mardi 1 février 2022

Une étude génomique aide à guider le développement du vaccin contre Shigella

Image du CDC.
«Une étude génomique aide à guider le développement du vaccin contre Shigella», source communiqué de l’Université de Liverpool.

Une nouvelle étude génomique menée par l'Université de Liverpool aidera à guider le développement et l'utilisation de vaccins contre une des principales causes mondiales de diarrhée sévère chez les enfants, Shigella.

Shigella est la principale cause bactérienne de diarrhée infantile sévère dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) et devient de plus en plus résistant aux antimicrobiens. Cependant, il n'existe pas de vaccin homologué largement disponible pour Shigella et l'un des principaux défis de son développement est la diversité génomique et phénotypique considérable de la bactérie.

Dans un nouvel article publié dans Nature Microbiology, des chercheurs ont analysé les séquences du génome entier de 1 246 échantillons de Shigella collectés systématiquement dans sept PRFI pour caractériser cette diversité, qui est essentielle pour éclairer le développement et la mise en œuvre de vaccins, et d'autres aspects du contrôle des maladies.

La collection inégalée d'échantillons couvrait les quatre espèces de Shigella (S. sonnei, S. flexneri, S. boydii et S. dysenteriae) et a été collectée dans le cadre de l'étude mondiale multicentrique entérique (GEMS pour Global Enteric Multicenter Study) entre 2007 et 2011.

L'étude met en évidence les caractéristiques des pathogènes qui compliqueront les approches vaccinales actuelles, les différences régionales dans la diversité de Shigella, ainsi que les déterminants de la résistance aux antimicrobiens.

Parmi les résultats, citons que Shigella sonnei contribue au moins six fois plus à la maladie que les autres espèces de Shigella par rapport à sa diversité génomique, et que la diversité et la capacité d'adaptation existantes parmi S. flexneri peuvent générer des variants d'échappement au vaccin en moins de six mois.

La recherche révèle également l'évolution convergente de la résistance à la ciprofloxacine, l'antimicrobien actuellement recommandé par l'OMS pour le traitement de la shigellose.

La Dr Rebecca Bengtsson, qui a dirigé l'analyse des données, a déclaré: «La génomique des pathogènes est un outil puissant qui a un large éventail d'applications pour aider à combattre les maladies infectieuses. Grâce à des analyses génomiques d'un ensemble de données épidémiologiquement représentatif, nous avons révélé l'étendue de la diversité génomique de la population de Shigella ayant un impact sur les personnes les plus vulnérables à la shigellose, et les implications que cette diversité a sur les stratégies vaccinales actuelles.

De nombreuses approches vaccinales actuelles se concentrent sur le sérotype Shigella, mais il existe > 50 sérotypes parmi Shigella et ceux-ci peuvent changer rapidement pour générer des variants d'évasion immunitaire. Une alternative intéressante et/ou un complément à cette approche sont les vaccins à sous-unités spécifiques qui ciblent des protéines hautement conservées et peuvent offrir une large protection, mais le degré de variation antigénique de ces cibles est inconnu. Cette étude a exploré la quantité et le type de variation des antigènes et la vitesse à laquelle ils peuvent changer de sérotype. Dans l'ensemble, les résultats suggèrent que les antigènes à base de protéines fournissent des cibles vaccinales plus stables pour ce pathogène d'importance mondiale.

La Dr Kate Baker, qui a dirigé l'étude, a déclaré: «Le fardeau de la maladie et l'augmentation de la résistance aux antimicrobiens de Shigella appellent une révision des options de traitement et de gestion, et un élan important s'est créé pour relever ce défi. La diversité génomique de Shigella présente un obstacle majeur au contrôle de la maladie et nous avons démontré les pièges anticipés des approches de vaccination actuelles. Cela met en évidence la nécessité de prendre en compte la diversité génomique dans le développement de vaccins et les plans de traitement pour Shigella et d'autres pathogènes.

L'étude a été financée par le Medical Research Council et a été réalisée en partenariat avec l'Earlham Institute et l'Université du Maryland, Baltimore Center for Vaccine Development and Global Health.

Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé l’information.

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Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

Choses lues sur l'Europe, l'Europe, l'Europe ...

Alors que d'aucuns s'extasient sur la présidence française du conseil de l'Union européenne, le philosophe Pierre Manent, nous ramène à quelques réalités souvent occultées ... et c'est simple, juste et efficace ...

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Janvier 2022 et les rappels de produits alimentaires, c'est toujours du très grand spectale !

Extrait des Tontons flingueurs mis à la sauce des rappels de produits alimentaires en France, 

«Si les rappels t'intéressent, laisse nous t'dire que tu t'prépares des nuits blanches... des migraines... des «nervous breakdown», comme on dit de nos jours.»

Le mois de janvier 2022 n’a pas été vraiment différents des autres mois de 2021, (2021, des rappels de produits alimentaires d'une étendue sans précédent en France), le changement dans la continuité, et cela ne fait pas un programme sur la sécurité des aliments, on bouche les trous comme on peut ...

Dans cet article, vous aurez tout d’abord le bilan de la quatrième semaine de janvier 2022, puis, un bilan du mois de janvier 2022.

Quatrième semaine de janvier 2022
Rappels du 24 janvier 2022: 23
oxyde d’éthylène: 21
Listeria monocytogenes: 2
Coulisses des rappels
A noter un rappel de choucroute de la mer au Luxembourg le 24 janvier 2022 pour cause de présence de Listeria monocytogenes, mais pas de notification au RASFF de l’UE.
Rappels du 25 janvier 2022: 8
oxyde d’éthylène: 3
Salmonella: 2
corps étrangers: 2
rupture de la chaîne du froid:1
Coulisses des rappels
Salmonella et ravioles: 11e rappel de ravioles depuis le 12 janvier 2022. Arrêtez le massacre !
Rappels du 26 janvier 2022: 4
Listeria monocytogenes: 2
erreur de DLC: 1
Salmonella: 1
Coulisses des rappels
Deuxième rappel en deux jours de choucroute de la mer pour cause de présence de Listeria monocytogenes.
Neuvième rappel de jambon depuis le 14 janvier 2022, du jamais vu !
Rappels du 27 janvier 2022: 50
oxyde d’éthylène: 47
Listeria monocytogenes: 2
aflatoxines: 1
Coulisses des rappels
Nouveau rappel de camembert en Allemagne pour cause de STEC, il s’agit du second rappel en six jours pour la même cause. Pas de rappel en France (?). Notification au RASFF de l’UE le 27 janvier 2022 par l’Allemagne. Il y avait déjà eu une notification le 20 janvier 2022 par l’Allemagne, même produit, même cause.
Oubli de RappelConso du rappel de riz rouge bio suite à la suspicion de présence d'aflatoxines. Rappel chez Carrefour le 27 janvier 2022.
Rappels du 28 janvier 2022: 7
Listeria monocytogenes: 2
Salmonella: 2
oxyde d’éthylène: 2
allergènes: 1
Rappels du 31 janvier 2022: 3
Listeria monocytogenes: 1
corps étrangers métalliques: 1
oxyde d’éthylène: 1
aflatoxines: 1 (rappel décompté, voir explications plus bas)
Coulisses des rappels
RappelConso signale enfin le 31 janvier 2022 le rappel de riz rouge bio soit quatre jours après Carrefour … Ce rappel ayant été compté le 27 janvier, il ne sera pas pris en compte pour les rappels du 31 janvier 2022.

Le bilan de la quatrième semaine de janvier 2022 s’élève à 95 rappels, dont le décompte est le suivant, avec, notons-le, le retour des rappels d’oxyde d’éthylène ...
- oxyde d’éthylène: 74
- Listeria monocytogenes: 9
- Salmonella: 5
- corps étrangers: 3
- rupture de la chaîne du froid:1
- erreur de DLC: 1
- aflatoxines: 1
- allergènes: 1

Bilan des rappels du mois de janvier 2022
Première semaine, 57 rappels, deuxième semaine, 88 rappels, troisième semaine, 212 rappels, et enfin cette dernière et quatrième semaine de janvier 2022, 95 rappels, que d’évènements et un total pharaonique de 452 rappels ... dont, certes, une majorité sont dus à la présence d'oxyde d'éthylème, mais les autres causes de rappels font frémir ...

Notifications au RASFF de l'UE liées aux produits contaminés par l’oxyde d’éthylène
Pour ceux que cela intéresse, ils pourront lire ce document de l’AFSCA d’octobre 2021Approche affinée de l’oxyde d'éthylène (ETO)puisqu’il n’y a pas de document explicatif, ni de communication de la part de nos autorités sanitaires.

Le pic des notifications semble derrière nous, mais des notifications continuent à être rapportées, après plus d’un an de notifications en septembre 2020. Mon petit doigt me dit que cela va redémarrer à partir de janvier 2022. Il n’y a que la Commission européenne qui soit capable de réaliser un tel ‘incident’. Dans le détail, cela donne:
- 9 septembre 2020: 1 notification (notification initiale)
- ...
- décembre 2021: 26 notifications
- janvier 2022 : 24 notifications

Notifications des produits alimentaires au RASFF de l'UE
Les notifications au RASFF de l'UE en 2022 retrouvent le rythme d'avant la pandémie de 2020. Pour mémoire, pratiquement toutes les notifications des mois de 2021 sont donc très supérieures à celles de l'année 2020. 
L'année 2022 commence donc en fanfare avec ce résultat du nombre de notifications,
- 334 notifications en janvier 2022 versus 326 en janvier 2021

Feuilleton oxyde d’éthylène en France
Cela dure depuis septembre 2020, mais le décompte en France a débuté le 20 octobre 2020. Selon la DGCCRF, au 28 janvier 2022, 15 938 produits rappelés (références et lot),  versus 15 893 produits au 21 janvier 2022, versus 15 730 au 14 janvier, versus 15 446 au 7 janvier 2022, et versus 15 328 au 17 décembre 2021. Jusqu’à quand ? Nul le le sait, pas même la DGCCRF !

RASFF de l’UE et la France
En janvier 2022, 24 notifications pour les produits d’origine France dont 14 pour cause d’oxyde d’éthylène. Sept notifications sur 24 sont faites par d’autres Etats membres.
Au cours de ce mois de janvier 2022, la France a à l’origine de 31 notifications. 
Au niveau de la distribution des produits alimentaires, la France a été concernée par 50 notifications.

Mise à jour du 12 janvier 2022. On lira dans 60 millions de consommateurs,
Oxyde d’éthylène dans les bûches: l’alerte arrive trop tardDix jours après Noël, 21 références de bûches glacées ont été rappelées en raison de la présence de ce pesticide dans l’un de leurs ingrédients.

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Articles les plus lus par les lecteurs du blog en janvier 2022

Je vous présente les 10 articles les plus lus au mois janvier 2022 par les lecteurs du blog.

Merci aux lecteurs qui sont venus encore nombreux sur le blog en janvier. Il y a eu ce mois-ci, un cas particulier, l'article cité en première position a été publié en juillet 2021, mais il a été très lu en janvier 2022. Mystère ...

Toujours une grande fierté de savoir que Laval (Mayenne) est la ville dans le monde où le blog est le plus lu, mille mercis !

3. Les échecs du 100% bio, l'exemple du Sikkim
5. Une épidémie mortelle à E. coli O157 rend 13 personnes malades au Danemark
7. France: Il paraît que les pathogènes alimentaires seront sous surveillance en 2022
8. Pourquoi la viande fabriquée in vitro est une fausse viande ?

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Dévoiler les secrets des biofilms grâce à une source lumineuse

Lorsque les bactéries s'unissent pour former des communautés, elles peuvent construire des structures complexes. La photo montre des biofilms de Bacillus subtilis de type sauvage. ©Liraz Chai/HUJI
«Dévoiler les secrets des biofilms avec la source lumineuse BESSY II», source Helmholtz-Zentrum Berlin (HZB).

La plupa rt des bactéries ont la capacité de former des communautés. Ils forment des biofilms q ui adhèrent à une grande variété de surfaces et sont difficiles à enlever. Cela peut entraîner des problèmes majeurs, par exemple dans les hôpitaux ou dans l'industrie alimentaire. Une équipe internationale dirigée par l'Université hébraïque de Jérusalem et l'Université technique de Dresde a étudié un système modèle pour les biofilms avec la source de rayonnement synchrotron BESSY II au HZB et à l'European Synchrotron Radiation Facility (ESRF) de Grenoble et a découvert quel rôle les structures à l'intérieur du biofilm dans la distribution des nutriments et de l'eau.

Les biofilms bactériens peuvent se développer sur presque tous les types de surfaces : on les trouve sur les pierres et les plantes, sur les dents et les muqueuses, mais aussi sur les lentilles de contact, les implants médicaux ou les cathéters, dans les tuyaux de l'industrie laitière ou les conduites d'eau potable, où ils menacer gravement la vie humaine peut représenter la santé. Certains biofilms sont également utiles, par exemple, certains biofilms sont responsables non seulement des nombreux petits trous dans la production de fromages, mais aussi du goût fort.

Un tissu avec des structures spéciales
«Les biofilms ne sont pas seulement une collection de très nombreuses bactéries, mais des tissus avec des structures spéciales», explique le professeur Liraz Chai de l'Université hébraïque de Jérusalem. Ensemble, les bactéries forment une couche protectrice de glucides et de protéines, la soi-disant matrice extracellulaire. Cette matrice protège les bactéries des désinfectants, des rayons UV ou de la dessiccation et garantit que les biofilms sont vraiment difficiles à éliminer mécaniquement ou à éradiquer chimiquement. Cependant, la matrice n'est pas une boue homogène: «C'est un peu comme dans une feuille de plantes, il y a des structures spécialisées, par exemple des canaux d'eau qui résident dans de minuscules rides», explique Chai. Mais le rôle joué par ces structures et ce qui se passe au niveau moléculaire dans un biofilm n'était pas connu jusqu'à présent. En collaboration avec le professeur Yael Politi, TU Dresde, experte en caractérisation de matériaux biologiques, Chai a donc demandé le temps de mesure à la source du rayonnement synchrotron BESSY II à HZB.

La bonne chose à propos de BESSY II est que nous pouvons cartographier des zones assez vastes. En combinant la diffraction des rayons X avec la fluorescence, non seulement nous pouvons analyser très précisément les structures moléculaires à travers le biofilm, mais nous pouvons également suivre simultanément l'accumulation de certains ions métalliques qui sont transportés dans le biofilm et découvrir certains de leurs rôles biologiques», précise Yael Politi.

Système modèle pour de nombreux biofilms
Comme échantillons, les scientifiques ont utilisé des biofilms de Bacillus subtilis, une bactérie inoffensive qui se développe sur les racines des plantes et forme une symbiose utile avec elles: elle stocke l'eau afin que la plante puisse éventuellement absorber l'humidité du biofilm pendant la sécheresse et protège également les racines des agents pathogènes. En retour, les cellules du biofilm se nourrissent des exsudats racinaires. Néanmoins, les bactéries Bacillus subtilis peuvent servir de système modèle pour de nombreux autres biofilms bactériens.

Avec la lumière MySpot de BESSY II, ils ont examiné une grande surface (mm2) de ces échantillons de biofilm. Ils ont pu résoudre spatialement les structures du biofilm et bien distinguer les composants de la matrice, les cellules bactériennes, les spores et l'eau. «La spectroscopie de fluorescence X est une méthode qui nous permet d'identifier des ions métalliques importants tels que le calcium, le zinc, le manganèse et le fer», même lorsqu'ils sont présents à l'état de traces, explique le Dr Ivo Zizak, physicien au HZB et responsable du MySpot. Cela a permis de corréler entre la morphologie du biofilm et la distribution des ions métalliques.

Formation de spores à des endroits inattendus
L'évaluation montre que les ions calcium s'accumulent préférentiellement dans la matrice, tandis que les ions zinc, manganèse et fer s'accumulent le long des rides, où ils peuvent éventuellement déclencher la formation de spores, importantes pour la dispersion des bactéries.

«Nous ne nous attendions pas à cela, car normalement les spores se forment sous l'effet du stress, par exemple la déshydratation. Mais ici, elles sont liées aux canaux d'eau, probablement en raison de l'accumulation d'ions métalliques», explique Chai.

Les résultats montrent que les structures de la matrice jouent non seulement un rôle important dans la distribution des nutriments et de l'eau, mais influencent également activement la capacité des bactéries à se comporter comme un organisme multicellulaire. «Cela pourrait nous aider à mieux gérer les biofilms dans leur ensemble, les plus bénéfiques comme les plus dangereux», explique Liraz Chai.

Référence
Multiscale X-ray study of Bacillus subtilis biofilms reveals interlinked structural hierarchy and elemental heterogeneity
David N. Azulay, Oliver Spaeker, Mnar Ghrayeb, Michaela Wilsch-Bräuninger, Ernesto Scoppola, Manfred Burghammer, Ivo Zizak, Luca Bertinetti, Yael Politi and Liraz Chai

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lundi 31 janvier 2022

Une nouvelle méthode d’identification et de typage des souches de Shigella

«Une nouvelle méthode d’identification et de typage des souches de Shigella», source communqué de l’Institut Pasteur.

Une équipe de l’Institut Pasteur et leurs collègues internationaux viennent de valider une nouvelle méthode qui s’appuie sur le génome des bactéries Shigella afin de mieux les identifier et les classifier.

Les diarrhées d’origine infectieuse représentent un problème majeur de santé publique sur le plan mondial. Parmi celles-ci, la shigellose ou dysenterie bacillaire, causée par les bactéries du groupe Shigella, est responsable de la mort de 200 000 personnes par an dans le monde, en particulier des jeunes enfants. Une étude parue dans Nature Communications propose une nouvelle méthode d’identification, à la fois standardisée et plus précise que celles utilisées jusque-là.

Fréquentes dans les régions tropicales, les infections par Shigella, très contagieuses, peuvent également se déclarer en France. Chaque année, plus de 1000 cas sont confirmés par le Centre National de Référence (CNR) des E. coli, Shigella et Salmonella de l’Institut Pasteur. La shigellose est une maladie liée au «péril fécal» qui peut avoir été contractée lors d’un séjour à l’étranger mais aussi dans notre pays lors de poussées épidémiques (en milieu scolaire, familial, ou au sein de la communauté homosexuelle masculine, …). De plus, les bactéries de ce groupe sont en train de devenir résistantes à l’ensemble des antibiotiques.

Le séquençage du génome pour mieux classifier les souches
La surveillance de ces infections est donc primordiale et repose sur des laboratoires de référence. Ceux-ci confirment l’identification de ces bactéries avant de les subdiviser parmi les plus de 50 types différents de Shigella. Jusqu’à maintenant, ces laboratoires utilisaient des techniques développées il y a plus de 70 ans, tel que le sérotypage réalisé à l’aide de sérums préparés chez des lapins. Un travail, mené au sein de l’unité des Bactéries pathogènes entériques de l’Institut Pasteur, qui abrite le CNR des E. coli, Shigella et Salmonella, et dirigée par le professeur François-Xavier Weill a permis de moderniser cette surveillance. L’identification et le typage des Shigella sont dorénavant réalisés par séquençage du génome bactérien. Cette nouvelle technique standardisée a été validée sur plus de 4000 souches de référence et isolats cliniques de Shigella. Contrairement aux méthodes précédentes, cette nouvelle méthode basée sur la variation de la totalité de l’ADN bactérien permet une classification correcte ainsi qu’un typage de résolution inégalée. La comparaison des souches bactériennes n’est plus faussée par le fréquent transfert de certains gènes entre souches différentes de Shigella, comme c’était le cas jusqu’à présent avec la méthode classique. Cette méthode génomique est maintenant utilisée au CNR pour la surveillance nationale des infections à Shigella

NB: Ces travaux ont notamment été rendus possible grâce au financement de la fondation Le Roch-Les Mousquetaires.

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Une molécule isolée de la biomasse de prunes combat des pathogènes

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«Des équipes de recherche de l'Université de Jaén isolent une molécule de la biomasse de prunes qui combat les bactéries dangereuses dans l'industrie alimentaire», source communiqué de l’Université de Jaén.

Deux équipes de recherche de l'Université de Jaén ont isolé une molécule de la biomasse de prunes qui combat les bactéries dangereuses présentes dans l'industrie alimentaire. Plus précisément, les scientifiques se sont concentrés sur les résidus ligneux de cet arbre qui sont normalement jetés après la taille et ont séparé leurs composés, molécule par molécule, pour tester leurs effets antimicrobiens in vitro.

L'étude, intitulée «Antimicrobial activity of phenolics isolated from the pruning wood residue of European plum (Prunus domestica L.)» et publiée dans Industrial Crops & Products, est la première à analyser les résidus de pruniers européens d'un point de vue chimique. Parmi les différentes molécules isolées, ils ont découvert que certains polyphénols possédaient des propriétés antibactériennes capables de lutter contre des micro-organismes comme Salmonella.

Les polyphénols sont des substances chimiques aromatiques couramment présentes dans les légumes, comme les fruits rouges. Ces composés protègent les plantes des pathogènes et présentent de nombreux avantages pour la santé humaine, car ils possèdent des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. En outre, ils sont également utilisés pour fabriquer certains médicaments. Les chercheurs précisent désormais qu'ils peuvent aussi être extraits des résidus agricoles du prunier pour profiter de leurs propriétés antimicrobiennes.

Arrêt de l'activité bactérienne
Les résultats de l'étude, réalisée in vitro à l'échelle du laboratoire, indiquent son application pour produire des bioconservateurs et des biocides, substances similaires aux pesticides ou aux désinfectants, qui servent à neutraliser les organismes dangereux, qui protègent les aliments des pathogènes.

Généralement, les bactéries n'agissent pas seules, mais plutôt se regroupent en créant des biofilms très résistants, entourés d'une substance visqueuse qui les protège des agents extérieurs. Une particularité de certains des polyphénols isolés est qu'ils ne ralentissent pas seulement l'activité des micro-organismes nuisibles dangereux, ils arrêtent également leur croissance, bloquant et brisant la formation de cette couche qui sert de liant pour les colonies bactériennes, ce qui les rend plus vulnérables.

Les chercheurs ajoutent qu'avec l'extraction de ces composés, de grandes quantités de biomasse agroalimentaire jetable seraient utilisées dans les régions d'Andalousie et d'Estrémadure, où pousse cette culture. «De plus, la méthode peut être appliquée aux deux espèces de prunes les plus courantes : l'européenne et la japonaise, car leur bois a une composition chimique très similaire», explique Sofía Salido, chercheuse à l'Université de Jaén.

Obtenir des composés
Dans l'article, les scientifiques des deux équipes «Composés d'intérêt biologique» et «Microbiologie de l'alimentation et de l'environnement» de l'Université de Jaén précisent qu'ils ont collecté des échantillons de biomasse ligneuse de pruniers européens dans la région de Cáceres. Ensuite, ils l'ont broyé et l'ont soumis à une série de techniques chimiques pour en extraire les résidus et obtenir des composés polyphénoliques condensés de type tanin, qui ont des propriétés anti-inflammatoires et de l'épicatéchine, qui ralentit le vieillissement cellulaire, entre autres.

Isolement par chromatographie de produits purs.
De plus, les experts ont utilisé la chromatographie à contre-courant, une méthode pour séparer les différents composés au niveau moléculaire. Cette technique présente des avantages environnementaux, car de plus petites quantités de solvants sont utilisées et elle est plus efficace que les techniques conventionnelles. «Il s'agit d'une méthode nouvelle et beaucoup plus rapide. Normalement, il faut une semaine pour effectuer le processus d'isolement complet, mais avec cette instrumentation, le temps est réduit de moitié», explique Sofía Salido.

Enfin, une fois les molécules des différents composés obtenues à l'état pur, les experts les ont confrontées une à une, in vitro, à certaines des bactéries les plus dangereuses du secteur alimentaire, telles que Listeria et Salmonella. De cette façon, ils ont confirmé que les polyphénols avaient de meilleures qualités antimicrobiennes.

Actuellement, la recherche se concentre sur l'élargissement de cette étude en développant des dérivés chimiques de molécules efficaces contre les bactéries qui ont un effet plus puissant et durable. «Enfin, avec ces composés modifiés, on pourrait produire des biocides, des bioconservateurs et des emballages activés, qui augmentent la durée de conservation des aliments qu'ils protègent, pour l'industrie alimentaire, très efficaces et résistants aux bactéries», commente Elena Ortega.

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Irlande: Surveillance du sodium et du potassium dans les aliments transformés 2003-2020

Examen de la teneur en sodium et en potassium de la soupe entre 2005 et 2017. L'une des 11 catégories de produits étudiés. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
«Surveillance du sodium et du potassium dans les aliments transformés 2003-2020», source Food Safety Authority of Ireland (FSAI).

Les maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète sont l'une des principales causes de maladie dans le monde et sont responsables de près de 70 % des décès. Quelque 4,1 millions de décès annuels seraient causés par une consommation excessive de sel. Il a été démontré que les politiques de réduction du sel ont des effets p
ositifs importants sur la santé et la FSAI surveille la consommation de sel et supervise les programmes de réduction du sel depuis une période de temps significative.

Pour sa surveillance, la FSAI a identifié onze catégories d'aliments transformés qui impactent l'apport quotidien en sel d'un individu. La FSAI a prélevé des échantillons de produits dans les catégories d'aliments transformés chaque année et le Public Analyst Laboratory de Galway a effectué une analyse de la teneur en sodium et en potassium.

Ce rapport donne un aperçu des résultats obtenus dans les enquêtes de surveillance du sel de la FSAI qui sont menées sur une base annuelle depuis 2003.

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, selon de nouvelles données, 1 tranche de viande réfrigérée sur 4 vendue au Royaume-Uni est plus salée que l'eau de mer de l'Atlantique.

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Etats-Unis: Le public soutient des normes de sécurité sanitaire plus strictes pour la volaille

«Le public soutient des normes de sécurité sanitaire plus strictes pour la volaille», source PR Newswire.

Un sondage démontre un soutien bipartisan des consommateurs; les personnes affectées négativement par les maladies d'origine alimentaire demandent instamment que des mesures soient prises

Le public a dit qu'il est temps de renforcer les réglementations en matière de sécurité des aliments pour protéger les consommateurs, selon un sondage Stop Foodborne Illness (STOP).

Ce sondage intervient après que le ministère américain de l'Agriculture (USDA) ait annoncé son intention de renforcer les normes relatives à Salmonella dans la volaille.

Salmonella est l'une des principales causes de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis. Le poulet et la dinde sont les principaux contributeurs aux maladies, aux hospitalisations et aux décès liés à la salmonelle, selon les Centers for Disease Control and Prevention.

Problèmes, règlements et normes actuels en matière de sécurité sanitaire de la volaille
Les règles actuelles de l'USDA n'ont pas réussi à réduire les taux de maladie à Salmonella pendant les décennies précédentes. Les normes sur Salmonella n'ont pas été mises à jour de manière significative depuis plus de 25 ans, même si les connaissances scientifiques pour prévenir les maladies à Salmonella ont progressé. Les réglementations actuelles ne ciblent pas efficacement Salmonella les plus à risque présents dans la volaille, et n'optimisent pas non plus les outils éprouvés pour prévenir et contrôler les bactéries les plus susceptibles de rendre les consommateurs malades.

Le directeur général de STOP, Mitzi Baum, a dit: «Les règles actuelles de l'USDA sont scientifiquement obsolètes et non applicables. La volaille contaminée par Salmonella en violation des «règles de performance» actuelles de l'USDA peut toujours être vendue avec la «marque d'inspection» de l'USDA.

Résultats du sondage STOP
Ce sondage national, échantillonnant un millier de divers 'électeurs inscrits, a demandé si l'USDA devrait imposer une réglementation plus stricte sur la production de volaille afin de réduire Salmonella et d'autres maladies. Les principales conclusions comprennent:

Sensibilisation élevée au problème, 87% des électeurs connaissent l'intoxication alimentaire à Salmonella et les maladies liées à la volaille contaminée.

Soutien très large et bipartisan pour des normes plus strictes, 86% des électeurs sont favorables à des normes plus strictes, 89% chez les démocrates, 84% des indépendants et 84% chez les républicains.

Soutien tout aussi large à des normes exécutoires, 86% soutenant l'interdiction de la vente de produits ne répondant pas aux normes de sécurité sanitaire, 88% des démocrates, 82% des indépendants et 86% des républicains.

«Les consommateurs veulent être sûrs que les aliments qu'ils consomment soient sûrs», ajoute Baum. «Nous félicitons le secrétaire de l'USDA, Vilsack, d'avoir lancé ce processus de réforme. Le leadership doit maintenant être courageux, se concentrer sur une action réelle qui réduit considérablement les maladies et les décès liés à Salmonella

Les parents veulent de l'action
«L'action ne peut pas attendre», insiste Amanda Craten, membre du conseil d'administration de STOP. En 2013, Noah, le fils de Craten, âgé de 18 mois, était l'une des plus jeunes victimes de l'épidémie à Salmonella provenant de chez Foster Farms dans plusieurs États. Il lutte toujours à l’âge de neuf ans.

«L'USDA doit agir maintenant pour promulguer des normes exécutoires afin de prévenir ces maladies et ces décès», a dit Craten.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

Activation et inactivation par la chaleur des spores bactériennes. Y a-t-il un chevauchement ?

«Activation et inactivation par la chaleur des spores bactériennes. Y a-t-il un chevauchement ?», source Applied and Environmental Microbiology.

Résumé
L'activation par la chaleur à une température sublétale est largement appliqué pour favoriser la germination des spores des espèces de Bacillus. Ce traitement a également le potentiel d'être utilisé dans la transformation des aliments pour éliminer les spores bactériennes indésirables en améliorant leur germination, puis en inactivant les spores germées moins résistantes à la chaleur à une température plus douce. Cependant, un traitement thermique incorrect pourrait également générer des dommages thermiques dans les spores et conduire à une germination des spores plus hétérogène. Dans cette étude, le profil d'activation par la chaleur et de dommages causés par la chaleur des spores de Bacillus subtilis a été déterminé en testant la germination et la croissance des spores au niveau de la population et des spores individuelles. Les traitements thermiques utilisés étaient de 40 à 80°C et pendant 0 à 300 minutes. Les résultats étaient les suivants. 1) L'activation par la chaleur à 40-70°C a favorisé la germination induite par la L-valine et la L-asparagine-glucose-fructose-potassium (AGFK) en fonction du temps. 2) Les températures optimales d'activation par la chaleur pour la germination de l'AGFK et de la L-valine via les récepteurs germinatifs GerB plus GerK ou GerA étaient respectivement de 65 et 50-65°C. 3) L'inactivation par la chaleur des spores dormantes est apparue à 70°C, et les dommages causés par la chaleur des molécules essentielles à la germination et à la croissance ont commencé respectivement à 70°C et 65°C. 4) Un traitement thermique à 75°C a entraîné à la fois une activation de la germination et des dommages à l'appareil de germination, et un traitement à 80°C a provoqué des dommages thermiques plus prononcés. 5) Pour les spores qui devraient résister à des températures environnementales défavorables dans la nature, l'activation par la chaleur semble fonctionnelle pour un processus de germination optimal ultérieur, tandis que les dommages causés par la chaleur affectent à la fois la germination et la croissance.

Importance
Les spores bactériennes sont des structures résistantes à la chaleur qui peuvent ainsi survivre aux stratégies de conservation et revivre grâce au processus de germination des spores. Plus les spores sont résistantes à la chaleur, plus elles germent de façon hétérogènes lors de l'ajout de germes. Lors de la germination, les spores peuvent altérer les aliments et provoquer une intoxication alimentaire. Nous fournissons ici de nouvelles informations sur les régimes d'activation et d'inactivation par la chaleur et leurs effets sur (l'hétérogénéité de) la germination des spores.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.