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dimanche 18 août 2019

Les exemples de la saga SignalConso


 
Le blog de SignalConso nous narre ses états de service … au travers quelques exemples dont on ne sait pas si cela est réel ou une œuvre de pure fiction, à vous de voir … en voici deux exemples choisis:
Commençons par un exemple simple : dans un supermarché, un consommateur a aperçu un rat dans le magasin. Pire encore, il a constaté qu’un sachet de pain de mie disponible en rayon était complètement rongé ! Il a prévenu le service consommateur de ce magasin, mais apparemment, ce n’était pas suffisant. Il a donc fait un signalement sur SignalConso. Opération réussie pour ce consommateur, qui a reçu quelques jours après une réponse de la directrice du magasin. Elle y détaille les mesures prises suite au signalement. 
Au programme :
  • intensification des actions du prestataire en charge de la dératisation des locaux
  • mise en place d’actions « choc nettoyage » aussi bien dans le magasin que dans les réserves
  • sensibilisation du responsable du magasin ainsi que de ses équipes sur le maintien de l’hygiène et de la propreté dans tous les locaux.
La directrice a promis que tout serait mis en œuvre pour se débarrasser de la présence des rongeurs.
Je ne suis pas un spécialiste de la lutte contre les nuisibles, mais je ne partage pas l’optimisme de cette directrice car je ne suis pas certain du tout que ces actions soient de nature à enrayer l’action des nuisibles.

Pour ma part, j’aurais envisagé les mesures suivantes car les nuisibles ne viennent pas par hasard :
  • Fermeture administrative ou volontaire du magasin le temps que les actions d’une société de lutte contre les nuisibles intervienne.
  • Opération de nettoyage et désinfection des locaux du magasin et dans les magasins de stockage.
  • Sensibilisation du responsable du magasin ainsi que de ses équipes à la fermeture des portes, notamment celles donnant sur l’extérieur, fermeture des poubelles et absence de déchets alimentaires présents au sol. 
Comme le signale notre ami Pierre Falgayrac dans un récent article sur son excellent blog, il possible d’établir une ceinture de boites avec rodenticides tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, mais cela ne sert absolument pas à « éviter toute infestation de rongeurs ou pour détecter l’activité de rongeurs » !
Pour une raison très simple : Tant que les sources de nourriture habituelles des rats leur sont toujours accessibles, l’appâtage permanent n’a aucune utilité et génère des phénomènes de résistance.

Un dernier mot sur la fréquence des visites des opérateurs, l’article de Pierre Falgayrac indique,
La fréquence des visites devrait être laissée à la discrétion de l’opérateur, à la lumière des évaluations des risques effectuées au début du traitement. La grande diversité des sites infestés par les rongeurs exclut toute fréquence stricte. Cependant, les sites traités devrait être visité au minimum une fois par semaine. 
Autre exemple choisi par SignalConso,
Il arrive aussi que le commerçant signalé estime que le signalement est infondé. Direction le sud de la France pour découvrir un cas de ce type. Un consommateur se rend dans un restaurant et estime que les normes d’hygiène ne sont pas respectées : propreté des lieux, qualité de la nourriture suspecte, pratiques d’hygiènes douteuses… Il dépose un signalement sur SignalConso. 
La gérante du restaurant lui répond qu’elle est choquée de lire ce commentaire ! Elle dit être très à cheval aussi bien sur la propreté que sur les pratiques d’hygiènes de son établissement. Elle dit ne pas comprendre l’origine de ce signalement. 
En effet, un commerçant a le droit de contester un signalement. Il peut le qualifier d’« infondé » au moment d’y apporter une réponse. Quoi qu’en dise le commerçant ou le consommateur, le signalement est enregistré dans la base de données de la répression des fraudes, et les enquêteurs pourront l’utiliser pour déclencher une éventuelle enquête ! 
Ce signalement est intéressant, car le consommateur n'a que des observations vagues, dans la droite ligne de ce qu'on trouve sur Tripadvisor, mais on peut se demander avec quels moyens humains la DGCCRF va-t-elle intervenir ?

Pour mémoire, le ministre de l’économie et des finances en juin 2018, selon cet excellent blog,
« Je ne pense pas que ce soit le rôle de la DGCCRF (.) d’aller contrôler chaque restaurant, chaque bar en France », a déclaré le ministre de l’Economie. « Les restaurants sont contrôlés en moyenne une fois tous les vingt ans », a-t-il ajouté. « Si nous voulons vraiment un contrôle effectif (…), soit on augmente par centaines, par milliers les effectifs de la DGCCRF et on aura la possibilité d’avoir un contrôle effectif de l’hygiène dans tous les restaurants, mais cela me semble peu réaliste, soit on externalise, et c’est la proposition que je fais, quitte à ce que cette externalisation puisse être financée par des contributions des établissements concernés ». 
J'ai pour ma part une demande pour SignalConso, peut faire un signalement pour que nos autorités sanitaires informent les consommateurs des avis de rappel des produits alimentaires ?

J’attends avec impatience la réponse …

Sur la saga SignalConso, on lira Signal Conso, Non Merci !, mais aussi « Signal Conso ou comment le service public fait travailler les consommateurs à sa place » de Franck Valayer du site d'Oulah!

NB : Je dois reconnaitre que le titre de l'article mis en ligne sur le Mag+ d'Oulah par Franck Valayer est bien meilleur que le mien, SignalConso, dans tous ses états … de services.

dimanche 30 juin 2019

L'infographie sur la sécurité des aliments du ministère de l'agriculture annonce désormais les bons chiffres des inspections en sécurité des aliments


J’indiquais dans un article du 3 avril 2019 que le ministère de l’agriculture publiait une « Infographie - La sécurité sanitaire des aliments ».
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Ce qui apparaissait étonnant, c’étaient les « 75 000 inspections d’établissements pour vérifier la sécurité sanitaire des aliments », qui apparaissent en bas à gauche, et je notais « ce serait parfait, si cela était vrai … » …

En 2018, selon le « Rapport d'activité DGAL 2018 - Les faits marquants », il est indiqué 57 500 inspections,

Le ministère de l'agriculture dû se rendre compte de son optimisme ou bien il a lu le blog (qui sait ?) et a désormais modifié le 28 juin 2019 son infographie comme cela est indiqué ci-dessous, mais tout de même deux mois et demi pour modifier une information ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

mardi 18 juin 2019

Choses lues sur des cas de listériose liés à des fromages au lait cru


Choses lues sur les « Cas de listériose à la Société fromagère de la Brie : existe-t-il une crise du fromage au lait cru ? », source actu.fr du 17 juin 2019.

Je serai tenté de dire s’il n’y avait que Listeria qui concernait les fromages aux lait cru, il y a malheureusement aussi les Escherichia coli producteurs de shigatoxines …, il faut effectivement  défendre les fromages au lait cru, mais avec de bons arguments ...
La Société fromagère de la Brie est toujours suspendue à la décision des autorités sanitaires, qui ont retiré de manière temporaire l’agrément de la fromagerie il y a un peu plus de deux mois. Mais cette fermeture, prononcée après la découverte de deux cas de listériose, a aussi jeté le trouble sur la filière du lait cru, les fromages dans lesquels la bactérie Listeria monocytogenes a été retrouvée étant des produits de ce type.
« Les règles sont strictes. Les fromages ne sortent que lorsqu’ils sont sains. Pourquoi ces barrières sont-elles tombées ? », s’interroge Isabelle Hedin, la directrice de la fromagerie Ganot à Jouarre. Au sein de l’entreprise familiale, elle et son frère Stéphane Gay n’affinent que des fromages au lait cru. À ce titre, ils s’autocontrôlent et effectuent leurs propres analyses, « jusqu’à trois sur chaque lot ».
Eux n’ont pas été épinglés par la préfecture et la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), contrairement à la fromagerie de Saint-Siméon. Le journaliste et défenseur de la gastronomie française Périco Légasse estime : 
La Société fromagère de la Brie est dans le collimateur des services de l’État depuis un moment. La fromagerie a déjà surmonté des alertes précédemment, mais pas cette fois. La bactérie listeria est passée à travers les mailles du filet malgré le processus de contrôles rigoureux. Il y a eu une faille quelque part. 
Il y a peut-être eu une faille, mais il n’est pas aisé de détecter Listeria, et je pense que ce journaliste n’a pas ainsi à renvoyer la balle vers les pouvoirs publics …
Isabelle Hedin, pour sa part, avance : « Il peut y avoir un problème dans un avion mais dans ce cas il ne décolle pas ». 
Ah, si c’était aussi simple que ça !
Pourquoi le fromage au lait cru produit par la fromagerie a-t-il été commercialisé un peu partout en France ? Six cas de listériose ont été relevés dans l’Yonne, les Hauts-de-France et en Loire-Atlantique alors que des fromages de plusieurs lots et le lait d’un producteur collecté par l’entreprise ont été trouvés contaminés par la même bactérie que celle isolée chez les malades à l’origine de l’alerte. 
Pour Périco Légasse, l’enquête n’est pas menée en toute impartialité : « Le comportement des pouvoirs publics m’a beaucoup étonné. Philippe Bobin est traité comme un délinquant. Que le principe de précaution soit pris est normal, mais on lui est tombé dessus. Philippe Bobin était dans le collimateur. Il a prouvé qu’un petit industriel pouvait payer le litre de lait bien plus décemment que d’autres et les producteurs de lait lui sont restés fidèles. »
Ce journaliste, à mon sens, n’est pas non plus impartial …
Périco Légasse pointe ici du doigt des enjeux politiques qui dépassent le cadre de la production locale : « Le principe de précaution est non négociable mais la République doit protéger ses produits. J’ai vu des photos, les services vétérinaires ont jeté les produits en vrac par terre. On a voulu tuer Philippe Bobin et faire disparaître au passage la Société fromagère de la Brie. Les services de l’État auraient dû gérer les choses différemment pour sauver l’entreprise. Il aurait été possible d’instaurer un protocole encore plus rigoureux. Les pouvoirs publics et les services de l’État n’ont pas été à la hauteur pour sauver l’entreprise, ils avaient plutôt envie de trouver une solution industrielle. » 
Et pour cause, le journaliste du magazine Marianne soutient que la préfecture « a incité les producteurs de lait a lâché la Société fromagère de la Brie pour aller vers des industriels. Ils n’en voulaient pas mais elle a insisté. Est-elle dans son rôle ? Je m’interroge. »
Pour mémoire, il faut rappeler que ce journaliste avait aussi qualifié, le sieur Le Foll, ancien ministre de l'agriculture, de « formidable ministre de l'Agriculture », ce ministre qui avait réduit en toute impunité les inspections en sécurité des aliments de 2012 à 2017, de 86 239 à 54 000, il fallait le faire ...

Alors il peut y avoir des failles dans les contrôles, si le nombre de personnes chargées de les faire n’est pas au rendez-vous…
Les contaminations à la listeria n’ont en tout cas pas découragé les amoureux des produits laitiers. La consommation de fromages au lait cru n’a pas diminué, les ventes se portent bien. En Brie, la fromagerie de Saint-Siméon fait figure d’institution et le savoir-faire des producteurs est reconnu. Toutefois, une problématique subsiste, raconte la responsable de la fromagerie Ganot : « Nous avons reçu de nouveaux clients mais il nous est difficile de suivre la demande. Huit semaines d’affinage sont nécessaires pour faire un brie de Meaux, sans oublier que nous ne sommes que neuf à travailler ici. »

samedi 8 juin 2019

Le directeur général de l'alimentation effectue un contrôle d'une cuisine collective à l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments en France


On a de la chance au ministère de l'agriculture, on doit pas mal s'amuser, on a un ministre de l'agriculture qui prône un retour de l’agriculture de nos grands-parents et un directeur général de l'alimentation qui nous propose une interview soporifique ...

Tant bien que mal, le ministère a informé le 7 juin 2019 sur la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments dont le blog a déjà parlé ici et ici.

Que peut bien nous annoncer le ministère de l'agriculture à l'occasion de cette journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments ?

A peu près rien …le ministère n'a rien à dire aux consommateurs, il n'a pas dû lire le baromètre de l'EFSA dont je vous ai entretenu ici. 

Que s'est-il donc passé le 7 juin en France ?
Dans le cadre de cette première journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation, s'est rendu à Lyon pour accompagner les services de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) lors d'un contrôle de la cuisine du Lycée / Collège Ampère.
L'occasion de rappeler l'implication de 4 000 agents du ministère qui œuvrent quotidiennement pour apporter aux Français une alimentation saine, sûre et durable.
Un contrôle sanitaire de la cuisine d'un Lycée, c'est le service minimum !

Personnellement, j'aurais bien aimé que le directeur général de l'alimentation puisse nous commenter l'Eurobaromètre de l'EFSA, Intérêt des citoyens pour la sécurité alimentaire, connaissance et perception des risques, mais je dois trop en demander ...

Des chiffres, on nous en fournit, mais hélas, pas ceux qu'on serait en droit d'attendre …
Garantir une nourriture de qualité : la mission du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
Tout au long de la chaîne alimentaire, l’État s’investit pour garantir des aliments sains. 350 millions d’euros sont investis chaque année pour réaliser des contrôles préventifs. 4 000 inspecteurs et 14 000 vétérinaires habilités par l'État veillent à la conformité des aliments.
Lors de ces contrôles, des prélèvements sont réalisés pour détecter la présence de contaminants. Au total, plus de 800 000 analyses sont réalisées chaque année par un réseau de laboratoires agréés.
Beaucoup de bla bla, et voilà que les 4 000 agents du ministère sont devenus les 4 000 inspecteurs, étonnant, non ?

Je ne sais pas d'où vient cette manie de citer le nombre d'analyses, les industriels le font aussi, la question n'est pas de savoir si l'on fait un peu ou beaucoup d'analyses, mais si l'on fait les bonnes analyses ...

Les chiffres qui ne sont pas fournis sont ceux du nombre d'inspections en sécurité sanitaire des aliments, mais le directeur général de l'alimentation est nouveau, je vais donc l'aider et vous fournir les données :
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
La seule nouveauté, à mon sens, est que le ministère de l'agriculture cite parmi les références à lire à propos de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, les cinq règles de l'OMS pour des aliments plus sûrs, à ma connaissance il s'agit d'une première ...

vendredi 24 mai 2019

Les difficultés du métier d'inspecteur en abattoir en Angleterre


Les difficultés du métier d'inspecteur en abattoir en Angleterre sont illustrés avec cet article, « De la viande et des aliments pour animaux de compagnie déclarés impropres à la consommation alors que les infractions de la société anglaise se poursuivent », source article de Joe Whitworth du 23 mai 2019 paru dans Food Safety News.

Cet article est révélateur de certaines mauvaises pratiques mais aussi de la difficulté pour les inspecteurs de faire leur métier.

BirminghamHalal Abattoir a rappelé de la viande et des aliments pour animaux de compagnie, car ils pourraient être impropres à la consommation humaine ou animale.

Certains produits ne répondent pas aux exigences de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, il est donc dangereux de les consommer ou de les donner à des animaux de compagnie.

Les viandes et les aliments pour animaux de quatre gammes de produits qui auraient dû être retirés de la production ont été conditionnés avec des articles ayant subi une inspection satisfaisante.

Comme il n’était pas possible d’identifier quels lots contenaient le produit impropre à la vente, la société, exerçant ses activités sous le nom de Pak Mecca Meats, a rappelé certains lots d’articles vendus en Angleterre, car ils risquaient de contenir de la viande non sûre. Un porte-parole de la Food Standards Agency (FSA) a déclaré à Food Safety News que les auditeurs vétérinaires avaient détecté le problème lors de l'audit planifié du site.

« Certains produits carnés spécifiques (pieds de mouton, intestins de mouton et tripes de mouton) auraient dû être retirés de la production à l'étape où la carcasse associée n'a pas passé l'inspection. Par conséquent, tous ces produits carnés emballés et vendus en multiple sont rappelés à titre de précaution », a-t-il déclaré.

« Notre enquête a confirmé que les autres produits de viande ont été éliminés en conséquence et que ce sont les seuls produits concernés. Bien que le rappel ait été promulgué, la FSA poursuit son investigation. Nous ne sommes au courant d'aucun cas humain lié à ce rappel. »

Le rappel concerne tous les lots de sacs de 5 kg de pieds de mouton contenant 36 pieds et tous les conditionnements d'intestins de mouton produits et achetés jusqu'au 29 avril de cette année.

Les tripes de moutons destinées à la consommation humaine et conditionnées dans des sacs de 6 kg contenant six ou quatre tripes, ainsi que les tripes de moutons destinées à l'alimentation des animaux de compagnie, toutes les tailles de conditionnement sont sujettes à rappel.

Ce n’est pas la première fois que Birmingham Halal Abattoir fait l’objet des attentions de la FSA. Il a été reconnu coupable et condamné à payer plus de 18 000 £ (23 000 $) pour mis en échec des inspections de viande requises en 2018. En septembre 2017, l'entreprise a abattu 41 moutons qui n'avaient pas été soumis à des inspections ante mortem, qui étaient des inspections avant leur mort.

En février 2018, le Birmingham Magistrates Court a condamné la société à une amende de 12 000 £ (15 200 $) et à la somme de 6 767 £ (8 600 $) ainsi que d’une suramende supplémentaire de 170 £ (215 $).

En février 2016, l'entreprise a plaidé coupable des infractions en matière d'hygiène concernant le contact des carcasses avec le sol. Trois infractions liées au bien-être des animaux ont été commises depuis 2013.

Amendes pour entrave aux inspections de la FSA
Dans le même temps, une usine de découpe de viande rouge et blanche à Londres a été condamnée à une amende de 9 000 £ (11 400 $), assortie de frais de 1 000 £ (1 300 $) après avoir empêché les inspecteurs d'entrer.

Lors d'une audience devant le tribunal de première instance de la Tamise, le propriétaire du site de M Coban Ltd. a été reconnu coupable de deux infractions consistant à avoir empêché des inspecteurs de la FSA d'entrer dans les lieux les 4 juillet et 22 août 2018.

La FSA surveille la conformité dans les usines de découpe grâce à des audits planifiés et à des visites inopinées. La fréquence des audits dépend du niveau de conformité sur le site. Coban a déclaré à la cour qu'il se sentait harcelé par les inspections et qu'il avait consacré beaucoup de temps et de ressources à ses visites.

Le site n'est plus réglementé par la FSA et est maintenant enregistré par les autorités locales de Waltham Forest, qui disposent d'un régime d'inspection distinct.

Colin Sullivan, directeur des opérations à la FSA, a déclaré que l'agence était obligée de veiller à ce que les usines de découpe soient inspectées régulièrement.

« En empêchant notre personnel de jouer son rôle, non seulement cela nous empêche d'évaluer si les aliments produits sont sûrs, mais cela peut également constituer une infraction. Je suis heureux que cette société ait été tenue pour responsable pour avoir enfreint ces règles. »

mardi 7 mai 2019

France: La facture salée de la sécurité sanitaire des aliments en avril


Que dire de ce mois d’avril 2019, si ce n’est qu’il restera sans doute comme un condensé de tous les problèmes que connaît notre pays en matière de sécurité sanitaire des aliments, voir La sécurité sanitaire des aliments en France dans la tourmente ?, avec un ensemble de faits qui vont tous dans le même sens … jugez plutôt …car rien ne vaut un coup d’œil dans le rétro plutôt qu’un long discours :

La facture est bien salée
Des rappels de produits alimentaires à la hausse
C’est dossier alarmant parce que même ceux qui suivent de près les avis de rappels comme le site Oulah!, il est difficile de fournir un chiffre exact mais plutôt une fourchette.

Après janvier, février et mars avec respectivement, 20, 25 et 35 rappels, voici venir ceux d’avril 2019 avec un chiffre oscillant entre 43 rappels selon mon décompte, et 46 avis de rappel selon le site Oulah!

Soit un total sur quatre mois 123 à 126 rappels de produits alimentaires … un record en quelque sorte … mais pas un mot du côté de l’Ania, pas un mot de la part de nos autorités sanitaires, ces deux mondes semblent s’ignorer et le consommateur attend toujours un site unique des avis de rappel comme dans tous les pays civilisés …

En mai, je continuerai à vous tenir informé de ce qu’il faut appeler un fiasco, mais comme me le signalait une internaute outre atlantique,
D'après mon expérience, les entreprises alimentaires ne progressent pas tant que le gouvernement n’exerce pas une forte pression. J'ai vu cela encore et encore aux États-Unis et au Canada. Les entreprises alimentaires se comportent comme des enfants, essayant d’être systématiquement limite, en allant toujours plus loin jusqu'à ce que quelqu'un exerce une pression suffisante.
Nous verrons plus loin que l’état des contrôles en France va faire l’objet d’une mission, une de plus après plusieurs rapports … et que la pression est très loin d'être suffisante ...

Des éclosions de maladies infectieuses d’origine alimentaire
Pour ce qu’on en sait, il y a eu au moins trois sujets de préoccupations en termes de santé publique, les fromages au lait avec les STEC et Listeria ainsi qu’une TIAC dans un EHPAD.

27 avril 2019 : Selon les communiqués des ministères de la santé et de l’agriculture, rappel de fromages de la société Fromagère alpine en lien possible avec « Treize cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) dus à une infection à Escherichia coli de type O26 sont survenus chez des jeunes enfants, depuis le 21 Mars 2019. »
La notification au RASFF de l’UE n’a eu lieu que le 30 avril 2019, pas si rapide que ça donc, et du coup, des rappels à l’international ont eu lieu, mais avec retard … plus de 30 pays concernés ...
On est toujours en attente d’une communication de Santé publique de France …

10 avril 2019 : Des cas de listériose en lien avec la consommation de fromages fabriqués par la Société Fromagère de la Brie. Le ministère de la santé communique sur le sujet le 11 avril 2019.
Il s’en est suivi appel massif de fromages par la société fromagère de la Brie, une très mauvaise pub internationale pour nos fromages
On appris par un blog américain que ces cas étaient deux femmes, sinon black out total …

1er avril 2019 : Intoxication alimentaire dans un Ehpad avec ouverture d’une information judiciaire. Nous avons eu droit à deux communiqués en un jour (1 et 2) de la part de l’ARS Occitanie, c’était trop, et depuis plus rien …

Les contrôles sanitaires
Quatre ministres sont au chevet des contrôles sanitaires, d’où le lancement en catastrophe d’une mission inter-inspections sur l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments.

La lettre de mission commence bien, « La sécurité sanitaire de notre alimentation est une mission de service public majeure, que le Gouvernement souhaite renforcer. Il s’agit à la fois d’un enjeu de santé publique, mais aussi de développement économique et de rayonnement international. »

Mais hélas, on ne s’est pas donné les moyens car le nombre de contrôles ou inspection en sécurité des aliments a baissé depuis 2012 (96 239 inspections en sécurité des aliments) à 54 00 en 2017 puis cela s’est très légèrement accru en 2018 … avec 57 500 inspections et non pas 75 000 comme le clame un tour de passe passe du ministère de l’agriculture dans « Infographie - La sécurité sanitaire des aliments ».


Désormais, depuis le 28 juin 2019, le chiffre de 57 500 inspections en sécurité des aliments s'affiche sur l'infographie sur la sécurité sanitaire des aliments, le blog est donc ravi d'être lu, au moins, par la DGAL!

Il n’y aura pas de changement à venir car l’essentiel de cette mission est : « Mais que va-t-on faire de la DGCCRF ? », voir 1, 2, 3, 4, 5 et 6.

Changement à la tête de la direction générale de l’alimentation
Depuis 2012, le directeur général de l’alimentation a cautionné la baisse des contrôles ou inspections en sécurité des aliments. A mon sens, ce changement technique vise d’abord à anticiper l’option retenue par la mission inter-inspections sur l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments par un homme du sérail. 

Par ailleurs, il ne faut rien attendre de bien neuf avec ce 'nouveau' directeur dans la communication et la transparence des actions de contrôles et d’inspections en sécurité sanitaire des aliments, ce n'est pas le genre de la maison ...

Propos ésotériques, idéologiques et consternants du ministre de l’agriculture
Ils ont rapportés ici, et encore ici par des articles bien documentés que je vous recommande vivement.

Le visionnage de la vidéo du Dauphine Libéré sur l'interview du ministre de l'agriculture est à voir, car c’est un grand moment de science politique mais aussi de franche rigolade …, il ne manque plus que de décider la date des moissons après avoir tiré les cartes … mais quelle tristesse ce ministre de l’agriculture …

Ah oui, j’oubliais, le ministre veut créer un observatoire haut perché de l’agribashing, mais il ne voit pas que l’agribashing est au sein même du gouvernement ...