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mardi 25 octobre 2022

Abbott Nutrition va investir 500 millions de dollars dans la production de préparations pour nourrissons à la pointe de la technologie

«Abbott Nutrition va investir 500 millions de dollars dans la production de préparations pour nourrissons à la pointe de la technologie», source article de Dan Flynn paru le 25 octobre 2022 dans Food Safety News.

Le dirigeant et PDG d'Abbott Nutrition, Robert Ford, a annoncé que sa société investirait 500 millions de dollars dans une nouvelle usine de fabrication de préparations pour nourrissons dans un lieu encore à déterminer.

Son annonce est intervenue lors d'une conférence téléphonique trimestrielle avec des analystes en investissement alors que les pénuries gênantes de préparations pour nourrissons continuent de sévir aux États-Unis. Les pénuries se sont poursuivies même après la remise en ligne de l'usine de préparations pour nourrissons Abbott à Sturgis, Michigan.

«Au cours des derniers mois, nous avons fait des progrès dans plusieurs domaines importants suite à la fermeture temporaire de notre usine de fabrication de préparations pour nourrissons à Sturgis, Michigan, plus tôt cette année», a déclaré Ford aux analystes. «Nous avons redémarré la production à Sturgis en juillet en nous concentrant sur notre EleCare et d'autres préparations pour nourrissons spécialisées.»

«Et en septembre», a-t-il poursuivi. «nous avons commencé la production de plusieurs produits Similac, qui, selon nous, commenceront à arriver sur les étagères des magasins de détail au cours des prochaines semaines. Nous avons également augmenté la production de notre réseau mondial pour augmenter l'approvisionnement en préparations pour nourrissons aux États-Unis. En fait, nous avons livré à peu près le même volume de préparations pour nourrissons à nos clients américains au cours du dernier trimestre que nous l'avions fait au cours des trois mois précédant le rappel.»

Ford a déclaré : «Notre priorité d'approvisionnement n°1 était les WIC (Women, Infants, and Children), les femmes, les nourrissons et les enfants, le programme fédéral d'aide alimentaire, pour garantir que les participants mal desservis aient accès aux préparations pour nourrissons. Au cours du trimestre, nous avons également procédé à des changements de direction, à la fois sur notre site de Sturgis et dans notre organisation, et nous avons conclu une investigation d'un mois sur les accusations portées par un ancien employé. L'investigation, qui comprenait des examens approfondis de documents et des entretiens, a conclu que les allégations concernant la qualité n'étaient pas fondées.

«Et au cours du trimestre, le même ancien employé a abandonné la plainte fédérale de l'OSHA», a ajouté Ford. «Enfin, nous avons mené une analyse du marché américain des préparations pour nourrissons et avons conclu que ce pays bénéficierait de plus de capacité de fabrication et de redondance. En tant que tel, nous allons de l'avant avec des plans d'investissement d'un demi-milliard dans une nouvelle installation de nutrition aux États-Unis pour les préparations pour nourrissons spécialisées et métaboliques. Nous en sommes actuellement aux dernières étapes de la détermination de l'emplacement du site et travaillerons avec les services réglementaires et d'autres experts pour nous assurer que cette installation est à la pointe de la technologie et établit une nouvelle norme pour la production de préparations pour nourrissons. Nous reconnaissons qu'il reste encore beaucoup à faire, mais nous sommes confiants dans les progrès que nous réalisons, et je tiens à remercier tous les employés d'Abbott qui ont travaillé 24 heures sur 24 sur cette question.

Abbott Nutrition a fermé son usine de Sturgis, Michigan, en février après que quatre nourrissons aient été infectés par Cronobacter, une bactérie rare présente dans une variété de produits secs, y compris les préparations en poudre pour nourrissons. Deux des quatre nourrissons sont décédés.

La Food and Drug Administration a examiné sept autres décès de nourrissons pouvant être liés aux préparations pour nourrissons. Abbott dit qu'il n'y a aucune preuve concluante qu'un décès infantile soit lié à son produit.

Avant son annonce d'une nouvelle usine de préparations pour nourrissons de 500 millions de dollars, Abbott a rappelé des bouteilles de 59 millilitres de produits liquides prêts à servir pour nourrissons et enfants, dont les marques Similac Pro-Total ComfortTM, Similac 360 Total Care, Similac 360 Total Care Sensitive, Similac Special Care 24, Similac Stage 1, Similac NeoSure, Similac Water (Sterilized) et Pedialyte Electrolyte Solution.

Cela a provoqué une réaction immédiate de la représentante démocrate du Connecticut, Rosa DeLauro, principale défenseuse de la sécurité des aliments à la Chambre des représentants ou au Sénat. La formule Abbott Similac rappelée a été fabriquée dans une usine de Columbus, Ohio.

«Nous sommes confrontés à un grave problème dans ce pays», a déclaré DeLauro. «Comment se fait-il qu'une entreprise, qui contrôle 43% du marché, soit capable d'avoir plusieurs rappels de produits sur les préparations pour nourrissons au cours de la même année ? Les préparations pour nourrissons devraient être le produit le plus sûr sur le marché, et les installations qui les fabriquent devraient répondre aux normes de sécurité les plus élevées.»

«Et, encore une fois», dit-elle. «Abbott contourne la responsabilité et minimise la situation en disant : «Ce rappel équivaut à moins d'une journée du nombre total de préparations pour nourrissons nourries aux États-Unis et ne devrait pas avoir d'impact sur l'approvisionnement global en préparations pour nourrissons aux États-Unis. soyez clair : chaque tétée et chaque jour a beaucoup de valeur pour les familles qui essaient de nourrir leurs bébés avec du lait maternisé sûr.»

«Abbott a échoué à plusieurs reprises à respecter même les normes de sécurité des aliments les plus élémentaires, ce qui a entraîné le rappel d'un produit après le rappel d'un produit vital dont les familles ont désespérément besoin. Cela doit changer», a-t-elle ajouté. «Comme je l'ai déjà dit, je présenterai avant la fin de l'année une législation qui soutiendra les petites entreprises nationales qui fabriquent des préparations pour nourrissons afin qu'elles puissent concurrencer des géants comme Abbott.»

DeLauro a déclaré qu'elle «lutte farouchement pour que nos rayons soient réapprovisionnées en préparations pour nourrissons, mais cela doit être sûr et fiable.»

Traditionnellement, l'usine de Sturgis a produit le plus de préparations pour nourrissons aux États-Unis. Avec une production en baisse, les États-Unis se sont tournés vers l’«Operation Fly Formula», des vols militaires et civils livrant une formule produite à l'étranger pour la consommation américaine.

Au 29 septembre, 74 vols avaient livré 97,9 millions d'équivalents de huit onces de lait maternisé étranger. Ces vols ont réduit, mais pas mis fin, aux pénuries.

Le commissaire de la FDA, Robert Califf, attribue la pénurie actuelle de préparations pour nourrissons à des «années de consolidation» entraînant une «chaîne d'approvisionnement fragile susceptible de subir des interruptions de production».

Califf dit que les fabricants de préparations pour nourrissons comme Abbott s'efforcent d'augmenter leurs capacités de production, mais qu'il reste encore beaucoup à faire. Il souligne le besoin d'une «plus grande diversification» dans la fabrication avec de nouveaux entrants qui sont prêts à adhérer aux normes de qualité et de sécurité sanitaire de la FDA.»

jeudi 19 mai 2022

Des bactéries à la manœuvre et une entreprise défaillante = pénurie de poudre infantile aux Etats-Unis

Les lecteurs du blog ont été tenus informés avec deux articles, l’un de Phyllis Entis, «Abbott Nutrition: la tempête qui se prépare» et l’autre de Bill Marler, «M. Abbott, vous allez aller en prison pour avoir fabriqué des préparations pour nourrissons contaminées».

Un article récent de L’Express explique bien «Pourquoi les Etats-Unis font face à une pénurie de lait en poudre».

Depuis plusieurs semaines, les parents américains peinent à trouver du lait en poudre pour leurs bébés. Une pénurie dans tout le pays due à une combinaison de facteurs économiques et sanitaires.

 Et de pointer la responsabilité du groupe pharmaceutique Abott Nutrition ?

Il est plus pertinent d'analyser les conséquences d'un scandale sanitaire dont est responsable l'entreprise pharmaceutique Abbott Nitrition, qui commercialise plusieurs marques de lait en poudre, dont Similac, consommée par des millions d'Américains. En février dernier, sur demande des autorités sanitaires, elle a dû rappeler ses produits après que des cas graves d'intoxications alimentaires ont été recensés chez des nourrissons. Quatre enfants avaient, en effet, été infectés par la bactérie Cronobacter, qui peut causer de graves infections chez les plus jeunes. Et alors que deux d'entre-eux ont perdu la vie, des traces de cette bactérie ont été retrouvées dans une usine d'Abott Nutrition du Michigan. Après enquête, l'agence américaine du médicament a conclu à un manque d'hygiène coupable de la part du groupe, qui, à ce jour, n'a pas repris la production.

Ce mercredi 11 mai, le groupe a dit s'efforcer «d'augmenter l'approvisionnement en faisant venir du Similac depuis le site de Cootehill en Irlande par avion et en produisant plus de Similac liquide et d'Alimentum». Sous réserve de l'autorisation de l'agence américaine du médicament, la production de lait en poudre pourrait reprendre d'ici deux semaines. 

Pendant ce temps, Bill Marler poursuit sa charge avec cet article du 19 mai 2022, «M. Abbott, vous allez faire face à des sanctions pénales».

Selon le CDC et la FDA, au moins 4 enfants ont été malades et deux d’entre eux sont décédés, après avoir bu du lait maternisé Abbott. Abbott nie la relation. Cependant, l'enquête et l'inspection qui en ont résulté (et les documents d’un lancuer d’alerte) ont révélé suffisamment de problèmes dans l'installation d'Abbott pour la fermer, causant des ravages dans l'approvisionnement en préparations pour nourrissons.

L'établissement est maintenant sur le point de rouvrir, mais pas avant que le procureur américain n'ait poursuivi Abbott et plusieurs employés. Dans la plainte, déposée par le ministère américain de la Justice au nom de la FDA, le gouvernement allègue que les préparations en poudre pour nourrissons fabriquées dans les installations d'Abbott Nutrition de Sturgis ont été contaminées parce qu'elles ont été fabriquées dans des conditions insalubres et en violation des exigences actuelles en matière de bonnes pratiques de fabrication.

Abbott avoue essentiellement des violations dans le décret de consentement ci-dessous. En vertu du décret de consentement proposé, Abbott Nutrition sera tenu de retenir les services d'un expert indépendant pour examiner les opérations de l'installation de Sturgis afin de garantir le respect de la loi. Cela comprend également des exigences pour analyser les produits, ainsi que pour cesser la production et informer rapidement la FDA en cas de détection de contamination. Le projet de décret d'agrément prévoit également la mise en place d'un plan de nettoyage-désinfection, d'un plan de surveillance environnementale et de programmes de formation des employés.

Voici des documents clés :

Veuillez lire ce qui précède et vous posez la question, est-ce ainsi que les préparations pour nourrissons auraient dû être fabriquées ?

Alors, qu'est-ce qui donne au gouvernement le droit d'accuser une entreprise et certains employés d'un crime ou d'un délit ?

Le Congrès a adopté le Federal Food, Drug, and Cosmetic Act (FDCA) en 1938 en réaction aux exigences croissantes de sécurité publique. L'objectif principal de la Loi était de protéger la santé et la sécurité sanitaire du public en empêchant les articles délétères, contaminés ou mal étiquetés d'entrer dans le commerce entre les Etats. En vertu de l'article 402(a)(4) de la Loi, un produit alimentaire est réputé «contaminé» si l'aliment a été «préparé, emballé ou conservé dans des conditions insalubres dans lesquelles il peut avoir été contaminé par des salissues ou dans lequel il peut avoir été rendu nuisible à la santé».

Un produit alimentaire est également considéré comme «contaminé» s'il contient ou contient une substance toxique ou délétère susceptible de le rendre nocif pour la santé. La Loi de 1938 et la Loi sur la modernisation de la sécurité des aliments récemment signée constituent aujourd'hui le principal moyen par lequel le gouvernement fédéral applique les normes de sécurité des aliments.

Le chapitre III de La loi traite des actes interdits, soumettant les contrevenants à la fois à la responsabilité civile et pénale. Les dispositions relatives aux sanctions pénales sont claires:

Les infractions criminelles comprennent la falsification ou le mauvais étiquetage d'un aliment, d'un médicament ou d'un appareil, et la mise dans le commerce entre les Etats d'un aliment, d'une médicament ou d'un appareil contaminé ou mal étiqueté. Toute personne qui commet un acte interdit enfreint le FDCA. Une personne qui commet un acte interdit «avec l'intention de frauder ou d'induire en erreur» est coupable d'un crime passible d'années de prison et de millions en amendes ou les deux.

Une condamnation pour délit en vertu du FDCA, contrairement à une condamnation pour crime, ne nécessite pas de preuve d'intention frauduleuse, ni même de conduite consciente ou délibérée. Au contraire, une personne peut être condamnée si elle occupait un poste de responsabilité ou d'autorité dans une entreprise tel qu'elle aurait pu empêcher la non-conformité. Les condamnations en vertu des dispositions sur les délits sont passibles d'une peine maximale d'un an ou d'une amende maximale de 250 000 dollars, ou les deux.

Le jargon juridique mis à part, si vous êtes un producteur d’aliments et que vous fabriquez et vendez sciemment ou non des aliments contaminés, vous pouvez (et devriez) faire face à des amendes et à des peines de prison.

Last but not the least, on apprend, «Pénurie de lait pour bébé aux États-Unis: Joe Biden instaure un pont aérien pour résoudre la crise». Bien entendu, la crise économique liée à l'Ukraine a bon dos, ici c'est surtout une entreprise qui n'a pas bien fait son job et cela a permis aux bactéries de le faire à sa place ...

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

samedi 24 octobre 2020

Survie de Salmonella et Escherichia coli O157:H7 dans la poudre de lait

Voici un article qui fait le point sur la survie d'agents pathogènes, Salmonella et Escherichia coli O157:H7 et des inquiétudes en sécurité des aliments sur les produits commerciaux de lait en poudre (article en accès libre). Source MDPI.

Résumé

Le lait et les produits laitiers sont sensibles à l'incidence des maladies d'origine alimentaire causées par de nombreux agents pathogènes, notamment Listeria monocytogenes, Salmonella spp., Escherichia coli, Campylobacter jejuni entéropathogène, Yersinia enterocolitica, Cronobacter (Enterobacter sakazakii) et Staphylococcus aureus.

Chaque année, les infections à Salmonella provoquent environ 93,8 millions de cas de gastro-entérite et 155 000 décès dans le monde. En tenant compte de la viande et la volaille, les produits laitiers sont les aliments les plus souvent contaminés par Salmonella. Des études montrent que Salmonella, Escherichia coli O157:H7 et Listeria monocytogenes font partie des 5 principaux agents pathogènes provoquant des hospitalisations et des maladies d'origine alimentaire potentiellement mortelles.

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis ont estimé qu'environ 1,2 million de maladies d'origine alimentaire avec plus de 23000 hospitalisations, 450 décès et 130 éclosions étaient attribuées à une infection à Salmonella aux États-Unis.

Salmonella, pathogène entérique, dans le lait écrémé en poudre a survécu après trois mois d'entreposage, avec une activité de l'eau aussi basse que 0,33. En ce qui concerne Escherichia coli O157:H7, il est capable de provoquer des maladies à une faible dose, allant de 5 à 50 cellules. Les cellules viables de Escherichia coli O157:H7 survivent dans les préparations pour nourrissons en poudre pendant un an à 5°C. La capacité de survie de Escherichia coli dans le lait en poudre a été considérablement réduite grâce aux effets synergiques de la durée et de la température de stockage.

Le U.S. Dairy Export Council recommande que le lait en poudre soit conservé dans un endroit frais et sec, à une température ne dépassant pas 27°C et une humidité relative ne dépassant pas 65%.

Des articles ont recommandé que les produits de lait en poudre doivent être stockés dans des contenants étanches à la lumière, à l'oxygène et à l'humidité. Dans cet article, la survie des principaux agents pathogènes d'origine alimentaire, notamment Salmonella et Escherichia coli O157:H7, dans les produits laitiers en poudre d'espèces laitières courantes telles que la vache et la chèvre est passée en revue.

Mots clés

Salmonella; Escherichia coli O157:H7; agents pathogènes; capacité de survie; lait en poudre; maladie d'origine alimentaire; stabilité au stockage

Conclusions

Le lait et ses produits sont les aliments les plus fréquemment contaminés par Salmonella, Escherichia coli O157:H7 et Listeria monocytogenes, Campylobacter jejuni et Clostridium botulinum font partie des 5 principaux agents pathogènes à l'origine de maladies d'origine alimentaire.

Salmonella peut survivre et se développer dans un large éventail de conditions environnementales telles quedles températures de réfrigération, un pH faible et une concentration en sel plus élevée et même dans des aliments déshydratés. La survie des agents pathogènes est influencée par le nombre de cellules, le type ou la souche bactérienne, le stress dû au niveau d'oxygène, à la teneur en humidité, au niveau de nutriments et de substrat, etc.

Escherichia coli O157:H7 ne produit pas de spores pendant le stress; au lieu de cela, l'organisme modifie son taux d'activité métabolique ou physiologique. E. coli O157:H7 a peut-être même la capacité d'éviter la pénurie alimentaire en développant des moyens d'utiliser les nutriments plus facilement disponibles, au lieu de compter sur les nutriments idéaux qui peuvent ne pas être présents en quantités suffisantes.

La stabilité et la sécurité des aliments peuvent être prédites de manière plus fiable par l'activité de l'eau (aw) que par la teneur en eau. Des études récentes ont montré que la capacité de survie de Salmonella et Escherichia coli O157:H7 dans les produits de lait de chèvre en poudre était considérablement réduite grâce aux effets synergiques de la durée de stockage et de la température de stockage. Afin de maintenir la stabilité au stockage des produits laitiers en poudre, ainsi que pour minimiser la survie de Salmonella et Escherichia coli O157:H7, ils doivent être stockés dans un récipient léger, étanche à l'oxygène et à l'humidité à basse température (< 4°C), et le maintien de ces conditions peut prolonger la durée de stockage des produits déshydratés.

mercredi 15 juillet 2020

Des bactéries formant des spores associées à de la poudre de lait peuvent être retrouvées dans de la gélose de qualité bactériologique


« Des bactéries formant des spores associées à de la poudre de lait peuvent être retrouvées dans de la gélose de qualité bactériologique », source J Food Prot (2020).

Résumé
Les bactéries thermophiles sporulées se retrouvent partout dans les milieux naturels et sont donc présentes dans un certain nombre de produits alimentaires agricoles. Les spores produites par ces bactéries peuvent survivre aux conditions environnementales difficiles rencontrées lors de la transformation des aliments et ont été impliquées dans la détérioration des aliments.

Au cours des efforts de recherche visant à développer une méthode normalisée pour dénombrer les spores dans la poudre de lait, Anoxybacillus flavithermus, formant des spores thermophiles associé à de la poudre de lait a été découvert en train de croître dans des boîtes de gélose tryptone soja (TSA) témoins non inoculées complétées avec 1% p/v d'amidon, après incubation à des températures de croissance des thermophiles (55°C).

Cet article rapporte l'investigation sur la source de ce germe formant des spores  thermophiles dans les composants du milieu TSA et la caractérisation des isolats bactériens collectés. Des solutions aqueuses de bouillon tryptone soja (TSB) en poudre de quatre fournisseurs et quatre poudres de gélose (deux lots de fabrication d'un fournisseur; Agar A_1 et Agar A_2, et deux de fournisseurs différents; Agar B et Agar C) ont été soumises à deux différents temps de cycle en autoclave (121°C pendant 15 minutes ou 121°C pendant 30 minutes), puis préparé sous forme de gélose TSA. Après incubation à 55°C pendant 48h, une croissance bactérienne n'a été observée que dans l’ensemble des milieux préparés à partir des lots de gélose en poudre, et uniquement lorsqu'ils ont été soumis à un cycle d'autoclave de 15 minutes, impliquant ces poudres comme source d’une contamination formant des spores.

La caractérisation génétique de 49 isolats obtenus a indiqué la présence de cinq types alléliques rpoB uniques de Geobacillus spp., un thermophile formant des spores, dans la poudre de gélose d'Agar A.

Ces résultats mettent non seulement en évidence l'importance des contrôles microbiologiques, mais alertent également les chercheurs sur le potentiel de survie de thermophiles formant des spores tels que Anoxybacillus et Geobacillus dans les milieux microbiologiques utilisés pour la détection et le dénombrement de ces mêmes thermophiles formant des spores dans des produits comme la poudre de lait.

jeudi 5 mars 2020

Dans la série, tout le monde peut faire une vidéo, voici un ver découvert dans une boite de lait Gallia


« Vidéo. Elle découvre un ver dans le lait en poudre pour son bébé », source Le Parisien.fr du 5 mars 2020.
Cette mère de famille a découvert un ver dans une boîte de lait en poudre de la marque. Au total, une dizaine d’autres familles ont eu la même mauvaise surprise. Regardez.
Cette mère de famille a découvert un ver dans une boîte de lait en poudre pour son bébé de la marque Gallia. Une dizaine de familles ont fait la même découverte ces derniers mois. 8 plaintes ont été déposées.
Florence, 37 ans, a filmé cette vidéo en janvier 2019. Son fils avait alors 6 moi."On nous a dit qu'il y avait un souci de distribution ou qu'on n'avait pas fait assez attention". Des investigations sont en cours. Danone, propriétaire de Gallia, dit "comprendre l'inquiétude". Pour l'instant, aucun rappel n'a été décidé.
Merci à Oulah! d'avoir signalé cette information.

Toujours pas de rappel, toujours pas d'action des pouvoirs publics, jusqu'à quand ce cirque va-t-il continuer ?


A noter que les trois communiqués cités dans l'article précédent sur ce sujet dans le blog ont disparu de l'espace presse … changement de com, nouveau communiqué à paraître ?

En fait, le dernier communiqué apparaît sur la page Gallia ... mais plus dans les pages Danone ...

Dans un entretien à France Info, le PDG du groupe Danone s'est fait philosophe en déclarant, Les entreprises doivent devenir activistes de causes qui sont fondamentalement celles sur lesquelles elles peuvent travailler", estime le PDG.

Précisément où est l'activisme dans l'affaire des vers ou des larves ?

Et encore sur ce siteDanone veut être moteur de la transition agroalimentaire en France. On attendra la prochaine communication du groupe pour juger sur pièces mais actuellement cela n'en prend pas le chemin.

Mise à jour du 7 mars 2020. Un communiqué de Danone du 13 février  nous apprend que Danone lance Track & Connect pour ses préparations infantiles : une innovation centrée sur la data, au service des consommateurs et des distributeurs.

On devrait donc savoir rapidement d'où viennent larves et vers dans les préparations infantiles ...

mardi 21 janvier 2020

Inspection des établissements fabriquant, mélangeant ou conditionnant des poudres de lait ou de produits laitiers infantiles : Les services officiels sont enfin entrés dans la modernité !


Une note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2020-14 du 8 janvier 2020) traite de l’« Inspection des établissements fabriquant, mélangeant ou conditionnant des poudres de lait ou de produits laitiers infantiles ».
Résumé : La présente instruction technique abroge l'instruction technique DGAL/SDSSA/2019-452 du 13/06/2019 pour y intégrer les éléments apportés par l'avis publié par l'ANSES le 19 septembre 2019. Ceux-ci insistent sur les limites du plan d'échantillonnage sur les produits et soulignent l'importance d'en analyser les résultats en lien avec les résultats d'autocontrôles de l'environnement de production.
Avec cette note de service de la DGAL, 30 pages, les services officiels entrent enfin dans la modernité !

Il faut dire que cette note de service s’appuie pratiquement sur l’avis de l’Anses relatif à la filière de production des préparations en poudre pour nourrissons, 74 pages, où tout est détaillé avec précision, et comme l’on dit, désormais « Ya qu’à ... faut qu’on … »
Cette instruction s’applique aux établissements qui :
  • produisent ou conditionnent des laits infantiles en poudre, 
  • fabriquent des bases, matières premières laitières pour le lait infantile (produits secs, en poudre).
L’instruction rappelle
… les professionnels de ce secteur n'ont pas rédigé de GBPH auquel il pourrait être fait référence comme élément de validation des mesures définies dans le PMS. L’avis de l’Afssa de mars 2008 et les avis de l’Anses d’avril 2018 et septembre 2019 sont des éléments utiles que les professionnels doivent intégrer dans leur étude HACCP pour définir les éléments de maîtrise de leur PMS. Les points développés dans cette note peuvent également constituer des éléments de référence « standard », que le professionnel pourra utiliser dans son étude HACCP pour adapter ses mesures de maîtrise.
Tout semble être présent dans ce document, de la maîtrise de la qualité de l’air à la conception hygiénique des équipements, selon EHEDG, au zoning strict, aux flux et à la formation du personnel …

Ainsi, il est indiqué pour la formation du personnel
Au-delà de la formation des salariés permanents, indispensable, l'inspecteur accordera une attention particulière à la formation des salariés intérimaires et à son adéquation avec la localisation de leurs postes au sein de l'établissement.
Aucune tolérance n'est accordée face aux constats suivants : 
  • absence de formation des intérimaires affectés en zone de haute et très haute hygiène.
On est donc bien entré dans la modernité, et c'est tant mieux, mais si cela pouvait aussi s’appliquer à d’autres secteurs alimentaires, cela n’en irait qu'encore mieux ...

mercredi 13 novembre 2019

Marketing de la sécurité des aliments chez Carrefour: un bébé hospitalisé après avoir consommé du lait en poudre avec une DDM dépassée de sept mois


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Selon Le Parisien du 12 novembre 2019, « Essonne : un bébé hospitalisé après avoir consommé du lait en poudre périmé ».

Il s’agit plus précisément d’une DDM dépassée, DDM ou anciennement DLUO …
Achetée début novembre au Carrefour d’Athis-Mons, la boîte affichait une date de durabilité minimale (DDM) dépassée depuis sept mois. Après une nuit sous surveillance, le nouveau-né est aujourd’hui tiré d’affaire.
L’enseigne Carrefour a reconnu son erreur, la date de durabilité minimale (DDM) de la boîte de lait en poudre pour bébé était dépassée depuis sept mois.
Les importants vomissements ont fait craindre le pire aux parents. Début novembre, un bébé de quatre mois a été hospitalisé quelques heures après avoir ingéré du lait en poudre périmé depuis avril dernier. Ses parents, qui résident à Athis-Mons (Essonne), venaient d'acheter la boîte dans l'hypermarché Carrefour de la commune. L'enseigne, qui a présenté ses excuses à la famille, a reconnu son erreur mais n'a pas su l'expliquer.
« J'ai eu peur pour mon enfant », soupire Clémentine (prénom modifié), 30 ans. Une semaine après les faits, la mère de famille n'en revient toujours pas. Le 5 novembre dernier, comme elle en a l'habitude, Clémentine se rend au Carrefour d'Athis-Mons pour y faire ses courses. Sans se soucier que ce geste anodin lui causera bien des soucis, elle saisit une boîte de lait une poudre et rentre chez elle. « Le soir, j'ai préparé un biberon pour ma fille, poursuit la maman. Je lui ai donné avant de la coucher. »
Dans les heures qui suivent, la petite Nora (prénom modifié) est prise de violents vomissements. Inquiets, les parents décident de la conduire aux urgences de l'hôpital de Longjumeau. « Ils l'ont placée sous perfusion pour qu'elle ne se déshydrate pas, continue Clémentine. Pour les médecins, ces vomissements étaient dus à quelque chose que Nora avait ingéré. Je suis donc allée chercher la boîte de lait, c'est là qu'ils ont vu qu'il était périmé depuis sept mois. »
Après une nuit passée aux urgences, la petite fille regagne le domicile familial. « Je souhaiterais que les grandes surfaces soient plus attentives, martèle Clémentine. J'ai été reçue par le directeur du magasin, le service clientèle et un médecin de chez eux… Ils reconnaissent la faute mais ils sont incapables d'expliquer ce qui s'est passé. Tout ce qu'ils ont pu me proposer, ce sont deux bons d'achat de 50 €. »

Merci à Oulah d’avoir signalé cette information.

jeudi 7 novembre 2019

Avis globalement positif à propos des recommandations de l'Anses sur les préparations en poudre pour nourrissons


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
L’Anses communique le 7 novembre 2019 sur Préparations en poudre pour nourrissons : les recommandations de l’Anses pour améliorer la maîtrise des dangers microbiologiques.
Suite à l’épidémie de salmonellose survenue en 2017 liée à la consommation de préparations en poudre pour nourrissons, l’Anses a été saisie pour évaluer les mesures d’hygiène, de surveillance et de contrôle mises en œuvre dans la filière de production de ces produits afin d’améliorer la maîtrise des dangers microbiologiques. A l’issue de cette expertise, l’Agence rappelle l’importance de l’application rigoureuse des mesures générales d’hygiène pour prévenir les contaminations de ces préparations. Elle souligne également la nécessité de renforcer la surveillance de l’environnement des sites de production et propose à cette fin des outils opérationnels. Enfin, l’Agence préconise l’élaboration par la profession d’un guide de bonnes pratiques d’hygiène et des principes HACCP pour cette filière industrielle.

Sur l’aspect « épidémie de salmonellose survenue en 2017 », on lira un article de Santé publique de France , Epidémie nationale de salmonelloses à Salmonella Agona en cours associée à des laits pour nourrissons distribués à l’échelon international, France, décembre 2017, ainsi que l’article qui est paru dans Eurosurveillance en janvier 2018.

Malheureusement, ce n’est pas la seule épidémie de salmonellose liée à la consommation de préparations en poudre pour nourrissons, mais pour Santé publique de France, dans une mise à jour au 19 juin 2019 indique que ce n’est pas une épidémie, mais simplement des « Cas de salmonellose de sérotype Poona chez des nourrissons ».

L’Anses explique bien ses recommandations dans son récent avis relatif à la filière de production des préparations en poudre pour nourrissons.

C’est un rappel mais il faudrait répandre ce genre d’information plus souvent,
L’expertise a de plus montré, par différentes simulations, que les contrôles sur produits finaux ne constituent pas une mesure qui permet d’apporter à elle seule la garantie de sécurité des produits finis. Ils restent cependant un complément des mesures d’hygiène et de prévention, en tant qu’outil de vérification de l’efficacité du système HACCP.

Dans ce qui suit l’Anses fait de la politique et c’est en fait une fausse bonne idée en expliquant,
l’Anses souligne qu’il n’existe pas – contrairement à de nombreuses filières de l’industrie alimentaire – de guide commun de bonnes pratiques d’hygiène et des principes HACCP pour la filière des préparations en poudre pour les nourrissons.

Pourtant, l’Anses ne valide plus les guides de bonnes pratiques d’hygiène et des principes HACCP mais uniquement l’analyses des dangers … et est-ce que cela va mieux quand une profession a son guide, voyez les bonnes pratiques d’hygiène problématiques en restauration commerciale, ou encore plus problématique, la restauration rapide, qui n’a toujours pas de guide et semble attendre sa validation depuis plus de 15 ans, etc.

Par ailleurs, le problème de la contamination éventuelle des produits et de l’environnement est autant un souci pour l’entreprise alimentaire que pour les pouvoirs publics comme le montre cet aspect de l’avis de l’Anses :
Les principales mesures de maîtrise semblent connues des entreprises ayant communiqué leur PMS. Cependant, à la lecture des PMS (plans de maîtrise sanitaire), les mesures classées en points faibles ou à approfondir devraient faire l’objet d’une attention particulière lors des inspections.

Un plan de maîtrise sanitaire ne doit pas être un document figé comme l’est un guide de bonne pratiques d’hygiène et des principe de HACCP et je partage l’idée qu’un plan HACCP ou un PMS doit revue plusieurs fois dans l’année ...

Pour dire le fonds de ma pensée, ce n’est pas un guide qui fera avancer les choses mais plus des mesures concrètes comme celles signalées dans l’avis de l’Anses :
la détection et le dénombrement des bactéries pathogènes ou des indicateurs d’hygiène dans des prélèvements environnementaux réalisés selon un plan d’échantillonnage judicieux, associé à l’application et au respect du zonage de l’usine, contribuent de manière significative à une gestion préventive du risque sanitaire. Les analyses microbiologiques environnementales sont essentielles.
Le recours à une cartographie des flux et transferts dans l’usine (produits, personnel, aérosol), adossée à la construction de diagrammes de causalité est proposée pour faciliter la recherche de l’origine de la contamination et à mettre en place les actions correctives appropriées.

Une analyse systématique des données d’autocontrôles microbiologiques relatifs aux indicateurs d’hygiène (Enterobacteriaceae) est recommandée pour établir un niveau de référence et repérer, par suivi des courbes de tendance, la moindre dérive susceptible d’entraîner un risque accru pour le consommateur. Les données de dénombrement des indicateurs d’hygiène sont également utiles pour construire la cartographie des flux. Leur présence en quantité plus ou moins élevée en différents lieux de l’environnement, voire dans le produit fini, renseigne sur la vraisemblance d’un transfert.

Par ailleurs, l’Anses montre bien que les dangers microbioloqgiques sont bien connus, mais qu’il serait nécessaire de :
  • produire les connaissances sur les méthodes de prélèvement et de mise en analyse des Salmonella et Cronobacter provenant d’un environnement sec afin de mieux quantifier le niveau de contamination dans l’usine ou dans le produit fini ;
  • produire les connaissances et développer les modèles de transferts adéquats dans l’objectif d’établir un lien quantitatif entre les probabilités d’une contamination récurrente dans l’environnement et d’une contamination de produit fini.
Enfin, l’Anses pointe un besoin de formation.
Celle-ci, organisée de façon régulière, permettrait aux acteurs de terrain (inspecteurs vétérinaires et opérateurs dans les usines) et aux autorités compétentes d’uniformiser leurs connaissances, de relativiser le pouvoir du « tout échantillonnage » et de s’approprier de nouveaux outils de la gestion du risque tel que l’objectif de performance.

C’est souhaitable, mais cependant il ne faut pas négliger qu’il existe un climat de méfiance réciproque entre industriels et pouvoirs publics …

Dernier facteur utile à connaître, l’automatisation des lignes, le produit est en circuit fermé la plupart du part du temps, et l’on croise peu de personnes dans les ateliers qu’ils soient humides ou secs, mis à part le conditionnement ...

Excellent avis avis de l’Anses, un peu gâché par ce besoin d’un guide de bonnes pratiques d’hygiène et des principes HACCP, sans nous dire en quoi cela aurait fait plus avancer le schmilblick ... peut-être les inspecteurs peu familiers avec les tous de séchage ...