lundi 27 mars 2023

C'est l'histoire d'un rappel de beurre dans l'UE pour cause de présence de Listeria monocytogenes

Les séquences des rappels en France ne sont pas une science exacte, je vous en ai parlé de ces rappels qui n’étaient pas particulièrement proctifs.

Ici, je voudrais évoquer le cas de deux pays voisins de chez nous la Belgique et le luxembourg qui, me semble-t-il, n’ont pas réagi assez vite, en réponse à une notification au RASFF de l’UE d’un produit d’origine France.

Le produit d’origine France en question est du beurre en motte aux cristaux de sel.

Ce produit a été rappelé en France le 20 mars 2023 pour cause de détection de Listeria monocytogenes. La date de début et de fin de commercialisation vont du 21/02/2023 au 15/03/2023.

Le 21 mars 2023, la France notifie au RASFF de l’UE, référence 2023.1098, la présence de Listeria monocytogenes dans du beurre de France. Le produit a été distribué en Belgique, France et Luxembourg.

Deux jours après, le 23 mars 2023, l’AFSCA en Belgique a annoncé le rappel de beurre «La motte aux cristaux de sel de Guérande» (250g) de la marque Ker Argoët, en raison de la présence possible de Listeria monocytogenes. La période de vente allait du 21/02/2023 au 15/03/2023.

Encore un peu plus tard, six jours après la notification, le 27 mars 2023, les autorités du Luxembourg informe du rappel du dit beurre d’origine France.

Nos deux pays voisins ont eu, me semble-t-il, de 2 à 6 jours de retard pour informer de ce rappel, dont je précise qu’il est lui même arrivé bien tardivement au vu des dates de commercialisation.

Vietnam : Un décès et neuf personnes hospitalisées après avoir mangé de la carpe marinée

Des cas de botulisme avaient déjà été signalé, et voici que sont signalés, 1 décès et 9 personnes hospitalisées après avoir mangé de la carpe marinée dans le centre du Vietnam, selon tuoi tre news du 26 mars 2023.

L'hôpital Cho Ray à Ho Chi Minh-Ville a déclaré samedi soir au journal Tuoi Tre (Jeunesse) que l'hôpital général de la région montagneuse du nord de Quang Nam, où les patients sont en traitement, avait appelé le premier à le soutenir le matin du même jour.

Des médecins de l'hôpital Cho Ray, par le biais d'une consultation en ligne, ont diagnostiqué chez des patients un empoisonnement au botulinum.

En raison de la situation urgente, l'hôpital Cho Ray a décidé d'envoyer trois experts et une antitoxine à Quang Nam pour traiter les patients.

Ils sont arrivés à Quang Nam samedi après-midi et ont évalué l'état des patients.

Il y avait trois groupes de patients.

Le premier groupe comprend trois femmes et deux hommes résidant dans la commune de Phuoc Duc, district de Phuoc Son, province de Quang Nam.
Ils ont développé des symptômes de maux d'estomac, de vomissements et de fatigue 12 à 24 heures après avoir mangé de la carpe marinée.
Après avoir reçu des soins à l'hôpital général de la région montagneuse du nord de Quang Nam pendant trois jours, une femme de 40 ans est décédée, tandis que les quatre cas restants sont maintenant dans un état stable.

Le deuxième groupe est une patiente de la commune de Phuoc Chanh, district de Phuoc Son. Juste un jour après avoir mangé de la carpe marinée, elle a beaucoup vomi et s'est affaiblie, elle a donc été hospitalisée.
Elle a souffert d'insuffisance respiratoire et a été mise sous ventilateur jeudi.

Pendant ce temps, le troisième groupe se compose de trois hommes et d'une femme, qui sont membres d'une famille de la commune de Phuoc Kien, dans le district de Phuoc Son.
Ils ont mangé de la carpe marinée jeudi et ont montré des symptômes de vomissements le lendemain.
Deux des hommes sont devenus tétraplégiques, ont souffert d'insuffisance respiratoire et ont été mis sous respirateur samedi, tandis que les mains et les jambes d'un garçon de 12 ans et d'une femme de 24 ans se sont affaiblies.

Tous les patients avaient mangé de la carpe marinée, qui a été conservée dans des boîtes fermées pendant deux à trois semaines, facilitant la croissance de la bactérie Clostridium botulinum.

En 2020, de nombreuses localités au Vietnam ont signalé des cas d'intoxication similaires après avoir mangé du pâté végétalien. Hanoi a même enregistré un décès dû au botulisme.

À l'époque, en raison de la pénurie d'antitoxines, l'Organisation mondiale de la santé a fourni au Vietnam des flacons d'antidote d'une valeur de plus de 6 000 dollars chacun pour traiter les cas d'empoisonnement au botulinum dans ce pays d'Asie du Sud-Est. Les flacons d'antidote ont été envoyés de Thaïlande et d'Europe.

NB : La traduction de la photo signifie «Comment prévenir les intoxications alimentaires causées par la toxine botulique ?»

Des nouvelles de Listeria

181 ! 
181 est le nombre de produits rappelés en 2023 (jusqu’au 27 mars, 86e jour de l’année) pour cause de présence de Listeria monocytogenes, selon Rappel Conso.

Cela fait beaucoup n’est-ce pas ?

460 ! 
460 est le nombre de produits rappelés en 2022 pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

276 ! 
276 est le nombre de produits rappelés en 2021 (du 1er avril au 31 décembre) pour cause de présence de Listeria monocytogenes.

Ces chiffres sont tellement impressionnants qu’il n’impressionnent plus nos autorités sanitaires. Le travail à accomplir est donc immense.

Ce qui rend les choses encore plus tristes, c’est bien sûr que ces rappels auraient pu être évités, mais surtout nombre de ces rappels sont intervenus bien tardivement, bien après la date de fin de la commercialisation.

De la classique recontamination après cuisson en raison du non respect de règles de base des bonnes pratiques d’hygiène à des produits faiblement contaminés rappelés du fait de la tolérance zéro par la direction générale de l’alimentation.

Ces faits sont encore plus probants depuis la création de RappelConso le 1er avril 2021.

Selon le rapport 2021 sur les zoonoses de l'EFSA et de l'ECDC, il faudra désormais dire pour la France, 435 cas de listériose, soit 0,64 cas pour 100 000 habitants. La France a aussi rapporté le nombre de cas le plus élevé de décès (75). Santé publique France indique encore en ce moment sur la page Internet de la Listériose, 300 à 400 cas de listériose invasive sont déclarés chaque année en France. On peut raisonnablement se demander quand les données 2021 de la listériose seront publiées, idem pour les données de toxi-infections alimentaires collectives de 2021.

Parmi les autres informations, voici qu’est parue une nouvelle version, version 3, par le laboratoire de référence de l’UE sur Listeria monocytogenes (Anses) du document d'orientation du laboratoire de référence de l’Union européenne sur Listeria monocytogenes (EURL Lm) afin d’évaluer la compétence des laboratoires mettant en œuvre des challenge tests* et des études de détermination de la date limite de consommation liées à la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts à consommer Version 3 au 10/02/2023. Le document n’existe, à ma connaissance, qu’en version anglaise. Document à lire sans modération.

Ce document d'orientation a été préparé par le Laboratoire de référence de l'Union européenne pour Listeria monocytogenes (EURL Lm), en collaboration avec un groupe de travail de six représentants des Laboratoires nationaux de référence pour Listeria monocytogenes (LNR Lm). Il s'agit de la troisième version du document d'orientation de l’EURL Lm pour évaluer la compétence des laboratoires mettant en œuvre des challenge tests ou tests de croissance et des études de la durée de vie liés à Listeria monocytogenes dans des aliments prêts à consommer. Il remplace la version 2 de mai 2018.

Le but de cette révision est d'assurer la cohérence avec la version 4 du document d'orientation technique de l'EURL Lm sur les challenge tests et les études de durée de vie afin d’évaluer les études de durée de conservation des aliments prêts à consommer liés à Listeria monocytogenes (Lm), ainsi que les expériences tirées de l'évaluation des études sur la durée de conservation.

Ce document a été approuvé par la section Sécurité biologique de la chaîne alimentaire du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux de la Commission européenne lors de sa réunion du 10 février 2023.

*Un challenge test ou test de croissance permet de déterminer selon un protocole préalablement défini, si votre produit alimentaire est susceptible de permettre ou non la croissance de Listeria monocytogenes.

Peut-être, je dis bien peut-être, l'Anses devrait se poser des questions sur ces rappels si nombreux ... mais rien ne presse ...

Mise à jour du 29 mars 2023
Santé Canada vient de diffuser une mise à jour de la «Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger (2023) : Aperçu».
L’accent est mis sur les entreprises d’aliments prets à consommer et des éléments peuvent intéresser des entreprises françaises.

A propos des manifestations à Sainte-Soline (Deux-Sèvres)

Selon Mme Géraldine Woessner, «La couverture média des violences contre les bassines pose problème, car elle embrasse totalement le narratif des casseurs, qui ont ORGANISÉ l'évènement - et ne l'ont pas «pollué» ! Ils en sont à l'origine - et les «modérés», raliés à la cause, sont leurs idiots utiles.»

dimanche 26 mars 2023

Hong Kong enregistre en 2022 une augmentation des cas d’intoxication alimentaire liés à la restauration commerciale

Figure représentant le nombre de foyers d'intoxications alimentaires liés à des entreprises alimentaires et nombre correspondant de personnes atteintes de 2013 à 2022.

«Hong Kong enregistre en 2022 une augmentation des cas d’intoxication alimentaire liés à la restauration commerciale», source article de Food Safety News du 26 mars 2023, complété par mes soins. Tous les liens sont de mon fait ainsi que la figure -aa.

Le nombre de personnes malades et le nombre de foyers de cas d’intoxication alimentaire ont augmenté l'année dernière à Hong Kong, selon le Center for Food Safety.

En 2022, le Center for Food Safety (CFS) a reçu 117 signalements de foyers de cas d'intoxication alimentaire (foyers de toxi-infection alimentaires collectives ou Tiac -aa) du ministère de la Santé, touchant 500 personnes. Le nombre d'épidémies et de patients a augmenté à partir de 2021, mais les données sont toujours inférieurs aux niveaux d'avant la pandémie de coronavirus, ce qui peut être attribué aux mesures anti-pandémiques strictes de la COVID-19 résultant de la réduction des heures d'ouverture et de la diminution des repas.

Les foyers de cas d’intoxication alimentaire liées aux locaux et aux entreprises alimentaires locales ont été signalées au Département de l'hygiène alimentaire et environnementale (FEHD) du CFS.

Agents causaux et facteurs contributifs
Les agents pathogènes bactériens ont causé les deux tiers des foyers de Tiac en 2022 (66,1%). Salmonella était en tête de liste et était à l'origine de plus de la moitié des incidents (51,4%), suivi de Vibrio parahaemolyticus (35,6%), responsable d'environ un tiers. Clostridium perfringens (3%) et Staphylococcus aureus (3%) ont également provoqué quelques foyers.

Les causes virales représentaient 23,6% de tous les foyers de Tiac dont norovirus représentait la majorité des cas viraux (96,7%). Les cas biochimiques (tels que l'histamine et la toxine ciguatérique, etc.) sont passés de 6% en 2021 à 9,4% en 2022. La maintien d’une température inappropriée a représenté 23,3% de tous les facteurs contributifs, la contamination par des ustensiles (21,3%) et la contamination par des aliments crus (20,8%) étaient les trois facteurs contributifs les plus fréquemment identifiés pour les foyers de Tiac en 2022.

«Avec l'assouplissement des mesures anti-pandémie et le retour de plus en plus de clients dans les restaurants sur site, les entreprises alimentaires peuvent faire face à des pénuries de main-d'œuvre qui peuvent poser des problèmes de sécurité des aliments. Les entreprises alimentaires doivent rester vigilantes et fournir une formation adéquate en matière de sécurité des aliments à tous les manipulateurs d'aliments, y compris le personnel permanent, temporaire ou à temps partiel», a dit le CFS.

Aperçu des Tiac
Foyer de Tiac impliquant des gâteaux mi-cuits liés à Salmonella.

En novembre 2022, le CFS a reçu quatre foyers de Tiac liés à la consommation de gâteaux mi-cuits dans un local alimentaire, impliquant 10 personnes. Une investigation sur le terrain dans les locaux de restauration a révélé que bien qu'une solution d'œufs pasteurisés ait été utilisée pour produire le gâteau mi-cuit, une contamination pouvait se produire car le même batteur à œufs était utilisé pour traiter à la fois des œufs non pasteurisés et une solution d'œufs pasteurisés sans nettoyage intermédiaire. La pâte aux œufs a été conservé avec de la viande crue dans le même réfrigérateur. L'investigation a également révélé une cuisson inadéquate du gâteau mi-cuit avec une température à cœur inférieure à 55°C, ce qui était inférieur à la température recommandée par le CFS (75°C) pour détruire les pathogènes.

La FEHD a ordonné aux locaux alimentaires d'arrêter immédiatement la vente d'aliments incriminés, de procéder à un nettoyage et une désinfection approfondis des locaux alimentaires et d'éliminer les restes alimentaires. Des conseils sanitaires ont été donnés.

L'investigation de laboratoire a révélé que Salmonella Enteriditis du même type de séquence a été détectée à la fois dans l'échantillon alimentaire et dans les selles de la victime. Bien que des ovoproduits pasteurisés doivent être utilisés pour préparer des œufs légèrement cuits ou non cuits, ce cas a clairement illustré l'importance pour les manipulateurs d'aliments de suivre les bonnes pratiques d'hygiène (BPH) pour éviter la contamination croisée des aliments provenant d'autres sources.

Foyers de Tiac impliquant des produits de thon et la toxine scombroïde

Le CFS a noté une augmentation du nombre de cas d'intoxication alimentaire lié à la toxine scombroïde dans des poissons, passant de 2 cas en 2021 à 5 cas en 2022. Le thon a été impliqué dans tous les cas en 2022 qui a atteint touché huit personnes.

Des investigations avaient été menées dans ces cinq établissements alimentaires et tout au long de leur chaîne d'approvisionnement. Quatre cas concernaient un stockage prolongé de thon à des températures inappropriées supérieures à 4°C dans les locaux destinés aux aliments, tandis qu'un cas présentait des preuves d'une température de stockage inappropriée avant l'importation à Hong Kong, entraînant la formation d'histamine. Ces cas ont mis en évidence l'importance d'une température de stockage appropriée tout au long de la chaîne de transformation des produits de la pêche à forte teneur en histidine, tels que le thon, afin de minimiser les risques de formation d'histamine et d'intoxication par les poissons scombroïdes.

L'empoisonnement par du poisson liée à la scombrotoxine, également connu sous le nom d'empoisonnement à l'histamine, est causé par la consommation de poisson contaminé par de grandes quantités d'histamine. Cela est plus susceptible de se produire chez les poissons riches en un acide aminé particulier appelé histidine, comme le thon et les sardines. Lorsque le poisson est manipulé et stocké à des températures inappropriées après la pêche, l'enzyme bactérienne transforme l'histidine du poisson en histamine. L'histamine peut être produite à n'importe quel point de la chaîne alimentaire, depuis la pêche du poisson jusqu'au point précédant la consommation.

Conclusion
Dans le but de minimiser la probabilité d'intoxication alimentaire, le CFS a lancé un nouveau site Web thématique appelé «Safe Kitchen» pour éduquer ceux qui travaillent avec des aliments selon les BPH.

samedi 25 mars 2023

Une étude suggère que E. coli présent dans la viande pourrait causer des infections urinaires

«Une étude suggère que E. coli présent dans la viande pourrait causer des infections urinaires», source article de Chris Dall paru le 24 mars 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude menée par des chercheurs américains suggère que les bactéries présentes dans la viande pourraient être une source importante d'infections des voies urinaires humaines (IVUs).

L'étude, publiée le mois dernier dans la revue One Health, a appliqué une analyse génomique comparative et une nouvelle méthode de modélisation à plus de 3 000 isolats de Escherichia coli provenant d'infections cliniques humaines et de produits crus de dinde, de poulet et de porc dans une petite ville américaine. Leur analyse a révélé que 8% des isolats cliniques de E coli, qui provenaient principalement d'infections urinaires, provenaient de la viande.

Si extrapolé à l'ensemble de la population américaine, cela signifierait que E. coli d'origine alimentaire pourrait représenter jusqu'à 480 000 à 640 000 des 6 à 8 millions d'infections urinaires enregistrées aux États-Unis chaque année. E coli est la principale cause des infections urinaires.

Les auteurs disent que les résultats de l'étude fournissent des preuves convaincantes que des souches potentiellement dangereuses de E. coli passent des animaux aux humains par le biais du système alimentaire.

À la recherche du lien entre E coli d'origine alimentaire et les infections urinaires
Pour l'étude, une équipe dirigée par des chercheurs de l’Antibiotic Resistance Action Center du Milken Institute of Public Health de l'Université George Washington a analysé 3 111 isolats de E. coli prélevés dans un hôpital (1 188 isolats) et à partir d'échantillons de viande dans plusieurs magasins de détail (1 923 isolats) à Flagstaff, Arizona, en 2012. Ils ont utilisé le séquençage du génome entier pour identifier les séquences types (ST) de E. coli et des morceaux d'ADN connus sous le nom d'éléments génétiques mobiles (MGEs pour mobile genetic elements) qui étaient associés à des isolats humains et à des isolats de viande.

E. coli d'origine alimentaire est généralement associé à des maladies gastro-intestinales et certaines souches causant la diarrhée sont suivies par les autorités sanitaires pour s'assurer qu'elles ne contaminent pas l'approvisionnement alimentaire. Mais l'idée que les bactéries entériques pourraient également être une cause d'infections urinaires a été proposée il y a plus de 60 ans et a ensuite été soutenue par des enquêtes sporadiques sur les épidémies, notent les chercheurs. Ils ont ajouté des preuves supplémentaires dans une étude publiée dans mBio en 2018.

Cette étude, qui a utilisé la même collection d'isolats de E. coli, a révélé que ST131-H22, une lignée d'une souche de E. coli multirésistante qui provoque des infections urinaires compliquées, était répandue dans les échantillons cliniques et la viande de poulet et de dinde. L'une des découvertes qui ont confirmé les résultats de cette étude était que les isolats associés à l'homme et à la volaille de cette souche de E. coli partageaient un MGE qui provenait probablement de la volaille.

Avec l'étude actuelle, l'équipe de recherche, qui comprenait également des scientifiques de l'Université du Nord de l'Arizona, de l'Institut de recherche en génomique translationnelle de l'Université du Michigan et de l'Université du Minnesota, a voulu identifier le nombre total de MGEs dans l'ensemble de la collection des isolats de E. coli et déterminer si ces MGEs proviennent d'humains ou d'échantillons de viande.

«Que les isolats proviennent d'échantillons de viande ou de personnes, nous voulions savoir quelle est la source la plus probable», a dit Lance Price, auteur correspondant et directeur de l’Antibiotic Resistance Action Center à CIDRAP News. «Est-ce que ça vient de la viande, ou des personnes ?»

Parmi les isolats, Price et ses collègues ont identifié 443 Sts, 247 qui ne comprenaient que des isolats de viande, 120 qui ne comprenaient que des isolats humains et 76 qui comprenaient les deux. L'analyse phylogénétique du génome central a suggéré des transitions d'hôtes, mais il en fallait plus pour identifier la transmission zoonotique récente.

L'analyse des gènes accessoires de E. coli à partir d’échantillons cliniques et d’échantillons de viande a identifié 17 MGEs, dont six étaient associés à l'homme et 11 à la viande. Le modèle statistique utilisé par Price et ses collègues a ensuite utilisé ces informations pour prédire l'origine probable de chaque isolat. Sur les 1 162 isolats cliniques de E. coli, le modèle a identifié 98 (8,4%) comme provenant de la viande.

Une analyse plus approfondie de ces isolats de E. coli zoonotiques d'origine alimentaire (FZEC pour foodborne zoonotic E. coli) a révélé qu'ils étaient tout aussi susceptibles de provoquer des infections urinaires symptomatiques et une septicémie que les E. coli d'origine humaine. Deux types de séquences particuliers, ST131 et ST58, avaient le potentiel de virulence le plus élevé.

«Je pense que c'est une indication que ces souches peuvent nous infecter et peuvent causer des infections graves», a dit Price. «Les infections urinaires sont parfois considérées comme une gêne douloureuse, mais elles peuvent vous tuer si elles remontent de la vessie et pénètrent dans les reins et le sang.»

Un problème One Health
Jamie Umber, chercheur associé à CIDRAP et vétérinaire en santé publique, a dit que l'étude est une contribution importante à la recherche One Health, qui est devenue un outil essentiel dans les efforts de lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM).

«Compte tenu de la relation complexe entre les humains, les animaux et l'environnement et du partage des gènes de la RAM, des études comme celle-ci peuvent aider à combler les lacunes dans les connaissances et tenter de quantifier les risques liés à la propagation de la RAM entre ces secteurs», a-t-elle dit.

Bien qu'il n'y avait pas de différence significative dans la résistance entre les FZEC et les isolats de E. coli d'origine humaine, les défenseurs du management responsable des antibiotiques et les responsables de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) craignent depuis longtemps que l'utilisation généralisée d'antibiotiques dans le bétail contribue à créer un réservoir de bactéries résistantes et de gènes RAM qui peuvent se propager dans l'environnement et infecter des personnes.

Price a dit qu'il espère que le modèle pourra être affiné davantage pour différencier de quel animal ou produit carné provient à l'origine une souche de E. coli, ce qui pourrait faciliter les investigations sur les épidémies. Ses collègues et lui souhaitent également mener des études similaires dans d'autres parties du monde pour identifier les souches de FZEC les plus à risque, déterminer leurs origines et déterminer si l'utilisation d'antibiotiques dans le bétail a un impact sur les niveaux de résistance clinique.

Et cela pourrait conduire à de nouvelles stratégies qui pourraient aider à améliorer la santé humaine et animale et à réduire l'utilisation d'antibiotiques dans les deux populations. Price a émis l'hypothèse, par exemple, qu'un jour les animaux producteurs d'aliments pourraient être vaccinés contre des souches virulentes de FZEC qui causent des maladies chez les animaux et les humains, ce qui pourrait prévenir ces souches de E. coli d’entrer dans l'approvisionnement alimentaire et potentiellement réduire l'incidence des infections urinaires chez les humains.

«Nous avons une chance de travailler ensemble pour améliorer les aliments, la production animale et la santé publique», a-t-il dit. «Et je pense que c'est excitant.»

Contrôle sanitaire : un restaurant fermé à Argenteuil (Val d’Oise) par les services de la ville

«Contrôle sanitaire : un restaurant fermé à Argenteuil (Val d’Oise), source La gazaette du Val d’Oise.
Apparemment l’action du préfet du Val d’Oise fait des émules et c’est tant mieux !

La ville d’Argenteuil a annoncé avoir procédé à la fermeture temporair du restaurant L’Escale à la suite d’un contrôle sanitaire.

Si depuis plus d’un an et demi la préfecture du Val-d’Oise multiplient les actions coups de poing de contrôles sanitaires, «afin d’assurer la sécurité des consommateurs», soulignent les services de l’État, les villes mènent également des actions.

Mercredi 22 mars 2023, la mairie d’Argenteuil (Val-d’Oise) a ainsi annoncé avoir procédé à la fermeture administrative temporaire du restaurant L’Escale situé rue Henri-Barbusse. Celle-ci fait suite à une inspection effectuée par une équipe d’intervention pluri-professionnelle de la ville.

L’inspection a été effectuée par une équipe d’intervention pluri professionnelle de la ville d'Argenteuil dans le cadre d’un dispositif du Groupe Local de Contrôles des Commerces (GLOCC), en présence du propriétaire associé et du gérant :
- Présence de nuisibles
- Présence de denrées de type «viandes» sans aucune traçabilité
- Conservation de denrées de type «poissons» à température ambiante
- Les équipements et les locaux sont en mauvais état d’entretien
- Présence de moisissures et de rouille dans les enceintes de froid

Considérant qu’il existe une menace imminente pour la santé des consommateurs, Monsieur le Maire a ordonné une fermeture administrative du commerce, et ce, jusqu’à une mise en conformité des différentes infractions relevées par le Service Communal d’Hygiène et de Santé.

Ces trois rappels de jambon de Savoie en mars qui méritent quelques explications ! Listeria inside ?

 
Le blog n’a rien contre le jambon de Savoie, bien au contraire, mais il aimerait comprendre ce qui se passe, jugez plutôt …

Trois rappels de jambon de Savoie ont eu lieu en mars 2023, voir l’image ci-dessus.

Les deux premiers sont rappelés pour suspicion de présence de Listeria monocytogenes et le troisième, celui du bas de l’image, pour présence de Listeria monocytogenes.

Les rappels ont été publiés les 6, 9 et 25 mars.

Le rappel du 6 mars, tranché fin jambon Savoie fumé VPF 100g de marque Peguet Savoie, a été commercialisé du 25/02/2023 au 03/03/2023.

Le rappel du 9 mars, jambon de Savoie de marque Reflets de France, lot 210159813,a été commercialisé du 08/02/2023 au 17/02/2023.

Le rappel du 25 mars, jambon de Savoie de marque Reflets de France, lot 210159813, a été commercialisé du 17/03/2023 au 24/03/2023.

Chacun peut constater que les rappels du 9 et 25 mars ont le même numéro de lot. Comment se fait-il que le produit rappelé le 25 mars ait continué à être commercialisé alors que le même lot de produit avait été rappelé le 9 mars ?

Chacun aussi pourra constater l'absence de rappel proactifs, les consommateurs vous disent merci !

Comme toujours, nous n’aurons aucune explication, absence de transparence des autorités sanitaires oblige, mais pas plus de Carrefour, propriétaire de la marque reflets de France, sur cet incident.

Dernier point, les produits rappelés sont été classés dans la catégorie Autres au lieu de Viandes, étonnant, non ?

Je signale à nos autorités qui ont publié ces avis de rappels que, s’agissant des produits rappelés les 6 et 9 mars, il me semble difficile de les rapporter en magasin, étant donné les dates de débit de commercialisation, pour se faire rembourser, à moins de faire des stocks de jambon de Savoie, en vue d’une éventuelle pénurie ...

États-Unis : 68 personnes dans 16 États souffrent d'infections à Pseudomonas aeruginosa causées par des gouttes oculaires contaminées

«68 personnes dans 16 États souffrent d'infections à Pseudomonas aeruginosa causées par des gouttes oculaires contaminées. - trois décès, huit personnes avec une perte de la vision et quatre avec une ablation chirurgicale des globes oculaires», source article de Bill Marler paru le 23 mars 2023 dans le Marler Blog.

C'est effrayant
Pseudomonas aeruginosa est une bactérie que l'on trouve couramment dans l'environnement, par exemple le sol et l'eau. Cette bactérie peut se propager aux personnes dans les EHPAD par des surfaces, des mains et du matériel contaminés. Elle peut provoquer des infections graves chez certaines personnes.

Au 14 mars 2023, le CDC, en partenariat avec les services nationaux et locaux de santé, avait identifié 68 patients dans 16 États (CA, CO, CT, FL, IL, NC, NJ, NM, NY, NV, PA, SD, TX , UT, WA, WI) avec VIM-GES-CRPA (Verona integron-mediated metallo-β-lactamase and Guiana extended-spectrum-β-lactamase, a carbapenem-resistant Pseudomonas aeruginosa), une souche rare de P. aeruginosa extrêmement résistante aux antibiotiques. Trente-sept patients ont été rattachés à quatre clusters d'établissements de santé. Trois personnes sont décédées et il y a eu 8 rapports de perte de la vision et 4 rapports d’ablation chirurgicale du globe oculaire. Les dates de collecte des échantillons étaient de mai 2022 à février 2023. Des isolats ont été identifiés à partir de cultures cliniques d'expectorations ou de lavage bronchique (15), de cornée (17), d'urine (10), d'autres sources non stériles (4) et de sang (2) , et à partir d'écouvillons rectaux (26) prélevés pour la surveillance ; certains patients avaient des échantillons prélevés sur plus d'un site anatomique.

La plupart des patients ont déclaré avoir utilisé Delsam Pharma Artificial Tears. Les patients ont signalé plus de 10 marques différentes de larmes artificielles et certains patients ont utilisé plusieurs marques. EzriCare Artificial Tears, un produit en vente libre sans conservateur conditionné dans des flacons multidoses, était la marque la plus fréquemment signalée. Il s'agissait du seul produit de larmes artificielles courant identifié dans les quatre groupes d'établissements de santé. Les analyses de laboratoire effectués par le CDC ont identifié la présence de VIM-GES-CRPA dans des flacons EzriCare ouverts provenant de plusieurs lots ; ces bouteilles ont été recueillies auprès de patients avec et sans infections oculaires et dans deux États. Le VIM-GES-CRPA récupéré à partir de produits ouverts correspond à la souche de l'éclosion. Des analyses sur des bouteilles non ouvertes de larmes artificielles EzriCare sont en cours pour aider à évaluer si une contamination a pu se produire pendant la fabrication. Les patients et les prestataires de soins de santé doivent immédiatement arrêter l'utilisation de EzriCare Artificial Tears en attendant des informations et des conseils supplémentaires du CDC et de la FDA.

Les patients doivent cesser d'utiliser EzriCare Artificial Tears ou Delsam Pharma Artificial Tears en attendant des informations et des conseils supplémentaires du CDC et de la FDA. Si des patients ont été conseillés d'utiliser EzriCare Artificial Tears ou Delsam Pharma Artificial Tears par leur fournisseur de santé, ils doivent faire un suivi auprès de leur fournisseur de soins de santé pour obtenir des recommandations sur les options de traitement alternatives.

Les patients qui ont utilisé EzriCare Artificial Tears ou Delsam Pharma Artificial Tears et qui présentent des signes ou des symptômes d'infection oculaire doivent consulter immédiatement un médecin. À l'heure actuelle, il n'y a aucune recommandation pour tester les patients qui ont utilisé ce produit et qui ne présentent aucun signe ou symptôme d'infection.

Les symptômes d'infection oculaire peuvent inclure :
- un écoulement jaune, vert ou écoulement clair de l'œil
- une douleur ou une gêne oculaire
- une rougeur de l'œil ou de la paupière
- une sensation de quelque chose dans l'œil (sensation de corps étranger)
- une sensibilité accrue à la lumière
- une vision trouble

Un décès dans une éclosion à Listeria au Royaume-Uni

«Un décès dans une éclosion à Listeria au Royaume-Uni», source article de Joe Whitworth paru le 25 mars 2023 dans Food Safety News.

Des responsables de la santé du Royaume-Uni enquêtent sur une éventuelle épidémie à Listeria qui a tué une personne.

Le séquençage du génome entier d'échantillons de listériose par l'Agence britannique de santé (UKHSA) a identifié trois cas et un décès, peut-être dans le cadre d'une éclosion.

Les patients sont âgés de 59 ans ou plus et sont originaires du sud de l'Angleterre ou de Londres. Une personne est tombée malade en novembre 2022, tandis que les deux autres sont tombées malades en février 2023.

Une souche similaire à celle des échantillons de patients a également été trouvée dans certains produits alimentaires non spécifiés et des échantillons prélevés dans des environnements de production alimentaire.

La Food Standards Agency (FSA) a averti les consommateurs de ne pas manger de fromages à pâte molle Baronet car ils sont contaminés par Listeria. Dans certains cas, un niveau «exceptionnellement élevé» de l'agent pathogène a été retrouvé.

Une souche étroitement apparentée génétiquement de Listeria monocytogenes trouvée dans des échantillons de fromage Baronet a été détectée chez les trois patients. Les enquêtes épidémiologiques se poursuivent.

Rappel de produits
The Old Cheese Room a rappelé Baronet, Baby Baronet et Mini Baronet Soft Cheese en raison de la présence de Listeria monocytogenes. Le baronnet est un fromage à pâte demi-ferme pasteurisé avec une croûte rose-orangé et une odeur piquante. Différentes tailles d'emballage et dates de péremption sont affectées jusqu'au 18 avril. La liste la plus récente est disponible ici.

Il y a eu un premier rappel le 20 mars, puis une mise à jour du rappel du 20 mars et enfin un rappel le 23 mars. Le 24 mars, communiqué conjoint de la FSA et de la UKHSA.

Le fromage peut être servi en tranches dans les comptoirs de charcuterie. Les consommateurs ont été invités à contacter le détaillant auprès duquel ils ont acheté leur fromage Baronet pour voir si ce qu'ils ont acheté provenait des entreprises et des lots visés par le rappel.

«En raison de cette éclosion à Listeria monocytogenes, nous exhortons les consommateurs vulnérables à l'infection à Listeria, dont les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli à s'assurer qu'ils suivent les conseils des avis de rappel de produits, qui détaillent tous les produits qui peut présenter un risque», a dit Tina Potter, responsable des incidents à la FSA.

«Nous demandons également aux personnes de s'assurer que des parents âgés qui ont peut-être acheté les articles rappelés et qui courent un risque particulier soient au courant du rappel et respectent les conseils.»
La réponse de Old Cheese Room
Il est conseillé aux entreprises de vérifier si elles ont été impactées par le retrait et les rappels de produits. Si des fournisseurs ont vendu à des distributeurs, il est essentiel que chaque détaillant procède à un rappel et informe son autorité locale, a dit la FSA.

Toutes les entreprises qui ont reçu des produits concernés doivent assurer une bonne hygiène pour prévenir le risque de contamination croisée. Il est possible que d'autres fromages, s'ils sont manipulés avec le même équipement ou sur des surfaces communes, soient également contaminés, a ajouté l'agence.

The Old Cheese Room a déclaré qu'un lot initialement testé par des agents de santé environnementale lors d'une visite annuelle et qui est revenu exempt de Listeria, s'est avéré positif pour Listeria dans le cadre d'une nouvelle analyse.

Aucun baronnet de quelque taille que ce soit n'a été fabriqué depuis début mars.

«Aucune autorité ne nous a dit de ne pas faire de Baronet, cependant, il semble judicieux de ne pas en faire tant que nous n'aurons pas trouvé la source du problème. En tant que fromagers responsables, nous procédons régulièrement au nettoyage et à la désinfection et à l'écouvillonnage de nos salles de fabrication et d'affinage. Nous avons maintenant changé notre système mensuelle d’analyses en version positive, cela signifie que nous testons chaque lot de fromage avant qu'il ne quitte nos locaux», a déclaré un représentant de l'entreprise.