lundi 15 mars 2021

Certains arômes contenus dans les cigarettes électroniques potentiellement dangereux pour la santé

Il y a quelques mois l'Anses attirait notre attention sur les «Produits du tabac et du vapotage : l’Anses publie un panorama inédit des produits vendus en France».

L’Anses publie un bilan inédit des produits du tabac et de vapotage vendus en France. Les déclarations de plus de 3 000 produits du tabac, principalement cigarettes, cigares et cigarillos, et plus de 33 000 produits du vapotage, majoritairement des e-liquides conditionnés dans des flacons ou des cartouches de recharge, ont été analysées. Cette analyse a permis de relever des incohérences et non-conformités dans les déclarations dont les fabricants ont été informés afin qu'ils prennent les mesures correctives adaptées. A la lumière de ce premier bilan, l'Anses émet des préconisations en vue d'améliorer le processus déclaratif à l'échelle européenne.

La France est à ce jour le premier Etat membre à publier autant d’informations sur les produits mis sur le marché, dans le cadre de la nouvelle réglementation européenne.

L'Anses indique aussi,

Au-delà des exigences de conformité règlementaire, l’enjeu porte désormais sur l’évaluation des risques sanitaires liés à l’inhalation de certaines substances chimiques dans les produits du vapotage et les nouveaux produits du tabac chauffé. Des travaux de hiérarchisation des substances sont engagés car ils constituent le prérequis nécessaire à toute démarche d’évaluation des risques.

Voici que Sciensano.be publie le 10 mars, «Certains arômes contenus dans les cigarettes électroniques potentiellement dangereux pour la santé».

La cigarette électronique est populaire dans la population belge, en raison notamment du grand nombre de goûts proposés. Sciensano a analysé 129 liquides pour cigarettes électroniques quant à la présence d’arômes qui pourraient présenter un risque pour la santé. Cette étude montre que des cigarettes électroniques actuellement commercialisées contiendraient certains arômes ayant des propriétés génotoxiques (substances chimiques qui peuvent être dangereuses pour la santé) qui constituent potentiellement un risque pour la santé.

Dans le monde entier, plus de 7000 arômes différents sont disponibles pour les cigarettes électroniques. La question est toutefois de savoir si tous ces arômes sont inoffensifs pour la santé. À côté des parfums synthétiques typiques, des extraits naturels, voire des huiles éthériques et des arômes sont parfois ajoutés aux liquides de ces cigarettes. Ils sont très nombreux et il est donc nécessaire d’analyser ces arômes quant à leur éventuelle toxicité.

Tous les arômes des cigarettes électroniques ne sont pas inoffensifs

Une analyse complète des risques de toutes ces liaisons chimiques prendrait beaucoup de temps et exigerait une approche systématique. Il existe des modèles informatiques qui peuvent notamment prédire/calculer la génotoxicité de liaisons chimiques, comme les arômes des cigarettes électroniques. Sciensano a utilisé ces modèles informatiques et a analysé 129 liquides pour cigarettes électroniques quant à leur génotoxicité. Si une substance est estimée génotoxique, cela signifie qu’il existe un risque potentiel pour la santé.

Les résultats de ces modèles informatiques font apparaître que parmi les 129 liquides analysés, 5 substances chimiques sont éventuellement génotoxiques : il s’agit de l’estragole, du safrole, de la 2-acétylfurane, du furanéol et du transhexénal. Une de ces substances, le safrole, est une substance chimique présente dans l’huile Sassafras et qui est déjà interdite en tant qu’arôme alimentaire. Dans une phase suivante de l’étude, Sciensano a analysé 24 liquides : 4 d’entre eux se sont avérés positifs pour 2 des 5 substances génotoxiques susmentionnées.

La législation n’est pas encore concluante

La réglementation sur les cigarettes électroniques veut assurer la sécurité du consommateur, en régulant les ingrédients notamment. Vous trouverez plus d’informations sur la législation européenne dans le communiqué de presse publié par Sciensano en octobre 2020 et dans la réglementation spécifique aux cigarettes électroniques disponible sur le site web du SPF Santé publique.

En plus des directives spécifiques pour certains ingrédients présents dans les arômes des e-liquides, les producteurs sont également obligés d’enregistrer leur produit (et les ingrédients utilisés dans celui-ci) avant qu’il ne soit commercialisé sur le marché de l’UE. En ce qui concerne les extraits de plantes et les huiles essentielles, le producteur n’est pas obligé d’envoyer la composition détaillée ; ce qui a pour conséquence que des arômes nocifs peuvent quand même être présents dans les cigarettes électroniques.

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