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lundi 20 juin 2022

Des champignons et des bactéries font équipe pour une meilleure santé des carottes

«Des champignons et des bactéries font équipe pour une meilleure santé des carottes», source ARS USDA.

Des chercheurs de l'ARS identifient des microbes du sol qui combattent les maladies et favorisent la croissance des carottes.

Le mystérieux monde souterrain des carottes pourrait contenir des réponses sur les puissantes défenses naturelles contre les maladies destructrices des plantes, selon le Dr Philipp Simon, généticien des plantes et directeur de recherche à l’ARS Vegetable Crops Research Unit à Madison, Wisconsin.

En collaboration avec le Dr Lori Hoagland de l'Université Purdue, Simon et son équipe ont identifié 13 genres spécifiques de champignons et de bactéries qui vivent à l'intérieur des plantes, collectivement appelés endophytes, qui peuvent s'accrocher aux carottes et combattre les maladies ou même favoriser la croissance des carottes.

Les résultats sont significatifs, car les carottes sont le sixième légume frais le plus consommé aux États-Unis et représentent la plus grande part de marché de toutes les cultures du secteur bio.

Les découvertes de Simon et Hoagland représentent une étape importante dans le maintien de cette culture en bonne santé.

«Lorsqu'elles étaient correctement ‘associées’ à ces microbes endophytes, les carottes étaient capables de mieux tolérer le stress induit par la brûlure foliaire Alternaria, une maladie causée par le champignon Alternaria dauci», a expliqué Simon. «La brûlure alternarienne des feuilles est un pathogène destructeur et coûteux de la carotte qui peut se propager rapidement s'il n'est pas contrôlé, de sorte que toute protection contre celle-ci peut avoir d'énormes implications pour les producteurs. Traditionnellement, des fongicides chimiques, des herbicides et des pesticides étaient utilisés pour lutter contre A. dauci, mais avec des endophytes, nous utilisons des alliés naturels.»

L'équipe a découvert que certaines familles bactériennes (Rhizobium, Bacililus, Stenotrophomonas et Pseudomonas) étaient capables de se déplacer vers les racines des plantes, d'entrer et de contourner le système immunitaire des plantes et de se fixer avec succès aux carottes. Ils ont également identifié deux facteurs cruciaux qui contribuent à favoriser les partenariats entre les carottes et les endophytes : les gènes de la carotte et les pratiques de construction du sol.

Après avoir examiné plus de 30 variétés commerciales et lignées de sélection différentes, ils ont observé que la constitution génétique de certaines variétés de carottes les rendait particulièrement réceptives à la liaison avec des endophytes. Ils ont également constaté que les tactiques de gestion des cultures axées sur la construction de meilleurs sols, en particulier en ajoutant des matières organiques, amélioraient la relation carotte-endophytes.

Hoagland a noté que plusieurs variables peuvent influencer la santé du sol et les microbes qui y vivent, notamment la capacité de rétention d'eau du sol, l'oxygène disponible et les niveaux de pH. Des pratiques telles que le travail du sol peuvent également influer indirectement sur l'activité microbienne, car le travail du sol épuise la matière organique du sol dont les microbes se nourrissent. Pour aider à reconstituer la matière organique et à créer une communauté microbienne bénéfique, Simon et Hoagland recommandent aux producteurs de réduire le travail du sol, d'ajouter du compost et d’utiliser des cultures de couverture.

«Bien que cette recherche soit encore en cours, nous constatons que l'utilisation de ces alliés microbiens pour lutter contre les maladies de la carotte comme la brûlure alternarienne des feuilles est tout à fait plausible», a dir Simon. «Des études sur d'autres cultures ont montré que les microbes associés aux plantes peuvent favoriser la croissance globale en aidant à augmenter la disponibilité des nutriments pour les plantes.»

Désormais, il semble que les carottes puissent également bénéficier de ce type d'alliance microbienne saine.

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mercredi 1 juin 2022

Surveiller les infections aux champignons en France pour mieux y faire face

Surveiller les infections aux champignons pour mieux y faire face, source communiqué de l'Insttitut Pasteur.

Une étude synthétique sur l’épidémiologie des infections fongiques en France ouvre des voies de recherche pour mieux lutter contre ces maladies.

À l’Institut Pasteur, le centre national de référence (CNR) Mycoses invasives et antifongiques est chargé de la surveillance épidémiologique des infections fongiques sévères en France. Dans une récente publication parue dans la revue mBioune revue de l’American Society for Microbiology, l’équipe du CNR synthétise plusieurs années de veille afin de fournir une vision globale des infections (septicémies, pneumonies, méningites, etc…) dues à des champignons pathogènes microscopiques. Elles sont représentées par les candidoses (due à des levures du genre Candida), les aspergilloses et les mucormycoses (dues à des moisissures environnementales), et la pneumocystose.

Entre 2012 et 2018, le CNR a recueilli des données épidémiologiques et microbiologiques sur ces principales infections fongiques. Grâce à un maillage de 21 centres hospitalo-universitaires intéressant l’ensemble du territoire, il a pu rassembler les données de près de 10 000 épisodes d’infections. Ce sont essentiellement des infections liées à l’immunodépression ou des complications liées aux soins, comme des infections nosocomiales (acquises à l’hôpital) ou iatrogènes (en conséquences du traitement d’une autre pathologie).

Une mortalité toujours élevée des infections fongiques
L’étude montre une certaine stabilité du nombre d’infections, en dehors d’une augmentation des infections mixtes à plusieurs moisissures, mais une baisse relative d’infections particulières, comme l’aspergillose. Les candidoses ne présentent qu’une augmentation modeste, essentiellement associée au vieillissement de la population. Par ailleurs, l’étude de la sensibilité aux molécules antifongiques in vitro ne montre pas d’augmentation de la résistance aux traitements chez les champignons responsables de ces infections. Plus préoccupant, la mortalité globale des patients atteints de mycoses invasives reste désespérément élevée: jusqu’à 59% pour des infections comme les mucormycoses.

Ces tendances épidémiologiques, dans l’ensemble plutôt stables, et associées à une mortalité élevée inchangée, sont observées alors que de nouveaux traitements antifongiques se sont généralisés, notamment pour les candidoses, et que de nombreuses recommandations pour la prise en charge de ces infections sont disponibles pour les soignants. Ces résultats suggèrent que certains arguments avancés pour expliquer la mortalité très élevée associée aux infections fongiques devraient être rediscutés pour orienter les recherches vers d’autres voies d’amélioration.

Référence
Active Surveillance Program to Increase Awareness on Invasive Fungal Diseases: the French RESSIF Network (2012 to 2018), mBio, 2 mai 2022.

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dimanche 5 septembre 2021

Champignons et risques d'intoxication, suivez les recommandations !

Le ministère de la Santé et l’Anses nous informent très utilement, «La saison des champignons en avance cette année: soyez vigilant face aux risques d’intoxications».

Déjà trois personnes décédées suite à une intoxication en 2021

Les risques d’intoxications sont multiples: confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, consommation de champignons comestibles en mauvais état ou mal cuits. Entre le 1er juillet et le 29 août 2021, 330 cas d’intoxication ont déjà été rapportés aux centres antipoison, dont trois de forte gravité pouvant menacer le pronostic vital, et trois décès sont d’ores et déjà répertoriés.

Bilan de la saison passée

L’Anses assure la surveillance saisonnière des intoxications par des champignons à partir des données des Centres antipoison.
Le bilan de la saison passée montre qu’entre le 1er juillet et le 31 décembre 2020, plus de 1 300 intoxications ont été rapportées aux Centres antipoison, particulièrement au mois d’octobre (56 % des cas), lorsque les conditions météorologiques associant précipitations, humidité et fraicheur ont favorisé la pousse des champignons et leur cueillette. La majorité des intoxications était liée à des champignons cueillis mais dans 4,5% des cas, ils avaient été achetés sur un marché ou dans un commerce. Si les personnes s’étaient le plus souvent intoxiquées au cours d’un repas, 3 % des cas faisaient suite à l’ingestion, par un enfant ou un adulte présentant des troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer ou une déficience intellectuelle, d’un morceau de champignon non comestible trouvé dans le jardin ou la cour de l’école. Dans quelques cas, la confusion avec une espèce comestible était liée à l’utilisation d’une application digitale de reconnaissance de champignons.

NB: L’Anses fournit pas moins de 12 recommandations pour éviter les accidents … il faut les suivre !

Mise à jour du 9 septembre 2020. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, Wild mushrooms linked to hundreds of illnesses, three deaths in France

jeudi 12 août 2021

Une entreprise californienne utilise des champignons pour fabriquer du lait

«Une entreprise californienne utilise des champignons pour fabriquer du lait», source article de Jim Romahn paru le 12 août 2021 sur son blog Agri 007.

La société Perfect Day de Californie utilise des champignons pour fabriquer du lait. La société Day utilise des champignons pour fabriquer des protéines laitières qui, selon l’entreprise, sont «moléculairement identiques» aux protéines de lait de vache.

Le co-fondateur de l'entreprise, Ryan Pandya, a déclaré que cela signifie que le «lait» peut être utilisé pour fabriquer des produits laitiers tels que du fromage et des yaourts.

«Nous étions intéressés par la question de savoir ce qu'il y a dans le lait … qui lui confère une polyvalence et une nutrition incroyables qui manquent en quelque sorte aux laits à base de végétaux», a-t-il déclaré.

Perfect Day a assemblé le gène qui code pour la protéine de lactosérum dans le lait de vache et l'a introduit dans un champignon.

Lorsque le champignon est cultivé dans des cuves de fermentation, il produit des protéines de lactosérum qui sont ensuite filtrées et séchées en une poudre utilisée dans des produits tels que du fromage et de la crème glacée, qui sont déjà sur les rayons aux États-Unis et à Hong Kong.

C'est pour «les gens qui aiment toujours les produits laitiers, mais qui veulent se sentir mieux pour eux-mêmes, pour la planète et pour l'animal», a déclaré Pandya.

Le processus est similaire à la production d'insuline à partir de gènes humains.

vendredi 9 avril 2021

Bien cuire les champignons shiitaké avant de les consommer

Communiqué de l’Anses et de la DGCCRF du 9 avril 2021 à propos de l'Intoxication par champignons Shiitaké. Il est mportant de bien les cuire avant de les consommer.

Originaire d’Asie, le champignon Shiitaké est le champignon le plus consommé au monde après le champignon de Paris. Arrivé sur le marché européen depuis plusieurs années, il est désormais cultivé et produit en France. Lorsqu’il est consommé cru ou insuffisamment cuit, le Shiitaké peut entraîner une dermatite toxique «en flagelle» sur tout le corps, provoquant de fortes démangeaisons.

La consommation crue ou peu cuite de champignons shiitaké peut provoquer de fortes démangeaisons pendant plusieurs semaines

Ce champignon est commercialisé sous différentes appellations : Lentin du chêne (Lentinula edodes), ou plus communément appelé Lentin comestible, shiitaké voire aussi champignon parfumé. Il peut être aussi commercialisé en mélange avec des champignons noirs.
Traditionnellement consommé cuit, la consommation crue de shiitake s’est développée depuis plusieurs années. Or, la consommation de champignons crus ou insuffisamment cuits, provoque une forme d’intoxication cutanée très spécifique : la dermatite toxique «en flagelle». Elle couvre l’ensemble du corps et du visage et entraîne de fortes démangeaisons pouvant durer jusqu’à trois semaines. Les symptômes apparaissent dans les heures ou les jours suivant la consommation et peuvent se réactiver en cas de nouvelle ingestion. La quantité de champignon ingérée jouerait également un rôle dans son apparition et sa persistance.
Le lentin, substance présente dans le champignon qui est détruite par la cuisson, est la cause de cette maladie.

Mise à jour du 13 avril 2021. On lira dans Vigil'Anses n°13, Intoxication par des champignons shiitake. Quoi de neufdepuis la levée de l’obligation d’information en 2017 ?

vendredi 12 mars 2021

Un champignon d'origine alimentaire nuit à la cicatrisation des plaies intestinales dans la maladie de Crohn

«Un champignon d'origine alimentaire nuit à la cicatrisation des plaies intestinales dans la maladie de Crohn», source Washington University School of Medicine à St. Louis.

Une étude chez la souris suggère de nouvelles approches pour traiter les symptômes.

Manger est une entreprise dangereuse. Les toxines naturellement présentes dans les aliments et les microbes d'origine alimentaire potentiellement dangereux peuvent influencer sur nos intestins, entraînant des blessures mineures à répétition. Chez les personnes en bonne santé, ces dommages guérissent généralement en un jour ou deux. Mais chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, les plaies s’infectent, provoquant des douleurs abdominales, des saignements, de la diarrhée et d’autres symptômes désagréables.

Des chercheurs de l’école de médecine de l’Université de Washington à Saint-Louis et de la Cleveland Clinic ont découvert qu’un champignon présent dans des aliments tels que le fromage et les viandes transformées peut infecter les sites de lésions intestinales chez les souris et les personnes atteintes de la maladie de Crohn et empêcher la guérison. De plus, le traitement des souris infectées avec des médicaments antifongiques élimine le champignon et permet aux plaies de guérir.

Les résultats, publiés le 12 mars dans la revue Science, suggèrent que les médicaments antifongiques et les changements alimentaires sont de nouvelles approches potentielles pour améliorer la cicatrisation des plaies intestinales et réduire les symptômes de la maladie de Crohn.

«Nous ne suggérons pas que les personnes arrêtent de manger du fromage et de la viande transformée; cela irait bien au-delà de ce que nous savons à l'heure actuelle», a dit le premier auteur Umang Jain, instructeur en pathologie et immunologie à l'École de médecine. «Ce que nous savons, c'est que ce champignon d'origine alimentaire pénètre dans les tissus inflammés et blessés et cause des dommages. Nous prévoyons de mener une étude plus large chez l’homme pour déterminer s’il existe une corrélation entre le régime alimentaire et l’abondance de ce champignon dans l’intestin. Si tel est le cas, il est possible que la modulation du régime alimentaire puisse abaisser les niveaux du champignon et réduire ainsi les symptômes de la maladie de Crohn.»

La maladie de Crohn est un sous-type de maladie inflammatoire de l'intestin. Comme son nom l'indique, il est entraîné par une inflammation chronique du tube digestif et principalement traité avec des médicaments immunosuppresseurs. Les patients atteints d ela maladie de Crohn subissent des cycles répétés de poussées et de rémission de symptômes gastro-intestinaux. Lors d'une poussée, leur tube digestif est parsemé de plaies enflammées et ouvertes qui peuvent persister pendant des semaines, voire des mois.

Pour comprendre pourquoi les ulcères intestinaux mettent si longtemps à guérir chez certaines personnes, Jain et l'auteur principal, Thaddeus Stappenbeck, anciennement de l'Université de Washington et désormais à la Cleveland Clinic, ont étudié des souris dont les intestins avaient été blessés. En séquençant l'ADN microbien sur le site de la lésion, ils ont découvert que le champignon Debaryomyces hansenii était abondant dans les plaies mais pas dans les parties intactes de l'intestin.

Les personnes acquièrent le champignon grâce à leur nourriture et à leurs boissons, a déclaré Jain. D. hansenii se trouve couramment dans toutes sortes de fromages, ainsi que dans les saucisses, la bière, le vin et d'autres aliments fermentés.

D'autres expériences ont montré que l'introduction du champignon chez des souris présentant des intestins blessés ralentissait le processus de guérison et que l'élimination de D. hansenii avec le médicament antifongique amphotéricine B l'accélérait.

Les personnes atteintes de la maladie de Crohn sont porteuses du même champignon que les souris. Jain et Stappenbeck ont ​​examiné les biopsies intestinales de sept personnes atteintes de la maladie de Crohn et de 10 personnes en bonne santé. Les sept patients hébergeaient le champignon dans leur tissu intestinal, comparativement à une seule des personnes en bonne santé. Dans une analyse distincte de 10 patients atteints de la maladie de Crohn portant sur des échantillons de tissus de zones à la fois inflammées et non inflammées de l'intestin, les chercheurs ont trouvé le champignon dans des échantillons de tous les patients, mais uniquement sur les sites de blessure et d'inflammation.

«Si vous regardez des échantillons de selles provenant de personnes en bonne santé, ce champignon est très abondant», a dit Jain. «Il entre dans votre corps et ressort à nouveau. Mais les personnes atteintes de la maladie de Crohn ont un défaut de la barrière intestinale qui permet au champignon de pénétrer dans les tissus et d'y survivre. Et puis cela se fait à la maison dans les ulcères et les sites d'inflammation et empêche ces zones de guérir.»

Les résultats suggèrent que l'élimination du champignon pourrait restaurer la cicatrisation normale des plaies et raccourcir les poussées. Bien que le médicament amphotéricine B ait été efficace pour éliminer le champignon dans les études sur la souris, il n'est pas largement utilisé chez l'homme car il ne peut être administré que par voie intraveineuse. Les chercheurs travaillent avec des chimistes pour développer un antifongique efficace qui peut être pris par voie orale. Ils étudient également s’il existe un lien entre le régime alimentaire et la quantité de champignon dans le tube digestif des personnes.

«La maladie de Crohn est fondamentalement une maladie inflammatoire, donc même si nous trouvions comment améliorer la cicatrisation des plaies, nous ne guéririons pas la maladie», a déclaré Jain. «Mais chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, une cicatrisation altérée entraîne beaucoup de souffrances. Si nous pouvons montrer que l'épuisement de ce champignon dans le corps des personnes - que ce soit par des changements alimentaires ou avec des médicaments antifongiques - pourrait améliorer la cicatrisation des plaies, alors cela pourrait affecter la qualité de vie d'une manière que nous n'avons pas pu faire avec des approches plus traditionnelles.»

Complément. Une bactérie Fusobacterium nucleatum contribue aussi à l'inflammation de l'intestin, source mBio.

mercredi 24 février 2021

La Chine enregistre une forte augmentation des incidents d'intoxication par des champignons

«La Chine enregistre une forte augmentation des incidents d'intoxication par des champignons», source article de Joe Whitworth paru le 24 février 201 dans Food Safety News, adapté par mes soins -aa.

La quantité d'empoisonnements par des champignons et le nombre de personnes touchées ont doublé cette année en Chine par rapport à 2019.

En 2020, le nombre d'enquêtes a atteint 676, portant sur 102 espèces de champignons vénéneux, dont 24 nouvellement recensées en Chine.

Les incidents d'intoxication par des champignons dans 24 divisions administratives provinciales ont impliqué 1 719 patients et 25 décès. En 2019, 276 incidents ont impliqué 769 patients et 22 décès.

En 2020, le nombre de cas variait de un à 27, et 14 foyers de cas concernaient plus de 10 patients. La plupart des incidents ont été signalés dans le Hunan, le Yunnan, le Guizhou, le Zhejiang et le Sichuan. Parmi ceux-ci, 93 patients dans 24 incidents avaient consommé des champignons vénéneux achetés sur un marché ou donnés par des amis; 51 personnes dans 12 foyers de cas avaient été empoisonnées après avoir consommé des champignons séchés et 404 patients de 131 incidents avec sept décès ont consommé des champignons mélangés. Les experts du journal China CDC Weekly ont vivement conseillé aux personnes d'éviter de mélanger des champignons sauvages et de l'alcool.

En effet, comme le rapporte l'Anses, «Certains champignons sont toxiques lorsqu’ils sont consommés avec de l'alcool.»

Principaux types d'intoxication

Il y a également eu plus de cas où les patients ont consommé une combinaison de champignons vénéneux, ce qui augmente la difficulté et le risque de diagnostic et de traitement en raison des différents symptômes.

Comme en 2019, des intoxications par des champignons ont eu lieu tous les mois mais principalement de juin à octobre. Il y a eu deux pics en juin et septembre impliquant respectivement, 428 et 412 patients, et huit et trois décès,.

Les espèces les plus mortelles parmi celles identifiées étaient Lepiota brunneoincarnata avec cinq décès et Russula subnigricans et Amanita subpallidorosea avec quatre décès chacune. Les molybdites de Chlorophyllum ont causé le plus d'empoisonnements, étant mentionnés dans 154 incidents avec 304 patients.

Lepiota brunneoincarnata, l'espèce la plus dangereuse en 2020, était responsable de 15 incidents, 29 patients et cinq décès en tant que seule cause ou en association avec d'autres espèces.

Un total de 56 espèces causant des gastro-entérites ont été identifiées à partir d'intoxications en 2020. Parmi elles, Baorangia major, Chlorophyllum demangei, Entoloma caespitosum, Gymnopus densilamellatus, Lactarius atromarginatus, Lactifluus deceptivus, Micropsalliota furfuracea, Neonothopanus namboleti, Pulverobolus namboleti, ont été récemment découverts comme mortels et ont été ajoutés à la liste des champignons vénéneux.

Contrôler le problème

28 autres espèces causant des troubles psycho-neurologiques ont été liées à des incidents, notamment Clitocybe subditopoda, Gyromitra venenata, Mallocybe fulvipes et Pseudosperma yunnanense, qui étaient de nouvelles espèces ajoutées à la liste des champignons vénéneux.

Gyromitra venenata a été découvert lors d'incidents dans les provinces du Yunnan et du Guizhou et ont été les premiers empoisonnements signalés à cause de la gyromitrine en Chine depuis 2000. La dermatite rare au champignon Shiitake a également été signalée. L'intoxication par hémolyse causée par Paxillus involutus a été enregistrée pour la deuxième fois depuis le début de ce siècle, entraînant un décès en Mongolie intérieure.

Des enquêtes épidémiologiques, une identification rapide et précise des espèces, la détection des toxines et un diagnostic et un traitement appropriés sont essentiels pour contrôler l'empoisonnement par des champignons, ont dit les chercheurs.

«Le nombre croissant d'identifications de champignons vénéneux suggère que ce que nous connaissons seulement une partie de la variété de champignons vénéneux. De nombreuses espèces doivent être formellement décrites et leur comestibilité n'est pas claire», ont-ils dit.

«Promouvoir les connaissances sur la consommation sûre de champignons est essentiel pour réduire les intoxications aux champignons. Il n'est pas sage de ramasser et de consommer des champignons sauvages.»

En France, selon le Vigil’Anses n°2, Le bulletin des vigilances de l’Anses, Juin 2017, un bilan des intoxications par des champignons en 2016,

Pendant la période de surveillance, de juillet à décembre 2016, 864 cas de consommation de champignons (avec ou sans symptômes) ont été rapportés au réseau des Centres anti-poison, dont 616 étaient symptomatiques et, au final, 603 pour lesquels les symptômes étaient en lien, à des degrés divers, avec les champignons consommés.

lundi 3 août 2020

La France est également touchée par la présence de Listeria dans des champignons enoki


« La France est également touchée par la présence de Listeria dans des champignons enoki », source Food Safety News.

La France est devenue le cinquième pays à signaler la présence de Listeria dans les champignons enoki de Corée du Sud.

On savait déjà que 36 personnes sont tombées malades et quatre sont décédées aux États-Unis de novembre 2016 à décembre 2019. Six maladies ont été enregistrées au Canada entre 2017 et 2019 et cinq en Australie entre octobre 2017 et mars 2020. Les autorités indonésiennes ont ordonné le rappel de a affecté les champignons de Green Co. Ltd en mai, mais n'a signalé aucun patient. (Le blog en a parlé en mars 2020, ici.)

Les autorités françaises ont confirmé cinq isolats alimentaires collectés en 2017, mais aucun cas de maladie provenant de champignons enoki de la République de Corée, et distribués via les Pays-Bas, partageait la même séquence par la core genome MLST (cgMLST) que d'autres pays.

Des champignons enoki impliqués ont été distribués par un exportateur en Australie, Canada, Hong Kong (Chine), Indonésie, Myanmar, Pays-Bas, Philippines, Singapour et États-Unis.

Des mesures pour réduire les risques ont été prises par les autorités de la République de Corée, telles qu'une éducation à la sécurité des aliments pour les agriculteurs et une note sur le paquet de champignons enoki pour alerter les consommateurs de la nécessité de cuire les produits avant leur consommation.

Faits saillants d'INFOSAN au deuxième trimestre
Les nouvelles informations proviennent du résumé du Réseau international des autorités de sécurité alimentaire (INFOSAN) sur les événements de sécurité sanitaire des aliments d'avril à juin.

Le réseau, géré par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a été impliqué dans 29 incidents au 2 trimestre 2020 contre 38 au premier trimestre de l'année.

Sur les 29 incidents, 13 étaient biologiques impliquant Salmonella cinq fois, Listeria monocytogenes à trois reprises, Clostridium botulinum deux fois, Vibrio cholera une fois et deux pour un risque biologique non spécifié.

Les principales catégories d'aliments concernées étaient du poisson et d’autres produits de la mer, des boissons alcoolisées, des produits carnés, des aliments composites, des fruits, du lait et des produits laitiers, des céréales et des produits à base de céréales.

Les aliments pour nourrissons et enfants en bas âge, herbes, épices et condiments, noix et graines oléagineuses, produits à usage nutritionnel spécial, collations, desserts et autres produits, produits végétaux et végétaux, légumineuses et légumineuses ont également été mentionnés dans les alertes.

Six incidents impliquaient un danger chimique, le méthanol trois fois, l'histamine deux fois et la patuline une fois. Cinq étaient dus à un allergène non déclaré, notamment la noix de cajou et la pistache, le sésame, le blé, la moutarde et les arachides. Trois étaient dus au verre en tant que danger physique et les deux autres étaient des dangers non spécifiés qui semblaient être liés à des denrées alimentaires.

Cas d'intoxication au méthanol
Au deuxième trimestre de 2020, le secrétariat d'INFOSAN a été informé de trois flambées d'intoxication au méthanol au Mexique, en République Dominicaine et au Cambodge. Il semble que les éclosions étaient localisées et non liées aux produits frelatés.

« Ils mettent en évidence un problème courant selon lequel les fraudeurs peuvent profiter des opportunités où les ventes légales d'alcool ont été restreintes afin de stimuler leurs propres ventes. De telles opportunités semblent se produire plus fréquemment pendant la pandémie de COVID-19 où les ventes d'alcool ont été réduites ou restreintes dans certaines juridictions », selon INFOSAN.

« Le COVID-19 et les mesures prises pour atténuer l'impact mondial de la pandémie ont perturbé la production alimentaire et les chaînes d'approvisionnement alimentaire dans le monde entier. »

En mai et juin, plus de 100 décès au Mexique étaient liés à la consommation de boissons alcoolisées frauduleuses frelatées au méthanol. En juin, il a été signalé que 215 décès et 340 cas d'intoxication au méthanol avaient été enregistrés en République Dominicaine. Trois personnes ont été arrêtées dans des usines clandestines et 2 864 bouteilles confisquées.

Un total de 43 cas et sept décès ont été signalés dans une épidémie d'intoxication au méthanol au Cambodge, soupçonnée d'être causée par la consommation de vin.

Mise à jour du 25 avril 2021. On lira cet article de Food Safety News du 22 avril 2021, Another enoki mushroom recall because of Listeria risk.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

mardi 24 mars 2020

Champignons enoki et Listeria sur la sellette aux Etats-Unis

Des champignons Enoki de Corée du Sud ont été rappelés et les enquêteurs les associent à une épidémie pluriannuelle à Listeria monocytogenes qui a tué quatre personnes sur une période de trois ans, selon The Packer du 11 mars 2020.

L'importateur, Sun Hong Foods Inc., de Montebello, Californie, a rappelé des champignons le 9 mars après que les agents du département de l'agriculture et du développement rural du Michigan aient découvert que deux échantillons de champignons étaient positifs pour la souche de Listeria.

Selon le Centers for Disease Control and Prevention, les agences de santé publique ont utilisé le système PulseNet pour identifier les cas de maladies liées à l'épidémie, en utilisant les « empreintes génétiques » par le séquençage du génome entier.

Les agences n'ont pas signalé les dates des décès. Des patients en Californie, Hawaï et New Jersey sont décédés.

Les cas liés aux champignons ont un taux d'hospitalisation élevé, avec 30 des 36 patients identifiés nécessitant une hospitalisation, selon la Food and Drug Administration, qui a lancé un avertissement aux consommateurs le 9 mars pour ne pas consommer de champignons enoki de Sun Hong Foods.

Sun Hong Foods, Inc. 1105 W Olympic Blvd, Montebello, CA 90640 procède au rappel de tous les produits Enoki Mushroom (Produit de Corée du Sud) Net Wt 7.05/200g parce qu'ils ont le potentiel d'être contaminée par Listeria monocytogenes, une bactérie qui peut entraîner une maladie pouvant mettre la vie en danger ou la mort. Les consommateurs sont avertis de ne pas les utiliser même s'ils ne semblent pas être contaminés ou ne pas avoir une odeur d’altération.

Selon Food Safety News du 23 mars une autre entreprise a rappelé des champignons enoki importés pour cause de présence de Listeria.

Une entreprise californienne rappelle des champignons frais importés de Corée après que les tests effectués par l'État ont donné des résultats positifs pour Listeria monocytogenes.

La société, Guan’s Mushroom Co. of Commerce, CA, rappelle tous les lots de ses produits en emballage plastique, 200 g/7.05 onces, de champignons enoki, selon un avis de rappel publié par la Food and Drug Administration.

Guan’s a envoyé les champignons concernés à des magasins en Californie, à New York et en Pennsylvanie via des distributeurs de produits ou des grossistes.

L'avis de rappel de la société n'indique pas si les distributeurs et les grossistes peuvent avoir vendu le produit à d'autres clients. La distribution du produit a été suspendue, selon l'avis de rappel.

Les consommateurs peuvent identifier les champignons rappelés en regardant des emballages en plastique transparent de 200 g/7.05 onces avec la description « Enoki Mushroom » en anglais, coréen et français, et le logo de Guan à l'avant. À l'arrière, il y a le numéro UPC 859267007013 et un code d'emballage 14-1 dans le coin inférieur droit. Les produits sont expédiés dans une boîte en carton blanc contenant 25 pièces de 200 g. Les sachets ont le logo de Guan en vert et # 02473 imprimé sur chacun.

Aucune cas de maladie n’a été signalée à ce jour concernant les champignons de Guan rappelés. Cependant, plus tôt ce mois-ci, les autorités fédérales avaient signalé une épidémie à Listeria sur trois ans liée aux champignons enoki Sun Hong Foods.
Les consommateurs qui ont acheté des sachets de 200 gd’enoki de Guan sont priés de les retourner au lieu d’achat pour un remboursement complet.

Fondé en 1996, Guan’s Mushroom dispose de cinq centres de distribution situés à San Francisco, Los Angeles, New York, West Grove et Toronto, selon le site Internet de la société.

La société ne signale aucun rappel sur son site Internet ...

Mise à jour du 25 avril 2021. On lira cet article de Food Safety News du 22 avril 2021, Another enoki mushroom recall because of Listeria risk.

mercredi 29 janvier 2020

Espagne : Un juge indique que le décès d'une personne n'est pas du à une intoxication alimentaire dans un restaurant


Je vous avais parlé de cette affaire en février 2019 et voici qu'« Un juge dans sa décision indique que le décès d'une personne n'est pas du à une intoxication alimentaire dans un restaurant », source Food Safety News.

Un tribunal espagnol a statué que le décès d'une femme était due à des causes naturelles et non à une intoxication alimentaire dans un restaurant étoilé au Michelin.

La décision a été rendue en décembre 2019 par un juge de la cour supérieure de justice de la communauté de Valence (TSJCV) et une investigation sur le restaurant RiFF a été clôturée.

Le ministère de la santé de Valence a détecté des cas d'intoxication alimentaire en février 2019 chez des clients du restaurant de Valence. Une investigation et une inspection ont révélé que le site était conforme aux réglementations sanitaires et qu'il n'y avait aucune raison de le fermer.

Une trentaine de clients du restaurant ont subi une intoxication alimentaire après avoir mangé des morilles utilisées dans un plat à base de riz, mais les symptômes étaient légers. La femme de 46 ans a souffert d'une intoxication alimentaire mais sa mort était due à une condition préexistante, selon la décision.

Champignons soupçonnés
Les médias espagnols ont cité le juge disant qu'une analyse sur les champignons avait révélé « des preuves de toxicité », mais avec de légères conséquences telles que nausées, vomissements ou maux de tête.

Dans un communiqué, le propriétaire du restaurant Bernd H. Knöller, a déclaré que les morilles provenaient d'un fournisseur de champignons régulier avec lequel il travaillait depuis plus de 25 ans.

« Comme je le savais, les morilles contiennent une substance légèrement toxique à l'état cru, qui est généralement considérée comme détruite lors de la cuisson, bien que certains mycologues demandent apparemment leur interdiction depuis des années », aurait-il déclaré.

« Les champignons n'étaient apparemment pas venus d'Espagne ou d'Europe mais provenaient de Chine, probablement du Sichuan où les Chinois les cultivaient avec succès. Malgré des demandes répétées, le fournisseur n'était pas disposé à confirmer par écrit l'origine des champignons. »

Le nombre de clients étrangers, qui représentaient auparavant près de la moitié de la clientèle, a été pratiquement réduit à zéro à la suite de l'incident et de la couverture médiatique mondiale. RiFF a obtenu une étoile Michelin en 2009 et a reçu une étoile en 2020.

Knöllera fermé le restaurant à l'époque jusqu'à ce que le ministère de la santé termine son enquête et il a rouvert en mars 2019.

« Une combinaison de choc et de pression médiatique m'a empêché de continuer à travailler à l'époque. J'exploite mon restaurant depuis 26 ans, mais je ne m'attendais pas à recevoir un tel soutien de la part de nos clients. Le RiFF est toujours en activité aujourd'hui en raison de sa gentillesse », a déclaré Knöller.

« L'affaire a finalement été classée. Alors maintenant, il est temps pour moi de prendre une grande respiration et de continuer à faire ce que j'aime le plus: cuisiner. »

On lira sur ce site suisse, Trop de morilles, même cuites, sont toxiques, le centre antipoison de Belgique à propos des morilles crues et ce site français, « Intoxication aux morilles : réelle mais rare ». Par ailleurs, la fausse morille est interdite à la vente en France en raison de sa toxicité.

mardi 10 décembre 2019

« 22 morts et 10 000 cas entre 2010 et 2017 », c’est le bilan des cas rapportés au réseau des centres antipoison de 2010 à 2017 en France métropolitaine


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

La fricassée de champignons sauvages, un plaisir d'automne qui n'est pas sans danger : 22 personnes sont mortes en France entre 2010 et 2017 après une intoxication aux champignons, essentiellement des amanites phalloïdes, selon des chiffres officiels publiés mardi. source agri-mutuel avec l'AFP.

Au total, 10 625 cas d’intoxication aux champignons ont été enregistrés durant cette période, dont 239 graves, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence sanitaire Santé publique France (Surveillance nationale des intoxications alimentaires par des champignons : bilan des cas rapportés au réseau des centres antipoison de 2010 à 2017 en France métropolitaine).

Les personnes décédées étaient 10 hommes et 12 femmes âgés de 38 à 88 ans. Dans 15 de ces 22 cas, la mort a été causée par un « syndrome phalloïdien », qui se déclare 6 à 24 heures après l’ingestion. Il se caractérise par des vomissements, des diarrhées, des douleurs au ventre et attaque le foie et les reins. Dans 11 de ces cas, le champignon en cause était l’amanite phalloïde, l’une des espèces vénéneuses les plus dangereuses. Les personnes intoxiquées l’avaient confondue avec le rosé des prés (agaric champêtre) ou la coulemelle, voire l’avaient carrément ramassée et consommée sans la connaître.

Les 7 autres cas mortels étaient dus à un autre type de syndrome, dit « sudorien », qui se déclare plus rapidement (de 15 minutes à 2 heures après l’ingestion). Causé par d’autres champignons, certaines espèces de clitocybes ou d’inocybes, ce syndrome est « considéré comme relativement peu dangereux », note le BEH. Mais il peut avoir des conséquences graves « chez des patients présentant des antécédents cardiovasculaires », dont le cœur est fragilisé par l’intoxication.

Les informations sur le mode d’obtention des champignons responsables de ces intoxications ne sont connues que pour 2016 et 2017. Pour ces deux années, les champignons avaient très majoritairement été cueillis (93 % des cas), mais avaient parfois aussi été achetés ou consommés au restaurant (7 %). « De nombreux facteurs interviennent dans ces intoxications : confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, consommation de champignons comestibles en mauvais état, défaut de cuisson d’espèces secrétant des toxines (…) (morilles, shiitake), quantité trop importante consommée (tricholome équestre) », relève le BEH.

Certains champignons comestibles peuvent provoquer des intoxications dans ces circonstances particulières: c’est le cas des rosés des prés chez les personnes ayant un déficit en tréhalase (enzyme qui dégrade un sucre appelé tréhalose, contenu en grande quantité dans ces champignons). La plupart des intoxications ont logiquement lieu en octobre, au plus fort de la saison des champignons, même s’il arrive que des pics soient atteints dès août. « Il est indispensable de faire identifier sa récolte par un spécialiste en cas de doute sur la comestibilité d’un champignon, mais également de la photographier avant sa cuisson », rappelle le BEH. En outre, « il est recommandé de ne pas donner de champignons sauvages aux plus jeunes ». Le plus jeune des 10 000 patients intoxiqués entre 2010 et 2017 n’avait que 9 mois, et 3,3 % des cas concernaient des enfants de moins de 5 ans.

Dans la conclusion, il est noté,
Le nombre de cas n’a globalement pas diminué depuis le début de la surveillance et semble davantage lié aux conditions météorologiques favorisant la pousse qu’aux mesures de communication mises en œuvre. Si les relais dans les médias locaux doivent être privilégiés pour informer la population des risques liés à la consommation de champignons, la mise à disposition sur un site Internet d’une liste d’officines ou sociétés de mycologie où pouvoir apporter sa cueillette, comme en Suisse, pourrait inciter les cueilleurs à faire contrôler leur récolte
Ci-après, un extrait du film d'Yves Robert de 1958, Ni, ni connu, avec Louis de Funès ... à propos de champignons, mais que ...