mercredi 1 juin 2022

Surveiller les infections aux champignons en France pour mieux y faire face

Surveiller les infections aux champignons pour mieux y faire face, source communiqué de l'Insttitut Pasteur.

Une étude synthétique sur l’épidémiologie des infections fongiques en France ouvre des voies de recherche pour mieux lutter contre ces maladies.

À l’Institut Pasteur, le centre national de référence (CNR) Mycoses invasives et antifongiques est chargé de la surveillance épidémiologique des infections fongiques sévères en France. Dans une récente publication parue dans la revue mBioune revue de l’American Society for Microbiology, l’équipe du CNR synthétise plusieurs années de veille afin de fournir une vision globale des infections (septicémies, pneumonies, méningites, etc…) dues à des champignons pathogènes microscopiques. Elles sont représentées par les candidoses (due à des levures du genre Candida), les aspergilloses et les mucormycoses (dues à des moisissures environnementales), et la pneumocystose.

Entre 2012 et 2018, le CNR a recueilli des données épidémiologiques et microbiologiques sur ces principales infections fongiques. Grâce à un maillage de 21 centres hospitalo-universitaires intéressant l’ensemble du territoire, il a pu rassembler les données de près de 10 000 épisodes d’infections. Ce sont essentiellement des infections liées à l’immunodépression ou des complications liées aux soins, comme des infections nosocomiales (acquises à l’hôpital) ou iatrogènes (en conséquences du traitement d’une autre pathologie).

Une mortalité toujours élevée des infections fongiques
L’étude montre une certaine stabilité du nombre d’infections, en dehors d’une augmentation des infections mixtes à plusieurs moisissures, mais une baisse relative d’infections particulières, comme l’aspergillose. Les candidoses ne présentent qu’une augmentation modeste, essentiellement associée au vieillissement de la population. Par ailleurs, l’étude de la sensibilité aux molécules antifongiques in vitro ne montre pas d’augmentation de la résistance aux traitements chez les champignons responsables de ces infections. Plus préoccupant, la mortalité globale des patients atteints de mycoses invasives reste désespérément élevée: jusqu’à 59% pour des infections comme les mucormycoses.

Ces tendances épidémiologiques, dans l’ensemble plutôt stables, et associées à une mortalité élevée inchangée, sont observées alors que de nouveaux traitements antifongiques se sont généralisés, notamment pour les candidoses, et que de nombreuses recommandations pour la prise en charge de ces infections sont disponibles pour les soignants. Ces résultats suggèrent que certains arguments avancés pour expliquer la mortalité très élevée associée aux infections fongiques devraient être rediscutés pour orienter les recherches vers d’autres voies d’amélioration.

Référence
Active Surveillance Program to Increase Awareness on Invasive Fungal Diseases: the French RESSIF Network (2012 to 2018), mBio, 2 mai 2022.

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