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samedi 8 mai 2021

Une épidémie à Salmonella touche 14 personnes en Suède et 40 au Danemark

«Une épidémie à Salmonella touche 14 personnes en Suède et 40 au Danemark», source article de Joe Whitworth paru le 8 mai 2021 dans Food Safety News.

Les autorités suédoises enquêtent sur une épidémie à Salmonella qui a touché plus d'une douzaine de personnes en moins de deux semaines.


Du 13 au 24 avril, 14 personnes ont été infectées par Salmonella Braenderup dans 10 régions différentes du pays.

Situation en Suède au 6 mai 2021 pour Salmonella Braenderup
Le séquençage du génome entier a montré que les patients étaient liés, selon l'Agence de santé publique de Suède (Folkhälsomyndigheten).

Les personnes malades vont de quelques mois à 91 ans et 10 sont des femmes.

Les unités de contrôle des infections, les municipalités, l'Agence suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket) et l'Agence suédoise de la santé publique enquêtent sur l'épidémie. Cela implique d'interroger les patients pour savoir ce qu'ils ont mangé la semaine avant de tomber malade, dans le but d'identifier les points communs entre eux.

La source de l'infection n'a pas été identifiée mais est soupçonnée d'être un aliment largement distribué en Suède.

Salmonella Braenderup est entrée dans le top 20 des sérotypes à l'origine d'infections confirmées en Europe en 2018 avec 259 cas et était responsable de 300 cas d'infections en 2019.

Salmonella : mise à jour au Danemark

Pendant ce temps, une épidémie à Salmonella au Danemark a désormais touché 40 personnes, dont 24 ont besoin d'un traitement hospitalier depuis novembre 2020.

Des personnes ont été infectées par Salmonella Typhimurium entre mi-novembre 2020 et mi-avril 2021, selon le Statens Serum Institut (SSI). Les patients vivent dans tout le pays et comprennent 23 femmes et 17 hommes âgés de 2 à 92 ans.

Epidémie au Danemark de la semaine 46 de 2020 à la semaine 15 de 2021
Trois personnes positives pour la souche épidémique de Salmonella sont décédées dans les 30 jours suivant le prélèvement de l'échantillon, mais on ne sait pas si elles sont décédées de ou à cause l'infection à Salmonella. Tous les trois avaient des maladies sous-jacentes, mais l'infection à Salmonella est considérée comme une cause contributive de décès.

La source de l'infection a été attribuée à une marque de compléments alimentaires à base de plantes vendus par Orkla Care appelé HUSK Psyllium en capsules. Les graines de psyllium HUSK du lot concerné provenaient d'Inde. L'entreprise a rappelé toute la gamme des produits HUSK.

Le produit a été mentionné lors d'entretiens avec des patients et des analyses effectuées par l'administration vétérinaire et alimentaire danoise ont retrouvé Salmonella dans des produits que deux patients avaient à la maison. Orkla Care a également trouvé un prélèvement positif pour Salmonella positif lors d'autocontrôles, mais les complements ont été jetés avant d'être vendus.

Orkla Care a déclaré qu'il évaluait s'il fallait continuer à travailler avec la société indienne, mais a déclaré qu'il avait fourni HUSK pendant 40 ans et avait également fourni à d'autres entreprises en Europe des cosses de graines de psyllium.

Les produits ont été envoyés en Suède, en Finlande, en Islande, en Norvège, en Belgique, au Luxembourg, en Espagne et en Bulgarie, selon un avis du RASFF. Les autorités allemandes et polonaises ont également publié des rappels nationaux. En Pologne, cela inclut le complément alimentaire de marque Colon car il contient des cosses de graines de psyllium.

jeudi 1 avril 2021

Teneurs maximales en vitamines et minéraux dans les compléments alimentaires et les aliments enrichis, selon le BfR

«Teneurs maximales en vitamines et minéraux dans les compléments alimentaires et les aliments enrichis», source BfR 11/2021 du 16 mars 2021.

Le BfR a mis à jour ses recommandations pour les teneurs maximales.

Le marché des compléments alimentaires et des aliments enrichis est diversifié et en croissance continue. Les publicités promettent des effets positifs sur la santé, le bien-être et la performance. Environ un tiers des adultes en Allemagne utilisent régulièrement des compléments alimentaires, dont beaucoup contiennent des vitamines et des minéraux. Cependant, les données sur l'apport nutritionnel indiquent qu'en Allemagne, l'apport de seulement quelques vitamines et minéraux, y compris la vitamine D, le calcium, l'acide folique et l'iode, ne répond pas aux recommandations d'apport données par la Société allemande de nutrition (DGE e.V.) dans certains groupes de population.

La règle de base est qu'une alimentation équilibrée et variée fournit à un corps sain des quantités suffisantes de nutriments essentiels. Si, en plus, on prend des compléments alimentaires fortement dosés et, éventuellement, on consomme également des aliments enrichis, le risque d'un apport excessif en micronutriments en question augmente. Depuis environ deux décennies, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a été impliqué dans l'évaluation des risques pour la santé des vitamines et des minéraux, et avait déjà élaboré des propositions de teneurs maximales pour les compléments alimentaires et les aliments enrichis pour la première fois en 2004. Celes-ci ont désormais été révisés sur la base de nouvelles découvertes scientifiques. «Plus il y en a, mieux c'est - c'est aussi une idée fausse en ce qui concerne les vitamines et les minéraux», dit le professeur Dr. Andreas Hensel, président du BfR. «La dose détermine si elles bénéficient ou nuisent à notre santé.»

L'Avis du BfR sur les recommandations mises à jour pour les teneurs maximales est ici.

jeudi 11 février 2021

Effets indésirables des compléments alimentaires, utilisez le site Nutrivigilance

L'Anses informe le 11 février 2021 d'un nouveau site de déclaration en ligne pour la Nutrivigilance.

Le dispositif de Nutrivigilance collecte les signalements d’effets indésirables liés à la consommation de certains produits alimentaires, dont les compléments alimentaires. Les professionnels de santé, les fabricants ou distributeurs et les particuliers peuvent désormais déclarer ces effets indésirables sur un nouveau site plus facile et rapide à utiliser. En déclarant sur le site, ils contribuent ainsi à améliorer la connaissance des produitset la sécurité des consommateurs.

La Nutrivigilance, un dispositif pour améliorer la sécurité des consommateurs

Porté par l’Anses depuis 2009, le dispositif national de Nutrivigilance a pour objectif d'améliorer la sécurité des consommateurs en identifiant rapidement d'éventuels effets indésirables liés à la consommation de certains aliments que sont les compléments alimentaires, les aliments ou boissons enrichis en vitamines, minéraux, extraits de plantes, les nouveaux aliments et nouveaux ingrédients ou encore les produits destinés à l'alimentation de populations particulières : nourrissons, patients souffrant de troubles du métabolisme, de dénutrition…

Pour cela, l’Anses s’appuie sur les déclarations en ligne effectuées par les professionnels de santé (médecins, pharmaciens…) et les fabricants ou distributeurs. Les particuliers peuvent aussi déclarer, il est cependant recommandé de prendre contact avec un professionnel de santé afin que ce dernier effectue la déclaration d’effets indésirables.

Un nouveau site à l’ergonomie optimisée pour faciliter les déclarations

La nouvelle ergonomie du site de télédéclaration permet au déclarant de remplir plus rapidement et de façon plus précise les informations concernant les produits consommés ou l’effet indésirable observé. Les signalements suffisamment renseignés sont ensuite analysés par un groupe de médecins qui évalue la sévérité de l’effet indésirable et la probabilité d’un lien entre la consommation du produit et la survenue de cet effet, c’est ce qu’on appelle l’imputabilité.

Ainsi, l’Anses a publié quinze avis concernant une large gamme de produits suivis par la nutrivigilance, notamment sur les risques liés à la consommation de certaines substances présentes dans des compléments alimentaires (spiruline, lutéine, zéaxanthine, synéphrine, levure de riz rouge, glucosamine et chondroïtine, mélatonine, etc.), de compléments alimentaires destinés aux sportifs, aux femmes enceintes, de boissons dites «énergisantes» ou encore de boissons autres que le lait maternel et ses substituts dans l’alimentation des nourrissons de moins d’un an.

Pour les particuliers, les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins. Pour connaître nos conseils sur la consommation de compléments alimentaires, consultez notre infographie.

Déclarez un effet indésirable sur le site Nutrivigilance.

lundi 1 février 2021

Campagne commune de communication de l'Anses et de la DGCCRF sur les compléments alimentaires

C'est ce qu'on appelle des campagnes de communication coisée ....

L'Anses nous informe à propos des compléments alimentaires, c'est une bonne chose qui tombe à propos,

En effet, voici que, subrepticement, se glisse dans des compléments alimentaires bio, Ouh, là, là, des graines de sésame contaminés, ouf, la DGCCRF publie un avis de rappel le 1er février 2021,

  • Nom du produit : HYGIAFLORE PSYLLIUM BIO TRANSIT gélules
  • Marque : SUPER DIET
  • Référence : Complément alimentaire à base de 4 plantes
  • Marque commerciale : SUPER DIET
  • Type de conditionnement : Pilulier 100 gélules
  • N° de lot : 70052
  • DLUO : 12/2022
  • EAN : 3428881118206
  • isque : La société SUPER DIET procède au rappel des compléments alimentaires HYGIAFLORE PSYLLIUM BIO TRANSIT gélules suite à la mise en évidence de la présence d’oxyde d’éthylène. Il est recommandé aux personnes qui détiendraient ce produit de ne pas le consommer et de le rapporter au point de vente où il a été acheté afin d’être remboursé.

Mais jusqu'où et jusqu'à quand des graines de sésames bio ou non contaminés par l'oxyde d'éthylène se trouveront dans des produits et/ou compléments alimentaires en France ?

dimanche 13 décembre 2020

La répression sur les allégations alimentaires liées au COVID-19 en ligne se poursuit en Europe

 «La répression sur les allégations alimentaires liées au COVID-19 en ligne se poursuit en Europe», source article de Joe Whitworth paru le 13 décembre dans Food Safety News et complété pr mes soins -aa.

Le nombre de publicités en ligne retrouvées concernant des allégations d'aliments prétendant prévenir ou guérir le coronavirus en Europe a dépassé les 600. La Commission européenne a appelé les États membres à renforcer leur vigilance et à adapter les activités de contrôle sur les offres en ligne et la publicité des aliments liés au COVID-19.

Plus de 530 sont des affaires nationales et 85 sont des questions transfrontalières. En juin, ce nombre s’élevait à plus de 350. L’Italie a participé à plus de 200 notifications, les 61% de l’Allemagne étant suivis par les Pays-Bas, la France et la République tchèque.

Les aliments diététiques, les compléments alimentaires et les aliments enrichis constituent la principale catégorie de produits avec 580 alertes alors que seule une poignée concerne le cacao, le café et le thé; herbes et épices; miel et gelée royale; ou graisses et huiles.

Utiliser la pandémie comme opportunité commerciale

La Commission européenne a lancé un plan d'action sur les offres sur Internet et la publicité des aliments prétendument liés au COVID-19 en avril 2020 et il se poursuivra jusqu'au printemps 2021.

Des actions ont été menées dans près de 300 cas en partenariat avec des plateformes de commerce électronique à près de 80 reprises. Les mesures impliquaient principalement la suppression ou la modification des offres, mais certaines ont conduit à une amende ou à une injonction. Plus de 300 enquêtes sont en cours.

Les États membres ont constaté que davantage de produits vendus sur Internet étaient annoncés comme ayant un effet positif sur le système immunitaire ou protégeant contre l'infection. Jusqu'à présent, les preuves ne soutiennent pas les affirmations selon lesquelles un aliment ou un complément alimentaire protège contre le COVID-19.

Des criminels et des fraudeurs utilisent la pandémie comme une opportunité commerciale, selon la Commission.

«Les produits prétendant prévenir et guérir le COVID-19 sont commercialisés illégalement et peuvent même présenter des risques importants pour la santé», a-t-elle déclaré.

Actions au Danemark, Allemagne et République tchèque

Fødevarestyrelsen (l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise) a retrouvé 21 publicités illégales avec au moins sept amendes infligées aux entreprises.

S'exprimant en juin alors qu'il était encore ministre de l'agriculture du Danemark, Mogens Jensen, a déclaré qu'il existe des distributeurs en ligne qui tentent d'exploiter les craintes des personnes face au coronavirus en vendant des produits qui promettent plus qu'ils ne peuvent offrir.

«Au mieux, cela affecte les portefeuilles des personnes. Au pire, les clients croient qu'ils sont mieux protégés et peuvent se détendre sur les directives de garder une distance et de se laver les mains (et) ils s'exposent eux-mêmes et les autres à un risque d'infection encore plus grand», a-t-il déclaré.

L'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité des aliments (BVL) en Allemagne a conseillé aux consommateurs d'en savoir plus sur les ingrédients s'ils ne les connaissent pas avant d'acheter des compléments alimentaires sur Internet.

L'agence a également dit aux personnes de ne pas acheter de compléments alimentaires aux particuliers et de prêter attention aux images, aux étiquettes et à l'emballage des produits.

L'Autorité tchèque d'inspection de l'agriculture et des aliments (SZPI) a traité plus de 80 cas impliquant des vendeurs sur Internet de compléments alimentaires au début de l'année. Ces fournisseurs proposaient des produits en utilisant des allégations médicales interdites, principalement en indiquant des effets sur le coronavirus.

Depuis septembre, les inspecteurs ont remarqué des tentatives répétées de la part de certains vendeurs de promouvoir à nouveau des compléments alimentaires en utilisant des allégations non autorisées. Certains ont impliqué des entreprises d'autres pays de l'UE, de sorte que les autorités ont utilisé le système d'assistance administrative et de coopération géré par la Commission européenne pour partager des informations.

Concernant la France, je n'ai trouvé que cette information sur le site de la DGCCRF, La task-force nationale de lutte contre les fraudes et escroqueries se mobilise et propose un guide pour une reprise d’activité sans arnaques.

A suivre ...

jeudi 26 novembre 2020

L'Anses et les compléments alimentaires 'naturels' pour cheveux à mâcher


Les recommandations de l'Anses de cet avis sont celles qui vous sont proposées dans la dernière actualité de l'Anses du 26 novembre 2020, bis repetita donc

Nous allons voir pourquoi cette recommandation de l'Anses ci-après est nécessaire mais non suffisante …

Commercialisé par la société HairBurst, le produit Chewable Hair Vitamins® est un complément alimentaire, sous forme de gommes à mâcher, utilisé notamment pour la vitalité des cheveux.
Dans le cadre de son dispositif de nutrivigilance, l’Anses a reçu en 2019 deux signalements d’hépatites aiguës menaçant le pronostic vital susceptibles d’être liées à la consommation de ce complément alimentaire. Les deux femmes, de 29 et de 36 ans, ont dû être hospitalisées et l’une d’elles a dû recevoir une greffe du foie en urgence. Toutes les deux prenaient un contraceptif oral.
Selon l’Anses, la responsabilité du complément alimentaire dans la survenue de ces deux hépatites aiguës sévères était très vraisemblable. Plusieurs hypothèses sont possibles : un effet complexe de la combinaison des nombreux ingrédients du produit, une interaction avec d’autres substances, notamment celles contenues dans les contraceptifs oraux, ou encore une éventuelle contamination ou adultération, c’est-à-dire un ajout d’une substance de façon frauduleuse.
Recommandations de l’Anses relatives à la consommation de compléments alimentaires :
  • Signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la consommation d’un complément alimentaire.
  • Respecter les conditions d’emploi fixées par le fabricant.
  • Eviter des prises multiples, prolongées ou répétées au cours de l’année de compléments alimentaires sans avoir pris conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, diététicien…).
  • Etre très vigilant vis-à-vis des allégations abusives.
  • Etre très vigilant quant à l’achat de produits vendus dans les circuits non traditionnels (internet, salles de sport…) et sans conseil individualisé d’un professionnel de santé.
Ces produits ne sont pas que vendus dans les circuits non traditionnels, ils sont aussi vendus, par exemple, chez Séphora,
Chewable Hair Vitamins ou Vitamines Pour Cheveux À Mâcher de marque HAIR BURST, aussi appelées « bonbons gomme », ces vitamines sont des pastilles à la fraise et au cassis, qui contiennent des ingrédients clés pour la santé des cheveux.
Mais quand va-t-on rappeler aux fabricants et aux distributeurs de mettre des recommandations très strictes encadrant ce type de produit et de cesser des allégations non fondées et parfois dangereuses… c'était un message à l'attention de la DGCCRF ...

Parmi les FAQs d'Hairburst, il est rapporté,
Les vitamines produisent-elles des effets secondaires négatifs?
Hairburst est 100% naturel. Par conséquent, aucun effet secondaire connu ne découle de sa prise. Si vous pensez que quelque chose dans les ingrédients peut ne pas être en accord avec vous, consultez votre médecin.
C'est extraordinaire, naturel signifie, pour Hairburst, sans danger !
Puis-je prendre Hairburst si je suis enceinte ou si j'allaite?
Oui, vous pouvez prendre nos vitamines pour les cheveux pour les nouvelles mamans, cette formule a été spécialement adaptée pour les femmes qui allaitent ou qui sont enceintes.
La réponse est non, selon l'Anses !

Dans la dernière publication de la DGCCRF du 10 mars 2020 sur le Contrôle des allégations nutritionnelles et de santé sur les sites internet de compléments alimentaires, il était rapporté, 
La règlementation est peu respectée, quelle que soit la taille de l’entreprise
Les enquêteurs ont contrôlé 95 sites internet proposant l’achat en ligne de compléments alimentaires et ont constaté de nombreux manquements à la réglementation. Le taux moyen de non-conformité (76%) est important.
Les principales anomalies constatées portaient sur l’utilisation d’allégations de santé non autorisées ou employées de manière non conforme (64 % des sites contrôlés concernés), l’utilisation d’allégations thérapeutiques interdites (49 % des sites contrôlés), l’emploi d’allégations dites «générales» non associées à des allégations de santé dûment autorisées (23% des sites contrôlés). 
Y'a encore beaucoup de boulot à faire, peut-être aussi renforcer la législation  ... car un rapide examen pour que la dérive de ces sites Internet se poursuit ...

lundi 19 octobre 2020

Vitamine D: La consommation de compléments alimentaires à forte dose n'est pas nécessaire, selon un avis du BfR

« 
Vitamine D: la consommation de compléments alimentaires à forte dose n'est pas nécessaire », source avis du BfR n°035/2020 du 31 juillet 2020.

L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a préparé une évaluation des risques sanitaires pour les produits vendus sur le marché sous forme de compléments alimentaires contenant une dose quotidienne de cholécalciférol, précurseur de la vitamine D active, de 50 ou 100 microgrammes. Ces produits sont représentatif de certaines préparations à forte dose utilisées par certains consommateurs pour augmenter leur apport en vitamine D.

Chez l'homme, la vitamine D se forme dans la peau après son exposition au soleil. En comparaison à la propre formation de vitamine D par le corps, la consommation alimentaire ne représente généralement qu’une proportion relativement faible de l’apport de vitamine D au corps. Alors qu'une surdose résultant de la propre production du corps n’est pas possible, elle peut certainement résulter d’une consommation de doses de vitamine D, par exemple via certains compléments alimentaires.

Un surdosage de ce type entraîne une élévation des taux de calcium dans le sérum sanguin (hypercalcémie).

Les symptômes cliniques associés à l'hypercalcémie chez l'homme vont de la fatigue à la faiblesse musculaire accompagnée de vomissements et de constipation, et peut même entraîner des arythmies cardiaques et la calcification des vaisseaux sanguins. Si elle persiste, l'hypercalcémie peut entraîner des calculs des reins, une calcification rénale et, finalement, à une perte de la fonction rénale.

Même sans exposition au soleil, une consommation quotidienne de 20 µg de vitamine D est suffisante pour répondre aux besoins du corps en cette vitamine pour la grande majorité (97,5%) de la population.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fixé une valeur UL (apport maximum tolérable ou Tolerable Upper Intake Levels (ULs) de 100 µg pour la vitamine D. Selon les dernières recherches scientifiques, si les adultes et les enfants âgés de 11 ans et plus consomment une quantité quotidienne ne dépassant pas 100 µg, toute altération de la santé est peu probable. Cette valeur UL comprend l'apport en vitamine D de toutes les sources, et donc comprend l'apport provenant de compléments, l'apport alimentaire normal et l'apport d'aliments qui ont été enrichi en vitamine D.Si des préparations à forte dose de vitamine D sont également consommées, ce chiffre peut être dépassé en combinaison avec d'autres sources de vitamine.

Du point de vue de la science nutritionnelle, la consommation quotidienne de préparations de vitamine D contenant une dose de 50 µg ou 100 µg n'est pas nécessaire. En revanche, le BfR considère qu'il est peu probable que des troubles de la santé résulteront de la consommation occasionnelle de telles préparations à forte dose. Si de tels produits à forte dose de vitamine D sont consommés quotidiennement pendant une période de temps plus longue, cependant, les dernières recherches indiquent un risque élevé pour la santé.

Le BfR note que, étant donné une durée adéquate de temps passé à l'extérieur avec une exposition correspondante de la peau au soleil, ainsi qu'une alimentation équilibrée, un apport adéquat en vitamine D peut être réalisé par des individus sans avoir à prendre de préparations à la vitamine D.

Les personnes à risque pour lesquels un grave manque de vitamine D ou une carence en vitamines nécessitant une intervention médicale qui est plus susceptible de se produire, devraient d'abord clarifier la nécessité de prendre de telles préparations avec leur médecin traitant ou médecin généraliste.

Cet avis ne constitue pas une décision quant à savoir si un produit doit ou non être classé comme une denrée alimentaire, et il ne doit pas non plus être interprété comme tel.

mercredi 14 octobre 2020

L'Anses, les compléments alimentaires, les allégations santé, les consommateurs et le marketing de la sécurité des aliments

Dans le cadre de son dispositif de nutrivigilance créé en 2009, l’Anses a reçu un signalement d’effet indésirable sévère (sévérité de niveau 3 avec menace du pronostic vital) 1 susceptible d’être lié à la consommation des compléments alimentaires SriSri Kanchanara® et SriSri Amruth® commercialisés en France par la société Shankara France. Ce cas, enregistré dans la base de données de nutrivigilance sous le numéro 2019-479, a été jugé d’imputabilité très vraisemblable pour le produit SriSri Kanchanara® et exclue pour le produit SriSri Amruth®. Etant donné la sévérité de l’effet indésirable rapporté (une hépatite aiguë avec insuffisance hépatocellulaire), l’Anses a estimé nécessaire de porter ce cas à la connaissance du public et des professionnels de santé, dans un but d’amélioration de la sécurité sanitaire du consommateur.
A ce jour, les données de la littérature rapportent un seul autre cas d’hépatite impliquant la consommation d’un produit contenant du kanchanara (Bauhinia variegata) associé à d’autres ingrédients ; il existe également un autre signalement de nutrivigilance d’hépatite associée à la consommation d’un produit qui pourrait contenir du kanchanara. Pour ces deux produits, l’analyse d’imputabilité n’a pu être effectuée.
Concernant le kanchanara, les données actuelles sont insuffisantes pour conclure formellement sur le caractère hépatotoxique de cette plante. Cependant, au regard des différents signaux identifiés et de l’attrait croissant de la population pour ces produits, une attention particulière doit être portée aux effets indésirables susceptibles de survenir suite à la consommation de cette plante.
Enfin, l’Anses rappelle ses préconisations habituelles relatives aux compléments alimentaires :
Aux consommateurs,
  • de signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant suite à la consommation d’un complément alimentaire ;
  • de respecter les conditions d’emploi fixées par le fabricant ;
  • d’éviter des prises multiples, prolongées ou répétées au cours de l’année de compléments alimentaires sans avoir pris conseil auprès d’un professionnel de santé (médecin, diététicien…) ;
  • d’être très vigilant vis-à-vis des allégations abusives ;
  • d’être très vigilant quant à l’achat de produits vendus dans les circuits non traditionnels (internet, salles de sport…) et sans conseil individualisé d’un professionnel de santé.
Aux professionnels de santé,
  • de transmettre des cas d’effets indésirables qu’ils suspecteraient d’être liés à la consommation de compléments alimentaires et les invite à les déclarer au dispositif de nutrivigilance.

NB : La photo est issue du site Sri Sri Ayurveda, un exemple typique du marketing de la sécurité des aliments.

samedi 16 mai 2020

Le pain et les défenses immunitaires


Certaines plantes contenues dans les compléments alimentaires peuvent perturber les défenses naturelles de l’organisme en interférant notamment avec les mécanismes de défense inflammatoires utiles pour lutter contre les infections et, en particulier, contre le COVID-19. Les plantes visées par l’avis de l’Anses sont : le saule, la reine des prés, l’harpagophytum, le curcuma, les échinacées, le bouleau, le peuplier, la réglisse…

Cela étant, je me suis intéressé au pain car en passant dans mon quartier, j’ai vu ce panneau devant une boulangerie ...

Intéressons-nous à quelques allégations glanées ici et là, et il y en a pour tous les goûts, jugez plutôt,

Selon Santé Magazine.fr, à propos des « aliments qui renforcent notre système immunitaire ». S’ils ne détruisent pas les bactéries ou les virus, certains aliments boostent notre système immunitaire. 
- Cuivre dans du pain de mie multicéréales- Zinc dans du pain de seigle et froment- Fer dans du pain complet
Dans Cuisine de A à Z, « 10 aliments qui renforcent vos défenses immunitaires » :
Autres aliments riches en zinc : le foie, le pain de seigle, la viande rouge, les fruits secs, les légumineuses...

Selon une diétécienne dans un article de L’Express, « Ces aliments qui aident à renforcer les défenses immunitaires » :
Le magnésium est primordial. « On en a besoin pour tout. Entre autres, quand on en manque, on est plus fatigué et plus sensible aux infections... À consommer dans les bigorneaux, les bulots, le cacao et le chocolat noir, les fruits de mer, les eaux magnésiennes, les noix, les bananes, les pois secs, le pain ou encore le riz complet. »
Dans Doctissimo, « Les aliments qui boostent les défenses immunitaires ».
Le pain de seigle. Riche en fer et en zinc, il fournit une bonne proportion de manganèse, un bon antioxydant. Enfin, ses fibres spécifiques ont des vertus prébiotiques, c’est-à-dire qu’elles stimulent les défenses en favorisant la bonne santé de la flore intestinale. Bien aussi, le pain complet, dont les fibres n’ont toutefois pas cet intérêt prébiotique.
Le pain complet. Ne faites pas l’impasse sur le pain ! C’est une grave erreur surtout pour vos défenses immunitaires. En revanche, plutôt que d’opter pour du pain blanc raffiné, privilégiez le pain complet qui vous apportera du fer.
Voici avec ce site, « Tonus, immunité… 20 aliments antivirus ».
Le pain de seigle. Il est le seul pain fournissant des fibres prébiotiques bonnes pour le microbiote. Ses glucides (sucres) digérés très lentement aident à prévenir les hypoglycémies et les baisses de tonus associées. 100g (5 tranches fines) représentent au moins 10% de l’apport conseillé en zinc, cuivre et magnésium.
Cela étant, défenses immunitaires augmentées ou pas, le pain vendu dans cette boulangerie est très bon, et c'est cela qui est le plus important ... 

samedi 18 avril 2020

COVID-19 : Mise en garde de l’Anses contre la consommation de compléments alimentaires pouvant perturber la réponse immunitaire


Un complément alimentaire (food supplement) est une denrée alimentaire à laquelle on ajoute un ou des nutriments, plantes ou autres substances afin de compléter le régime alimentaire normal, dans le but d’obtenir un effet physiologique ou nutritionnel sur l’organisme. On ne parlera de complément alimentaire que si les produits se trouvent sous une forme prédosée : en gélules, en ampoules de liquide, en comprimés, en gouttes, etc.

Un Groupe d’expertise collective d’urgence a été constitué et a passé en revue les données scientifiques les plus récentes sur les mécanismes immunomodulateurs et anti-inflammatoires des plantes et leur capacité à perturber la réponse immunitaire lors des infections. Par ailleurs, des dispositions ont été prises par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé pour sécuriser l’utilisation des médicaments contenant du paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens, notamment en les retirant de la présentation en libre accès dans les pharmacies.

Des plantes qui perturbent la réponse immunitaire
Plusieurs plantes ont été identifiées comme présentant des effets contre-productifs dans la défense contre le coronavirus. Il s’agit des plantes contenant des dérivés de l’acide salicylique (analogues de l’aspirine), telles que le saule, la reine des prés, le bouleau, le peuplier, la verge d’or, les polygalas mais aussi des plantes contenant d’autres anti-inflammatoires végétaux, telles que l’harpagophytum, les échinacées, le curcuma, la griffe du chat (appelée aussi liane du Pérou), les plantes des genres Boswellia et Commiphora (connues pour leurs gommes-oléorésines appelées respectivement « encens » et « myrrhe »).
Bien que le niveau de connaissances disponibles soit inégal pour ces différentes plantes, les experts de l’Anses estiment qu’elles sont toutes susceptibles de perturber la réponse immunitaire et la réaction inflammatoire bénéfique développée par l’organisme au début des infections. Ils rappellent qu’une inflammation ne doit être combattue que lorsque celle-ci devient excessive.

Compte tenu de ces travaux d’expertise, l’Anses recommande :
  • aux personnes consommant ces compléments alimentaires dans un but préventif de suspendre immédiatement la consommation de compléments alimentaires contenant ces plantes dès l’apparition des premiers symptômes du COVID-19 ;
  • aux personnes consommant ces compléments alimentaires dans le contexte de pathologies inflammatoires chroniques de discuter impérativement avec leur médecin de la pertinence de poursuivre ou non leur consommation. 
L’association UFC Que Choisir rapporte dans un article du 10 avril 2020, « Coronavirus N’espérez rien des huiles essentielles et compléments alimentaires »

lundi 10 février 2020

La biotine dans les compléments alimentaires peut influencer les résultats des analyses de laboratoire, selon le BfR


« La biotine dans les compléments alimentaires peut influencer les résultats des analyses de laboratoire », source Communication n°044/2019 du BfR du 14 novembre 2019.
Traduction par mes soins -aa.

La biotine est une vitamine soluble dans l'eau qui est également connue sous le nom de vitamine B7 et vitamine H. Elle se trouve naturellement dans de nombreux aliments. Dans le corps humain, la biotine est impliquée dans le métabolisme des protéines, des lipides et des glucides. En plus d'être utilisé dans divers médicaments pour la prévention et/ou le traitement d'une carence en biotine, il se retrouve également dans de nombreux compléments alimentaires. Entre autres choses, la vitamine est censée contribuer au maintien des fonctions normales du métabolisme humain et du système nerveux, ainsi qu'à favoriser le maintien de la peau, des cheveux et des ongles.

Des analyses de laboratoire spécifiques, appelés tests immunologiques, utilisent l'interaction de la biotine avec la protéine streptavidine pour détecter la quantité de molécules spécifiques. Un exemple est la détermination de la troponine, une protéine spécifique du cœur, qui apparaît dans le sang en plus grande quantité lorsqu'une personne a subi une crise cardiaque. Certains réactifs biotinylés, par exemple des anticorps dirigés contre la troponine et auxquels la biotine a été couplée, peuvent aider à détecter la troponine. Si la streptavidine est ancrée à un emplacement fixe dans le système de test, les réactifs biotinylés peuvent être «repêchés» pendant le test en liant la fraction biotine à la streptavidine.

Si une personne utilise des médicaments ou des compléments alimentaires contenant de la biotine, une quantité plus élevée de biotine libre (non couplée) peut être trouvée dans l'échantillon à tester. Cela peut fausser les résultats des tests. Pour certaines configurations de test, il peut apparaître à la fin du test qu'il y a moins de substance à détecter dans l'échantillon que ce n'est réellement le cas, ce qui peut conduire à un résultat de test faussement négatif. Dans d'autres variantes de test, la biotine libre peut conduire à des faux positifs - c'est-à-dire à l'hypothèse qu'il y a plus d'une substance particulière dans l'échantillon. Cela peut également conduire à de faux diagnostics.

Un faux résultat de tests de laboratoire, par exemple concernant la troponine spécifique du cœur, pourrait signifier qu'un diagnostic inexact est posé, à savoir si une crise cardiaque a eu lieu ou non, ou qu'une crise cardiaque est identifiée trop tard.

De tels tests de laboratoire utilisant des réactifs biotinylés sont utilisés pour mesurer une variété d'autres molécules (par exemple, des marqueurs cardiaques, tumoraux ou infectieux, des hormones, le VIH, etc.). Il n'est pas clair quelle dose de biotine pourrait être suffisante pour entraîner les effets de distorsion susmentionnés, car l'étendue de ces effets est influencée par l'interaction d'un certain nombre de facteurs différents. Les tests de laboratoire, cependant, dans lesquels la biotine ne joue aucun rôle fonctionnel, ne sont pas affectés.

Sur la base de ce problème, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a lancé un processus d'évaluation des risques. Le comité d'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l'institut a recommandé que tous les titulaires d'autorisation pour les médicaments contenant de la biotine dans l'UE incluent une note explicative dans leurs informations sur le produit. Cela est devenu obligatoire. En outre, une « Lettre au docteur » a été utilisée en mai 2019 pour communiquer ces risques en Allemagne. Cette lettre a été préparée par l'Institut fédéral allemand responsable de l'approbation des médicaments et des médicaments en Allemagne (Institut fédéral allemand des médicaments et des dispositifs médicaux (BfArM)), ainsi que plusieurs sociétés de fabrication. Il s'adresse aux employés des professions de guérison, i. e. médecins, pharmaciens ainsi que les employés des laboratoires, et les informe de la situation. Bien que les compléments alimentaires soient également mentionnés dans la lettre, l'accent est mis sur les médicaments.

Aucune autorisation médicale n'est requise avant la commercialisation des compléments alimentaires en Allemagne. En raison de leur manque prédéfini de propriétés pharmaceutiques et conformément à leur destination, les compléments alimentaires sont couverts par les réglementations alimentaires plutôt que par les lois sur les médicaments. Cependant, avant d'être mis sur le marché pour la première fois, ils doivent être enregistrés auprès de l'Office fédéral allemand de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL). Cela signifie, cependant, que les fabricants de compléments alimentaires contenant de la biotine ne sont pas tenus d'envoyer une lettre aux médecins ou une lettre d'information comparable ou d'ajuster les informations sur le produit pour leurs préparations.

L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) recommande donc aux consommateurs qui utilisent des compléments alimentaires contenant de la biotine, ainsi que de conseiller et de traiter les employés des professions de santé, de tenir compte du fait que la biotine contenue dans les compléments alimentaires à différentes doses peut également avoir le même effet néfaste sur les analyses de laboratoire susmentionnés.