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dimanche 20 novembre 2022

«Offrir en cadeau la sécurité des aliments pour un repas de Noël» est possible en Angleterre, pas en France, hélas !

Une information transmise par Joe Whitworth de Food Safety News nous dit «Passez Noël près du sapin, pas aux toilettes».

Un communiqué du 17 novembre du West Northamptonshire Council indique «Offrir en cadeau la sécurité des aliments à Noël».

Beaucoup d'entre nous iront manger pendant la période des fêtes alors que nous célébrons avec des collègues lors de fêtes au travail, rencontrons de la famille ou des amis, ou nous dirigeons vers notre restaurant local préféré pour commencer les vacances.

Il peut y avoir beaucoup de réflexions sur l'endroit où se rencontrer et manger ; essayer de coordonner les agendas de chacun et enfin se mettre d'accord sur quelle cuisine.

Saviez-vous que vous pouvez vérifier la note en hygiène alimentaire de votre restaurant local préféré pour vous assurer que vous restez toute sécurité sanitaire ce Noël ?

C’est rapide et facile de vérifier en ligne et cela pourrait vous éviter, à vous ou à vos collègues ou à votre famille, de passer un Noël misérable.

Toutes les entreprises alimentaires vendant au public reçoivent une note en hygiène alimentaire après leur inspection inopinée par l'équipe de la santé environnementale du West Northamptonshire Council.

Les notes ou scores sont souvent affichés sur les portes, mais vous pouvez les consulter rapidement en ligne sur le site de la Food Standards Agency.

Toutes les entreprises sont notées sur une échelle allant de 0 (amélioration urgente nécessaire) à 5 (très bien).

Mais pour la France, que peut-on dire? Certes, il existe une application qui s’appelle Alim’confiance, qui a le très gros inconvénient de supprimer les notes des inspections au bout d’un an, ce qui fait, qu’en l’absence d’historique, nous n’avons que les restaurants récemment inspectés.

Ainsi j’ai consulté le site via les ‘open data’, ce jour, et s’agissant des inspections des restaurants en France, nous avons pour 2021,
- Novembre, 789
- Décembre : 367

Pour 2022, voici les données des innspections en France,
- Janvier, 919
- Février, 962
- Mars, 1 191
- Avril, 872
- Mai, 1 082
- Juin, 1 285
- Juillet, 1 128
- Août,1 199
- Septembre, 1 240
- Octobre,871
- Novembre, 142 (mois en cours)

Pour ne pas me fâcher encore plus avec nos services officiels, je m’abstiendrai de qualifier ces données des inspections, mais que peut-on répondre à la questions posée par le West Northamptonshire Council : «Saviez-vous que vous pouvez vérifier la note en hygiène alimentaire de votre restaurant local préféré pour vous assurer que vous restez toute sécurité sanitaire ce Noël ?»

Ben non, en France, si on a de la chance mais c’est très exceptionnellement possible !

Cela étant, rappelons, une fois de plus, selon un article du blog du 8 décembre 2019 sur les contrôles ‘renforcés’ dans le Val de Marne, il était confirmé que les restaurants étaient contrôlés tous les 15 ans … et selon ce site, un restaurant «est contrôlé en moyenne tous les quinze ans», s’inquiète la Cour des Comptes.

De l'avis même d'une inspectrice, il paraît que selon Le Messager du Pays de Gex du 27 décembre 2019, «Un restaurant peut vivre un certain temps sans avoir vu un contrôleur»

On lira aussi l'article, Fréquence de contrôle d’un restaurant, une fois tous les dix ou quinze ans, ça se discute ? et précisément sur Alim'confiance, Saga Alim'confiance : Des résultats en demi-teinte, selon l'association de consommateurs CLCV.

Et pourtant, des inspections plus nombreuses seraient nécéssaires car, selon Santé publique France«En restauration commerciale, le nombre et la proportion des toxi-infections alimentaires ont augmenté de manière continue depuis 2006 passant de 251 TIAC (28% de l’ensemble des TIAC) en 2006 à 727 TIAC (41%) en 2019.»

mercredi 11 mars 2020

Saga Alim'confiance entre mythe et réalité


Le ministère de l'agriculture nous propose une infographie sur « Alim'confiance : les résultats sanitaires accessibles à tous » ...

Quelques assertions inexactes :
  • Les résultats des contrôles accessibles à tous
On a droit à un smiley et non pas au résultat des contrôles ou des inspections comme dans d'autres pays …
  • Le dispositif Alim'confiance vous permet de connaître le niveau d'hygiène ou de maîtrise sanitaire de toute la chaîne alimentaire
Cela donne droit à un smiley avec un 'niveau d'hygiène' qui disparaît de l'écran au bout d'un an … comprenne qui pourra …

Le plus comique est le nombre d'inspections dans la restauration commerciale … jugez plutôt ...

Dans un article du blog du 8 décembre 2019 sur les contrôles ‘renforcés’ dans le Val de Marne, il était confirmé que les restaurants étaient contrôlés tous les 15 ans … et selon ce site, un restaurant « est contrôlé en moyenne tous les quinze ans », s’inquiète la Cour des Comptes.

De l'avis même d'une inspectrice, il paraît que selon Le Messager du Pays de Gex du 27 décembre 2019, « Un restaurant peut vivre un certain temps sans avoir vu un contrôleur »

Par ailleurs, on nous dit dans cette infographie que « Dans tous les pays, la mise en place de ce dispositif a favorisé l'amélioration du niveau sanitaire des établissements ».

Voyons si cela a été le cas pour les derniers bilans disponibles : opération fêtes de fin d'année 2018-2019 et Opération alimentation vacances 2010. On lira respectivement ce que le blog en avait pensé ici et ici.

En 2019, « Il apparaît encore que la restauration commerciale est particulièrement concernée par une perte de maîtrise ou une maîtrise insuffisante des risques. »

En 2018, on avait noté, « on note globalement et par secteur ciblé (hormis les métiers de bouche) une légère dégradation pour les niveaux confondus « perte de maîtrise - urgence » et « maîtrise des risques insuffisante », en particulier pour les secteurs de la restauration collective et commerciale concernées par de mauvaises pratiques d'hygiène (locaux, personnel, manipulation / process de fabrication de denrées) souvent associées au non-respect des DLC et/ou des températures de conservation des denrées. »
Il faut croire que l’opération Alim’confiance n’améliore pas vraiment les choses …

Pour mémoire, selon Santé publique de France, en 2017, « 40% des toxi-infections alimentaires collectives ont lieu suite à des repas en restauration commerciale. »

La suite au prochain épisode, le dispositif peut améliorer le niveau sanitaire mais chez nous c'est Alim'confiance qu'il faut améliorer ...

vendredi 7 février 2020

Saga Alim'confiance : Une fiction en France mais aussi en Guadeloupe


Le ministère de l'agriculture nous propose une fiction le 6 février 2020 « Comment est garantie la sécurité sanitaire en France ? Du contrôle à Alim'confiance, illustration du dispositif en Guadeloupe »
Le site Alim’confiance répertorie les résultats des contrôles sanitaires effectués par l’administration dans le secteur alimentaire. Annie-Claude Tabar, inspectrice en sécurité sanitaire des aliments à la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de Guadeloupe, présente sa mission en vidéo.

On apprend ainsi,
En métropole tout comme dans les Départements et régions d'outre-mer, de nombreux contrôles officiels ont lieu pour assurer la sécurité sanitaire. Ces contrôles se déroulent dans les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, commerces de bouche, restauration collective...) en deux temps :
  • un contrôle documentaire ;
  • un contrôle physique.
Lors de cette dernière phase, l'inspecteur vérifie notamment que le personnel de l'établissement suit les règles d'hygiène ainsi que les locaux.
Les résultats de l'inspection sont ensuite disponibles sur Alim'confiance. Lancé en mars 2017, ce site internet et cette application mobile permettent de les consulter librement.


Par ailleurs, sauf erreur de ma part, il n'y a aucune entreprise ou restaurant référencé en provenance de Guadeloupe sur le site Alim'confiance … à la date de l'écriture de cet article.

Rappelons qu'au bout d'un an, le nom des entreprises ou restaurants, etc. disparaît d'Alim'confiance … étrange système !

Malheureusement, à la date du 7 février 2020, ce ne sont pas « Plus de 40 000 résultats d'inspection ont été rendus public ... » que nous avons, mais seulement autour de 30 000 !

Vous pouvez vérifier en additionnant les données ci-dessous sur cette capture d'écran … et nous n'obtenons que 30 404 résultats très loin des plus de 40 000 résultats…, étonnant, non ?

mercredi 5 février 2020

Saga Alim'confiance : Quand le niveau 'acceptable' d'un restaurant devient 'satisfaisant'

Un internaute intervenant dans le secteur de la restauration commerciale me narre cette belle histoire …

Il rapporte, tout comme l'a fait l'association de consommateurs, la CLCV, que sur le site Alim'confiance, « il y a de nombreux résultats satisfaisants. En réalité les chiffres sont truqués à la base. Les inspecteurs ne mettent pas la note réelle dans de nombreux cas. »

La CLCV notait qu'« Environ 94% des établissements obtiennent des notes satisfaisantes ou très satisfaisantes mais certains types d’établissements et des régions ont des progrès à faire. » Voir aussi l'article du blog à ce sujet, Saga Alim'confiance : Desrésultats en demi-teinte, selon l'association de consommateurs CLCV.

Cet internaute me signale que « Par ailleurs, les divergences d'interprétations et les écarts sont très importants avec nos évaluations COFRAC selon NF V01-015»

Il arrive même que de la part de certains inspecteurs communaux il y ait des faussetés ou des inexactitudes que nous avons constatées.

Ainsi, « Dans cette capture d'écran vous voyez par exemple qu'un établissement noté « ACCEPTABLE » se voit quand même attribuer la note « SATISFAISANT ». Personnellement je ne trouve pas çà très honnête vis à vis du consommateur.
Il me semble que le terme « ACCEPTABLE » signifie dans la terminologie Alim'confiance, Niveau d'hygiène améliorer ...
Niveau d'hygiène à améliorer : établissements dont l'exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé par l'autorité administrative et qui conduit à un nouveau contrôle des services de l’État pour vérifier la mise en place de ces mesures correctives.

En effet, ce restaurant a eu cinq observations entraînant « des actions correctives nécessaires à une mise en conformité au titre de la réglementation en vigueur. »

Le niveau d'hygiène satisfaisant correspond à des établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.

Cela étant précisé voici le procès-verbal d'un restaurant commercial qui se voit attribuer la note « ACCEPTABLE », puis au bout d'un délai réglementaire « SATISFAISANT » …

Joli tour de passe-passe ...

lundi 3 février 2020

Saga Alim'confiance : Des résultats en demi-teinte, selon l'association de consommateurs CLCV


L'association de consommateurs CLCV s'est intéressée à l'« Hygiène des établissements alimentaires : résultats en demi-teinte ».
La CLCV a mené le combat pour que les consommateurs puissent avoir accès aux informations sur l’hygiène des établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, boulangeries, …). En 2017, c’est chose faite avec la mise en place du dispositif Alim’confiance.

Combat loin d'être fini car quelle est l'information que l'on a un rapport d'inspection, des informations précises, pas du tout, un simple logo décliné en quatre catégories :
  • Niveau d'hygiène très satisfaisant : établissements ne présentant pas de non-conformité, ou présentant uniquement des non-conformités mineures.
  • Niveau d'hygiène satisfaisant : établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.
  • Niveau d'hygiène à améliorer : établissements dont l'exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé par l'autorité administrative et qui conduit à un nouveau contrôle des services de l’État pour vérifier la mise en place de ces mesures correctives.
  • Niveau d'hygiène à corriger de manière urgente : établissements présentant des non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l'autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l'agrément sanitaire.
Par ailleurs la CLCV semble faire l'impasse d'une information importante de décembre 2019 issue d'un témoignage d'une inspectrice en sécurité des aliments dans Fréquence de contrôle d’un restaurant, une fois tous les dix ou quinze ans, ça se discute ?

Rappelons aussi qu'en France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

Par ailleurs, la CLCV ne semble pas faire cas du Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe, selon le BEUC.
Ce dispositif permet aux consommateurs d’accéder aux résultats des contrôles sanitaires selon 4 niveaux d’hygiène. Près de 3 ans après sa mise en place, nous avons évalué le dispositif et analysé les résultats des contrôles d’hygiène effectués.

De bons résultats au global mais des établissements et des régions mauvais élèves  

Environ 94% des établissements obtiennent des notes satisfaisantes ou très satisfaisantes mais certains types d’établissements et des régions ont des progrès à faire. Il s’agit par exemple des boulangeries/pâtisseries (18% à améliorer) et des métiers de bouche (7.5% à améliorer). Quant aux régions, les DOM-TOM, le Centre-Val-de-Loire et la Bourgogne-Franche-Comté font partie des régions « mauvais élèves » (entre 9 et 14% « à améliorer »).

Des contrôles en hausse mais concentrés sur certaines régions  

Entre le 12 décembre 2018 et le 10 décembre 2019, 41 779 contrôles ont été effectués, soit une augmentation de 3,7% par rapport à notre étude de 2018. Mais cette augmentation s’est concentrée sur certaines régions : près de la moitié des contrôles (47%) ont eu lieu dans 3 régions (Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine). Certaines régions pourtant touristiques comme la région PACA et la Corse ont vu leur nombre de contrôles diminuer. Plus d’un quart des contrôles ont été effectués en Île-de-France dont la grande majorité à Paris même (64%) alors que certains départements sont quasiment exclus de l’analyse ! 

Il est possible de suivre les évolutions de la démarche Alim'confiance en allant sur le site open data Alim'confiance ...
Parmi les demandes de la CLCV,
  • La mise en place de mesures correctives rapides par les professionnels concernés par les notes « à corriger » et « à améliorer » et d’un suivi de ces établissements par les autorités avec de nouveaux contrôles. 
  • Mieux organiser les contrôles et adapter leur nombre à la répartition des établissements sur le territoire, afin que certaines régions ne soient pas sur-représentées.
  • Augmenter le nombre de contrôles pour les types d’établissements pour lesquels les inspections sont peu nombreuses et/ou mauvaises et traitant notamment des denrées alimentaires sensibles.
  • Augmenter les contrôles pour les établissements suivants boulangeries/pâtisseries/chocolateries/glaciers ; rayons pain/viennoiserie/pâtisserie ; boucherie/charcuterie et commerces généralistes. 
  • Les résultats restent disponibles après un an pour que les consommateurs puissent évaluer les évolutions.
  • L’affichette de contrôle dans les établissements obligatoire et bien visible des consommateurs.
Enquête intéressante mais qui aurait due être corrélée avec les résultats relativement précis des opérations alimentation vacances et fêtes de fin d'année des années correspondantes ...

L'analyse complète des résultats des contrôles Hygiène Alim'confiance de la CLCV est ici.

Enfin la CLCV ne demande pas à ce que la DGCCRF puisse enfin contribuer au dispositif Alim'Confiance, comme l'avait demandé la Cour des comptes ...

On lira les épisodes de la saga Alim'confiance sur ce blog ici.

jeudi 24 octobre 2019

Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe, selon le BEUC


Ce n’est pas un scoop, on le savait depuis déjà quelques années mais voilà c’est dit, un communiqué du 22 octobre 2019 du BEUC (Bureau Européen des Unions de Consommateurs) rapporte que selon un nouveau rapport « Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe ».


Avons-nous encore les moyens d'avoir un œil sur nos aliments ?
Le nombre de contrôles alimentaires et les ressources qui leur sont allouées diminuent dans toute l'Europe. C’est la tendance inquiétante qui se dégage du rapport ‘Keeping food in check’, (Conserver les aliments sous contrôle), publié par le BEUC. 

Afin de vérifier que les entreprises alimentaires respectent les lois européennes en matière de sécurité des aliments et d’étiquetage, le BEUC invite les gouvernements à augmenter les ressources allouées aux contrôles et à la Commission de veiller à ce que les rapports des États membres soient complets, faciles d’accès et comparables entre les pays. 

La loi oblige tous les États membres à rendre compte de leurs activités d'inspection chaque année. Le BEUC a analysé les données sur les contrôles officiels des aliments provenant de 12 pays. Voici les principales conclusions:
  • À quelques rares exceptions près, les ressources humaines et financières pour les contrôles des denrées alimentaires diminuent dans l'ensemble de l'UE, de même que le nombre de contrôles;
  • Certains membres du personnel de contrôle ont signalé qu'ils ne disposaient pas des ressources nécessaires pour s'acquitter de leurs tâches.
  • Les contrôles des aliments les plus probables de provoquer une intoxication, tels que les œufs, le lait et la viande, sont en baisse;
  • Les rapports inégaux des États membres rendent les comparaisons difficiles, voire impossibles.
  • Les États membres accordent une priorité faible, voire nulle, aux contrôles de l’étiquetage;
  • Peu de pays ont choisi de publier les résultats des inspections des opérateurs individuels et d'informer les consommateurs des normes d'hygiène en vigueur dans les restaurants et les magasins d'alimentation.
Monique Goyens, directrice générale du BEUC, a déclaré:
« Notre rapport montre que les gouvernements nationaux sont malheureusement en train de réduire les coûts en ce qui concerne la vérification des ressources vitales que constituent nos aliments. Même les produits susceptibles de provoquer une intoxication alimentaire - comme la viande, les œufs et les produits laitiers - sont soumis à de moins en moins de contrôles. Récemment, plusieurs scandales ont fait la une des journaux, notamment du lait et des œufs pour bébés contaminés ainsi que de la viande impropre à la consommation humaine. »
« Les consommateurs se demandent alors légitimement si les gouvernements veillent effectivement à ce que les entreprises respectent les règles - et s'ils en ont les moyens. La méfiance des consommateurs à l’égard des produits alimentaires nuit en définitive aux entreprises et à l’économie dans son ensemble. »

Sur la transparence:
« De nouvelles règles européennes visant à harmoniser les rapports des États membres sur les contrôles des denrées alimentaires entreront bientôt en vigueur. Ces règles faciliteront la comparaison des performances des pays et permettront de repérer ceux qui ne prennent pas suffisamment au sérieux leurs tâches de contrôle. »
« Les notes sur les portes, les ‘smileys’ et les systèmes similaires d’évaluation de l’hygiène alimentaire aident les consommateurs à choisir où manger et acheter des aliments. Cependant, la nouvelle législation de l'UE sur les contrôles des denrées alimentaires laisse aux États membres le droit de développer de tels outils. Certains pays donnent déjà l'exemple (Royaume-Uni, Norvège, Danemark), nous espérons que d'autres suivront. »

Sur le financement:
« Dans un marché unique où les produits alimentaires peuvent traverser plusieurs frontières avant de finir dans les assiettes, nous ne pouvons pas nous permettre des liens faibles dans le système de contrôle. Tous les États membres doivent allouer des ressources suffisantes aux contrôles des denrées alimentaires afin de protéger la santé des Européens. Malheureusement, ils ont manqué l'occasion d'obliger un plus grand nombre d'entreprises du secteur alimentaire à financer les contrôles avec la réforme de la loi d'il y a cinq ans. »

En France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

« … d’après la DGAL, le Royaume-Uni disposait en 2016 d’un inspecteur pour 74 établissements de remise directe (restaurants, commerces de bouche, distributeurs) alors qu’en France un inspecteur est en moyenne responsable de la surveillance de 3 284 établissements. » Source Rapport d’Information fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission des affaires sociales sur les procédures de retrait et de rappel des produits alimentaires présentant un risque sanitaire.

Pour la baisse drastiques des inspections en sécurité des aliments par le ministère de l’agriculture (voir les bilans de la DGAL), on constatera que malgré un tout petit redressement en 2018, le compte n’y est pas, jugez plutôt,
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 800
Quant d’évaluation des entreprise alimentaire via le système Alim’Confiance, mieux vaut ne pas en parler, une saga sur le blog vous en dira beaucoup plus, ici.

mardi 4 juin 2019

Les touristes et les habitants ne devraient pas s’attendre à voir les résultats des inspections dans les restaurants anglais; moins de la moitié affiche l'autocollant du résultat


« Les touristes et les habitants ne devraient pas s’attendre à voir les résultats des inspections dans les restaurants anglais; moins de la moitié affiche l'autocollant du résultat », source article de Joe Whitworth publié le 4 juin 2019 dans Food Safety News.

Selon la Food Standards Agency, « Les entreprises anglaises n’ont pas à afficher leur note ou score dans leurs locaux mais elles sont encouragées à le faire. »

Selon les données de la Food Standards Agency (FSA), près de la moitié des entreprises anglaises n’affiche pas leurs scores ou notes en matière d’hygiène alimentaire, suite à une inspection.

Le taux d'affichage des autocollants visibles de l'extérieur des locaux était de 52% en Angleterre, de 87% au Pays de Galles et de 84% en Irlande du Nord.

L'affichage est devenu obligatoire au Pays de Galles en novembre 2013 et en Irlande du Nord en octobre 2016.

En Angleterre, la loi n'oblige pas les entreprises à afficher leur score ou note, mais plus des trois quarts des entreprises du pays ont déclaré que l'introduction de l'affichage obligatoire serait une bonne chose. Un peu moins du tiers des entreprises déclarent afficher la note parce qu'elles estiment qu'elle est obligatoire.

Les établissements qui n’affichent pas leur classement le font parce qu’ils ont perdu l’autocollant ou le certificat, parce que ce n’est pas obligatoire, que cela n’est pas pertinent pour l’entreprise ou parce qu’ils ont un classement faible.

Une note plus élevée signifie plus de chances d'avoir un affichage
Le système de classement des règles d'hygiène des denrées alimentaires (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) lancé en 2010 est géré par la FSA et les autorités locales. Le système aide les consommateurs à décider où manger ou faire leurs courses en fournissant des informations sur les règles d'hygiène en vigueur au moment des inspections par les autorités locales.

Les établissements se voient attribuer une note ou un score basée sur des règles d'hygiène alimentaire allant de 0 lorsqu'une amélioration urgente est nécessaire à 5, qui est « très bien ». Elle couvre les entreprises fournissant ou servant de la nourriture aux consommateurs, tels que restaurants, cafés, plats à emporter et hôtels, ainsi que les supermarchés et autres distributeurs.

En Angleterre, les établissements avec une note ou un score plus élevée sont plus susceptibles d'afficher que celles avec une note plus faible Plus des deux tiers (70%) de ceux qui ont reçu une note de 5 l'ont affiché, contre 31% avec une note de 3 et 17% pour ceux qui ont une note de 0 à 2.

Environ un tiers des établissements de chaque pays affirment que l'affichage de leur note ou score a eu un impact positif sur les affaires. L’assurance des clients (66%) était la principale motivation de l’affichage en Angleterre, suivie par la fierté de leur classement (35%). Cependant, seuls 8% ont déclaré avoir des clients qui ont commenté le programme de note ou de score et 11% ont demandé aux consommateurs de commenter leur classement.

La plupart des établissements notés 4 ou moins prennent des mesures pour améliorer la situation (81% en Angleterre, 82% au pays de Galles et 79% en Irlande du Nord). Cela comprend l'achat d'équipement supplémentaire ou des réparations, le nettoyage de l'équipement plus régulièrement, la surveillance de la température du réfrigérateur, l'amélioration des registres et la formation.

Afficher ne correspondant pas toujours à ce qui a été inspecté
Des recherches ont évalué la proportion d'entreprises affichant des notes en matière d'hygiène alimentaire à l'aide d'audits mystère. Les auditeurs ont visité 500 établissements dans chacun des trois pays.

Une enquête téléphonique réalisée auprès d’entreprises d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord a permis d’examiner les attitudes des entreprises à l’égard du système et, au pays de Galles et d’Irlande du Nord, de déterminer l’impact de l’affichage obligatoire.

Neuf sur dix de ceux qui affirment afficher en Angleterre affirment que leur classement est visible de l'extérieur, les 10% restants affirmant qu'il est visible uniquement à l'intérieur des locaux. Cependant, cela diffère des résultats observés lors des audits mystère: 52% des points de vente affichaient des notes à l'extérieur et 5% à l'intérieur.

En Angleterre, 88% affichent leur note ou score correspondant à celle de la base de données du FHRS, alors que 12% affichent une note supérieure à celle de la base de données et 1%, une note inférieure.

Des vérifications ponctuelles effectuées récemment par les agents de la City of London Corporation’s Trading Standards ont révélé que sur les 140 locaux de restauration visités, 22 affichaient un autocollant du FHRS supérieur à celui auquel ils avaient droit.

Trading Standards a visité les locaux incriminés et a veillé à ce que les autocollants inexacts soient retirés. Chaque visite était suivie d’un avertissement écrit à l’entreprise alimentaire. La City of London Corporation est favorable à une modification de la loi obligeant les établissements de restauration à afficher publiquement leur score.

Angela Towers, responsable de l'équipe d'évaluation de l'hygiène des aliments à la FSA, a dit: « Les gens ont le droit de croire que l'évaluation en hygiène affichée sur la fenêtre ou la d'un restaurant est exacte et nous sommes ravis que la City of London Corporation ait pris des mesures contre une petite minorité de entreprises alimentaires qui ont cherché à induire le public en erreur. "

En Irlande du Nord, 95% des notes affichées correspondent à la base de données, 4% affichent des notes supérieures et 1%, des notes inférieures. Au pays de Galles, 92% affichent des notations correspondant à la base de données, 6% une note plus élevée et 2% une note plus basse.

Et en France me direz-vous, il vous faut lire la saga Alim'confiance sur ce blog, ici, et bon courage !

jeudi 7 février 2019

Saga Alim'confiance, le dispositif sensé rendre transparent les résultats des contrôles sanitaires n'a pas l'agrément de la DGCCRF

Non Monsieur Sébastien Rémy, chef du bureau d'appui à la surveillance de la chaîne alimentaire, le dispositif Alim'confiance ne répond pas « à la demande des citoyens qui souhaitent être rassurés sur leur alimentation ».

Pourquoi ?

Parce que le nombre de contrôles réalisés est notoirement insuffisant !

Selon un document du ministère de l'agriculture du 1er février 2019, un expert alim'agri, Sébastien Rémy, chef du bureau d'appui à la surveillance de la chaîne alimentaire, explique en quoi consiste ce dispositif  alim'confiance … et voici une retranscription (une vidéo est visible ici) de ses propos :
Le dispositif alim’confiance permet de rendre transparent les résultats des contrôles sanitaires effectués dans tous les établissements de la chaîne alimentaire. C’est-à-dire, dans les abattoirs, dans les établissements agro-alimentaires, les établissements de production de lait, de production de viande, mais également les établissements qui sont proches du consommateur, à savoir : les métiers de bouche, donc les bouchers, les fromagers, les restaurants, les supermarchés et les hypermarchés.À ce jour, plus de 70'000 résultats de contrôles ont ainsi été publiés sur le site, dont notamment plus de 20 000 contrôles dans les restaurants.Le dispositif alim’confiance se décompose en 4 smileys, correspondants à 4 niveaux d’hygiène. Le niveau d’hygiène « satisfaisant » est un niveau pour lequel l’établissement reçoit de la part de l’administration un rappel réglementaire.
Le niveau d’hygiène « à améliorer » concerne les établissements qui sont mis en demeure de procéder à des actions correctives dans un délai contraint qui est fixé par l’administration.Le niveau d’hygiène « à corriger de manière urgente » est le niveau d’hygiène dans lequel la santé publique du consommateur est susceptible d’être mise en jeu. C’est pourquoi, l’administration décide de procéder à la fermeture de l’établissement, ou à la suspension ou au retrait de son agrément.C’est un dispositif qui répond à une attente légitime du consommateur, et qui concoure à renforcer la confiance dans le secteur alimentaire.Concrètement, le dispositif alim’confiance permet aux consommateurs de géolocaliser autour de sa position les restaurants, et de faire une sélection en fonction du niveau d’hygiène de l’établissement, qui peut être un des critères de recherche du consommateur, après le prix et la qualité gustative du restaurant.Chaque jour, de nouveaux résultats de contrôles sont publiés sur le site, et ces résultats de contrôles sont disponibles pendant une durée d’un an.
Il n'a pas de chance Monsieur Sébastien Rémy, chef du bureau d'appui à la surveillance de la chaîne alimentaire, car ce n'est pas moi qui vais lui répondre, mais la Cour des comptes … qui dans son rapport public annuel 2019 s'est intéressée au « Contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation : des progrès à consolider » et au dispositif Alim'confiance en particulier …

Contrairement au personnel du ministère de l'agriculture, « les services de la DGCCRF, qui partagent avec la DGAL les contrôles effectués dans les établissements de remise directe et de restauration, se sont refusés jusqu’à présent à appliquer les dispositions du décret du 15 décembre 2016 au motif que, compte tenu de la faiblesse du taux de couverture, la publication des résultats pourrait porter préjudice aux établissements contrôlés par rapport à ceux qui ne l’ont pas été. La DGCCRF préfère communiquer de sa propre initiative, et au cas par cas, sur certaines mesures de retrait et de rappel de produits alimentaires non-conformes et dangereux. »

Autrement dit la DGCCRF ne participe pas au dispositif Alim'confiance ...

Au niveau du volet humain, c'est encore plus clair, mais je ne crois pas que cela puisse permettre de rendre transparent les résultats des contrôles sanitaires effectués dans tous les établissements de la chaîne alimentaire.

La Cour des comptes note :
Ces moyens humains ne permettent pas de couvrir, par un contrôle de premier niveau, une part significative des établissements de certains secteurs. Tel est le cas de la remise directe au consommateur, secteur où les établissements sont nombreux et dispersés. En 2017, le taux de couverture de ce secteur d’activité atteint par les services de contrôle atteignait 9 % pour la DGAL et 4 % pour la DGCCRF. Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État.
Alors, pour reprendre la formule utilisée en début d'article, êtes-vous désormais rassurés sur votre alimentation ?