dimanche 9 octobre 2022

Vingt enfants conduits à l’hôpital après une suspicion d’intoxication alimentaire à la cantine à Rantigny (Oise)

Intoxication alimentaire ou gastro, «Vingt enfants conduits à l’hôpital après une suspicion d’intoxication alimentaire à la cantine à Rantigny (Oise)», source Courrier Picard du 8 octobre 2022.

Vingt enfants sur les 138 qui ont mangé à la restauration scolaire ce vendredi 7 octobre se sont plaints de douleurs abdominales.

Sapeurs-pompiers, gendarmerie et SAMU : les secours sont intervenus en masse ce vendredi 7 octobre, en début d’après-midi, aux abords de l’école primaire Marcelin-Berthelot de Rantigny, près de Liancourt (Oise).

À l’issue du service de restauration scolaire, vingt enfants, sur les 138 qui ont déjeuné à la cantine, se sont plaints de douleurs abdominales, certains étant pris de vomissements. Tous les enfants symptomatiques ont été évacués par précaution vers les urgences pédiatriques des hôpitaux de Compiègne, Creil et Beauvais pour y passer des examens de contrôle. Les parents des élèves concernés ont été aussitôt avisés de la situation. «On soupçonne une intoxication alimentaire, évoque un officier de gendarmerie. Une enquête judiciaire a été ouverte. Le plat témoin (échantillon représentatif de ce qui est consommé) va être analysé pour confirmer ou non cette hypothèse

Tahini et halva en Suède, c'est open bar pour Salmonella

Dans la série welcome ou open bar aux produits de sésame au sein de l’UE, voici la Suède et ses épidémies récurrentes à Salmonella

Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information. Il indique dans son tweet que la Suède a signalé 6 cas en près d'un an lors d'une épidémie à Salmonella pluriannuelle et dans plusieurs pays due au couple tahini et/ou halva. Désormais 47 personnes malades depuis 2019.

Voici donc un inventaire des contaminations intervenues en Suède et cela peut continuer si on ne tarit pas la source …

Le document proposé ci-dessous est une synthèse, pour plus de détails, merci de vous reporter au document original, mis à jour le 26 septembre 2022 par Folkhälsomyndigheten. Tout semble avoir commencé en juillet 2019 ...

Salmonella (Suède juillet 2019-)
L'épidémie causée par plusieurs types différents de Salmonella liés à des produits à base de sésame en provenance de Syrie se poursuit.

26 septembre 2022
Depuis juillet 2019, 47 personnes en Suède ont été signalées malades avec plusieurs sérotypes différents de Salmonella (S. Havana, S. Kintambo, S. Mbandaka, S. Orion, S. Senftenberg et S. Amsterdam) qui ont également été retrouvés dans du tahini (pâte aux graines de sésame) et de la halva (confiserie à base de tahini) de Syrie. Un grand nombre d'épidémies ont également été identifiées à l'échelle internationale, en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie. Au cours de l'investigation, un certain nombre de produits contenant des salmonelles confirmées, et qui ont été distribués dans plusieurs pays différents, ont été rappelés.

Le travail d'enquête nationale se déroule en collaboration entre les municipalités, les unités de contrôle des infections, l'Agence suédoise de l'alimentation, la SVA et l'Agence de santé publique. La coopération européenne et internationale a lieu entre les autorités centrales, via le système européen de notification pour la sécurité alimentaire, RASFF, et est coordonnée par l'autorité européenne de contrôle des infections, l’ECDC.

Le séquençage du génome entier (analyse du génome de la bactérie) a été utilisé pour relier les cas entre eux et aux isolats de Salmonella identifiés dans les aliments, tant au niveau national qu'international. Pour la Suède, la plupart des cas signalés ont été infectés par S. Havana (n = 16) suivi de S. Mbandaka (n = 14), S. Kintambo (n = 7), S. Orion (n = 4) soit de deux types différents. souches identifiées de S. Senftenberg (n = 3) et S. Amsterdam (n = 3).

17 novembre 2021
Depuis juillet 2019, 41 personnes ont été signalées malades avec plusieurs sérotypes et souches différents de Salmonella.

Tous les produits sont fabriqués en Syrie et n'ont probablement pas été vendus en Suède via les grandes chaînes alimentaires, mais dans de plus petits magasins spécialisés.

4 octobre 2021
Depuis juillet 2019, 36 personnes ont été déclarées malades de plusieurs types différents de Salmonella (S. Havana, S. Kintambo, S. Mbandaka, S. Orion et S. Senftenberg) qui ont été associés à des produits à base de sésame en provenance de Syrie.

19 juillet 2021
Depuis juillet 2019, 26 cas de trois types différents de Salmonella, S. Havana, S. Mbandaka et S. Orion ont été signalés. Le dernier cas a été contracté en mai 2021. Les cas qui se répartissent en trois clusters différents, S. Havana (n=11), S. Mbandaka (n=11) et S. Orion (n=4).

Comme le même type de bactérie Salmonella a été détecté à la fois dans des cas et dans des produits à base de graines de sésame dans d'autres pays, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Europe, une source commune d'infection est suspectée.

Dans des analyses effectuées sur du tahini (pâte de graines de sésame) et de la halva (confiserie à base de tahini) achetés en Suède, S. Havana, S. Mbandaka et S. Orion ont été détectés et les souches peuvent être liées aux cas humains de l'épidémie. D'autres types de salmonelles ont également été détectés dans les produits. Les produits sont fabriqués en Syrie et n'ont probablement pas été vendus via les grandes chaînes alimentaires, mais dans de plus petits magasins spécialisés.

La photo de tahini est issue du site des rappels de produits alimentaires de Suède et date de 2021.

De la désintoxication du déoxynivalénol par Lactobacillus plantarum

«Désintoxication du déoxynivalénol par Lactobacillus plantarum : une revue concise», source Journal of Food Protection.

Résumé
Les mycotoxines sont des métabolites fongiques secondaires toxiques qui contaminent les aliments, et leurs niveaux restent stables pendant la transformation des aliments. L'impact économique des mycotoxines sur la production animale est principalement dû aux pertes liées aux effets directs sur la santé animale et aux pertes commerciales liées au rejet des grains. Le déoxynivalénol (DON) est une mycotoxine trichothécène avec une prévalence mondiale d'environ 80%, qui induit de nombreux effets toxiques sur la santé humaine et animale. Les stratégies de détoxification visant à réduire les niveaux de DON dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux comprennent des méthodes physiques et chimiques, mais elles ne sont pas très efficaces à intégrer dans le processus de production industrielle. Une alternative intéressante pour atteindre cet objectif est l'utilisation de bactéries lactiques. Ces bactéries peuvent maîtriser la croissance fongique et ainsi surmonter la production de DON ou peuvent détoxifier la mycotoxine par adsorption et biotransformation.

Certains Lactobacillus spp. souches, tels que L. plantarum , ont démontré des effets protecteurs contre la toxicité du DON chez les volailles et les porcs. Cet effet bénéfique est associé à une capacité de liaison du peptidoglycane de la paroi cellulaire des bactéries lactiques avec les mycotoxines.

De plus, plusieurs composés antifongiques ont été isolés des surnageants de L. plantarum, notamment des acides lactique, acétique, caproïque, phényllactique, acides gras hydrxylés et des dipeptides cycliques.

La biotransformation du DON par L. plantarum en d'autres produits est également supposée, mais le mécanisme reste inconnu. Dans cette revue concise, notre objectif était de mettre en évidence l'utilisation de L. plantarum comme approche alternative pour réduire les niveaux de DON et sa toxicité. Bien que le mécanisme d'action de L. plantarum ne soit pas encore entièrement compris, ces bactéries constituent une stratégie sûre, efficace et peu coûteuse pour réduire les pertes économiques liées aux cas de contamination par les mycotoxines.

DON (vomitoxine)
Également connu sous le nom de vomitoxine, le déoxynivalénol (ou DON) appartient au groupe trichothécène des mycotoxines. Il est produit par des champignons du genre Fusarium. Le déoxynivalénol est souvent présent dans des produits végétaux tels que ceux des cultures céréalières comme le blé, le maïs, l’orge, l’avoine et le seigle. Source r-biopharm.

samedi 8 octobre 2022

La ville de Paris et les rats, énième épisode !

Bien évidemment, la ville de Paris fait fi de la position de l’Académie de médecine avec les rats, et procède comme à son habitude, sa propre sauce, comme le montre ces tweets ci-desous.

Mise à jour du 30 octobre 2022
On lira avec intérêt l'article publié sur le blog d'André Heitz, Les rats de Paris (et ailleurs) et Le Monde.

Le partage des données sur la sécurité des aliments reste délicat, selon des experts

«Le partage des données sur la sécurité des aliments reste délicat, selon des experts», soure article de Joe Whitworth paru le 8 octobre 2022 dans Food Sfaety News.

Il doit y avoir une incitation pour que les données sur la sécurité des aliments soient partagées entre les secteurs public et privé, selon les intervenants du Forum de Vienne sur la sécurité des aliments.

L'événement, organisé par l'UNIDO (Organisation des Nations unies pour le développement industriel), the Department of Agriculture, Water and the Environment of Australia and the Standards and Trade Development Facility (STDF), a également soulevé des inquiétudes concernant la propriété, la confidentialité et la qualité des données, ainsi que la confiance entre les parties prenantes.

Donald A. Prater, commissaire associé à la sécurité des aliments importés à la Food and Drug Administration des États-Unis, a dit que l'agence parlait quotidiennement de données et d'informations.

«De plus en plus, nous utilisons des outils d'analyse prédictive, l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour piloter notre allocation de ressources basée sur les risques. Ainsi, dans ces activités de surveillance telles que les inspections et les prélèvements, nous voulons utiliser des données et des informations pour nous guider. Nous avons des ressources limitées, nous ne pouvons pas être partout tout le temps, nous cherchons donc à mener des activités réglementaires qui ont le plus d'impact sur la santé publique. Nous voulons aller là où il y a un risque accru», a-t-il dit.

Valeur des données fournies
Les services réglementaires sont assis sur une montagne de données, mais l'industrie en a également beaucoup et il existe d'autres sources, a dit Prater.

«La qualité des données est un gros problème. L'un des défis du partage de données et d'informations est d'assurer la confidentialité et de créer cet environnement où la peur d'une action punitive est minimisée, ce qui nous aidera à nous améliorer ensemble. Nous envisageons des plates-formes de partage de données, en tirant parti d'audits tierce partie fiables et de partenariats avec des services réglementaires internationaux chargés de la réglementation de la sécurité des aliments. La façon dont nous obtenons des données et les partageons est un défi. Nous examinons des techniques telles que l'agrégation, la désidentification et l'anonymisation pour fournir des niveaux de confidentialité tout en surveillant les tendances et les résultats de santé publique», a-t-il dit.

Julie Pierce, directrice de l'ouverture, des données et du numérique à la Food Standards Agency, a dit que beaucoup avait été appris grâce à des années d'expérience au Royaume-Uni.

«Désormais, nous avons un état d'esprit différent. Il s'agit bien plus d'avoir la bonne information disponible au bon moment pour prendre une décision. Il s'agit de prédire l'avenir, nous ne voulons pas regarder en arrière ce qui s'est passé. Nous avons appris l'importance de la gouvernance des données, des propriétaires de données, de ceux qui ont besoin d'utiliser ou d'accéder aux données et de comprendre ces rôles. Nous devons améliorer la précision des données, il y en a beaucoup, certaines sont bonnes et d'autres non. Là où ce n'est pas bon, nous pouvons les améliorer. L'actualité des données et leur accès aussi près que possible du temps réel sont importants. Nous devons nous améliorer pour surmonter certains des problèmes de confiance», a-t-elle dit.

«Dans les discussions avec les entreprises, nous constatons que la standardisation, la cohérence et la connaissance de ce qui est requis sont précieuses. C'est l'un des rôles que nous pouvons jouer pour permettre aux entreprises de partager plus facilement des données avec nous-mêmes et avec les autres. Nous devons essayer de démontrer où se situe la valeur en aval si quelqu'un investit dans cette donnée. Il faut montrer la valeur qui peut être repoussée en amont. Donc, je fournis ces données et récupère une certaine valeur soit pour m'assurer que mon prochain cycle de production est plus sûr, soit pour améliorer les rendements ou obtenir un meilleur prix. Les données doivent être un atout plutôt qu'un simple surcoût, les services réglementaire exigeant des données pour un certificat.»

Confiance dans les tierce parties
Friedrich Sövegjarto, de l'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité des aliments (AGES), a demandé qu'étant donné le niveau élevé de sécurité des aliments en Europe, des données provenant de sources privées sont-elles nécessaires ?

«D'un autre côté, nous avons des ressources réduites et de nouveaux défis comme la durabilité et le problème de la fraude alimentaire. Le système de l'UE signifie l'inclusion de données d'autocontrôle et nos évaluateurs de risques s'interrogent sur la possibilité d'obtenir ces données privées pour faire une meilleure évaluation des risques. Ils ne disposent que de données issues de contrôles officiels. Nous venons tout juste de commencer ces discussions, mais nous sommes confrontés à certains défis. Le principal est la confidentialité et aussi la confiance dans les données », a-t-il dit.

«En Autriche, l'autorité de sécurité des aliments obtient des données de l'industrie alimentaire et il n'y a pas de système d'assurance privé entre les deux. Chaque fois que nous avons une épidémie ou une crise alimentaire, le secteur alimentaire est responsable, mais le deuxième responsable est l'autorité. Si les données sont extraites de systèmes privés, comment pouvons-nous nous assurer que nous ne perdons pas notre indépendance ?»

Le travail numérique à Dubaï
Bobby Krishna, du département de la sécurité des aliments de Dubaï aux Émirats Arabes Unis, a expliqué comment la région avait utilisé la numérisation ces dernières années.

«La plupart des services réglementaires utilisent les données des notifications, de la surveillance et des inspections des maladies d'origine alimentaire, mais ces ensembles de données sont en retard car vous obtenez les informations après qu'un problème se soit produit. Si vous voulez être préventif, vous avez besoin de données qui vous indiquent que quelque chose va mal se passer», a-t-il déclaré.

«Les coûts de mise en conformité peuvent être supportables si cela permet aux entreprises d'exporter leur nourriture ailleurs ou de montrer des preuves afin d’obtenir plus d'affaires, mais cette valeur n'est pas là pour la numérisation. Tout ce qui figure sur un enregistrement est une source de données, à condition qu'il soit au format numérique et non piégé sur papier. C'est tout ce qui peut être converti en un outil décisionnel ou prédictif utilisable.

Nima Bahramalian, experte en développement industriel à l'UNIDO, a dité qu'il est essentiel de se demander ce qui motive la décision d'une entreprise alimentaire d'enregistrer, d'auto-déclarer et de partager des données.

«Une théorie concerne les avantages et les coûts perçus de la participation à des programmes ou de l'adoption d'une nouvelle pratique. Que cela apporte des avantages commerciaux supplémentaires n'est pas toujours visible. Dans les contextes en développement, le retour sur investissement n'est pas immédiat dans de nombreux cas. Le partage des données entraînerait-il une réduction des contrôles et des coûts pour obtenir des assurances et une certification ? Deuxièmement, il y a la facilité perçue d'utiliser la technologie. La numérisation peut faciliter l'accès aux supports de formation et à la certification, mais il est important que l'assistance technique crée un environnement qui facilite l'utilisation des technologies.»

Résistance de E. coli provenant de denrées alimentaires d’origine animale destinés à l'alimentation en Europe

«Une étude révèle une gamme de résistance chez E. coli provenant de denrées alimentaires d’origine animale destinés à l'alimentation en Europe», source CIDRAP News.

Une analyse de Escherichia coli provenant d'animaux producteurs de denrées alimentaires en Europe a révélé que la sensibilité aux antibiotiques variait considérablement selon les antibiotiques, les espèces animales et les pays, avec quelques signes de déclin ces dernières années, a rapporté une équipe de chercheurs européens dans Journal of Antimicrobial Chemotherapy, European-wide antimicrobial resistance monitoring in commensal Escherichia coli isolated from healthy food animals between 2004 and 2018.

Pour décrire la sensibilité de E. coli provenant de denrées alimentaires d’origine animale à des antibiotiques médicalement importants, des chercheurs ont réalisé au hasard des prélèvements du contenu intestinal de bovins, de porcs et de poulets de chair sains à l'abattoir dans cinq ou six pays de l'Union européenne sur quatre périodes (2004-2006, 2008-2009, 2013-2014 et 2017-2018). 2013-2014 et 2017-2018). Ils ont effectué des tests de sensibilité pour 11 antibiotiques jugés médicalement importants par l'OMS et ont recherché la présence des gènes de résistance à la colistine MCR-1 à MCR-10.

Au total, 10 613 souches de E coli ont été récupérées. En règle générale, l'occurrence de la résistance était plus faible parmi les isolats de E coli provenant de bovins que parmi ceux provenant de porcs et de poulets de chair. Chez les poulets de chair, les pourcentages de résistance étaient les plus faibles en 2017-2018. La résistance au méropénem et à la tigécycline était absente et la résistance à l'azithromycine était de 0,2% à 2,0%. De plus, une faible résistance aux céphalosporines de troisième génération (1,1% à 7,4%) a été détectée chez les poulets de chair. La résistance à la colistine variait de 0,1% à 4,8%.

Les E coli des poulets de chair a montré une résistance élevée à la ciprofloxacine (7,3% à 23,3%), alors que pour les bovins et les porcs, elle était de 0,2% à 2,5%. Une résistance faible et/ou modérée au chloramphénicol (9,3% à 21,3%) et à la gentamicine (0,9% à 7,0%) a été observée chez les porcs et les poulets de chair. La résistance la plus élevée a été notée pour l'ampicilline (32,7% à 65,3%), la tétracycline (41,3% à 67,5%), le triméthoprime (32,0% à 35,7%) et l’association triméthoprime et sulfaméthoxazole (27,5% à 49,7%) chez les porcs et les poulets de chair, avec des différences selon les pays.

Les valeurs globales regroupées pour la multirésistance aux antibiotiques (MDR pour multidrug-resistance) étaient de 3,5% chez les bovins, 23,7% chez les porcs et 25,9% chez les poulets de chair. Une diminution significative de la MDR au fil du temps a également été observée pour les poulets de chair et une tendance à la baisse chez les porcs, alors qu'aucune tendance constante n'a été observée chez les bovins.

Les chercheurs disent que la baisse de la résistance chez les poulets de chair dans plusieurs pays, en particulier pour les antibiotiques les plus couramment utilisés en médecine vétérinaire, est probablement influencée par la baisse de l'utilisation globale d'antibiotiques vétérinaires depuis 2011.

vendredi 7 octobre 2022

Entretien avec Paul Bulcke, président de Nestlé sur la RTS

La RTS (Radio Télévision Suisse) a réalisé un entretien avec Paul Bulcke, président de Nestlé, le mardi 4 octobre 2022.

Bref retour sur l’affaire des pizzas Buitoni
Interrogé sur l'affaire des pizzas Buitoni - marque appartenant à Nestlé - où cinquante enfants ont été contaminés, dont deux en sont morts, Paul Bulcke dit avoir été très marqué.

«Ça nous a bouleversés autant que tout le monde. Pour nous, la qualité et la sécurité de nos produits sont notre première priorité. On ne fait pas de compromis là-dessus. Ce qui s'est passé, ça nous invite à aller jusqu'au fond et à avoir les réponses.»

Cette affaire des pizzas contaminées peut sembler en contradiction avec le slogan de Nestlé, «Good food, Good life» («Bonne nourriture, bonne vie»). Pour Paul Bulcke, il n'est pas question de le changer. «On croit en la force de la bonne nutrition pour améliorer la bonne qualité de vie de tout le monde, pour aujourd'hui et pour les générations qui viennent. 'Good food, Good life', il y a tout dedans.»

Le président de Nestlé a dit vouloir aller «jusqu'au fond» de la question concernant les pizzas Buitoni Fraich'Up pour comprendre l'origine de la contamination à la bactérie E. coli survenue dans l'usine de Caudry (Nord).

Source de l’image en haut à droite.

A écouter ci-dessous, à partir de 8:27, il est question des pizzas Buitoni jusqu’à 9:31, c’est très peu ...

Fixation bactérienne et formation de biofilm sur des joints d’étanchéité et des surfaces en acier inoxydable contenant des antimicrobiens

Une étude publiée dans Foods traite de la «Bacterial Attachment and Biofilm Formation on Antimicrobial Sealants and Stainless Steel Surfaces» (Fixation bactérienne et formation de biofilm sur des joints d’étanchéité et des surfaces en acier inoxydable contenant des antimicrobiens». L’article est disponible en intégralité.

En effet, cette étude fournit des informations précieuses aux fabricants d'équipements et aux transformateurs alimentaires concernant l'efficacité de différentes surfaces dans la réduction de la formation du biofilm.

Petite explication de texte, le terme ‘Attachment’ n’est pas traduit en Français par Attachement, car un conférencier bien connu du sujet avait expliqué, il y a très longtemps, que le terme était par trop sentimental voire affectif.

Résumé
Les biofilms sont très résistants aux forces extérieures, en particulier aux produits chimiques. Par conséquent, des stratégies de maîtrise alternatives, comme des produits antimicrobiennes, sont un passage obligatoire. Les surfaces antimicrobiennes peuvent inhiber et réduire l'adhérence microbienne aux surfaces, empêchant la formation de biofilm. Ainsi, cette étude visait à étudier la fixation bactérienne et la formation de biofilm sur différents joints d’étanchéité et surfaces en acier inoxydable avec ou sans antimicrobiens sur deux souches bactériennes à Gram-positif formant un biofilm. Les surfaces antimicrobiennes étaient soit incorporées, soit recouvertes d'agents antimicrobiens, fongiques et/ou bactéricides. La fixation (après 3 h) et la formation de biofilm à un stade précoce (après 48 h) de Staphylococcus capitis et de Microbacterium lacticum sur différentes surfaces ont été évaluées à l'aide de la méthode de dénombrement sur boîtes. En général, l'adhérence bactérienne sur les joints d’étanchéité était inférieure à l'adhérence sur l’acier inoxydable, pour les surfaces avec et sans antimicrobiens. Les revêtements antimicrobiens sur des surfaces en acier inoxydable ont joué un rôle dans la réduction de la formation du biofilm à un stade précoce pour S. capitis, cependant, aucun effet n'a été observé pour M. lacticum. L'adhérence de S. capitis et la formation de biofilm ont été réduites respectivement de 8% et 25%, sur l’acier inoxydable recouvert d'une substance antimicrobienne (SS_4_M), par rapport à la même surface sans le revêtement antimicrobien (SS_4_témoin).

L'incorporation d'agents antifongiques et bactéricides (S_5_FB) a considérablement réduit (p ≤ 0,05) la formation de biofilm à un stade précoce de M. lacticum par rapport aux autres joints d’étanchéité incorporant uniquement des agents antifongiques (S_2_F) ou aucun composé actif (S_témoin).

De plus, l'épaisseur de la couche de revêtement était faiblement corrélée à l'effet antimicrobien. Par conséquent, les fabricants d'équipements et les producteurs alimentaires doivent sélectionner avec soin les surfaces antimicrobiennes car leurs effets sur l'adhésion bactérienne et la formation de biofilm à un stade précoce dépendent de l'agent actif et des espèces bactériennes.

Conclusion
Dans la présente étude, le conditionnement de la surface par l’incorporation d'agents antimicrobiens a été plus efficace pour réduire l'adhésion bactérienne par rapport aux revêtements antimicrobiens actifs.

En revanche, les revêtements antimicrobiens actifs ont joué un rôle dans la réduction de la formation de biofilm à un stade précoce. Sur la base des résultats actuels, les surfaces antimicrobiennes ne peuvent pas remplacer les stratégies de nettoyage et de désinfection, mais peut être utilisé comme outil supplémentaire pour réduire l'adhésion bactérienne et la formation de biofilms. Par conséquent, les producteurs de denrées alimentaires et les fabricants d'équipements devraient sélectionner soigneusement les surfaces antimicrobiennes pour leur utilisation prévue.

Cependant, cette étude se limite également aux effets des agents antimicrobiens sur deux formeurs de biofilm à Gram-positif. Par conséquent, des études futures devraient envisager des biofilms mixtes constitués de bactéries à Gram-positif et à Gram-négatif ainsi que des champignons, en particulier pour les agents antifongiques, afin de valider les résultats actuels. De plus, une analyse approfondie des effets antibactériens sur la fixation bactérienne et la croissance du biofilm, comprenant une évaluation microscopique et une caractérisation détaillée des propriétés de surface (par exemple, hydrophobicité) devrait être considérée.

Belgique: Exercice de simulation européen d’épidémie alimentaire

«Sciensano coordonne un exercice de simulation européen d’épidémie alimentaire en Belgique», source Sciensano du 28 septembre 2022.

Les 7 et 8 septembre 2022, Sciensano a coordonné un exercice de simulation européen d’épidémie alimentaire de salmonellose. Les conclusions de cet exercice vont être utilisées pour continuer à optimaliser la gestion des grandes épidémies alimentaires dans notre pays.

L’exercice de simulation a été développé par le One Health European Joint Program (OH-EJP) en collaboration avec l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) et l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments). Dans ce cadre, une attention particulière a été accordée au principe One Health : le lien indissociable entre la santé de l’homme, de l’animal et de l’environnement.

Une trentaine de représentants des organisations qui jouent un rôle dans la gestion de telles épidémies alimentaires dans notre pays se sont réunis pendant deux jours pour suivre étape après étape une épidémie nationale de salmonellose fictive mais réaliste. Une bonne collaboration et un bon échange de données sont dans ce contexte essentiels pour pouvoir détecter rapidement la source de l’épidémie et prendre des mesures. Une grande attention a également été accordée à une communication claire et uniforme.

«Au cours de l’exercice, il est clairement apparu que chaque partenaire connaît son propre rôle ainsi que celui des autres et que la collaboration se déroule bien. Les partenaires ont d’ailleurs déjà travaillé très efficacement ensemble plus tôt cette année lors de la réelle épidémie de salmonellose dans une chocolaterie d’Arlon», explique Jorgen Stassijns, coordinateur de crise chez Sciensano. «L’exercice a permis aux participants de comprendre que l’utilisation d’une plateforme numérique partagée pour l’échange de données et la communication peuvent encore améliorer la collaboration. L’importance de réunir systématiquement une équipe de gestion des épidémies a également été mise en évidence.»

Pratique à partir d'un foyer de cas réel
Une trentaine de représentants d'organisations qui jouent un rôle dans la gestion de tels foyers en Belgique se sont réunis pendant deux jours pour suivre pas à pas un faux, mais réaliste, incident national de salmonellose.

Il a impliqué le SPF Santé publique, l'Agence des soins et de la santé (Zorg en Gezondheid) et l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA).

La réunion a couvert l'échange de données pour détecter rapidement la source de l'épidémie et prendre des mesures. Une attention particulière a également été accordée à une communication claire et uniforme.

La véritable épidémie causée par Salmonella Typhimurium monophasique du chocolat Kinder de Ferrero a rendu malades plus de 450 personnes entre décembre 2021 et juin 2022. Les opérations de l'usine ont été suspendues en avril mais ont redémarré en septembre.

Au moins un exercice de formation a lieu chaque année impliquant la simulation d'un incident ou d'une situation de crise avec la participation de la Commission européenne, de l'EFSA et des autorités nationales.

Relation entre l"ATPmétrie et l'évaluation microbienne dans des études menées dans des entreprise alimentaires

Un article récent paru dans le Journal of Food Protection traite de la «Relationship between ATP Bioluminescence Measurements and Microbial Assessments in Studies Conducted in Food Establishments: A Systematic Literature Review and Meta-Analysis» (Relation entre des mesures de bioluminescence de l'ATP ou ATPmétrie et l'évaluation microbienne dans des études menées dans des entreprise alimentaires : une revue systématique de la littérature et une méta-analyse).

Résumé
Les éclosions de maladies d'origine alimentaire fréquemment signalées soulignent l'importance de bonnes pratiques de nettoyage de l'environnement dans les établissements alimentaires. Pour valider la propreté, les pratiques de nettoyage doivent être régulièrement contrôlées, de préférence par une méthode rapide, fiable et rentable.

Le but de cette étude était de déterminer s'il existe une corrélation entre les mesures de bioluminescence de l'ATP et les évaluations microbiennes sélectionnées dans les études menées dans les entreprises alimentaires. Une revue systématique de la littérature et une méta-analyse ont été menées en utilisant les éléments de rapport préférés pour les revues systématiques et les principes des méta-analyses. Douze bases de données et moteurs de recherche en ligne ont été sélectionnés pour l'examen. Les articles évalués par des pairs publiés en anglais entre janvier 2000 et juillet 2020 ont été inclus dans l’étude. Sur un total de 19 études éligibles, 3 études qui ont rapporté des coefficients de corrélation de Pearson (r) entre les mesures de bioluminescence de l'ATP et les évaluations microbiennes ont été utilisées pour les calculs de la méta-analyse. Seul le modèle à effets fixes a donné une forte corrélation parce qu'une valeur dominait les estimations ; r = 0,9339 (0,9278, 0,9399). En revanche, à la fois le modèle à effet aléatoire, 0,2978 (0,24, 0,3471) et le modèle à effets mixtes, r = 0,3162 (-0,0387, 0,6711), indique une faible dépendance entre la bioluminescence de l'ATP et les évaluations microbiennes sans preuve d'une forte corrélation.

Par conséquent, les résultats de la méta-analyse n'ont indiqué aucune preuve suffisante d'une forte corrélation entre les mesures de bioluminescence de l'ATP et les évaluations microbiennes lorsqu'elles sont appliquées dans les entreprises alimentaires.

Le manque de preuves d'une forte corrélation entre les deux outils de surveillance suggère que les entreprises alimentaires ne peuvent pas dépendre uniquement d'une seule méthode. Pourtant, avec une rétroaction immédiate et la quantification des souillures organiques, la bioluminescence de l'ATP pourrait être un outil de surveillance efficace à utiliser dans les entreprises alimentaires.

Commentaires
Choisir une ou l’autre méthode dépend de nombreux facteurs.
Si vous ciblez un pathogène présent dans l’environnement, Listeria sp., il semble que la méthode microbiologique soit la plus fiable.

Lors de prélèvements avant le début de la production, et non pas à la fin du cycle nettoyage-désinfection, il est recommandé d’activer au préalable les équipements afin de pouvoir détecter une éventuelle contamination qui se trouverait sur la ligne.

L’ATPmétrie n’est pas une méthode de ‘validation’ du nettoyage et de la désinfection. L’ATPmétrie peut être un outil utile pour mesurer l'efficacité des procédures de nettoyage dans des environnements avec un très faible dénombrement microbien viable. Cela étant, l’ATPmétrie, en fournissant une rétroaction rapide, contribue à accroître la sensibilisation des opérateurs et permet de prendre des mesures immédiates dans ces situations. Mais attention, la présence de détergents, de désinfectants et autres produits chimiques peut aussi altérer la lecture.

Enfin un article du blog traite du sujet au travers d'une étude cas, à vous de voir ...