.

Deux hommes et une femme, âgés de 20 à 22 ans, ont développé des symptômes environ 22 à 32 heures après avoir dîné dans un restaurant de Causeway Bay le 28 juin. Trois autres femmes, âgées de 24 à 25 ans, ont présenté des symptômes similaires environ 34 à 43 heures après avoir mangé. dans le même restaurant le 26 juin. Cinq d'entre eux ont consulté un médecin et aucun n'a nécessité une hospitalisation.

Norovirus peut contaminer les aliments et l'eau et peut également se propager par contact avec les selles ou les vomissures d'une personne infectée. Bien que les symptômes puissent être désagréables, il s'agit d'une infection bénigne, car elle est généralement de courte durée et la plupart des gens se rétablissent sans traitement médical.

dimanche 7 mars 2021

Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d'être liées à la consommation de coquillages, selon Santé publique de France. Norovirus inside !

On ne connait pas encore le bilan des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) de 2019, cela ne devrait plus tarder, en attendant la publication des données par Santé publique de France, le blog vous avait cependant déjà donné un avant-goût dans 2019, Annus horribilis pour les toxi-infections alimentaires collectives en France.

Mais voici que Santé publique de France rapporte le 5 mars 2021 des «Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation d’huîtres contaminées par norovirus». Les affaires reprennent ...

Plusieurs toxi-infections alimentaires collectives en lien possible avec la consommation d’huîtres contaminées ont été signalés depuis mi-février 2021 dans plusieurs régions de France.

Pour mémoire, bis repetita, un premier bilan épidémiologique au 2 janvier 2019 avec 667 personnes malades, Santé publique de France nous informe en ce 10 janvier 2019, « Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 8 janvier 2020 ».

Revenons à la situation actuelle où Santé publique de France est fait un «Point de situation au 04/03/2021 sur les TIAC signalées».

Depuis mi-février 2021, 46 déclarations obligatoires (DO) de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) suspectées d’être liées à la consommation d’huîtres, ont été transmises à Santé publique France et/ou à la Direction générale de l’alimentation.

Le ministère de l'agricluture et de l'alimentation est muet sur ce sujet, sans doute la Direction générale de l’alimentation est-elle confinée strictement ?

Les dates de repas à l’origine de ces toxi-infections se situent entre 11/02/2021 et le 25/02/2021 avec une majorité des repas rapportée le 14/02 (21 TIAC, 46%). Toutes ces TIAC ont eu lieu dans un contexte de repas familial avec entre 2 et 8 malades. Au total, 164 malades ont été comptabilisés et deux personnes ont été hospitalisées. 

Mais on n'a pas de nombre précis sans compter les sous-déclarations ... 

Plusieurs départements touchés, notamment la région Ouest

Ces TIAC ont majoritairement eu lieu en Nouvelle-Aquitaine (23 dans le département 33, 7 dans le 17, 4 dans le 40 et 2 dans le 64), 5 en Pays de la Loire, 3 en Occitanie, 1 en Bretagne et 1 en Bourgogne-Franche-Comté. Pour 36 de ces TIAC, l'origine des huîtres est connue : bassin d'Arcachon pour 24 TIAC, lac d’Hossegor pour 5, Marennes d'Oléron pour 6 et Baie de Plouharnel pour 1.

Investigations réalisées

Des analyses de selles réalisées par le Centre national de référence des virus des gastro-entérites chez des malades suite à 2 TIAC ont confirmé la présence de norovirus. 
Des coquillages prélevés chez des particuliers qui ont été malades après consommation d’huîtres ainsi que chez des fournisseurs ont été analysés par les laboratoires de référence et les laboratoires agréés par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : des norovirus ont été identifiés. Des norovirus ont également été détectés dans plusieurs zones de production des huîtres consommées.

La contamination des coquillages par les norovirus pour les autres TIAC est également suspectée au vu des symptômes des personnes malades, principalement des diarrhées et des vomissements, et des durées d'incubation entre la consommation des coquillages et la survenue des symptômes retrouvées lors des investigations des TIAC. Les pluies diluviennes observées début février ont pu favoriser la contamination du milieu/des zones de production et donc des coquillages.

Les mesures prises depuis la détection des cas

Quatre zones sont actuellement fermées par des arrêtés préfectoraux portant interdiction temporaire de la pêche, du ramassage, du transport, de la purification, de l’expédition, du stockage, de la distribution, de la commercialisation et de la mise à la consommation humaine des coquillages suite à la découverte de la contamination de coquillages par des norovirus : le bassin d’Arcachon (Gironde) depuis le 18/02/2021, le lac d’Hossegor (Landes) depuis le 02/03/2021, les Chenaux du Payré (Vendée) depuis le 25/02 et la baie de Plouharnel (Morbihan) depuis le 03/03/2021.
En savoir plus, voir les Actualités des statuts :
Cette rubrique présente les zones en alerte actuellement ainsi que les derniers statuts de zone mis en ligne sur le site sur les trois derniers mois. Vous pouvez consulter l'arrêté correspondant à chaque mise à jour en cliquant sur la date, vous pouvez également consulter l'historique des changements de statuts de la zone en cliquant sur le nom de la zone.
Nombre de TIAC suspectées d’être liées à la consommation d’huîtres par date de repas incriminé, département de survenue et origine des coquillages, N=46, point au 04/03/2021.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Dans un air de déjà vu avec le COVID-19 en France, une note de service, la Direction générale de l'alimentation (DGAL/SDSSA/2020-785 17/12/2020) sur «Gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages» nous dit :

En l'absence de règlementation harmonisée au niveau européen, la France a mis en place depuis 2011 un dispositif sanitaire en vue de protéger les consommateurs. En cas de toxiHeueusement-infection alimentaire collective (TIAC), une enquête alimentaire est réalisée : si la consommation de coquillages contaminés par des norovirus est suspectée (en fonction des symptômes, de leur délai d'apparition et des repas partagés par les malades), une enquête de traçabilité est conduite afin de retrouver le centre d'expédition qui a mis sur le marché les coquillages consommés, ainsi que leur(s) zone(s) de production et date(s) de récolte.

Faut-il dire heueusement que l'on a ce dispositif, malheueusement, il n'est pas aussi prompt que norovirus, mais last but not the least, on signalera dans le paysage encombré des rappels de produits alimentaires en France,
  • 4 mars 2021, rappel en France par Les coquillages de la Baie d’Isigny de moules de pêche, suite à la mise en évidence la présence de Escherichia coli. Source Auchan.
  • 5 mars 2021 : au niveau RASFF de l'UE, référence 2021.1147, la notification par l'Espagne de la présence de norovirus (GI, GII) dans des huîtres de France.

A suivre, mais on dirait les gastro-entérites reviennent ...

Complément du 11 mars 2021. Pour l'instant, la situation n'est pas aussi mauvaise que l'an passé, dixit un tweet de Je Witworth de Food Safety News.

lundi 1 février 2021

Dormance et réveil chez Vibrio parahaemolyticus

V. parahaemolyticus sur gélose TCBS
«Percée dans la compréhension des bactéries responsables de gastro (diarrhées, vomissements) abdominales», source communiqué de l'Université d'Exeter.

Des scientifiques ont découvert comment les bactéries généralement responsables des gastro liés aux produits de la mer peuvent passer en dormance puis «se réveiller».

Vibrio parahaemolyticus est une bactérie marine qui peut provoquer une gastro-entérite chez l'homme lorsqu'elle est consommée dans des coquillages crus ou insuffisamment cuits tels que les huîtres et les moules.

Certaines de ces bactéries peuvent devenir dormantes dans des conditions de croissance médiocres telles que des températures froides - et peuvent rester dans cet état d'hibernation pendant de longues périodes avant de se ressusciter.

Des scientifiques de l'Université d'Exeter ont identifié une population de ces cellules dormantes qui se réveillent bien et ont découvert une enzyme impliquée dans ce processus de réveil.

«La plupart de ces bactéries meurent lorsqu'elles rencontrent de mauvaises conditions de croissance, mais nous avons identifié des sous-populations de bactéries capables de rester dormantes pendant de longues périodes», a dit l'auteur principal, le Dr Sariqa Wagley, de l'Université d'Exeter.

«Nous avons constaté que cette population a une meilleure capacité à se relancer lorsque les conditions s’améliorent.»

«Nos essais montrent que lorsque ces bactéries dormantes sont réactivées, elles sont tout aussi virulentes et capables de provoquer des maladies.»

Les résultats pourraient avoir des implications pour la sécurité des produits de la mer, car les cellules dormantes ne sont pas détectables à l'aide d'essais de dépistage microbiologiques de routine et la charge bactérienne réelle (quantité de bactéries) pourrait être sous-estimée.

«Lorsqu'elles deviennent dormantes, ces bactéries changent de forme, réduisent les activités respiratoires et ne se cultivent pas comme des bactéries saines sur des boîtes de gélose utilisées dans les analyses standards de laboratoire, elles sont donc beaucoup plus difficiles à détecter», a expliqué le Dr Wagley.

«À l'aide d'une gamme d'outils, nous avons pu trouver des bactéries dormantes dans des échantillons de produits de la mer et des cultures de laboratoire et examiner leur contenu génétique pour trouver des indices sur la façon dont elles pourraient survivre pendant de longues périodes.»

«Il est important de noter qu'une cuisson minutieuse tue les bactéries présentes dans les produits de la mer.»

«Nos résultats peuvent également nous aider à prédire les conditions dont les bactéries dormantes ont besoin pour se régénérer.»

En collaboration avec l'industrie des produits de la mer, l'équipe d'Exeter a identifié une enzyme, la lactate déshydrogénase, qui décompose l'acide lactique en pyruvate, un composant clé de plusieurs voies métaboliques (réactions chimiques dans une cellule).

Les résultats suggèrent que la lactate déshydrogénase est essentielle à la fois pour maintenir la dormance bactérienne et pour la réanimation à une forme active.

Vibrio parahaemolyticus pousse généralement dans des environnements marins chauds et tropicaux, bien que le Dr Wagley ait déclaré qu'en raison de la hausse des températures de la mer ces dernières années, il est maintenant répandu dans les eaux britanniques pendant les mois d'été.

Pendant l'hiver, il n'est pas détecté dans l'environnement marin autour du Royaume-Uni et on pense qu'il meurt en raison des températures hivernales froides.

Cette étude pourrait expliquer comment Vibrio parahaemolyticus peut réapparaître dans l'environnement pendant l'été.

L'article, publié dans la revue PLOS Pathogens, est intitulé, Bacterial dormancy: a subpopulation of viable but non-culturable cells demonstrates better fitness for revival.

samedi 18 juillet 2020

BfR : Le changement climatique augmente-t-il le risque d'infection par les vibrions?


« Le changement climatique augmente-t-il le risque d'infection par les vibrions? », source FAQs du BfR du 13 juillet 2020.

Désormais, ceux qui vont se baigner dans la mer au plus fort de l'été devront peut-être faire plus d'attention. Les bactéries du genre Vibrio se multiplient à des températures élevées de l'eau et peuvent pénétrer dans le corps humain via de petites plaies inaperçues. Là, ils peuvent provoquer des infections des plaies.

Un autre moyen d'infection est la consommation de poissons et de fruits de mer qui sont consommés crus ou pas suffisamment cuits. Dans ce cas, les vibrions peuvent provoquer des diarrhées. Les scientifiques supposent que le nombre des infections par Vibrio augmenteront. Cela pourrait être dû au changement climatique et à l'augmentation associée de la température de la mer.

Ci-après quelques questions et réponses.

Que sont les vibrions? Où les trouve-t-on?
Les Vibrio sont des bactéries en forme de bâtonnets tolérantes au sel qui sont répandues dans le monde entier dans les eaux maritimes et les estuaires (eaux saumâtres, auges / lagunes). Les plans d'eau douce ne sont généralement pas affectés. Les vibrions sont la principale cause de diarrhée bactérienne dans de nombreux pays d'Asie et d'Amérique.

Comment les gens peuvent-ils être infectés?
Les consommateurs peuvent être infectés en consommant des coquillages contaminés (notamment en consommant des huîtres crues et/ ou des coquillages et produits de la pêche qui n'ont pas été suffisamment cuits) ou de la prise d'eau contaminée. La plupart des infections à Vibrio d'origine alimentaire sont causées par trois espèces Vibrio parahaemolyticus, Vibrio cholerae et Vibrio vulnificus. En plus des maladies causées par les aliments, de nombreux vibrions peuvent également déclencher des infections des plaies et des oreilles, qui se produisent par contact avec de l'eau contenant des vibrions. L'une de ces bactéries est Vibrio vulnificus, qui peut induire une intoxication sanguine potentiellement mortelle (septicémie) chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli, en particulier les personnes âgées. De telles infections peuvent survenir pendant de très longues périodes de chaleur après avoir nagé dans la mer ou marcher dans l'eau de mer le long du rivage.

Quels sont les symptômes d'une infection par Vibrio? Comment est-elle traitée?
Le BfR traite des risques liés aux micro-organismes dans les aliments et sur les biens de consommation. Le Robert Koch Institute (RKI) est l'autorité compétente pour les questions relatives aux maladies humaines et leur thérapie. Des informations sur les infections par Vibrio sont disponibles sur le site Internet de RKI.

Combien de cas d'infections par Vibrio existe-t-il? Doivent-ils être signalés?
Une notification obligatoire pour les infections à Vibrio est en place en Allemagne depuis 2020. Les autorités de santé publique doivent signaler les infections au RKI. Cependant, jusqu'à présent, les infections à Vibrio se sont rarement produites. Selon le RKI, jusqu'à 20 cas par an en provenance des côtes allemandes ont été signalés entre 2002 et 2019. Ils se sont produits principalement entre juin et septembre pendant les étés chauds. Les personnes âgées avec des conditions médicales préexistantes ont été principalement affectées. Selon le RKI, certains patients sont décédés de l'infection.

La suite est à lire sur le site du BfR précité.

On pourra aussi consulter le site Internet Vibrionet

On lira aussi la Fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments de l’Anses : Vibrions entéropathogènes : Vibrio parahaemolyticus, Vibrio cholerae non-O1/non-O139 et Vibrio vulnificus, décembre 2019.