dimanche 8 août 2021

Foire aux questions du BfR sur les risques pour la santé des aliments contenant du chanvre

«Foire aux questions sur les risques pour la santé des aliments contenant du chanvre», source FAQs du BfR.

Du chanvre dans des nouilles et des boissons énergisantes, en tant qu'ingrédient dans de nombreux aliments, le chanvre a connu un battage médiatique considérable ces dernières années. Des gens ont utilisé les fibres de cette culture pendant des siècles, entre autres, pour la production de cordes, de textiles et de papier. Des parties de la plante de chanvre (par exemple, les feuilles et les fleurs, ou des extraits de celles-ci) sont utilisées comme remède, mais aussi comme stupéfiant.

Les graines du chanvre sont riches en acides aminés et gras précieux, similaires aux graines de lin. Cependant, les feuilles et les fleurs contiennent des cannabinoïdes. Certains d'entre eux peuvent influencer la psyché. On les appelle aussi substances psychoactives. Le contact avec des parties de plantes contenant des cannabinoïdes, par exemple pendant la récolte, peut entraîner une contamination des graines.

Les cannabinoïdes les plus connus sont le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD). Le THC, en particulier, a un effet psychoactif. Les calculs d'exposition effectués par le BfR indiquent que la consommation de thé de chanvre, ou d'huile de graines de chanvre à forte concentration en THC, peut entraîner un dépassement de la dose de référence aiguë (ArfD pour Acute reference dose) pour le THC établie par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Les enfants en particulier ont un risque accru de consommer des quantités excessives de THC en raison de leur faible poids corporel. Même de petites quantités de la substance psychoactive peuvent affecter le système nerveux central et le système cardiovasculaire. En conséquence, des sautes d'humeur et de la fatigue peuvent survenir, entre autres.

Les produits contenant du CBD auraient des effets bénéfiques sur la santé, mais la plupart d'entre eux n'ont pas encore été scientifiquement prouvés. Ils sont principalement proposés sous forme de compléments alimentaires. Selon l'état actuel des connaissances, le CBD n'est pas psychoactif, mais il exerce une action pharmacologique. Les produits contenant du CBD peuvent également être contaminés par le THC.

Lors de la mise sur le marché de produits contenant du chanvre, les lois pertinentes régissant les stupéfiants, les médicaments et les aliments doivent être respectées.

Dans ce qui suit, le BfR a mis en place des FAQs sur le sujet des «aliments contenant du chanvre».

NB: Le chanvre (cannabis) est un genre végétal de la famille du chanvre (Cannabaceae). L'espèce Cannabis sativa L. est généralement cultivée en Europe.

Comment les microbiomes urbains contribuent à l'écologie de la vie en ville

«Comment les microbiomes urbains contribuent à l'écologie de la vie en ville», source article de Madeleine Baron dans ASM News.

Chaque ville a un microbiome. En fait, les paysages urbains hébergent des communautés microbiennes résidentes et transitoires qui peuplent tout, du sol et de l'air aux eaux usées et à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments. La composition de ces communautés varie d'une ville à l'autre. Il est important de noter que les microbes citadins jouent de nombreux rôles, largement inexplorés, dans la structure et la fonction des espaces urbains et la santé de ceux qui les habitent. Une meilleure compréhension des microbiomes urbains pourrait faciliter la conception de villes avec des microbes et leur importance pour le bien-être de la ville et des citoyens.

Comme le microbiome humain se compose de consortiums microbiens habitant des régions du corps (c'est-à-dire l'intestin, la peau, les poumons, etc.), les microbiomes urbains sont un ensemble de communautés microbiennes qui occupent divers réservoirs dans les paysages urbains, des profondeurs des égouts aux sommets des bâtiments. En tant que tel, il existe plusieurs réservoirs avec des rôles connus et émergents dans la santé et le fonctionnement des villes et de leurs habitants.

Sol

Le sol est l'une des substances les plus microbiennes et les plus diversifiées de la planète, et les écologistes microbiens découvrent les merveilles du microbiome du sol depuis des décennies. Les sols urbains (en particulier ceux des espaces verts, comme les parcs) contiennent une biodiversité considérable. En fait, Central Park à New York conserve un degré de diversité microbienne comparable à celui des paysages naturels du monde entier, y compris les sols tropicaux et désertiques. Comme dans les milieux naturels, les microbes du sol remplissent des fonctions biochimiques importantes pour l'écosystème urbain, notamment en facilitant le cycle des nutriments et le stockage du carbone.

Au-delà de ces fonctions, les microbes du sol urbain peuvent affecter la santé des habitants de la ville. Il est bien établi que les interactions avec les microbes environnementaux, y compris ceux du sol, sont nécessaires au bon développement et au bon fonctionnement du système immunitaire. Les sols urbains peuvent également héberger des pathogènes issus de la contamination par les eaux usées et d'autres déchets, ainsi que de nouveaux produits naturels dérivés de microbes ayant un potentiel thérapeutique. Des gènes microbiens censés coder un certain nombre de produits naturels thérapeutiquement pertinents, y compris l'agent anticancéreux épothilone et l'antibiotique érythromycine, ont été identifiés dans les sols des parcs de la ville de New York.

Air

L'air contient des populations microbiennes transitoires dont les compositions varient en fonction de l'utilisation des terres (par exemple, quelle partie du paysage est recouverte de végétation par rapport au béton). Les microbes qui occupent les surfaces des plantes peuvent être balayés dans l'atmosphère et aider à façonner la composition d’«aérobiome». En tant que telles, les communautés bactériennes planant au-dessus des parcs urbains sont distinctes et plus diversifiées sur le plan de la composition que celles au-dessus des parkings. De plus, le type de végétation dans les zones urbaines influence la diversité des aérobiomes urbains, avec une plus grande diversité microbienne observée dans les régions riches en arbres par rapport aux zones herbeuses.

Du point de vue de la santé, des études ont établi un lien entre les aérobiomes urbains et de moins bons résultats pour la santé par rapport aux zones rurales, notamment une prévalence accrue d'affections telles que l'asthme et les allergies. Cela peut être dû à l'abondance et à la diversité microbiennes accrues dans l'air rural par rapport aux zones urbaines, bien que seules quelques études aient évalué expérimentalement le lien entre les aérobiomes ruraux et urbains et la santé humaine. Ces études suggèrent que, par rapport aux espaces urbains, les aérobiomes ruraux orientent la réponse immunitaire vers une réponse T-régulatrice et de type Th1 (cellules T helper de type 1) plutôt qu'une réponse Th2 associée à l'allergie et l'asthme. Néanmoins, il existe un plus grand besoin d'explorations mécanistes sur les facteurs qui façonnent les communautés microbiennes aéroportées et leurs effets sur les citadins.

Eaux usées

Sous les villes animées se trouvent des réseaux de canalisations d'égouts; à travers ces tuyaux s'écoulent les déchets humains, les produits chimiques et les eaux de ruissellement. Les systèmes d'égouts contiennent des consortiums microbiens qui maintiennent des taxons de communautés sources (par exemple, des microbes dérivés d'excréments humains), mais diffèrent également de ces sources, suggérant une adaptation des microbes à l'environnement nutritionnellement et chimiquement distinct du système d'égouts. 

De plus, les biofilms bactériens le long de l'intérieur des tuyaux sont uniques du point de vue de la composition des populations transitoires dans les déchets qui s'écoulent, mettant l'accent sur la diversité de l'habitat au sein du système d'égout lui-même. Notamment, les eaux usées peuvent être utilisées pour surveiller la prévalence et la propagation des microbes pathogènes, y compris le SRAS-CoV-2, ainsi que des organismes résistants aux antibiotiques. Les microbes sont également bénéfiques pour la purification des déchets ; les usines de traitement des eaux usées s'enrichissent en micro-organismes qui digèrent les boues (c'est-à-dire les eaux usées filtrées pour éliminer le sable) pour les étapes ultérieures de purification de l'eau.


Bâtiments
Les villes ne sont pas appelées «jungles de béton» pour rien, les surfaces artificielles sont les fondements de la vie urbaine. L'intérieur des bâtiments héberge des assemblages de microbes largement dérivés de l'homme, comme ceux de la peau, ainsi que ceux introduits par l'air, le sol et l'eau. Les interactions avec ces microbes peuvent conduisent principalement à l'acquisition de microbes pathogènes et bénéfiques.

L'extérieur des bâtiments, qui communique avec l'air et d'autres réservoirs, héberge des communautés microbiennes qui influencent l'intégrité structurelle de la ville. Par exemple, les bactéries oxydant les sulfures déposées sur les surfaces des bâtiments peuvent produire des acides qui dégradent les métaux, tandis que certains champignons peuvent se transformer en pierre et produire des métabolites qui causent des dommages physiques et biochimiques. D'autre part, les microbes peuvent également protéger contre une telle dégradation et destruction. Par exemple, certains microbes non corrosifs produisent des antimicrobiens qui inhibent la croissance des espèces corrosives. Une meilleure compréhension des attributs structurels et fonctionnels des communautés habitant l'environnement ‘bâti’ peut favoriser l'application de méthodes microbiologiques pour préserver l'architecture de la ville, y compris les éléments précieux comme les monuments.

Bien que chacun des réservoirs ci-dessus soit caractérisé par son propre profil microbien, le microbiome urbain dans son ensemble est un ensemble de ceux associés à son sol, son atmosphère, son eau et ses surfaces. Les communautés microbiennes au sein des réservoirs se croisent pour façonner l'écosystème microbien à l'échelle de la ville. De plus, il existe des réservoirs au-delà de ceux discutés ici, tels que les animaux et les humains, qui contribuent aux assemblages microbiens des paysages urbains.

La composition des microbiomes urbains est spécifique à la ville

Il existe des variations considérables dans la composition des microbiomes urbains à travers le monde. Des facteurs tels que l'abondance d'espaces verts et l'exposition du sol, l'architecture urbaine et la composition des eaux usées varient d'une ville à l'autre. D'autres facteurs comme la géographie et le climat influencent également le type de microbes qui survivent dans les paysages urbains. Par conséquent, aucune ville n'a le même microbiome. Lorsque les scientifiques ont effectué des analyses du microbiome sur des échantillons prélevés sur diverses surfaces dans des immeubles de bureaux à Toronto, au Canada, Flagstaff, Arizona et San Diego, Californie, ils ont découvert que chacun présentait une structure de communauté bactérienne spécifique à la ville.

Plus récemment (et à plus grande échelle), le séquençage métagénomique d'échantillons prélevés dans des stations de transport en commun dans 60 villes du monde, de Denver à Tokyo, a révélé que chaque ville avait une empreinte microbienne unique. Il est important de noter que ces empreintes n'étaient pas des reflets directs des microbiomes humains ou du sol, illustrant que le microbiome urbain dans son ensemble est plus que la somme de ses parties. De plus, les chercheurs ont identifié 750 bactéries et plus de 10 900 virus dont les séquences ne correspondaient à aucune base de données de référence, soulignant qu'une grande partie de la vie microbienne habitant les espaces urbains, et leurs implications fonctionnelles en termes de structure de la ville et de santé des résidents, restent à explorer. Cette variation microbienne offre une excellente occasion de comprendre comment l'emplacement, la conception et les opérations de la ville influencent son microbiome, ce qui pourrait donner un aperçu de la façon dont les villes peuvent façonner leur microbiome pour un avantage fonctionnel maximal.

Vers une compréhension fonctionnelle des microbiomes urbains

Les progrès technologiques ont rendu de plus en plus évidents la complexité, le dynamisme et l'importance potentielle des microbiomes urbains, et de nombreuses questions restent sans réponse. Par exemple, l'importance relative des réservoirs microbiens spécifiques (par exemple, le sol, l'air, etc.) dans le paysage urbain varie-t-elle en fonction de la ville et du temps ? Comment les populations microbiennes au sein de ces réservoirs interagissent-elles et s'influencent-elles les unes les autres ? Une meilleure compréhension de ces interactions fournirait une vision plus nuancée des réseaux microbiens complexes qui définissent les microbiomes urbains dans leur ensemble.

De plus, une grande partie de ce que l'on sait sur les microbiomes urbains provient d'analyses d'acides nucléiques microbiens (principalement bactériens) dispersés dans les espaces urbains. Bien que cette approche donne un aperçu de la composition et des fonctions potentielles des communautés microbiennes, elle fait peu pour révéler les fonctions biologiques et écologiques réelles des microbes urbains et ce qu'elles signifient pour la santé humaine. Détecter les fragments d'ADN de pathogènes, par exemple, ne signifie pas nécessairement qu'ils sont largement répandus, ou même vivants. En effet, une analyse métagénomique du métro de New York a détecté Yersinia pestis et Bacillus anthracis (bactéries respectivement responsables de la peste et de la fièvre charbonneuse), bien que l'absence de cas signalés de peste ou de fièvre charbonneuse dans la ville suggère que ces pathogènes ne posent pas de problème de risque net pour la santé humaine. En fin de compte, obtenir des informations phénotypiques sur les communautés microbiennes urbaines, couplées à des enquêtes approfondies sur si et comment elles interagissent avec les humains et les infrastructures, permettrait de faire la lumière sur le rôle et l'utilisation potentielle de ces microbes dans la modulation de la santé de nos villes.

samedi 7 août 2021

Des scientifiques créent un atlas national de Listeria, une bactérie potentiellement mortelle

«Des scientifiques alimentaires créent un atlas national de Listeria, une bactérie potentiellement mortelle», source Cornell University.

Parmi les agents pathogènes d'origine alimentaire les plus mortels, Listeria monocytogenes pourrait bientôt devenir plus facile à traquer dans les rappels d'aliments et d'autres enquêtes, grâce à un nouvel outil de cartographie génomique et géologique créé par des scientifiques alimentaires de Cornell.

L'atlas national indiquera aux scientifiques où résident Listeria et d'autres espèces apparentées au sein des États-Unis contigus, ce qui pourrait les aider à tracer et à localiser les sources de Listeria retrouvées dans les ingrédients, les installations de transformation des aliments et les produits finis, selon une étude publiée dans Nature Microbiology.

«Alors que nous essayons de comprendre le risque de contracter Listeria à partir du sol et de différents endroits, notre groupe a créé un moyen plus systématique d'évaluer la fréquence à laquelle différentes Listeria sont retrouvées dans différents endroits», a déclaré l'auteur principal Martin Wiedmann, professeur en sécurité des aliments et science des aliments au College of Agriculture and Life Sciences. «Nous avons étudié Listeria dans des endroits aussi divers que New York, le Colorado et la Californie, mais avant cet atlas, c’était difficile de faire des comparaisons et d'évaluer la diversité de Listeria dans différents endroits.»

Listeria mononcytogenes dans les aliments peut rendre des personnes extrêmement malades. Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) estiment que chaque année 1 600 personnes aux États-Unis contractent la listériose ; de ceux-ci, environ 260 décèdent. (En France, la listériose est la 2e cause de mortalité d’origine alimentaire et il y a 300 à 400 cas par an).

Sachant que Listeria est naturellement présente dans le sol, le groupe Cornell a demandé à des centaines d'autres scientifiques à travers le pays de prélever des échantillons de sol dans des endroits généralement non perturbés du monde naturel, tels que les zones hors piste des parcs d'État et nationaux.

À partir de ces prélèvements, le groupe a développé un atlas national de 1 854 isolats de Listeria, représentant 594 souches et 12 familles de bactéries appelées phylogroupes.

L’auteur principal est Jingqiu Liao, qui a travaillé dans le laboratoire de Wiedmann en tant qu'étudiant diplômé, est maintenant chercheur en post-doc à l'Université de Columbia. Elle avait complété la recherche en acquérant des échantillons de sol au cours de ses propres voyages et avait retrouvé Listeria présent dans un large éventail de circonstances environnementales. Cette bactérie est principalement contrôlée par l'humidité du sol, les concentrations de salinité et le molybdène, un oligo-élément présent dans le lait, le fromage, les céréales, les légumineuses, les légumes à feuilles et les abats.

«L'objectif de ce travail était de collecter systématiquement des échantillons du sol à travers les États-Unis», a déclaré Liao, «et de capturer la véritable distribution spatiale à grande échelle, la diversité génomique et la structure de la population des espèces de Listeria dans l'environnement naturel.»

«Avec le séquençage du génome entier et des analyses complètes de la génomique des populations», a déclaré Liao, «nous avons fourni des réponses aux moteurs écologiques et évolutifs de la flexibilité du génome bactérien, une question ouverte importante dans le domaine de la microbiologie.»

Liao a expliqué que ce travail peut servir de référence pour les futures études de génomique des populations et profitera probablement à l'industrie alimentaire en localisant les contaminations par Listeria qui peuvent avoir une origine naturelle.

Si Listeria est retrouvée dans une installation de transformation dans l'ouest des États-Unis, par exemple, et que cette installation a utilisé des ingrédients provenant d'un État éloigné, a déclaré Wiedmann, «connaissant les informations génomiques des isolats de Listeria et leurs emplacements possibles à travers les États-Unis, nous pouvons mieux affiner les origines à une région spécifique. Vous pouvez utiliser cette information presque comme un traçabilité. Ce n'est pas toujours une preuve, mais cela vous conduit à des preuves.»


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Un été sans souci ? Vigilance orange au niveau des rappels des produits alimentaires pour la première semaine d'août!

Publicité détournée d'un titre d'un document de nos autorités sanitaires. Voir le titre original ici.
Voici le détail de la première semaine d’août 2021, vu par le prisme de RappelConso, mais aussi du site indépendant, Oulah!

Ces résultats sont listés après un pointage quotidien et cette première semaine d’août nous a donné le résultat de 273 produits rappelés. A ces résultats il faut ajouter ceux depuis le début de l’année 2021, ce qui fait un total gigantesque de 1 334 produits rappelés.

Voici donc le détail des rappels jour après jour de cette première semaine d’août 2021:

02/08/2021: 107 produits rappelés

- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 105
- Listeria monocytogenes: 2, Reblochon AOP et fromage de tête

03/08/2021: 60 produits rappelés

- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 58
- Listeria monocytogenes: 1, Reblochon AOP
- Escherichia coli: 1, moules de bouchot. Pas encore signalé par RappelConso.

04/08/2021: 69 produits rappelés

- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 65
- Listeria monocytogenes: 3, Reblochon AOP, Le Rouillé (fromage) et filet de haddock
- pesticide: 1, détection d’oxymatrine dans du miel d’acacia, source Intermarché. Ce rappel n’a pas été pas encore signalé par RappelConso, mais il est déjà signalé par Oulah!
- allergène: 1, chiffonnade de chorizo, rappel signalé par le blog via Auchan le 30 juillet mais par RappelConso seulement le 4 août 2021. Ce rappel ne sera pas donc comptabilisé par le blog. Pour information, le produit a été rappelé au Luxembourg le 2 août.
- Escherichia coli: 1, moules de bouchot. L’AFSCA de Belgique a réagi un jour plus tôt que Rappelconso. Ce rappel a déjà été comptabilisé le 3 août 2021. A noter aussi, la notification au RASFF de l’UE par la France le 6 août 2021.

A noter aussi, les rappels le 4 août en Allemagne pour cause de présence de E. coli stx1 (STEC) des fromages suivants: Camembert de Normandie AOP Marie Harel au lait cru, 250g et Camembert de Normandie AOP St. Hilaire aux lait cru, 250 g de la société Gillot. Il y a aussi une notification par l’Allemagne au RASFF de l’UE le 6 août 2021.

05/08/2021: 54 produits rappelés

- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 51
- Listeria monocytogenes: 2, filets de maquereaux, rôti cuit supérieur doré,
- Salmonella: 1, véritable merguez à griller.
- pesticide: 1, détection d’oxymatrine dans du miel d’acacia par RappelConso. Ce rappel a été déjà comptabilisé le 4 août 2021. A noter un rappel par l’AFSCA de Belgique le 6 août 2021.

06/08/2021: 43 produits rappelés

- teneur trop élevée en oxyde d’éthylène: 38
- corps étrangers: 2, Tielles sétoises
- mycotoxines: 2 (ochratoxine A), riz basmati 1kg et riz long blanchi basmati 5X90g, rappel as usual depuis presque un an, des rappels se succèdent aux rappels, mais ils sont où les contrôles ? Il y a bien un document de l’EFSA du 13 mai 2020, Ochratoxine A dans les aliments : évaluation des risques pour la santé publique, mais le riz n’est pas cité, étonnant, non ?
- Listeria monocytogenes: 1, filet de haddock

07/08/2021: Pas d’avis de rappel

Notifications au RASFF de l'UE liées aux produits contaminés par de l’oxyde d’éthylène

Le pic des notifications semble derrière nous, mais des notifications continuent à être rapportées, comme le montrent les résultats de juillet et ceux d ela première semaine d’août 2021..

- 9 septembre 2020: 1 notification (notification initiale)
- octobre 2020: 68 notifications
- novembre 2020: 187 notifications
- décembre 2020: 156 notifications
- janvier 2021: 56 notifications
- février 2021: 57 notifications
- mars 2021: 33 notifications
- avril 2021: 24 notifications
- mai 2021: 13 notifications
- juin 2021: 16 notifications
- juillet 2021: 58 notifications
- première semaine d’août: 18 notifications

Notifications des produits alimentaires au RASFF de l'UE

Les notifications au RASFF de l'UE en 2021 retrouvent le rythme d'avant la pandémie de 2020, et désormais, tous les mois de l'année 2021 sont très supérieurs, en termes de notifications, aux mois respectifs de l'année 2020. Dans le détail, cela donne:

- 319 notifications en janvier 2021 versus 301 en janvier 2020
- 394 notifications en mars 2021 versus 283 en mars 2020
- 302 notifications en avril 2021 versus 184 en avril 2020
- 387 notifications en mai 2021 versus 231 en mai 2020
- 429 notifications en juin 2021 versus 239 en juin 2020
- 409 notifications en juillet 2021 versus 283 en juillet 2020
- 104 pour la première semaine d’août

Mise à jour du 8 août 2021. Au moment de la publication de cet article, je n’avais pas la mise la plus récente des produits rappelés pour cause de présence d’oxyde d’éthylène, c’est désormais chose faite ci-après.

Oxyde d’éthylène en France

Voici un bref historique illustrant le nombre de produits rappelés (références et lots) contaminés par l’oxyde d’éthylène, depuis le mois d'octobre 2020 par la DGCCRF. Cela donne une étendue du désastre alimentaire, mais non, puisqu'on vous dit qu'il ne s'agit que d'un incident ... et un été sans souci ?

- 2 juillet 2021: 6 425

- 6 juillet 2021: 6 487
- 9 juillet 2021: 6 952
- 12 juillet 2021: 6 972,
- 21 juillet 2021, 7 217
- 23 juillet 2021, 7 702
- 27 juillet 2021: 8 095 
- 30 juillet 2021: 8 836
- 8 août 2021: 9 327 (source DGCCRF)

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Les incitations financières réduisent l'utilisation des antibiotiques mais pas la résistance, selon une étude

«Les incitations financières réduisent l'utilisation des antibiotiques mais pas la résistance, selon une étude», source article de Chris Dall dans CIDRAP News.

Un programme britannique offrant des incitations financières pour réduire l'utilisation d'antibiotiques en soins primaires s'est avéré avoir un impact positif sur la prescription mais moins d'effet sur les taux de résistance aux antibiotiques, selon une étude publiée cette semaine dans The Lancet Infectious Diseases.

L'étude, menée par des chercheurs de l'Imperial College de Londres, du National Health Service (NHS) d'Angleterre et de Public Health England (PHE), a évalué l'impact de la prime de qualité, un programme qui offre chaque année des récompenses liées aux performances aux Clinical Commissioning Groups (CCGs) pour l'amélioration de la qualité des services de santé. Tous les hôpitaux et cabinets de soins primaires en Angleterre appartiennent aux GCCs, qui sont responsables de la qualité des soins de santé dans chaque région du pays.

Après que le Quality Premium ait ajouté sa récompense de gestion des antimicrobiens en 2015, les chercheurs ont découvert que l'utilisation d'antibiotiques en ambulatoire avait diminué, mais que l'impact à long terme sur la résistance aux antibiotiques était négligeable. La résistance a diminué légèrement après la mise en œuvre; cependant, il est resté globalement sur une trajectoire ascendante.

«Cette étude suggère que la réduction de la prescription pourrait être insuffisante en tant que stratégie autonome pour réduire la résistance aux antimicrobiens dans le cadre des soins primaires, bien qu'elle soit efficace pour réduire les tendances de la résistance», ont écrit les auteurs de l'étude.

Tendances inchangées de la résistance sur le long terme

Les chercheurs ont évalué l'intervention en effectuant une analyse des séries chronologiques à l'aide de données longitudinales sur les données de prescription de cinq antibiotiques couramment utilisés pour les infections communautaires (co-amoxiclav, lévofloxacine, ciprofloxacine, moxifloxacine et oflofloxacine) et la résistance aux infections du sang humain (bactériémie) causées par Escherichia coli. L'étude a porté sur 6 882 cabinets de médecins généralistes (MGs) de 2013 à 2018, soit 27 mois avant la mise en œuvre du programme et 45 mois après. Il a également utilisé les données de sensibilité aux antimicrobiens recueillies par PHE.

L'analyse a révélé que le taux de prescription des cinq antibiotiques à large spectre augmentait de 0,2% par mois avant le début de l'intervention Quality Premium (rapport de taux d'incidence [IRR], 1,002; intervalle de confiance à 95% [IC], 1 000 à 1,004). Après la mise en œuvre, cependant, une réduction immédiate a été observée (IRR, 0,867; IC à 95%, 0,837 à 0,897), qui s'est maintenue jusqu'à la fin de la période d'étude.

L'effet global a été une diminution de 57% de la prescription totale d'antibiotiques par rapport à ce que le taux aurait été sans le programme. La baisse a été principalement due à la réduction des prescriptions de co-amoxiclav, l'antibiotique le plus couramment prescrit dans les cabinets de médecins généralistes.

En ce qui concerne les bactéries E. coli, les taux de résistance à au moins un antibiotique ont augmenté de 0,1% par mois avant l'intervention (IRR, 1,001; IC à 95%, 0,999 à 1,003) mais ont immédiatement diminué après sa mise en œuvre (IRR, 0,947; IC à 95%, 0,918 à 0,977): une réduction de 12,03% par rapport aux taux de résistance sans intervention.

Cependant, une analyse ajustée tenant compte de la prescription d'antibiotiques, de l'âge, des comorbidités, de l'indice de privation et de la région géographique a trouvé peu d'effet sur la résistance totale aux antibiotiques à large spectre (IRR, 0,996; IC à 95%, 0,987 à 1,005). Et à long terme, il y a eu une augmentation soutenue du nombre d'isolats de E coli résistants à au moins un des antibiotiques testés (IRR, 1,002; IC à 95%, 1 000 à 1 003).

«Le schéma global était celui d'une réduction plutôt que d'une inversion des taux auparavant croissants d'isolats de E coli résistants aux antibiotiques, l'augmentation pré-intervention des taux de résistance aux antibiotiques persistant à long terme», ont écrit les auteurs.

Un effort multisectoriel peut être nécessaire

Les auteurs notent que bien que de nombreuses études sur les interventions de gestion des antibiotiques se concentrent sur les changements dans le taux de prescription d'antibiotiques, l'étude de l'effet de telles interventions sur les taux de résistance est importante pour quantifier l'impact de la réduction des prescriptions sur les tendances de résistance.

«Pour faire progresser la compréhension de l'effet des interventions de gestion des antimicrobiens sur la résistance aux antibiotiques et des implications qui en résultent pour les politiques et la pratique, l'évaluation des données de prescription d'antimicrobiens et de résistance aux antibiotiques est nécessaire», ont-ils écrit.

Ils suggèrent que, comme certaines recherches l'ont indiqué, il peut falloir plusieurs années pour qu'une diminution de la prescription d'antibiotiques réduise la résistance correspondante. Mais ils soutiennent également que la résistance peut continuer à augmenter, malgré une utilisation réduite des antibiotiques, car les bactéries accumulent des mutations de résistance et acquièrent des gènes de résistance d'autres espèces bactériennes. De plus, l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux producteurs d'aliments peut favoriser l'émergence de gènes de résistance qui peuvent être transmis à l'homme par la chaîne alimentaire.

Dans un commentaire qui accompagne l'étude, des cliniciens américains du National Institutes of Health Clinical Center disent que malgré les résultats sur la résistance, le succès de Quality Premium ne doit pas être négligé et que les réductions dans la consommation des antibiotiques et le coût peuvent être des mesures plus appropriées pour les mesures de gestion des antibiotiques en ambulatoire. Ils suggèrent que des programmes d'incitation financière similaires, bien qu'ils ne soient pas réalisables dans tous les pays, pourraient faire partie d'un effort multisectoriel plus large pour lutter contre la résistance.

«Une approche dite d'une seule santé ou one-health qui intègre la médecine humaine et vétérinaire et d'autres secteurs, un leadership national et une coordination internationale est désormais une nécessité bien reconnue pour lutter contre la résistance», ont-ils écrit. «Peut-être qu'encourager les organisations de pratique de soins de santé qui atteignent des objectifs prédéfinis de réduction de l'utilisation d'antibiotiques pourrait représenter une composante de programmes d'action nationaux complets dans les pays qui peuvent se permettre d'offrir de telles incitations.»


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vendredi 6 août 2021

Combattre la résistance aux antibiotiques avec des phages

«Combattre la résistance aux antibiotiques avec des phages», source ACS News.

Phages on the farm: Can these tiny viruses help us overcome antibiotic resistance?, article paru dans Chemical & Engineering News.

Les éleveurs du monde entier comptent sur les antibiotiques pour garder le bétail en bonne santé, mais une résistance bactérienne accrue a créé des problèmes pour les animaux et les humains. Au lieu de nouveaux médicaments coûteux, des scientifiques ont trouvé une solution potentielle abordable qui provient de la nature. Un nouvel article dans Chemical & Engineering News, le magazine d'actualités hebdomadaire de l'American Chemical Society, détaille comment les bactériophages pourraient être une aubaine pour les éleveurs, en particulier ceux des pays à ressources limitées.

Les bactériophages, ou simplement les phages, sont de minuscules virus qui sont l'une des entités biologiques les plus courantes sur Terre. Bien qu'ils aient été utilisés dans le passé pour traiter les infections bactériennes, l'utilisation beaucoup plus libérale des médicaments antibiotiques a entraîné une résistance accrue, écrit le rédacteur en chef adjoint Manny I. Fox Morone.

Les experts pensent que l'utilisation de phages dans l'élevage et l'agriculture pourrait aider à combattre cette résistance et être plus rentable, en particulier dans les endroits qui n'ont pas accès aux médicaments les plus récents. De plus, la surutilisation est beaucoup moins un problème avec les phages, car ils s'épuisent lorsque leurs bactéries cibles ne sont plus présentes.

Contrairement aux antibiotiques, qui nécessitent des millions de dollars en recherche et développement pour être commercialisés, les phages se développent partout où se trouvent des bactéries. Cela a conduit les experts à rechercher des phages dans l'espoir de créer une bibliothèque régionale des minuscules virus capables de tuer des bactéries spécifiques.

Cependant, l'un des avantages des antibiotiques est qu'ils sont stables au stockage, alors que certains phages deviennent inactifs à température ambiante sans bactéries pour se nourrir. Cela a conduit les chercheurs à rechercher des méthodes de conservation des phages sans stockage au froid, notamment le séchage par atomisation, l'encapsulation de phages à l'aide de nanoparticules et leur intégration dans l'alimentation du bétail. Les experts travaillent également avec les éleveurs pour déterminer comment intégrer les phages dans leurs processus, dans l'espoir que cela fera une différence dans les résultats de santé pour toutes les espèces.

Complément. On écoutera cette vidéo de l'American Society for Microbiology sur le sujet.

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L'American Society for Microbiology appelle à une évaluation objective des origines de la pandémie

«L'ASM appelle à une évaluation objective des origines de la pandémie», source ASM News.

L'American Society for Microbiology a publié la déclaration suivante appelant à une évaluation objective des origines de la pandémie de COVID-19.

Que ce soit par la voie de l'émergence naturelle ou de l'évasion en laboratoire, la question de savoir comment la pandémie de COVID-19 a commencé, entraînant l'infection de 180 millions de personnes et la mort de près de 4 millions, est une question complexe qui comprend un éventail de possibilités. Il est nécessaire de démêler les origines de la pandémie pour se préparer aux futures pandémies. Afin d'obtenir la compréhension la plus complète et la plus précise possible de l'origine de la pandémie de COVID-19, il est essentiel de diriger avec la méthode scientifique pour mener une enquête libre et ouverte.

Des principes scientifiques solides ont conduit au développement rapide de vaccins efficaces pour se protéger contre les pires conséquences de l'infection à la COVID-19. Ces mêmes principes d'enquête libre et ouverte, de collaboration mondiale, d'objectivité et de partage des données doivent guider les enquêtes sur l'origine de la pandémie. Nous soutenons la recherche fondamentale continue, motivée par la curiosité et évaluée par des pairs, sur les agents pathogènes viraux.

Quelle que soit la manière dont la pandémie a émergé, un soutien continu à la recherche et au développement de contre-mesures est essentiel pour lutter contre les maladies infectieuses émergentes et prévenir la prochaine pandémie. Tout aussi important, les hypothèses sur les origines de la pandémie de la COVID-19 ne devraient pas aboutir à des décisions sur l'orientation future de la recherche et des politiques liées à la pandémie qui pourraient avoir des conséquences imprévues sur la recherche potentiellement vitale. De telles décisions devraient être fondées sur des principes scientifiques solides, avec des précautions appropriées pour protéger la santé publique.

Les questions sur les données cliniques et les séquences virales clés des premiers cas de COVID-19 restent sans réponse. Il est essentiel que les scientifiques possédant l'expertise appropriée soient libres d'explorer ces questions de manière objective, peu importe où les découvertes scientifiques peuvent mener, sans crainte de représailles politiques.

Nous appelons les gouvernements, les agences internationales et les scientifiques à travailler ensemble et à partager leurs découvertes publiquement dans un effort honnête et transparent pour fournir une plus grande certitude sur les premiers événements pertinents qui ont précédé la pandémie. Découvrir les réponses aux questions critiques concernant les origines de la pandémie permettra aux parties prenantes d'élaborer des stratégies appropriées et efficaces pour prévenir de futures pandémies.

Mise à jour du 3 octobre 2021. On lira dans BMJ, l'article, Covid-19: Lancet investigation into origin of pandemic shuts down over bias risk.

L’étude d'un groupe de travail commandé par le Lancet sur les origines de la Covid-19 s'est terminé après des inquiétudes se soient manifestées concernant un conflit d'intérêt de l'un de ses membres et ses liens via une organisation à but non lucratif avec l'Institut de virologie de Wuhan.