mercredi 9 novembre 2022

Du Soleil vert bientôt distribué gratuitement à Paris

Des milliers de nuggets et de chicken burgers végétariens vont être distribués gratuitement, du 10 au 14 novembre 2022, au pop-up Heura, selon ce site parisien.

Si vous n'avez encore jamais osé sauter le pas par crainte (d'un manque de saveurs, par exemple ?), ou bien si au contraire vous êtes un amateur convaincu de cuisine végétarienne et de bons petits plats vegan, par conviction pour la cause animale ou par plaisir, alors voilà un bon plan qui devrait ravir vos papilles dans tous les cas : une distribution gratuite de burgers végétaux et de nuggets vegan organisée au pop-up Heura, une start-up spécialisée en viande végétale.

Pour découvrir ce qui vous attend, direction le 8 rue Cadet dans le 9e arrondissement de Paris, du 10 au 14 novembre 2022. De 12h à 21h30 durant 5 jours - mais de 18h à 21h30 le premier jour, attention ! -, la marque Heura se propose de vous faire découvrir le plaisir de la viande végétale, avec la distribution de milliers de nuggets et de chicken burgers 100% végétariens, accompagnés d'une petite sauce tartare revisitée pour l'occasion !

D'une teinte jaune pétante, ce pop-up de poulet 100% végétal va, sans aucun doute, attirer l'oeil du chaland ! «Ce chicken burger végétal va vous convaincre que la viande animale n’a plus aucun intérêt. On est convaincu que quiconque goûtera notre burger ou nos nuggets se rendra compte qu'il n'y a plus aucun intérêt à manger des animaux.», assure Laurent Gubbels, le porte-parole d’Heura en France.

Sur le site d’Heura, on apprend qu’il s’agit de nuggets et de chicken burgers gratuits pour sauver les poules, rien de moins !

Commentaire
Quand l'idéologie veut nous forcer à consommer ce type de produits, en distribuant gratuitement du Soleil vert à défaut de le vendre, où va-t-on ?
La photo illustre une distribution de Soleil vert, issue du film Soleil vert de Richard Fleischer, sorti en 1973.
Tous les articles du blog sur le Soleil vert sont ici.

Message
J'apprends le décès de Jim Prevor à l'âge de 61 ans. Il était une figure incontestée du monde des fruits et des légumes aux Etats-Unis. J'ai eu l'occasion d'échanger avec lui plusieurs messages et j'ai beaucoup apprécié sa cordialité. Je conserve le souvenir d'un homme plein de projets. Pour ma part, il restera le Perishable Pundit !

Pays-Bas : Les infections d'origine alimentaire augmentent à nouveau

Il me semble qu’il s’agit plus d’un retour à la normale après la phase Covid. Cela étant cet article traite des zoonoses mais aussi, des ‘infections entériques, terme générique qui désigne un groupe diversifié d'infections chez l'homme, principalement par voie fécale-orale.

Voici donc «Les infections d'origine alimentaire augmentent à nouveau aux Pays-Bas», source article de Joe Whitworth paru le 9 novembre 2022 dans Food Safety News.

Le nombre d'infections d'origine alimentaire a augmenté aux Pays-Bas en 2021 mais est toujours inférieur aux niveaux d'avant le coronavirus, selon un nouveau rapport.

Le rapport sur les zoonoses (Surveillance des infections entériques et des zoonoses. Rapport annuel 2021) est publié chaque année par l'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM) et l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA). Les zoonoses sont des maladies infectieuses transmises de l'animal à l'homme et inversement.

Le nombre de personnes infectées par Salmonella et Campylobacter est resté inférieur aux niveaux historiques. En 2021, des mesures ont de nouveau été prises pour empêcher la propagation de la COVID-19, telles que la fermeture temporaire de bars et de restaurants, des restrictions sur les voyages à l'étranger et une attention accrue sur l'hygiène des mains. L'incidence légèrement plus élevée par rapport à 2020 est probablement due au fait que les mesures étaient moins strictes et pour une période plus courte, selon le rapport.

Campylobacter et Salmonella
On estime que le nombre de cas de campylobactériose en 2021 était de 4 219 contre 3 942 en 2020. Plus de 90% étaient liés à Campylobacter jejuni, 7% étaient dus à Campylobacter coli et le reste était d'autres espèces de Campylobacter. Cinq éclosions d'origine alimentaire avec 11 patients ont été signalées, ce qui représente une baisse par rapport aux années précédentes.

En 2021, un projet de trois ans sur la surveillance de Campylobacter aux Pays-Bas a débuté. L'objectif est de cartographier le regroupement des cas de campylobactériose et de déterminer dans quelle mesure les sources des clusters humains peuvent être tracées. Un total de 57 clusters ont été détectés avec une taille médiane de 2 et une plage de 2 à 14 isolats.

Le nombre d'infections à Salmonella confirmées en laboratoire a été estimé à 1 062 cas contre 888 en 2020.

Comme les années précédentes, les sérotypes Enteritidis, Typhimurium et Typhimurium monophasique étaient les causes les plus fréquentes de salmonellose. Il y avait 42 clusters d'isolats humains à Salmonella Enteritidis avec une taille médiane de 6 mais une plage de 2 à 79 cas. Parmi les isolats à Salmonella Typhimurium, il y avait 50 clusters avec une taille médiane de 3 et une plage de 3 à 39. Parmi les autres types de Salmonella, 72 clusters ont été trouvées avec une taille médiane de 2 isolats et une plage de 2 à 41.

Six épidémies ont touché 159 personnes. L'une était l'épidémie internationale à Salmonella Braenderup liée aux melons du Honduras et une autre était liée aux œufs avec 26 cas depuis 2018. Onze personnes ont été malades dans une épidémie de Salmonella Bovismorbificans liée à du Kosterworst (une saucisse sèche). L’origine n'a pas été retrouvée pour deux clusters à Salmonella Typhimurium avec 30 et 32 patients et une éclosion à Salmonella Montevideo a compté 22 patients.

Listeria et E. coli
L'année dernière, 94 cas d’infection à Listeria ont été enregistrées, ce qui est similaire à l'année précédente. Onze personnes âgées de 56 à 87 ans sont décédées en 2021.

Une dizaine de patientes étaient enceintes au moment de l'infection à Listeria. Deux bébés sont mort-nés et une femme a fait une fausse couche.

Le plus grand cluster était composé de cinq patients, qui sont tombés malades en décembre, parmi lesquels neuf isolats des années précédentes et de 16 isolats alimentaires. Il y avait un lien microbiologique avec une épidémie allemande suspectée de saumon contaminé. Listeria a été retrouvée à plusieurs reprises entre 2017 et 2021 dans l'usine du producteur à de faibles niveaux. Des actions correctives ont désormais été prises.

Au total, 483 patients infectés par des STEC ont été signalés en 2021, ce qui est en hausse par rapport à l'année précédente. Seuls 33 des 470 patients auraient contracté l'infection à l'étranger.

Quarante pour cent des patients atteints par E. coli O157 ont été hospitalisés, contre 31% des patients avec E. coli non-O157. Deux femmes de plus de 65 ans sont décédées des suites d'une infection à E. coli. Pour les non-O157, E. coli O26 était le plus courant, suivi à distance par E. coli O103 et E. coli O63. Un total de 29 groupes O différents ont été trouvés.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) a été rapporté chez 25 patients, dont 11 enfants jusqu'à l'âge de 10 ans.

Un patient a été infecté par Brucella melitensis, qui peut avoir contracté l'infection en consommant du lait cru de chamelle en Éthiopie. Cette femme a été hospitalisée à la suite d'une infection.

Agents pathogènes et vaches laitières
Pendant ce temps, une étude menée dans 185 exploitations laitières a trouvé Campylobacter dans 91% d'entre elles.

Chaque année, le RIVM, la NVWA et Wageningen Food Safety Research enquêtent sur la fréquence d'apparition de certains agents pathogènes dans divers secteurs de l'élevage. En 2021, des scientifiques ont examiné le fumier des vaches et des veaux dans des exploitations laitières néerlandaises et ont examiné si 107 agriculteurs, membres de la famille et employés étaient porteurs de ces agents pathogènes.

Listeria et E. coli ont été retrouvés dans le fumier. Cryptosporidium et Salmonella ont été détectés chez des jeunes veaux et dans les élevages. Campylobacter a été retrouvé chez une personne. Deux participants humains étaient porteurs de Listeria et un de STEC.

Les humains peuvent réduire le risque d'infection en ne consommant pas de lait cru ou de produits à base de lait cru, comme le fromage. Il est également important de ne manger que de la viande bovine bien cuite, ont dit les chercheurs.

NB : La photo est issue de la page du RIVM indiquant que le nombre d'infections à l'origine de troubles gastro-intestinaux augmente à nouveau.

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J'apprends le décès de Jim Prevor à l'âge de 61 ans. Il était une figure incontestée du monde des fruits et des légumes aux Etats-Unis. J'ai eu l'occasion d'échanger avec lui plusieurs messages et j'ai beaucoup apprécié sa cordialité. Je conserve le souvenir d'un homme plein de projets. Pour ma part, il restera le Perishable Pundit !

Rappels de produits alimentaires avec plus de 10 jours de retard ? C’est RappelConso !

Dans l’article très détaillé sur les rappels de produits alimentaires d’octobre 2022, j’avais signalé un certain nombre de produits, trois au total, qui n’avait pas fait l’objet d’une information par RappelConso.

Voici ce que j’écrivais sur deux de ces produits rappelés,
- Rappel le 26 octobre de Satonnay arôme truffe au lait cru de marque Le Chevrier de Crays pour cause de présence STEC O103:H2, source Carrefour.
- Rappel le 27 octobre de bouchons de chèvre de la marque Chevrier des Crays pour cause de présence STEC O103:H2, source Carrefour.

Oui mais voilà ce qui devrait arriver arriva, voici que RappelConso informe du rappel de ces deux produits, 1 et 2, le 8 novembre 2022, soit avec respectivement 12 et 13 jours de retard, c’est inacceptable !

Que faire ? Quoi faire ? Si vous avez un avis je suis preneur mais cela ne peut pas continuer comme cela, le risque pour la santé des consommateurs est bien trop grand !

Complément
Le réveil de ce matin, 8 novembre, risque d'être brutal, déjà 55 rappels de produits alimentaires, dont la moitié par des pathogène, on frise les sommets, il faut donc poursuivre l'effort pour aller dans le mur ...

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J'apprends le décès de Jim Prevor à l'âge de 61 ans. Il était une figure incontestée du monde des fruits et des légumes aux Etats-Unis. J'ai eu l'occasion d'échanger avec lui plusieurs messages et j'ai beaucoup apprécié sa cordialité. Je conserve le souvenir d'un homme plein de projets. Pour ma part, il restera le Perishable Pundit !

mardi 8 novembre 2022

La biodiversité et les rats de Paris ont leur programme de recherche ! Vers une déconstruction des idées sur les rats ?

Dans un article de l’Anses sur «Vecteurs et ravageurs, contrôle et biodiversité», il est question du lien entre perte de biodiversité et (ré)émergence de maladies a déjà fait l’objet de nombreux travaux, en particulier sur le sujet des maladies à transmission vectorielle (paludisme, fièvre du Nil Occidental, borréliose de Lyme…).  

En revanche, les impacts du retour d’une certaine biodiversité en ville sur les maladies à transmission vectorielles restent à ce jour assez peu connus et méritent d’être mieux appréhendés. De même, les impacts sur la biodiversité de la lutte contre les vecteurs (moustiques, tiques, pucerons…) susceptibles de transmettre des agents pathogènes aux humains, aux animaux ou aux plantes doivent eux aussi être davantage explorés.  

Malheureusement l’Anses ne parle pas de rats et/ou de surmulots de Paris, mais il est annoncé un prochain colloque scientifique le 9 novembre 2022 sur ces sujets, à suivre donc ...

C’est d’autant plus dommage qu’il y avait eu un communiqué de l’Académie nationale de médecine du 15 juillet 2022 qui annonçait clairement la couleur «Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?». Voir l’article que le blog a consacré à ce sujet.

Cela étant, la Mairie de Paris méconnaît les recommandations de ce communiqué mais veut nous apprendre «à cohabiter avec eux». Il y avait même à la fête de la Science cette année une action sur le sujet, «Biodiversité urbaine : le rat à Paris».

Il existe surtout, et c'est sans doute cela le plus triste, un projet de recherche ARMAGUEDON, Approche interdisciplinaire en génomique, écologie urbaine et éco-épidémiologie pour une meilleure gestion des rats à Paris (378 928 euros), qui vise à «lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats». Il s'agit de : 
- Décrire la biologie et l'écologie des rats de Paris.
- Comprendre les risques de transmissions de maladies et d'infections des rats aux hommes.
- Lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats.

Comme on ne veut pas lutter contre le problème des rats par pure idéologie, alors on l'habille sous la forme d'un projet de recherche et le tour est joué ... 

A l’heure où en tant que Parisien, j’apprends une augmentation significative des impôtsfonciers, voici que la Ville de Paris dépense annuellement 4,7 fois plus en subventions aux associations (283 M€) qu’en soutien aux travaux d’isolation (60 M€).

Comme vous le voyez ci-dessous toutes ces subventions, ça donne forcément des idées où l'humour et les rats ne sont pas absents ...

NB : Le logo Armaguedon, Crédits: ©AIS/UMS 2AD. La photo en haut à droite est libre de droit.

Complément
Parmi les mesures de salubrité publique préconsiées par le ministère de la Santé pour lutter contre la leptospirose, il y a la dératisation en milieu urbain, mais selon ce programme de recherche, sans doute, faudra-t-il entamer un dialogue avec les rats pour une meilleure cohabitation. L’étape suivante sera certainement de s’excuser auprès des rats pour la mauvaise image véhiculée par les Parisiens et de tout le mal qu’on leur a fait, ce s'appelle un travail de déconstruction !

Après le suicide d’un paysan, l'administration «administrante» de l'agriculture doit cesser. Merci Anne-Cécile Suzanne.

Suicide des paysans: «L'agriculture française meurt d'un excès de normes», par Anne-Cécile Suzanne, article paru dans FigaroVox du 8 novembre 2022.
Anne-Cécile Suzanne est agricultrice en polyculture élevage dans l'Orne et diplômée de Sciences Po Paris.

Dans son métier d'agriculteur, on peut se sentir oppressé. Oppressé par le mauvais temps, la maladie de ses animaux. Oppressé par la fatigue, la liste longue comme le bras des choses à faire. Oppressé par ses banquiers, ses dettes à combler. Mais rien n'oppresse autant que le regard, inquisiteur, de tous ceux qui attendent le faux pas, l'erreur, pour nous blâmer.

Ce regard, il est partout. Il est dans le village où l'on passe en tracteur, le matin, pour aller travailler. Il est derrière ces rideaux, ces volets, là où des mains écrivent des courriers au maire pour qu'il arrête de laisser les engins passer, car ça fait du bruit, même le dimanche midi. Il est sur les réseaux sociaux, là où la haine se déverse plus vite que les propos mesurés. Il est dans les médias, où même les grands quotidiens nationaux adoptent des propos animalistes à tour de bras. Il est dans le discours politique, quand l'agriculteur est le bouc émissaire si facile à désigner. Il est, enfin, dans l'administration, celle qui demande des rapports, qui contrôle, qui punit.

Cette administration est bien fournie. 30.000 personnes au ministère de l'agriculture. 8200 collaborateurs au sein des chambres d'agriculture. 1200 salariés en SAFER. 16 000 salariés à la Mutualité sociale agricole. Les agriculteurs sont bien accompagnés. Et il est indéniable que le ministère, les chambres, la mutualité sociale sont des acteurs indispensables aux agriculteurs. Il serait idiot de le nier. Il est indéniable également que les normes sont utiles, pour encadrer l'action des agriculteurs, pour fixer le cadre dans lequel doit s'exercer cette activité si centrale, pour nourrir, pour protéger l'environnement. La vraie question néanmoins est jusqu'à quel point ces administrations, ces normes, servent l'agriculture française, et où elles commencent à servir leurs propres intérêts.

Car pour justifier son existence, l'administration doit avoir des normes. Des normes à produire, des normes à financer, des normes à contrôler. Normes environnementales, normes sociales, normes sanitaires. L'agriculteur, lui, il a besoin qu'on l'aide, pas qu'on lui dise quoi faire pour compliquer sa journée. Alors que les normes se multiplient, se contredisent, s'empilent, les journées, elles, ne s'allongent pas. Il ne reste à l'agriculteur qu'une chose pour faire face à la complexité : s'entourer encore davantage de conseillers, qui pour lui, à coups de modiques milliers d'euros, traiteront l'administration qui réclame l'attention à coups de réglementations. Et après, on se demande où part la compétitivité des exploitants français. Elle part là, en partie.

L'administration «administrante» de l'agriculture doit cesser. Planter une vigne, aujourd'hui, c'est trois déclarations différentes. Quand un bovin, en pleine pâture, perd une boucle d'oreille servant à son identification, son éleveur doit pouvoir le rattraper le jour même pour la remplacer. Essayez d'attraper un veau au milieu des Pyrénées, je vous regarde faire.

Quand un contrôle est réalisé, il faut se rendre disponible, le lendemain, au pied levé. Et si on avait prévu un rendez-vous médical ? Si la pluie vient et qu'on doit absolument partir semer ? Tout doit passer après l'obligation de rendre des comptes, à tout moment, sur tout, sans fin. Si un contrôle se déroule mal, on est sûr ensuite d'en voir dix autres arriver, sur tous les sujets. Doucement, vient le sentiment d'acharnement… Et les gestes désespérés. Ainsi, un agriculteur s'est suicidé le 3 octobre suite à un contrôle de l'Office français de la biodiversité (OFB). Ce geste, terrible, n'est pas de la responsabilité de l'OFB en particulier, ou des contrôleurs qui sont venus investiguer chez cet agriculteur. Il est néanmoins indéniable que le fait qu'un agriculteur se suicide chaque jour en France est indissociable de la pression qu'il reçoit de l'administration ou de l'opinion, qui dépasse un simple contrôle ou une seule contravention. C'est l'omniprésence, la surabondance, qu'il faut aujourd'hui stopper.

Insidieusement, le métier d'agriculteur revient ainsi, en bonne partie, à rendre des comptes. Progressivement, l'agriculteur apprend à se justifier. Mais se justifier de quoi, précisément ? De nourrir les Français, le monde entier ? De cultiver des sols qui lui appartiennent, tandis que la majorité des Français vit sur du béton toute la journée ? De participer activement à la captation du CO2 par les prairies, ou à la protection de la biodiversité par les zones humides, les estives, qu'il entretient ? Alors c'est vrai, tout n'est pas parfait. Mais imaginez un seul instant que dans votre travail, dans votre quotidien, de jour comme de nuit, à longueur d'année, on vous demande la perfection dans ce que vous réalisez. Imaginez un peu, et demandez-vous si ce serait supportable. Car c'est ce qu'on exige à présent de l'agriculteur français.

Quand les rappels de couscous volent en escadrille

Vous aimez vivre avec le risque chevillé au corps, pas de problème !

Un plat cuisiné, du couscous en l’occurrence, vous propose de vivre cette expérience intense, mais il vous faudra respecter des règles ...

En effet, des rappels de ce plat cuisiné volent en escadrille en ce début du mois de novembre 2022. Le blog vous avait déjà signalé cette espèce de manie de réaliser trois rappels avant de comprendre enfin ce qui se passait, voir cet article de décembre 2021, Couscous royal et Listeria monocytogenes, jamais deux sans trois ?

Ici point de Listeria, mais je ne sais pas si on y gagne au change, jugez plutôt …

Trois rappels de couscours 350 g, deux le 3 novembre (1 et 2) et un autre le 8 novembre.

La cause des rappels est une erreur de DLC, la DLC affichée au 12/12/2022 au lieu du 09/11/2022. Au bout du troisième rappel, peut-on penser que l’entreprise en question aura compris ? Rien n’est moins sûr !

Ainsi voici les risques encourus par le consommateur s’il consomme ce couscours, selon RappelConso qui publie les avis de presque tous les rappels, Bacillus cereus, Clostridium perfringens, Escherichia coli, Staphylococcus aureus (agent responsable d'intoxination staphylococcique).

Mais attention tout ceci n’interviendra si et seulement si vous consommez le produit au-delà du 09/11/2022. De vous à moi, j'éviterai de prendre ces risques ...

C’était un exemple parmi d’autres de la chronique des rappels sans fin en France

La Nouvelle-Zélande fournit des données sur les infections et les foyers de cas d’origine alimentaire pour 2021

«La Nouvelle-Zélande fournit des données sur les infections et les foyers de cas d’origine alimentaire pour 2021», source article de Joe Whitworth paru le 8 novembre 2022 dans Food Safety News.

La Nouvelle-Zélande a rapporté des données 2021 (rapport de 130 pages) sur les infections d'origine alimentaire et les épidémies pour 2021, les statistiques étant toujours affectées par le coronavirus.

En 2021, la pandémie de la COVID-19 et les mesures de santé publique prises pour contrôler la propagation de la maladie ont continué d'avoir un impact sur les taux de notification des maladies d'origine alimentaire. Le nombre de cas d'infection à Campylobacter, Salmonella, E. coli et Yersinia a augmenté à partir de 2020, tandis que les cas à Cryptosporidium, au virus de l'hépatite A et à Listeria ont diminué.

EpiSurv et la base de données du ministère de la Santé sur les hospitalisations sont distinctes et l'hospitalisation peut avoir lieu sans que des cas soient répertoriés dans EpiSurv, le système de surveillance des maladies à déclaration obligatoire.

Les taux de campylobactériose sont revenus à un niveau supérieur à celui de 2020 mais inférieurs à la moyenne de 2017 à 2019. Pour la première fois en plus de 15 ans, il n'y a eu aucune épidémie due au lait cru.

Données sur Campylobacter et Salmonella
Au total, 5 729 cas de Campylobacter ont été signalés, dont 4 292 d'origine alimentaire et 846 hospitalisations.

Le taux de notification le plus élevé selon l'âge pour la campylobactériose était chez les enfants âgés de 0 à 4 ans. Le taux d'hospitalisation le plus élevé concernait le groupe d'âge des 70 ans et plus.

Il y a eu 12 notifications de foyers de cas dans EpiSurv avec 32 malades et cinq ayant de la nourriture comme mode de transmission possible. New Zealand Food Safety a enquêté sur trois autres foyers. Deux ont signalé du pâté de poulet comme source présumée et un était lié à de l'agneau frit.

Dans l'ensemble, 714 cas d’infection à Salmonella ont été enregistrées, dont 443 d'origine alimentaire et 217 hospitalisations. Les taux de signalement et d'admission à l'hôpital étaient les plus élevés chez les enfants du groupe des 0 à 4 ans.

Les isolats de 660 cas ont révélé que Salmonella Typhimurium et Enteritidis étaient les principaux sérotypes. D'autres couramment signalés étaient Salmonella Bovismorbificans, Brandenburg et Saintpaul.

Cinq foyers ont inclus 90 cas et 18 personnes ont dû être hospitalisées. Une éclosion à Salmonella Enteritidis avec 46 cas était liée à la volaille tandis qu'une autre avec 28 patients a été attribuée à des germes de luzerne et de radis. Il y a eu deux petites épidémies à Salmonella Typhimurium et une épidémie à Salmonella Weltevreden par du poulet insuffisamment cuit.

E. coli et Listeria
Au total, 913 cas d’infection à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été signalés, dont 364 d'origine alimentaire et 43 hospitalisations.

Sur 626 isolats typés, 182 étaient E. coli O157:H7 et 443 étaient des non-O157. Comme au cours des trois années précédentes, les sérotypes non O157 les plus fréquemment typés étaient E. coli O26:H11 et E. coli O128:H2.

Les taux de notification d'infection à STEC et d'admission à l'hôpital étaient les plus élevés pour le groupe d'âge de 0 à 4 ans, suivi de ceux de plus de 70 ans. Il y a eu une éclosion avec deux cas.

Dans EpiSurv, 16 cas ont été signalés comme ayant développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les sérotypes associés étaient O157:H7 et O26:H11. Il y a également eu 40 admissions à l'hôpital enregistrées en 2021. Les taux les plus élevés de cas d'hospitalisation dus au SHU concernaient les enfants de 0 à 4 ans.

En 2021, 32 cas de listériose ont été signalés dans EpiSurv, avec quatre décès et 31 hospitalisations. Sur 38 admissions à l'hôpital, 19 avaient la listériose comme diagnostic principal. Les taux de notification et d'hospitalisation étaient les plus élevés chez les personnes de plus de 70 ans.

Une éclosion a inclus quatre patients et un décès. Une enquête a identifié de la viande cuite prête à consommer achetée dans un supermarché comme source possible. Le séquençage du génome entier d'échantillons de produits non ouverts et de l'environnement de transformation d'un producteur ont montré une association étroite avec les isolats des cas. La contamination provient de la Rai Bacon Company de Pestell.

Autres agents et éclosions
Un cas d'empoisonnement à la ciguatera a été rapporté dans EpiSurv. Cette personne avait consommé du poisson tropical. Il y avait également deux admissions à l'hôpital dans la base de données du ministère de la Santé. Trois cas d'empoisonnement aux coquillages toxiques ont été signalés dans EpiSurv et il y a eu quatre hospitalisations.

Six cas d'intoxication à l'histamine (scombroïdes) ont été enregistrés dans EpiSurv et il y a eu 10 hospitalisations. Une épidémie liée à une soupe au thon fermenté et au maquereau a rendu deux personnes malades.

Deux éclosions à Vibrio parahaemolyticus ont impliqué 28 cas et huit hospitalisations. L'une était liée à des moules crues et l'autre à des huîtres crues. Trois autres foyers de cas suspects ont fait l'objet d'une enquête par la New Zealand Food Safety.

Au total, 27 cas à Clostridium perfringens liés à une éclosion ont été enregistrés. Une dizaine de cas qui ont fourni des informations avaient mangé un repas de corned-beef. Un examen des processus de cuisine a révélé que la solution de bouillon de viande conservée lors de la cuisson du corned-beef et utilisée pour faire de la sauce deux jours plus tard n'avait probablement pas été refroidie suffisamment rapidement.

Il y a eu huit éclosions de cryptosporidiose avec 44 cas et deux hospitalisations. Deux avaient consommé du lait cru comme mode de transmission possible. Dans les deux éclosions, plusieurs ménages ont consommé du lait du même fournisseur au cours de la même période. Le sous-type identifié dans les deux foyers comme un type de Cryptosporidium parvum couramment associé aux bovins.

Six éclosions à norovirus avec 171 cas et deux hospitalisations ont été rapportées à des aliments ou un manipulateur d'aliments comme mode de transmission possible. Celles-ci impliquaient des huîtres crues, des poitrines de poulet et des aliments pour barbecue.

Quatre foyers de cas à Yersinia ont touché 29 personnes. L'un était lié au lait cru ou à l'eau potable non traitée et un autre au bacon consommé après la date de péremption.

La New Zealand Food Safety a enquêté sur cinq cas possibles d'intoxication à Bacillus cereus associés à un exploitant de la restauration commerciale. Des problèmes de maîtrise de la température ont été identifiés comme un facteur contributif.

Energies renouvelables, on tue notre paysage français pour du vent. Merci M. Jean-Marie Rouart

«Éoliennes, panneaux solaires, entrées de villes... La mort du paysage français», tribune de Jean-Marie Rouart de l’Académie française dans FigaroVox du 7 novembre 2022.

Un projet de loi entend supprimer les rares verrous législatifs qui ralentissent encore la multiplication des éoliennes et des panneaux photovoltaïques. C’est l’exceptionnelle beauté des paysages de la France que l’on assassine avec une extravagante légèreté, s’insurge l’écrivain de l’Académie française, qui lance un cri d’alerte.

Personne ne nie, à part peut-être quelque grincheux, que la France a bénéficié de fabuleux avantages. Encore faudrait-il les garder. Les Français détenaient jadis le privilège d’avoir une belle langue qu’on leur enviait, chef-d’œuvre du temps et de l’histoire, expression à la fois de son génie littéraire et de son génie populaire. Elle est aujourd’hui moribonde, gangrenée par le franglais, rongée par la question du genre, assujettie aux moeurs américaines comme une docile colonie. Il y avait en France un art de vivre et de penser, fait de fantaisie, d’apparente légèreté mais de vraie profondeur, de gentille ironie, qu’on appelait l’esprit français. La Fontaine, Molière et Sacha Guitry, en étaient les fleurons. Où se cache-t-il aujourd’hui que règnent les savantasses, les pédants, les donneurs de leçons de morale et les inquisiteurs?

Enfin il y avait le paysage français. On se disait que lui au moins personne ne nous le prendrait. Ni les invasions venues de l’est (guerrières) ou de l’ouest… (article réservé aux abonnés ou au lecteurs du journal -aa)

Extraits sélectionnés

Or que nous promet-on aujourd’hui ?
Appelons les choses par leur nom : c’est un saccage généralisé.
Au nom d’une prétendue écologie, faux nez d’une écologie qui sous prétexte de remédier à un mal en crée un plus définitif, on transforme la France en un vaste champ d’expérimentation délétèr. Au nom de la pollution on pollue plus définitivement encore en tuant la beauté des paysages.
(…) Car les énergies renouvelables, dada européen, si beau que soit l’idéal européen qui les inspire ne sont dans un marché libre qu’une abérration économique qui ne se maintient que grâce à une usine à gaz de subventions.
Ce qui les suscite et les anime, c’est du vent, non pas ce bon vent, souffle bienfaisant de l’océan ou douce brise parfumée des campagnes, mais le ventaigre de la mode et des idéologies.
Triste réalité, sous les appeaux trompeurs de la modernité : on tue notre paysage français pour du vent.

NB : Parmi les commentaires, suite à la publication de cet article, voici celui d’une buse qui a écrit, «Vivement que cette génération de boomers soit purgée et permette à ceux qui auront à faire avec leur héritage de se donner une chance de survivre.»

Photo de l'association Préserver l'identité environnementale de Belle-Île en Mer.

Complément du 16 novembre 2022
On apprend : Shell qui, avec deux partenaires, devait installer au large de Groix et Belle-Ile-en-Mer un site pilote d'éoliennes flottantes, a décidé d'abandonner son projet, en raison de la hausse des coûts et de «défis techniques et financiers», un retrait qui pour le gouvernement ne remet pas en cause les avancées de la France dans l'éolien flottant.  

Rapport annuel 2020 sur les estimations des sources d'attribution des maladies d'origine alimentaire aux Etats-Unis

«Rapport annuel 2020 sur les estimations des sources d'attribution des maladies d'origine alimentaire aux Etats-Unis», source CDC.

Estimations de l'attribution de la source des maladies d'origine alimentaire pour Salmonella, Escherichia coli O157 et Listeria monocytogenes à l'aide de données de surveillance pluriannuelles des éclosions aux États-Unis

À propos des rapports
Ces rapport utilisent des données sur les éclosions pour produire des estimations annuelles des aliments responsables de maladies d'origine alimentaire causées par quatre agents pathogènes. Le CDC estime que, ensemble, ces quatre agents pathogènes causent 1,9 million de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis. L'analyse utilise une méthode développée par l'IFSAC pour estimer l'attribution de la source des maladies d'origine alimentaire, qui est le processus d'estimation du degré auquel des aliments et des catégories d'aliments spécifiques sont responsables des maladies d'origine alimentaire.

Dernier rapport pour 2020
L'IFSAC a analysé les données de 1 287 éclosions de maladies d'origine alimentaire survenues de 1998 à 2020 pour évaluer quelles catégories d'aliments étaient les plus responsables des infections à Salmonella, E. coli O157 et Listeria monocytogenes. Ces pathogènes ont été choisis en raison de la fréquence ou de la gravité des maladies qu'ils provoquent et parce que des interventions ciblées peuvent avoir un impact majeur sur leur réduction.

Les aliments impliqués ont été divisés en 17 catégories pour l'analyse, et la méthode donne le plus grand poids aux cinq dernières années de données sur les éclosions (2016-2020).

Lire le rapport 2020 [15 pages].

Résumé
Chaque année aux États-Unis, on estime que 9 millions de personnes tombent malades, 56 000 sont hospitalisées et 1 300 décèdent de maladies d'origine alimentaire causées par des pathogènes connus. Ces estimations nous aident à comprendre l'ampleur de ce problème de santé publique. Cependant, pour développer des mesures de prévention efficaces, nous devons comprendre les types d'aliments qui contribuent au problème.

L'Interagency Food Safety Analytics Collaboration (IFSAC) est un groupe tripartite créé par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et le Food Safety Inspection Service du ministère américain de l'agriculture (USDA-FSIS). L'IFSAC a développé une méthode pour estimer les pourcentages de maladies d'origine alimentaire attribuées à certaines sources en utilisant les données sur les épidémies de 1998 à l'année la plus récente pour les pathogènes prioritaires de l'IFSAC : Salmonella, Escherichia coli O157, Listeria monocytogenes et Campylobacter. L'IFSAC a décrit cette méthode et les estimations pour 2012 dans un rapport, dans un article d’une revue à comité de lecture et lors d'une réunion publique.

Contrairement aux précédents rapports annuels de l'IFSAC, les estimations d'attribution pour Campylobacter ne sont pas présentées dans le rapport de cette année. Les preuves suggèrent que les sources des épidémies à Campylobacter diffèrent probablement considérablement des sources de maladies non associées à des épidémies causées par ce pathogène. L'IFSAC explore des approches alternatives pour estimer les sources des maladies à Campylobacter.

L'IFSAC a changé pour les estimations pour 2020 en utilisant la même méthode que celle utilisée pour les estimations précédentes, avec quelques modifications. Les données proviennent de 1 287 éclosions de maladies d'origine alimentaire survenues de 1998 à 2020 et pour lesquelles chaque aliment impliqué confirmé ou suspecté a été attribué à une seule catégorie d'aliments. La méthode s'appuie le plus fortement sur les cinq dernières années de données sur les épidémies (2016-2020). Les aliments sont classés à l'aide d'un système créé par l'IFSAC pour classer les aliments en 17 catégories qui correspondent étroitement aux besoins de classification des agences de réglementation alimentaire américaines.

Les infections à Salmonella provenaient d'une grande variété d'aliments
Plus de 75% des infections à Salmonella ont été attribuées à sept catégories d'aliments : poulet, fruits, porc, légumes à graines (comme les tomates), autres produits (comme les champignons, les herbes, les fruits à coque et les légumes-racines), le bœuf et la dinde. 

Les maladies à E. coli O157 étaient le plus souvent liées aux cultures légumières en lignes (comme les légumes verts à feuilles) et à la viande bovine
Plus de 80% des maladies étaient liées à ces deux catégories.

Les maladies liées à Listeria monocytogenes étaient le plus souvent liées aux produits laitiers, aux fruits et aux cultures maraîchères
Plus de 75% des maladies ont été attribuées à ces trois catégories, mais la rareté des éclosions à Listeria monocytogenes rend ces estimations moins fiables que celles pour d'autres pathogènes.

Cet effort collaboratif visant à fournir des estimations d'attribution annuelles poursuit le travail de l'IFSAC visant à améliorer l'attribution des sources de maladies d'origine alimentaire, ce qui peut aider à éclairer les efforts visant à hiérarchiser les initiatives, les interventions et les politiques de sécurité des aliments pour réduire les maladies d'origine alimentaire. Ces estimations consensuelles permettent aux trois agences d'adopter une approche cohérente pour identifier les priorités en matière de sécurité alimentaire afin de protéger la santé publique. Pour plus d'informations sur les projets de l'IFSAC, voir ici.

lundi 7 novembre 2022

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