Une étude synthétique sur l’épidémiologie des infections fongiques en France ouvre des voies de recherche pour mieux lutter contre ces maladies.
À l’Institut Pasteur, le centre national de référence (CNR) Mycoses invasives et antifongiques est chargé de la surveillance épidémiologique des infections fongiques sévères en France. Dans une récente publication parue dans la revue mBio, une revue de l’American Society for Microbiology, l’équipe du CNR synthétise plusieurs années de veille afin de fournir une vision globale des infections (septicémies, pneumonies, méningites, etc…) dues à des champignons pathogènes microscopiques. Elles sont représentées par les candidoses (due à des levures du genre Candida), les aspergilloses et les mucormycoses (dues à des moisissures environnementales), et la pneumocystose.
Entre 2012 et 2018, le CNR a recueilli des données épidémiologiques et microbiologiques sur ces principales infections fongiques. Grâce à un maillage de 21 centres hospitalo-universitaires intéressant l’ensemble du territoire, il a pu rassembler les données de près de 10 000 épisodes d’infections. Ce sont essentiellement des infections liées à l’immunodépression ou des complications liées aux soins, comme des infections nosocomiales (acquises à l’hôpital) ou iatrogènes (en conséquences du traitement d’une autre pathologie).
Ces tendances épidémiologiques, dans l’ensemble plutôt stables, et associées à une mortalité élevée inchangée, sont observées alors que de nouveaux traitements antifongiques se sont généralisés, notamment pour les candidoses, et que de nombreuses recommandations pour la prise en charge de ces infections sont disponibles pour les soignants. Ces résultats suggèrent que certains arguments avancés pour expliquer la mortalité très élevée associée aux infections fongiques devraient être rediscutés pour orienter les recherches vers d’autres voies d’amélioration.
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