vendredi 8 décembre 2023

Etats-Unis : L"épidémie à Salmonella liée aux melons cantaloups progresse toujours

Par rapport à un
point de situation précédent (30 novembre), cela semble s’aggraver car selon le CDC au 7 décembre 2023 :
Cas de maladies : 230 (113 nouveaux cas)
- Hospitalisations : 96 (35 nouveaux cas)
- Décès : 3 (1 nouveau cas)
- États concernés : 38 (4 nouveaux)
- Rappels : Oui

Ce qui a aussi retenu mon attention, c’est l’article de Bill Marler du 7 décembre 2023, avocat bien connu en sécurité des aliments, qui exprime son ras le bol, sans nuance, «L’industrie des fruits et légumes, la FDA, le Congrès et le président ont du sang sur les mains».

8 décès à cause du melon cantaloup, 359 personnes malades et ces chiffres vont augmenter. Soutenez le programme de données microbiologiques

Aux États-Unis, au 6 décembre, 230 personnes infectées par l'une des souches épidémiques de Salmonella ont été signalées dans 38 États. Les cas de maladie ont débuté entre le 16 octobre 2023 et le 20 novembre 2023. Sur 185 personnes disposant d'informations disponibles, 96 (52%) ont été hospitalisées. L'âge des malades est inférieur à 1 jusqu’à 100 ans. Vingt-quatre personnes résidaient dans des établissements de soins de longue durée lorsqu’elles sont tombées malades. Vingt-trois enfants ont fréquenté les garderies lorsqu'ils sont tombés malades.

Au Canada, en date du 7 décembre, il y a eu 129 cas confirmés en laboratoire de maladies à Salmonella Soahanina, Sundsvall et Oranienburg liés à cette épidémie dans les provinces suivantes : Colombie-Britannique (15), Ontario (17), Québec (91), Prince Île-Édouard (2), Nouveau-Brunswick (2) et Terre-Neuve-et-Labrador (2). Des personnes sont tombées malades entre la mi-octobre et la mi-novembre 2023. Quarante-quatre (44) personnes ont été hospitalisées. Cinq décès ont été signalés. Les personnes tombées malades ont entre 0 et 100 ans. La plupart des personnes tombées malades sont des enfants de 5 ans ou moins (35%) ou des adultes de 65 ans ou plus (45%).

Cela m'a rappelé un autre message d'il y a près de dix ans, alors que nous étions au milieu d'un autre gâchis de melon cantaloup – voici le message par Bill Marler du 30 novembre 2018.

La FDA, l’industrie et le Congrès doivent tous intervenir et faire quelque chose.
Ne rien faire m'a fait penser à une chronique éditoriale de Dan Flynn, mon ami depuis près de 41 ans, et on pensait que je n'en avais pas.

Voici l'éditorial de Dan Flynn dans Food Safety News au printemps 2012 (extrait) :

Big Fresh a du sang sur les mains.
Le grand lobby des fruits et légumes a réussi à tuer un petit programme de sécurité des aliments qui coûtait à ce gouvernement ayant un budget de 3 000 milliards de dollars, un total de 5 millions de dollars par an. Changement idiot.

C'est Big Fresh, également connue sous le nom de United Fresh Produce Association, qui, par l'intermédiaire de ses lobbyistes rémunérés, s'attribue le mérite de cette tuerie.

Val d'Oise : Deux fermetures administratives, une boulangerie à L'Isle-Adam et un restaurant à Sarcelles en raison de manquements aux règles d'hygiène

Boulangerie « Franck Hombecq » situés 41 Grande rue à l’Isle-Adam :
- présence de nuisibles
- locaux sales denrées conservées dans des conditions inadéquates et à des températures non conformes
- lave-mains encombré et inutilisé
- traçabilité non assurée

Restaurant «Paradis Dina» situé 151 avenue de la division Leclerc à Sarcelles :
- locaux sales
- denrées conservées dans des conditions inadéquates
- bonnes pratiques d’hygiène non respectées
- locaux non équipés d’un dispositif permettant un nettoyage hygiénique des mains
- traçabilité non assurée

Du fait de ces manquements les établissements présentent un danger grave pour la santé publique en raison du risque de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire.

Les mesures de fermeture seront levées dès que les établissements seront aux normes en vigueur.

Commentaires d’internautes
- Compte tenu de tout ce qui a été relevé, la fermeture administrative de ces établissements est normale.
- Le préfet 95 frappe partout, y compris les quartiers huppés.
- Même l’isle Adam n’est pas épargné.
- Ptdrr tu peux rien graille dans ce département.
- C’est très bien il faut continuer ainsi pas de cadeau règles non respectées=fermetures bon courage !!!
- J'crois y'a des primes de fin d'années chez les contrôleurs sanitaires !
- Donc même a l'Isle Adam c'est la merde.
- Ils devraient être interdit d’exercer à vie.
- Le mur massacré m'a terminé, d'où t'a un etab avec un mur détruit et tu le répare pas.
- «Congélateur rempli de sang» dans une boulangerie. Ils devraient envoyer une équipe pour vérifier s’il n’y a pas un cadavre qui traîne quelque part dans les locaux de cet établissement.
- Bravo Préfet 95 !! Vous faites du super boulot.
- «Paradis Dina», il semblerait que ce soit ce préfabriqué qui serve de «Restaurant». Un vrai paradis!  

Gard : Fermeture administrative d'une épicerie de Saint-Laurent-Le-Minier en raison de manquements importants aux règles d'hygiène

Après un snack à Lédignan, le nouveau préfet du Gard va faire évoluer favorablement les règles d'hygiène, il était temps, deux établissements fermés en un seul jour !

Pas de commentaire d'internautes car les actions de ce préfet ne semblent pas encore très connues. 

Complément
Deux article le même jour pour le Gard, l'objectif était de donner un coup de projecteur sur le nouveau préfet de ce département.

Gard : Fermeture administrative d'un snack situé à Lédignan en raison d'un danger pour la santé des consommateurs

Le nouveau préfet du Gard est en plein travail, ça change !
Les agents en charge du contrôle ont constaté des manquements importants aux règles d'hygiène alimentaire, des mauvaises conditions de stockage et de traçabilité des denrées alimentaires, l'absence de plan de nettoyage.
Ces conditions représentent un danger pour la santé des consommateurs.

- Le préfet du Gard a pris la décision de fermer l'établissement.

- La fermeture sera effective jusqu'à ce que l'exploitant réalise les mesures correctives pour rétablir les conditions d’hygiène prévues par la réglementation.

Commentaires d’internautes
- A priori les sanctions ne sont pas assez forte pour ses restaurateurs qui ne nous respectes pas , en premier lieu je pense aux enfants !!!!!
- Faudrait-il pas faire davantage de contrôles surprise pour l'ensemble des snack, food trucks, restaurants. ?
- Quelle horreur c’est une honte de tenir son établissement comme ça et de servir des personnes.

Complément
Deux article le même jour pour le Gard, l'objectif était de donner un coup de projecteur sur le nouveau préfet de ce département.

Troubles de voisinage et agriculteurs !

Brasseurs et microbrasseurs : plus de 6 sur 10 ont au moins une anomalie

«Brasseurs et microbrasseurs : encore des anomalies à corriger», source DGCCRF du 6 décembre 2023.

La DGCCRF a notamment mené des contrôles en matière de loyauté, d’étiquetage et de commercialisation. Ses investigations ont donné lieu au contrôle de 280 établissements, dont 163 présentaient au moins une anomalie, soit plus de 6 sur 10.
NB : Dans l’article de la DGCCRF, il est rapporté 295 établissements contrôlés.

Le constat d’une réglementation insuffisamment maîtrisée
Les enquêteurs ont vérifié le respect des règles protectrices du consommateur de la présentation des bières à leur distribution, notamment en cas de vente à distance. Plusieurs lacunes ont été constatées dans ces différents domaines.  

En matière d’étiquetage, les contrôles ont consisté à vérifier la conformité des mentions obligatoires (présence, exactitude, visibilité et lisibilité des mentions prévues par la réglementation), l’emploi approprié des dénominations, mais aussi la véracité des mentions et allégations commerciales.

Quand l’étiquette est imparfaite
Pour vérifier la loyauté des étiquetages, les enquêteurs ont fait analyser des échantillons et ont noté, parmi les non-conformités :
- 39 cas de titre alcoométrique volumique erroné
- 4 cas de bières bio contenant des résidus de pesticide
- 1 cas de présence de gluten dans une bière sans gluten
- 1 cas de présence d’alcool dans une bière sans alcool
- 6 cas de problèmes liés aux arômes
- 1 cas où la bouteille contenait moins que la quantité nette indiquée
- 2 cas de bières présentant du CO2 exogène, c’est-à-dire non-issu de la fermentation du moût et devant donc apparaître dans la liste des ingrédients.

Les enquêteurs ont aussi fait certaines constations visuellement et ont notamment relevé :
- 26 cas d’allergènes pas ou mal indiqués
- 28 cas de titre alcoométrique volumique mal présenté
- 5 cas d’absence de date de durabilité minimale (DDM)
- 8 cas d’absence de numéro de lot
- 1 cas d’absence de langue française

Au total, sur 128 échantillons analysés, 52 étaient «conformes», soit à peine plus de 40%. 30% des échantillons présentaient un titre alcoométrique volumique (TAV) différent de celui indiqué.

A l’issue de ces investigations, 126 avertissements ont été adressés au total pour les manquements relevés. Par ailleurs, ces contrôles ont donné lieu à 41 injonctions et une transaction de 13 000 euros pour étiquetage non conforme et mise sur le marché de bières importées contenant un colorant interdit dans les bières.

Opération Opson en Italie et Espagne : 11 arrestations et saisie de plus de 260 000 litres d'huile d'olive frelatée

L'enquête, soutenue par Europol dans le cadre de l'opération Opson, a abouti à 11 arrestations et à la saisie de plus de 260 000 litres d'huile d'olive frelatée.

Campagnes vides = Assiettes vides

Royaume-Uni : Les cas d’infections à Salmonella suscitent un nouveau warning sur les volailles polonaises

Le blog vous en avait déjà parlé ici, mais voyons en détail ce qu’il en est. «Les cas d’infections à Salmonella suscitent un nouveau warning sur les volailles polonaises», source article de Joe Whitworth paru le 8 décembre 2023 dans Food Safety News.

Les agences alimentaires du Royaume-Uni ont de nouveau exprimé leur inquiétude concernant la présence de Salmonella dans la volaille et les ovoproduits de Pologne.

La Food Standards Agency (FSA), la Food Standards Scotland (FSS) et la UK Health Security Agency (UKHSA) ont demandé aux consommateurs de faire preuve de prudence lors de la manipulation et de la cuisson des produits de poulet, de dinde et de canard à la maison.

Il y a eu cette année plus de 200 cas de salmonellose causés par différentes souches de Salmonella Enteritidis liées à des produits avicoles tels que la viande et les œufs de Pologne.

Problèmes passés avec la volaille
La FSA est en discussion avec des responsables polonais et européens pour garantir que des mesures sont prises pour améliorer la sécurité sanitaire des volailles et des œufs polonais. En 2022, 190 notifications au système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de l’UE liées à la présence de Salmonella concernaient des produits de viande de volaille de Pologne.

En 2020, plusieurs épidémies au Royaume-Uni ont été causées par du poulet pané surgelé en provenance de Pologne. Après l’application de mesures de contrôle renforcées en 2021, la situation s’est améliorée. Cependant, en 2023, six foyers liés à des volailles et des ovoproduits réfrigérés en provenance de Pologne ont fait l'objet d'une enquête de l'UKHSA.

Les produits de viande de poulet sont également la source probable d'une épidémie dans plusieurs pays de l’UE causée par trois types de Salmonella Enteritidis. Les données de traçabilité alimentaire concernent principalement des producteurs polonais, mais aucune preuve microbiologique de contamination dans leurs installations n'a été retrouvée. Entre janvier et octobre 2023, 14 pays de l’UE, le Royaume-Uni et les États-Unis ont signalé 335 cas.

Les conseils de la FSA incluent de se laver soigneusement les mains après avoir manipulé des produits de volaille crue, de ne jamais laver de volaille crue et d'utiliser ou de congeler les produits avant leur date limite de consommation.

«Cuire les aliments à la bonne température et pendant la bonne durée tuera toutes les bactéries dangereuses. Dans le même temps, assurez-vous que toutes les surfaces et équipements qui entrent en contact avec les aliments soient propres afin d’éviter les risques de contamination croisée et lavez-vous toujours les mains avant et après avoir manipulé des aliments», a dit Tina Potter, responsable des incidents à la FSA.

«Un certain nombre de cas concernaient la consommation d'œufs produits en Pologne et utilisés dans les repas des restaurants et des cafés. Nous demandons donc aux autorités locales de rappeler aux entreprises du secteur alimentaire l’importance des bonnes pratiques d’hygiène.»

Utilisation industrielle des œufs
Une cuisson inadéquate et une contamination croisée dans la cuisine lors de la préparation des aliments peuvent conduire à la salmonellose. La bactérie peut également se propager d’une personne à l’autre.

Même si les consommateurs peuvent contribuer à réduire le risque de tomber malade à cause des produits de volaille vendus au détail, les épidémies liées aux œufs ont principalement été attribuées aux entreprises de restauration.

British Lion Eggs (une marque britannique de qualité et de sécurité sanitaire des œufs -aa) a appelé les fabricants de produits alimentaires, les distributeurs, les traiteurs et les consommateurs à utiliser des œufs britanniques.

Gary Ford, directeur général adjoint du British Egg Industry Council, a dit : «Il y a des problèmes persistants de sécurité des aliments avec les œufs non britanniques depuis des années. Une fois que l’on s’éloigne des contrôles complets de sécurité des aliments proposés par le British Lion Code of Practice, les entreprises qui choisissent d’utiliser des œufs importés jouent non seulement avec la santé de leurs clients, mais mettent également en jeu leur réputation durement gagnée.»

«Nous exhortons fortement les entreprises responsables à s'approvisionner en œufs de British Lion, clairement marqués du petit lion rouge sur l'emballage et la coquille, pour garantir qu'elles vendent et servent des œufs sûrs.»

jeudi 7 décembre 2023

JO 2024 : Tout sera-t-il under control ?

Pendant les JO 2024 à Paris, il va y avoir, me semble-t-il, une surchauffe des contrôles, jugez plutôt ...

Il semble exister une police sanitaire unique de l’alimentation, du moins c’est ce qu’on dit, qui se déploiera plus ou moins en 2024, mais voici que «La DGCCRF va doubler le nombre d’établissements contrôlés dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration en 2024 à l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.», source communiqué de la DGCCRF du 6 décembre 2023.

En France, les tarifs des nuits d’hôtel sont fixés librement. Toutefois, dans le cadre de ses missions, la DGCCRF est vigilante à la protection des consommateurs et du juste équilibre des relations concurrentielles.

A l’occasion des grands évènements sportifs (Coupe du monde de rugby et JOP), la DGCCRF a donc déployé un dispositif spécifique de contrôles, en ligne et sur site, du secteur élargi de l’hôtellerie (hôtels, centres et villages de vacances). Plus de 1 700 établissements (dont 600 à Paris) ont déjà été contrôlés en 2023 notamment ceux faisant l’objet de signalements (via le site SignalConso ou par l’intermédiaire des préfectures) ou déjà connus des services. A l’issue de ces contrôles ciblés, 70% des établissements contrôlés présentent au moins une anomalie, de gravité variable qui ont conduit les services de la DGCCRF à adresser aux professionnels concernés 871 avertissements, 289 injonctions, 44 amendes administratives et à transmettre 47 procès-verbaux pénaux.

Les services de la DGCCRF ont pu notamment constater le défaut d’affichage des prix à l’extérieur et à l’intérieur des établissements, le défaut de remise de note, la caducité ou l’inexistence du classement revendiqué par l’établissement, des allégations trompeuses ou encore l’absence d’informations précontractuelles ou relatives aux conditions générales de vente. Ces manquements peuvent directement impacter le comportement du consommateur et son pouvoir d’achat ce qui conduit la DGCCRF à poursuivre ses contrôles dans le secteur.

Plus largement, en 2024, la DGCCRF contrôlera jusqu'à 10 000 établissements concernant la loyauté des services d’hébergement et de restauration (hôtels, location de meublés, campings, restaurant, café, foodtrucks…) dans le cadre des JOP et plus général de l’économie touristique, soit plus qu’un doublement des contrôles effectués en 2023 (4 300). Ces contrôles interviendront dans les établissements, auprès des sites internet des professionnels et auprès des plateformes de réservation en ligne. Cette action complète les missions de contrôles qu’elle réalise auprès des professionnels des transports et de la sécurité des produits industriels.

La DGCCRF invite les consommateurs, français et étrangers, à signaler tout problème qu’ils rencontreraient avec un professionnel sur le site et l’application SignalConso, disponible en anglais. La DGCCRF rappelle également la publication sur son site internet d’une foire aux questions, réalisée avec le Centre européen de la consommation, relative aux droits des consommateurs en matière de voyage.

Commentaire
Effort louable de la DGCCRF avec le passage de 4 300 contrôles en 2023 à son doublement en 2024. Mais la DGCCRF nous dit qu’elle ira «jusqu’à 10 000 établissements concernant la loyauté des services d’hébergement et de restauration (hôtels, location de meublés, campings, restaurant, café, foodtrucks…).»

Ces données peuvent apparaître importante, mais elles ne sont plus que la pointe émergée de l’iceberg. Songez qu’en 2018, année prise au hasard, il y a eu 111 600 établissements contrôlés, selon la DGCCRF ...